Résumé français Page 22 Tendances de l`architecture des gratte
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∂ 2003 ¥ 1/2 Résumé français Traduction: Xavier Bélorgey, architecte Page 22 Tendances de l’architecture des gratte-ciels – 13 points de vue Les projets de tours connaissent un engouement certain même depuis la destruction du World Trade Center le 11 septembre 2001. De nouveaux records de hauteur vont être franchis en Asie et le nombre des tours augmente dans les villes européennes. Nous avons demandé à 13 architectes, ingénieurs et journalistes de nous confier leur point de vue sur le sens et la permanence des tours et sur les limites de leur évolution. Werner Sobek La notion de tour est plutôt négative en Allemagne. Cela est certainement dû aux immeubles de logements de grande hauteur, mal conçus, mal réalisés et mal entretenus construits à la fin des années 60. Je souhaite cependant consacrer les lignes qui suivent aux tours de 100 mètres et plus. A côté de cela le développement des bétons à durcissement accéléré et à haute résistance ainsi que l’évolution de systèmes de coffrage à haut rendement et de pompes à béton, avec lesquelles on peut pomper du béton à 300 mètre de hauteur, ont conduit à l’apparition du béton dans la construction des tours. Son prix bas et ses avantages par rapport à la protection incendie en font le matériau le plus compétitif permettant de construire jusqu’à deux étages par semaine. Le choix du matériau de construction d’une tour dépend aujourd’hui très fortement du lieu de la construction. En Grande-Bretagne on construit toujours exclusivement en acier, aux USA les tours d’habitation sont souvent construites en béton armé et les tours de bureaux en acier (plus grandes portées, plus de flexibilité dans l’utilisation). Nous sommes en ce moment en train de concevoir quatre bâtiments de plus de 100 mètres: la tour pour la direction générale de la Deutsche Post à Bonn de 161 mètres est presque achevée, le chantier de deux tours à Munich allant jusqu’à 130 mètres de haut vient de commencer et deux tours de bureaux de 250 mètres à Francfort et à Londres sont encore à l’étude. Les tours de Bonn, Munich et Francfort se distinguent par l’intégration de tous les aspects techniques comme la structure et la climatisation/ chauffage/refroidissement dans le parti architectural d’ensemble. Les trois bâtiments sont conçus par l’équipe de conception Murphy/Jahn, Werner Sobek ingénieurs et Transsolar. C’est peut être sur la tour de la Poste à Bonn que l’on peut montrer le plus clairement les particularités de notre équipe. En plus de la ventilation décentralisée avec arrivée d’air frais et climatisation individuelle dans chaque bureau, toutes les fenêtres peuvent être, grâce à la deuxième façade, ouvertes et cela indépendamment de la force du vent pour créer un courant d’air frais. L’intégration optimale de ces fonctions Résumé français dans la façade, en particulier avec la fonction porteuse a été essentielle. Le chauffage et le refroidissement de base est obtenu par l’activation des dalles et de leurs tuyaux intégrés parcourus d’eau. Ces dalles très sophistiquées sont portées par des poteaux composites avec des sections minimales permettant d’obtenir une grande transparence et flexibilité. Des bâtiments atteignant ce degré de complexité ne peuvent être conçus que par des équipes interdisciplinaires, la qualité de l’architecture en dépend. Un autre point important: un bâtiment qui va accueillir plusieurs milliers de personnes pour habiter et/ou travailler nécessite un management professionnel comprenant tous les services qui dépendent de l’habitat et du travail (on entend par là plus que le nettoyage des façades régulier ou le service de gardiennage des jours ouvrables). L’offre et la demande de tels services sont en Allemagne encore absolument sous-développés, c’est probablement une des raisons principales de l’échec de la construction des tours dans les années 60 en Allemagne. Matthias Sauerbruch Que peut on encore dire au sujet des tours qui n’ai pas encore été dit par d’autres? Les tours ont à voir avec la densité, les tours dominent la ville, les tours sont minces, elles sont audacieuses, elles atteignent le ciel, elles grattent les nuages, elles fêtent la victoire sur la nature. Les tours sont violentes, ce sont des démonstrations de pouvoir, des symboles phalliques, elles s’imposent, volent la lumière, créent des turbulences, gaspillent l’énergie. Les tours sont chères. Elles sont faciles à concevoir et rapides à construire, elles donnent des surfaces utiles séduisantes qui permettent de rembourser des crédits élevés. La ville a besoin de tours mais ce ne sont pas les tours qui font la ville. Les tours sont modernes, elles sont américaines et permettent de combler un rêve. Les tours sont risquées du point de vue de la sécurité. MVRDV Une ordonnance de 1960 impose que chaque commune de la province hollandaise du Brabant dispose d’une bibliothèque publique. Cette densité, l’énorme production annuelle de livres ainsi que des budgets réduits ont conduit à une offre des plus réduites dans ces bibliothèques. Une bibliothèque centrale aurait pu supprimer ces défauts, travailler avec des technologies modernes et intégrer les médias digitaux. Notre projet pour une telle bibliothèque centralisée à Eindhoven repose sur le concept d’un «intérieur infini»: une ligne montante et ininterrompue qui s’enroule autour d’un noyau vide. Dans cette optique nous avons déjà réorganisé la bibliothèque et son fonctionnement. On peut lire de l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur: la tour de 230 mètres de haut abrite une étagère de 17 km de long avec 5 millions de titres en ordre alphabétique. Ce mur de livres évolue en spirale 1 autour du salon jusqu’au point le plus haut du Brabant. 300 postes de travail mobiles individuels, dans lesquels les visiteurs peuvent se retirer, se déplacent horizontalement et verticalement à l’intérieur et à l’extérieur le long du bâtiment. Les cellules de travail peuvent aussi être regroupées en salles de réunion ou en «mini-lounges». Le nombre de livres augmente et le mur monte toujours plus haut. Quant au futur des tours: je ne suis absolument pas contre la densité: La grande ville d’une densité maximale avec ses tours apporte la chance d’augmenter ses capacités et de créer plus d’espace. C’est par là que l’on favorise la vie urbaine. Je pense que le thème du futur est celui de la mise en réseau de tours en particulier du point de vue social et esthétique. Roman Hollenstein En Amérique de Nord, en Asie du Sud-est au Japon et en Australie où ce sont les tours qui définissent le caractère des grandes villes, les quelques habitants, concepteurs et architectes se posent des questions sur la significations et les non-sens de ce type de construction. En revanche en Europe où la fierté des villes naît de leur caractère architectonique individuel, les tours sont plutôt critiquées. Leurs formes érigées vers le haut ne donnent pas seulement corps à un optimisme futuriste, à l’ouverture ou au pouvoir économique elles dénoncent aussi une ville toujours plus anonyme ou interchangeable. Les architectes rêvent cependant toujours de gratte-ciels même si la technologie a de plus en plus tendance à réduire leur activité à du design de façade. Les tours ne sont, de plus, jamais véritablement écologiques, et cela est juste même pour la tour Commerzbank de Francfort de Norman Foster. Il n’existe pas de tours vraiment écologiques. En effet les tours nécessitent moins de surface au sol que des bâtiments bas pour le même volume mais elles sont construites puis fonctionnent à grands renforts d’énergie. Les nouvelles technologies peuvent, dans le meilleur des cas, apporter des économies partielles. Malgré toutes les arrières pensées quant à l’écologie ou aux problèmes de sécurité on continue de construire des tours. La fascination qu’elles exercent perdure, inchangée, exception faite des catastrophes comme le 11 septembre. Mais cependant les villes européennes feraient bien de protéger leur paysage urbain pour perdurer architecturalement dans la compétition des «Global-Cities». Pour ce faire elles feraient bien de définir clairement des sites hors des centres historiques pour construire des bâtiments vraiment hauts et non isolés mais plutôt en véritables quartiers à l’exemple des Etats-Unis ou des villes du Sud-est asiatique. C’est seulement en «skyline» que la force de séduction des tours s’épanouit. Skidmore, Owings & Merrill Nous avons conçu à Séoul la tour d’habitation Tower Palace III et développé une struc- 2 Résumé français ture qui optimise le rapport entre enveloppe et surface utile. Dans le même temps nous avons conçu un noyau central qui reprend les forces horizontales. En ce moment c’est seulement en Europe qu’il est possible de construire des bâtiments conformes au dernier cri de la technique. Nous jouons en général trois rôles dans nos projets: la mission de l’architecte, de l’ingénieur structure et toutes les autres missions d’ingénierie. La tendance des structures dans les immeubles de grande hauteur consiste toujours à concevoir des structures plus performantes, plus robustes, plus durables et les moins coûteuses possible en exploitation. Comme les immeubles sont toujours plus hauts et plus grands, les utilisateurs sont toujours plus diversifiés. Il est rare aujourd’hui qu’un immeuble de 60 étages n’abrite que des bureaux. On mélange de plus en plus bureaux, logements ou services divers. Nous pensons que dans les 10 prochaines années un ou deux bâtiments de 90 à 110 étages seront construits, voire peut être trois d’ici 2010-2020. Cela permettra peut être à l’ingénierie de progresser en particulier dans le domaine des circulations verticales. Massimiliano Fuksas Notre projet pour la tour de la Région du Piémont à Turin et les Twin Tower déjà achevées à Vienne, ont un point commun: les deux projets se situent dans d’anciennes zones industrielles. Le parti des tours viennoises est différent de celui de Turin. La double tour de bureaux viennoise est constituée de deux tours de taille, de construction et de proportions différentes reliées par un pont. Les deux tours monolithiques contrastent avec le soubassement-socle dans lequel on trouve un «Entertainement Center». A Turin deux typologies se rencontrent: des bureaux standardisés et un hall public de 120 mètres de haut. Pendant qu’à Turin l’architecture du bâtiment est emblématique il est question à Vienne d’un parti multifonctions. Le renouveau de la typologie des gratte-ciel et des tours naît du besoin d’accroître la densité de la ville pour évider la perte croissante de la campagne par des lotissements parsemés. Je pense que dans notre monde, où environ la moitié de l’humanité vit dans des villes, des modèles de hautes densités et de fonctions mixtes devraient s’imposer. Les villes avec des fonctions distinctes comme les «garden-city» vont finalement disparaître. Shanghai n’est pas un exemple d’urbanisme et Tokyo et New-York ressemblent à des vieilles villes par rapport à Shanghai. Les tours «vertes» sont finalement des leurres résultat de la mauvaise conscience de promoteurs «bios». L’avenir des tours réside dans leur acceptation d’objet autonome, comme dans les films de sciencefiction puisque les tours peuvent rendre possible toutes les spécificités d’une ville. Renzo Piano Toute architecture raconte une histoire, dans 2003 ¥ 1/2 ∂ notre proposition pour le nouveau siège du New-York Times il s’agit de transparence et de légèreté. Concevoir une tour signifie tirer parti du défi de la conquête de la hauteur et d’un autre côté enrichir le skyline. La forme de départ de la tour de 52 étages s’appuie sur l’essentiel: La trame de base de Manhattan. Pour la silhouette élancée nous n’employons du verre ni miroir ni teinté qui renfermerait la tour dans une aura mystérieuse. Nous avons prévu du verre clair combiné avec un motif de cylindres en céramique monté sur des châssis d’acier et positionné de bas en haut entre 30 et 60 cm devant le verre. Cette façade suspendue renforce l’efficacité du chauffage et de la ventilation. En plus de cela elle assure, en fonction du temps, un jeu de couleurs changeantes: des tons bleus après la pluie, du rouge scintillant au coucher du soleil. Foreign Office architects Le projet des Bundle Tower est une réponse à la reconstruction de Ground Zero, il pourrait être construit sur n’importe quel autre site dans le monde. Le point de départ de ce projet est la création d’une nouvelle typologie de tours pour le 21ème siècle. Notre proposition travaille avec la forme du bâtiment, au lieu de tenir compte de la répartition de la structure. Au lieu de diviser le projet en deux tours indépendantes, comme celle du World Trade Center ou des Petrona Towers, pour éviter la profondeur des niveaux nous proposons de conserver la masse dans sa totalité et d’en tirer partie comme d’un avantage structurel. Nous concevons le complexe comme un faisceau de tours liées les unes aux autres ce qui permet des surfaces d’étage flexibles et un soutient mutuel permettant d’augmenter le moment porteur de la structure sans être obligé d’augmenter la profondeur des niveaux et l’ensemble de la surface. Pour maximiser le rapport entre surface et enveloppe extérieure et améliorer la portée du bâtiment nous nous sommes décidés pour une construction cylindrique de 18 m de diamètre. Les façades de chaque tour ont une structure de type grillage. Les tours organisées en rond sont verticalement cintrées à environ un tiers de la hauteur pour pouvoir se supporter les unes aux autres. Pour augmenter la résistance de la structure en tubes les poteaux sont cintrés pour équilibrer la transmission des poids, la contrainte latérale et le pliage. Chaque tour a un noyau de circulation interne avec une batterie de 12 ascenseurs. Les escaliers de secours constituent deux voies de secours par tour. Le chauffage la ventilation et la climatisation, la protection incendie, la distribution électrique et la télécommunication sont aussi organisés dans le système des noyaux verticaux ce qui fait que chaque tour a aussi accès aux réseaux de ses deux tours voisines. Cela constitue une sécurité supplémentaire en cas de catastrophe, tous les systèmes de distribution peuvent être alimentés par un réseau de branchements al- ternatifs. Comme la structure est toujours en bordure des tubes les surface internes des tours sont libres de poteaux. Pendant que l’enveloppe de la tour se plie pour toucher la tour voisine le noyau de circulation vertical ne change pas ce qui fait que l’espace de travail entre la façade et le noyau varie périodiquement. Cela donne plus de possibilités d’aménagement. Meinhard von Gerkan Le vrai motif de l’architecture des tours est tabou. C’est une auto représentation, de l’exhibitionnisme = «I’m the greatest». Les tours de San Gimignano sont déjà la preuve que la construction en hauteur n’est pas guidée par une stratégie économique. Ces tours n’ont pas de fonction. Elles sont si maigres qu’elles ne peuvent abriter qu’un escalier et pourtant, pour les familles toscanes il fallait construire ces tours pour montrer leur puissance. Il n’y a pratiquement aucune raison économique pour la construction de tours à part peut-être que la vue dégagée permet d’encaisser de meilleurs loyers. Des temps de chantier plus longs, plus de complexité dans les façades, plus de contraintes de sécurité, plus de matériaux, autant de choses qui induisent plus de coûts. Les tours sont aussi a priori anti-écologiques, leurs besoins en énergie est plus élevé à cause de la climatisation inévitable. On peut compenser cela par des systèmes et une technologie intelligente mais les tours sont encore loin d’être un modèle de construction écologique. Les tours peuvent être conçues comme tout autre bâtiment pour une courte durée ou à long terme, elles peuvent jouer aussi un rôle important pour l’urbanisme d’une ville. On peut être fasciné à Hongkong en passant dans la forêt de gratte-ciels. A Shanghai en revanche, et pas seulement à Pu-Dong, celui qui traverse le déploiement de l’acrobatie de l’architecture des tours ne peut reconnaître que la destruction de l’identité urbaine. L’avenir des tours est là où une densité extrême, parfois presque antihygiénique, semble nécessaire; c’est le cas dans les pays surpeuplés ou sur des sites trop petits comme Hongkong. Mais ce sont encore et toujours la volonté de puissance et le plaisir architectural qui sont les moteurs les plus violents de l’architecture de grande hauteur. Christoph Ingenhoven Cela fait 10 ans que nous prenons part à l’évolution perpétuelle de différents types de tours et c’est tout naturellement que nous nous intéressons particulièrement à l’économie des ressources surface et énergie et cela nous a conduit à vouloir développer une typologie: les doubles façades pour maximiser la ventilation naturelle, la lumière naturelle et la transparence avec la possibilité de mettre en ∞uvre par exemple des façades en bois pour minimiser les dépenses en énergie primaire; les structures d’espace flexibles, ouverts, les degrés élevés de ∂ 2003 ¥ 1/2 réversibilité, la minimisation et le rendement des surfaces de service, les matériaux innovants et rapides, les constructions légères, les tremblements de terre et les partis anticatastrophes adaptés aux immeubles de très grande hauteur, l’ouverture spatiale et fonctionnelle et beaucoup d’autres aspects. Le savoir faire dans la construction des tours est l’une des rares ressources exportables à côté des projets d’infrastructures, de gares, d’aéroports, de ponts ou de projets spéciaux très complexes comme par exemple des bureaux écologiques; c’est aussi la base de notre compétitivité. Zaha Hadid Le déclin du «Fordismus» et des tours linéaires comme archétype urbain n’entraînent ni le retour de la grande échelle ni la grande densité. Les deux, dimension et densité grandissent avec la métropole contemporaine. La réhabilitation des centres historiques – ils ne peuvent pas répondre aux demandes insatiables de l’urbanisme actuel, et l’échec d’une politique urbaine économiquement globale signifient que l’architecture doit supporter dans de grandes mesures et avec des mesures individuelles le poids de l’urbanité. La plupart du temps l’architecture a été dépassée par cette mission. Des nouveaux modèles spatiaux devraient permettre d’organiser un degré élevé de complexité et permettre de suivre davantage d’objectifs programmatiques et différent types de vie. Notre proposition d’un nouveau gratte-ciel dans le skyline de Down-town à Manhattan est fondé sur un plan directeur qui propose un front bâti de nouvelles tours s’étirant de l’ancien site du World Trade Center jusqu’à la pointe de Manhattan. Ce site a un caractère symbolique et un traitement de qualité pourrait lui insuffler une nouvelle signification dans l’identité de Manhattan. Notre projet donne forme à une structure complexe et très différenciée d’espaces différents qui répondent à la diversité new-yorkaise. La tour est constituée de différents volumes de tailles et de proportions différentes, ils constituent des zones qui peuvent être utilisés pour des bureaux, par ceux qui peuvent lier habitation et travail et par de simples logements. Tous les espaces utilisés de façon privée sont reliés par un réseau d’espaces et de circulations publiques qui se déploie sur tous les niveaux de ce quartier vertical. Norman Foster La Hongkong and Shanghai Bank (HSBC) à Hongkong, la Commerzbank à Francfort, pour l’instant la plus haute tour d’Europe, et la Swiss Re à Londres tentent de se distinguer des modèles de tours traditionnels qui sont favorisés par les promoteurs qui doivent louer les surfaces de bureaux dans un marché incertain. En général les tours sont constituées d’un noyau de circulation central et de surfaces de bureaux organisées autour. Ce modèle n’apporte pas le maxi- Résumé français mum de flexibilité par rapport aux méthodes de travail et à la technologie de communication toujours changeante. Il favorise les vues seulement vers l’extérieur et ne propose que des liens visuels limités au sein du bâtiment. Ce type de tour isole davantage les gens qui y travaillent et ne facilite pas les communications et interactions sociales. La HSBC avec son noyau de circulation déporté et son grand atrium central reconsidère la dimension du bâtiment autant du point de vue visuel que social et permet d’obtenir de nouvelles unités spatiales. La commerzbank est traversée par des jardins d’hiver de 4 niveaux de hauteur qui jouent aussi un rôle écologique en apportant de la lumière naturelle et de l’air frais dans l’Atrium qui fonctionne comme un poumon pour les bureaux qu’il dessert. Les jardins offrent des vues inattendues sur Francfort. Le bâtiment de l’extérieur à l’air transparent et léger. Les jardins permettent de donner au lieu de travail un caractère humain et inspirant la confiance. Le Swiss Re va encore plus loin dans ce parti avec ses atrium évoluant en spirale montante autour du bâtiment. Ils participent aussi à la régulation du climat intérieur et permettent de réduire les besoins énergétiques. Le Swiss Re pousse plus loin les innovation de la HSBC et de la Commerzbank et s’affirme comme un bâtiment responsable socialement et écologiquement, à la mesure des attentes du 21ème siècle. Il est intéressant d’observer l’évolution et les changements des centres accueillant des immeubles de grande hauteur au cours du dernier centenaire et les différentes approches par rapport aux gratte-ciel en différents points du monde. À partir du Moyen-Age jusqu’à il y a quelques années tous les plus hauts bâtiments du monde, les grandes cathédrales gothiques étaient toutes en France, Allemagne et Angleterre. à partir de la fin du 19ème jusqu’à la fin du 20ème siècle la tendance se déplace aux Etats-Unis et New-York et Chicago connaissent le développement exceptionnel de la construction des Gratte-ciel. Depuis une vingtaine d’année l’Asie connaît aussi un développement fulgurant dans l’architecture de grande hauteur. C’est en Chine que l’on trouve 22 des plus grands gratte-ciel du monde plaçant la Chine en deuxième position après les USA. Les pays arabes comptent aussi depuis peu parmi les pays détenant les bâtiments les plus hauts. Dans quelques unes des plus vieilles villes d’Europe l’attitude s’est entièrement retournée vis à vis des tours ces deux ou trois dernières années.. Londres qui a longtemps été hostile aux constructions de grande hauteur vient d’accepter la construction d’une série de tours dont la London Bridge Tower de Renzo Piano qui sera la tour la plus haute d’Europe. Madrid et Barcelone ont aussi annoncé la construction d’une série de tours pour pallier à la pénurie de bureaux dans la péninsule. Nous avons réalisé des tours à Hongkong, 3 Shanghai, Tokyo, Londres, Francfort, Düsseldorf, Rotterdam et Riad et nous sommes en train d’en concevoir ou d’en construire à New-York, Sydney et Madrid. Ces bâtiments en fonction de leurs sites répondent à des attentes et à des contraintes climatiques très différentes. Il y a aussi des différences culturelles pour les aménagements intérieurs avec une tendance à moins de profondeur en Europe continentale et des étages plus profond en Angleterre, en Amérique du Nord et en Asie. Les motivations politiques jouent aussi un rôle important. L’Allemagne est le premier pays dans le monde à favoriser l’architecture et les énergie durables ce qui est clairement visible dans les partis-pris écologiques de la Commerzbank. Cette attitude n’est malheureusement pas encore développée dans les autres pays d’Europe ou aux Etats-unis. Nos bâtiment répondent aux sites et à leurs traditions. La tour Al Faisalah de Riad est une structure absolument moderne mais reprend des formes inspirées de l’architecture islamique traditionnelle. La tour de la Hearst Corporation à New-York s’inscrit à côté d’un bâtiment Art-Déco de l’architecte autrichien Josef Durban. La nécessité de trouver une solution architecturale qui respecte ce bâtiment protégé a conduit a une structure conçue sur mesure pour ce site spécifique. Saskia Sassen La destruction due aux attentats du 11 septembre a conduit toutes les sociétés de tous les quartiers d’affaires du monde entier à repenser la concentration spatiale du marché financier et économique globalisé. On peut se poser la question de savoir dans quelle mesure un système toujours plus globalisé et digitalisé a encore besoin de telles agglomérations en réseau. Cela semble encore plus contradictoire dans le domaine de l’économie des finances qui est la plus globalisée et en réseau électronique ce qui donne un produit toujours plus dématérialisé qui peut circuler sans interruption dans le monde entier. Cela a pour conséquence que le lieu n’a plus d’importance. Pourquoi y-a-til encore des centres d’affaires? La clef du problème est dans la différence entre les possibilités de liens techniques ou sociaux. Et ce sont particulièrement les sociétés dans les domaines de la stratégie globale qui ont besoin de rapports sociaux pour augmenter l’utilisation de la technologie. Pour des sociétés de tous les domaines économiques les fonctions centrales sont devenues de plus en plus complexes depuis qu’elles ont un réseau très compliqué de filiales qui agissent sur plusieurs marchés. Elles ont besoin pour cela non seulement de dirigeants exceptionnels dans leurs centrales mais aussi d’un environnement innovant par rapport à la technologie, à la comptabilité, aux questions juridiques, aux pronostics économiques et à beaucoup d’autres services. Les plus grands centres économiques proposent justement cet environnement complexe. 4 Résumé français Un autre facteur important est la signification de l’information. Il y a deux types d’information, d’une part il s’agit de fait donnés, par exemple les valeurs en fermeture du marché des actions, la privatisation d’une entreprise publique, le cours d’une banque. Il y a un type difficile d’information qui équivaut une interprétation, une évaluation ou une expertise. Grâce à la révolution digitale les informations du premier type sont accessibles du monde entier en temps réel. Le deuxième type d’information demande un mélange plus complexe de différents éléments et là, les grands centres financiers jouent un rôle important. Les centres d’affaires constituent l’infrastructure sociale qui permet à un marché ou à une entreprise d’augmenter l’exploitation de son infrastructure technique. C’est dans cette optique que Londres vient de dévoiler un nouveau plan directeur avec 70 tours et que New-York va reconstruire le site du World Trade Center en grande partie avec des tours de bureaux. Hongkong, Shanghai et Tokyo ne changent pas d’objectifs et continuent à construire les tours les plus hautes. Ces implications du système économique global montrent bien que la nécessité des centres d’affaires va continuer à perdurer, même si ce n’est pas pour l’éternité. Le réseau des villes globales continue à servir de structure d’organisation pour les affaires et les marchés globaux des entreprises. Page 46 Rénovation de balcons à Munich Les balcons sur cour d’une maison début 20ème étaient très endommagés et devaient absolument être remplacés. La fixation des nouveaux balcons sur la façade se fait en deux points. Deux tiges filetées de deux mètres de long sont bétonnées dans la maçonnerie et permettent de suspendre tout le balcon préfabriqué. Tous les éléments du balcon, les poutres ÅPE, les panneaux de plancher et les éléments de garde-corps qui leur sont soudés, les bacs à plantes en tôle métallique sont des éléments participant à la statique de l’ensemble. Le motif floral des tôles servant de garde-corps permet d’alléger la construction en rappelant les barreaudages filigranes des balcons anciens. Le motif reprend un ornement en stuc de la façade sur rue retravaillé graphiquement et décliné en panneaux. Ce motif inhabituel a été découpé dans la tôle au laser. Coupes échelle 1:20 1 tige filetée M24 acier V4A, 200 mm de long 2 bac à fleurs en tôles soudées 3 tôle acier peinte en noir 5 mm d’ép. soudée avec 2 4 caillebotis bois Bangkirai 24 mm d’ép.profil acier ÅPE 120, entre, tôle de plancher 5 mm d’ép. avec nervures de raidissage 5 amortisseur silicone 6 profil acier | 60/60 mm 7 poutre acier de l’ancien balcon Page 49 Pavillon de services à Brest Le pavillon fait partie des nouveaux aménagements de la baie du Moulin Blanc de 2003 ¥ 1/2 ∂ Brest. Le site a été négligé pendant de longues années malgré sa plage de sable et la belle vue sur Brest. Ce sont les lauréats d’Europan 5 à qui la municipalité a confié en 2000 le projet de requalification du site. Grâce à la prolongation de la voirie les architectes peuvent donc traiter un site homogène de presque un hectare. Ils conçoivent, en plus du pavillon qui abrite des sanitaires publics et une remise à outils, un parc avec un boulodrome, un théâtre de verdure et des serres pour un jardin botanique à venir. La structure du pavillon est constituée de onze portiques en acier espacés de 1,5 m. La toiture est en bac aluminium dont le cintrage est caché par un attique continu constituée de doubles T. Le contreventement transversal est assuré par des tôles acier soudées sous les pannes. Des caillebotis acier-inox verticaux sont fixés aux portiques pour éviter le vandalisme et les graffitis. Les murs en maçonnerie des toilettes et d’un local transformateur sont positionnés librement dans la structure. Coupe • élévation est échelle 1:100 Coupes horizontales et verticales échelle 1:20 1 profil acier ÅPE 200 peint 2 tôle acier 1 mm peinte 3 bac acier 88/25 mm rayon 27,0 m protection aluminium 4 profil acier } 120/60/10 mm peint 5 profil acier ∑ 75/65/8 mm peint 6 acier-inox | 50/50 mm 7 acier-inox 3 mm, soudé sur un châssis 8 caillebotis acier-inox maillage 35/35 mm vissé de façon invisible sur le portique acier 9 portique acier peint: poteau profil acier }120/60/10 mm, traverse profil acier } 120/90/10/mm 10 maçonnerie 150 mm, peinte 11 platine d’ancrage acier 12 acier ¡ 6 mm soudé sur la platine d’ancrage 13 profil acier | 50/50 mm 14 tube d’éclairage sous la panne médiane 15 maçonnerie 100 mm enduite et peinte 16 descente d’eau Ø 60 mm 17 profil acier | 40/40 mm servant d’écarteur Page 52 Maison à Kobe De la rue, on ne voit qu’une façade fermée avec une seule ouverture donnant sur la cour d’entrée, les autres éléments se laissent seulement deviner. C’est seulement de la cour et surtout à partir du porche, par les grandes surfaces vitrées de la montée d’escalier que l’on se rend compte de la structure complexe du bâtiment qui exploite pour le mieux la parcelle étroite en créant des rapports complexes entre intérieurs et extérieurs. Les chambres, la pièce des tatamis et le studio du dernier niveau avec leurs parois coulissantes offrent des espaces pour se retirer dans l’espace ouvert. En plus de toutes les caractéristiques spatiales on a été très attentif aux questions d’ensoleillement, à la direction des vents et aux possibilités de ventilation au moment de la conception pour minimiser les surchauffes des espaces très vitrés. La peau externe est constituée de tôles acier peinte brun-rouge. À l’intérieur se sont les bois clairs des meubles des portes et des sols qui dominent et se prolon- gent sur les terrasses. La salle des tatamis et la cour sont des variations modernes d’élément traditionnels japonais. Coupe échelle 1:50 Coupes détails cage d’escalier échelle 1:10 1 couverture composite: bac acier galvanisé 0,5 mm, isolant thermique 100 mm, bac acier galvanisé 0,5 mm en pente 2 panneau de plâtre peint 12,5 mm fixés sur la structure de profils métalliques légers 3 plancher cèdre ciré 19 mm 4 panneaux de fibre 6 mm fixés sur la structure de profils métalliques légers 5 tôle acier galvanisé 0,4 mm, étanchéité bitume panneau de fibres de bois 25 mm structure en profils de métal légers isolant thermique 70 mm panneaux de plâtre peints 12,5 mm 6 marches en bois Magashiro 20 mm 7 plancher 20 mm, imprégné, étanche 8 revêtement gravier avec liant mortier 9 profil acier } 50/50/5/7 mm 10 tube acier | 100/100/5 mm Page 56 Maison à Pomponne La maison est construite sur un terrain en pente orienté au Sud, avec une belle vue sur la vallée de la Marne et en étroite relation avec son jardin et le paysage. Les panneaux de façade verts reflètent les couleurs des alentours et fondent la maison parmi les vieux pommiers. La maison se décompose en trois volumes de hauteurs différentes qui suivent la pente du terrain. Pour permettre l’accès direct au jardin les pièces sont séparées les unes des autres par une différence d’un demi niveau. Les vitrages fixes toute-hauteur renforce les liens entre intérieur et extérieur. Des battants étroits, dans les panneaux de façade, s’ouvrant à l’extérieur servent pour assurer la ventilation. La construction en acier avec des bacs acier pour les façades et la toiture est laissée apparente au plafond. Cela crée une surface claire sur laquelle la lumière se reflète en créant un contraste intéressant entre les surfaces métalliques brutes d’esprit industriel et la verdure douce des alentours. Coupes échelle 1:10 1 tôle de zinc 1 mm 2 profil acier fi 260/90/15 mm 3 constitution de la toiture: étanchéité bitumineuse isolant thermique 60–220 mm bac acier 58/59/2 mm 4 constitution du mur: panneau fibres de ciment plaqué 12 mm profil acier galvanisé 40 mm bac acier 22/38,5/2 mm isolé thermiquement isolant thermique laine de roche 40 mm panneau de plâtre 10 mm 5 profil acier ∑ 80/80/2 mm 6 profil acier ÅPE 180 7 dalle composite bac acier et béton 110 mm, surface avec projection de sable 8 profil acier HEB 160 9 profil acier ¡ 70/50 mm 10 vitrage isolant verre simple de sécurité 5 mm + vide 10 mm + verre feuilleté de sécurité 2≈ 5 mm 11 béton armé 160 mm, surface sablée isolant thermique Polystyrol 50 mm 12 profil acier HEB 160 13 ouvrant battant panneau tôle acier avec isolant thermique 50 mm 14 panneau fibres de ciment plaqué 12 mm 15 profil acier HEB 180 ∂ 2003 ¥ 1/2 Page 60 Musée à Kalkriese C’est seulement en 1987 qu’un archéologue amateur retrouve le site de la bataille de Varus que l’on recherche depuis des siècles. C’est donc sur un terrain d’environ 30 km2 qu’en l’An 9 après J.C. les germains, sous le commandement d’Arminius, se sont repliés dans une petite forêt, le long d’un mur de protection pour détruire toute la région romaine de Publius Quincitillus Varus sur son passage entre la forêt et les marécages. C’est à la suite de ces découvertes que l’on a décidé de créer un grand parc d’exposition avec trois pavillons et un musée. Les trois petits pavillons laissent quand à eux plus de place à l’imagination du visiteur et sont conçus pour lui permettre d’aiguiser ses sensations. Les architectes ont conçus avec les designers Ruedi Baur et Lars Muller un pavillon de la vue -une Camera Obscura accessible-, un pavillon de l’ouie -une pièce avec un cornet acoustique- et un pavillon du questionnement. Ce dernier fait le lien avec aujourd’hui: Des fentes permettent d’un côté de voir le champ de bataille et de l’autre côté des videos documentent les guerres d’aujourd’hui. Le musée est habillé, comme les pavillons, d’acier rouillé ce qui fait que toutes les interventions, des pieux aux murs de soubassement en passant par les dalles du sol constituent une unité. Tout le scénario de la bataille est embrassé de la tour du musée de 40 m de haut transpercée par un volume horizontal qui abrite les salles d’exposition. Coupe horizontale • Coupe verticale échelle 1:20 1 panneau de façade acier résistant aux intempéries15/3100/5900 mm, surface grenaillée, chants horizontaux biseautés de 10 °, joints 20 mm, isolant fibre minérale 100 mm, pare-vapeur, pièce béton armé poreux 175 mm panneau tôle acier laminé à froid ou passé au vernis transparent anti-corrosion 3/120/400 mm, joints 4 mm, distance au mur 100 mm 2 vitrage simple de sécurité fixe 15 mm menuiserie profil acier ∑90/60/8 mm et plat acier 90/5 mm 3 vitrage isolant flotté 8 + vitrage de sécurité feuilleté 2≈ 5 mm, menuiserie profil acier 65 mm,soudée avec des tôles remplies de mousse isolante pour être élargie 4 structure porteuse HEB 300 5 HEB 160, laqué 2 fois en usine, finition sur place 6 panneau de façade acier résistant aux intempéries 6/3100/1500 mm, surface grenaillée posée en pente profil acier ∑ 40/40 mm étanchéité bitume avec protection contre les racines, triple couche, isolation en mousse de verre, au milieu 165 mm pièce béton armé préfabriquée 220 mm isolant en fibres souples 30 mm panneau tôle acier perforée 2/1200/600 mm 7 sortie d’air tôle perforée 8 ÅPE 300 9 tôle acier-inox 1200/600/3 mm, collée sur panneau de protection 3 mm panneau poutre en béton léger 33 mm remplissage béton 40 mm, pièce béton armé poreux préfabriquée 200 mm isolant fibre minérale 120 mm panneau acier dito 6 Tour d’escalier niveaux 3-6 Coupes verticales et horizontale échelle 1:100 Résumé français Coupe verticales et horizontale échelle 1:20 1 éléments de toiture acier 10 mm, laqués deux fois en usine, couche de finition sur place 2 structure porteuse HEB 300 3 panneaux de façade résistant aux intempéries acier 15 mm, surface grenaillée 4 fixation horizontale 6 cornières acier par panneau 5 fixation verticale vissée deux fois par panneau 6 plate forme tôle acier 10 mm, laquée deux fois en usine, couche de finition sur place, zones de circulation antidérapantes recouvertes de sable, laquage des joues dans la couleur de la structure 7 soutient des plate-formes et du toit profil acier ∑100/100/12 mm 8 main courante tube acier Ø 37 mm 9 escalier tôle acier résistant aux intempéries 10 mm, limon et palier intermédiaires soudés, antidérapants recouverts de sable, laquage des joues dans la couleur de la structure porteuse Page 66 Médiathèque à Venissieux Les fonctions de la médiathèque s’organisent sur les 3200 m2 du rez-de-chaussée comme dans un marché couvert. Les éléments du mobilier, des cloisons en bois et verre et les bibliothèques organisent la surface par thèmes, en zones de lecture ou informatique. L’administration, les archives et des espaces spécifiques sont regroupés sur trois niveaux dans le volume situé au dessus de la zone de distribution Est-Ouest. C’est la façade qui constitue le caractère exceptionnel du projet. De jour et de l’extérieur le bâtiment ressemble à une boite en aluminium opaque et scintillante alors que de l’intérieur on peut pratiquement avoir partout des vues transparentes sur l’extérieur. Quand la médiathèque est éclairée à l’intérieur l’effet s’inverse. Ce jeu de lumière est rendu possible par le vitrage double avec ses lamelles intégrées entre les deux vitrages qui servent à la fois de protection solaire et d’écran visuel. Les lamelles obtiennent leur transparence par une perforation de 35%, leur inclinaison et leur position en retrait augmentent les jeux de transparence. L’interface entre les deux vitrages permet de plus la circulation d’un courant d’air qui sert à la climatisation du volume de la halle. Coupe échelle 1:50 Coupe verticale échelle 1:5 Coupe horizontale sur l’angle, finition haute échelle 1:5 1 charpente acier avec couverture en bac acier 2 double vitrage avec mini-lamelles en aluminium perforé 3 structure à montants et traverses 4 éclairage 5 couvertine en tôle 6 platine d’ajustement acier 90/5 mm 7 profil acier $100/50/3 mm 8 profil acier HEA 100 9 vitrage 10 tôle aluminium pliée et perforée 11 traverse profil aluminium avec goujon d’arrêt M8 12 poteau profil aluminium 115/50 mm 13 caillebotis Page 70 Refuge Niesen près de Mülenen, Suisse La vue est à couper le souffle. La construction à 2300 mètres d’altitude a nécessité une 5 logistique particulière, des matériaux résistants et des détails spécifiques. Les poutres et les poteaux ont été transportés et montés sur place par hélicoptère en 1 jour. Les poteaux sont en encastrement dans les fondations ce qui a permit de concevoir les façades sans contreventements ou sans murs raidisseurs. Les éléments métalliques sont conçus simplement, les architectes ont volontairement dessiné les poutres des portesà-faux sans diminutions à leurs extrémités. Les poteaux en aluminium des façades sont renforcés de profils acier, les vitrages de sécurité simples assurent la protection des utilisateurs en cas de coup de vent. La toiture est aussi réalisée en aluminium. La sous face de la toiture reflète les projecteurs au sol de la terrasse et la terrasse vitrée est ainsi, la nuit, enveloppée d’un anneau lumineux. Le nouvel environnement du refuge construit en 1856 est conçu comme un ensemble. Les espaces ouverts, extérieurs et abrités sont à la disposition des randonneurs. Très peu de matériaux sont mis en ∞uvre, dedans comme dehors. Le plancher de la nouvelle plate-forme panoramique est prolongé à l’intérieur. Des cubes rouges en contreplaqué de bouleau bakélitisé servent dehors de buvette permettant de seconder le service au cours des journées pouvant atteindre 1500 visiteurs ou de sanitaires branchés sur le bâtiment ancien. Le même matériau sert à l’intérieur pour les cloisons et le bar. Coupe coupe horizontale échelle 1:10 1 chêneau tôle aluminium 1,5 mm 2 fixation du chêneau plat acier 80 ≈ 8 mm 3 descente d’eau tube polyéthylène Ø 90 mm 4 constitution de la toiture: tôle aluminium double plis 0,8 mm couche séparatrice collée sur toute la surface panneau multiplis en bois 27 mm menuiserie bois 100–300 mm entre, vide d’air, isolant 120–180 mm panneau multiplis 27 mm, pare-vapeur panneau aluminium 1,5 mm 5 poutre longitudinale profil acier ÅPE 500 6 poutre transversale profil acier ÅPE 360 7 plafond en panneaux de plâtre12,5 mm , laine de verre 25 mm, enduit bleuté laissant passer l’air 8 vitrage isolant thermique simple de sécurité 8 mm ≈ vide 16 mm ≈ 8 mm, U = 1,25 W/m2K 9 protection solaire lamelles horizontales 25 mm 10 poteau de façade tube aluminium avec raidisseurs internes en tôle 4 mm 11 poteau tube acier Ø 244,5/20 mm 12 main-courante plat acier 80 ≈ 10 mm galvanisé 13 projecteurs de sol avec vitrage mat 14 radiateur 15 constitution du sol: planche de bois assemblées par rainures et languettes 25 mm, joints en caoutchouc, pare-vapeur lattes en bois 60 cm entre, isolant 80 mm profil acier ÅPE 240 entre isolant 140 mm remplissage béton 55 mm sur bac acier 35 mm 16 poutre longitudinale profil acier fi UNP 300 Page 74 Halle de production à Maranello La nouvelle usine Ferrari est conçue comme un édifice public qui permet de voir les ouvriers travailler. Le bâtiment est situé à l’entrée du complexe et renforce le parti d’ensemble où les liens entre les bâtiments sont plus importants que d’éventuels gestes 6 Résumé français isolés. Les double-façades orientées sur le parking reprennent les dimensions du bâtiment de Renzo Piano situé en face. La zone d’entrée avec des bureaux, un petit musée et une zone d’accueil visiteurs s’ouvrent sur la voie de desserte et reprend aussi avec un escalier extérieur et un grand portail vitré certains éléments du bâtiment construit il y a cinq ans. Des panneaux en aluminium caractérisent les façades de tous les bâtiments et assurent l’unité d’ensemble. À l’intérieur ce sont l’économie et la fonctionnalité qui sont au premier plan. Des détails simples pour les escaliers d’acier, les poteaux et la charpente assurent une atmosphère de travail sans prétention. La volonté, rare en Italie, d’un bâtiment favorisant le développement durable, avec ses doubles façades, ses gains de chaleur et la mise en ∞uvre d’aluminium et d’acier recyclé fait ressembler le bâtiment davantage à un immeuble d’administration qu’à une usine. Un ensoleillement direct des machines doit être évité pour prévenir des changements de température trop importants qui pourraient provoquer des erreurs dans la production. Des stores à l’Est, des lamelles horizontales fixes au Sud et les espaces de service relégués sur la façade ouest protègent l’intérieur des surchauffes. Coupe sur la façade d’entrée Coupe horizontale échelle 1:20 1 constitution de la toiture: double couche de bitume isolant thermique 2≈ 30 mm bac acier galvanisé 75 mm 2 poutre triangulée profil acier 2≈ L 60 ≈ 60 mm 3 profil acier HEA 140 4 poteau acier 2≈ ÅPE 400 5 panneau aluminium 6 barre acier Ø 40 mm 7 profil acier HEA 120 peint en blanc 8 tube acier Ø 40 mm 9 tube acier Ø 25 mm 10 plat acier-inox 10 mm 11 tôle aluminium perforée Coupe sur la double façade échelle 1:50 Coupe détail échelle 1:5 1 vitrage simple de sécurité 8 mm avec bandeaux horizontaux comprimé et joint verticaux silicone 2 profil extrudé aluminium 3 profil acier L 50 ≈ 100 mm 4 profil acier HEA 140 galvanisé 5 ouvrant de ventilation menuiserie acier avec panneau polycarbonate 6 lamelles de ventilation aluminium extrudé 7 double couche de bitume isolant thermique 2≈ 30 mm bac acier 75 mm galvanisé 8 ventilateur pour air préchauffé 9 caillebotis acier galvanisé 30 mm 10 vitrage feuilleté de sécurité 8 mm + vide 16 mm + vitrage feuilleté de sécurité 6 mm dans profilés aluminium 11 pavés de béton dans un lit de sable 12 barre diagonale profil acier 2≈ L 40 ≈ 40 mm 13 membre inférieur profil acier 2≈ L 50 ≈ 50 mm 14 double poteau profil acier 2≈ ÅPE 400 galvanisé 15 tôle de liaison plat acier 8 mm Page 79 Immeuble de bureaux à Espoo L’immeuble de 72 mètres de haut est cons- 2003 ¥ 1/2 ∂ truit au bord de la mer à Kellanlemi, un quartier de la deuxième ville finnoise, Espoo. Il permet aux utilisateurs de jouir dune vue exceptionnelle sur le paysage. Les matériaux principaux sont l’acier, le verre et du bois finnois dans les espaces intérieurs. Quatre ascenseurs panoramiques sur la façade sud desservent les 18 étages, leurs rythmes animent la façade. Les trémies d’ascenseur sont utilisées pour réguler la climatisation, elles permettent de contrôler l’ensoleillement et sont une soupape de chauffage pour les bureaux. Les postes de travail sont séparés par des armoires mobiles et sont éclairées naturellement par des fenêtres de 2,30 m de haut des façades est et ouest. Le vitrage extérieur est situé à environ 1 mètre du vitrage intérieur, il permet d’éviter, avec sa surface sérigraphiée de motifs horizontaux, les surchauffes et sert de protection contre des poussées de vent excessives et contre la pluie. La structure porteuse est constituée de profils acier, les poutres principales ont une portée de 12,50 mètres. Les poutres secondaires sont éloignées de 2,50 mètres et supportent un plancher composite en bac acier remplis de béton. Coupe verticale façade est Coupe verticale sur la terrasse échelle 1:20 1 étanchéité bitume, isolant laine minérale 160 mm pare-vapeur, béton de remplissage 20/90 mm dalle composite: bac acier/béton armature 170 mm, caillebotis acier, suspendu 2 tôle 0,7 mm étanchéité bitume contreplaqué, imprégné,12 mm vide d’air 10 mm isolant laine minérale 50 mm 3 cornière acier ∑ 50/100 mm 4 verre simple de sécurité 10 mm 5 cornière acier ∑ 50/50 mm 6 profil aluminium 7 verre simple de sécurité, sérigraphié 8mm 8 profil acier ¡ 100/50 mm 9 vitrage isolant, laine minérale 150 mm panneau de plâtre 13 mm 10 caillebotis 75/33/33 mm 11 dalle composite: Linoléum, chappe de remplissage 20 mm, bac acier/béton 170 mm, 12 profil acier ÅPE 330 13 profil acier à partir de plats acier 12/300 mm et 20/300 mm 14 cornière acier ∑ 120/170 mm 15 laine minérale, béton 80 mm, vide d’air 30 mm laine minérale 60 mm, étanchéité, béton armé 130 mm 16 revêtement pin 140/40 mm, lattes pin 140/40 mm chape en pente 60 mm, feutre filtrant isolant polystyrol extrudé 2≈ 70 mm, étanchéité 17 tôle 1 mm Coupe horizontale angle façade sud/est échelle 1:20 1 verre simple de sécurité, sérigraphié 8 mm 2 caillebotis 75/33/33 mm 3 profil aluminium 4 profil acier ¡ 100/50 5 vitrage isolant 6 vitrage anti feu 7 panneau de plâtre 13 mm 8 profil acier HEB 300 9 tôle ondulée aluminium panneau fibre ciment perforé 0,9 mm laine minérale 150 mm, panneau de plâtre 13 mm 10 profil acier ¡ 120/60 mm Page 90 Revêtements de façades en produits métalliques L’∞uvre de Jean Prouvé a fait accomplir des progrès exceptionnels à l’utilisation du métal en façade, des progrès comparables à ceux occasionnés par le Palais de verre de Joseph Paxton pour la construction en acier. Prouvé a donné l’impulsion technique de la technologie des façades avec ses solutions modernes. Il a été capable de mettre en ∞uvre le métal à grande échelle. Il a principalement utilisé l’acier, l’aluminium et l’acierinox parfois le laiton et le cuivre. Ses façades rideaux des années 50 ouvrent une nouvelle ère dans l’utilisation des métaux (ill. 1). Les avantages des revêtements de façade métalliques résident dans une simplicité relative de la mise en ∞uvre, dans le peu d’entretien et dans les possibilités individuelles de mise en forme. Les surfaces sont généralement robustes, durables et économiques. Indications générales Les modifications de longueurs dues aux changements de température et les poussées du vent sont les facteurs essentiels qui doivent être pris en compte dans le choix des techniques et dans les dimensionnements. C’est par des mesures constructives (fixations flexibles, joints correctement dimensionnés) que l’on évite des tensions qui pourraient provoquer un travail excessif du matériau. Les surfaces métalliques fines ont en général de mauvaises particularités thermiques, elles sont donc utilisées le plus souvent dans des constructions multicouches comme enveloppe métallique externe. En général la faiblesse thermique est prise en compte dans les couches internes. Les contraintes imposées à l’enveloppe extérieure se limitent donc à part quelques exceptions (panneaux sandwich) à la protection mécanique contre les intempéries et à la protection anticorrosion. D’un point de vue fonctionnel on différencie les constructions ventilées des non-ventilées. La construction ventilée signifie la distinction entre peau externe et structure séparées par un vide ventilé avec la nécessité d’ouvertures d’entrées et de sorties d’air (> 1/500 de la surface ventilée). Pour les constructions non ventilées le vide d’air n’existe plus, avec pour avantage une épaisseur réduite, l’abandon des entrées et sorties d’air et une mise en ∞uvre plus simple. Des pare-vapeur efficaces demeurent nécessaires. Stabilité et joints Les surfaces métalliques ont la plupart du temps des épaisseurs de l’ordre de la membrane. Elles sont donc d’abord instables. Il faut donc prévoir suffisamment de raidisseurs statiques, par exemple par des rives pliées. Les pliages de rive peuvent aussi servir pour les fixations sur les structures. D’autres possibilités pour le raidissage sont des cornières sur l’envers, des pliures de la surface ou l’apport de panneaux composites rigides. D’un point de vue technique on peut ∂ 2003 ¥ 1/2 choisir entre des fixations sans perforation (invisibles) ou avec perforation (visible). Toutes les fixations doivent être réversibles pour simplifier l’entretien. La fixation classique des bandes est constituée par le pli ou par la fixation au moyen de tasseaux (ill. 3). Il existe beaucoup d’autres possibilités de joint quand les questions statiques jouent un rôle secondaire. En fonction de chaque métal il existe des techniques de joints ponctuels (vis, rivet, pinces) ou linéaires (soudure molle ou dure, collage, soudure. Surfaces En plus des caractéristiques optiques et visuelles des surfaces il faut prévoir une protection anticorrosion durable. Ce sont évidemment les tôles à base d’acier qui sont le plus touchées. On obtient une protection la corrosion par: • des surfaces protégées naturellement • un surfaçage supplémentaire à base de métal • un surfaçage supplémentaire non métallique Les surfaces naturellement protégées (aluminium, acier-inox, zinc, étain, cuivre, titane) ne nécessitent pas de traitement supplémentaires dans des conditions d’utilisation normales. Elles produisent une surface passive et régénératrice qui les protège. Des surfaçages métalliques sont appliqués sur les bandes ou les tôles soit par traitement électrochimique à partir de lotions chimiques appliquées par galvanisation, soit appliquées à l’état de gaz ou par placage sous forme rigide. Le zingage et l’émaillage appartiennent aux procédés de traitements protecteurs de surface les plus efficaces. Les surfaces protégées de matières non métalliques sont pour la plupart recouvertes de vernis transparents ou opaques ou de pelliculages de différentes épaisseurs. Les peintures au four donnent des films brillants, résistants aux chocs mécaniques et à la corrosion. Protection contre la corrosion Il faut éviter les risques de corrosion dus à la mise en ∞uvre de métaux différents dans un même ouvrage. Aucune eau de pluie ne doit s’écouler sur des métaux communs. Une surface de cuivre située au dessus d’une surface de zinc conduit inévitablement à des désordres de corrosion. L’aluminium, le plomb, l’acier anticorrosion ou galvanisé sont en revanche indifférents par rapport au zinc. Le ciment, le plâtre ou le calcaire agissent aussi de façon corrosive sur les métaux avec l’humidité, il faut donc prévoir des matériaux séparateurs adéquats. Livraison et stockage Toutes les surfaces métalliques doivent être protégées. Les panneaux sont souvent livrés face à face, leurs surfaces se touchant et se protégeant mutuellement. Toute humidité doit être évitée. Effets visuels Les enveloppes perforées permettent d’obtenir des effets diaphanes dépendant de la distance de l’observateur par rapport à la Résumé français façade. De loin on obtient des enveloppes métalliques quasiment fermées qui sont transparentes de l’intérieur (ill. 6). Des surfaces métalliques réfléchissantes renforcent et soulignent la plasticité d’un corps de bâtiment (ill. 7). Des demi-transparences peuvent être obtenues avec des tissages métalliques (ill. 8). Les tôles perforées de petits trous assurent une bonne protection solaire de l’extérieur et restent transparentes de l’intérieur. Matériaux métalliques pour les revêtements de façade Tous les métaux appartiennent à la matière de base qui constitue la Terre. Les métaux peuvent aussi être partiellement importants pour l’alimentation humaine (par exemple le fer). Seulement quelques associations métalliques lourdes comme par exemple cadmium et mercure sont mauvaises pour l’environnement et pour la santé. Les mélanges de métaux primaires sont appelés alliages, ceux-ci peuvent avoir des caractéristiques absolument différentes de celles des métaux de départ. Les alliages sont très utilisés dans la construction, plus que les métaux primaires Acier L’acier se différencie du fer par ses quantités réduites de matières secondaires non souhaitées mais non sans conséquences comme les carbones, le phosphore ou le souffre. Sous sa forme brute, sans protection de surface l’acier n’est pas utilisé. On différencie les tôles fines (0,35–3 mm), les tôles moyennes (3–4,75 mm) et les tôles épaisses (épaisseur supérieure à 4,75 mm). On trouve des tôles dans des dimensions standard allant jusqu’à 2≈ 4 m. Dans le domaine des aciers de construction il faut aussi compter les aciers dont la surface est très vite corrodée mais pour qui la corrosion ne va pas plus loin (P.e. CORTEN®). C’est la surface rouillée qui constitue la couche de protection. Les façades conçues avec ce type d’acier doivent toujours être sèches puisque l’humidité prolongée augmente la corrosion et fait défaillir le matériau. Il faut aussi prévenir d’éventuelles coulées de rouille qui pourraient souiller des matériaux voisins. L’acier est un matériau économique, au développement durable, très résistant et qui peut être mis en ∞uvre sans craintes vis à vis de la protection de l’environnement. Acier-inox L’alliage de l’acier et de matériaux comme le chrome (au moins 10,5%) ou le Manganèse constitue l’acier inoxydable, un acier de qualité supérieure qui ne rouille pas. On connaît aujourd’hui 120 sortes d’acier-inox qui peuvent être mises en ∞uvre dans la construction. Bien que l’acier-inox soit classé parmi les matériaux qui ne rouillent pas des problèmes éventuels de corrosion ne sont pas entièrement écartés. En particulier dans des milieux critiques comme par exemple des atmosphères salines, dans des pluies à teneurs en chlore ou dans des eaux 7 de condensation, les acier-inox peuvent rouiller. Une augmentation des taux d’alliage individuels du chrome, du nickel, du manganèse ou du cuivre peut améliorer la résistance à la corrosion mais modifie aussi le profil de base caractéristique. L’acier-inox est beaucoup plus cher que l’acier mais ne nécessite pas de protection contre la corrosion et a donc une durée de vie particulièrement longue. Aluminium L’aluminium est, après l’oxygène et la silice, avec un taux de 8,1% le troisième élément de la croûte terrestre. C’est un métal léger, mou et conducteur qui n’existe pas dans la nature sous sa forme élémentaire. Les températures nécessaires (au delà de 2000°) et les coûts qui en découlent pour obtenir l’aluminium sont donc très élevés. L’aluminium est utilisé en construction pur ou en alliage et peut être différencié en fonction de son épaisseur en: • tôle ou bandes: au delà de 35 mm d’épaisseur • bandes fines: entre 0,21 et 0,35 mm d’épaisseur • feuilles: jusqu’à 0,02 mm d’épaisseur Avec sa peau oxydée naturelle, grise et régénératrice l’aluminium est très résistant aux influences de l’environnement. À cause de l’énergie nécessitée pour sa production l’aluminium est un matériau dispendieux dans le sens économique et écologique et doit donc être mis en ∞uvre parcimonieusement. Sa surface durable et naturellement peu fragile permet cependant une bonne durée d’utilisation et d’amortir les coûts. Zinc Le zinc blanc bleuté est un métal cassant, laminable à 120°. On le trouve le plus souvent en alliage léger (avec une petite partie de cuivre et/ou titane). Le taux naturel global de titane est évalué à 0,012%. Le zinc ne nécessite aucune protection contre la corrosion grâce à la formation d’une couche de protection de surface naturelle. Le zinc peut être travaillé très facilement, même par basses températures et permet grâce à sa capacité de dilatation d’être mis en ∞uvre sur des longueurs importantes (6 mètres et plus). Les tôles utilisées font 0,7 à 1,5 mm d’épaisseur et jusqu’à 1 mètre de large. On peut travailler le zinc en panneaux jusqu’à 1 ≈ 3 m. Le zinc est le métal le moins cher «auto-protégé» contre la corrosion, ses caractéristiques de durabilité et son caractère sain en font un matériau très répandu. Titane Le titane, blanc argenté, avec sa bonne élasticité est le 22 ème élément du système et constitue 0,6% de la croûte terrestre. Les alliages se font à base de titane avec 80–98% de titane, d’aluminium, de vanadium, d’étain et de chrome entre autres métaux possibles. Une bonne résistance à la corrosion, un poids propre réduit ainsi qu’une résistance exceptionnelle mécanique et thermique sont les raisons de l’utilisation fréquente du titane par-exemple dans l’industrie aéronautique 8 Résumé français ou spatiale. Pour une même résistance le titane est 42% plus léger que l’acier mais plus cher dans la production. Cuivre Le cuivre rougefait partie des métaux lourds, il est relativement tendre, très résistant et assez malléable et après l’argent, le meilleur conducteur d’électricité et de chaleur. Le cuivre en contact avec l’atmosphère se constitue une couche d’oxydation qui évolue avec le temps autant dans sa matérialité que dans sa couleur et assure la durée de vie énorme du matériau. Cette protection se transforme avec le temps en patine verte (carbonate de cuivre). Le prix du cuivre est amorti par sa durée de vie exceptionnelle. Le cuivre est utilisé dans l’architecture sous forme de tôles et de tubes, de fils, de barres ou de pièces de quincaillerie. Plomb Le plomb bleu-gris est facilement modelable, c’est un métal lourd peu toxique. À l’air il produit tout de suite une couche d’oxydation fine et protectrice. Le plomb a très peu de particularités thermiques et électriques. Le plomb est un matériau exceptionnel pour le recyclage. Les alliages de plomb utilisés aujourd’hui pour la construction ne sont pas nocifs pour la santé, ils sont stables chimiquement et utilisés parcimonieusement. Etain L’étain est un métal lourd, argenté et relativement tendre on en connaît trois stades de modification: l’étain-a, gris à tendance à se pulvériser à basses températures. Au dessus de 13,25 °C l’étain-a retourne dans sa forme d’étain-b blanc originelle. Il se laisse alors laminer en fines feuilles. Au dessus de 162 °C l’étain devient cassant et donne l’étain-g qui peut être râpé en une poudre grise. L’étain pur fond à température basse et fond déjà par exemple à la chaleur de la flamme. À température ambiante l’étain résiste à l’air et à l’eau en se recouvrant d’une couche d’oxydation protectrice. Aujourd’hui l’étain est de plus en plus remplacé par l’aluminium comme matériau technique. Écailles, panneaux et bandes La couverture de bandes métalliques à joints pliés ou à tasseaux constitue la toiture métallique traditionnelle. Grâce à l’excellente résistance aux intempéries même des toits plats avec des pentes inférieures à 15° peuvent être couverts selon ces techniques. Ce sont principalement des matériaux mous comme le cuivre ou le zinc qui peuvent être utilisés et posés le plus souvent à la main. On trouve de plus en plus de systèmes de panneaux à écailles préfabriqués. Les surfaces ainsi couvertes sont très résistantes, elles s’adaptent bien aux géométries des bâtiments et sont faciles à mettre en ∞uvre grâce aux formats réduits des panneaux. Tôles perforées Les nouvelles presses modernes ou les machines CNC permettent de poinçonner des trous < 1 mm jusqu’à 500 mm dans des tôles fines. En fonction des presses utilisées toutes les combinaisons sont possibles 2003 ¥ 1/2 ∂ pour réaliser les modèles nécessités par les clients. Les tôles perforées sont très utilisées dans la construction. On peut même les mettre en ∞uvre en habillage de façade, en lamelles de protection solaire ou en garde-corps. Grâce à une manutention simple, à un degré de préfabrication industrielle élevé et aux diverses possibilités de traitement de surface la tôle perforée demeure économique. Un autre avantage de la tôle perforée est son poids réduit qui permet de l’utiliser aussi dans les constructions légères. Tôles en reliefs Le procédé de fabrication des tôles en relief est le même que celui des tôles perforées. La surface de la tôle est seulement transformée et non pas perforée. On différencie à nouveau les formes repoussées dans la tôle; elles doivent être prévues avec précision, l’épaisseur du repoussage, comprenant l’épaisseur de la tôle, dépend de l’épaisseur du matériau choisi. Les tôles repoussées sont souvent mises en ∞uvre en architecture intérieure pour leur qualités antidérapantes mais semblent toujours souffrir d’une certaine résistance pour être utilisées en façade peut-être à cause du caractère formel du motif de surface qui seul peut expliquer les réticences. Métal déployé Le métal déployé est un semi produit avec des ouvertures en forme de losange dues à des incisions décalées dans des panneaux ou des bandeaux. Les matériaux utilisés sont en général l’acier ou le fer, l’aluminium ou des alliages légers comme le cuivre, le laiton le nickel le bronze ou le zinc. Les métaux déployés sont souvent utilisés comme supports d’enduit. Ils peuvent aussi être utilisés en éléments de façade grâce à leur stabilité propre excellente pour un poids propre toujours bas. Les grilles déployées sont idéales en «rideaux» pour de grandes ouvertures de ventilation (par exemple façades de parking), elles sont aussi indiquées pour recouvrir les arrivées et sorties d’air, en filtres, en plafond suspendu ou en paravent visuel. Caillebotis métalliques Les caillebotis sont souvent en acier, acier-inox ou aluminium. Ils sont constitués de barres porteuses et de remplissages comprimés les uns dans les autres soit par des machines industrielles (grilles pressées) soit par soudage électrique (grilles soudées). Les grilles ainsi réalisées sont disponibles avec «maillages» différents. Les caillebotis sont utilisés dans le bâtiment soit en façade (verticalement et horizontalement) soit en grilles de plafond. Les caillebotis sont disponibles dans toutes les hauteurs et épaisseurs du marché. Bacs acier, caissons Les tôles profilées sont des éléments de murs ou de toiture très stables laminés et pressés à froid selon les géométries les plus diverses. Ils peuvent être utilisés avec des longueurs pouvant atteindre 4 mètres et des profils optimisés aussi bien comme éléments structurels plans ou comme élément de clôture d’espace, comme toiture ou façade simple ou multicouche. Des longueurs plus importantes sont aussi envisageables quand le matériaux a la possibilité de se dilater. Les sections disponibles sont particulièrement diversifiée. Les épaisseurs de tôles varient entre 0,5 et environ 1,5 mm, pour les caissons entre 1,0 et 1,5 mm. Panneaux multiplis Les panneaux multiplis ou composites ont pour la plupart un c∞ur en matière synthétique (massif ou alvéolé) flanqué de panneaux de surface en métal léger. Des panneaux (max. env. 1,50 ≈ 5 m) sont disponibles dans des épaisseurs de matériaux de 2 à 10 mm d’épaisseur. La mise en ∞uvre des panneaux est simplifiée sur le chantier par la stabilité propre et par le poids réduit des panneaux multiplis. Panneaux sandwich Le panneau sandwich est un élément composite constitué de deux coques résistante en tôle d’acier profilée et d’un c∞ur multifonctions isolant en mousse polyuréthanne. Les panneaux présentent un important degré de préfabrication et n’ont qu’à être fixés sur le chantier. Leur entretien est réduit, ils résistent bien au vieillissement, sont étanches à l’air et permettent de résoudre les ponts thermiques. Ces panneaux fonctionnent dans l’optique des systèmes de construction légers et ont d’excellentes performances en tant qu’isolants thermiques en cela l’épaisseur et la forme des profils tout comme les épaisseurs et densité du c∞ur dur en polyuréthanne sont décisifs. Mailles métalliques Des fils plats ou rond, des filins ou des câbles assemblés selon différents types de tissage constituent un tissage métallique. On utilise pour ces tissages des aciers inoxydables, des aciers chromés ou nickelés du titane ou tout autre métaux non ferreux, éventuellement aussi du laiton ou du cuivre. Comme pour un textile ce sont une chaîne et une trame qui sont tressées. Les tissages métalliques sont laissés dans leur finition naturelle ou laqués, éloxydés ou traités contre la corrosion. D’un point de vue technique ils sont très performants, leur principaux emplois dérivent de la technologie des filtres et de la sérigraphie. Depuis quelques années les tissages métalliques trouvent toujours plus d’applications dans l’architecture. Il existe aussi, en plus des tissages, des grillages plans avec différents maillages, épaisseurs de matériaux, en acier galvanisé ou non aluminium ou acier-inox. On réalise aussi des filets métalliques en fils très fins utilisés le plus souvent pour des clôtures ou des cages ou de volières de grand format. Ces filets sont aussi utilisés dans les montagnes pour protéger des chutes de pierre. En architecture ils peuvent servir d’armature «transparente» pour les murs en pierres sèches naturelles.