Feuille de Route N o 5 - L`Association Défense du français

Transcription

Feuille de Route N o 5 - L`Association Défense du français
Feuille
de
route
5
février 2006
Association Défense du français
Du nouveau dans le Jura:
Un combat pour affirmer nos valeurs et défendre notre
culture.
Une initiative parlementaire intitulée Le Jura aussi parle
français a été déposée le 21 septembre 2005. Elle est
soutenue par le député PCSI Pascal Prince. Elle demande que le Parlement jurassien promulgue une Loi sur la
promotion de la langue française au sein du service
public.
Une question écrite a été posée au Gouvernement le
31 août 2005 par le député Pascal Prince. Le français à
l’hôpital cantonal de Bâle est aussi malade! explique la
difficulté qu’ont les patients, déjà atteints dans leur
santé, à se sentir à l’aise aux côtés d’un personnel soignant ne parlant que l’allemand.
Une motion intitulée Information: en français s.v.p.,
déposée par le député PCSI M. Maxime Jeanbourquin, a
été acceptée par le Parlement jurassien le 22 septembre
2004. Elle demandait au Gouvernement de prendre les
dispositions nécessaires auprès de l’administration et de
ses partenaires romands, afin que disparaisse dans les
publications le recours aux termes anglais dont l’équivalent existe en français. La requête est peu contraignante, mais sa mise en œuvre constitue une action
importante pour le respect et la sauvegarde de notre
langue. Cette motion a été acceptée par 23 voix contre
22, le président ayant tranché en sa faveur.
(Informations de Serge Vifian lors des Rencontres francophones de Neuchâtel).
Comité:
Président: Georges Perrin, Lausanne
Vice-président : Daniel Favre, Epalinges
Secrétaire : Marinette Marquis-Eid, Lausanne
Trésorier : Jean-Werner Signer, Lutry
Membres :
Anne Leroy, Lausanne
Richard Ducret, Yverdon
Laurent Trivelli, Lausanne
Erich Weider, Champéry
Association Défense du français
case postale 68 – 1001 Lausanne
www.defensedufrancais.ch
« Le français est peut-être
le langage le plus précis du
monde. »
S. Coleridge, poète anglais, (1772 -1834)
« Le français est comme le vin :
il pétille, il pique le palais, il a
de la saveur. »
V. Woolf, romancière britannique,
(1882-1941)
Billet du président
Bilan
et perspectives !
Georges Perrin
Président de
l’Association Défense du français
Chers membres,
Le 20 mars 2004, notre assemblée constitutive a été
ouverte, en présence d’une petite centaine de participants, par Jean-Marie Vodoz, président de la fondation
Défense du français. J’acceptai ce jour-là la présidence
du comité de la nouvelle association Défense du français pour les deux ans du lancement. Aujourd’hui notre
effectif se porte à quelque huit cent cinquante personnes. Un chiffre multiplié par les vingt-cinq membres
collectifs qui représentent un poids supplémentaire très
important pour notre mouvement et contribue à éviter
certaines avanies à notre langue comme à celles de nos
confédérés. En accord avec notre Fondation, l’effort a
surtout porté sur la lutte contre l’anglais de bazar qui
pollue le paysage audiovisuel. L’assemblée générale du
18 mars prochain devrait confirmer cette priorité.
Ce printemps marquera un tournant important de ma
vie qui, en considération de ma disponibilité, s’oppose
à une réélection. L’occasion d’ailleurs de redynamiser le
mouvement. Je me réjouis de passer le flambeau à des
forces neuves et j’invite tous ceux qui disposent d’énergie à s’engager avec enthousiasme au sein de l’équipe
qui formera le nouveau comité. Intéressé ? Annoncezvous au plus vite : association Défense du français, case
postale 68, 1001 Lausanne, [email protected] ou
mon No privé 021 311 35 48, afin de nous aider à former une équipe cohérente pour les deux prochaines
années. Je vous souhaite autant de plaisir que j’en ai eu
durant ces deux premières et passionnantes années.
Vous ne serez pas abandonnés, des membres du comité
actuel vous accompagneront dans cette nouvelle étape.
Je remercie tous les pionniers qui se sont engagés activement dans cette première période, ainsi que les
membres du comité de Fondation de leur précieux soutien. Je vous invite encore à participer aux débats qui
se déroulent sur le Forum de notre site Internet. Un
média qui a l’avantage de toucher de larges cercles, et
particulièrement la relève. Merci à tous. Et bonne lecture de ce copieux numéro de votre Feuille de route.
De la francophonie
Daniel Favre
Vice-président
de l’Association
Défense du français
La prochaine Semaine de la langue française et de la
francophonie (SLF) aura lieu du 20 au 26 mars 2006.
L’événement, fêté dans les quatre pays ou régions francophones du Nord et relayé dans une centaine d’autres
pays, se déroulera comme chaque année aux alentours
du 20 mars, date qui correspond à la Journée internationale de la francophonie. Cette occasion festive de
placer au cœur de notre attention la langue que nous
Nous ne sommes pas opposés à la mondialisation,
mais nous voulons un monde solidaire, où le dialogue
des cultures soit possible. La francophonie n’est pas
contre l’anglais. Elle est contre une langue unique, une
culture unique, une pensée unique.
Abdou Diouf,
secrétaire général de l’Organisation
internationale de la francophonie, 2004
Chacun des organismes engagés propose en effet des
manifestations à l’occasion de la SLF, et une mise en
réseau permet le regroupement du programme global de
la semaine sur le site consacré à l’événement, hébergé
par la Délégation à la Langue française (responsable de
la diffusion de la SLF en Suisse): www.ciip.ch/slf. Ce site,
régulièrement mis à jour, donnera le détail de toutes les
manifestations proposées, ainsi que des liens vers les
divers organismes partenaires.
Pour tout renseignement complémentaire, prendre
contact avec la Délégation à la Langue française,
DLF / CIIP, faubourg de l’Hôpital 43, CP 54, 2007
Neuchâtel, tél. 032 889 89 58 ou 032 889 86 02 (secrétariat), [email protected] ou [email protected]
Notre association vous invite tout particulièrement
à la visite de l’exposition que Daniel Favre organise à Epalinges du 17 mars au 26 mars consacrée à
un panorama de la francophonie.
L’approche originale des gymnasiens de Bulle a été
adaptée pour être présentée à la Maison de
Commune (heures d’ouverture : du lundi au vendredi, de 15 heures à 18 heures ; samedis et
dimanches de 10 heures à 17 heures)
Un des panneaux de l’exposition du Collège du Sud de
Bulle à voir à Epalinges (17-26 mars).
avons en partage s’articule chaque fois autour d’un nouveau thème; en 2006, année du 100e anniversaire de la
naissance de Léopold Sedar Senghor, c’est la francophonie du Sud qui sera à l’honneur.
Grâce à la collaboration de plusieurs organismes liés à la
francophonie – dont Défense du Français –, de très nombreuses manifestations sont prévues, sous des formes
diverses et à travers tout le pays: un grand jeu-concours,
des activités pédagogiques pour les écoles, une journée
portes ouvertes (le samedi 25 mars à Neuchâtel) et plusieurs spectacles, concerts, expositions, etc.
Même dans les écoles !
M. P. Miserez, de Glovelier, écrit à SWISSMILK, 3006
Berne : Votre petit fascicule intitulé Foodbox 4 Teens
vient d’être distribué à tous les étudiants d’une grande école jurassienne. Ce libellé à lui seul est déjà tout
un programme.
Bien que maîtrisant correctement la langue
d’Hemingway, j’avoue que ce titre m’embrouille plutôt
qu’il ne m’informe, je suis toutefois parvenu à comprendre de quoi il s’agissait en survolant son contenu.
Mais alors, quel recueil d’insultes à la langue française !
On peut notamment y lire les termes suivants : fast
food, milk shakes, muffins, cool, contest hot stuff, big
La francophonie au collège du Sud, Bulle.
Mac (si l’école fait maintenant de la publicité, qu’elle
choisisse mieux ses partenaires !), look, brainfood,
chiller, smoothie, fun, stars, nobody is perfect, cheese, Suisse garantie, beauty star, corn flakes, brain
booster… Ouf ! Il s’agit donc de la version française…
on croit rêver.
Comment peut-on, à ce point, se laisser aller à cette
mode ridicule consistant à renier sa propre langue au
profit d’un incroyable charabia que même les anglophones trouvent souvent ridicule ?…
Il nous semble que l’instruction publique est censée,
entre autres, transmettre notre héritage culturel et
parachever auprès des élèves la maîtrise de notre
langue. Cela vaut particulièrement dans le Jura, fortement attaché à son identité et sa langue française.
Perdre des plumes
Nous sommes en Suisse, non ?
M. Rodolphe Lamy nous écrit d’Ottignies en Belgique :
Je lis avec énormément d’intérêt vos Feuilles de route et
je vous félicite de la vigilance dont vous faites preuve
dans la défense des droits linguistiques des francophones et de la langue française en Suisse.
En Belgique, nos sommes confrontés au conflit entre
Wallons et Flamands. Ce conflit profite avant tout, avec
l’appui des eurocrates anglomaniaques, à l’anglicisation
générale.
Effectivement, comment ne pas voir qu’à Bruxelles, la
montée en puissance de l’anglo-américain en fera, à la
longue, un petit Singapour de l’Occident ?
Les francophones bruxellois verront-ils en temps utile la
progression de ce danger ? Les Flamands feraient bien de
s’aviser qu’en dépit des apparences, l’anglo-américain
n’est plus l’allié du néerlandais. L’avenir pourrait, en
effet, décevoir leurs espérances, car c’est à la fois le
français et le néerlandais qui perdraient des plumes
dans la métropole bruxelloise…
Mme Monique Schafroth, de La Coudre (VD), écrit à
COOP – Supercard, 2501 Bienne :
Je prends la liberté de vous retourner votre catalogue
Des primes Cool pour vous manifester mon agacement
de recevoir toujours plus de documents et de publicité
rédigés en franglais.
Ne pouvez-vous pas admettre que nous sommes en Suisse
et que notre pays compte quatre langues nationales?
L’anglais, le véritable, n’en fait pas partie, et de nombreux consommateurs ne savent absolument pas traduire ce jargon de prétendus initiés.
Au fil des pages, je relève en plus de votre signature
Supercard Team, cool, nous boostons, pochette navyboot, lot spécial voyage Tom sailor, source Insotainer,
sac Ridge karrimor, trekking panther, valises trolley, un
Floating hammock, un drap de plage Summer sensation, des bâtons de randonnée Anti-schock, Network,
Kindercity, swiss boat pass, et j’en passe…
Sachez que, dorénavant, je refuserai systématiquement
d’acheter un produit qui ne sera pas désigné en français,
éventuellement en allemand ou en italien, puisque ce
sont nos langues…
La situation décrite ci-dessus n’est pas sans ressemblance, toutes proportions gardées, avec la Suisse et
la région zurichoise.
Voici encore un extrait de lettre que M. Lamy a adressée à la SAB, Société de développement et de promotion
de l’aéroport de Liège, ainsi qu’au quotidien La Meuse
en avril 2005 :
Le nouveau terminal de l’aéroport de Liège a été inauguré officiellement en grande pompe le 22 avril. C’est
une excellente réalisation économique pour la région de
Liège.
Toutefois, je ne comprends pas pourquoi la SAB s’obstine à conserver la dénomination anglaise « Liege
Airport », au lieu de « Aéroport de Liège ».
Cela est d’autant plus inadmissible que la SAB est chargée d’une mission de service public qui tombe sous l’application des lois linguistiques coordonnées en matière
administrative.
Quand la classe politique wallonne interviendra-t-elle
pour exiger la francisation de l’affreux South Brussels
Charleroi Airport et le remplacement de Liege Airport
par Aéroport de Liège ?
Comment faisiez-vous avant ?
Mme G. Shapira, de Zurich, s’en prend vertement à la
direction générale de LA POSTE SUISSE, Viktoriastrasse
21, 3030 Berne :
Je réponds en français à votre circulaire, en espérant
que vous comprenez encore cette langue nationale.
L’invasion actuelle de l’anglo-américain jusque dans les
services fédéraux devient un scandale : c’est une manie
grotesque, ridicule, inutile. L’argument selon lequel vous
devez être compris dans le pays tout entier ne tient pas,
car comment faisiez-vous avant cette mode ? Vous étiez
très bien compris par tous.
Et votre Yellowcities peut être traduit en français et en
italien. De toute façon, vous n’envoyez pas de lettre en
allemand à Genève ou à Lausanne… alors les mots
anglo-américains peuvent aussi être traduits.
On en a assez de ces anglicismes : Global Safety, yellocities ou freedreams. Pourquoi perdre notre identité
nationale et la beauté de notre diversité linguistique ?
Hermétisme
Dans une lettre de lecteur du Journal de la Vallée de
Joux, M. P.-A. Bichsel, Le Brassus, s’offusque de ce
qu’on qualifie des épreuves sportives en termes barbares
et hermétiques, comme Swiss nordic day et Slow up. Il
propose logiquement et tout simplement les expressions
françaises Journée suisse du ski nordique et Hâte-toi
lentement, claires et compréhensibles par tous. Non ?
La quantité faramineuse d’anglicismes dans tous les
domaines fait dire à M. Bichsel que nous avons affaire
à une colonisation linguistique.
Elle ne mérite pas ce mépris
Mme F. Ducret, Yverdon-les-Bains, s’en prend à SWISSCOM :
J’ai bien reçu votre lettre, mais vos souhaits de « Bonne
lecture » tombent mal. En effet, je suis incapable de porter une attention quelconque à une lettre truffée d’anglicismes de cantine. Quel massacre ! Autant pour l’anglais
que pour le français. La langue française est si riche
qu’elle ne mérite pas ce mépris.
Pas de première fraîcheur
Mme L. Dovat, Renens, fait remarquer à la direction de
CHARLES VŒGELE, rue Saint-Laurent 23-27 à
Lausanne :
Votre magasin est l’un de nos préférés. Mais nous
sommes bien attristés de recevoir le prospectus Sale.
Nous avons l’impression que les vêtements proposés ne
sont pas de première fraîcheur.
Et à la direction de Military Mega Store à Orbe :
Votre prospectus de vente-liquidation est impressionnant. Mais l’armée suisse est-elle passée sous contrôle
des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne ? Cela nous
inquiète grandement…
Américanomanie
Swisscommeries (swuite !)
M. R. M. Mason, Genève, à l’adresse de SWISSCOM FIXNET SA et de son « Team Bluewin » :
… votre société de service public recourt à tout un fatras
de termes anglais qui n’ont pas de sens dans un pays
possédant trois langues officielles. Cette américanomanie est aussi détestable qu’est fautif l’emploi du mot
« formulaire » pour une seule formule.
M. Christian Neuhaus, porte-parole de Swisscom, déclare dans la Tribune de Genève : « Nous utilisons l’anglais
uniquement pour les claims, cela donne une touch un
peu in. »
Voyez un peu les handicapés de l’expression que sont
nos grands communicateurs, et leur illettrisme révélé.
Le français à la dérive
Une autre bonne
de Souisse comme
Le docteur S. Huissoud, de Fribourg, écrit à HEALTH
INFO NET, 1052 Le Mont-sur-Lausanne :
Je me permets de vous rendre attentive au fait que votre
société est victime de la dérive actuelle du français dans
ce pays. Voyez plutôt :
Health Info net vous invite à vous abonner à son HIN
Covercard Service et tout devient plus simple. Notre HIN
Calldesk répondra à toutes vos questions concernant HIN
Covercard Service. Je suis intéressé par HIN Secure ADSL.
Ce charabia incompréhensible dérange les anglophones
eux-mêmes. Pourquoi ne pas revenir à des formulations
plus sobres et mieux compréhensibles par tous, comme
« le personnel de notre centrale téléphonique d’accueil
vous renseignera volontiers au sujet de cette carte à
puce et je suis intéressée par cette offre de connexion
sécurisée à haut débit » ?…
Livres
100 mots à sauver
Par Bernard Pivot, chez Albin Michel, 2004, 12 euros.
L’auteur s’emploie à sauvegarder des mots rares et précieux en péril. A déguster et à utiliser avant qu’il ne soit
trop tard.
Pourquoi veulent-ils tuer le français?
Par Bernard Lécherbonnier, chez Albin Michel, 16 euros.
Quels saboteurs s’appliquent à altérer et à évincer la
langue française et comment procèdent-ils ?
O.K.
Richard Ducret
Membre du comité
D’où sort cette délicate expression commune (à prononcer hoquet ou au quai)?
Alfred GILDER, dans son dictionnaire En vrai français
dans le texte, nous apprend que cette abréviation proviendrait :
• Soit de zero killed, abrégé en O.K., chiffre par lequel
les sergents de la guerre de Sécession aux Etats-Unis
signalaient qu’il n’y avait pas eu de morts pendant
la journée.
Exemple tiré de notre vie quotidienne : A demain !
O.K. (zéro mort) !
M. E. Bähler œuvre à la Head of Residential & Small
Business et son confrère M. Th. Gesteiger, lui, œuvre à
la Head of Segment Management Residential. Ce sont les
têtes pensantes de swiss com mobaïle, Anonymous
Company (cette dernière étiquette, c’est pour rire, le
reste aussi d’ailleurs !). Ils s’affairent tous deux autour
d’un Natel easy update, promettent pour le Special avril
des Superoffres et des Superprix aux Fans de Formule I
et vous conseillent au sujet de votre combox. Ils possèdent une hotline… (innocente…) !
Adresse utile : Swisscom Mobile SA, Marketing communication (k@mju:nikeisns) 3050 Berne – 0800 55 64 64
Christophe Gallaz,
écrivain et journaliste, écrivait dans Le Matin du
25.07.2004 :
L’amour porté publiquement en Suisse à la langue
anglaise recouvre un déversement de haine signifié par
ce pays contre lui-même… Dans ce sens, le pire ennemi
subreptice de la Suisse s’appelle, probablement,
Swisscom, dont les campagnes publicitaires à l’anglosaxonne sont une insulte permanente à tout ce que les
gens ont cristallisé sous forme de langage : leur Histoire,
leur mémoire et les comportements entre eux. Plus un
pays comme le notre dé-parle ses langues propres au
bénéfice d’une langue tierce, plus il s’autodévaste, s’indiffère à lui-même et s’ensauvage.
• Soit de Oll Korrect passé à la postérité, bien que
faussement orthographié par A. Jackson, président
des Etats-Unis, sorte d’illettré (déjà à l’époque). Il
écrivait donc phonétiquement All correct dont
l’abréviation est A.C. Ainsi en répétant inlassablement O.K. à tout propos, on reproduit deux grossières fautes d’orthographe.
Nous, faut-il le rappeler, nous avons plusieurs expressions françaises pour dire la même chose : oui, bon, parfait, entendu, bien, d’accord, vu, ça marche, ça baigne,
en ordre (e.o.). Mais on pourrait aussi écrire, à la manière de ce président des Etats-Unis ou des préadolescents
dans leurs messages téléphoniques : A.H. !, abréviation
de « an hordre ». Et toute la planète conclurait chaque
conversation par A.H. ! Ce serait plus court que O.K., il
n’y aurait qu’une syllabe au lieu de deux.
On pourrait aussi interpeller les « franglotteurs » comme
Cavanna : O.K., O.K. Cela vous écorcherait-il la gueule
de dire d’accord ?
R. Ducret
Deux concours
La cible du jour
I. Qui a dit ?
Au XXIe siècle, le pouvoir dominant est l’Amérique (les
Etats-Unis), le langage dominant est l’anglais, le modèle économique est le capitalisme anglo-saxon.
La publicité d’Orange est lardée
de termes anglo-américains et ses
produits baptisés à la même
sauce :
Bonus extra prepay, photo messaging, windows mobile
smart-phone, le jogging fatigant, hotspots, mobile office
card, etc.
Dites à la direction d’« Oraendge » que vous doutez de ses
capacités de grand communicateur :
Orange Communications SA
World Trade Center
Av. de Gratta-Paille 2
(bientôt Scratch-Straw ou Scratcha Paill’ !)
Case postale 455
1000 Lausanne 30 Grey
II. Les enseignes des cafés-restaurants
à Yverdon-les-Bains.
Il y en a de quatre sortes, comme partout ailleurs en
Suisse romande :
1) les charmantes
L’Ange Bleu
Les Citrons Masqués
La Chandelle
L’Intemporel
Le Trèfle Gourmand
L’Isle
Le Mandarin
…
2) Les repoussantes
Hollywood Café
Le Relay Café
Le Twin’s Café
Le Very Café (oui, ça existe !)
Le Jet Bar
Le McDonald’s
Le New York City
…
3) Les plutôt banales et traditionnelles, mais qui ont
banni le sous-anglais
Les Amis
Le Château
La Couronne
L’Ecusson Vaudois
La Grenette
Le Raisin
Le Romand
…
4) Les exotiques
La Saudade (portugais)
El Cubanito (espagnol)
Le Don Camillo (italien)
Le Ping Sheng (chinois)
Le Csarda (hongrois)
…
Imaginez trois, quatre ou cinq enseignes charmantes,
poétiques qui remplaceraient avantageusement les
panonceaux en sous-anglais dramatiquement banals et
agressifs en terre francophone.
Exemples : L’Ambre ou Le Flamboyant, étiquette en
accord avec la couleur dominante des tissus ou des
meubles du lieu ; Le Flâneur ou La Flâneuse qui
accueille les promeneurs…
Envoyez votre réponse à l’un ou l’autre des concours,
ou au deux, avec vos noms et adresse à
Association de Défense du Français
Case postale 68
1001 Lausanne
Des prix d’une valeur de 40 francs (cotisation annuelle)
chacun récompenseront les gagnants – (ex aequo départagés par tirage au sort). Nous enverrons les propositions d’enseignes les plus charmantes aux associations
de cafetiers restaurateurs des cantons romands.
M. M. Déchamps, vice-président de Défense de la langue
française, en France, nous écrit :
Y a-t-il du français à bord ?
Un récent message d’un sympathisant, garçon de cabine
dans une grande compagnie aérienne, confirme les
menaces qui pèsent sur l’emploi du français lors des
vols partant ou aboutissant en France et dans les pays
francophones.
Ainsi, il écrit :
Il y a un an à peu près, nous (compagnie américaine)
avions trois navigants parlant les langues de destination
sur chaque vol. Aujourd’hui, nous en sommes à deux et,
le 1er juillet, nous passons à un pour éventuellement ne
plus en avoir du tout. Sauf sur les vols vers le Japon (les
Japonais ne veulent pas voyager sur des vols tout
anglais).
Il faut donc nous préparer à réagir, lors de nos voyages
en avion, si la langue française n’est pas employée dans
tous les messages destinés aux voyageurs lorsque le vol
part d’une ville francophone ou y arrive.
Il appartient à chacun de manifester sa protestation suivant son tempérament.
Même les plus timides peuvent faire savoir discrètement
à l’hôtesse qu’ils s’étonnent de l’absence de traduction
en français. Les plus audacieux pourront faire savoir
haut et fort leur mécontentement. Nous pouvons tous
écrire à la compagnie coupable de cette discrimination
linguistique.
Serons-nous au moins aussi combatifs que les
Japonais ?
Au secours de la langue allemande
M. Gérald Magni, du Lieu, fait remarquer à M. N. Walti,
rédacteur du bulletin de l’Association suisse des officiers
de renseignements, que ses textes sont truffés d’expressions anglo-saxonnes, comme lessons, learned, facts,
handling, image, refresher, eventfeedback, etc.
M. Magni regrette qu’on défigure la langue allemande et
précise qu’elle possède une douzaine de synonymes qui
peuvent avantageusement effacer les six anglicismes cidessus. Il conclut que nous sommes tous concernés par
le soin approprié que l’on doit à la langue et à la culture allemandes. « Auf eine zweckmässige Pflege der deutschen Sprache und nicht zuletzt der deutschen Kultur
sind wir alle angesprochen ».
Dans le genre « Grand Communicateur », voici un morceau d’anthologie de Microsoft S.à r.l., sous la signature de Peter Α. Langisch (notez cette manie de singer les
Etatsuniens en faisant suivre son prénom principal de
l’initiale du second prénom !).
Nous vous livrons le texte en l’état, sans rien avoir
retouché, ni retranché :
« Bonjour […]
» On vous remercie de votre message.
Notre ligne du service clientèle est sert par des opérateurs professionnels pour des questions des licences, des
produits et des questions générales à propos de
Microsoft. En plus, la coordination du support standard
et professionel sera initié par nos collaborateurs. Nos
apératuers sont à votre service dans trois langues.
Veuillez nous transferer le nom de l’agent vous avez
contacté, ensuite nous pouvons révoir pourquoi son service n’était pas à votre satisfaction.
» Microsoft provide des licences spéciales pour des institutions éducationnaires en tarif spéciale. La vente des
licences éducationnaires est coordonné par un distributeur spécialisé. Pour les contrats et les tarifs veuillez
révoir le lien suivante : http://…
» Dans l’impressum de cette page vopus trouverez les
coordonnées du distributeur centrale qui vous aidera
d’avoir contact avec un révendeur dans la Romandie
pour des licences éducationnaires.
»En cas des questions supplémentaire n’hésitez pas de
nous contacter sur le numéro 0848…
Microsoft – Richtistrasse 3 – 8304 Wallisellen. »
– Non, non merci, nous n’aurons pas de questions supplémentaires !
Fiches des Journalistes francophones
Le Club de la grammaire
Voici ci-dessous deux copies des fiches citées ci-contre
qui sont rédigées et distribuées par la section suisse de
l’Union de la presse francophone (UPF), avenue du
Temple 20, 1012 Lausanne, www.francophonie.ch.
Elles sont distribuées également par Courriel.
Abonnement (et cotisation) : Fr. 40.– ; attention : bien
qu’elles portent légitimement la dénomination «Défense
du français », les fiches de l’UPF ne sont pas gérées par
notre association.
Présidé par M. Pascal Ph. JUNOD, avocat à Genève, ce
club (case postale 3763, 1211 Genève 3) édite deux ou
trois cahiers par année composés d’éditoriaux, de coupures de journaux traitant des langues et, en dernière
page, d’une photocopie des fiches jaune Défense du
français.
Galimatias
N’est-ce pas agresser violemment une langue que de
s’en prendre à son essence même, sa phonétique ? Par
exemple mobaïle pour mobile, que tout le monde a
entendu moult fois au cinéma, à la Télévision suisse
romande (sic), oraendge pour orange et iounik pour
Unique (l’aéroport de Zurich), sans parler de la fatuité et
de l’arrogance de ce petit Suisse du tarmac.
Assemblée générale,
comptes et cotisations
L’A.G. statutaire de notre association a lieu en mars.
Les comptes portent sur l’année civile, soit du 1er janvier au 31 décembre.
Nous vous prions donc de payer votre cotisation chaque année en février ou en mars.
Merci de tout cœur !
Notez dans un coin de votre mémoire
ou de votre agenda la date du versement de votre cotisation pour l’année en cours.
Pour mémoire : Individuelle : Fr. 40.– ; Couple : Fr. 60.– ; Etudiant (e) Fr. 20.– ; Collectivité : Fr. 100.–.
Supplément de soutien bienvenu (le rabais AVS est déjà pris en considération dans le tarif) !
N’oubliez pas de nous signaler votre changement d’adresse, merci.
exiger un bon niveau
de langue dans les préavis et les rapports ;
• éviter l’anglicisation
du français.
•
Une fleur
A Shell, qui en général
ne lésine pas sur les
moyens pour évincer la
langue française, mais
qui, par de grands panneaux lumineux, nous a
souhaité de bonnes fêtes
de fin d’année en français, allemand et italien
(pas d’anglais, ni quelque
chose d’approchant).
A Claude Pillet, professeur de français au Collège du Sud à Bulle et à
ses étudiants pour avoir mis sur
pied une exposition très intéressante sur les thèmes de la « Diversité
culturelle » et la « Francophonie ».
Excellent travail pédagogique et
informatif.
Claude Pillet.
A Pierre Santschi, membre de notre
association et conseiller communal
de Lausanne, pour avoir rendu
attentifs ses collègues du Conseil et
de la Municipalité à la nécessité de:
On en vient à féliciter une entreprise qui s’exprime en
nos langues dans notre pays. On vit une époque formidable !
Du bon usage du français sur la Toile
Découvrez les trésors des vocabulaires des principales
régions francophones du monde. L’immense dictionnaire
virtuel s’appelle «Base de données lexicographiques panfrancophones (BDLP), sur le site: www.tlfq.ulaval.ca/bdlp.
Pour soigner notre orthographe, notre syntaxe et notre vocabulaire, nous pouvons disposer de l’aide de professeurs de
français et d’agrégés sur le site: www.sdv.fr/orthonet.
Ils donnent gratuitement la réponse idoine à nos questions. Très utile pour les accords grammaticaux, par
exemple.
Indépendamment des dictionnaires ad hoc, nous pouvons
consulter pour la traduction des termes anglais, américains
ou franglais, le site de la chancellerie fédérale :
www.admin.ch
A la demande de nombreux membres
Modèles de lettres à adresser aux entreprises
Swisscom Mobile SA
Shop Management
Schwarztorstrasse 61
3050 Berne
Monsieur le Directeur,
Votre publicité est un scandale permanent, une gifle aux
francophones, un mépris complet de leur culture. Elle nous
agresse jusqu’au tréfonds de nous-mêmes, puisqu’elle va
jusqu’à modifier la prononciation de mots à la graphie et
au sens français: mobaïle pour mobile. De quel droit cassez-vous notre phonétique?
Et que signifient ces pages truffées d’anglo-américanismes
comme air-time, help point, ticketoffice, basic plus, mobile,
comfort, go far come close, vodaphone live, hits, online
shop, music in the air, easy natelnews, value card, chat et
mail.
Il devrait exister une loi qui protège notre patrimoine linguistique et interdise ce genre de charabia.
Vous voulez faire du djeunisme, mais vous mettez surtout
en lumière l’incompétence de vos publicitaires et de vos
mercaticiens qui n’ont aucune imagination.
En souhaitant que, à l’avenir, votre entreprise n’ait plus
honte de pratiquer nos langues nationales, nous vous
prions…
Copie à M. M. Leuenberger, responsable du Département
des transports et communications, Palais fédéral, 3003
Berne.
Orange Communications SA
World Trade Center
Av. de Gratta-Paille 2
Case postale 455
1000 Lausanne 30 Grey
Monsieur le Directeur,
Je viens de prendre connaissance de votre publication
insérée dans Le Matin de ce jour. Libre à vous de faire la
publicité que vous voulez. Mais je considère que tous les
termes anglo-américains dont sont farcies vos séries de
marques et vos textes sont un affront au public francophone.
Je désirerais savoir pourquoi vous méprisez à ce point la
langue française et les Romands?
Sunrise
Hagenholzstrasse 20-22
Case postale 8322
8050 Zurich
Monsieur le Customer care team,
Je viens de recevoir une facture incompréhensible et anonyme. Elle ne comporte aucun nom et aucune signature.
De plus, je ne comprends pas ces expressions bizarres: customer, care team, call center, sunrise in box, sunrise is a
branche of TDC Switzerland AG… Pourriez-vous nous
adresser dorénavant des factures complètement en français? Ce serait une marque de respect à l’égard des clients…
Helsana Walking day
Case postale
8081 Zurich
Mesdames et Messieurs,
Je tiens à vous dire mon profond agacement au sujet de
vos campagnes publicitaires anglicisantes. Je n’ai rien
contre le fait que vous essayiez de convaincre vos assurés
de bouger, marcher et courir. Mais, de grâce, cessez d’utiliser le charabia incompréhensible, déplorable et inutile des
anglicismes du genre nordic walking, walking day, swiss
walking event, running, swiss running walking trails, email, etc. Autant de camouflets à la langue française.
Nous aimons notre langue et n’acceptons pas que vous la
disqualifiez et la méprisiez.
En espérant que dorénavant vous honorerez aussi bien l’allemand que le français et l’italien, je vous prie…
Copie à Ryffel running Kurse GmbH, Tannackerstrasse 7,
3073 Gümligen
Pfister Meubles SA
Case postale
5034 Suhr
Je viens de recevoir votre magazine que je vous prie
d’ailleurs de ne plus m’envoyer.
En effet, je ne supporte plus les anglicismes que vous utilisez systématiquement au détriment de la langue française: Wellness at home, Pfister à la card, le truc inside. On
trouve six fois l’expression à la card sur huit lignes. Quelle
imagination et quel style!
Wellness n’est même pas un mot anglais. Comment pouvez-vous sans honte écarter le français et massacrer l’anglais?
Evian Volvic Suisse SA
Case postale 470
1701 Fribourg
…
SMS, SURF & WIN, I smart roadster, das pure Roadster
Feeling, 3 smart week-ends, 5 Evian Catwoman-Kits, das
Kinohit.» Mais qu’est-ce donc ce baragouin?
Voilà une eau minérale originaire de France, vendue en
Suisse, qui se présente sous l’étiquette d’un sous-anglais
grotesque. Pourquoi ce mépris à l’égard des clients francophones et germanophones?
Humour
a. Le langage épicène
Droit de l’homme, droit de la femme, droit humain
ou droit de l’humain, on a toujours le droit de rire.
Morceaux choisis par notre correspondante Nicole
Ulrich, merci, dans La Gazette No 170, du
16 novembre 2005, éditée par l’Etat de Vaud, sur la
manière de rédiger au sein de l’administration.
Davantage : www.egalite.vd.ch Faut-il le préciser :
votre Association n’est pas opposée à la lutte pour
l’équité qui n’est pas encore acquise, mais qu’on
nous préserve des abus dont souffre déjà la langue
allemande.
b. Les dénominations passent de —EUR en —EUSE
lorsque la racine remonte à un verbe. On peut alors
en tirer des participes présents en remplaçant —EUR
par —ANT (chanteur, chantant (chantiste demeure
réservé à Sarclo). Cette règle s’applique également
lorsqu’il s’agit d’une transposition d’un terme d’origine anglaise ; assesseur passe à assesseuse ; chauffeur passe à chauffeuse ; entraîneur passe à entraîneuse (champagne doit passer à shampooineuse ?) ;
footballeur passe à footballeuse (qui tire…); rapporteur passe à rapporteuse; sapeur passe à sapeuse.
c. Les dénominations passent de —EUR en —EURE
lorsque la racine remonte à un substantif se termi-
JPC Shop SA
Case postale 583
1630 Bulle
Messieurs,
Notre Association Défense du français a tenu son assemblée générale le 12 mars 2005 dans vos locaux.
Nous avons beaucoup apprécié…
Cependant, quel ne fut pas notre étonnement de constater
que les petites serviettes de table s’intitulent daily swiss
minute bakery, que les gobelets en carton portent des inscriptions comme daily coffee, the easy way to get pleasure
et qu’il existe une bonus card pour des cafés italiens. […]
Vous faites votre chiffre d’affaires en Suisse romande, alors
pourquoi n’utilisez-vous pas la langue française?
Toujours les mêmes arguments
Les réponses (quand il y en a!) invoquent la mode, l’uniformisation nécessaire dans un pays quadrilingue, le fait
que tout le monde comprenne l’anglais! A quoi il faut
répliquer:
Aucun argument de mode, commercial ou financier, rien,
absolument rien ne justifie l’éviction ou l’altération de nos
langues par un sous-anglais de pacotille.
L’anglais n’est pas du tout la langue la plus fréquemment
parlée et comprise dans toutes les régions de Suisse. Il
s’agit là d’un préjugé qui ne résiste pas à l’analyse.
Aujourd’hui, dans notre pays, il y a davantage de personnes de langue maternelle albanaise (1,3%) que de
langue maternelle anglaise (1%).
Certes, les personnes qui comprennent un peu l’anglais, ou
le baragouinent, sont nombreuses, mais l’utilisation de
l’anglais est affaire privée ou de pratique professionnelle.
Par simple courtoisie il est impératif de s’adresser au grand
public dans nos langues nationales.
Quand on fait son chiffre d’affaires en Suisse romande, on
s’adresse au public en français, nom d’une pipe.
R. Ducret
nant en —EUR et exprimant étymologiquement une
comparaison, ou lorsqu’il n’existe pas de racine
directement sous la forme d’un substantif, ou encore lorsque la racine remonte à un substantif se terminant par —SSION, ou que l’usage a imposé le
terme : ingénieur passe à ingénieure ; procureur
passe à procureure ; professeur passe à professeure;
proviseur passe à proviseure.
g. Les substantifs sont remplacés directement par leur
équivalent féminin ou masculin lorsqu’ils désignent
explicitement la personne d’un sexe donné : hommegrenouille devient femme-grenouille; prud’homme
devient prud’femme.
i. Les titres, grades ou fonctions électives suivent en
général les règles énoncées plus haut ; dans certains
cas, cette féminisation peut obéir à d’autres règles
instaurées par l’usage ou par des prescriptions
légales : agrégé devient agrégée ; confrère devient
consœur député devient députée ; maire devient mairesse ; préfet devient préfète.
j. Les termes étrangers suivent les règles de féminisation de la langue d’origine pour autant que ces
termes n’aient pas été francisés : barman devient
barmaid ; piccolo devient piccola. (Et là, je me pose
la question si, à l’Etat de Vaud, ils ou elles n’ont pas
un peu trop piccolé :-o NU).

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