Dossier : La fusion des intercommunalités (fichier pdf, 409ko)
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Dossier La fusion des intercommunalités Une nouvelle intercommunalité au 1er janvier 2017 L Aurignac - Boulogne sur Gesse - L’Isle en Dodon - Montréjeau - Saint-Gaudens e schéma départemental de coopération intercommunale se profile, pour ne pas dire qu’il arrive à terme. Le 1er janvier 2017, une nouvelle communauté de communes verra le jour, composé de 5 anciennes entités regroupées pour créer un nouveau territoire. La loi NOTR(e) s’appliquera ; on peut en penser ce qu’on veut, ruer dans les brancards ou faire le dos rond, ruer dans les brancards ou théoriser sur le bien-fondé législatif. La loi s’impose évidemment. Si en théorie, notre Communauté aurait pu ne pas être impactée par cette réforme car de taille assez importante pour rester autonome, elle va tout de même être obligée de se regrouper avec d’autres communautés voisines qui elles, possèdent un seuil démographique trop faible pour rester seules. Bref, la C.C.S.G doit impérativement se regrouper avec d’autres communautés et le schéma préfectoral scinde le Comminges, qui comptait jusque-là 11 intercommunalités, en 3 grandes entités : l’une regroupant Luchon, Saint-Béat et Barbazan ; l’autre réunissant Aspet, Salies-du-Salat et Saint-Martory ; la dernière concernant Saint-Gaudens, Montréjeau, Boulogne sur Gesse, l’Isle en Dodon et Aurignac. S’il aurait certainement été préférable d’anticiper l’avenir en créant dès à présent une seule intercommunalité commingeoise (les 11 intercommunalités réunies auraient représentées 237 communes et plus de 77 000 habitants), ce qui se fera un jour et peut-être plus vite que certains ne le pensent, les élus de très nombreuses communes ne l’ont pas souhaité, déjà préoccupés par le rejet du schéma préfectoral préconisant le regroupement en 3 nouvelles intercommunalités. L’opposition au regroupement (voir par ailleurs) peut avoir des conséquences désastreuses pour le territoire s’il n’est pas accompagné par un travail de fond, absolument nécessaire, tant sur le volet fiscal et financier que sur le volet compétences ou sur le sujet des personnels, étroitement lié à celui des compétences. On le rappelle, la nouvelle intercommunalité sera créée au 1er janvier. La fusion des intercommunalités, c’est pour demain. Plus exactement, c’est pour tout à l’heure, pour ne pas dire dès à présent. Où allons-nous ? Le changement n’est jamais facile à accepter. D’autant que les communautés de communes qui vont fusionner ont agi ces dernières années pour gérer du mieux les compétences que les communes leur avaient confiées. Chacune a fait des choix en toute démocratie locale. Aussi la Loi qui impose les fusions n’est-elle pas bien acceptée par les élus qui peuvent vivre ce grand changement comme une remise en cause de leur action. Ne faut-il pas plutôt voir le côté positif ? Se réorganiser à une plus grande échelle peut, à mon avis, constituer une opportunité pour le Comminges, face aux enjeux de l’aménagement et du développement aujourd’hui. En gérant les services que rendent les communautés aux habitants et aux entreprises du territoire à cette échelle, ne peut-on pas faire une gestion dynamique, de qualité et plus économe, en res- pectant les actuels territoires communautaires, en maitrisant la fiscalité ? Entre coteaux et ville-centre, 45000 habitants et une activité économique importante, n’est-ce pas plus de force, plus de compétences, plus d’atouts ? Tout ceci fait bien des points d’interrogation, certes. Mais j’ai cependant pour ma part, au seuil de ces transformations inéluctables, trois certitudes : rien ne réussira si nous ne savons pas expliquer les enjeux et les choix à nos concitoyens, les communes doivent demeurer l’échelon de proximité et de démocratie locale auquel nous sommes tous attachés, et surtout le Comminges et notre future nouvelle communauté à 5 ont un avenir. A construire. Nous avons bien, étant regroupés, à construire ensemble un nouveau projet pour ce grand territoire, avec nos moyens. Mais en se respectant, en s’entendant et en se concertant. Jean-Raymond Lépinay Président de la Communauté de Communes du Saint-Gaudinois Le journal de la communauté de communes du Saint-Gaudinois Pleine page 7 Dossier La fusion des intercommunalités Quelles compétences pour la future intercommunalité ? L a nouvelle communauté de communes aura des compétences obligatoires, prévues par la loi. Certaines de ces compétences obligatoires pourront être d’ailleurs déléguées : par exemple, la compétence ordures ménagères, déjà déléguée au SIVOM, qui s’acquitte déjà de cette tâche, en tout ou partie. Mais chacune des 5 intercommunalités a dans ses statuts actuels une somme de compétences obligatoires qu’il convient de revoir : si les 5 intercommunalités n’harmonisent pas leurs statuts, l’ensemble des compétences obligatoires serait applicable à toutes les intercommunalités… Certainement vaudrait-il mieux que chaque intercommunalité change ses statuts pour adopter les seules compétences obligatoires prévues par la loi ; et rendre les autres compétences qu’elles exerçaient optionnelles. Cela permettrait de toujours exercer ces compétences mais sur les seuls périmètres antérieurs et surtout, de disposer d’un délai d’un ou deux ans selon les cas pour savoir ce que la nouvelle intercommunalité voudra faire de chacune des compétences au regard d’une nouvelle définition de «l’intérêt communautaire». I Viendront s’adjoindre au 1er janvier 2018 : GEMAPI (prévention inondations …) en 2020 : L’eau et l’assainissement Quid des autres compétences ? Il faut s’interroger sur le devenir de compétences actuellement exercées par l’une ou l’autre des intercommunalités, certaines pouvant être intégrées d’office dans le champ des compétences obligatoires (nombre d’entre elles ont en effet trait au développement économique ou à l’aménagement de l’espace). Ce sont toutes ces compétences qui, si les statuts des 5 intercommunalités ne sont pas harmonisés, pourraient s’appliquer dès le 1er janvier à l’ensemble du territoire : Protection et mise en valeur de l’environnement Promotion et animation économique Immobilier entreprises Aide aux entreprises Actions emploi formation DPU ZAE et fonds de commerce Réserves foncières Haut-débit Espace produits du terroir Chemins de randonnées Aménagement rural Plans accessibilité Travaux en forêt Entretien des rivières Contractualisation Pays Location de matériels Espaces multimédias Manifestations Politique du logement et cadre de vie La voirie d’intérêt communautaire L’action sociale d’intérêt communautaire Les équipements culturels et sportifs d’intérêt communautaires Les maisons de services au public Le transport Les repas des écoles L’aide ingénierie aux communes L’aide aux écoles La fourrière animaux La petite enfance Les repas à domicile La politique jeunesse Les conséquences d’un mariage non vraiment désiré l existe des dangers à ne pas s’entendre, que nous allons pointer. S’il est légitime que chacun puisse s’exprimer et dire ses doutes et ses craintes, il n’en reste pas moins que la loi Notr(e) sera applicable au 1er janvier 2017 et que cela nécessite du travail en amont de la part de chacune des assemblées communautaires concernées. Et nous ne parlons pas ici d’enjeux politiques ou de gouvernance, ni du sens à donner à cette nouvelle entité pour qu’elle pèse de tout son poids sur un territoire pourtant aujourd’hui connu et défini. Un mariage consenti est pourtant 8 Les compétences obligatoires au 1er janvier 2017 : Le développement économique L’aménagement de l’espace Les aires d’accueil des gens du voyage Les ordures ménagères toujours plus heureux qu’un mariage contraint… Deux exemples édifiants du danger à ne pas s’entendre. Tout d’abord, les compétences. La loi prévoit 4 compétences obligatoires : le développement économique (développement de toutes les zones d’activités, promotion du tourisme…) ; ainsi que l’aménagement de l’espace (SCOT, PLU, cartes communales). S’adjoignent deux nouvelles compétences à compter du 1er janvier 2017 : les aires d’accueil des gens du voyage et les ordures ménagères. Le danger ? Si l’on agrège la somme Le journal de la communauté de communes du Saint-Gaudinois Pleine page - www.ccsg.fr des compétences obligatoires et optionnelles détenues par chacune des communautés, on obtient le total de…35 compétences à étendre sur tous le territoire dés la fusion. Cet alignement immédiat « par le haut » génèrerait une charge supplémentaire pour l’ensemble sans avoir le temps de se réorganiser. Il est donc urgent de toiletter les statuts de chaque intercommunalité actuelle de manière identique. C’est la meilleure façon d’éviter une extension non choisie de compétences avec les implications financières que la situation engendrerait. La procédure de révision des statuts DEBAT D’ORIENTATIONS BUDGETAIRES 2016 Le schéma du Préfet rejeté par le conseil communautaire P ● ar arrêté du 18 avril 2016, Monsieur le été rejeté par 27 déléL’Isle en Dodon gués (élus majoritaires Préfet de la Haute-Garonne a arrêté la Communauté de commues des de Saint-Gaudens et déliste des Communautés de communes Portes du Comminges légués des communes appelées à fusionner en application de Lalouret-Laffiteau, du projet F9 inscrit dans le schéma ● Boulogne sur Gesse Larcan, Régades, Sauxdépartemental de coopération et-Pomarède, Savarintercommunale publié le 30 Communauté Communauté de communes des de communes du thès, ainsi que deux mars 2016. terres d’Aurignac boulonnais représentants sur 3 ● Cette fusion concerne les Aurignac de Villeneuve-de-Ricommunautés du Bouvière). 3 abstentions : lonnais, de NébouCommunauté les délégués de de communes zan-Rivière-Verdun, nébouzan - Rivière Saint-Martory Labar the - Inard, Saint-Gaudens ● des Portes du ComVerdun ● Liéoux et le 3ème reMontréjeau Communauté minges (ainsi que le ● de communes présentant de VilleSalies du Salat SIVU Enfance-Jeudu Saint-Gaudinois ● neuve-Rivière). 15 nesse du canton de l’Isle voix pour : 3 déléen Dodon), des Terres Barbazan gués minoritaires ● d’Aurignac et du SaintAspet de Saint-Gaudens Gaudens ● ainsi que les déléSachant que toutes les autres gués d’Aspret-Sarrat, formules de regroupement Estancarbon, Labarthepossibles de ces cinq commuRivière, Landorthe, Lespinautés de communes ont déjà teau, Lodes, Pointis-Inard, RieuSaint-Béat donné lieu à amendement ● cazé, Saint-Ignan, Saint-Marcet et en CDCI et que tous ces Valentine. Le délégué de Miramont amendements ont été était excusé. rejetés, ce schéma a Bagnères de Luchon ● est longue. Une fois revu par une Communauté, chaque commune membre dispose d’un délai de 3 mois pour se prononcer sur le texte. Pour être adoptés, ces nouveaux statuts doivent être approuvés à la majorité des deux-tiers des communes représentant la moitié des communes ou de la moitié des communes représentant les deux-tiers des habitants. Il est donc urgent de lancer cette procédure. Ensuite la nouvelle communauté disposera du temps nécessaire pour choisir ce qu’elle fait et comment elle s’articule aux communes qui –tout le monde est d’accord sur ce point – doivent rester l’échelon de gestion démocratique de proximité. Autre pavé important, le régime des abattements de taxe d’habitation. Si ces abattements ne sont pas harmonisés entre les 5 intercommunalités avant le le…1er octobre 2016, le lissage des taux des taxes ménage (habitation, foncier bâti et foncier non bâti) sur 12 ans ne s’appliquerait pas. Ce qui revient à dire que le taux moyen pondéré serait applicable dès la première année. Un contribuable verra ses impôts diminués sur certains d’entre eux et augmenter sur d’autres pour que le régime soit le même pour tous. Mais il est possible de prendre le temps d’effectuer les rapprochements. Un exemple concret ? Prenons la Taxe sur le Foncier Non Bâti : Montréjeau a un taux de 3,12%, SaintGaudens de 3,59%, l’Isle en Dodon de 23,76%, Boulogne de 30,01% et Aurignac de 54,82%. Le taux moyen serait de 23,34%. Vous l’aurez compris, un contribuable de Montréjeau ou de Saint-Gaudens verrait le taux de sa taxe FNB être multipliée par 7 d’une année sur l’autre, au lieu d’une augmentation qu’il serait possible de lisser sur 12 ans… Une fois l’enjeu expliqué, on ne peut qu’être d’accord pour le lissage, à la hausse et à la baisse. Le journal de la communauté de communes du Saint-Gaudinois Pleine page 9 Dossier La fusion des intercommunalités Les cabinets conseils L Gouvernance Centraliser ou décentraliser ? L e nouveau conseil communautaire aura donc 143 membres au lieu des 215 actuels. 72 conseillers communautaires perdront donc le mandat qui leur a été confié en 2014. Il faudra élire dès janvier 2017 un nouvel exécutif : 1 président et 15 vice-présidents. Or les exécutifs actuels des 5 communautés comprennent 5 présidents et 22 vice-présidents. La quantité de responsabilités à exercer ne diminuant pas (pour le moins !) il va falloir définir une nouvelle organisation pour les exercer sur ce grand et diversifié territoire. Sur le sujet, Jean-Raymond Lépinay, Président de la Communauté de Communes du Saint-Gaudinois, a émis des hypothèses de travail. «Ne faut-il pas, plutôt que centraliser, conserver pour chacune des communautés un conseil de territoire, en charge de préparer puis de mettre en œuvre la politique votée par le nouveau conseil communautaire, pour conserver ainsi une gestion communautaire de proximité ? Ces conseils permettraient aux 215 conseillers actuels de poursuivre leur engagement local. Ils pourraient être présidés, dans chacun des territoires, par un vice-président délégué du nouveau conseil communautaire. Le conseil communautaire de 143 membres, et l’exécutif de 16 membres, à désigner, auraient ainsi un puissant levier local de proximité. A réfléchir». L’intérêt communautaire C ’est lui qui définit les modalités d’application d’une compétence. Le nouveau conseil communautaire, qui aura 2 ans pour en décider, peut considérer qu’il est « d’intérêt communautaire » d’exercer une compétence d’une certaine façon sur tout ou partie du nouveau territoire communautaire. es exécutifs des 5 intercommunalités concernées ont choisi de s’entourer de deux cabinets conseils. Il s’agit de Landot Associés et de Stratorial finances. Landot Associés se charge d’apporter une aide aux élus en dressant un état des lieux des compétences exercées par les 5 intercommunalités et d’en tirer des perspectives ; Stratorial Finances est chargé d’appréhender toutes les conséquences financières et fiscales de la fusion. Le travail de ces cabinets est déjà bien engagé et se poursuivra durant l’été pour un rendu final à la fin du mois d’août. Et les personnels ? L es agents des 5 communautés sont bien sûr intégrés dans le nouvel ensemble, dans une organisation des services qu’il conviendra de redéfinir en fonction de la manière dont le futur exécutif choisira d’exercer telle ou telle compétence. La nouvelle intercommunalité comptera près de 500 agents. La future intercommunalité en chiffres La future intercommunalité, dont le nom et le siège restent à définir, sera constituée de : 105 44 135 143 communes habitants conseillers communautaires 10 Ces 143 conseillers communautaires seraient issus de : habitants conseillers Saint-Gaudens 11 241 24 Montréjeau 2 870 6 L’Isle en Dodon 1 861 4 Villeneuve-de-Rivière 1 774 3 Boulogne-sur-Gesse 1 605 3 Labarthe-de-Rivière 1 335 2 Aurignac 1 177 2 Landorthe 971 2 1 conseiller pour toutes les autres communes Le journal de la communauté de communes du Saint-Gaudinois Pleine page - www.ccsg.fr Quel nom choisir ? E n 2017, la nouvelle intercommunalité des territoires d’Aurignac (Terres d’Aurignac), Boulogne-surGesse (Boulonnais), L’Isle-en-Dodon (Portes du Comminges), Montréjeau (Nébouzan Rivière Verdun) et Saint-Gaudens (Saint-Gaudinois) devra être baptisée. Comment faire ? Les élus auront très prochainement à se prononcer. Mais pour préparer, il a été demandé aux Offices de Tourisme de commencer à y réfléchir et de faire appel à idées. www.tourisme-stgaudens.com