Dimanche 21 Aout
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Dimanche 21 Aout
L’itinéraire : Savoie, Haute-Savoie et Suisse ~600 km, ~11000 m de dénivelé, vélo+sacoches+camping-car 2 Dimanche 21 août Viviers du lac – Menthon-Saint-Bernard Col de la Cluse, col de Plainpalais, col Leschaux. que le brouillard s’épaissit. On se croirait dans le Tourmalet. Notre séjour débute au pied de l’hôtel Chambaix à Viviers-du-Lac. Six cyclos enragés forment notre groupe, dont cinq portent les nouveaux cuissards aux couleurs de l’ASCEA Saclay. L’ambiance du Revard On y va ? On n’y va pas ? Dernière chance Finalement, au terme de 20 km d’ascension, nous arrivons au Revard, que nous ratons presque dans la purée de pois. Il ne fait vraiment pas chaud, et nous sommes bien contents de rentrer dans un sympathique resto, où une flambée brûle dans la cheminée. C’est alors l’étendage digne de cyclochards : des gants, des maillots, des vestes... Même enragés, les six s’inquiètent du temps. Nous avons un superbe temps gris à la parisienne avec les nuages très bas. Mais notre décision est prise, nous partirons, et affronterons les éléments. Le départ de 9h se fait à 10h. Et hop, l’échauffement a lieu dans la très charmante montée vers Mairy, que Claire connaît déjà. Le Mont Revard Viviers-du-Lac L’ascension (sans nuages) au col du Revard Le col de la Cluse passe inaperçu sous la pluie rageante. La route est bonne, la montée dure, le brouillard monte et les chauffards klaxonnent les cyclos rangés (mal rangés ?) sur le côté droit de la route. On ne peut pas tout avoir… Deux cyclos nous croisent en sens inverse, le sourire crispé à cause de la température ambiante. La montée s’éternise, des petits groupes se forment à mesure Le Revard, version face (à table) Nous nous attablons pour un repas pantagruélique. L’aubergiste est très bavard, nous raconte toutes les histoires de la station de ski, et on rigole bien. En tout cas ça remonte bien le moral. Deux heures plus tard, il faut y aller. Nous nous recouvrons de 3 nos vêtements à peine secs et commençons la descente. de pur bonheur. Nous apercevons le lac d’Annecy entre les arbres et c’est magnifique. Le seul moment de la journée où l’on peut prendre une photo du paysage. La descente royale se termine à Sévrier. Là, une rencontre incroyable se produit : la piste cyclable longe le lac. Olivier et ses 100 cols derrière lui Ce n’est pas aussi pire que nous le craignions. Il fait 9 degrés et ça caille pas mal. A la Féclaz, nous retrouvons les parents d’Olivier en camping-car. C’est ce moment que Claire choisit pour crever. Le changement de chambre est assez efficace, avec les autres cyclos qui aident pas mal, et elle peut même se laver les mains (dans le campingcar). Nous continuons à descendre vers le col de Plainpalais (73 m de dénivelé). Nous sommes finalement sortis du brouillard, mais il pleut encore beaucoup. Après le col, la descente continue vers Lescheraines. Nous retrouvons finalement les sensations de la montée pour le col de Leschaux. L’ascension est bien plaisante, pas raide, et pour une fois on voit le paysage. Le sommet est bien venteux. Nous ne nous attarderons pas et commençons la descente vers le lac d’Annecy. Sur un certain pont d’Annecy Deuxième surprise : l’eau limpide du lac. C’est hallucinant, on peut voir le fond, mais la baignade et le plongeon sont interdits. Pourquoi donc ? Merci à Monsieur Fioul ou Mesdames les puces d’eau ? L’arrivée à Annecy s’effectue sur cette piste toute plate au ras de l’eau. Le temps pour nous de visiter Annecy piéton et la cathédrale. Gwenaëlle et Claire y déposent un cierge pour le soleil de demain et Loïc aussi, mais il ne nous donnera pas sa raison. Mystère... Cyclotourisme à Annecy Retour sur nos montures, mince! Personne ne les a volées. La piste cyclable après Annecy passe au travers des propriétés avec bateau garé au parking du jardin. On serpente, on monte (encore ! dit Claude), on descend mais sans abuser, et arrivons finalement a Menthon, notre hôtel. On sent déjà la douche chaude. Vision du lac d’Annecy entre 2 nuages C’est le pied, il y a assez de vent pour assurer une descente confortable sans trop freiner. C’est 12 km 4 Débriefing du compteur : 81.88 km ; 5h23 ; 15.51 km/h moyenne. E Lundi 22 août Menthon-Saint-Bernard – Albertville Col de la Forclaz, col de Tamié, col de Ramaz. Dès le petit déjeuner, le moral de la troupe est mis à rude épreuve. Serait-ce à cause de l’absence de croissants ? D’une mauvaise nuit ? Du réveil de l’Angélus ? Eh non, c’est la pluie la coupable ! La vue du côté ’four‘ est meilleure, d’après Marco. Le petit déj fait l’unanimité. Loïc cependant délaisse son croissant : « A petite journée, petit déjeuner ! ». Sa blessure de guerre 1 suinte toujours sous son magnifique cuissard CEA. Bon appétit ! Un petit arrêt à la pharmacie, et hop, on part, sous la pluie évidemment. Le moral est bon, la montée du col de la Forclaz se profile. La montée est sensationnelle. Une dernière vue sur le lac d’Annecy Quelle triste mine ils ont tous, en haut du col, bien abrités sous un toit, en face du local à poubelles. Olivier revient d’une séance tampon du rare magasin ouvert. D’après lui, la propriétaire déteste bien les cyclos. Pourquoi s’étonner ? Un cyclo vient s’égoutter dans son magasin bien rangé, quelques gouttes de pluie se détachent de ses vêtements pour venir se poser délicatement sur ses cartes postales et en plus, il demande des coups de tampon ! La descente du col est vraiment pas mal. On peut lire encore les inscriptions dédiées au Tour de France, des maillots à pois, des Virenque(s), des grosses pierres en travers, et même une portion à 13% ! Claude à la montée de la Forclaz A un moment, nous apercevons la vue sur le lac, et ce n’est pas un mirage ! La montée est sinueuse à souhaits, bien humide, et pour notre bonheur, peu fréquentée par les voitures. Claire explose et s’octroie les points du meilleur grimpeur. En route vers Conflans 1 Obtenue à la suite d’une chute lors d’une cyclosportive le samedi. 5 A Vesonne, en bas du col, on fait le point. Quelques uns ont faim, d’autres (Marco) préfèrent manger juste avant les deux autres cols. Finalement, on trouve une sympathique pizzeria à Faverges. L’étendation extensive a lieu. Des maillots, des vestes trempées accueillent les nouveaux clients du restaurant. La salle est bien chaude et ça fait bien chaud au cœur. Tout le monde commande des pâtes. Les lasagnes de Gwen ressembleraient à la blessure de guerre de Loïc... Qu’à cela ne tienne, on ne se fait pas prier pour vider nos auges. Le pire moment de la journée arrive pour Claire et Gwen : revêtir les maillots trempés. Nous cédons nos places au resto à deux autres cyclos, eux aussi bien trempés. Et c’est reparti. Tout de suite, ça monte, ce qui a le mérite de nous réchauffer. Le col de Tamié est annoncé à 7 km, et Gwen et Claire se lâchent dans la montée. C’est vraiment super, pas trop raide, la pluie est un peu moins forte (mais toujours là), mais surtout, on voit dans quoi on monte ! Nous longeons une rivière bien boueuse et qui a un gros débit. Elles font une pause à l’abbaye et allons voir l’église, silencieuse et paisible. En repartant, elles croisent Olivier et Loïc qui vont aussi essayer de mettre un cierge (celui d’hier n’a pas suffi). Elles torchent le col à bonne vitesse et croisent alors Claude et Marc qui descendent le prochain col ! Il semble y avoir une petite confusion au niveau de la feuille de route, mais après vérification, il faut remonter. Olivier et Loïc nous rejoignent, nous passons rapidement voir le fort de Tamié, mais sans visiter car le panorama est fermé, puis gravissons le col de la Ramaz, c’est à dire le col de Tamié. La confusion continue... Il nous reste seulement à descendre sur Albertville, et les freins crissent. Arrivée en bas, Claire découvre une nouvelle crevaison, qui sera réparée sous un abribus. C’est vraiment un boulet. Albertville n’est plus qu’à quelques kilomètres, dont une partie sur une piste cyclable au bord de la route, avec un gros trou, une barrière, des ralentisseurs... Un petit coup d’œil à l’hôtel et nous filons vers Conflans pour le pointage. Un joli mur nous attend (au moins 15%), facilement gravi, et nous faisons un peu de tourisme à Conflans. Les enseignes de Conflans et ses touristes A défaut de trouver un office du tourisme, nous pointons au magasin de souvenirs. Nous redescendons à pied vers Albertville car les freins ont bien souffert et bien sûr il pleut toujours. Un petit tour en ville pour demander où sont les vélocistes, et nous pouvons finalement prendre nos chambres à l’hôtel. Les vélos sont au sec au garage pour la première fois de la journée. La douche est fort bonne, les fringues sèchent (dans des arrangements baroques pour certains), et nous espérons que nous connaîtrons enfin quelques kilomètres au sec demain. Débriefing du compteur : 57 km, 4h12, 14.23 km/h moyenne. Psychothérapie de groupe : Claire a aimé : passer la Forclaz en tête, avoir la pêche dans les cols, Conflans Pas aimé : les descentes, crever Gwen a aimé : les montées, voir un peu plus le paysage, les enseignes à Conflans, les descentes avec les freins lâches, les réflexions désobligeantes de Claude, Claire qui répare son pneu sans y toucher (serait-ce le mal aigu des montagnes ?). Une femme d’action 6 Pas aimé : la pluie qui fait mal aux yeux, remettre le maillot mouillé après le déjeuner, avoir froid après manger et dans la dernière descente. Olivier a aimé : la bière du soir, rouler sous la pluie, éviter le gros caillou dans la descente de la Forclaz. Pas aimé : la meuf à la Forclaz qui lui a pourri la tête Marc a aimé : les cols, la crevaison de Claire, l’accueil à Conflans du marchand de cartes postales Pas aimé : l’accueil au musée de Conflans Claude a aimé : la pluie Pas aimé : rien Loïc a aimé : l’arrivée à la pizzeria, endroit chauffé et sans pluie. . Après 2 jours de pluie, des idées naissent pour l’étendage Pas aimé : la descente de la Forclaz E Mardi 23 août Albertville - Servoz Col des Saisies. faut noter que, alors que les filles savent Première surprise de la journée : au réveil, il ne exactement ce qu’il leur faut, les hommes pleut pas ! Il y a même du soleil !! Après le petit prennent des heures à choisir leurs patins. déj direction la cité olympique pour l’opération Maintenant que les descentes sont sécurisées, il est ‘patins de freins’. temps de penser à l’ascension du col des Saisies. Le panneau indique 30 km, et c’est parti ! Claire explose dès le début, et les km s’égrènent lentement. La pente n’est pas trop forte, il y a de bons bouts plats pour récupérer, et surtout, quel plaisir de rouler sous le soleil, et sans la pluie ! Détresse des vélos, ils souffrent ! A peu près tout le monde s’en achète ; Loïc et Claire procèdent tout de suite au changement. Il 7 Marc en plein effort A 12 km des Saisies, alors que Claire et Olivier sont en tête, Gwen explose à son tour et les rejoint facilement. Elle et Olivier filent vers le sommet, alors qu’un dépôt de nourriture est organisé en urgence pour secourir Claire : une barre de céréales, jetée sur la route par Gwen. Après quelques lacets, nous voyons finalement le village des Saisies. Il faut le traverser pour arriver au col. Olivier et Gwen sont les premiers, Claire ensuite, et nous ne voyons pas Loïc, qui apparaît plus tard en compagnie de Claude et Marc, après avoir traversé un tunnel spatio-temporel. Le col luimême est couvert d’attractions pour gamins, bien laides. Un p’tit coup de pompe ? Après les alpages, retour à la dure civilisation et la N212 à Praz-sur-Arly. Bruit, odeurs, grosses peurs de camions sont de retour. Marco, bien en jambes, disparaît au milieu de cette nationale, ou alors est peut-être avalé par cette dernière ! Le reste du groupe suit l’itinéraire prévu et longe par une petite route la nationale de l’autre côté de la rivière. La route est peinarde, mais en contrepartie, nous avons droit à de petites côtelettes. On arrive jusqu’à Megève, un vrai labyrinthe : ses sens interdits, ses montées qui sapent le moral, ses voies réservées aux traîneaux... Mais où sommesnous ? Dans le pays réservé à la haute clientèle friande des boutiques de luxe, et pays non amical avec les cyclos, au vu des nombreux trous sur la route. Bâtisses typiques Après avoir un peu galéré pour trouver du pain, nous faisons péter le déjeuner : tomates, reblo, tome, saucisson et fruits. Quel bonheur de savourer ces produits régionaux en compagnie du soleil, malgré une vue bien laide sur les remontepentes. Le déjeuner ne s’éternise pas, nous filons au café du coin pour nous réchauffer l’estomac. Un petit vent souffle toujours et les courageux cyclos enfilent tous les vêtements qu’ils peuvent. Après la dure montée, la superbe descente nous tend les bras. La pente est bien raide, quelques trous et ornières sont à éviter pour ne pas aller brouter l’herbe avec les vaches du coin. Cette descente nous laisse la surprise de petites montées, histoire de ne pas se refroidir. Gwen, qui anime un rond-point Le temps pour nous de retrouver notre fuyard Marc qui commençait à s’inquiéter. La petite route jusqu’à Combloux est bien peinarde et bien loin de la nationale. Là, c’est la fringale collective, on ne se fait pas prier sur les gâteries de la boulangerie. La descente dans la vallée est bien agréable. Ca serpente, mais surtout ça descend. Il ne reste plus que la montée à Servoz. Là, Claire se lâche et explose. La route est en faux-plat montant régulier. 8 Tour à tour, nous passons virages secs, villages, forêts. L’arrivée à Servoz se fait par des petites montagnes russes qui font notre bonheur. La recherche de l’hôtel est un casse-tête. Un passant nous indique les chalets tout en haut. Eh oui, au lieu-dit « Le Mont », ça monte! Ca devient dur pour le moral de remonter une autre côte de 5 km. Mais l’arrivée en vaut le coup. Enfin le MontBlanc se dévoile. Pas aimé : traverser Megève, l’arrivée aux Saisies Claire a aimé : toutes les côtes surtout l’avantdernière, les descentes avec les freins qui ne couinent pas, le reblo à midi, la barre de céréales posée délicatement sur la route par Gwen. Pas aimé : les gens qui n’éteignent pas leur moteur quand ils vont à la boulangerie, la circulation, les voitures, se faire doubler par Gwen. Claude a aimé : le parcours, le saucisson Pas aimé : la moitié de la montée difficile Loïc a aimé : la fin de la pluie, avoir moins mal, l’emmental au petit déj, le pique-nique, la montée finale, passer par la côte de Demoncy, avoir des freins neufs. Pas aimé : ne pas avoir de remise pour licencié au magasin de cycles Olivier a aimé : trouver à manger, la boulangerie, les ascensions, surtout les Saisies Enfin, sa majesté le Mont Blanc Débriefing du compteur : 90.84 km, 5h56, 15.56 km/h moyenne Pas aimé : rien Marc a aimé : le geste d’Olivier pour rapporter du pain à midi, le pique-nique, toute la journée Gwen a aimé : La fin des Saisies, le soleil du matin, voir les cimes, le gars qui lui demande si c’est pas trop dur dans les Saisies, doubler Claire, Marc qui enlève ses porte-jarretelles, toutes les côtes surtout la dernière, les bosses, les descentes. Pas aimé : que les filles le doublent dans les cols. E Mercredi 24 août Servoz – Saint-Gingolph Coldes Montets, col de la Forclaz. Au réveil, la journée commence bien : pas de bruits suspects (pluie par exemple), mais une vue dégagée sur le Mont-Blanc. La petite montée d’hier soir s’en trouve vraiment justifiée. Le petitdéj est digne du paysage : gigantesque ! L’air pur de la montagne…au matin 9