Logistique. De l`air au-dessus des quais
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Logistique. De l`air au-dessus des quais
en entreprise en entreprise Fiche d’identité n Nom : Décathlon, plate- forme logistique régionale Sud-Est. n Date de création : 1987 à Vitrolles. La logistique Sud-Est est transférée à Bouc-Bel-Air en 2001. n Activité : approvisionnement de 32 magasins sur la région Paca, le Gard, la Corse et l’île de La Réunion. n Effectif : de 150 à 220 personnes suivant la saison. LOGISTIQUE De l’air au-dessus des quais La plate-forme logistique Sud-Est de Décathlon, à Bouc-Bel-Air, dans les Bouches-du-Rhône, a fait office de site pilote pour la mise en place de ventilateurs au-dessus des quais de chargement/déchargement des marchandises. Objectif : redonner un peu d’air aux magasiniers, pour améliorer le confort de travail. L’essentiel n CONTEXTE : l’activité des magasiniers des quais de chargement/ déchargement est marquée par des contraintes physiques fortes dans un environnement où les variations de températures sont importantes d’hiver en été. Des conditions plus sûres © Claude Almodovar pour l’INRS n LA MISE EN PLACE de ventilateurs géants au-dessus des quais, afin d’améliorer la circulation de l’air, a considérablement réduit la sensation d’inconfort qui était exprimée par les opérateurs, particulièrement en été. Ceux-ci ne sont plus tentés de laisser les portes ouvertes, s’exposant à un risque de chute. A n LES RÉFLEXIONS sur l’organisation du travail tiennent compte de l’activité des magasiniers de la plate-forme, mais également des attentes des magasins. le chiffre 34 millions C’est le nombre d’articles expédiés vers les magasins chaque année. travail & sécurité – n° 738 – avril 2013 chauffer efficacement en hiver. C’est alors que le service conception des bâtiments du groupe propose l’installation de grands ventilateurs permettant à la fois d’assurer un brassage de l’air en été et la déstratification de l’air chauffé en hiver. Le premier est mis en place à Bouc-Bel-Air en septembre 2011, au-dessus d’un quai. Le résultat, lors de la période hivernale, n’est pas concluant sur ce type de bâtiment : le ventilateur peine à rabattre l’air chaud soufflé au plafond vers la zone de travail. En revanche, dès les premières chaleurs, le personnel est unanime quant à la réduction de la sensation d’inconfort. L’entreprise décide donc d’en installer cinq. De quoi couvrir la zone de réception des marchandises. Grégory Brasseur u niveau des quais, la température pouvait atteindre 30 degrés, voire plus. » Un à un, Arnaud Bru, responsable secteur, soulève les colis réceptionnés qu’il met en place sur un convoyeur. Un travail physique fréquent sur la plate-forme logistique Sud-Est du groupe Décathlon, à BoucBel-Air, dans les Bouches-duRhône. Le site, d’une superficie totale d’environ 26 000 m2, permet l’approvisionnement jour nalier de 32 magasins. Sa particularité : au-dessus de la zone de chargement/décharge- ment, plusieurs ventilateurs de plus de 7 mètres de diamètre ont été installés, générant des mouvements d’air au niveau des postes de travail. « La réflexion sur l’élévation des températures dans les entrepôts et les moyens à déployer pour prévenir les coups de chaleur chez les salariés animait depuis longtemps les réunions du CHSCT », assure Grégory Richarte, le directeur du site. Les hauteurs et volumes étant importants, Décathlon souhaitait trouver un moyen de rafraîchir convenablement les locaux en été, mais également de « L’été, il n’était pas rare que, pour faire entrer l’air, les équipes des quais travaillent portes ouvertes, s’exposant à un risque de chute et à l’intrusion de personnes extérieures, se souvient le directeur. Aujourd’hui, nous avons résolu ce problème. » Pour Frédéric Jérald, contrôleur de sécurité à la Carsat Sud-Est, l’un des atouts du dispositif est d’ailleurs de contribuer à « réduire la charge mentale du chef de quai, qui n’a plus à faire la police pour s’assurer que les portes restent fermées ». En consommation, l’installation est moins gourmande qu’une climatisation et « compatible avec notre stratégie de développement durable », reprend Grégory Richarte. Chaque ventilateur doit être installé au-dessus d’une surface libre (non rackée), afin de garantir une circulation d’air optimale. D’après les calculs réalisés sur site, cinq ventilateurs suffisent pour aérer efficacement une surface de 6 000 m2 de quais. « On travaille dans de bien meilleures conditions, assure Arnaud Bru. Il faut bien voir que nous avons de 3 000 à 5 000 colis à réceptionner par jour. » Même s’il est jeune et d’allure sportive, le responsable © Claude Almodovar pour l’INRS 38 39 secteur estime que personne n’est « à l’abri » du mal de dos. Décathlon en a conscience et a lancé une réflexion sur la mise en place d’aides à la manutention pour améliorer les conditions de travail à la réception des marchandises. La direction ne s’en est en effet pas tenue à une simple réflexion sur les ambiances thermiques. À la haute saison, plus de 200 personnes travaillent sur la plateforme, la plupart à la préparation de commandes. En novembre 2012, l’entreprise s’est dotée d’un premier trieur automatique. Autour de cette immense machine, une vingtaine de personnes gravitent. Aux postes d’injection, des opérateurs prélèvent les éléments dans les bacs d’articles « triables », préalablement placés sur une table élévatrice à incli n Un investissement pour l’avenir Devant l’accueil favorable réservé aux ventilateurs par les équipes de la plate-forme de Bouc-Bel-Air, une démultiplication est prévue sur l’ensemble des sites logistiques de Décathlon du Sud de la France. Les nouvelles plates-formes sont constituées en cellules, avec les quais sur une extrémité et des zones de stockage en arrière. C’est donc l’ensemble des espaces dédiés aux quais qui sera équipé. Les ventilateurs étant transférables, le matériel peut être réutilisé en cas de déménagement sur un autre site logistique. Aux postes d’injection, des opératrices prélèvent les éléments dans les bacs d’articles « triables », préalablement placés sur une table élévatrice à inclinaison variable. naison variable. « Chaque pièce est déposée sur un plateau, puis la machine fait son œuvre », indique l’un d’entre eux. Automatiquement, les articles sont acheminés vers des bacs plus petits, destinés chacun à un rayon spécifique dans un magasin donné. « Nous faisons sur la plate-forme un travail qui devait auparavant avoir lieu en magasin, dans un espace plus restreint, précise le directeur. À la création de cette activité, les magasiniers ont été formés à l’utilisation de la machine. Ainsi, ils ont gagné en polyvalence. » Deux ventilateurs sont prévus pour cette nouvelle cellule, sur laquelle un tiers de la préparation de commandes est traité. Pour le reste, les magasiniers opèrent par prélèvement direct ou picking : ils se déplacent d’un emplacement de stockage à l’autre pour constituer les Cinq ventilateurs suffisent pour aérer une surface de 6 000 m2 de quais. palettes de commandes. Dans l’entrepôt, plus de 45 000 colis sont ainsi stockés. Une réflexion est d’ailleurs en cours sur une prédécoupe des cartons, afin de supprimer l’utilisation du cutter et les risques d’accident induits. « Sur tous les aménagements visant à améliorer les conditions de travail et réduire les risques, l’entreprise s’est inscrite dans une réflexion globale, prenant aussi bien en considération l’activité de l’entrepôt que celle des magasins, souligne Frédéric Jérald. En effet, la plate-forme est parfois en mesure de réagir sur une problématique soulevée en magasin. C’est ce qui a motivé par exemple la mise en place du trieur automatique. Au sujet de la prédécoupe des cartons, il s’agit d’impliquer la direction packaging pour aboutir à une solution qui doit toucher l’ensemble des fournisseurs. » n travail & sécurité – n° 738 – avril 2013