Théâtre de la Butte Jeudi 15 décembre I 20h30 I Rap
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Théâtre de la Butte Jeudi 15 décembre I 20h30 I Rap
© J.B. Mondino Rocé Théâtre de la Butte Jeudi 15 décembre I 20h30 I Rap Ouverture de billetterie 1er octobre Tarif B I Passeport jeune Saison 2011.2012 ©Jair Sfez Rocé Chant Rocé DJ Karz. Durée 1h La biographie de Rocé Nouvel album L'ÊTRE HUMAIN ET LE RÉVERBÈRE (2010) Label Big Cheese Records « Les rappeurs veulent trouver la rime, moi j’ai trouvé le stock ». Rocé n’y va pas par quatre chemins, il est même connu pour ça. Depuis 1996, date de son tout premier maxi, cet amoureux des musiques au pluriel trace un chemin résolument en dehors des sentiers rebattus du rap français. Car s’il est passionné de style old school, ce rebelle philosophe à l’insatiable curiosité préfère l’école buissonnière, celle qui symbolise l’évasion et la nouveauté. Ainsi, après Top Départ son premier opus en 2001, son avant-dernier album, Identité en crescendo, salué il y a trois ans par une presse unanime, rassemblait des musiciens de free jazz, du légendaire saxophoniste Archie Shepp au trompettiste et linguiste Jacques Coursil, en passant par Gonzales le pianiste fou, Antoine Paganotti, chanteur et batteur de Magma, ou samplait Tony Hymas, le claviériste de jazz rock qui adore Erik Satie. Un éclectisme à la mesure du personnage : né à Bab El-Oued d’une mère algérienne et d’un père argentin d’origine russe, élevé à Thiais en banlieue parisienne, Rocé n’a jamais pu se contenter d’un seul paysage, d’une seule culture. Si le hip hop est sa véritable passion (forgée dès l’âge de douze ans à l’écoute des pionniers du rap français qu’il découvrait sur Radio Nova), il a toujours cherché à le transcender, à l’enrichir pour aller ailleurs, le plus loin possible. Ce nouvel album au titre digne d’un tableau de Magritte, L’être humain et le réverbère, le voit pourtant renouer avec ses racines musicales. Un disque fait maison, à l’aide des samples qu’il extirpe de son imposante collection de disques glanés dans les vide-greniers. Fou de musique, il l’est aussi de poésie : « La poésie est pour moi un exemple, car, contrairement au musicien, le poète ne formate pas son art pour s’adapter au lecteur, c’est au lecteur de se déplacer vers la poésie. La poésie n’a rien à vendre ». Les textes de Rocé, incisifs et musicaux, tentent de suivre cette voie. Qu’il fasse l’éloge de la mobilité et de l’ouverture aux autres (L’être humain et le réverbère), l’apologie du doute dans un monde où l’hésitation est perçu comme une faiblesse (Des questions à vos réponses), qu’il fustige la crasse du quotidien et le stress des métro-poles (Mon crâne sur la paillasson) ou une société prétendument égalitaire (Le cartable renversé, Au pays de l’égalité), c’est toujours au moyen de formules saisissantes. Un grand livre d’images évocatrices plutôt qu’un dictionnaire de clichés revendicatifs. Ainsi, quand il s’offre le luxe de reprendre une chanson de Brel métamorphosée (Les singes de mon quartier), ça sonne encore comme du Rocé. Pour concocter ce nouvel album, inauguré par le formidable single Si peu comprennent, Rocé est parti d’un concept simple, concis et direct : le rap, c’est surtout ce qu’on en fait. S’il regrette que le mouvement hip hop n’ait pas assez évolué et mûri à son goût, il se considère avant tout comme un rappeur, un styliste des mots et un artisan des sons. Avec un discours à méditer, plus qu’un message à marteler. « Voici le retour du rappeur à l’ancienne, à la vapeur », scande t-il dans Jeux d’enfants, un morceau qui joue avec le paradoxe de la futilité du monde des adultes par rapport au sérieux ludique de l’enfance. Dans L’Objectif, co-écrit et interprété avec l’artiste Hayet, il ironise sur la « pipolisation », ces gens qui « n’existent que pixellisés », ne vivent que pour leur image, jusqu’à l’auto-caricature. Le savoir en kimono fait allusion à ce besoin universel de se trouver des héros, des icônes, jusqu’à n’en faire qu’un simple logo, un emballage vidé de son contenu. De pauvres petits bourreaux évoque le monde masochiste du travail, et Carnet de voyage d’un être sur place la richesse que l’on peut trouver dans les livres, les disques, ces extraordinaires moyens de locomotion immobile qui vous embarquent dans un autre monde. Bousculer les idées reçues pour mieux avoir foi en l’individu, si Rocé avait un credo, ce serait celui là. « J’aime les expériences, la témérité artistique, même s’il y a plus fou que moi. J’aime emprunter plusieurs chemins différents. Dans le futur mes prochains albums pourraient être punk, ska, rock’n’roll, qui sait… » A suivre donc. De quoi donner définitivement envie de se détacher de son réverbère. Les extraits de presse Les Inrocks, mars 2010, Benjamin Mialot Rosé. L’être humain et le réverbère « Dans la rue j’ai confondu l’être humain et le réverbère/Comme le réverbère il éclaire juste sa rue, ne se déplace plus/Il est juste pilier rigide dans les cités livides où la lumière ne passe plus… » A chaque nouvel album de Rocé, on se dit qu’il serait sensé que les prix littéraires intègrent à leur sélection certains disques de rap hexagonal. Il faut dire que, sous ses airs discutables de champion sortant de sa retraite pour inculquer de nobles valeurs à ses pairs, le bonhomme s’affirme depuis bientôt quinze ans comme l’un des lyricists les plus prestes de son temps. L’être humain & le Réverbère enfonce la plume en douze pistes qui, si elles s’abreuvent à la sécheresse old-school de Top départ (son premier effort) plutôt qu’à la pugnacité free-jazz d’Identité en crescendo (magistral deuxième opus où défilaient Archie Shepp, Gonzazes et Antoine Paganotti), n’en sont pas moins des brûlots de premier choix, cousus de beats secs et étoffés d’instrumentations léchées. Eloge du doute (Des questions à vos réponses), angoisse urbaine (Mon crâne sur le paillasson), racisme ordinaire (Les Singes, relecture grinçante de Brel), choisissez le sujet, Rocé les maîtrise tous. Vibrations, avril 2010, Julien Chavannes Il voyage en solitaire Quatre ans après le superbe Identité en crescendo, Rocé revient en homme libre sur L’être humain et le réverbère, un disque d’élévation, une ode au voyage intellectuel. C’est un vent de liberté. Un courant puissant et salvateur qui balaye les vestiges des combats passés et élève vers les hauteurs, vers l’ailleurs. Il souffle fort sur le nouveau disque de Rocé, traverse ses rimes, gonfle ses compositions, élargit ses horizons. L’être humain et le réverbère est un vent de liberté. On se demandait comment il allait pouvoir enchaîner après le mythique Identité en crescendo, pierre angulaire de l’histoire du rap français, sommet d’éloquence et de prise de risque, encensé, fait quasi unique, par la critique spécialisée comme généraliste. Rocé apporte une réponse claire et définitive : sans se retourner vers le passé. En regardant toujours plus loin, toujours plus haut. Ce qui est fait n’est plus à faire, tout reste encore à construire. Catharsis violente à la nécessaire radicalité, Identité en crescendo n’est plus. Plus spontané. « Je ne pouvais pas faire un nouvel opus identique au précédent, impossible », confirme un Rocé aussi détendu et apaisé que son orientation artistique le laisse entendre. « Identité en crescendo a été un disque dur, long dont le cahier des charges obligeait à la rigueur. Il fallait le porter, le tenir et aller au bout. Ça a pris plus de quatre ans. Une fois qu’il a été digéré, je n’avais qu’une seule envie : m’amuser. » Le MC a déposé la braise ardente dans ce disque âpre et tendu nourri au free-jazz. C’est là, dans cet acte de résilience, qu’il a puisé sa liberté. L’identité multiple affirmée en crescendo, jusqu’à en être totalement débarrassé. Désormais, Rocé est libre. De l’individu, il s’élève pour s’adresser à l’universel. « Travailler avec des gens comme Archie Shepp, Gonzales, Syl ou Potzi m’a offert une nouvelle vie artistique. De nouvelles possibilités sont apparues, de nouvelles manières de composer. Je n’avais qu’une hâte : utiliser ces armes. Additionner les mondes. Mais cette fois de manière plus spontanée et instinctive. » En même temps que les mots s’allègent, le musicien Rocé s’épanouit. Il savoure son indépendance artistique et compose seul au fil des idées. Sa quête du vinyle le mène de vides greniers en petites échoppes. Elargir l’horizon, encore et toujours, voyager, même si c’est juste sur un microsillon. Il sample, joue, rejoue, aligne les basses avec son ami Zyl, qui ne l’a plus quitté après la précédente tournée. « C’est un besoin d’exploration. Géographique, musical, intellectuel. » Des questions, pas de réponses. Le voyage. Voilà le thème. Bien sûr. Un homme devenu libre ne rêve que d’échappatoire. Mais plus que physique, le déplacement doit être intellectuel. « On peut voyager dans tous les pays sans jamais tirer les leçons. L’homme reste enfermé dans sa matrice, dans ses codes de valeurs. Ça bloque son évolution. De la même manière, le mouvement peut naître d’un simple livre, d’une musique, d’une rencontre. Le tout est d’accepter la perte de repères, remettre en question, ne pas rester figé. » Une problématique parfaitement mise en scène dans Carnet de voyage d’un être sur place. Rocé, verbe clair, envoie une nouvelle fois une vision unique, précise, acérée : « Le kilométrage c’est pour la surface/Voici le carnet de voyage d’un être sur place. » Il reprend un peu plus loin dans l’implacable L’être humain et le réverbère : « L’être humain se déplace vite, mais ne se déplace plus/Il est juste pilier rigide dans les cités livides/Belle statue/Marque la rue comme un immense fossile. » Témoignage des difficultés à s’arracher des fatalités que lui-même a combattues. Rocé est encore en transit, entre passé et futur, entre intime et universel, « moi » et « autre ». Son esprit s’ouvre, il veut comprendre. « J’essaye de laisser toute sa place à l’imagination. Lorsque je voyage, je veux me dépouiller de mes références saisir que tout, absolument tout, est envisageable. Se dire qu’une autre porte existe, c’est déjà un pas en avant. Ensuite, il ne reste plus qu’à la créer pour ouvrir le champs des possibles ». Il n’est plus question d’asséner, mais de suggérer. Démonstration avec Des questions à vos réponses, ode rare au doute et à l’hésitation : « Le cliché s’apprivoise quand la vérité s’rebelle/La vérité s’envole une autre réflexion bat d’l’aile/J’veux être celui qui garde le doute quand les autres le gèlent/Vous avez vos réponses. J’ai des questions pour elles. » Un projet de groupe. On plane très haut au-dessus des thématiques classiques du rap français. Rocé est dans d’autres sphères : « Je ne cherche plus à envoyer douze messages par texte. Un par morceau, c’est déjà très bien. Lorsqu’un peintre a une idée à transmettre il ne l’écrit pas directement sur sa toile. Il transmet à son pinceau l’énergie qui diffuse cette idée. Je suis à la recherche de cette énergie. Une manière de suggérer plutôt que marteler, de mêler encore davantage textes et musiques, d’y trouver un équilibre qui doit s’exposer sur scène. » Un territoire que Rocé veut encore davantage arpenter, comme une manière de prolonger son voyage. Sur le disque, il joue successivement du violon et de la guitare. Avec la chanteuse Hayet, qui signe un duo surprenant sur L’objectif, il prépare un projet de groupe dans lequel il jouera de sa MPC. Rocé est libre. Libre de tout envisager, tout créer, tout espérer. D’entonner à plein poumon son chant des possibles. Rap Mag, mars 2010, Par Arno B. Rocé, chevalier des arts et de l’être Quatre ans après l’aventureux Identité en crescendo et ses pérégrinations jazzy, le trop rare Rocé, fleuron d’un rap français lettré, revient, tout en moustaches et en verve revêche, avec L’être humain et le réverbère. Décomplexé et fringuant. On a bien failli ne plus le revoir, Rocé a tenté le « suicide » mais s’est raté. C’était en 2006, sur fond de jazz. Cinq ans après Top départ, redoutable premier album qui le plaça parmi les artistes les plus enthousiasmants du rap gaulois, le MC, saoulé du hip-hop, de ses codes surannés, des formats rigides prémâchés et de sa dictature du single jetable, déploie le déroutant Identité en crescendo, un album « suicidaire », donc, célébrant les noces audacieuses du rap et du free jazz, sous le patronage bienveillant d’Archie Shepp, saxophoniste star et référence du genre. « Une cover bizarre, pas de featuring pas de tube et des textes longs ». Soit un billet première classe pour le four commercial, et autant de chances pour le rappeur de toucher le grand public que Ribéry de remporter un concours de beauté. L’objectif est ailleurs. Il est question de s’aérer, de renouer avec l’envie qui lui fait défaut. « J’avais besoin de me ressourcer, d’aller chercher ce qui se fait ailleurs », confie-t-il. « Je ne savais pas si j’allais continuer le rap. Avec cet album, je me suis retrouvé. » MC à part dans le paysage rapologique hexagonal, plume sagace et indomptable, Rocé goûte très peu les bouffées de jeunisme putassières d’une partie de ses collègues. Il dit : « je ne me reconnais plus dans ce que propose le rap français. J’ai l’impression d’un grand foutage de gueule : ceux qui ont été des exemples pour moi, il y a une quinzaine d’années, qui avaient une vraie exigence en termes de textes, ont peu à peu privilégié l’image et la représentation au mépris de la qualité. » Lui reste fidèle à ses convictions et poursuit sa percée sans jamais se dévoyer. Quatre ans après avoir achevé son escapade jazzy, le MC à moustaches, décomplexé et rasséréné, a repris, avec le génial L’être humain et le réverbère, le fil d’un rap plus classique mais toujours aussi lettré. Moins dense mais toujours consistant (« je me suis rendu compte qu’on ne pouvait pas essayer de faire passer trois messages dans un même texte, un dans tout l’album c’est déjà pas mal »), bâti selon l’axiome suivant : « le rap est ce qu’on en fait ». Le sien, il le veut libre et frondeur, irrévérencieux et imperméable aux velléités esthétiques du marché. Et surtout bien vivant. […] Autour de Rocé Ce concert aura également lieu le jeudi 15 décembre à 14h30 à la Maison d’Arrêt de CherbourgOcteville. Riches heures [Atelier poésie] SLAM Samedi 10 décembre de 9h à 13h au Club de Loisirs de Tourlaville I samedi 10 décembre de 14h30 à 18h30 - Maison pour Tous Léo Lagrange à Cherbourg-Octeville I dimanche 11 décembre de 13h à 17h, Service culturel d’Equeurdreville-Hainneville I 20 € les 4h d’atelier (15 € pour les moins de 26 ans) votre place pour Rocé comprise I Cet atelier s’adresse à tous à partir de 14 ans I Inscriptions auprès de Nadège Henry au 02 33 88 55 58 I [email protected] Intervenant : Rocé, slameur Bousculer les idées reçues pour mieux avoir foi en l’individu, si Rocé avait un credo, ce serait celui là. En partenariat avec Festi Ar’, festival du film arabe de Cherbourg-Octeville, Rocé interviendra dans trois lieux, pour trois moments d’atelier d’écriture, autour des thématiques du racisme et des discriminations. Il poursuivra un travail que les participants auront entamé dès septembre, à Tourlaville, à Cherbourg-Octeville ou à Equeurdreville. Méthodes d’écriture, de rythme, de diction, de slam seront abordées et permettront aux participants de présenter leurs réalisations dans le cadre du festival du film arabe, en amont des projections. Le Trident, Scène nationale de Cherbourg-Octeville Place du Général de Gaulle, BP 807 50108 Cherbourg-Octeville cedex T +33 (0)2 33 88 55 50 F + 33 (0)2 33 88 55 59 Location +33 (0)2 33 88 55 55 [email protected] www.trident-scenenationale.com Relations publiques T +33 (0)2 33 88 55 58 Cécile Colin [email protected] (écoles primaires, collèges et lycées) Nadège Henry [email protected] (organismes de formation ou sociaux, associations culturelles, enseignement supérieur, comités d’entreprise) Relations Presse & Médias T 06 82 75 30 21 Bérengère Bressol [email protected] Informations & communication T +33 (0)2 33 88 55 50 Murièle Bosse-Platière [email protected] Geneviève Poirier [email protected]