La présente recherche vise à renverser la tendance de prime abord

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La présente recherche vise à renverser la tendance de prime abord
La présente recherche vise à renverser la tendance de prime abord, percevoir les aspects négatifs
à travailler auprès des étudiants d’études supérieures, que l’on qualifie majoritairement de
clientèles délicates, et inversement trouver les côtés perçus comme positifs par les conseillers en
orientation œuvrant au Canada, ou plus globalement en Amérique du Nord. Selon une étude de
Benton et al. (2003), le nombre d’étudiants vus chaque année pour des troubles de dépression a
doublé sur une période de 13 ans et le nombre d’étudiants suicidaires a triplé. C’est donc devenu
une réalité avec laquelle les conseillers sur les campus doivent intervenir. Ce changement a
directement changé la nature du type de counseling maintenant attendu de la part des conseillers,
augmentant la demande pour des services de counseling sur une plus longue période pour des
interventions plus impliquées (Benton et al, 2003; Gallagher, 2008). Le but de cette étude est
donc de promouvoir les éléments significatifs afin de guider les conseillers en orientation à savoir
quels sont les éléments de soutien qui doivent être maintenus ou améliorer dans l’approche.
Pour s’y faire, l’on a eu recours au processus de concept mapping afin de diriger l’étude. Celle-ci
s’est donc déroulée en deux phases bien distinctes. Dans un premier temps, 71 conseillers ayant
répondu à l’appel ont répondu au questionnaire. De ces 71 conseillers, seulement 65 ont répondu
à la question ouverte formulée ainsi : quels sont les aspects positifs qui vous motivent à faire du
counseling/psychothérapie auprès des étudiants de cycles d’études supérieurs? L’échantillon est
composé de 18 hommes et 47 femmes, ayant une moyenne d’âge de 42 ans, les âges étant situés
entre 25 et 62 ans. Une équipe de chercheurs a par la suite, toujours dans le même stade de
l’étude, fait ressortir différents aspects positifs présents dans chacune des réponses énoncées dans
la question ouverte par les travailleurs en orientation, pour, finalement, terminer avec au total 95
énoncés. L’on a par après interpellé 104 professionnels ayant été contactés pour la première
phase et on leur a demandé de trier et évaluer les aspects obtenus lors de celle-ci. L’échantillon
final était composé de 11 hommes et 32 femmes, totalisant 43 individus ayant comme moyenne
d’âge 45,63 ans. Une fois le tri effectué par l’ensemble de l’échantillon, l’on s’est servi de
l’algorithme de Ward (1963) pour analyser les dix regroupements thématiques obtenus, soit ceux
qui le plus souvent se retrouvaient ensemble. Ces regroupements sont axés sur 4 aspects, soit le
conseiller, le processus de counseling, le client et l’environnement de travail. De ce long procédé
découle un tableau contenant tous les regroupements thématiques ainsi que les énoncés les
composants. D’un point de vue global, les bénéfices du counseling semblent être considérés
autant pour leurs aspects intrinsèques qu’extrinsèques. On inclut dans les aspects intrinsèques
entre autres l’engagement dans une relation thérapeutique significative, le sentiment d’avancer, le
changement ainsi que les développements positifs perçus dans le processus de thérapie. Les
aspects extrinsèques concernent davantage tout ce qui touche au milieu du travail, entre autres le
milieu et les collègues. On peut considérer de majeur le rôle que jouent les dirigeants de ces
conseillers sur le succès et la perception qu’ont les conseillers en orientation sur la réussite et la
manière d’intervenir lors de leurs interventions. Il est démontré que le rôle de l’environnement au
travail ainsi que le support apporté aux conseillers est primordial pour de bonnes interventions
auprès de cette clientèle. Prendre conscience des résultats obtenus pourrait donc aider d’une part
les conseillers et d’une autre part, les patrons qui les dirigent dans le but d’améliorer les services
rendus.
On pourrait considérer que les aspects positifs obtenus ainsi que les distinctions thématiques
suggérées par la recherche peuvent refléter uniquement le contexte culturel des établissements
d’études supérieures au Canada et pourrait ne pas s’appliquer à l’ensemble des autres pays.
Également, l’étude cherche à déterminer les aspects positifs à travailler avec les étudiants de
niveaux universitaires, mais on ne parle pas ici des aspects négatifs. Les aspects positifs semblent
donc encore plus positifs en l’absence d’aspects négatifs demeurant tout de même une réalité à ne
pas négliger.
Pour conclure, au départ, je ne voyais aucun lien direct avec la question initiale du travail, mais
plus je m’y penchais, plus je voyais les liens qu’il y avait à faire entre l’étude et l’énoncé de base.
Bien que le sujet principal ne soit pas une approche spécifique de counseling auprès d’étudiants
d’études supérieures, l’approche est sous-entendue du début à la fin, que ce soit dans le but de
l’étude, dans la division en quatre aspects des dix regroupements thématiques ou directement
dans les résultats obtenus dans les tableaux. L’étude a cependant la possibilité de jouer un rôle
directement sur les interventions faites par les conseillers en orientation, qu’elle peut permettre
l’adaptation ou la mise à niveau de l’approche faite auprès de cette clientèle.
Gravel, S. (2014). Compte rendu de recherche de Kadambi, M., T. Audet, C. et Knish, S. (2010).
Counseling higher education students: counselors’ positive experiences. Journal of College
Student Psychotherapy, 24:213–232.