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Sylvie Miller & Philippe Ward : N’est pacha qui veut
Je sirotais tranquillement mon whisky sec au bar de l’hôtel Sheramon lorsque les pachas se sont
tus. Une sourde inquiétude flottait dans la pièce. Pas besoin de me retourner pour savoir qu’un
personnage puissant venait de franchir le seuil.
« Monsieur Lasser ? »
Je me suis retourné. Sekhmet, la déesse lionne, marchait droit vers moi.
« Pourrais-je vous parler ? Isis m’a dit beaucoup de bien de vous. Je pense que vous pouvez
m’aider. Une de mes chattes sacrées a disparu. Une Mau. J’aimerais que vous la retrouviez. Mais
l’histoire est assez compliquée. Laissez-moi vous expliquer… »
J’ai avalé d’un trait le reste de mon whisky et reposé le verre en mesurant les conséquences des
propos de Sekhmet.
… Moi ? Détective attitré des dieux ? Je venais de boucler une enquête pour Isis et il fallait
retravailler pour l’un d’entre eux ? Si j’étais intéressé, je pourrais en tirer avantage et être couvert de
gloire et de richesse ; je vivrais dans un palace et fréquenterais la jet-set du Caire… Mais voilà : je me
fichais comme une guigne de la célébrité et des faveurs de la bonne société. Quant à l’argent, je
pouvais m’en passer. Travailler pour les divinités, si capricieuses, si imbues d’elles-mêmes et si
injustes, pouvait se révéler une expérience désagréable. Ma famille en avait fait les frais par le passé…
« Vous ne m’écoutez pas ! »
La voix ferme de Sekhmet m’a tiré de mes réflexions.
« Bien sûr que si, ai-je répondu avec la plus évidente mauvaise foi.
– J’ai donc inscrit Ântyou, la plus belle de mes chattes, au grand concours félin des fêtes de
Bastet qui a lieu dans une semaine. Or elle a disparu depuis deux jours. Vous devez la retrouver avant
le début de la manifestation ! »
Si Sekhmet n’avait pas eu le pouvoir de me dévorer tout cru, je l’aurais envoyée promener. Pour
qui me prenait-elle ? Après avoir retrouvé le manuscrit de Thot, je me voyais mal rechercher un
vulgaire matou. D’autant que je détestais ces bestioles. Mais je ne pouvais refuser cette affaire : je
serais aussitôt changé en steak tartare.
« Lorsqu’on me rend service, je sais me montrer généreuse, a poursuivi Sekhmet avec un sourire
enjôleur. Dans le cas contraire, je peux me montrer cruelle...»
Elle a posé quatre petites pierres précieuses sur la table.
« Pour couvrir vos frais. »
J’ai fait disparaître les pierres dans ma poche et terminé mon verre de whisky pour faire durer le
suspens. Puis j’ai répondu, d’une voix détachée :
« Pas de problème. Je retrouverai votre Mau avant le concours. Pour commencer, j’aurais besoin
d’une photo d’Ântyou et de tous les détails sur sa disparition.
– Suivez-moi, je vais vous donner tout cela. »
Je me suis levé, sentant dans mon dos le regard envieux des pachas. Ils souhaitaient être à ma
place ; ils ignoraient que je n’en menais pas large. Pour m’être déjà frotté aux dieux, je savais ce qui
m’attendait. J’espérais que cette enquête n’allait pas déraper. Avec un peu de chance, il suffirait juste
de retrouver une chatte partie courir le mâle…
Une Isotta Fraschini décapotable, couleur fauve, était garée devant le Sheramon. Un modèle 8B à
moteur huit cylindres en ligne développant cent cinquante chevaux. Une vraie bombe, capable de
dépasser les cent soixante kilomètres heure avec une accélération, des freins et une tenue de route
exceptionnels. Le luxe et l’élégance automobile à l’état pur : Sekhmet préférait le design latin au
confort celte. Il n’existait que trente de ces modèles au monde. Décidément, question voitures, les
dieux avaient toujours des goûts extravagants.
Sekhmet a ouvert la portière arrière. Un chat a sauté sur le trottoir, s’est avancé dédaigneusement
vers moi et m’a regardé de haut en bas avant de lâcher, méprisant :
« C’est ça, un détective privé ?
– Je vous présente Ouabou, a déclaré Sekhmet avec un grand sourire. Il sera votre assistant dans
votre enquête.
– Quoi ? Pas question ! ai-je répondu sèchement en jetant un regard dégoûté au chat. J’ai toujours
travaillé seul. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais m’encombrer d’un animal qui, en plus, ne me sera
d’aucune aide. Il va plutôt me gêner dans mon enquête qu’autre chose.
– Eh bien, pour une fois, vous allez déroger à vos principes, a répondu Sekhmet d’un ton qui
n’admettait aucune réplique. Vous n’avez pas le choix. »
J’ai ravalé une remarque bien sentie car elle avait raison : face aux dieux, les hommes n’avaient
jamais le choix. Je devrais me trimballer la bestiole. Moi qui avais horreur des félins, c’était un
comble !
Sous l’œil ému de la déesse, ce fichu animal a sauté dans mes bras et s’est mis à ronronner, rien
que pour m’embêter. Sekhmet a hoché la tête en signe d’acquiescement, puis elle est remontée dans
son Isotta Fraschini. Elle a mis le contact et le véhicule s’est évaporé dans l’air avec le bruit d’un vent
d’été.
« Alors, Coco, on commence par quoi ? » a demandé Ouabou, tout excité.
J’ai regardé le chat avec la furieuse envie de le balancer aux crocodiles du Nil. Je me suis retenu
de justesse : Sekhmet avait sûrement envie de récupérer son matou en un seul morceau.
Je suis rentré dans l’hôtel pour aller voir Fazimel qui attendait derrière son comptoir. En plus
d’être la réceptionniste du Sheramon, elle était devenue, de façon non officielle, une fidèle secrétaire
qui faisait aussi, de temps en temps, office d’infirmière.
« Oh, qu’il est mignon ! » s’est-elle exclamée en voyant Ouabou.
Sautant avec souplesse sur le comptoir, le greffier a quitté mes bras pour se réfugier dans ceux de
Fazimel.
« Choucarde, ta copine ! a-t-il déclaré en se frottant contre la poitrine généreuse de ma secrétaire.
– Et en plus il parle ! Il est marrant ! a répondu Fazimel en lui caressant la tête. J’ignorais que tu
avais recueilli un chat…
– Cadeau de Sekhmet. C’est une longue histoire dont je te passe les détails. Pour résumer, la
déesse a perdu un de ses chats sacrés et elle m’a refilé ce matou comme assistant.
– Un chat détective ? Comme c’est amusant ! a minaudé Fazimel en gratouillant le menton de
Ouabou qui se tortillait de bonheur en rétractant les griffes.
– Mouais, si on veut… Eh, l’affreux, au lieu de te vautrer dans le stupre, si tu m’expliquais la
disparition de ta collègue ? »
Ouabou s’est léché méticuleusement la patte en me regardant d’un air narquois, histoire de mettre
ma patience à l’épreuve. Après m’avoir fait mariner cinq bonnes minutes, il a fini par raconter :
« Ântyou est la préférée de Sekhmet, la plus belle des Mau. Elle devait participer à un concours à
Bubastis où elle était sûre de gagner le premier prix, pour la plus grande gloire de ma maîtresse. Il y a
deux jours, les serviteurs ont constaté que son coussin était vide, dans sa maison féline. Et depuis, plus
rien. Personne ne l’a revue. Tous les prêtres et serviteurs du temple l’ont cherchée en vain. Ils ont
remué toute la ville de Bubastis sans le moindre résultat. Elle s’est volatilisée.
– J’ai entendu parler de ce concours ! » s’est écriée Fazimel.
Ma brave collaboratrice était toujours au courant de tout. Elle a fouillé sur une étagère et en a
sorti un exemplaire de Payprus News. Elle l’a feuilleté et m’a tendu la page.
J’ai parcouru rapidement l’article :
Cette année, le génial et inventif Sarq-Ôsis, Grand Organisateur de fêtes pour les dieux, s’est vu
confier par Ramsès XXVII la direction du concours félin des fêtes de Bastet. Comme les éditions
précédentes, celui-ci se tiendra dans le temple de Bastet, à Bubastis, et la concurrence sera rude, avec
des candidats venus des quatre coins du monde. Sont d’ores et déjà inscrits : Artémis la Grecque, avec
Trigmos, un Turkish ; Li-Shou, de la lointaine Chine, en compagnie de Ji An, un superbe Mandarin ;
Sasti, de l’Inde mystérieuse, accompagnée de son chat Sacré de Birmanie Shahrukh Khan ; Freya, sur
son char céleste tiré par des chats noirs, avec son spécimen des Forêts norvégiennes Skogkatt. Pour la
première fois, le Dieu aztèque Tlaloc fera le voyage pour présenter son compagnon Chaak, un
représentant de la race Ojos Azules, encore jamais vue sur la terre d’Égypte. Mais la grande
attraction demeure Ântyou, la superbe Mau présentée par Sekhmet, une pure merveille qui a de
grandes chances de gagner le concours. Nous pouvons déjà vous annoncer que le gratin des dieux
fera le déplacement pour célébrer l’élection du plus beau chat de la terre. Les paris sont ouverts.
Je me suis mis à réfléchir. La dernière phrase tournait en boucle dans ma tête.
« Alors, Coco, tu dors ? T’as intérêt à te bouger les fesses ! Sekhmet ne pardonne pas les échecs.
On commence par quoi ? »
Ce chat me filait des envies de meurtre. Je l’ai tout de suite remis en place :
« Toi, tu te trouves un coin tranquille ici, tu roupilles et tu me laisses mener mon enquête comme
je l’entends.
– Ah non ! Hors de question ! T’as entendu ce qu’à dit Sekhmet : je suis ton assistant. Donc, où
tu iras, j’irai.
– Tu veux te la jouer comme ça ? D’accord, mais à tes risques et périls.
– Je te trouve un peu dur avec lui, a remarqué Fazimel.
– Pas du tout. Ce cave n’a jamais mené une enquête de sa vie et se prend pour Sherlock Holmes.
Je me borne à le prévenir que ça ne va pas être de tout repos. Et à lui rappeler qui est le patron. »
Je me suis retourné et me suis dirigé vers la porte. De loin, j’ai interpellé Ouabou qui se trouvait
toujours dans les bras de Fazimel :
« Allez, l’affreux ! En piste pour la tournée des grands ducs ! Tu veux voir un vrai détective au
travail ? Alors ouvre bien tes mirettes et apprends le métier ! »
Le taxi nous a déposés sur le parking de l’Argemmios, le night-club où venait s’encanailler toute
la jet-set égyptienne. Il était impossible de rater la boîte : au-dessus du fronton d’inspiration grecque,
un immense cristal bleu émettait une lumière vive qui éclairait les alentours. Une partie de la gemme
était taillée de multiples facettes tandis que l’autre était presque brute, comme si on venait de
l’arracher de la roche.
« T’es un vrai ringard, a lâché Ouabou pendant que je payais le chauffeur. T’as même pas de
voiture !
– Occupe-toi de tes moustaches ! Avec ce que ta maîtresse va me payer, je vais pouvoir m’acheter
un bolide. »
Je connaissais bien le patron de l’Argemmios. Je lui avais rendu un service : Hussein Pacha
Rouchdy, chef de la garde de Pharaon et commandant des Medjais, voulait le coincer pour une sombre
affaire de boissons frelatées et j’avais réussi à le tirer d’affaire. Depuis, nous avions l’insigne honneur
de figurer en bonne place sur la liste noire du chef de la police.
J’ai remonté la queue des fêtards agglutinés devant l’entrée du night-club et je me suis retrouvé
devant un videur en pagne que je ne connaissais pas. Le jeune Assyrien baraqué — qui devait être
nouveau — m’a regardé, l’air peu aimable. Avant qu’il ne me demande de déguerpir, je lui ai glissé
mon nom. Il s’est aussitôt écarté pour me laisser passer. Visiblement, le patron avait donné des
consignes et j’avais toujours mes entrées.
J’ai pénétré à l’intérieur, Ouabou sur mes talons. La musique nous a aussitôt assaillis. J’ai
reconnu le dernier tube à la mode, une insipide rengaine rythmée par des tambourins qui passait en
boucle à la TSF. Dédaignant le vestiaire, j’ai emprunté l’escalier taillé à même la roche qui descendait
vers le sous-sol. Arrivé en bas, j’ai failli trébucher sur Ouabou qui s’était arrêté sur l’avant-dernière
marche pour contempler ce nouvel environnement.
« Mazette, tu parles d’un endroit ! » s’est-il exclamé.
Il est vrai que le lieu était spécial : l’immense salle semblait avoir été creusée à l’intérieur d’une
gemme ou d’un glacier. Les parois, d’un bleu cristallin, pulsaient d’une lueur azurée qui vibrait au
rythme de la musique.
Sans me préoccuper de Ouabou, je me suis frayé un chemin au milieu de la foule gesticulante.
J’ai fini par atteindre le bar derrière lequel trônait un magnifique taureau dont les cornes luisaient sous
l’éclairage bleu. Ouabou, qui avait réussi à me rattraper, a sauté sur le comptoir et s’est assis devant
moi.
« Salut, l’ami, ai-je dit au taureau. Je te présente mon nouvel assistant.
– Miaou, a déclaré Ouabou en se léchant la patte. À qui ai-je l’honneur ?
– Moi c’est Hâpi, 13ème du nom. Mais tu peux m’appeler Hâpi 13. Qu’est-ce que je vous sers ?
– Un whisky sec pour moi.
– Même chose », a ajouté Ouabou.
Hâpi 13 m’a interrogé du regard, comme pour quêter mon approbation. Il devait penser, comme
moi, que cette bestiole était vraiment bizarre : on n’avait jamais vu aucun chat boire de l’alcool. Mais
après tout, ça le regardait. Il était adulte et vacciné. J’ai haussé les épaules et je me suis détourné pour
regarder la piste de danse pendant qu’Hâpi 13 préparait nos boissons.
L’Argemmios était vraiment le lieu branché où il fallait se montrer. Toute la jet-set égyptienne
s’y côtoyait. Dans le coin VIP, j’ai même reconnu Elric Tape-Tonne, le célèbre musicien venu de la
lointaine île de Bretagne pour une tournée dans tout le Moyen-Orient. Virtuose des instruments à
cordes, il était devenu en quelques mois le plus grand joueur d’oud électrique du monde et faisait un
tabac dans la région. On disait même que les dieux se l’arrachaient pour des soirées privées.
Hâpi 13 a posé les verres devant nous et est parti servir de nouveaux clients. Quand il est repassé
devant nous, je lui ai demandé discrètement :
« Tu as entendu parler du concours félin des fêtes de Bastet ?
– Comme tout le monde. Pourquoi ?
– Je cherche des informations sur les paris.
– Terminez vos verres et on en discute dans un endroit plus tranquille. »
Cinq minutes plus tard, après avoir gravi un escalier dissimulé derrière le bar, nous nous
trouvions dans une pièce luxueusement meublée dont les vitres sans tain permettaient de surveiller
toute la boîte, en contrebas. J’étais enfoncé dans un fauteuil moelleux pendant que Ouabou, étalé sur
un épais tapis persan, me regardait, l’œil torve. Il n’avait pas l’air dans son assiette. D’une voix
pâteuse, il a soudain déclaré :
« C’est chicos, ici. Mais qu’est-ce qu’on fabrique dans le bureau du patron ? S’il nous trouve, il
va pas apprécier…
– Mais Hâpi est le patron, crétin ! »
Ce chat me portait sur les nerfs avec ses suppositions à deux balles. Toutefois, il venait de mettre
le doigt sur un problème qui me titillait depuis longtemps.
« Je ne comprends pas pourquoi tu t’obstines à servir au bar, ai-je dit pendant qu’Hâpi 13
s’installait derrière son immense bureau.
– J’adore préparer les cocktails, a-t-il répondu en allumant un cigare gros comme un barreau de
chaise. Et rien ne vaut le contact. Mais je ne suis pas là pour raconter ma vie. Tu cherches des
renseignements sur le concours félin ? »
Je lui ai résumé rapidement l’histoire. Il a tiré sur son Havane et une épaisse fumée blanche est
sortie de ses nasaux, faisant éternuer Ouabou.
« Sekhmet est donnée comme la grande favorite : son chat est vraiment magnifique. S’il a
disparu, ça change la donne. J’ai entendu dire que les cotes avaient beaucoup bougé ces derniers
temps, mais je n’en sais pas davantage. Tu devrais aller voir Ali Pacha Yaouz el Sélehdar. C’est un de
mes amis bookmakers. À mon avis l’un des meilleurs du Caire, mais il ne travaille qu’avec une
clientèle privée, riche de préférence. Il pourra sûrement te renseigner. Dis-lui que tu es un ennemi
d’Hussein Pacha Rouchdy et que tu viens de ma part. Il t’accueillera à bras ouverts. »
J’ai remercié Hâpi 13 et j’ai quitté l’Argemmios. Ouabou me suivait d’une démarche titubante.
Des taxis attendaient sur le parking. Nous sommes montés dans le premier de la file et j’ai donné
l’adresse du Sheramon. Me retournant vers le chat, je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire la leçon :
« Si tu ne tiens pas l’alcool, petite nature, il ne faut pas boire. La prochaine fois, commande un
bol de lait !
– Pourquoi on va pas chez le bookmaker ?
– Parce que j’ai décidé qu’on rentrait. Cuve ton whisky et dors.
– Mais pourquoi on y va pas maintenant ? » a-t-il insisté.
Cette bestiole était plus têtue que toutes les mules du pharaon.
« À l’heure qu’il est, Ali Pacha doit dormir. On ne dérange pas les gens en pleine nuit. Tu as
encore beaucoup à apprendre… »
Je me suis laissé aller sur mon siège et j’ai fermé les yeux. Ouabou a grimpé sur la plage arrière et
s’est roulé en boule. J’ai craint qu’il ne salisse les sièges en vomissant et que le chauffeur ne nous jette
dehors, mais il avait l’air de dormir.
« Dis, Coco, tu crois pas qu’on est suivis ? »
J’ai sursauté : je commençais à somnoler. J’ai jeté un coup d’œil rapide vers l’arrière. Il y avait
bien plusieurs phares derrière nous, mais rien d’anormal sur cette route très fréquentée.
« Arrête de boire, ça te donne des visions. Tu vois trop de films d’espionnage. »
Je commençais vraiment à en avoir par-dessus la tête de cet abruti d’assistant que j’allais devoir
me coltiner pendant toute l’enquête.

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