Feuille de Route N o 5 - L`Association Défense du français
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Feuille de Route N o 5 - L`Association Défense du français
Feuille de route 5 février 2006 Association Défense du français Du nouveau dans le Jura: Un combat pour affirmer nos valeurs et défendre notre culture. Une initiative parlementaire intitulée Le Jura aussi parle français a été déposée le 21 septembre 2005. Elle est soutenue par le député PCSI Pascal Prince. Elle demande que le Parlement jurassien promulgue une Loi sur la promotion de la langue française au sein du service public. Une question écrite a été posée au Gouvernement le 31 août 2005 par le député Pascal Prince. Le français à l’hôpital cantonal de Bâle est aussi malade! explique la difficulté qu’ont les patients, déjà atteints dans leur santé, à se sentir à l’aise aux côtés d’un personnel soignant ne parlant que l’allemand. Une motion intitulée Information: en français s.v.p., déposée par le député PCSI M. Maxime Jeanbourquin, a été acceptée par le Parlement jurassien le 22 septembre 2004. Elle demandait au Gouvernement de prendre les dispositions nécessaires auprès de l’administration et de ses partenaires romands, afin que disparaisse dans les publications le recours aux termes anglais dont l’équivalent existe en français. La requête est peu contraignante, mais sa mise en œuvre constitue une action importante pour le respect et la sauvegarde de notre langue. Cette motion a été acceptée par 23 voix contre 22, le président ayant tranché en sa faveur. (Informations de Serge Vifian lors des Rencontres francophones de Neuchâtel). Comité: Président: Georges Perrin, Lausanne Vice-président : Daniel Favre, Epalinges Secrétaire : Marinette Marquis-Eid, Lausanne Trésorier : Jean-Werner Signer, Lutry Membres : Anne Leroy, Lausanne Richard Ducret, Yverdon Laurent Trivelli, Lausanne Erich Weider, Champéry Association Défense du français case postale 68 – 1001 Lausanne www.defensedufrancais.ch « Le français est peut-être le langage le plus précis du monde. » S. Coleridge, poète anglais, (1772 -1834) « Le français est comme le vin : il pétille, il pique le palais, il a de la saveur. » V. Woolf, romancière britannique, (1882-1941) Billet du président Bilan et perspectives ! Georges Perrin Président de l’Association Défense du français Chers membres, Le 20 mars 2004, notre assemblée constitutive a été ouverte, en présence d’une petite centaine de participants, par Jean-Marie Vodoz, président de la fondation Défense du français. J’acceptai ce jour-là la présidence du comité de la nouvelle association Défense du français pour les deux ans du lancement. Aujourd’hui notre effectif se porte à quelque huit cent cinquante personnes. Un chiffre multiplié par les vingt-cinq membres collectifs qui représentent un poids supplémentaire très important pour notre mouvement et contribue à éviter certaines avanies à notre langue comme à celles de nos confédérés. En accord avec notre Fondation, l’effort a surtout porté sur la lutte contre l’anglais de bazar qui pollue le paysage audiovisuel. L’assemblée générale du 18 mars prochain devrait confirmer cette priorité. Ce printemps marquera un tournant important de ma vie qui, en considération de ma disponibilité, s’oppose à une réélection. L’occasion d’ailleurs de redynamiser le mouvement. Je me réjouis de passer le flambeau à des forces neuves et j’invite tous ceux qui disposent d’énergie à s’engager avec enthousiasme au sein de l’équipe qui formera le nouveau comité. Intéressé ? Annoncezvous au plus vite : association Défense du français, case postale 68, 1001 Lausanne, [email protected] ou mon No privé 021 311 35 48, afin de nous aider à former une équipe cohérente pour les deux prochaines années. Je vous souhaite autant de plaisir que j’en ai eu durant ces deux premières et passionnantes années. Vous ne serez pas abandonnés, des membres du comité actuel vous accompagneront dans cette nouvelle étape. Je remercie tous les pionniers qui se sont engagés activement dans cette première période, ainsi que les membres du comité de Fondation de leur précieux soutien. Je vous invite encore à participer aux débats qui se déroulent sur le Forum de notre site Internet. Un média qui a l’avantage de toucher de larges cercles, et particulièrement la relève. Merci à tous. Et bonne lecture de ce copieux numéro de votre Feuille de route. De la francophonie Daniel Favre Vice-président de l’Association Défense du français La prochaine Semaine de la langue française et de la francophonie (SLF) aura lieu du 20 au 26 mars 2006. L’événement, fêté dans les quatre pays ou régions francophones du Nord et relayé dans une centaine d’autres pays, se déroulera comme chaque année aux alentours du 20 mars, date qui correspond à la Journée internationale de la francophonie. Cette occasion festive de placer au cœur de notre attention la langue que nous Nous ne sommes pas opposés à la mondialisation, mais nous voulons un monde solidaire, où le dialogue des cultures soit possible. La francophonie n’est pas contre l’anglais. Elle est contre une langue unique, une culture unique, une pensée unique. Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, 2004 Chacun des organismes engagés propose en effet des manifestations à l’occasion de la SLF, et une mise en réseau permet le regroupement du programme global de la semaine sur le site consacré à l’événement, hébergé par la Délégation à la Langue française (responsable de la diffusion de la SLF en Suisse): www.ciip.ch/slf. Ce site, régulièrement mis à jour, donnera le détail de toutes les manifestations proposées, ainsi que des liens vers les divers organismes partenaires. Pour tout renseignement complémentaire, prendre contact avec la Délégation à la Langue française, DLF / CIIP, faubourg de l’Hôpital 43, CP 54, 2007 Neuchâtel, tél. 032 889 89 58 ou 032 889 86 02 (secrétariat), [email protected] ou [email protected] Notre association vous invite tout particulièrement à la visite de l’exposition que Daniel Favre organise à Epalinges du 17 mars au 26 mars consacrée à un panorama de la francophonie. L’approche originale des gymnasiens de Bulle a été adaptée pour être présentée à la Maison de Commune (heures d’ouverture : du lundi au vendredi, de 15 heures à 18 heures ; samedis et dimanches de 10 heures à 17 heures) Un des panneaux de l’exposition du Collège du Sud de Bulle à voir à Epalinges (17-26 mars). avons en partage s’articule chaque fois autour d’un nouveau thème; en 2006, année du 100e anniversaire de la naissance de Léopold Sedar Senghor, c’est la francophonie du Sud qui sera à l’honneur. Grâce à la collaboration de plusieurs organismes liés à la francophonie – dont Défense du Français –, de très nombreuses manifestations sont prévues, sous des formes diverses et à travers tout le pays: un grand jeu-concours, des activités pédagogiques pour les écoles, une journée portes ouvertes (le samedi 25 mars à Neuchâtel) et plusieurs spectacles, concerts, expositions, etc. Même dans les écoles ! M. P. Miserez, de Glovelier, écrit à SWISSMILK, 3006 Berne : Votre petit fascicule intitulé Foodbox 4 Teens vient d’être distribué à tous les étudiants d’une grande école jurassienne. Ce libellé à lui seul est déjà tout un programme. Bien que maîtrisant correctement la langue d’Hemingway, j’avoue que ce titre m’embrouille plutôt qu’il ne m’informe, je suis toutefois parvenu à comprendre de quoi il s’agissait en survolant son contenu. Mais alors, quel recueil d’insultes à la langue française ! On peut notamment y lire les termes suivants : fast food, milk shakes, muffins, cool, contest hot stuff, big La francophonie au collège du Sud, Bulle. Mac (si l’école fait maintenant de la publicité, qu’elle choisisse mieux ses partenaires !), look, brainfood, chiller, smoothie, fun, stars, nobody is perfect, cheese, Suisse garantie, beauty star, corn flakes, brain booster… Ouf ! Il s’agit donc de la version française… on croit rêver. Comment peut-on, à ce point, se laisser aller à cette mode ridicule consistant à renier sa propre langue au profit d’un incroyable charabia que même les anglophones trouvent souvent ridicule ?… Il nous semble que l’instruction publique est censée, entre autres, transmettre notre héritage culturel et parachever auprès des élèves la maîtrise de notre langue. Cela vaut particulièrement dans le Jura, fortement attaché à son identité et sa langue française. Perdre des plumes Nous sommes en Suisse, non ? M. Rodolphe Lamy nous écrit d’Ottignies en Belgique : Je lis avec énormément d’intérêt vos Feuilles de route et je vous félicite de la vigilance dont vous faites preuve dans la défense des droits linguistiques des francophones et de la langue française en Suisse. En Belgique, nos sommes confrontés au conflit entre Wallons et Flamands. Ce conflit profite avant tout, avec l’appui des eurocrates anglomaniaques, à l’anglicisation générale. Effectivement, comment ne pas voir qu’à Bruxelles, la montée en puissance de l’anglo-américain en fera, à la longue, un petit Singapour de l’Occident ? Les francophones bruxellois verront-ils en temps utile la progression de ce danger ? Les Flamands feraient bien de s’aviser qu’en dépit des apparences, l’anglo-américain n’est plus l’allié du néerlandais. L’avenir pourrait, en effet, décevoir leurs espérances, car c’est à la fois le français et le néerlandais qui perdraient des plumes dans la métropole bruxelloise… Mme Monique Schafroth, de La Coudre (VD), écrit à COOP – Supercard, 2501 Bienne : Je prends la liberté de vous retourner votre catalogue Des primes Cool pour vous manifester mon agacement de recevoir toujours plus de documents et de publicité rédigés en franglais. Ne pouvez-vous pas admettre que nous sommes en Suisse et que notre pays compte quatre langues nationales? L’anglais, le véritable, n’en fait pas partie, et de nombreux consommateurs ne savent absolument pas traduire ce jargon de prétendus initiés. Au fil des pages, je relève en plus de votre signature Supercard Team, cool, nous boostons, pochette navyboot, lot spécial voyage Tom sailor, source Insotainer, sac Ridge karrimor, trekking panther, valises trolley, un Floating hammock, un drap de plage Summer sensation, des bâtons de randonnée Anti-schock, Network, Kindercity, swiss boat pass, et j’en passe… Sachez que, dorénavant, je refuserai systématiquement d’acheter un produit qui ne sera pas désigné en français, éventuellement en allemand ou en italien, puisque ce sont nos langues… La situation décrite ci-dessus n’est pas sans ressemblance, toutes proportions gardées, avec la Suisse et la région zurichoise. Voici encore un extrait de lettre que M. Lamy a adressée à la SAB, Société de développement et de promotion de l’aéroport de Liège, ainsi qu’au quotidien La Meuse en avril 2005 : Le nouveau terminal de l’aéroport de Liège a été inauguré officiellement en grande pompe le 22 avril. C’est une excellente réalisation économique pour la région de Liège. Toutefois, je ne comprends pas pourquoi la SAB s’obstine à conserver la dénomination anglaise « Liege Airport », au lieu de « Aéroport de Liège ». Cela est d’autant plus inadmissible que la SAB est chargée d’une mission de service public qui tombe sous l’application des lois linguistiques coordonnées en matière administrative. Quand la classe politique wallonne interviendra-t-elle pour exiger la francisation de l’affreux South Brussels Charleroi Airport et le remplacement de Liege Airport par Aéroport de Liège ? Comment faisiez-vous avant ? Mme G. Shapira, de Zurich, s’en prend vertement à la direction générale de LA POSTE SUISSE, Viktoriastrasse 21, 3030 Berne : Je réponds en français à votre circulaire, en espérant que vous comprenez encore cette langue nationale. L’invasion actuelle de l’anglo-américain jusque dans les services fédéraux devient un scandale : c’est une manie grotesque, ridicule, inutile. L’argument selon lequel vous devez être compris dans le pays tout entier ne tient pas, car comment faisiez-vous avant cette mode ? Vous étiez très bien compris par tous. Et votre Yellowcities peut être traduit en français et en italien. De toute façon, vous n’envoyez pas de lettre en allemand à Genève ou à Lausanne… alors les mots anglo-américains peuvent aussi être traduits. On en a assez de ces anglicismes : Global Safety, yellocities ou freedreams. Pourquoi perdre notre identité nationale et la beauté de notre diversité linguistique ? Hermétisme Dans une lettre de lecteur du Journal de la Vallée de Joux, M. P.-A. Bichsel, Le Brassus, s’offusque de ce qu’on qualifie des épreuves sportives en termes barbares et hermétiques, comme Swiss nordic day et Slow up. Il propose logiquement et tout simplement les expressions françaises Journée suisse du ski nordique et Hâte-toi lentement, claires et compréhensibles par tous. Non ? La quantité faramineuse d’anglicismes dans tous les domaines fait dire à M. Bichsel que nous avons affaire à une colonisation linguistique. Elle ne mérite pas ce mépris Mme F. Ducret, Yverdon-les-Bains, s’en prend à SWISSCOM : J’ai bien reçu votre lettre, mais vos souhaits de « Bonne lecture » tombent mal. En effet, je suis incapable de porter une attention quelconque à une lettre truffée d’anglicismes de cantine. Quel massacre ! Autant pour l’anglais que pour le français. La langue française est si riche qu’elle ne mérite pas ce mépris. Pas de première fraîcheur Mme L. Dovat, Renens, fait remarquer à la direction de CHARLES VŒGELE, rue Saint-Laurent 23-27 à Lausanne : Votre magasin est l’un de nos préférés. Mais nous sommes bien attristés de recevoir le prospectus Sale. Nous avons l’impression que les vêtements proposés ne sont pas de première fraîcheur. Et à la direction de Military Mega Store à Orbe : Votre prospectus de vente-liquidation est impressionnant. Mais l’armée suisse est-elle passée sous contrôle des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne ? Cela nous inquiète grandement… Américanomanie Swisscommeries (swuite !) M. R. M. Mason, Genève, à l’adresse de SWISSCOM FIXNET SA et de son « Team Bluewin » : … votre société de service public recourt à tout un fatras de termes anglais qui n’ont pas de sens dans un pays possédant trois langues officielles. Cette américanomanie est aussi détestable qu’est fautif l’emploi du mot « formulaire » pour une seule formule. M. Christian Neuhaus, porte-parole de Swisscom, déclare dans la Tribune de Genève : « Nous utilisons l’anglais uniquement pour les claims, cela donne une touch un peu in. » Voyez un peu les handicapés de l’expression que sont nos grands communicateurs, et leur illettrisme révélé. Le français à la dérive Une autre bonne de Souisse comme Le docteur S. Huissoud, de Fribourg, écrit à HEALTH INFO NET, 1052 Le Mont-sur-Lausanne : Je me permets de vous rendre attentive au fait que votre société est victime de la dérive actuelle du français dans ce pays. Voyez plutôt : Health Info net vous invite à vous abonner à son HIN Covercard Service et tout devient plus simple. Notre HIN Calldesk répondra à toutes vos questions concernant HIN Covercard Service. Je suis intéressé par HIN Secure ADSL. Ce charabia incompréhensible dérange les anglophones eux-mêmes. Pourquoi ne pas revenir à des formulations plus sobres et mieux compréhensibles par tous, comme « le personnel de notre centrale téléphonique d’accueil vous renseignera volontiers au sujet de cette carte à puce et je suis intéressée par cette offre de connexion sécurisée à haut débit » ?… Livres 100 mots à sauver Par Bernard Pivot, chez Albin Michel, 2004, 12 euros. L’auteur s’emploie à sauvegarder des mots rares et précieux en péril. A déguster et à utiliser avant qu’il ne soit trop tard. Pourquoi veulent-ils tuer le français? Par Bernard Lécherbonnier, chez Albin Michel, 16 euros. Quels saboteurs s’appliquent à altérer et à évincer la langue française et comment procèdent-ils ? O.K. Richard Ducret Membre du comité D’où sort cette délicate expression commune (à prononcer hoquet ou au quai)? Alfred GILDER, dans son dictionnaire En vrai français dans le texte, nous apprend que cette abréviation proviendrait : • Soit de zero killed, abrégé en O.K., chiffre par lequel les sergents de la guerre de Sécession aux Etats-Unis signalaient qu’il n’y avait pas eu de morts pendant la journée. Exemple tiré de notre vie quotidienne : A demain ! O.K. (zéro mort) ! M. E. Bähler œuvre à la Head of Residential & Small Business et son confrère M. Th. Gesteiger, lui, œuvre à la Head of Segment Management Residential. Ce sont les têtes pensantes de swiss com mobaïle, Anonymous Company (cette dernière étiquette, c’est pour rire, le reste aussi d’ailleurs !). Ils s’affairent tous deux autour d’un Natel easy update, promettent pour le Special avril des Superoffres et des Superprix aux Fans de Formule I et vous conseillent au sujet de votre combox. Ils possèdent une hotline… (innocente…) ! Adresse utile : Swisscom Mobile SA, Marketing communication (k@mju:nikeisns) 3050 Berne – 0800 55 64 64 Christophe Gallaz, écrivain et journaliste, écrivait dans Le Matin du 25.07.2004 : L’amour porté publiquement en Suisse à la langue anglaise recouvre un déversement de haine signifié par ce pays contre lui-même… Dans ce sens, le pire ennemi subreptice de la Suisse s’appelle, probablement, Swisscom, dont les campagnes publicitaires à l’anglosaxonne sont une insulte permanente à tout ce que les gens ont cristallisé sous forme de langage : leur Histoire, leur mémoire et les comportements entre eux. Plus un pays comme le notre dé-parle ses langues propres au bénéfice d’une langue tierce, plus il s’autodévaste, s’indiffère à lui-même et s’ensauvage. • Soit de Oll Korrect passé à la postérité, bien que faussement orthographié par A. Jackson, président des Etats-Unis, sorte d’illettré (déjà à l’époque). Il écrivait donc phonétiquement All correct dont l’abréviation est A.C. Ainsi en répétant inlassablement O.K. à tout propos, on reproduit deux grossières fautes d’orthographe. Nous, faut-il le rappeler, nous avons plusieurs expressions françaises pour dire la même chose : oui, bon, parfait, entendu, bien, d’accord, vu, ça marche, ça baigne, en ordre (e.o.). Mais on pourrait aussi écrire, à la manière de ce président des Etats-Unis ou des préadolescents dans leurs messages téléphoniques : A.H. !, abréviation de « an hordre ». Et toute la planète conclurait chaque conversation par A.H. ! Ce serait plus court que O.K., il n’y aurait qu’une syllabe au lieu de deux. On pourrait aussi interpeller les « franglotteurs » comme Cavanna : O.K., O.K. Cela vous écorcherait-il la gueule de dire d’accord ? R. Ducret Deux concours La cible du jour I. Qui a dit ? Au XXIe siècle, le pouvoir dominant est l’Amérique (les Etats-Unis), le langage dominant est l’anglais, le modèle économique est le capitalisme anglo-saxon. La publicité d’Orange est lardée de termes anglo-américains et ses produits baptisés à la même sauce : Bonus extra prepay, photo messaging, windows mobile smart-phone, le jogging fatigant, hotspots, mobile office card, etc. Dites à la direction d’« Oraendge » que vous doutez de ses capacités de grand communicateur : Orange Communications SA World Trade Center Av. de Gratta-Paille 2 (bientôt Scratch-Straw ou Scratcha Paill’ !) Case postale 455 1000 Lausanne 30 Grey II. Les enseignes des cafés-restaurants à Yverdon-les-Bains. Il y en a de quatre sortes, comme partout ailleurs en Suisse romande : 1) les charmantes L’Ange Bleu Les Citrons Masqués La Chandelle L’Intemporel Le Trèfle Gourmand L’Isle Le Mandarin … 2) Les repoussantes Hollywood Café Le Relay Café Le Twin’s Café Le Very Café (oui, ça existe !) Le Jet Bar Le McDonald’s Le New York City … 3) Les plutôt banales et traditionnelles, mais qui ont banni le sous-anglais Les Amis Le Château La Couronne L’Ecusson Vaudois La Grenette Le Raisin Le Romand … 4) Les exotiques La Saudade (portugais) El Cubanito (espagnol) Le Don Camillo (italien) Le Ping Sheng (chinois) Le Csarda (hongrois) … Imaginez trois, quatre ou cinq enseignes charmantes, poétiques qui remplaceraient avantageusement les panonceaux en sous-anglais dramatiquement banals et agressifs en terre francophone. Exemples : L’Ambre ou Le Flamboyant, étiquette en accord avec la couleur dominante des tissus ou des meubles du lieu ; Le Flâneur ou La Flâneuse qui accueille les promeneurs… Envoyez votre réponse à l’un ou l’autre des concours, ou au deux, avec vos noms et adresse à Association de Défense du Français Case postale 68 1001 Lausanne Des prix d’une valeur de 40 francs (cotisation annuelle) chacun récompenseront les gagnants – (ex aequo départagés par tirage au sort). Nous enverrons les propositions d’enseignes les plus charmantes aux associations de cafetiers restaurateurs des cantons romands. M. M. Déchamps, vice-président de Défense de la langue française, en France, nous écrit : Y a-t-il du français à bord ? Un récent message d’un sympathisant, garçon de cabine dans une grande compagnie aérienne, confirme les menaces qui pèsent sur l’emploi du français lors des vols partant ou aboutissant en France et dans les pays francophones. Ainsi, il écrit : Il y a un an à peu près, nous (compagnie américaine) avions trois navigants parlant les langues de destination sur chaque vol. Aujourd’hui, nous en sommes à deux et, le 1er juillet, nous passons à un pour éventuellement ne plus en avoir du tout. Sauf sur les vols vers le Japon (les Japonais ne veulent pas voyager sur des vols tout anglais). Il faut donc nous préparer à réagir, lors de nos voyages en avion, si la langue française n’est pas employée dans tous les messages destinés aux voyageurs lorsque le vol part d’une ville francophone ou y arrive. Il appartient à chacun de manifester sa protestation suivant son tempérament. Même les plus timides peuvent faire savoir discrètement à l’hôtesse qu’ils s’étonnent de l’absence de traduction en français. Les plus audacieux pourront faire savoir haut et fort leur mécontentement. Nous pouvons tous écrire à la compagnie coupable de cette discrimination linguistique. Serons-nous au moins aussi combatifs que les Japonais ? Au secours de la langue allemande M. Gérald Magni, du Lieu, fait remarquer à M. N. Walti, rédacteur du bulletin de l’Association suisse des officiers de renseignements, que ses textes sont truffés d’expressions anglo-saxonnes, comme lessons, learned, facts, handling, image, refresher, eventfeedback, etc. M. Magni regrette qu’on défigure la langue allemande et précise qu’elle possède une douzaine de synonymes qui peuvent avantageusement effacer les six anglicismes cidessus. Il conclut que nous sommes tous concernés par le soin approprié que l’on doit à la langue et à la culture allemandes. « Auf eine zweckmässige Pflege der deutschen Sprache und nicht zuletzt der deutschen Kultur sind wir alle angesprochen ». Dans le genre « Grand Communicateur », voici un morceau d’anthologie de Microsoft S.à r.l., sous la signature de Peter Α. Langisch (notez cette manie de singer les Etatsuniens en faisant suivre son prénom principal de l’initiale du second prénom !). Nous vous livrons le texte en l’état, sans rien avoir retouché, ni retranché : « Bonjour […] » On vous remercie de votre message. Notre ligne du service clientèle est sert par des opérateurs professionnels pour des questions des licences, des produits et des questions générales à propos de Microsoft. En plus, la coordination du support standard et professionel sera initié par nos collaborateurs. Nos apératuers sont à votre service dans trois langues. Veuillez nous transferer le nom de l’agent vous avez contacté, ensuite nous pouvons révoir pourquoi son service n’était pas à votre satisfaction. » Microsoft provide des licences spéciales pour des institutions éducationnaires en tarif spéciale. La vente des licences éducationnaires est coordonné par un distributeur spécialisé. Pour les contrats et les tarifs veuillez révoir le lien suivante : http://… » Dans l’impressum de cette page vopus trouverez les coordonnées du distributeur centrale qui vous aidera d’avoir contact avec un révendeur dans la Romandie pour des licences éducationnaires. »En cas des questions supplémentaire n’hésitez pas de nous contacter sur le numéro 0848… Microsoft – Richtistrasse 3 – 8304 Wallisellen. » – Non, non merci, nous n’aurons pas de questions supplémentaires ! Fiches des Journalistes francophones Le Club de la grammaire Voici ci-dessous deux copies des fiches citées ci-contre qui sont rédigées et distribuées par la section suisse de l’Union de la presse francophone (UPF), avenue du Temple 20, 1012 Lausanne, www.francophonie.ch. Elles sont distribuées également par Courriel. Abonnement (et cotisation) : Fr. 40.– ; attention : bien qu’elles portent légitimement la dénomination «Défense du français », les fiches de l’UPF ne sont pas gérées par notre association. Présidé par M. Pascal Ph. JUNOD, avocat à Genève, ce club (case postale 3763, 1211 Genève 3) édite deux ou trois cahiers par année composés d’éditoriaux, de coupures de journaux traitant des langues et, en dernière page, d’une photocopie des fiches jaune Défense du français. Galimatias N’est-ce pas agresser violemment une langue que de s’en prendre à son essence même, sa phonétique ? Par exemple mobaïle pour mobile, que tout le monde a entendu moult fois au cinéma, à la Télévision suisse romande (sic), oraendge pour orange et iounik pour Unique (l’aéroport de Zurich), sans parler de la fatuité et de l’arrogance de ce petit Suisse du tarmac. Assemblée générale, comptes et cotisations L’A.G. statutaire de notre association a lieu en mars. Les comptes portent sur l’année civile, soit du 1er janvier au 31 décembre. Nous vous prions donc de payer votre cotisation chaque année en février ou en mars. Merci de tout cœur ! Notez dans un coin de votre mémoire ou de votre agenda la date du versement de votre cotisation pour l’année en cours. Pour mémoire : Individuelle : Fr. 40.– ; Couple : Fr. 60.– ; Etudiant (e) Fr. 20.– ; Collectivité : Fr. 100.–. Supplément de soutien bienvenu (le rabais AVS est déjà pris en considération dans le tarif) ! N’oubliez pas de nous signaler votre changement d’adresse, merci. exiger un bon niveau de langue dans les préavis et les rapports ; • éviter l’anglicisation du français. • Une fleur A Shell, qui en général ne lésine pas sur les moyens pour évincer la langue française, mais qui, par de grands panneaux lumineux, nous a souhaité de bonnes fêtes de fin d’année en français, allemand et italien (pas d’anglais, ni quelque chose d’approchant). A Claude Pillet, professeur de français au Collège du Sud à Bulle et à ses étudiants pour avoir mis sur pied une exposition très intéressante sur les thèmes de la « Diversité culturelle » et la « Francophonie ». Excellent travail pédagogique et informatif. Claude Pillet. A Pierre Santschi, membre de notre association et conseiller communal de Lausanne, pour avoir rendu attentifs ses collègues du Conseil et de la Municipalité à la nécessité de: On en vient à féliciter une entreprise qui s’exprime en nos langues dans notre pays. On vit une époque formidable ! Du bon usage du français sur la Toile Découvrez les trésors des vocabulaires des principales régions francophones du monde. L’immense dictionnaire virtuel s’appelle «Base de données lexicographiques panfrancophones (BDLP), sur le site: www.tlfq.ulaval.ca/bdlp. Pour soigner notre orthographe, notre syntaxe et notre vocabulaire, nous pouvons disposer de l’aide de professeurs de français et d’agrégés sur le site: www.sdv.fr/orthonet. Ils donnent gratuitement la réponse idoine à nos questions. Très utile pour les accords grammaticaux, par exemple. Indépendamment des dictionnaires ad hoc, nous pouvons consulter pour la traduction des termes anglais, américains ou franglais, le site de la chancellerie fédérale : www.admin.ch A la demande de nombreux membres Modèles de lettres à adresser aux entreprises Swisscom Mobile SA Shop Management Schwarztorstrasse 61 3050 Berne Monsieur le Directeur, Votre publicité est un scandale permanent, une gifle aux francophones, un mépris complet de leur culture. Elle nous agresse jusqu’au tréfonds de nous-mêmes, puisqu’elle va jusqu’à modifier la prononciation de mots à la graphie et au sens français: mobaïle pour mobile. De quel droit cassez-vous notre phonétique? Et que signifient ces pages truffées d’anglo-américanismes comme air-time, help point, ticketoffice, basic plus, mobile, comfort, go far come close, vodaphone live, hits, online shop, music in the air, easy natelnews, value card, chat et mail. Il devrait exister une loi qui protège notre patrimoine linguistique et interdise ce genre de charabia. Vous voulez faire du djeunisme, mais vous mettez surtout en lumière l’incompétence de vos publicitaires et de vos mercaticiens qui n’ont aucune imagination. En souhaitant que, à l’avenir, votre entreprise n’ait plus honte de pratiquer nos langues nationales, nous vous prions… Copie à M. M. Leuenberger, responsable du Département des transports et communications, Palais fédéral, 3003 Berne. Orange Communications SA World Trade Center Av. de Gratta-Paille 2 Case postale 455 1000 Lausanne 30 Grey Monsieur le Directeur, Je viens de prendre connaissance de votre publication insérée dans Le Matin de ce jour. Libre à vous de faire la publicité que vous voulez. Mais je considère que tous les termes anglo-américains dont sont farcies vos séries de marques et vos textes sont un affront au public francophone. Je désirerais savoir pourquoi vous méprisez à ce point la langue française et les Romands? Sunrise Hagenholzstrasse 20-22 Case postale 8322 8050 Zurich Monsieur le Customer care team, Je viens de recevoir une facture incompréhensible et anonyme. Elle ne comporte aucun nom et aucune signature. De plus, je ne comprends pas ces expressions bizarres: customer, care team, call center, sunrise in box, sunrise is a branche of TDC Switzerland AG… Pourriez-vous nous adresser dorénavant des factures complètement en français? Ce serait une marque de respect à l’égard des clients… Helsana Walking day Case postale 8081 Zurich Mesdames et Messieurs, Je tiens à vous dire mon profond agacement au sujet de vos campagnes publicitaires anglicisantes. Je n’ai rien contre le fait que vous essayiez de convaincre vos assurés de bouger, marcher et courir. Mais, de grâce, cessez d’utiliser le charabia incompréhensible, déplorable et inutile des anglicismes du genre nordic walking, walking day, swiss walking event, running, swiss running walking trails, email, etc. Autant de camouflets à la langue française. Nous aimons notre langue et n’acceptons pas que vous la disqualifiez et la méprisiez. En espérant que dorénavant vous honorerez aussi bien l’allemand que le français et l’italien, je vous prie… Copie à Ryffel running Kurse GmbH, Tannackerstrasse 7, 3073 Gümligen Pfister Meubles SA Case postale 5034 Suhr Je viens de recevoir votre magazine que je vous prie d’ailleurs de ne plus m’envoyer. En effet, je ne supporte plus les anglicismes que vous utilisez systématiquement au détriment de la langue française: Wellness at home, Pfister à la card, le truc inside. On trouve six fois l’expression à la card sur huit lignes. Quelle imagination et quel style! Wellness n’est même pas un mot anglais. Comment pouvez-vous sans honte écarter le français et massacrer l’anglais? Evian Volvic Suisse SA Case postale 470 1701 Fribourg … SMS, SURF & WIN, I smart roadster, das pure Roadster Feeling, 3 smart week-ends, 5 Evian Catwoman-Kits, das Kinohit.» Mais qu’est-ce donc ce baragouin? Voilà une eau minérale originaire de France, vendue en Suisse, qui se présente sous l’étiquette d’un sous-anglais grotesque. Pourquoi ce mépris à l’égard des clients francophones et germanophones? Humour a. Le langage épicène Droit de l’homme, droit de la femme, droit humain ou droit de l’humain, on a toujours le droit de rire. Morceaux choisis par notre correspondante Nicole Ulrich, merci, dans La Gazette No 170, du 16 novembre 2005, éditée par l’Etat de Vaud, sur la manière de rédiger au sein de l’administration. Davantage : www.egalite.vd.ch Faut-il le préciser : votre Association n’est pas opposée à la lutte pour l’équité qui n’est pas encore acquise, mais qu’on nous préserve des abus dont souffre déjà la langue allemande. b. Les dénominations passent de —EUR en —EUSE lorsque la racine remonte à un verbe. On peut alors en tirer des participes présents en remplaçant —EUR par —ANT (chanteur, chantant (chantiste demeure réservé à Sarclo). Cette règle s’applique également lorsqu’il s’agit d’une transposition d’un terme d’origine anglaise ; assesseur passe à assesseuse ; chauffeur passe à chauffeuse ; entraîneur passe à entraîneuse (champagne doit passer à shampooineuse ?) ; footballeur passe à footballeuse (qui tire…); rapporteur passe à rapporteuse; sapeur passe à sapeuse. c. Les dénominations passent de —EUR en —EURE lorsque la racine remonte à un substantif se termi- JPC Shop SA Case postale 583 1630 Bulle Messieurs, Notre Association Défense du français a tenu son assemblée générale le 12 mars 2005 dans vos locaux. Nous avons beaucoup apprécié… Cependant, quel ne fut pas notre étonnement de constater que les petites serviettes de table s’intitulent daily swiss minute bakery, que les gobelets en carton portent des inscriptions comme daily coffee, the easy way to get pleasure et qu’il existe une bonus card pour des cafés italiens. […] Vous faites votre chiffre d’affaires en Suisse romande, alors pourquoi n’utilisez-vous pas la langue française? Toujours les mêmes arguments Les réponses (quand il y en a!) invoquent la mode, l’uniformisation nécessaire dans un pays quadrilingue, le fait que tout le monde comprenne l’anglais! A quoi il faut répliquer: Aucun argument de mode, commercial ou financier, rien, absolument rien ne justifie l’éviction ou l’altération de nos langues par un sous-anglais de pacotille. L’anglais n’est pas du tout la langue la plus fréquemment parlée et comprise dans toutes les régions de Suisse. Il s’agit là d’un préjugé qui ne résiste pas à l’analyse. Aujourd’hui, dans notre pays, il y a davantage de personnes de langue maternelle albanaise (1,3%) que de langue maternelle anglaise (1%). Certes, les personnes qui comprennent un peu l’anglais, ou le baragouinent, sont nombreuses, mais l’utilisation de l’anglais est affaire privée ou de pratique professionnelle. Par simple courtoisie il est impératif de s’adresser au grand public dans nos langues nationales. Quand on fait son chiffre d’affaires en Suisse romande, on s’adresse au public en français, nom d’une pipe. R. Ducret nant en —EUR et exprimant étymologiquement une comparaison, ou lorsqu’il n’existe pas de racine directement sous la forme d’un substantif, ou encore lorsque la racine remonte à un substantif se terminant par —SSION, ou que l’usage a imposé le terme : ingénieur passe à ingénieure ; procureur passe à procureure ; professeur passe à professeure; proviseur passe à proviseure. g. Les substantifs sont remplacés directement par leur équivalent féminin ou masculin lorsqu’ils désignent explicitement la personne d’un sexe donné : hommegrenouille devient femme-grenouille; prud’homme devient prud’femme. i. Les titres, grades ou fonctions électives suivent en général les règles énoncées plus haut ; dans certains cas, cette féminisation peut obéir à d’autres règles instaurées par l’usage ou par des prescriptions légales : agrégé devient agrégée ; confrère devient consœur député devient députée ; maire devient mairesse ; préfet devient préfète. j. Les termes étrangers suivent les règles de féminisation de la langue d’origine pour autant que ces termes n’aient pas été francisés : barman devient barmaid ; piccolo devient piccola. (Et là, je me pose la question si, à l’Etat de Vaud, ils ou elles n’ont pas un peu trop piccolé :-o NU).