L`Eco di Bergamo expérimente l`information sur - WAN-IFRA

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L`Eco di Bergamo expérimente l`information sur - WAN-IFRA
Rédactions
Dean Roper
octobre 1999
techniques de presse
Organisation des ressources éditoriales
L’Eco di Bergamo expérimente
l’information sur plusieurs médias
Dans la magnifique ville de Bergame au nord de l’Italie, le quotidien L’Eco di Bergamo mène avec
des moyens beaucoup moins importants que ses modèles de la
presse américaine, une stratégie
de diffusion sur des médias multiples. Bergamo compte 120 000
habitants et son quotidien a une
pénétration importante avec près
de 68 000 exemplaires vendus
chaque jour.
diens, une société Internet, une station de
radio et de télévision, un magazine, des
concepteurs de logiciels et autres ressources, SESAAB se décrit comme : « une vraie
société de médias multiples, c’est-à-dire
une société d’édition fournissant un contenu journalistique via divers médias », comme l’explique Marcello Raimondi, directeur
de la rédaction et du marketing au sein de
SESAAB. « Le cœur de cette société est basé
sur un système de collecte des informations
avec une base de données puissante, à partir de laquelle chaque média peut extraire
des informations et les rédiger selon son
propre format. SESAAB suit ce concept de
médias multiples, en premier lieu parce
qu’elle possède ces différents médias qui
couvrent le même marché impliquant une
rationalisation et une diversification du
flux d’information sans pour autant réduire
le lectorat et la publicité locale. »
L’histoire de L’Eco di Bergamo compte un prêtre qui a exercé les fonctions de
rédacteur en chef pendant 51 ans (Andreas
Spada) et une société d’édition, SESAAB,
appartenant au diocèse de Bergame. Cette
société affirme aujourd’hui sa volonté de
diversification afin de couvrir entièrement
le marché de l’information locale. Avec une
gamme de produits comprenant des quoti-
Construction d’un petit empire
SESAAB vient de Sesa, la société
d’édition qui a fondé L’Eco di Bergamo en
1880. Reposant sur les solides fondations
de son quotidien, qui est toujours au
cœur des activités, SESAAB a acquis,
de 1970 au début des années 90,
d’autres médias traditionnels et des sociétés d’impression, pour
affirmer sa
présence
multimé-
Le principal quotidien de SESAAB, L’Eco di Bergamo, et les différentes éditions de La Provincia.
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Les habitants de Bergame ont l’habitude de lire
quelques pages choisies de L’Eco di Bergamo, affichées sur le mur des bureaux du journal et à d’autres
endroits dans la ville.
dia dans la région de Lombardie. SESAAB
possède la station locale de télévision (Bergamo TV) et des radios (Radio Alta et Radio
E), un magazine mensuel (Orobie), une imprimerie de labeur (CSQ – Litostampa) et a
créé deux sociétés (SPM et OPQ) assurant le
traitement de la publicité locale et nationale pour L’Eco di Bergamo et pour l’hebdomadaire régional La Rassegna. OPQ travaille aussi avec des journaux nationaux et
a récemment acquis La Provincia de Como
avec ses confrères La Provincia de Lecco et
la Provincia de Sondrio. Dans les années
90, SESAAB a aidé L’Eco di Bergamo à suivre l’évolution vers les nouveaux médias
en investissant dans des sociétés de
conception de logiciels et en créant finalement sa propre société Internet.
En 1994, L’Eco di Bergamo s’est tourné vers le fournisseur italien de systèmes
éditoriaux et publicitaires afin de mettre en
place une nouvelle organisation technique.
A la suite de cette collaboration, SESAAB a
décidé d’acquérir 30 % de la société de
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conception de logiciels Sinedita (qui venait
elle-même d’acquérir 50 % de Navita, un
autre concepteur italien de logiciels). SESAAB a ainsi pu profiter du savoir-faire de
ces deux sociétés. SESAAB s’est récemment
porté acquéreur de Exenia, un concepteur
de solutions logicielles administratives et
commerciales et distributeur de SAP en Italie ainsi que Lira, une société de services
pour les PME-PMI.
Développements internes
pour une utilisation plus large
Deux importants avantages résultent
de ces acquisitions. D’une part elles ont ouvert la voie aux activités en ligne de L’Eco
di Bergamo et à la création d’une société
indépendante appelée Columbus Net. D’autre part le journal peut servir de laboratoire
afin de tester les nouvelles solutions mises
au point par Sinedita et Navita. « Il y a cinq
ans lorsque nous avons commencé nos
activités en ligne, il était clair que nous
voulions contrôler par nous-mêmes le développement de la technologie pour ce
genre d’activités. L’acquisition de ces sociétés était donc une décision stratégique »,
déclare le président de Columbus Net, Ferruccio Piazzoni. Marcello Raimondi, directeur de la rédaction et du marketing à SESAAB, souligne combien il est important
pour un journal de posséder en interne la
technologie : « Sinedita et Navita ont apporté le savoir-faire informatique que nous
n’aurions jamais pu avoir de nous-mêmes
en tant que société d’édition. Ils nous ont
La station de radio de SESAAB, avec Radio Alta et Radio E, organise un grand nombre de talk-shows.
aussi ouvert la voie aux marchés nationaux
et internationaux. » Dans un pays où la
présence des journaux sur Internet démarre
lentement, les activités en ligne actuelles
de SESAAB peuvent rivaliser avec celles
des grandes sociétés de presse italiennes. Le
site Web de L’Eco di Bergamo, Bergamo
Online (www.bgonline.it) a été créé par
SPM sous la tutelle de Ferruccio Piazzoni.
Pendant deux années, Ferruccio Piazzoni et
l’équipe de SPM formaient la division
Internet du journal. Bergamo Online est devenu peu après le site portail local avec un
contenu tourné vers les services à la communauté locale a été ajouté le contenu du
quotidien. En 1998, une partie de l’équipe
Navita a rejoint celle de Ferruccio Piazzoni.
Elle a apporté son savoir-faire en matière
de technique et de services et ses solutions.
Le résultat de la synergie entre SPM et Navita est Columbus Net, un fournisseur de
services et de contenu Internet à part entière, employant aujourd’hui 25 salariés qui
sont basés dans les mêmes locaux que ceux
de la rédaction de L’Eco di Bergamo.
Aujourd’hui, le contenu rédactionnel
de Bergamo Online est produit par l’équipe
rédactionnelle, mais Ferruccio Piazzoni
prévoit de mieux intégrer son équipe à
celle du journal imprimé. Le contenu des
éditions quotidiennes de L’Eco di Bergamo
est placé automatiquement sur le site Web
par le logiciel Press Online de Sinedita en
formats HTML et PDF. Si un lecteur souhaite un contenu personnalisé, il peut se
connecter au site et remplir un formulaire
donnant les mots clés pour le contenu qu’il
souhaite recevoir. Il recevra alors les articles concernant ces mots clés par e-mail.
Services en expansion
Les services de Columbus Net ne
concernent pas seulement les éditeurs de
journaux. Columbus Net fournit également
des logiciels permettant aux commerces de
créer et gérer leurs propres sites Web :
conception de sites, support technique,
consulting, création de partenariats entre
les entreprises industrielles ou commerciales de la communauté, intégration des
activités Internet/intranet, développement
de solutions pour le commerce électronique
(lancement le 16 juin 1999), etc. Les deux
Le studio dans lequel Bergamo TV présente les actualités. La station de télévision possède également deux autres
studios.
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Bergamo Online (www.bgonline.it) sert de site portail
pour la communauté de Bergame.
Le site officiel (www.fiorentina.it) de l’équipe de football Fiorentina utilise les outils web de Navita.
Le site culturel (www.bellosguardo.it) de Florence est
supporté par une station de radio local et Web Mate.
produits générateurs de revenus proposés
par Columbus Net sont le Web Mate et City
Web, tous les deux développés par Navita.
Web Mate est un outil simple permettant à
un commerce ou à un éditeur de placer sur
ses propres sites Web des informations
concernant la communauté. City Web est
une version électronique des Pages Jaunes
avec des restaurants, des hôtels, des informations culturelles, etc. Ugo Gioia, responsable des activités de publication sur le Net
chez Navita, partie intégrante de l’équipe
de Columbus Net,
ajoute que Columbus
Net aimerait apporter
des contenus aux sites web dans le même
genre que CitySearch,
mais avec davantage
d’articles rédactionnels. Aujourd’hui, Columbus Net apporte
ses différents services
Ferruccio Piazzoni,
et son aide technique
président de
à 15 sociétés dans six
Columbus Net.
villes du nord de l’Italie. Ferruccio Piazzoni
espère bientôt doubler le nombre de villes
touchées.
souci prioritaire lorsque nous avons démarré nos activités Internet, mais plutôt le lancement de nouvelles initiatives et l’amortissement des investissements effectués.
Nos activités web sont couronnées de succès. L’argent rentre grâce à l’intégration de
trois facteurs : les activités rédactionnelles,
la publicité et les services. Ces trois facteurs
dépendent les uns les autres et aucun des
trois ne pourrait survivre sans les deux autres. Mais dans trois ans, ils le pourront. »
Les activités en ligne assez agressives
de Columbus Net sont rares en Italie. « Elles
s’étendront rapidement, mais pour le moment l’expansion est lente. Cela prendra
plus de temps que pour les autres pays européens. De gros investissements sont effectués, mais nous pensons être toujours
dans une période d’incertitude, surtout en
ce qui concerne le côté financier. La mission spécifique de la publication sur le web
n’est toujours pas claire. »
semble des médias du groupe. Nous n’en
sommes pas encore au stade du Chicago
Tribune ou une rédaction unique travaille
sur l’ensemble des médias du groupe. Mais,
à Bergame, tous les ingrédients sont là car
il est déjà rare de voir une petite ville aussi
bien lotie en moyens d’information.
L’Eco di Bergamo, le journal papier,
n’est pas oublié dans les développements et
les investissements. Le groupe croit indéniablement à son quotidien. Il a récemment
emménagé dans de nouveaux locaux. Le
journal construit également une nouvelle
imprimerie dans la ville de Bresca à 50
kilomètres de Bergame. Elle sera mise en
service en juin 2000 et sera équipée en partie de systèmes CTP Agfa Polaris, car le
journal a prévu de passer à la technique
CTP l’année prochaine.
Un complément précieux
avec la télévision et la radio
A quelques pas de L’Eco di Bergamo
se trouve les stations de radio et de télévision. Actuellement, Bergamo TV utilise
deux studios, l’un pour les actualités, l’autre pour les talk-shows ; un troisième est en
construction et sera mis en service à la fin
de l’année. La station de télévision emploie
29 personnes. Le temps d’antenne est de 47
heures par semaine, avec quatre bulletins
d’information par jour et des talk-shows
locaux. Radio Alta et Radio E émettent de
la musique 24 heures sur 24 et organisent
des talk-shows. Pour le moment, il existe
peu de synergies journalistiques entre l’en-
Internet est aussi
une question d’argent
La plupart des services de Columbus
Net sont conçus pour générer de l’argent
afin de financer les activités florissantes de
la société. Les activités en ligne ont rempli
leur contrat et elles ont généré suffisamment d’argent pour amortir les investissements. « Les bénéfices n’étaient pas notre
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Comment voient-ils leur avenir ?
Où en seront donc L’Eco di Bergamo
et SESAAB dans 10 ans ? La rédaction du
journal travaillera-t-elle main dans la main
avec la station de télévision ? « Très probablement, nous serons une vraie société de
médias multiples », commente Marcello
Raimondi, « et l’accent sera davantage mis
sur les médias électroniques tels que TV,
radio et Internet. Tous les médias seront intégrés et cette intégration reposera sur la
numérisation et la convergence des différents médias et sur un système de collecte
de l’information reposant sur une base de
données puissante comme celle de Sinedita.
La profession de journaliste sera assez différente et les divisions seront plus axées
sur la planification et l’orientation du marché que maintenant. ». <