d`un film de fernandel a la venue d`amnesty international

Transcription

d`un film de fernandel a la venue d`amnesty international
FAISAIT-ON
DE L'INSTRUCTION' CIVIQUE
AVANT QUE CHEVENEMENT
NE NOUS LE DISE ?
-
D'UN FILM DE FERNANDEL
A ... LA VENUE D'AMNESTY
INTERNATIONAL
Ce matin-là, à l'entretien, dans ma classe
de C.E.1 -C.E.2, on parle beaucoup du
film vu mardi soir : « Francois fer » (avec
'
Fernandel), et Kévin nous raconte les
scènes où Fernandel est soumis à la
torture (la chèvre qui lui lèche les pieds).
Pierre nous dit : « C'est de la torture ! »
Et la discussion démarre très vite.
- La torture c'est pour faire avouer,
ce sont des trucs pour faire parler.
- Ça rend sans souffle de rigoler.
- Pendant la guerre, les Allemands
ont beaucoup torturé ... mais ça m'étonnerait que l.es Français ne l'aient jamais
fait.
- La torture, ça existe encore en Polog ne. J'ai vu le père Popielasko à la
télé.
Le lendemain, Ingrid nous dit : « La
torture, ça pourrait faire l'objet d'un
exposé », elle va l'ihscrire sur notre tableau « Idées de recherches. »
Quelques jours plus tard, Frédéric nous
apporte le calendrier 85, édité par Amnesty International et nous dit :
- Quelqu'un d'Amnesty pourrait peutêtre venir dans la classe .
- Qu'est-ce que c'est Amnesty International ?
- Ils s'occupent de la torture et des
enfants pauvres, je crois .. .
A la rentrée de janvier, un groupe de
recherches, en éveil, se constitue avec
le thème : « La torture ». Quatre enfants
y participent. Ils rencontrent des difficultés : les documents qu'ils apportent
ou ceux trouvés à la B.C.D. sont difficiles . Mon aide consiste surtout à faire
de l'explication de textes ou de mots.
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L'exposé prêt, il consiste en quelques
dessins (reproductions d'affiches ou de
dessins trouvés dans la documentation).
Les quatre enfants définissent la torture
comme : « souffrances physiques ou
morales très intenses. » Ils parlent de
« tortures et châtiments » et aussi du
but de la torture « faire avouer - même
quelque chose de faux -. »
Le débat est intéressant mais la classe
reste insatisfaite sur un certain nombre
de questions :
Oui est l'inventeur de la torture ?
Torture-t-on les enfants ?
A quoi sert-il de torturer ?
Quel est le rôle d'Amnesty International ?
On décide donc en réunion de coopérative de demander au groupe Amnesty
International de Cognac, s'il veut bien
intervenir dans notre classe sur ces
questions. Frédéric se charge de la
démarche.
Au mois de mars, deux membres d' A.l.
passent une heure trente minutes, samedi matin, dans la classe. Ils distribuent à chacun la « Déclaration universelle des droits de l'homme » et la
« Déclaration des droits de l'enfant. »
Les enfants se précipitent sur la seconde
et lisent. Des doigts se lèvent. Le dialogue est engagé. Il n'y a besoin d'au cun exposé. L'échange se fera sans
interruption avec l'ensemble des enfants, les deux intervenants se bornant
à répondre aux questions. Aucune photo
n'a été montrée, quelques affiches bien
choisies nous sont laissées pour complément d'information. Les deux responsables présents sont très étonnés de
voir les enfants s'exprimer avec autant
d'aisance et d' intérêt, sur un t el sujet.
Ils ont noté que tous ont parlé au moins
une fois.
LES SUITES
Une exposition sur « Liberté et droits
de l' homme » à travers la poésie, ayant
lieu au m ois d'avril et les classes ayant
été sollicitées pour y participer, sept
élèves de la classe ont décidé d'y aller,
ont inventé et décoré leurs poèmes.
Tou te la classe s'est rendue à l' exposition et a été très intéressée. Cette
semaine s'est clôturée par une soiréepoésies, au Centre d'Animation de
Cognac. Deux élèves y ont dit des
poèmes qu'ils avaient particulièrement
aimé lire à l'exposition. Cinq élèves de
la classe y étaient présents avec leurs
parents.
Cela a été un projet de longue haleine :
démarré à partir des réflexions de quelques enfants, il est devenu projet d'un
petit groupe, puis celui de la classe entière.
Quelques parents m'ont fait part de
leurs inquiétudes après coup, mais
ont été vite rassurés en discutant avec
leurs enfants. Certains ont bien voulu
nous accompagner à l'exposition et la
visiter. D'autres, qui travaillent, y sont
allés le samedi après-midi, avec leurs
enfants. Les enfants ont véritablement
_ fait de l'instruction civique et pas mal de
parents aussi ...
Entre la sensibilisation au respect des
droits de l'homme et de l'enfant dans
le monde et l'apprentissage de la Marseillaise, mon choix est fait !
Échos entendus dans le secteur (collègues) : « Et la candeur de l'enfant ?
C'est inadmissible ! Il faut protéger
l'enfant de ces réalités trop dures pour
eux ... etc. »
Ou' en pensez-vous ?
Josette Girard
Javrezac
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