LA VALORISATION de la paille des céréales contre du fumier

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LA VALORISATION de la paille des céréales contre du fumier
FICHE AGRI-MIEUX
juillet
2007
LA VALORISATION
de la paille des céréales
contre du fumier
Ai-je intérêt à enfouir systématiquement la paille
après la récolte ?
La vente de cette paille à un éleveur risque-t-elle
de compromettre la fertilité de mon sol en diminuant le taux de matière organique ?
Ne vaudrait-il pas mieux échanger de la paille
contre du fumier ? Mais dans quelle proportion ?
A toutes ces questions, on peut répondre : tout le monde peut être gagnant dans l’affaire…
Rappel des principes agronomiques…
1. Les pailles
Et le taux de matière organique du sol ?
Après la moisson, la paille est soit laissée
sur la parcelle, soit récoltée en vue d’une
utilisation essentiellement comme litière pour
les animaux, mais peut aussi servir comme
fourrage ou combustible.
L’enfouissement de la paille après récolte
permet de restituer au sol du carbone et des
éléments minéraux prélevés par la culture.
Cet enfouissement favorise l’activité des
micro-organismes qui réorganisent une partie
de l’azote minéral présent après la moisson,
ce qui l’empêche d’être lessivé pendant
l’interculture. Lorsqu’elle est laissée sur la
parcelle, la paille protège le sol de l’action
érosive des pluies, en particulier.
La contribution des pailles à augmenter le taux
de matière organique est faible.
Teneurs moyennes
d’une tonne de paille de blé
5 – 6 unités d’azote
1 – 2 unités de phosphore
10 – 12 unités de potasse,
du calcium, des oligo-éléments
et de la matière organique.
La quantité d’humus stable laissée dans un sol
par les pailles d’une récolte de céréales ne
représente qu’un très faible pourcentage du
stock des matières organiques présentes dans
l’horizon labouré du sol.
Une augmentation du stock d’humus du sol
ne peut se faire qu’avec un apport massif de
matière organique. Un fumier pailleux, du
compost peuvent y contribuer.
2. Le Fumier
Le fumier est un amendement organique. La
catégorie d’animaux élevés, bovins (lait et
viande), porcs, les modes de paillage pratiqués,
l’alimentation distribuée, et les techniques et
durées de stockage des fumiers, entraînent
une forte variabilité des éléments contenus
allant du simple au triple. Néanmoins, la
réalisation de nombreuses analyses de fumier
par les opérations Agri-Mieux nous permet
d’afficher quelques valeurs :
Teneurs moyennes en azote d’une tonne de fumier (Réf. base Agri-Mieux 67)
Azote
Phosphore
Potasse
CaO
Fumier bovin
Fumier porc
5
9
Fumier volaille
24
(3 - 8)
(5 – 12)
(10 – 30)
3
10
21
(1 – 6)
(7 – 15)
(12 – 27)
7
11
22
(3 – 12)
(7 - 16)
(15 – 27)
5
11
21
(2 – 12)
(7 – 15)
(15 – 28)
Important : le fumier a un effet humique non négligeable. Il permet la production d’humus
stable favorable à un bon fonctionnement physico-chimique du sol.
3. Valeur marchande de la paille et du fumier
La valeur du fumier est dépendante de sa
composition en éléments fertilisants
(N, P2O5, K2O), dont le coût, établi à partir
des prix constatés sur les engrais minéraux, a
fortement évolué ces dernières années. Le
prix du marché de la paille varie en fonction
de sa rareté et de l’équilibre entre l’offre et
la demande.
La valeur humique (fumier frais ou composté)
peut aussi être prise en compte.
Le besoin en paille de certains éleveurs et le
besoin en matière organique des céréaliers
peuvent aussi amener les agriculteurs à
réaliser des échanges de ces produits entre
eux.
En partant des éléments mentionnés cidessus, on peut partir sur un ratio
Ex. : 1 ha de céréales produit 4 tonnes de paille
Equivalence fumier : 4 x 3 tonnes =
12 tonnes de fumier pour 1 ha de céréales
40 tonnes/ha de fumier correspondent à un
peu plus de 3 ha de céréales, soit 12 tonnes
de paille
D’autres éléments peuvent intervenir dans
les négociations faisant évoluer ce ratio. A
savoir les aspects :
➢ “travail”: épandage du fumier –
pressage de la paille
➢ “culturaux” : volume de paille,
distance et regroupement parcellaire
➢ “réglementaires” : contrats
d’épandages – PMPLEE
La prise en compte de l’ensemble de ces critères
doit permettre à chacun, éleveur et céréalier,
de valoriser son fumier ou sa paille au mieux.
1 tonne de paille contre 2 à 4 tonnes de fumier
Notre conseil
• Un éleveur disposant de quantités de
fumier importantes sur son exploitation
pourra mieux le valoriser en l’échangeant contre de la paille ou en le
vendant. Augmenter excessivement le
stock de matière organique du sol
(> à 2.5%) n’a pas d’intérêt et risque
d’être préjudiciable à l’environnement
(excès de minéralisation) via le lessivage
de nitrates.
• Un céréalier disposant de paille améliorera plus rapidement le niveau de
matière organique de son sol par
l’échange “paille-fumier” plutôt qu’en
enfouissant simplement les pailles.
Animateur de FERT'ILL :
Grégory LEMERCIER - Chambre d’Agriculture du Bas-Rhin
ADAR Plaine de l'Ill - 1, rue de Hollande - 67230 BENFELD - Tél. 03 88 74 13 13
◆ Action soutenue par la Chambre d’Agriculture du Bas-Rhin, l'Agence de l'Eau Rhin-Meuse, la Région Alsace
et le Cas Dar (géré par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche).
FICHE AGRI-MIEUX
juillet
2007
LA VALORISATION de la paille
des céréales contre du fumier
Ai-je intérêt à enfouir systématiquement la paille
après la récolte ?
La vente de cette paille à un éleveur risque-t-elle
de compromettre la fertilité de mon sol en diminuant le taux de matière organique ?
Ne vaudrait-il pas mieux échanger de la paille
contre du fumier ? Mais dans quelle proportion ?
A toutes ces questions, on peut répondre : tout le monde peut être gagnant dans l’affaire…
Rappel des principes agronomiques…
1. Les pailles
Et le taux de matière organique du sol ?
Après la moisson, la paille est soit laissée
sur la parcelle, soit récoltée en vue d’une
utilisation essentiellement comme litière pour
les animaux, mais peut aussi servir comme
fourrage ou combustible.
L’enfouissement de la paille après récolte
permet de restituer au sol du carbone et des
éléments minéraux prélevés par la culture.
Cet enfouissement favorise l’activité des
micro-organismes qui réorganisent une partie
de l’azote minéral présent après la moisson,
ce qui l’empêche d’être lessivé pendant
l’interculture. Lorsqu’elle est laissée sur la
parcelle, la paille protège le sol de l’action
érosive des pluies, en particulier.
La contribution des pailles à augmenter le taux
de matière organique est faible.
Teneurs moyennes
d’une tonne de paille de blé
5 – 6 unités d’azote
1 – 2 unités de phosphore
10 – 12 unités de potasse,
du calcium, des oligo-éléments
et de la matière organique.
La quantité d’humus stable laissée dans un sol
par les pailles d’une récolte de céréales ne
représente qu’un très faible pourcentage du
stock des matières organiques présentes dans
l’horizon labouré du sol.
Une augmentation du stock d’humus du sol
ne peut se faire qu’avec un apport massif de
matière organique. Un fumier pailleux, du
compost peuvent y contribuer.
2. Le Fumier
Le fumier est un amendement organique. La
catégorie d’animaux élevés, bovins (lait et
viande), porcs, les modes de paillage pratiqués,
l’alimentation distribuée, et les techniques et
durées de stockage des fumiers, entraînent
une forte variabilité des éléments contenus
allant du simple au triple. Néanmoins, la
réalisation de nombreuses analyses de fumier
par les opérations Agri-Mieux nous permet
d’afficher quelques valeurs :
Teneurs moyennes en azote d’une tonne de fumier (Réf. base Agri-Mieux 67)
Fumier bovin
Azote
Phosphore
Potasse
CaO
Fumier porc
Fumier volaille
5
9
24
(3 - 8)
(5 – 12)
(10 – 30)
3
10
21
(1 – 6)
(7 – 15)
(12 – 27)
7
11
22
(3 – 12)
(7 - 16)
(15 – 27)
5
11
21
(2 – 12)
(7 – 15)
(15 – 28)
Important : le fumier a un effet humique non négligeable. Il permet la production d’humus
stable favorable à un bon fonctionnement physico-chimique du sol.
3. Valeur marchande de la paille et du fumier
La valeur du fumier est dépendante de sa
composition en éléments fertilisants
(N, P2O5, K2O), dont le coût, établi à partir
des prix constatés sur les engrais minéraux, a
fortement évolué ces dernières années. Le
prix du marché de la paille varie en fonction
de sa rareté et de l’équilibre entre l’offre et
la demande.
La valeur humique (fumier frais ou composté)
peut aussi être prise en compte.
Le besoin en paille de certains éleveurs et le
besoin en matière organique des céréaliers
peuvent aussi amener les agriculteurs à
réaliser des échanges de ces produits entre
eux.
En partant des éléments mentionnés cidessus, on peut partir sur un ratio
Ex. : 1 ha de céréales produit 4 tonnes de paille
Equivalence fumier : 4 x 3 tonnes =
12 tonnes de fumier pour 1 ha de céréales
40 tonnes/ha de fumier correspondent à un
peu plus de 3 ha de céréales, soit 12 tonnes
de paille
D’autres éléments peuvent intervenir dans
les négociations faisant évoluer ce ratio. A
savoir les aspects :
➢ “travail”: épandage du fumier –
pressage de la paille
➢ “culturaux” : volume de paille,
distance et regroupement parcellaire
➢ “réglementaires” : contrats
d’épandages – PMPLEE
La prise en compte de l’ensemble de ces critères
doit permettre à chacun, éleveur et céréalier,
de valoriser son fumier ou sa paille au mieux.
1 tonne de paille contre 2 à 4 tonnes de fumier
Notre conseil
• Un éleveur disposant de quantités de
fumier importantes sur son exploitation
pourra mieux le valoriser en l’échangeant contre de la paille ou en le
vendant. Augmenter excessivement le
stock de matière organique du sol
(>à 2.5%) n’a pas d’intérêt et risque
d’être préjudiciable à l’environnement
(excès de minéralisation) via le lessivage
de nitrates.
• Un céréalier disposant de paille améliorera plus rapidement le niveau de
matière organique de son sol par l’échange “paille-fumier” plutôt qu’en
enfouissant simplement les pailles.
Animateurs de PIÉMONT eau et terroirs : Christelle BARTHELMEBS et Daniel ANSEN - Chambre d’Agriculture du Bas-Rhin
ADAR du Vignoble - 2, rue de Rothau - 67210 OBERNAI - Tél. 03 88 95 50 62
Animateur de FERTI KOCHERSBERG :
Christophe BARBOT - Chambre d’Agriculture du Bas-Rhin
ADAR du Kochersberg - 1, rue du Général Leclerc - 67370 TRUCHTERSHEIM - Tél. 03 88 69 63 44
Animateur de FERTI ZORN :
Rémy MICHAËL - Chambre d’Agriculture du Bas-Rhin
ADAR de l'Alsace du Nord - Ferme Stangen - Route de Schirrhein - 67500 HAGUENAU - Tél. 03 88 73 20 20
Animateur de FERTI Nord Alsace :
Patrick ROHRBACHER - Chambre d’Agriculture du Bas-Rhin
ADAR de l'Alsace du Nord - Ferme Stangen - Route de Schirrhein - 67500 HAGUENAU - Tél. 03 88 73 20 20
◆ Action soutenue par la Chambre d’Agriculture du Bas-Rhin, l'Agence de l'Eau Rhin-Meuse, le Conseil Général du Bas-Rhin
et le Cas Dar (géré par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche).

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