Imiterons-nous le peuple d`Israël au seuil de la

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Imiterons-nous le peuple d`Israël au seuil de la
IMITEROnS-NOUS Le PEUPLE D'ISRAËL AU SEUIL DE LA
TERRE PROMISE ?
« Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à
nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. » (1Corinthiens 10 :11).
La Parole de Dieu et les écrits d'Ellen G. White affirment avec force, que le récit des
pérégrinations du peuple choisi d'Egypte en Canaan a été conservé à l'intention de ceux qui, à la fin des
temps, se trouveraient, eux aussi, au seuil de la terre promise.
C'est par deux fois que le peuple conduit par Moïse s'est trouvé sur le point d'entrer dans le
pays où coulaient le lait et le miel que Dieu lui avait réservé. Le récit détaillé de ces deux épisodes nous a
été transmis et nous apporte, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles, des enseignements d'une
incroyable richesse. Si nous avons aimé la vérité, si nous l'avons reconnue là où elle est, nous ne
pouvons manquer de comprendre et de ressentir à quel point ces situations ont de points communs
avec ce que nous vivons maintenant en tant qu'adventistes du 7ème jour.
On pourrait dire qu'elles sont "calquées" les unes sur les autres, malgré les différences énormes
dues à l'époque, aux coutumes de vie, aux orientations des préoccupations quotidiennes. C'est que le
cœur humain reste désespérément le même, que les principes donnés par Dieu n'ont pas changé et que
les conditions de salut sont bien restées telles qu'elles furent révélées en Eden. L'homme moderne est
grisé par les connaissances techniques qu'il a acquises, mais à mesure qu'il avance, il rencontre de
nouveaux problèmes dont il n'avait pas tout d'abord perçu l'existence et qui le plongent dans de
nouvelles perplexités.
Sur le plan moral, si vingt siècles de christianisme sembleraient avoir affiné les mœurs, la chute
qui s’accentue sous nos yeux donne le vertige.
« Bien des personnes s'étonnent de l'incrédulité et des murmures d'Israël, et se disent
qu'à sa place elles n'auraient pas été aussi ingrates. Mais, dès qu'elles rencontrent quelque
contrariété, elles ne manifestent ni plus de foi ni plus de patience qu'Israël. Si elles passent
par des moments pénibles, elles parlent mal des gens ou des choses dont Dieu s'est servi
pour les purifier. D'autres, dont tous les besoins actuels sont satisfaits, ne savent pas se
confier en Dieu pour l'avenir et sont dans une agitation continuelle à la pensée que
l'indigence pourrait les atteindre, ainsi que leurs enfants. D'autres encore, constamment
préoccupées de maux possibles, ou grossissants des tracas réels, ne voient plus les
nombreux bienfaits de la Providence dont elles devraient être reconnaissantes. Les
vexations qu'elles rencontrent, et qui devraient les rapprocher de Dieu, seule source de
secours, ne font que les en éloigner, parce qu'elles n'éveillent dans leurs cœurs
qu'inquiétude et ressentiment. Il est triste d'avoir si peu de foi en Dieu. » Patriarches et
Prophètes, page 265.
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Dès que Dieu eut accordé miraculeusement à son peuple la délivrance du joug des Egyptiens
par une succession de miracles, le doute s'insinua de nouveau dans les cœurs, principalement en raison
du fait que des étrangers s'étaient introduits dans ses rangs et y apportaient un esprit de revendication
et d'infidélité. Tout ce qui est humain reste terriblement sujet à l'imperfection. Il en fut de même au
début du mouvement adventiste, suscité par Dieu au milieu du 19ème siècle. De tous ceux qui avaient
attendu le retour de Jésus pour octobre 1844, la majorité retourna aux préoccupations du monde,
déçue et incroyante.
Il semble incroyable que l'idolâtrie au Sinaï ait pu prendre place aussi rapidement et surtout
qu'elle ne fut pas entravée par Aaron, responsable spirituel en l'absence de Moïse. Et cependant,
l'expérience prouve qu'il n'est peut-être aucun moment aussi propice au découragement que celui qui
suit de grandes bénédictions spirituelles.
En commentaire de cet épisode de l'histoire d'Israël, nous trouvons sous la plume d'Ellen White
ce grave avertissement :
« De tous les péchés que le Seigneur punira un jour, il n'en est pas de plus grave
à ses yeux que celui qui consiste à encourager le mal chez son prochain. » Patriarches
et Prophètes, page 296.
Nous savons que le Seigneur fut tellement indigné de cette attitude de son peuple qu'Il voulut
le détruire ; mais Moïse intercéda, parlementa avec Dieu, faisant valoir, entre autres choses, que s'Il
détruisait ce peuple pour donner une postérité à Moïse, les peuples païens qui les entouraient seraient
défavorablement impressionnés et imagineraient que c'était le plan initial de Dieu de faire périr Israël.
« N'est-il pas fréquent, aujourd'hui, de voir l'amour du plaisir se déguiser sous
une forme de piété ? La religion qui permet de se livrer à des penchants égoïstes et
sensuels, tout en exigeant l'observance des formes du culte, n'est-elle pas, de nos jours
comme au temps d'Israël, celle qui plaît à la multitude ? Ne reste-t-il pas encore en
haut lieu, dans l'Église, des Aarons complaisants qui cèdent aux esprits étrangers à la
vraie piété et qui, ainsi, les encouragent dans la voie du péché ? » Patriarches et
Prophètes, page 291.
Mais Dieu ne pouvait laisser l'esprit d'insubordination prendre pied. Il fallait le réprimer avec
sévérité pour qu'il ne gagne pas irrémédiablement tout le camp. Trois mille hommes périrent, par
l'épée, sur ordre du Seigneur. Furent épargnés ceux qui manifestèrent un sincère esprit de repentance.
La tribu de Lévi qui n'avait pas participé à cette idolâtrie fut spécialement honorée, choisie par Dieu
pour le service du sanctuaire.
Ainsi, on connut en Israël et au loin combien Dieu détestait l'idolâtrie et ses pratiques
honteuses. Dieu retranche les pécheurs endurcis pour qu'ils n'entraînent pas les autres à la ruine
spirituelle.
Il fit périr des milliers d'hommes pour ne pas être obligé, plus tard, d'en détruire des millions. Il
manifesta sa désapprobation en mettant désormais la tente qui servait de lieu de culte HORS DU CAMP.
L'homme oublie vite et il fallait que quelque chose rappelle constamment aux fautifs que c'étaient eux
qui avaient entraîné ce déplaisir de Dieu.
Tous ceux qui étaient véritablement contrits étaient invités à se rendre à la tente d'assignation.
Par la colonne de nuée à l'entrée de la tente, les âmes sincères furent rassurées. Dieu ne les avait pas
délaissés.
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« Maints esprits s'imaginent que Dieu avait placé une muraille entre les
Hébreux et le monde extérieur, et que ses soins, son amour, refusés en bonne partie au
reste de l'humanité, étaient presque exclusivement réservés à Israël. C'est encore une
erreur. Dieu n'entendait pas qu'il s'élevât une cloison étanche entre son peuple et les
autres nations. Le cœur de l’Être infini soupirait après tous les habitants de la terre.
Quoique rejeté, il cherchait constamment à se révéler à eux pour les rendre participants
de son amour et de sa grâce. » - Patriarches et Prophètes, page 344.
Que de leçons pour nous dans ces affirmations ! Le plan d'amour et de salut de Dieu concerne
toute l'humanité car Jésus a donné sa vie pour chaque âme sur cette terre. Il est prêt à agir avec
puissance envers quiconque Lui fait confiance. Mais ce qui remplit le cœur de Dieu de tristesse, c'est
notre manque de foi. C'est pourquoi, il est dit que l'incrédulité est le plus grand péché de l'homme. Et
nous le commettons souvent dans les petites choses de la vie !
Onze jours après avoir quitté Horeb, le peuple campa aux confins de la terre promise. Il proposa
d'envoyer des espions pour savoir comment était ce pays promis. Douze hommes, un de chaque tribu,
furent envoyés et revinrent au bout de quarante jours.
Ils parlaient d'un pays où coulaient vraiment le lait et le miel et quantité de produits attestant la
fertilité du sol. Mais l'enthousiasme suscité ne dura qu'un temps car les espions décrivirent les villes
comme imprenables et les habitants très puissants. Sauf Caleb et Josué, les autres espions manquèrent
de foi. Ils allèrent jusqu'à déformer la réalité pour donner plus de poids à leurs dires et découragèrent
ainsi tout le peuple. A les entendre, c'étaient Caleb et Josué qui les trompaient et Moïse et Dieu
Lui-même étaient suspectés de vouloir les faire mourir. Ils oubliaient la délivrance de la mer Rouge et
voulaient retourner en Egypte. "Que ne sommes-nous morts dans le désert." dirent-ils. Cela allait décider
de leur sort et effectivement Dieu allait les renvoyer 40 ans dans le désert afin que périsse toute la
génération qui avait douté, sauf Caleb et Josué.
Profondément accablés par une telle décision de la part de Dieu, tous rentrent dans leur tente
et au petit jour, ils prennent la résolution de racheter leur poltronnerie en entrant quand même en
Canaan, mais par leurs propres forces, sans indication de la part de Dieu. Ce repentir n'était qu'un regret
des conséquences désastreuses de leurs doutes. Ce fut catastrophique. Sans l'arche et sans Moïse, leur
chef désigné par Dieu, avec leurs propres armes, ils se lançaient follement au-devant de l'ennemi. Leur
défaite fut sanglante et désastreuse. Ils revinrent en pleurant et ne reçurent pas de consolation. De plus,
ce fait renforçait l'idée chez les païens qu'Israël n'était pas spécialement protégé par Dieu et qu'ils
n'avaient rien à en craindre.
C'est dans une telle ambiance de révolte, de défaitisme, de désespoir que se situe la révolte de
Coré. Beaucoup de responsables des tribus étaient jaloux de Moïse, sans comprendre quel lourd fardeau
pesait sur lui. Ils affirmaient que s'ils avaient pris, eux, la direction, le peuple aurait été plus heureux.
Obéissant aux mêmes principes que ceux qui avaient inspiré la révolte de Lucifer, ils proposaient une
meilleure administration que celle de Moïse. Ainsi l'espoir naissait qu'en leur confiant leur sort, les
Israélites seraient plus heureux. On sait comment se termina cette tragédie. 250 familles furent
englouties vivantes dans la terre qui s'ouvrit sur l'ordre du Seigneur.
Bien qu'un semblable esprit se soit parfois manifesté en notre milieu à l'encontre de
conducteurs choisis par Dieu, on pourrait penser que la réaction de Dieu fut moins inexorable. Nul
n'ignore, cependant, que par deux fois consécutives, des bâtiments très importants, le Sanatorium et la
maison d'édition de Battle Creek, furent complètement détruits par le feu. Les pompiers eux-mêmes
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déclarèrent que les pompes à incendie furent totalement inefficaces.
Mais l'avertissement ainsi donné resta sans effet. Quelques années auparavant, notre peuple
avait, lui aussi, repoussé une intervention particulière de l'Esprit du Seigneur qui devait permettre
l'achèvement rapide de l'œuvre, suivie du retour de Jésus-Christ.
Le message qui fut donné à Minneapolis en 1888 devait précéder de peu la pluie de
l'arrière-saison et nous avons de très nombreuses déclarations d'Ellen White attestant que ce "retard"
n'était pas dans le plan initial de Dieu. Ainsi, comme les Israélites, il aura fallu retourner au désert, mais
pas 40 ans. Cent vingt ans se sont écoulés depuis ce moment et le Seigneur a essayé plusieurs fois de
représenter le même message, mais sans qu'il soit vraiment accepté, malgré bien des affirmations
contraires.
Certains ont parfois comparé le ministère d'Ellen White à celui de Moïse. On ne peut oublier
que, comme lui, elle fut souvent incomprise, mal jugée, critiquée et même envoyée en Australie, alors
qu'elle n'était plus toute jeune, et souffrante ; elle attesta qu'elle n'avait reçu aucune indication de la
part de Dieu favorisant ce projet. Cependant, dans SA bonté, Dieu bénit abondamment son séjour dans
cette lointaine contrée, permettant ainsi que l'œuvre d'éducation y démarre avec succès.
Revenons à Israël, au moment où, pour la deuxième fois, il se trouve aux frontières de Canaan.
Malgré les épreuves passées, les signes visibles de la direction de Dieu, malgré les châtiments
qui avaient sanctionné l'idolâtrie, malgré les réponses miséricordieuses aux intercessions de Moïse, les
Israélites n'étaient pas guéris de leur incrédulité. Par trois fois encore, ils allaient provoquer la colère de
Dieu et avec des conséquences parfois tragiques : récriminations au sujet de l'eau au seuil du pays
d'Edom bien arrosé, attaque des serpents venimeux et partage de l'idolâtrie au sein de fêtes païennes
dans la belle vallée de Sittim.
De tout temps l'eau fut toujours le symbole du salut et de la vie donnée en abondance par le
Seigneur à ceux qui ont la foi. Au moment où les caravanes atteignirent Kadès, l'eau qui jaillissait
miraculeusement aux abords du camp s'arrêta. Au lieu de s'en réjouir, car c'était le signe de la fin du
voyage, le peuple murmura contre Moïse et Aaron. Dieu ordonna à Moïse de parler au rocher pour en
faire encore jaillir l'eau, mais au lieu de parler, déçu et irrité, il le frappa deux fois. Cet accès de colère
allait lui fermer l'entrée de la terre promise. Il avait contristé l'Esprit de Dieu et il fallait que le peuple
sache que Dieu était juste et qu'Il censurait aussi le péché de son fidèle serviteur.
« Par son acte inconsidéré, Moïse en outre annulait un enseignement que Dieu se
proposait de donner. Le rocher qui, tout au début, devait être frappé une fois seulement
symbolisait le Messie qui serait immolé « une seule fois ». La seconde fois, il aurait suffi
de parler au rocher, tout comme il nous suffit, aujourd'hui, de demander à Dieu ses
bienfaits au nom de Jésus. En frappant le rocher une seconde fois, Moïse défigurait ce bel
emblème.
Il y avait plus encore. Moïse et Aaron s'étaient arrogé un pouvoir qui n'appartient
qu'à Dieu. L'intervention divine donna à cette circonstance une solennité extraordinaire,
et les conducteurs d'Israël auraient dû en profiter pour inculquer au peuple une haute
idée de la majesté, de la puissance et de la bonté divines. Quand ils s'étaient écriés avec
colère : « Vous ferons-nous sortir l'eau de ce rocher ? » bien que sujets eux-mêmes aux
défaillances et aux infirmités humaines, ils s'étaient mis à la place de Dieu. Lassé par les
continuels murmures et les révoltes du peuple, Moïse perdit de vue son tout-puissant
Soutien. Privé de la force divine, un seul instant suffit pour entacher sa carrière d'une
faiblesse humaine. » Patriarches et Prophètes, page 396-397.
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Sans reconnaissance pour ce que Moïse avait enduré en s'occupant d'eux avec des soins
paternels, ils lui provoquèrent ce chagrin, de ne pouvoir aboutir avec eux au terme du voyage. Ce fut
cependant encore une dispensation de Dieu, remplie d'amour envers son serviteur puisque Moïse
devint le symbole de ceux qui ressusciteront au retour du Seigneur.
Depuis qu'Israël avait quitté l'Egypte, l'ennemi n'avait pas cessé de semer des obstacles et des
tentations sur la route de Canaan. Ne fait-il pas de même aujourd'hui pour nous qui sommes parvenus
au temps de la fin ?
Ainsi, au lieu de traverser le pays d'Edom comme Dieu l'avait prévu, ils le contournèrent pour
s'enfoncer à nouveau dans des régions arides. C'est là qu'Aaron allait être mis au repos et que son fils
Eleazar allait être oint pour lui succéder. Son départ affecta beaucoup le peuple.
Une fois de plus Le peuple... murmura donc contre Dieu et contre Moïse, en disant : « Pourquoi
nous avez-vous fait monter hors d'Egypte, pour nous laisser mourir dans le désert ? Car on n'y trouve ni
pain, ni eau, et notre âme est dégoûtée de cette misérable nourriture. »
Courageusement, Moïse leur reprocha leur ingratitude. Seule la puissance de Dieu, leur dit-il, a
pu vous protéger « à travers cet immense et redoutable désert, plein de serpents brûlants et de
scorpions, désert aride et sans eau ». Chaque jour de votre long pèlerinage, un miracle de la miséricorde
divine vous a gardés. Sur tout le parcours de la route tracée par Dieu, il y a eu de l'eau pour vous
désaltérer et du pain pour apaiser votre faim. Vous avez voyagé sains et saufs de jour sous la colonne de
nuée, de nuit sous la colonne de feu. Soutenus par des anges, vous avez gravi des cols difficiles au
sommet des rochers, et suivi les sentiers raboteux du désert. Malgré les privations de votre vie nomade,
il n'y a pas, dans tous vos rangs, une seule personne souffrante. Au cours de vos longues traites, vos
pieds ne se sont pas enflés et vos vêtements ne se sont pas usés. Dieu vous a protégés des bêtes féroces
et des reptiles venimeux des forêts et du désert. Si, en présence de tous ces gages de son amour, vous
continuez de vous plaindre, prenez garde qu'il ne vous retire sa protection et que de nouvelles
tribulations ne vous amènent à apprécier ses soins et sa miséricorde !
« Protégés par la puissance divine, les Hébreux n'ont pas vu les dangers
innombrables qui les entouraient sans cesse. Aussi, dans leur ingratitude et leur
incrédulité, ils croient une fois de plus aller au-devant de la mort. En conséquence,
Dieu va précisément permettre à celle-ci de les atteindre. Les serpents venimeux qui
infestaient le désert étaient appelés « serpents brillants » en raison des effets
meurtriers produits par leur morsure que suivaient une violente inflammation et une
mort soudaine. » Patriarches et Prophètes, page 407-408.
Tout à coup le camp fut envahi de serpents et il y eut des morts et des mourants dans presque
toutes les tentes. Pour être guéri et survivre, il suffisait de regarder le serpent d'airain dressé sur une
perche par Moïse sur ordre divin. Apparemment trop simple et inadapté, ce remède ne convainquit pas
tout le monde.
« Une importante leçon spirituelle se dégageait de l'élévation du serpent.
Les Hébreux ne pouvaient par eux-mêmes se préserver des effets du venin fatal. Dieu
seul pouvait les guérir ; mais à condition qu'ils croient au remède divinement
prescrit. Il fallait regarder pour vivre. C'était leur foi qui était agréable à Dieu, et
cette foi, ils la manifestaient en considérant le serpent comme le symbole du
Rédempteur à venir, grâce aux seuls mérites duquel on peut être sauvé. Jusqu'alors,
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un grand nombre d'Israélites avaient apporté leurs offrandes à Dieu avec la pensée
qu'ils faisaient ainsi l'entière expiation de leurs péchés. Or, Dieu voulait leur
enseigner que leurs sacrifices n'ayant par eux-mêmes pas plus de vertu que le
serpent d'airain, ils devaient diriger leur pensée vers le Sauveur promis. »
Patriarches et Prophètes, page 409.
Le troisième épisode se situe alors que le peuple campait auprès du Jourdain. Invités par le roi
de Moab à participer à une fête après l'intervention de Balaam, les Israélites furent pris dans les ruses
de Satan.
« Charmés par la musique et les danses, et séduits par la beauté des
prêtresses, ils oublièrent leur fidélité à l'Éternel et participèrent aux divertissements
et à la bonne chère. Lorsque les sens émoussés par le vin eurent fait tomber les
barrières de la volonté, les passions se débridèrent ; leur conscience étant paralysée
par le libertinage, ils se laissèrent aller à se prosterner devant les idoles. Ils offrirent
des sacrifices sur les autels païens et participèrent aux rites les plus dégradants.
Quand, enfin, Moïse s'en rendit compte, le succès des ennemis était à ce point
complet que les rites païens se pratiquaient déjà dans le camp. Le grand vieillard fut
bouleversé, et la colère de Dieu s'alluma. De prompts châtiments éveillèrent
l'attention du peuple sur l'énormité de son péché : la peste fit dix mille victimes. Dieu
ordonna que les fauteurs de l'apostasie fussent mis à mort par les magistrats, et
l'ordre fut promptement exécuté. Ils furent tués, et leurs corps, suspendus à la vue
de tous, montrèrent ainsi à l'assemblée l'horreur que Dieu avait de leur conduite et
l'intensité de son courroux. La nation entière comprit que le châtiment était
mérité. », Patriarches et Prophètes, page 434, 435.
« Les Israélites, qui n'avaient pu être vaincus par les armes de Madian ni
par ses incantations, furent victimes de ses prostituées. Tel est le pouvoir que la
femme enrôlée au service de Satan a toujours exercé pour séduire et perdre les
âmes. », Idem. page 437.
La persévérance et la fidélité sont décidément contraires au cœur naturel.
Ainsi la prise de possession du pays promis ne se fit pas selon les plans de Dieu. Les peuples
païens qui devaient être soumis ou détruits sur ordre de Dieu continuèrent à coexister avec Israël. Et
cela eut des conséquences tragiques pendant des siècles, jusqu'à la captivité et même jusqu'à la venue
du Messie.
Notre situation plus grave que celle d'Israël.
Ellen White l'a affirmé plusieurs fois.
Ce ne fut pas délivré de leurs péchés que les Israélites pénétrèrent en Canaan ; mais le peuple
de la fin ne pourra agir de même. Son combat contre les séductions devra le laisser vainqueur et
débarrassé de tout amour du moi, de tout orgueil et égoïsme. Il devra faire un choix suprême et définitif
entre la loi de Dieu et la loi humaine, inspirée par l'ennemi. Seuls les vainqueurs recevront la pluie de
l'arrière-saison pour donner le dernier message au monde dans des conditions que nous ne pouvons pas
encore imaginer. Seule une obéissance parfaite les qualifiera pour entrer dans la patrie céleste. Pour
eux, comme ce fut le cas pour Jésus, le mot d'ordre sera : " Non pas ma volonté, mais Ta volonté ".
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En renonçant à notre volonté et en choisissant celle du Seigneur, nous prenons le meilleur parti
qui soit car nous ne savons rien et Dieu sait tout. Il vise toujours à notre bien et au bien de Son œuvre,
même à travers nos épreuves.
Alors que plusieurs fois (d'après Ellen White) le message qui pouvait achever l'œuvre fut
présenté au peuple adventiste, où en sommes-nous aujourd'hui ? Au moment d'entrer dans la terre
promise, allons-nous, à nouveau accumuler les erreurs, succomber aux séductions de l'apostasie ?
N'oublions pas que si Satan avait intérêt à entraver la marche du peuple de Dieu, il en a encore
bien plus à nous aveugler, à nous leurrer sur les véritables objectifs. L'ambiance d'un monde déboussolé
s'infiltre dangereusement dans notre façon de penser.
Soyons assurés qu'il n'y a plus maintenant d'autre alternative que le retour du Seigneur car le
monde lui-même se détruit chaque jour davantage comme annoncé dans la Parole de Dieu.
Madeleine Vaysse
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