PANORAMA HISTORIQUE DU CONFLIT ISRAEL / PALESTINE
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PANORAMA HISTORIQUE DU CONFLIT ISRAEL / PALESTINE
3éme - LE MONDE DE 1945 A NOS JOURS PANORAMA HISTORIQUE DU CONFLIT ISRAEL / PALESTINE I – LA PALESTINE, UN SYMBOLE ET UN ENJEU Les 3 religions monothéistes ont en commun la volonté de sacraliser la Palestine, lieu chargé d’Histoire et de Symboles sur lesquels s’appuient les peuples des 3 confessions pour légitimer leur présence. Les juifs y ont établi un royaume hébreu qui exista dans l’Antiquité entre 1030 et 931 av JC. Les Musulmans vont s’y établir et occuper Jérusalem à partir de 638. Enfin, les chrétiens s’appuient sur l’existence de Jésus à Jérusalem pour tenter de reconquérir ce territoire pendant la période des Croisades allant de 1097 à 1270, mais ils ne s’y installeront que provisoirement. Dans une période plus récente, ce sont les égyptiens qui occupèrent la Palestine à partir de 1831, mais ce sont finalement les Ottomans de confession musulmane (turcs) qui s’y installèrent durablement dans la 2ème moitié du XIXème siècle. II – DU XIXe SIECLE A 1947 : DU SIONISME A LA CREATION DE L’ETAT D’ISRAEL A la fin du XIXe siècle, en Europe, les juifs (dispersés dans le monde entier depuis l’Antiquité : cette dispersion est appelée Diaspora) sont de plus en plus persécutés : cela les incitent à réfléchir à un Exode vers les terres ancestrales (référence à l’Ancien Testament). Lors du 1er Congrès Sioniste de Bâle en 1897, Herzl y développe sa théorie du retour du peuple juif sur les terres de Palestine. C’est pendant la Grande Guerre (1914-1918) que se joue le sort de la région. Les anglais qui luttent contre l’Empire Ottoman en Orient s’allient avec les arabes et soutiennent leur soulèvement contre l’occupant turc. Mais en même temps, en 1917, ils promettent au peuple juif, par les biais de leur secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Balfour, la possibilité de pouvoir s’installer en Palestine. Après la Première Guerre Mondiale, les anglais administrent ce territoire et mettent à exécution leurs promesses. La population arabe ne l’accepte pas, et les 1ers incidents sérieux entre les deux communautés ont lieu en 1929 (133 morts chez les juifs et 67 chez les arabes au Mur des Lamentations). Le mouvement sioniste affirme désormais vouloir créer un Etat juif, tandis que les anglais prévoient un partage de territoire. Dans les années 1930, la politique d’Adolf Hitler confirme les persécutions des juifs (lois de Nuremberg en 1935), limite l’immigration et les juifs sont exterminés dans des camps d’extermination (Shoah). Après la Seconde Guerre Mondiale, les deux communautés s’opposent plus que jamais : Les arabes créent la Ligue Arabe dans laquelle le Comité Palestinien est intégré pour défendre leurs droits et les juifs multiplient les attentats terroristes contre les anglais qui administrent toujours le territoire. Devant l’impossibilité de résoudre ce désaccord, les anglais abandonnent à l’ONU, nouvellement créée le soin de régler la question palestinienne. C’est chose faite en 1947 : La résolution 181 prévoit un Etat juif, un Etat arabe et une Zone « sous régime international particulier ». III – DES GUERRES INCESSANTES Les arabes réagissent aussitôt, ce qui a pour conséquence la 1ère guerre israélo-arabe en 1948. A l’issue de ce conflit, non seulement l’Etat d’Israël est proclamé, mais en plus des territoires ont été envahis. L‘ONU le reconnaît en 1949, et Jérusalem est déclarée capitale en 1950. Malgré la défaite, les palestiniens s’organisent (association des étudiants palestiniens). Une nouvelle fois une tension avec les arabes, au travers de l’Egyptien Nasser, aboutit en 1956 à la 2ème guerre dite guerre du Sinaï, parce que les israéliens vont occuper cette bande désertique, ainsi que la bande de Gaza. Les palestiniens continuent de s’organiser en créant l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) en 1964, et sa branche armée le Fatah. Pour la 3ème fois, en 1967, une guerre s’engage, la Guerre des 6 jours, appelée ainsi pour sa rapidité avec laquelle les israéliens ont battu les armées arabes : égyptiens, jordaniens, syriens voient des parties de leur territoire occupées. La vieille ville de Jérusalem est prise. Les palestiniens contraints à l’exode se réfugient dans les pays voisins mais sont parfois mal acceptés et réprimés, comme en Jordanie en 1970 (Septembre Noir : résistance palestinienne écrasée à Amman). Leur moyen de porter au-devant du monde leur combat s’exprime dans des attentats terroristes parfois sanglants durant les années 70 (ex : assassinat de sportifs israéliens aux Jeux Olympiques de Munich). La 4ème guerre israélienne appelée Guerre de Kippour, appelée ainsi parce que se déroulant pendant une fête juive, oppose en 1973 égyptiens et israéliens et ébranle pour la 1ère fois le mythe de l’invincibilité de l’armée israélienne (Tsahal). Les arabes perdent une fois de plus. IV – DE LA RECONNAISSANCE MUTUELLE A L’IMPASSE L’OLP est admise à s’exprimer à la tribune de l’ONU, et l’organisation obtient le statut d’observateur. Mais au même moment un allié de toujours des palestiniens se rapproche d’Israël : l’Egypte, par les accords de Camp David en 1978, finit par reconnaître l’Etat juif. Dans les années 1980, l’exode des palestiniens continue. Ils sont successivement chassés du Liban puis de Syrie. Ils connaissent des moments sombres avec les massacres de leur population dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila. La population qui se trouve dans les territoires occupés de la bande de GAZA se révolte en 1987. Toute une jeunesse se soulève contre l’armée israélienne en lui jetant des pierres. Il s’agit de la 1ère Intifada. (Elle fera en 6 ans plus de 1000 morts). Toutefois l’OLP change de politique, et finit par reconnaître l’existence d’Israël en 1988 et s’assoira à la table des négociations en 1992. L’arrivée en 1992 de la gauche israélienne ramène l’espoir de paix et finalement en 1993 les Accords d’Oslo, confirmées par la suite à Washington, permettent à deux peuples ennemis de se reconnaître et d’entrevoir un terme au conflit. Des territoires deviennent autonomes et l’Autorité Palestinienne les prend en charge. En 1995, une nouvelle série d’attentats organisée par le Djihad islamique, (opposé au processus de paix) contre Israël, et l’assassinat du Premier Ministre Itzhak Rabin, par un membre de l’extrême droite israélienne, opposée aussi au processus de paix, finissent par faire échouer la normalisation entre les deux communautés. La droite revient au pouvoir en Israël et réaffirme sa mainmise sur les territoires occupés, notamment par une politique d’occupation des terres par les colonies d’occupation juives. 1999 voit la fin de la période d’autonomie pour les palestiniens. Les provocations israéliennes aboutissent à la 2ème Intifada à partir d’octobre 2000. Elle n’a pas cessé depuis. V – L’ESSENTIEL A RETENIR La Palestine est un territoire sacré pour les 3 grandes religions monothéistes et sa terre est donc l’objet de convoitise. En 1947, pour résoudre les désaccords entre juifs et arabes, l’ONU adopte une résolution qui prévoit l’existence d’un Etat juif, d’un Etat arabe et d’une zone « sous régime international particulier ». Cette décision suscite des tensions importantes et cette zone-là est aujourd’hui disputée. Ce que défendent les Israéliens Ce que défendent les Palestiniens La terre de Palestine est une terre sacrée et JERUSALEM est la ville éternelle du Judaïsme. C’est ce que défend la théorie Sioniste qui apparaît en Occident à la fin du XIXème siècle. Cette volonté des juifs d’Europe et des Etats-Unis, finit par emporter l’adhésion des nations vainqueurs de la 2nde Guerre Mondiale, ne savant plus comment s’excuser de ce que l’Allemagne Nazie a fait subir aux juifs d’Europe, surtout centrale. Depuis la création de l’Etat d’Israël, la population se sent en état de siège contre le peuple arabe qui encercle le pays. Ce qui explique que l’armée soit toujours prête à entrer en guerre, et qu’elle ait pu mener 4 guerres avec réussite depuis 1948, soutenue de plus par le puissant allié que sont les USA. La terre de Palestine est également une terre sacrée et ancestrale, et les habitants de ces territoires y vivent depuis de nombreuses générations. Ils ressentent comme une injustice le vote de l’ONU de 1947. « En donnant un Etat aux rescapés des camps nazis, l’Occident a réparé sur leur dos un crime qu’ils n’ont pas commis ». Pour eux, les populations de confession juive ce sont non seulement installées sur un territoire qui ne leur appartiennent pas, mais ils se sont de plus appropriés leurs terres, et ils en ont chassé les habitants, créant le paradoxe de se sentir citoyens étrangers dans leur propre pays, avec pour la plupart un statut d’exilé ou de réfugié. Face à cela, les Palestiniens ont également pris les armes et sont soutenus par quelques européens. VOCABULAIRE Bande de Gaza : bande de terre de 41 km de long sur la côte orientale de la mer Méditerranée au Proche-Orient. Fatah : organisation politique et militaire palestinienne fondée par Yasser Arafat en 1959. Intifada : signifie « soulèvement » et désigne ici un mouvement d’opposition populaire contre l’armée israélienne présente dans les territoires occupés normalement dévolus à l’Autorité palestinienne. OLP : Organisation politique et paramilitaire palestinienne qui regroupe le Fatah, le FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine ) et le FDLP (Front Démocratique pour la Libération de la Palestine ) Sionisme : Idéologie politique nationaliste qui prône l’existence et la création d’un Etat juif. Tsahal : Armée de défense israélienne. Nom officiel de l’ensemble des forces armées de l’Etat d’Israël.