Le circuit se propose en 25 jours de traverser par des - E
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Le circuit se propose en 25 jours de traverser par des - E
[Népal] DU MUSTANG A PHU Un itinéraire exceptionnel qui tutoie les cimes en suivant deux allées serties de diamants bruts : Non ! Vous ne rêvez pas, cela existe vraiment tout au nord du Népal… Cette allégorie dessine les contours d’une randonnée à nulle autre pareille : il ne s’agit pas seulement de grimper sur un sommet comme ça vite fait bien fait, non, de faire le tour de quelque chose, non plus… mais de s’adonner au fil des jours à un apprentissage tout empreint de lenteur, de connaître une élévation progressive à la découverte de contrées à la forte connotation historique dont on ne soupçonnait pas qu’elles existassent avant qu’un génie (non, le mot n’est pas trop fort), à la découverte d’une micro-région perdue entre deux pôles médiatiques, soit assez « fou » pour nous la faire aimer bien avant que nous n’y mettions les pieds. Merci à Paulo Grobel d’avoir partagé cette découverte ! Ce guide de La Grave parcourt depuis de nombreuses années ces contrées limitrophes du Tibet et fait naître en nous des idées de treks en tout point différentes de ce qui est couramment proposé et pratiqué. Cette fois-ci, il s’agit du Damodar himal composé de deux chaînes de montagnes quasiment parallèles qui proposent un élégant passage altier entre le royaume du Mustang, secret car longtemps fermé (ou tout du moins limité) au tourisme de masse, et les vallées fréquentées de l’Annapurna, mondialement connues des trekkeurs de tous pays puisque terrain de jeu de milliers d’entre eux chaque année. J’avais eu l’occasion quelques années auparavant de monter jusqu’à Phu et avait gardé en mémoire de cette excursion un souvenir ému et empreint d’un « il faut que j’y revienne » et j’aurais pu ajouter à l’époque sans savoir que cela pouvait être possible « par le haut »… Eh bien, l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir lorsque s’est présentée à moi la possibilité de me joindre à un groupe constitué et proposé sur le site du voyagiste Allibert, spécialiste des treks engagés. Je savais qu’il m’était impossible de monter moi-même cette randonnée du fait du caractère très engagé de la traversée, surtout si la météo devenait soudainement moins conciliante… Voici donc le topo détaillé de cette expédition (et les photos…) mais ne nous le cachons pas, il ne s'agit pas d'un trek habituel : on est à l'extrême limite de l'expédition en très haute montagne et vouloir réussir cette traversée nécessite une intendance bien supérieure à celle des "Tours de…". Entre autres, l'aspect suivi médical, touristes et népalais, est primordial et conditionne bien évidemment la réussite de l'entreprise. Le moindre bobo, la plus petite défaillance, peuvent avoir des conséquences très graves, voire irrémédiables alors que l'on est "prisonnier" entre deux barrières montagneuses et que le retour en arrière nécessite de repasser plusieurs cols pour s'en sortir… Il convient de s'assurer au préalable des services d'une agence népalaise habituée des expéditions au-delà de 7000m, d'un staff médical doté d'une réserve conséquente de médicaments multi-pathologie, des services d'un guide de haute montagne rompu aux conditions que l'on rencontre dans ces contrées reculées, d'une base arrière à Katmandu que l'on peut solliciter via téléphone satellite pour déclencher des secours. Ne pas négliger non plus le contrôle permanent de l'acclimatation jour après jour avec un saturomètre, permettant de déterminer une éventuelle faiblesse. Et bien sûr, disposer d'un caisson hyperbare, seul appareil en dehors du masque à oxygène et ses bouteilles à pouvoir éventuellement atténuer les effets néfastes du M.A.M. Ce "trek" ne s'improvise pas, loin de là ! Il y a de fortes chances pour qu'il apparaisse dès l'automne prochain sur le catalogue Allibert. Si vous voulez tenter un "coup", n'hésitez plus, ce circuit est fait pour vous ! Mais attention, pas question de tricher avec soi-même, les fabuleux paysages auxquels on accède de l'autre côté du Saribung Pass ne se dévoileront à vous qu'au prix d'une préparation physique et mentale sérieuse. Vous aurez besoin de volonté et d'abnégation pour les conquérir, la récompense se distillera jour après jour, des collines, canyons et plateaux du Mustang aux contreforts du Damodar himal, à l'éventuelle ascension du Saribung Peak et lors de l'interminable descente vers les premiers villages habités de Phu et Naar, deux authentiques joyaux de vie pastorale sertis au creux de pics élancés dont la plupart d'entre eux ne sont même pas baptisés… Et en prime, si vous avez respecté votre feuille de route, offrez-vous une dernière grimpette au Kang La avant la déprime des trois derniers jours à patauger dans le chantier du percement de la piste de Besi Sahar à Manang. Bonne découverte ! LE TREK JOUR PAR JOUR Jour 1 : Katmandu - Pokhara 40mn d’avion. Visite de la ville tchito (rapide en népalais) et derniers achats pour combler les manques. Change de l’argent. En début d’après-midi, direction l’aéroport de Katmandu (vols intérieurs) pour se rendre à Pokhara (nombreuses compagnies Agni, Yeti, RNAC, Buddha, etc.). Nuit à l’hôtel Angel ( res +977 61464713) sur Lake Side. Une dernière pizza avant de partir en trek ? Une bonne adresse : Caffe Concerto à deux pas. Jour 2 : Pokhara – Jomoson - Kagbeni 20mn d’avion + 40mn de 4x4 Vol en tout début de matinée (twin-otter 30 places) à cause du vent fort qui balaie la vallée de la Kali Gandaki à partir de 11h du matin et qui anihile toute velléité d’atterrissage des avions sur l’altiport de Jomoson. Rencontre du sirdar, du cook et des porteurs qui sont arrivés ici par les moyens terrestres depuis qu’une piste en pointillés relie désormais Jomoson à Beni. Répartition des bagages : - chargement sur des mules, direction Luri Gompa, de tout l’équipement de haute montagne qui servira uniquement dans la deuxième partie du trek (piolets, crampons, baudriers, cordes, etc.). - le reste, acheminé par porteur, suivra le groupe et sera disponible chaque soir. Départ du trek en tout début d’après-midi : traversée du village-rue de Jomoson (2700m, C, E) direction N pour aller emprunter la passerelle sur la Kali Gandaki et rejoindre la RG. A 300m du pont, on trouve le service de jeep pour Kagbeni (40mn de piste un peu défoncée, Rs300/personne). On longe la RG de la Kali Gandaki parfois en hauteur mais aussi dans le lit de la rivière car la piste subit les outrages des saisons et se trouve coupée en maints endroits. La vallée est très large et on commence à découvrir les couleurs particulières des roches du Mustang. On croise beaucoup de trekkers qui descendent du Thorong La. Malheur à eux ! Le vent violent qui souffle du S soulève des monceaux de poussière et le passage des jeeps n’arrange vraiment rien… C’est assurément désagréable après l’air raréfié mais pur qu’ils ont respiré là-haut au moment où ils tutoyaient les cimes. Arrivée à Kagbeni (2840m, lodges, épicerie, camping, check-post, T, C, E), visite des ruelles et du monastère (entrée Rs100). Depuis le toit de la gompa, belle vue sur le Thorong La. Dans le village, remarquer les chortens aux formes particulières et les « daemons catchers » cloués au-dessus de nombreuses portes destinés à éloigner les démons. On trouve aussi des « mémés » qui sont des sculptures murales représentant un grand-père (… !), le vit dressé, qui est considéré comme un « lord of place » (dieu local). Nous ne sommes pas au bout de nos surprises dans cet ex-royaume du Mustang dont nous partons à la découverte. Nuit en tente à proximité d’un lodge. Jour 3 : Kagbeni - Chele 4h40 / +550m / -280m Magnifique lever de soleil sur les faces N des Nilgiri et du Tilicho Peak. On traverse le village de Kagbeni (2840m). Au passage, on peut remplir les gourdes à la boutique à proximité du pont au centre du village et qui met à disposition des trekkers une eau d’excellente qualité traitée à l’ozone (Rs35/litre qui permet de ne pas avoir à recycler une bouteille plastique et qui coûte Rs70/litre…). On passe par le check-post de validation du permis spécial acquis à Katmandu (US$500 pour 10 jours, on est exonéré de cette taxe si on dispose d’un permis d’ascension, voir le paragraphe « Les permis de trek » dans la sous-rubrique en fin de topo Sur place). On suit la piste en RG de la Kali Gandaki. De l’autre côté de la vallée, on dépasse le village de Tingaon (45mn, 2915m) dans lequel arrive le sentier qui débouche du Haut-Dolpo. Un peu plus loin, on remarque sur la droite les vestiges du sentier historique bien mis à mal maintenant puisque délaissé par les habitants de la vallée. On arrive à un croisement (45mn, 2900m). On laisse partir sur la gauche le chemin qui descend dans les gorges et on poursuit sur la piste en montée. On dépasse la confluence de la Kali Gandaki avec la Chilumpa khola (panorama superbe). On franchit un collet (30mn, 3055m) juste avant de s’engager sur un plateau désertique. A l’autre extrémité, désescalade sur une trace qui serpente entre les pénitents d’agglomérats de galets et de sable qui ne demandent qu’à s’écrouler… On retrouve la piste dans un thalweg et on la suit en face vers la G pour entrer dans le village de Tangbe (40mn, 3010m, T). Visite des ruelles et lunch à proximité de la fontaine au N du village. Possibilité de grimper en 10mn sur le tertre coiffé de chortens rouges pour une vue plongeante sur le village entouré de nombreuses cultures de céréales mais aussi de vergers (les pommes sont en tout point extraordinaires, n’hésitez pas à en acheter !). Continuation vers le N mais il faut monter au-dessus de la piste une dizaine de mètres pour trouver le sentier qui suit la ligne électrique jusqu’à un collet (15mn, 3090m). On s’aperçoit que la piste a souffert des éboulements de terrain et est coupée en de nombreux endroits. Un peu plus loin il va falloir emprunter une trace poussiéreuse un peu touchy pour éviter une paroi rocheuse verticale (30mn, 3000m). La Nature n’a de cesse de protèger le Mustang de l’invasion automobile ! On retrouve Créé par Pierre MARTIN 2 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr une portion de piste en meilleur état juste avant d’entrer dans Chhusang (30mn, 2950m, lodges, épicerie, T, E). Au bout du village, traverser le lit d’une rivière et remonter en face. Passer devant quelques lodges puis descendre dans le lit de la Kali Gandaki avant de suivre la RG sous d’impressionnantes falaises ocre jusqu’à l’entrée d’une gorge étroite (30mn, 2980m). Noter qu’au niveau du pont en RG, des cavités ont été creusées dans la paroi pour servir d’hébergement à des écritures sacrées afin qu’elles protègent les voyageurs. Traverser sur le pont pour rejoindre la RD et attaquer la montée en lacets jusqu’au village perché de Chele (15mn, 3075m, lodges, camping, T). Nuit en tente. Jour 4 : Chele – Ranchung Cave - Ghiling 6h / +1400m / -900m On part de la fontaine à côté du lodge en direction du haut du village. Montée ardue jusqu’au rebord d’un plateau très minéral (20mn, 3185m). Belle vue dégagée au loin sur le Tilicho Peak et la dépression du Mesokanto La. On poursuit tout droit en direction des montagnes grises qui ferment l’horizon. On retrouve quelque temps un embryon de piste avant de l’abandonner et descendre dans une petite gorge (source). On remonte en face sur un sentier sableux en lacets. On laisse partir la ligne électrique sur la gauche en direction du village de Ghyakar (pas encore visible). Poursuite de notre progression sur un rein au milieu de belles concrétions géologiques (15mn, 3235m) avant de contourner la montagne par sa gauche et entrer dans une superbe vallée avec le village de Ghyakar perché en RD du canyon, ensoleillé et entouré de nombreux vergers. On continue en RG de la vallée sur un sentier balcon tracé à flanc de falaise (20mn, 3320m). On remonte la vallée en épousant tous les contours de la roche avant d’incliner la marche vers la D sur un chemin un peu plus plat. On rejoint la ligne électrique dans un col, le Taklam La (1h, 3600m) dans lequel on reprend notre marche ascensionnelle sur un large chemin. A l’arrière, large vue sur les Nilgiri, le Tilicho Peak et le Thorong La entre autres… On débouche dans un nouveau col, le Dajong La (5mn, 3600m) duquel la fertile vallée de Samar s’ouvre à nous. Il suffit de suivre le chemin sur la G pour rejoindre les premières maisons du village que l’on découvre tardivement dans un virage où sont érigés trois chortens couleur Mustang : rouge (la divinité de la connaissance), blanc (la compassion) et le bleu-noir (la déesse qui combat les démons). Les chortens assurent pour les villageois une protection contre les démons des trois mondes : le souterrain (lu), la terre (tsen) et le ciel (lha). Pour des explications complémentaires sur Rigzun Gönpo, cliquer sur ce lien ou celui-là. Ils renvoient vers le site de Paulo Grobel sur lequel vous disposerez d’explications et de clichés illustratifs. On entre dans Samar (15mn, 3620m, lodges, épicerie, T). Traverser le village et monter sur le tertre au-dessus des chortens pour disposer d’un panorama étendu sur les Nilgiri, le Tilicho Peak, le Glacier Dôme et le Roc Noir appartenant à la crête E de l’Annapurna I, le Khatung Kang, le Thorong La, le Yakwa Kang et complètement sur la gauche le Surkhang himal au sein duquel doit se trouver le sommet du Saribung encore caché derrière de plus hauts pics glacés. Descente de la colline pour rejoindre le village et partir sur la D en franchissant la porte. Grosse descente dans une première gorge suivie d’une petite remontée qui conduit à un chorten (20mn, 3650m). Bifurcation de sentiers : à G, version courte par le haut pour se rendre à Syangmoche en 2h, à D, version longue qui passe par la gorge et Ranchung Cave. On suit l’itinéraire du « bas » qui plonge sur la D pour toucher le fond d’un canyon. Remontée rapide en face sur un plateau gazonné avec une kharka (10mn, 3630m). Ne pas partir sur la gauche rejoindre l’évident sentier de la version courte mais poursuivre tout droit au-delà de la kharka dans une forte montée jusqu’à un col dont on distingue tout là-haut les taluchos flotter au vent. Montée ardue pour un panorama de légende (30mn, 3830m). On poursuit en courbe de niveau pendant 10mn vers un deuxième col. Panorama encore plus large pour le déjeuner sorti du sac (pack-lunch). De nombreux vautours et gypaètes tournent dans cet endroit. Du col, descente sur la gauche en direction du fond du canyon aux parois ourlées : on se croirait presque au-dessus du Grand Canyon du Colorado… On traverse le torrent et on remonte la gorge sur la G sur 400m (40mn, 3440m) jusqu’à la base de l’escalier de 80m de dénivelée qui conduit à Ranchung Cave, haut-lieu de la religion bouddhiste au Mustang. Visite de la grotte (entrée Rs100) au milieu de laquelle s’est érigée une très imposante stalagmite. Pas mal de ferveur sur le site car le lieu est sensé avoir accueilli Padma Sambava dit Guru Rimpoche. On revient sur nos pas pour nous diriger vers la G sur un sentier qui franchit un ressaut. Il donne accès au fond de la gorge que l’on suit en s’élevant jusqu’à sa sortie. On traverse brièvement un plateau avant de rejoindre la piste à l’entrée de Syangmoche (1h, 3800m, 2 lodges). Le passage du Syangmoche La est une pure formalité (10mn, 3850m). La vue sur le massif des Annapurnas et du Damodar himal est immense et si le vent ne nous poussait pas à déguerpir, on pourrait y rester un bon moment à contempler les cimes enneigées… Au N, on peut apprécier la vue sur d’immenses plateaux veinés de profonds canyons qui se perdent à l’infini. On emprunte la piste jusqu’à un extraordinaire chorten, celui de Chhyungkar, en face duquel démarre le sentier coupe lacets pour se rendre à Ghiling. Le Haut-Mustang nous attend, ne le faisons pas attendre plus longtemps ! Descente par la piste jusqu’à une bifurcation sur la D dans un virage pour suivre en contrebas la ligne de murs de manis et de chortens jusqu’à l’entrée du village (45mn, 3680m, lodges, camping, T). Nuit en tente à proximité d’un lodge. Jour 5 : Ghiling - Dhakmar 4h10 / +700m / -580m Visite du village en tout début de matinée (2 beaux chortens et un monastère) avant de prendre la direction du fond de la vallée sur un sentier en fauxplat montant jusqu’à dépasser le village de Chhunggar. On retrouve la piste venant de la gauche (50mn, 3800m) et on emprunte un large sentier coupe lacets où la pente se redresse nettement jusqu’au Nyi La (25mn, 3995m). Côté S, large vue dégagée sur l’Annapurna himal avec l’Annapurna I qui se détache maintenant vraiment du Tilicho Peak. A l’opposé, côté N, ce sont les hauts plateaux du Mustang qui s’étalent à perte de vue. On imagine sans peine au-delà l’immensité du plateau tibétain… Du col, descente directe en face sur un chemin pentu qui rejoint la piste un peu plus bas. On croise de nombreuses familles des villages du Mustang qui se dirigent vers Pokhara pour passer l’hiver au chaud. A la source (30mn, 3775m), laisser partir la piste vers la droite et continuer sur un bon sentier à main gauche en courbe de niveau et atteindre le Ghemi La (15mn, 3745m). Ne pas hésiter à grimper sur le tertre de droite pour élargir la vue si bien sur l’Annapurna himal que pour disposer d’une vue plongeante sur la vallée de Ghemi bordée de falaises grises et ocre aux formes très particulières (10mn A/R, 3765m). Une fois revenu au col, descendre à D sur un sentier en forte pente et entrer dans le village de Ghemi (25mn, 3560m, lodges, épicerie). La visite recèle de nombreux coins intéressants et entre autres un chorten à tête de Bouddha, assez rare dans cette partie du Népal. Possibilité de prendre le lunch dans le Mustang Hotel, ancienne demeure de la sœur du roi du Mustang et richement décorée. Au sortir du lodge, partir sur la D pour longer le mur de manis dans lequel sont insérés de nombreux moulins à prières puis passer auprès d’un édifice rouge dans lequel on peut tourner un modèle de moulin un peu plus imposant. Descendre derrière le bâtiment jusqu’à la rivière, franchir le cours d’eau sur une passerelle en bois et remonter le thalweg une centaine de mètres sur la G avant de partir à D sur un bon sentier en lacets et atteindre un collet sur une épaule (35mn, 3740m) donnant accès au vallon des pénitents rouges que nous avons pu admirer ce matin du haut du Ghemi La. On suit à présent un sentier balcon qui se rapproche peu à peu du fond de la vallée. Juste derrière une maison isolée (30mn, 3735m), on tourne à G à travers champs pour rejoindre un hameau lové au pied des falaises couleur ocre. On poursuit au-delà du village toujours vers le fond de la vallée. On fait un grand détour à droite pour venir raser les falaises et ainsi éviter une zone humide. On atteint le haut du village de Dhakmar (30mn, 3800m, lodges, camping). Nuit en tente au pied des falaises au milieu desquelles certains pénitents ont autrefois été creusés pour servir d’habitation et de réserves de blé et d’orge. Jour 6 : Dhakmar – Lo Ghyekar – Marang - Tsarang 3h30 / +400m / -600m Du haut du village monter vers le fond de la vallée puis incliner à D dans une gorge de pénitents gréseux qui contourne le massif par la gauche. La montée est rude mais le minéral qui domine invite en permanence à l’arrêt photo. Et puis si vous avez de la chance, vous pourrez agrémenter cette ascension d’un arrêt contemplation d’un groupe de bharals, ou blue sheeps, qui colonise cet espace. Le bharal est un animal préhistorique datant d’avant le « schisme » qui a vu se séparer les ovins et les caprins. Moment d’émotion… On débouche dans un premier col (30mn, 4020m) donnant accès au rebord d’un plateau. On poursuit tout droit pour passer une bosse et accéder à un deuxième col (20mn, 4140m). A l’arrière, la vue est très étendue sur le massif de l’Annapurna himal. De l’autre côté, on voit nettement le village de Marang qui nous attend. Mais d’abord on va partir sur la G rejoindre un haut lieu du bouddhisme, à savoir le monastère de Lo Ghyekar, premier monastère ayant jamais été construit au Monde et datant du XI e siècle. Descente sur un bon sentier et arrivée par le haut au niveau de chortens rouge vif (30mn, 3935m). Si vous avez la chance que le gardien soit présent sur site, visite absolument indispensable de l’édifice religieux (Rs100, pas de photos à l’intérieur). Il recèle de nombreux trésors : dans la première salle, les murs sont tapissés de pierres sculptées et peintes tandis que dans la deuxième ils sont recouverts de peintures datant de la date de construction du monastère et qui n’ont miraculeusement pas été touchées depuis… Une merveille ! Du toit, le panorama est immense sur le Damodar himal, objet de notre convoitise pour la semaine prochaine. Après la visite, laisser partir sur la gauche le sentier direct de Lo Manthang et descendre sur une épaule morainique où sont érigés murs de manis et chortens jusqu’à la rivière, la traverser et la suivre quelque temps en RG jusqu’à une maison isolée. Prendre à G afin de rester à hauteur et ainsi atteindre le village de Marang (40mn, 3760m). Du centre du village, prendre à D et plonger entre les pénitents de grès jusqu’à une clairière formée de trois ormes colossaux puis continuer un peu sur la D pour remonter vers la passerelle métallique et franchir la Créé par Pierre MARTIN 3 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr rivière. A G pour longer à mi-hauteur la rivière bordée de splendides ensembles de pénitents blancs et jaunes. Exceptionnel ! On commence à voir quelques champs clos en contrebas du chemin peu de temps avant de découvrir le palais royal de Tsarang qui se dresse dans le lointain au bord du plateau. On poursuit jusqu’à l’ensemble de chortens desquels on dispose d’une belle vue d’ensemble sur le village (1h20, 3620m). Partir sur la D puis à G et rejoindre le haut du village de Tsarang (10mn, 3600m, lodges, camping, épicerie, T, E). Une fois le camp dressé, il est indispensable de partir à la découverte de ce splendide village. Quelques dizaines d’années auparavant, Tsarang était une ville importante car elle avait été la première capitale du royaume du Mustang avant que la cour royale ne se déplace vers Lo Manthang où nous serons demain midi. Entre les chortens, la gompa et le palais, on pourra disposer de nombreux points de vue sur le village et sur les alentours, sans oublier de flâner au gré de ses envies dans les ruelles où l’on croise pas mal de monde. Les habitants assis sur le seuil de leur porte profitent des derniers rayons de soleil de la journée. Nombreux échanges de « Tashi Delek » et grands sourires assurés… Nuit en tente. Les porteurs et le staff de cuisine sont montés directement au-dessus du camp de Dhakmar en empruntant le chemin qui démarre à droite des cavités creusées dans la roche (départ près du chorten avec les drapeaux à prières). Cet itinéraire leur a permis de rejoindre Tsarang en moins de 2h. Jour 7 : Tsarang – Lo Manthang 3h / +675m / -300m Du village de Tsarang, on rejoint les chortens de couleur jaune et on descend vers la rivière à 3480m pour passer le pont. En chemin on passe à proximité d’un superbe chorten avec de vieilles peintures à l’intérieur. Monter en face sur la D pour rejoindre la piste en provenance de Marang puis un premier collet situé juste en face du village de Tsarang (40mn, 3600m). Incliner légèrement à G à l’ENE pour suivre la piste principale d’abord en courbe de niveau puis en pente ascendante pour passer un deuxième collet (15mn, 3660m). On poursuit de manière monotone sur la piste direction N en longeant à belle distance la RD du canyon. On atteint bientôt le superbe chorten de Sundga (35mn, 3750m). Il s’ensuit une petite montée pour atteindre le rebord du plateau, le Sundga La (3910m). La traversée du plateau est monotone et sans intérêt jusqu’au col du Lo La (1h, 3975m) duquel on domine la large cuvette où est érigée la capitale du Mustang, Lo Manthang. Du haut, le village parait bien ténu entouré de ses hauts murs de protection au milieu de l’immensité des champs cultivés. Seules les gompas rouge vif tranchent avec la blancheur du sable alentours. Descente sur la large piste vers le village avant de traverser la rivière et remonter jusqu’au pied des remparts du village fortifié. Tourner sur la droite et se poser dans un des lodges ou campings hors les murs (30mn, 3830m, lodges, campings, épiceries, T, C avec une carte SIM locale, E). Nuit en lodge. Jour 8 : Lo Manthang Journée repos et d’acclimatation en altitude. Possibilité de visiter la ville fortifiée et ses alentours. La ville est ceinte de murs blancs et ne possède « officiellement » qu’une seule entrée au N (depuis le temps, un certain nombre de portes annexes ont été creusées…). Trois monastères et un musée sont à visiter uniquement le matin (1 ticket groupé à Rs700 pour l’ensemble, à acheter juste à la porte du monastère de Chode gompa). Les trois sites religieux (Chode gompa, Jampa gompa et Thupchen gompa) et le musée hébergé dans l’enceinte de Chode gompa recèlent de multiples merveilles et entre autres des peintures originelles datant du XIII e siècle. Munissez-vous d’une lampe de poche à faisceau puissant pour pouvoir les examiner. Malheureusement, pas de photos afin de protéger les œuvres des pillages. Le problème principal pour aller d’un site à l’autre sera de trouver la bonne personne qui détient les clefs, ce qui vous permettra à l’occasion de découvrir les ruelles de la ville et, au passage, ses nombreux chortens. Vous pourrez aussi regarder de l’extérieur le palais royal dans lequel réside en permanence le roi du Mustang (même déchu au moment de l’abolition de la monarchie au Népal en 1998, il est encore respecté par les Lopa, les habitants du Mustang). Peut-être aurez-vous même l’occasion d’être reçu au palais royal dans l’après-midi lors d’une audience collective (compter un droit d’entrée de Rs130). D’autre part, quelques boutiques de souvenirs, toutes situées sur la place centrale du village devant le palais royal, proposent à la vente de pures merveilles en provenance du Mustang ou du Tibet (la frontière est à 20 kms). Dans l’après-midi, vous pourrez aller vous promener (à cheval ou à pieds) autour de Lo Manthang : une idée, suivez la clôture E des jardins en partant des chortens hors les murs et descendez au S jusqu’aux ruines du vieux fortin (compter 30mn) et revenez par le côté W (40mn de plus). Vous apprécierez sûrement la couleur des roches et le fameux « cône glacé » qui dégouline (très imagé). En tous cas, balade très sympa… Nuit en lodge. Jour 9 : Lo Manthang – Dheegaon 4h / +400m / -750m Sûrement une des plus fantastique balade du Mustang. Et pourtant si peu connue puisque le sentier n’est pas mentionné sur les cartes topographiques… De Lo Manthang (3830m), retourner sur le Lo La par où nous sommes arrivés dans la vallée il y a deux jours. Au col (45mn, 3975m), le panorama à 360° est d’une beauté époustouflante si bien au N sur les hauts plateaux du Mustang qu’au S lorsque notre regard se pose à l’infini sur les montagnes glacées de l’Annapurna himal, rutilantes sous les rayons du soleil matinal. Continuer 200m au-delà du col et tourner sur la G plein S sur un sentier duquel on déguste, à chaque collet que l’on franchit, la beauté sans cesse renouvelée des horizons proposés. On chemine en courbe de niveau à flanc de colline sur de hauts plateaux sableux profondément entaillés de canyons. Devant nous, les montagnes du Damodar himal réapparaissent. A notre gauche, les hauts plateaux s’étendent à perte de vue. De combe en combe, nous cheminons entre terre et ciel et l’on s’éleve doucement jusqu’à dominer de belle façon la faille que l’on suivait pourtant déjà à belle hauteur. On s’arrête à un belvédère 500m avant un col (1h05, 4050m). On surplombe le canyon et tout au fond on reconnaît le « cône glacé » qui ferme la vallée de Lo Manthang. On poursuit jusqu’au col (15mn, 4100m). Belle vue sur les Nilgiri, l’Annapurna I et le Dhaulagiri I. On peut apprécier la profondeur du bassin fluvial de la Kali Gandaki au niveau de Marpha : pratiquement 6000m ! La suite de l’itinéraire s’effectue toujours en balcon, dominant sur la droite la piste que nous avions empruntée pour venir de Tsarang. On identifie même, tout en bas, l’imposant chorten de Sundga, bien petit depuis notre belvédère. On arrive dans un nouveau col (20mn, 4075m). On bascule sur la G et on passe du blanc écru qui nous accompagnait depuis ce matin au rouge. Un massif torturé se présente devant nos yeux. Incroyable ! Et le Damodar himal qui s’expose à présent en totalité à l’horizon… Maintenant on s’engage dans une descente en direction d’un large col qui domine la vallée de la Kali Gandaki. De ce col (25mn, 3980m) un sentier de chèvres part sur la droite rejoindre Tsarang que l’on voit au loin posé au bord de son plateau. Descente à G. Elle se déroule au milieu d’un des plus beaux panoramas que l’on puisse contempler au Monde : les montagnes tabulaires ruiniformes rivalisent d’audace pour présenter une palette de couleurs du blanc au rouge carmin et passant par le jaune et l’ocre… A l’horizon, toujours l’immensité du Damodar himal. On reste sans voix… Impossible de regarder ses pieds tant le paysage proposé est exceptionnel et pourtant il va bien le falloir car une descente abrupte nous attend pour nous conduire à un col (20mn, 3838m). Arrêt contemplation du paysage multicolore et des nombreuses concrétions rocheuses avec quelques gypaètes qui volètent et détournent notre attention. On est vraiment bien… Et c’est là que le délire va commencer (ou plutôt se poursuivre) : la descente de ce col s’effectue sur la G (laisser partir le chemin « officiel » de Tsarang sur la droite) dans un abrupt goulet poussiéreux au milieu d’un ensemble de pénitents blanc écru pour atteindre avec plaisir pour nos narines un petit plateau bien dégagé (20mn, 3680m). Le répit est de courte durée car il s’ensuit une autre descente encore plus pentue, limite vertigineuse si elle ne se produisait pas dans une pente de sable mou bien rassurant pour garder l’équilibre. On domine en permanence les champs cultivés de Dheegaon et, du village, tant la déclivité est importante, on n’en voit que les toits… On louvoie deci delà entre des pénitents de grès et on débouche enfin dans la partie haute du village avant de pénétrer dans des ruelles agréables (20mn, 3470m, lodges, campings, T). Nuit en tente sur le toit d’un lodge… Jour 10 : Dheegaon – Luri gompa 4h / +650m / -175m Du centre du village à 3400m, descendre passer la Kali Gandaki soit sur la passerelle métallique en amont, soit sur un pont de bois (gelé le matin…) en aval. Suivre la RG en descente et incliner à G pour s’engager dans la large vallée fluviale de la Puyung khola. On dépasse le village de Surkhang (c’est de là que démarre le sentier de Tangge permettant de rejoindre Muktinath en 2 longues journées de marche) avant de s’enfoncer dans de superbes gorges blanc écru. Le filet d’eau devient de plus en plus ténu alors que nous arrivons au pied des pénitents en forme de lame de couteau que nous avions vu dans le lointain lors de notre descente sableuse d’hier sur Dheegaon (45mn, 3535m). On quitte le lit de la rivière pour s’élever en lacets en RD en direction du village de Yara. On évolue dans un paysage ruiniforme avec en arrière-plan les fameux pénitents. C’est superbe sous les rayons du soleil matinal. Les ombres portées dessinent vraiment les échancrures et l’effet de relief est saisisssant. Et dire que ce n’est que du sable durci par le vent et modelé par la pluie et le gel…. On traverse un chaos rocheux alternant les couleurs de roches entre jaune et gris foncé. Attention tout de même où l’on met les pieds car cet empilage reste très fragile et friable. On commence à distinguer les premières maisons de Yara et le plateau des pénitents nous réserve une bien belle surprise : il y a une autre série de pénitents, aussi impressionnante que la première, sur l’autre face du plateau. Par un virage à G suivant le passage dans une gorge resserrée, on atteint l’entrée du village de Yara. Pas d’unité architecturale dans ce village au sein duquel il n’est pas Créé par Pierre MARTIN 4 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr aisé de trouver sa route. Par quelque chemin que ce soit (… !), il vous faut rejoindre le ruisseau et le suivre vers la montée jusqu’à distinguer la canalisation d’eau. Une centaine de mètres avant, partir sur la D et rejoindre un chorten massif de couleur rouge (50mn, 3630m). Belle vue sur l’ensemble des pénitents et sur les champs en terrasse de Yara. Continuer tout droit en inclinant légèrement sur la G pour passer au-dessus d’un laquet. Une flèche jaune invite à partir sur la G et, quelque temps après, on rejoint le lit de la rivière. On suit maintenant le fond de la gorge. Peu de temps avant d’arriver à un îlot directionnel (50mn, 3760m), on est passé au lieu-dit Tashi Kabum où de nombreuses cavernes ont été creusées dans la roche à belle hauteur : les premiers H.L.M… On laisse partir à droite notre sentier de demain indiqué « Damodar kunda » et on poursuit au fond de la gorge jusqu’à voir une antique gompa accrochée à la roche sur notre G. Nous sommes au pied de Luri Gompa. Il ne reste plus qu’à rejoindre le sommet du tertre sur lequel est construite la nouvelle gompa (35mn, 3900m). Pas d’emplacement dédié au camping sur le site mais il n’y a aucun problème pour se poser tout autour de la gompa. Le staff de cuisine dispose d’une pièce pour œuvrer et les porteurs pourront dormir au chaud. Dans l’après-midi, visite de l’antique gompa accrochée à la falaise et de la grotte à l’intérieur de laquelle un chorten orné de rares peintures très anciennes et protégées par une pellicule de cire résiste vaillamment au temps qui passe (1h A/R +100m / -100m). Au retour vous aurez peut-être la chance de pouvoir assister à une ou deux pujas, ces ferventes danses monastiques bouddhistes. En tout cas, la plupart du temps, l’endroit est grandiose et calme. Reposez-vous bien, le trek d’altitude démarre demain… Jour 11 : Luri gompa – Ghyuma Thanti 5h / +1200m / -350m Avertissements préalables : Premier point, c’est une étape qui présente un dénivelé important (plus de 1000m positifs qui plus est au-dessus de la barre des 4000m d’altitude…) car il n’y a pas de possibilité d’établir de camp intermédiaire. Deuxième point, il n’y aura pas d’eau sur la totalité de l’étape : comme il faut beaucoup boire en altitude, prenez vos précautions en vous chargeant d’au moins 3 litres de liquide. De la nouvelle gompa de Luri Gompa à 3875m, descendre rejoindre la rivière et la suivre sur 300m dans le sens de la descente. Emprunter le raccourci qui monte sur la G et rejoint rapidement le sentier « officiel » au-dessus du thalweg. On suit le chemin en montée vers la G avant d’aborder un plateau duquel la vue sur le Haut-Mustang est très étendue. A nos pieds, on devine la vieille gompa rouge accrochée à la falaise. En s’écartant vers la gauche, on peut voir le village de Ghyaru et même les falaises sableuses qui dominent Dheegaon. On vient buter sur la base d’un mamelon (1h25, 4150m). On attaque une montée en lacets serrés. Le Dhaulagiri himal commence à sortir de derrière la crête herbeuse. Le Dhaulagiri I flanqué de ses deux satellites, les Tukuche Peaks, domine le massif. Derrière nous, on peut apprécier l’étendue du plateau du Mustang. La pente continue d’être soutenue jusqu’à un autre belvédère encore plus extraordinaire (1h15, 4550m). Grande pause pour déguster le panorama. Le chemin se poursuit en pente adoucie jusqu’à s’aplanir totalement. On contourne un mamelon par la G pour entrer dans un vallon à l’herbe rase. On remonte à présent à belle hauteur la RG d’un profond canyon, partie terminale de la Puyung khola, jusqu’à un grand pré. Toujours tout droit, escalader une butte herbeuse puis suivre le fil d’une crête qui semble partir vers l’infini du ciel. On arrive sur un grand alpage d’altitude (50mn, 4750m) avec la cime du Dhaulagiri I qui réapparaît. Quitter le sentier vers la D pour aller admirer la vallée de la Kali Gandaki à hauteur de Tsarang avec pour horizon la chaîne de montagnes qui borde le Mustang à l’W. Pause repas avec les pack-lunchs sortis du sac dans ce merveilleux endroit. On attaque l’après-midi par une montée régulière dans un pré (cairns) qui conduit à un col (10mn, 4840m). Au-delà, on chemine en courbe de niveau à travers des alpages. Peut-être aurez vous la chance, là aussi, de contempler sur la gauche une horde de bharals qui profite des rayons de soleil et de la maigre pitance qui lui est proposée pour nous régaler de leur contemplation. Le Dhaulagiri I, un instant caché, se montre de nouveau, dominateur, juste avant que nous franchissions le large col (15mn, 4900m) dans lequel le Damodar himal s’étale sous nos yeux. Ce sera le plus haut point de la journée. Descente en deux parties, d’abord jusqu’à un belvédère duquel on peut revoir quelques montagnes du Mustang sur la droite, puis dans un pierrier à la pente sévère jusqu’à une kharka (40mn, 4670m). Après une petite remontée et un bout de sentier plat, on débouche à Ghyuma Thanti (10mn, 4730m, 2 cabanes, emplacements de camping, eau de ruissellement sur la G) sur un plateau au bord d’une petite gorge que nous remonterons demain. Jour 12 : Ghyuma Thanti – Bharche khola 3h30 / +700m / -530m Descendre à la rivière (4700m) et remonter la gorge sur une trace qui colonise souvent le lit du ruisseau. Au niveau d’un rétrécissement de la gorge (35mn, 4820m), partir sur la G en lacets pour s’élever au-dessus de la rivière et prendre pied sur un alpage. On part légèrement sur la G pour s’enfoncer dans un large vallon sur une moraine d’abord herbeuse puis pierreuse. On s’élève de belle manière jusqu’à voir le Dhaulagiri I apparaître derrière une croupe. Quelques mètres plus loin, on aborde un replat sur lequel on peut s’octroyer une pause bien méritée. Nous sommes à peu près à mi-pente (1h, 5100m). Le panorama est étendu sur le Dhaulagiri himal et les montagnes du Mustang qui bordent le lit de la Kali Gandaki. Au-delà du replat réparateur, la pente redevient soutenue jusqu’à déboucher dans le large col sans nom qui donne accès à une vision de plus en plus rapprochée sur les montagnes du Damodar himal (45mn, 5340m). Descente du col sur un sentier bien viabilisé en pente douce jusqu’à atteindre le fond d’un thalweg abrité du vent (25mn, 5150m, eau). Après une petite remontée d’une quarantaine de mètres, on retrouve un sentier en courbe de niveau qui parcourt à flanc de vastes pentes sans végétation d’où émergent quelques pitons ruiniformes. On atteint un belvédère au-dessus du canyon de la Bharche khola en préalable à une désescalade sur de larges lacets jusqu’au fond de la gorge au milieu de pitons rocheux de belle facture. Le camp au bord de la rivière est composé d’une guérite en tôle avec plein de place pour planter les tentes en bordure de la rivière (45mn, 4900m, eau dans la rivière). Endroit assez froid dès le milieu de l’après-midi car entouré de toute part de hautes falaises. Jour 13 : Bharche khola – Damodar kunda 5h / +800m / -730m Du camp à 4900m, remonter la gorge sur 500m pour trouver le départ sur la D d’un sentier bien tracé qui remonte un coteau pentu par de larges lacets jusqu’à une épaule où l’on retrouve (enfin…) le soleil. La pente s’adoucit alors que l’on aborde un plateau d’altitude (1h10, 5200m). On domine à présent la gorge de la Bharche khola. Devant nous, le col que nous convoitons luit sous les rayons du soleil matinal. On poursuit en légère descente pour aller chercher le fond d’un thalweg avant d’attaquer la remontée d’une large selle. Le sentier redevient étale jusqu’au fond d’une combe (45mn, 5300m). Dernier effort pour ce matin, nous remontons une nouvelle épaule qui nous amène directement au passage du col (30mn, 5500m). La vue est étendue, si bien à l’arrière avec le proéminent Dhaulagiri I qu’à l’avant où nous pouvons apprécier l’enfilade de la chaîne montagneuse du Damodar himal. De l’autre côté du col, descente en douceur dans du petit pierrier bien commode à fouler alors que le Damodar himal se découvre de plus en plus. On poursuit la descente du plateau jusqu’à un belvédère (50mn, 5300m) qui nous permet de deviner l’emplacement de la cuvette des lacs du Damodar, terme de notre journée. Tout autour de nous, on ne peut qu’apprécier l’élégance de ces enfilades de pics glacés, la plupart d’entre eux sans nom. Maintenant, on s’engage dans la désescalade d’une forte pente à l’herbe maigre. Le sentier historique qui passait RG du vallon a été emporté par un gigantesque éboulement. Un nouvel itinéraire a été ouvert en RD et rejoint l’ancien au niveau de la traversée de la rivière (40mn, 4800m). Franchir le cours d’eau du mieux que l’on peut (pas de pont…) et remonter en face en direction des montagnes enneigées. S’enfoncer dans la combe, passer auprès de kharkas, remonter un large plateau herbeux et atteindre un belvédère sur la cuvette des lacs de Damodar (45mn, 4990m). Ne nous le cachons pas, on s’attendait à mieux… Mais bon ! Descente sur le camp auprès des lacs (5mn, 4970m, 2 cabanes en tôle, emplacements de camping, eau à 100m à l’E du camp dans un thalweg). Nuit en tente. Jour 14 : Damodar kunda – Japanese BC 2h40 / +390m / -130m Partir du camp vers l’E et rejoindre le chorten qui trône sur son tertre (5mn, 4990m). C’est peut-être de cet endroit que le site est le plus photogénique avec ces quelques cuvettes glacées qui composent un premier plan aux montagnes du Damodar himal. On s’enfonce dans le vallon en direction de l’émergent sommet du Brikuti. On parcourt en up down tous les fonds de combes avant d’arriver sur un large plateau où sont édifiées des kharkas (1h, 5000m). Le site recèle de nombreux fossiles (saligrams) et quelques trophées ont été exposés par les bergers, entre autres un ensemble de cornes de bharal et un autre de mouflon de Marco Polo. On continue notre progression vers le fond de la vallée dans des alpages avant d’aborder une zone plus perturbée où l’on sent que le rivière doit en permanence creuser son lit après chaque éboulement de terrain (40mn, 5100m). La suite du parcours se déroule en montée progressive sur des résidus de moraine jusqu’au camp de base des japonais, vaste espace au fond d’une combe dominée par d’impressionnantes moraines latérales de plus de 100m de hauteur. On imagine l’épaisseur du glacier qui existait à cette place (1h, 5250m, emplacements de camping, eau de fonte dans le torrent). Nuit en tente. Créé par Pierre MARTIN 5 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr Jour 15 : Japanese BC – Camp avancé 5h / +700m / -200m Remonter la vallée glaciaire en RD et en arrivant sur le plat, incliner sur la D pour rejoindre le départ d’une trace cairnée dans un ressaut morainique. Cette trace est mal commode à suivre. La présence de nombreux cairns ne gomme pas les incessantes ruptures de pente et à plus de 5000m c’est épuisant. Un petit plateau est l’occasion de s’octroyer une pause (1h, 5370m). On poursuit en montée moins marquée avant de descendre vers le glacier et franchir le torrent (1h35, 5500m). On s’engage à présent RG du glacier dans un couloir d’une vingtaine de mètres de large. Le parcours est de toute beauté car bordé de part et d’autre de pénitents de glace de belle hauteur. On quitte à regrets cette « allée des pénitents » en s’échappant sur la G à la cote 5675m où l’on remonte d’une vingtaine de mètres pour prendre pied sur la langue principale du glacier. Il s’agit maintenant de traverser en biseau l’immense champ de glace et de neige en louvoyant entre les crevasses évidentes et les séracs émergents. On se dirige alors vers le pied de l’impressionnante barre rocheuse qui borde le glacier sur sa RD et nous posons sur le fil de la moraine latérale (2h25, 5750m, emplacements pour 6 tentes, eau de fonte). Ce belvédère est exceptionnel du fait de la vue étendue sur le bassin d’alimentation du glacier et les sommets de toute beauté qui le bordent. Ceux-ci ont été explorés en 2008 par Paulo Grobel et Jean Annequin. Demain, nous passons du Mustang à la région de l’Annapurna par le col du Saribung que nous ne pouvons pas voir depuis le camp. La nuit promet d’être courte mais très froide… Jour 16 : Camp avancé – Brikuti BC 8 à 10h / +500m / -1200m Attention à l’horaire très tendu sur cette étape. Trois facteurs sont à prendre en compte : tout d’abord la qualité de la neige sur la montée au col, puis l’éventualité d’accrocher à votre palmarès le sommet du Saribung Peak à 6328m et enfin la forme de l’équipe (touristes et porteurs). Remonter le fil de la moraine sur laquelle est posé le camp d’altitude. On laisse sur la gauche l’évident De Hults Pass (à oublier car les champs de crevasses sur l’autre versant sont problématiques à aborder) pour continuer en direction de l’imposant Khumjungar himal, la plus haute cime du Damodar himal. La moraine se termine au pied de la paroi rocheuse du Kharsang Peak. S’élever en forte pente sur une selle neigeuse avant de découvrir loin devant le Saribung Peak et à sa gauche le Saribung Pass. Toujours en montée mais maintenant avec une déclivité atténuée, on marche à flanc avant de franchir (rapidement…) un passage sous une barre menaçante de séracs avant d’incliner à G et entreprendre la remontée de l’interminable « faux-plat » qui conduit au col (2h30 à 4h selon les conditions de neige, 6020m). Si vous êtes dans la limite basse de l’horaire, vous pouvez envisager l’ascension du Saribung Peak (3h A/R non comptées dans l’horaire indiqué, F+) mais dans le cas contraire, oubliez, car la neige ne sera pas meilleure là-haut… Du col, belle vue plongeante sur les montagnes de l’Himlung himal et toute la haute vallée de Phu, ce «Little Mustang » dans lequel nous allons maintenant pénétrer. Descente pleine pente sur le large glacier peu crevassé dans sa partie haute jusqu’à un replat (30mn, 5750m). On découvre sur la droite les sommets du Chhib himal et du Shasar. Au-delà de ce replat, le glacier devient plus perturbé et il est fortement conseillé de s’encorder et de chausser les crampons. Garder cette configuration jusqu’à l’extrémité de la langue glaciaire (1h, 5570m, possibilité de camp de fortune en RG de la moraine si on est en retard, eau de fonte dans le torrent). La suite de l’étape est une interminable descente en up down d’un glacier recouvert de débris morainiques. On suit la ligne de cairns pour se retrouver au Brikuti BC (4h15, 5017m, emplacements pour 6 tentes, eau dans le torrent qui sort de la moraine latérale RG au pied du vallon duquel émerge le sommet glacé du Lugula). On est au milieu de nulle part : impressionnant de solitude… Au loin, on devine l’étroit sillon au pied du Nemjung dans lequel nous allons nous rendre demain et où se trouve le village de Phu, mais il y a encore un long chemin à parcourir… Jour 17 : Brikuti BC – Nagoru - Phu 6h / +400m / -1300m Du camp sur la moraine, on poursuit la descente jusqu’à rejoindre la RG d’un torrent qui s’en va rejoindre la Layju khola. A l’horizon, le Nemjung et le Gyaji Kang nous présentent leurs belles parois glacées et composent un bel ensemble. Nous entrons dans un défilé duquel nous sortons assez rapidement au moment où les parois se resserrent (1h, 4750m). On franchit un mamelon morainique sur la G avant de descendre traverser un torrent. En face, on remonte à mi-pente pour un parcours de quelques minutes à flanc. Puis soudain, c’est la désescalade rapide pour rejoindre le bord du torrent et l’initialisation d’un parcours chaotique. On va passer une ½ h très angoissante au bord du torrent sous la menace constante de chutes de pierres. La moraine latérale au pied de laquelle nous évoluons est réellement délitée et les groupes de bharals qui évoluent une cinquantaine de mètres au-dessus de nous ne sont pas un gage de stabilité du terrain… Enfin, c’est la délivrance (1h30, 4575m). 300m plus avant, on laisse l’itinéraire RG le long de la rivière pour s’élever d’une centaine de mètres fortement dans la pente sur la G et rejoindre un excellent sentier d’altitude (20mn, 4630m) qui vien(drait…) du Tibet en franchissant un col à plus de 6000m. La portion que nous allons suivre, elle, est bien réelle et d’excellente viabilité. On domine la gorge de la Layju khola à belle hauteur et les paysages proposés sont superbes. Le sentier balcon franchit de nombreux fonds de combes dominés de splendides pénitents rocheux, à l’instar de ceux que l’on avait connus du côté du Mustang. Le Pisang Peak apparaît sur la droite alors qu’au moment de franchir un dernier virage sur la G, on découvre le village khampa de Nagoru, abandonné il y a quelques temps par ses habitants d’origine tibétaine (1h, 4550m). Même désert, revoilà quelques marques de la civilisation que nous avions laissée il y a quelques jours… Après le lunch, descente pour traverser une petite rivière, longer les terrasses incultes et aboutir à une deuxième rivière que l’on traverse également (20mn, 4500m). En face, on remonte un excellent sentier en lacets jusqu’à un chorten (20mn, 4680m). Le belvédère est encore une fois exceptionnel sur les montagnes frontière du Tibet et permet d’apprécier le chemin parcouru depuis ce matin. Vers l’avant, le Kanguru himal et le Pisang Peak nous invitent à les rejoindre, ou tout du moins les longer par leur base pour retrouver le riant pays des Annapurnas. On emprunte un sentier balcon qui passe par un deuxième chorten (10mn, 4675m) puis un troisième (10mn, 4660m). Enfin, cette journée se clôt par une descente pentue vers la vallée de Phu (belle apparition sur la gauche de l’Himlung himal) avec une partie délicate au moment de contourner l’éperon sur lequel est érigé le nouveau monastère du Phu (terrain sableux lors du franchissement de cônes de déjection). On entre dans Phu (1h, 4100m) par le petit pont de bois (passerelle métallique 200m à D), on part sur la G et on se pose soit sur une des terrasses du village si les cultures ont été récoltées (se renseigner au « bar » de Kharsang situé juste au début de la ruelle d’entrée dans le village), soit au terrain de camping « officiel » de l’autre côté de la rivière en redescendant traverser la Phu khola par la deuxième passerelle métallique en aval du village. Nuit en tente. Jour 18 : Phu Journée de réserve et visite du village. Jour 19 : Phu – Mahendra Pul 5h10 / +510m / -1080m Sortir du village vers l’aval et franchir la rivière sur la passerelle métallique. Laisser sur la gauche le terrain de camping de Phu et descendre RG jusqu’à un bel ensemble de chortens en contrebas du chemin. Remonter sur le chemin et passer à la G du vieux fortin pour emprunter un sentier balcon audessus de la rivière qui s’enfonce dans d’étroites gorges. On rejoint bientôt Phu Gate (mur de manis et porte ornée) avant de plonger sur un sentier en zigzag jusqu’à la rivière qui sort d’en dessous de deux roches monumentales. On reste RG de la Phu khola souvent à proximité de l’eau mais parfois, pour franchir des obstacles naturels (résidus morainiques, torrents déboulant de vallons pentus, etc.), on a souvent l’occasion de s’élever puis de redescendre peu après. La gorge est splendide de minéralité. On alterne parties ensoleillées et passages dans le congélateur. A l’extrémité de la gorge, le sentier a été construit à flanc de falaise. Il a été créé de toute main et de manière assez osée lors du franchissement de certains rognons rocheux. Visions impressionnantes de vide sans peur excessive (attention toutefois à la hauteur limitée…). On débouche sur les alpages riants et ensoleillés de Kyang (2h30, 3865m, eau de source, camping, « buvette khampa » en saison). L’Annapurna II apparaît à l’horizon alors que derrière nous de superbes falaises dolomitiques invitent à la pratique de l’escalade tout terrain… Endroit magique s’il en est, on s’y poserait bien ! Mais il nous faut bientôt repartir à l’assaut d’une première moraine, puis d’une deuxième, avant de descendre jusqu’à la Mjuru khola, bien grosse, car issue d’un important groupe de montagnes caché à main gauche : le Kechakyu himal. En face, on remonte en écharpe sur une autre moraine pour atteindre Chyakhu (1h, 3735m), vaste espace de prés cultivés et village saisonnier. On descend sur la D des champs (quelquefois des groupes de bharals colonisent les pentes inférieures du Kanguru himal) avant de basculer dans le profond thalweg de la Junam khola issue des impressionnants glaciers du Kanguru. Remontée bien cassante jusqu’à Junam Goth (30mn, 3640m, « buvette khampa » en saison), village abandonné. La suite de la journée emprunte un sentier en up down jusqu’à une bifurcation à D au niveau d’une bergerie sous roche (45mn, 3585m, le chemin tout droit conduit à Meta (en 25mn, lodge) et au-delà à la descente directe en 5h sur Koto par la gorge). On traverse une zone d’alpages avant d’aborder une descente très pentue au milieu d’un ensemble très érodé de Créé par Pierre MARTIN 6 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr pénitents sableux. Le « chemin » rejoint les ponts (ancien et nouveau) qui permettent de passer RD de la Phu khola. Le camp de Mahendra Pul se trouve une vingtaine de mètres au-dessus (25mn, 3505m, eau, camping, tea-house). Jour 20 : Mahendra Pul – Naar – Naar Phedi 5h / +1250m / -100m S’élever derrière le camp et reprendre le sentier de montée de Naar vers la G. Bien tracé, le chemin présente de beaux points de vue sur la vallée de la Phu khola jusqu’aux sommets lointains du Chako et du Ratnachuli. Le Kanguru commence à présenter ses glaciers sommitaux de belle importance. On arrive à Naar Gate (1h, 3800m, la porte de Naar) juste avant de rejoindre en 10mn le haut d’un plateau pour une pause bien méritée. Le souffle retrouvé, on repart pour une grimpette jusqu’à un chorten donnant accès à un sentier qui fait le tour d’une combe bien pentue au-dessus de la Labse khola. Au fin fond de la vallée, on devine le passage du Teri La et à D les montagnes de l’Amatsan et du Jomsong himal. L’ascension recommence par quelques lacets et on prend pied sur un alpage. Devant nous, un mur de pierres plates conduit à emprunter un escalier mural sur la gauche de la porte. De l’autre côté, l’ambiance est plus tendue au moment où l’on traverse un alpage au milieu duquel paît un troupeau de yacks (plus ou moins placides…). Juste après, on rejoint un ensemble de chortens et l’exceptionnelle vue sur le massif du Kanguru dont on dispose depuis ce belvédère (1h, 4150m). On poursuit le chemin en encorbellement au-dessus des espaces cultivés qui annoncent le village de Naar, lové dans un creux de vallée sur la droite. Après la porte d’entrée S (décevante…), incliner vers le haut du village pour atteindre l’espace où sont construits les 4 lodges du village (20mn, 4270m, épicerie, T) pour le moment du lunch. Sinon, le village est superbe et totalement différent de Phu. Dominant une vallée ouverte et ensoleillée face au Pisang Peak, le parcours de ses ruelles animées permet de partir à la rencontre de villageois occupés à leurs tâches quotidiennes. Beaucoup de convivialité. Après le déjeuner on traverse le village de Naar pour sortir par la porte peinte qui se situe au N. On remonte le thalweg qui nous fait face pour prendre pied sur un plateau en pente douce, véritable allée de géant entre deux barrières montagneuses. On traverse un alpage où paissent des dizaines de yacks (1h45, 4700m, soyons humbles…) avant d’incliner notre marche vers la G et entâmer une descente à flanc de la moraine pour rejoindre le confluent de plusieurs cours d’eau. En plein milieu de cet espace colonisé par les galets on trouve l’enclos édifié par les népalais pour accueillir l’équipe : nous sommes à Kang La Phedi, le pied du col (45mn, 4650m). Nuit en tente. Pour le repas de midi, on peut recommander le lodge historique Shanti dont le propriétaire Nima est un personnage extraordinaire et haut en couleurs. Il peut vous proposer des balades à dos de cheval à prix d’amis sur le plateau mais aussi, à condition que la neige ne soit pas trop présente, jusqu’au passage du Kang La. Ces chevaux râblés sont réellement vaillants et ont le pied sûr. Il ne leur faudra que 3 à 4 heures de temps depuis Naar pour avaler les 1200m de dénivelée positive. Ce sera assurément un excellent souvenir de voyage que vous rapporterez de cette expérience à nulle autre pareille. Protégez-vous bien du froid en montant, la partie de votre corps non exposée aux rayons du soleil pourrait bien se rappeler douloureusement à vous… Jour 21 : Naar Phedi – Kang La - Ngawal 4h10 / +650m / -1500m Partir du camp et escalader les quelques lacets abrupts que l’on distingue sur la D. On atteint un replat alors que l’on s’est déjà bien élevé au-dessus du confluent de rivières. Le chemin continue peu ou prou en courbe de niveau vers le N et rejoint le torrent (1h, 4900m). Traverser le cours d’eau et s’élever sur une épaule morainique par un bon sentier en lacets jusqu’à passer sous le déversoir d’un petit lac gelé. On s’en éloigne vers la droite avant de parcourir un petit plateau en direction du col que l’on distingue droit devant marqué par ses taluchos flottant au vent. A l’arrière on découvre le Kanguru, le Cheo himal mais aussi le Manaslu sous un profil peu connu. Devant, la chaîne des Chulu se présente à nous et entre autres le Chulu Far East. Dernier coup de collier pour atteindre le passage du Kang La (1h40, 5315m, C), taillé sur une arête effilée. De l’autre côté, on découvre la partie E de l’Annapurna himal nous proposant une vue inédite sur les Annapurnas II et IV. La descente côté W commence dans de l’éboulis jaune bien pentu avec une falaise imposante à main droite. Il faut bien peu de temps pour que l’on dépasse cette muraille et que l’horizon ne s’élargisse au Gangapurna et au Tilicho Peak alors que l’on suit une trace bien commode dans laquelle on s’enfonce avec délectation… On traverse une zone de gros blocs tombés (30mn, 4900m) avant de suivre le fil d’une moraine en RD du thalweg. Tout au fond de la vallée, on commence à distinguer quelques uns des villages du Tour des Annapurnas ainsi que la piste de l’altiport de Humre. A la fin de la moraine, obliquer sur la G et par quelques lacets sableux du chemin, atteindre une fontaine (20mn, 4500m). Poursuivre sur la G et rejoindre la RG du vallon au niveau d’une kharka située sur un belvédère de premier ordre sur la vallée (15mn, 4275m). On distingue parfaitement bien à présent sur la droite le tracé de l’itinéraire qui remonte depuis Manang jusqu’au lac Tilicho. On continue la descente en empruntant un sentier balcon et 10mn après avoir dépassé la kharka, incliner à D pour suivre le sentier direct de descente vers le village de Ngawal perché sur son tertre. La fin de la journée s’opère en désescaladant la ligne de chortens et de darchoks qui surplombent le village. Entrée dans le village (30mn, 3800m, lodges, campings, téléphone, C). Nuit en lodge. Jour 22 : Ngawal – Ghyaru – Pisang - Brathang 5h45 / +300m / -1250m Partir du centre village vers la G lorsque l’on fait face à la vallée dominée par l’Annapurna II. On suit un sentier balcon avec des vues imprenables sur l’Annapurna himal jusqu’à un chorten. On poursuit en descente encore sur 300m avant de trouver à main gauche dans une forêt de pins bleus de l’Himalaya l’itinéraire du village de Ghyaru. Ce village positionné en dehors du circuit « officiel » du Tour des Annapurnas est resté dans l’état initial et c’est un plaisir rare que de suivre les ruelles étroites entre les habitations posées au-dessus des étables où meuglent buffles, vaches et dzos (1h45, 3670m, lodges). Sortir du village par le bas et suivre un sentier en larges lacets qui conduit jusqu’à une passerelle précédant un imposant mur de manis (30mn, 3280m). Belles échappées sur la vallée de la Marsyangdi au N au fond de laquelle on devine Braga et Manang. Il s’ensuit un parcours à plat dans une forêt de jeunes épicéas. Nous en profitons pour dire adieu au Gangapurna, à l’Annapurna III et au Tilicho Peak au moment où l’on « tombe », en ayant bien pris soin de suivre le petit chemin à main droite, sur un petit bijou de lac d’eau pure aux reflets de couleur verte (1h, 3205m). Un site enchanteur au pied du géant inviolé, l’Annapurna II ! Waou… On poursuit le long de la Marsyangdi pour franchir une passerelle et entrer dans Pisang, gros bourg commerçant (30mn, 3205m, lodges, camping, T, C, E). Poursuite de la descente de la vallée en pente douce au travers d’un paysage de taïga dominé par une impressionnante dalle rocheuse, envers de la falaise qui domine la gorge de la Naar-Phu khola. On se pose à Dhikur Pokhari pour le lunch (1h, 3060m). Reprise de la descente dans une forêt de pins bleus avant de dévaler jusqu’au fond d’une gorge austère dans laquelle bouillonne la Marsyangdi. Traversée de la rivière sur une passerelle avant de suivre à mi-hauteur un large chemin en RG parfois taillé à même la falaise. La gorge s’élargit un peu à l’entrée de Brathang, hameau de quelques habitations resté nature, type Tour des Annapurnas des années 60… Nuit en tente dans l’arrière-cour d’un lodge (1h, 2840m). Jour 23 : Brathang – Chame - Dharapani 5h30 / +400m / -1350m Démarrage dans la froidure matinale de Brathang pour rejoindre Talekhu (1h, lodges) puis Chame, le chef-lieu du secteur (25mn, 2670m, lodges, campings, commerces, banque, T, C, E, etc…). Puis c’est la descente vers Koto (20mn, 2600m, T, C), point de convergence du sentier qui descend des vallées de Naar et Phu par la gorge en passant par Meta et Dharamsala (compter 1j de marche depuis Meta). Au-delà, on remonte vers Thanchok (45mn, lodge, C) en traversant une belle forêt de pins. Du plateau, on désescalade un chemin sableux pour aller franchir une passerelle et remonter vers une bhati isolée avant de rejoindre le village de Timang (1h15, 2800m, lodges, T, C, E). Belle vue sur toute la chaîne du Manaslu au milieu de laquelle on peut aisément identifier le Peak 29 et l’Himalchuli. Descente en forêt sur Danaki avec les singes langours qui jouent dans les arbres et égaient notre marche. Quelques centaines de mètres après Danaki, on entre dans Bagarchap pour retrouver une piste terreuse qui nous emmène à notre village étape de Dharapani, porte de sortie du Tour du Manaslu (1h45, 1900m, lodges, campings, T, C, E,). Jour 24 : Dharapani – Tal - Syange 7h / +450m / -1300m Poursuite de la descente de la vallée de la Marsyangdi en up down jusqu’à Tal (2h30, 1610m, lodges, campings, commerces, T, C, E). Après Tal, nous entrons dans un espace qui a été massacré, le mot n’est pas trop fort, par le creusement à tout prix de la piste qui sera sensée dans quelques années relier Besi Sahar à Manang… Quelle désolation ! Nous marchons heureusement sur la rive opposée aux travaux. On rejoint toujours en up down le village de Chyamje (2h30, 1300m, lodges, commerces, T, C, E) avant de retrouver un embryon de piste jusqu’à Jagat (45mn, 1250m, T, C, E). Le village, si coquet autrefois, est sinistré par la présence de boue et de caillous en provenance du chantier de contournement du village… Je passerai sous silence Créé par Pierre MARTIN 7 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr l’horreur du parcours de descente entre Jagat et Syange. Celui-ci s’effectue sur une piste empruntée par quelques 4x4 moribonds et dont la construction a lardé la falaise d’une hideuse marque en zigzag. Affreux… ! On entre dans Syange (1h15, 1050m, commerces, lodges, camping, T, C, E, 4x4 pour Besi Sahar à Rs350/pers). Jour 25 : Syange – Bahunedanda – Bhulbule 4h15 / +250m / -400m Traverser la Marsyangdi sur la passerelle et retrouver un peu de sérénité matinale en prenant pied sur le plateau de Ghermu (lodges, C) où se déroulent quelques scènes pastorales de labour et de battage. On poursuit à flanc jusqu’à Bahunedanda que l’on atteint au prix d’une grimpette coupe-souffle (2h, 1230m, lodges, commerces, camping, T, C, E). Ce village de brahmanes a perdu de son activité depuis que la piste amène directement les trekkeurs à Syange par l’autre rive de la Marsyangdi. Heureusement qu’il reste l’école et les cris des enfants ! A travers champs, on descend rejoindre Ngadi (1h15, 930m, T, C, E) pour retrouver des jardins exotiques à la flore luxuriante. Mais l’horreur ne nous sera pas épargnée : la fin du trek sera à nouveau perturbée par la construction de la piste d’accès au village de Bahunedanda… Entrée dans Bhulbule (1h, 850m, lodges, campings, commerces, T, C, E). Jour 26 : Bhulbule – Besi Sahar puis Besi Sahar – Katmandu 1h15 en bus sur une mauvaise piste jusqu’à Besi Sahar (Rs300/pers) puis 5h en bus (Rs650/pers) sur le goudron via Dumre et Mugling (pause lunch). Essayer d’arriver sur Katmandu avant 3h de l’après-midi à cause des embouteillages qui se produisent chaque jour au niveau du col de Thankot (on peut perdre facilement 3 à 4h de son temps sur ces 15 derniers kilomètres…). Jour 27 : Katmandu Journée de réserve et visite de la vallée. Jour 28 : Katmandu Derniers achats et peut-être encore une petite visite ? Envol du Tribhuvan International Airport de Katmandu entre 16h et 22h selon les compagnies à destination d’un des émirats du Golfe Persique avant le rejoindre l’Europe. Jour 29 : Paris Arrivée à Roissy-CDG en tout début de matinée. PREPARATIFS Documentation et cartographie Côté guides papier : - Pour la partie Mustang, quelques beaux livres (entre autres celui de Peter Matthiessen « Mustang, à l’est de Lo ») mais pas trop de guides de voyage détaillés mais la référence est quand même le Lonely Planet – Trekking in the Nepal Himalaya qui présente une proposition de circuit relativement détaillé. Mais n’en espérez pas plus… ! - Pour la région du Naar-Phu, pas vraiment besoin de quelque chose car il n’y a que deux villages à visiter et les chemins ne sont pas pléthore… - Pour le passage spécifique du Saribung Pass et l’ascension du Saribung Peak, la littérature n’est pas prolixe : une seule référence, le livre « Sommets du Népal » de Jean Annequin et Paulo Grobel chez Glénat. Côté cartes topographiques : - La carte Nepal Map Publisher au 1/70000e « Mustang » est bien documentée et couvre la totalité du circuit côté Mustang. - La carte Nepa Maps au 1/125000e « Around Annapurna » couvre les vallées de Naar-Phu, le Kang La et la descente jusqu’à Besi Sahar. - Quant au Damodar himal, force est de constater que les fonds de plan bon marché ne sont pas pléthore. Mis à part les 3 cartes au 1/50000 e basées sur un fond topographique finlandais et que l’on a du mal à trouver en France, je ne peux que vous proposer le fichier pdf du circuit copie d’une carte au 1/200000e éditée sur demande de l’agence népalaise Thamserku par Nepal Maps Publisher (pas vue dans le commerce à Katmandu). Sur le Net, on ne pourra disposer que des travaux de découvreur de Paulo Grobel. En complément pour vous aider à vous y retrouver à Katmandu et connaître les bons plans, glissez donc le guide du Routard dans votre poche : bien que très laxiste sur les mises à jour des adresses qu'il conseille, il reste quand même une aide précieuse sur cette destination. Equipement Ce trek, proposé par le voyagiste français Allibert en collaboration avec l’agence népalaise Thamserku. Il me parait difficile, du fait de la criticité de certains passages et entre autres l’isolement total de l’équipe sur les 7 jours de traversée Mustang – Phu, de composer cette expédition sans une intendance de premier ordre avec staff médical, téléphone satellite, etc. et une grosse expérience de l’agence népalaise dans ce domaine qui sort du « trek habituel ». Il y a aussi nécessité de s’adjoindre un sherpa route assistant ayant déjà pratiqué cet itinéraire, ne serait-ce que pour disposer de repères factuels sur les possibilités d’hébergement, sur certains passages un peu touchy, principalement au moment où les conditions météo pourront être bien différentes que celles que l’on attendait… Il n’y a pas de place pour l’improvisation à ces altitudes-là : le froid peut tuer ! Il convient également d’être très prévenant avec l’équipe de porteurs et surveiller les moindres défaillances de forme, celles-ci pouvant cacher une pathologie grave et entre autres le MAM. Pour nombre d’entre eux les porteurs résident à Katmandu et ne sont pas en permanence acclimatés à l’altitude ; de ce fait, ils pourront connaître les mêmes désagréments que nous lors de la phase d’acclimatation et il convient de leur apporter une réponse (médicaments et éventuellement secours au moment où ils se produiront). Côté équipement, privilégiez les systèmes trois couches ainsi que de bonnes chaussures de rando. On peut réaliser les 90% du trek en chaussures à tige basse à l’exception du franchissement du Saribung Pass et de l’ascension du Saribung Peak. Seules ces deux ou trois journées imposent de se doter d’un équipement spécial haute montagne pour marche sur glacier (obligatoire : piolet, crampons, corde de 50m, chaussures à tige haute crampon ables et un peu chaudes, baudrier et matériel pour se sortir d’une crevasse même pour le passage du col car le glacier est très crevassé dans la partie basse côté Phu). Les bâtons de marche pourront vous aider à traverser les passages gelés et vous sécuriser sur des sentiers balcons. Prévoir un sac à dos pour vos affaires de la journée, plusieurs gourdes d'eau (il faut beaucoup s'hydrater à ces altitudes). Ne pas oublier de toujours avoir à portée de main le trio « chaleur garantie » comprenant gants, bonnets (ou encore mieux cagoule enveloppant le visage et le cou) et chaussettes : protéger les extrémités, c'est empêcher le refroidissement de s'opérer et la sanction immédiate du mal de tête de se déclencher. Dans un sac type marin si possible étanche (pas de valise), vous aurez disposé le reste de vos affaires pour passer une bonne nuit, entre autres un duvet sarcophage -20°C et des vêtements type Damart pour le haut et le bas. Le drap en soie fait gagner 3 à 4°C et une couverture supplémentaire en polaire à glisser dans le sac de couchage à peu près autant. Dans le Mustang, on peut éventuellement profiter de l’hébergement en lodges. Ceux-ci ne sont (heureusement) pas la hauteur de ceux que l’on trouve dans les régions touristiques comme le Khumbu ou les Annapurnas : c’est du basique il faut être clair ! L’électricité n’est pas présente partout et il n’est pas aisé de pouvoir recharger ses batteries d’équipements électroniques. Soyez donc prévoyants ! Une possibilité est l’utilisation d’un système solaire attaché sur votre sac (ou que vous déployez le midi au moment du lunch) et qui recharge une batterie tampon, ça fonctionne vraiment bien (panneau MyMobilePower 20w associé à une batterie Tekkeon 3450). Attention toutefois au phénomène de décharge des batteries par grand froid, et là, sur ce trek, il y a de quoi être servi… N’hésitez pas à protéger les batteries qui sont en attente d’utilisation dans des parties bien chaudes de votre corps (plusieurs choix possibles…). Quant au mobile GSM, toute la région de l’Annapurna (les 4 derniers jours depuis le Kang La) est couverte par l’opérateur népalais Nepal Mobile 429-01 acceptant le roaming avec les opérateurs étrangers. Dans le Mustang, vous devrez acheter une carte SIM locale (microopérateur local) et l’insérer dans votre mobile si celui-ci n’est pas bloqué par votre opérateur. J’ai tenu à indiquer pour chaque étape les ressources disponibles en terme de T téléphone fixe, C cellulaire GSM et E électricité. Créé par Pierre MARTIN 8 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr Quand partir ? Du fait du régime de moussons auquel le pays est soumis (même si le Mustang est régulièrement épargné par les pluies et les fortes chutes de neige à l’instar du Dolpo ou du Zanskar en Inde), les deux saisons de trek au Népal sont généralement le printemps (mi-mars à mi-mai) et l'automne (mi-octobre à mi-décembre) mais nul n'est à l'abri d'une queue de mousson ou d’un hiver précoce qui dérègle les statistiques... Il semble préférable de réaliser ce trek en automne du fait que les itinéraires sont à cette période parfaitement dégagés de toute neige fraîche comme il peut en tomber lors des orages d’après-midi au printemps. Pour info, le trek a été réalisé en novembre 2010 avec des conditions météorologiques pratiquement idéales, le seul bémol ayant été la demi-journée de neige à Lo Manthang dont nous avons pu nous apercevoir de l’impact dix jours après lorsqu’il s’est agi de franchir le col et que nous avons dû tracer l’itinéraire dans 40cm de neige fraîche et dire adieu à l’ascension du Saribung Peak… SUR PLACE Comment y aller ? Les compagnies du Golfe se taillent maintenant la part belle sur les vols de Paris à Katmandu présentant des tarifs inférieurs à 1000 Euros (escale dans un des Emirats). Par ordre de préférence Gulf Air, Etihad, Qatar Airways, Emirates, toutes quatre disposant d'un service à bord d'excellente facture. Thaï Airways ou Singapore Airlines sont un peu plus chères et font escale à Bangkok ou Singapour. Mais le conseil que je peux vous donner, c'est d'éviter à tout prix l'escale à Delhi en Inde (inégalable certes, à essayer au moins une fois pour les sceptiques...) souvent proposée sur les vols Air France au départ de Paris, le saut de puce du lendemain vers Katmandu s'effectuant soit par Air India, Royal Nepal Airlines ou des compagnies indiennes privées après avoir passé une merveilleuse longue nuit dans une salle de transit bondée. Je vous aurai prévenu... Noter qu'à présent Air India propose, en complément des vols de journée, 3 liaisons nocturnes par semaine entre Paris à Delhi et qui arrivent à Delhi vers les 8h00 du matin heure locale avec le saut de puce vers Katmandu en début d'après-midi. Sympa non ? Les compagnies Biman et Pakistan Airlines ne sévissent plus depuis l’Europe et c’est tant mieux... Sur place, à l'arrivée au Tribhuvan International Airport, vous pourrez prendre votre visa 30 jours pour 21€ (possible aussi en France à l'ambassade mais 60 jours à 40€), vous récupérerez vos bagages et vous vous dirigerez vers le comptoir des taxis auquel vous achèterez un bon de transport d'une valeur de Rs350 valable pour un trajet entre l'aéroport et n'importe quel hôtel de la ville. Sur place, de Katmandu à Pokhara et de Pokhara à Jomoson : plusieurs compagnies privées d’aviation officient sur la liaison mais le tarif est règlementé (respectivement US$100 et US$120 l’aller simple). Le retour de trek s’effectue depuis Bhulbule jusqu’à Besi Sahar en local bus pour Rs300 et Besi Sahar jusqu’à Katmandu via Dumre et Mugling pour Rs650. Pour la liaison de Katmandu à Pokhara, on peut aussi emprunter la ligne de bus touristique Greenline, quotidienne, plus confortable et beaucoup plus rapide que les bus locaux (US$18 avec lunch inclus à Mugling). Noter que le 4x4 fait (malheureusement) son apparition dans les vallées reculées du Népal. Il y a possibilité de l’utiliser pour des trajets ponctuels : - entre Jomoson et Kagbeni pour Rs350/personne en substitution de la ½ journée poussière. - entre Syange et Besi Sahar pour Rs300/personne permettant de gagner une journée de voyage… surtout que le paysage ne vaut plus tripette eu égard au percement de la piste qui a dévalorisé la basse vallée des Annapurnas. - et dans l’ensemble du Mustang où les pistes sont assez développées (on peut entre autres redescendre de Lo Manthang à Jomoson en suivant la piste tracée dans le lit de la Kali Gandaki). Les permis de trek Extrêmement simple en 2010, le permis d’ascension du Saribung Peak dispensait, moyennant le versement de la taxe de US$1000 pour 7 personnes et US$200 par personne supplémentaire jusqu’à 12, de devoir acquitter les US$650/pers pour les 13j de trek dans le Mustang, les US$70 pour la semaine dans la vallée de Naar-Phu et les US$25 du Tour des Annapurnas. Soit un forfait global calculé sur une taille de groupe de 7 « touristes » à US$1000 / 7 = US$160 bien loin de la note salée de la simple randonnée découverte dans le Mustang ! Gageons que la manne d’aujourd’hui ne perdurera pas très longtemps… Seul inconvénient, et de taille, il vaut mieux s’adosser à une agence de trek rompue à cet exercice pour s’y retrouver dans les arcanes de l’administration népalaise. Compter une journée de perdue sur Katmandu avant le départ pour mettre tout en ordre et une demi-journée au retour pour la visite obligatoire du chef d’expédition (sinon US$1000 d’amende !) attestant qu’il a bien respecté ses obligations de nettoyage des camps lors de son passage… Logement et nourriture Dans la vallée de Katmandu : La nourriture proposée dans les restaurants est souvent de bonne qualité et saine. La viande doit quand même être bien cuite ; si vous en doutez, allez donc faire un petit tour sur les marchés... La laiterie de Lazimpat au nord de Thamel propose de nombreux produits de qualité et entre autres le curd, un fromage blanc proche du yaourt mais à la consistance à nulle autre pareille. Il se déguste simplement avec du sucre ou alors recouvert de miel bien liquide. C'est savoureux ! Autre produit laitier au goût incomparable, spécialité de Baktapur, la ville voisine : le jujudhau, le meilleur yaourt du Monde ! Il y avait une adresse sur Katmandu pour en déguster : une petite boutique en face de l'hôtel Nature au fond de l'impasse à gauche tenue par deux sœurs au sourire charmant, mais celle-ci a disparu début 2010. Il vous faudra désormais faire le voyage jusqu'à Baktapur... N'hésitez pas non plus à aller goûter les repas composés dans de petits restaurants de quartier, mais ceci dit, comme vous allez décliner toute la panoplie de la cuisine népalaise pendant les 25 jours du trek, ne vous empêchez pas de manger de bons plats à des prix très abordables pendant que vous êtes en ville. Tiens, essayez donc la pizzeria « La Dolce Vita », vous m'en direz des nouvelles... Autre adresse hyper-sure présentant une carte variée dont une partie cuisine indienne (un divin Palak Paneer ou un onctueux Navaratna Korma Curry), le « Bistro » juste en face du restaurant italien. Sinon pour le petit-déjeuner, goûtez un moment de parfaite quiétude avec une musique jazzy très douce au New Orleans Café, ça vous changera du Tatapoum-Tapoum que l’on subit chaque soir en provenance de la terrasse du Northfield Café… Et puis il y a le restaurant français de Katmandu « Chez Caroline » où l’on peut déguster la fine fleur de la cuisine française et entre autres un pavé de bœuf à la sauce roquefort à se damner ! C’est situé dans le quartier de Baber Mahal du côté de Singha Durbar, le quartier des ministères. Il y a pas mal d’expat’ et contrairement à ce que certains en disent, ce n’est pas si cher : essayez de trouver une adresse de restaurant à Paris qui pour moins de 20€ vous concocte un repas de cette qualité avec des produits de haute lignée… C’est carrément impossible ! Alors faîtes-vous au moins plaisir une fois (ou deux…). Côté hôtels, il y en a partout, pour tous les goûts et toutes les bourses aussi. Je descends souvent dans le même coin calme du quartier de Thamel que ce soit au Shree Tibet Hotel (mais la qualité a beaucoup baissé depuis quelques années), à l'Hôtel Mandap (et sa terrasse arborée où l'on peut prendre un merveilleux petit déjeuner), au Moonlight Hotel situé un peu en retrait du quartier touristique mais depuis quelques temps à l'Hotel Nature (il y a un ascenseur…). Ne vous fiez pas aux prix annoncés, étant donnée l'offre pléthorique de chambres d'hôtel sur Katmandu, il ne faut pas négocier très longtemps pour que les prix baissent de 75%... Retour des temps sombres si l’on peut s’exprimer ainsi : la production d’électricité locale (principalement d’origine hydraulique) ne suffit plus à couvrir les besoins actuels, le complément d’énergie fourni par l’Inde est devenu insuffisant, donc, attendez-vous à subir de nombreuses coupures d’énergie sur la vallée de Katmandu (de l’ordre de 5 à 7h par jour et de manière tournante selon les quartiers, en amélioration depuis le milieu de l’année 2010). En trek : La pension complète est assurée. Les cuisiniers sont rompus à accompagner les groupes de trekkeurs occidentaux et savent parfaitement accommoder les repas aux exigences ou désirs des clients. Avant le trek, discutez avec votre sirdar pour mieux cadrer vos besoins. Si vous ne supportez pas la confiture Créé par Pierre MARTIN 9 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr Mixed Fruits ou le Ketchup vert fluo, dites-le lui avant qu'il ne se les procure. Comme il ne s'approvisionne que dans la capitale, il est encore temps... Pareil pour le thé : les cooks ont tendance, comme partout ailleurs au Népal d’ailleurs, à ne vous proposer que des sachets de miettes de thé (ça fait occidental...) : c'est immonde ! Préférez-leur du thé en vrac (type Best Ilam) que vous trouverez dans les tea-shops de Thamel et demandez juste une bouilloire d’eau chaude. Aucun problème pour en faire de même dans les lodges… Côté lodge, le prix de la chambre double (frigo assuré) s’inscrit entre Rs200 et Rs600 chaque repas de l’ordre de Rs800 par personne. Deux produits ont vu leur prix flamber sans qu’on ne sache pourquoi : le thermos d’un litre de thé (l’eau est juste colorée par un pauvre sachet…) pour Rs400 tandis que le Dal Bhat peut culminer à Rs500 ! C’est quand même le plat de base des népalais… Soit pour deux, compter en pension complète par jour de l’ordre de Rs6000 (à peu de choses près, 60€). A noter que dans les lodges, les accompagnants népalais sont généralement nourris et logés gratuitement (Dal Bhat, thé et hébergement dans la dining-room). Dernier conseil à suivre à quelque endroit où vous vous trouviez : n'oubliez pas vos pastilles purifiantes pour traiter l'eau que vous allez boire (Aquatabs ou Hydroclonazone). Ceci dit, sur le Tour des Annapurnas et dans quelques villages du Mustang, on trouve dans les villages une boutique qui vend de l’eau traitée à l’ozone. Bien mieux que d’acheter de l’eau minérale et de ne pas quoi savoir faire avec la bouteille plastique une fois vide… Points d'intérêt C’est un trek d’exception que certains d’entre vous pourront trouver engagé (et ils n’auront pas tort…) : - d’abord la longueur : 25 jours de marche, cela nécessite de bien se préparer mais aussi de bien écouter son corps au fur et à mesure des épreuves quotidiennes, - la technicité demandée : seul le passage du Saribung Pass est au-delà du domaine habituel du trekking, encore que, si vous avez le bonheur de le franchir avec de bonnes conditions météo (ce doit être beaucoup plus difficile sous une tempête de neige…) avec l’assistance d’un guide de haute montagne et/ou de sherpa route assistants népalais qui s’investissent parfaitement dans leur travail, ce sera un de vos plus grands souvenirs de randonnée et vous oublierez bien vite la difficulté pour lui substituer l’immense plaisir de l’avoir réalisé. Certes, pour les non-habitués, il va falloir chausser des crampons et ne pas se prendre les pieds dedans… Le circuit est très dense et varié en matière de paysages : - les sites traversés sont sublimes : l’exploration des vallées du Mustang permet de découvrir l’histoire de cet ex petit royaume coincé entre Tibet et Népal et d’avoir accès à des paysages rares au Népal, entre autres de nombreux panoramas étendus dont vous pourrez vous enorgueillir de les avoir contemplés lors de vos nombreux passages sur les sentiers balcons d’altitude. Cette période vous permettra accessoirement de disposer d’une période d’acclimatation à l’altitude bien adaptée à la somme des efforts que vous allez devoir consentir en deuxième partie de programme. - la diagonale vers le SE que vous opérerez par la suite pour rejoindre le camp avancé vous conduira à franchir 3 cols d’altitude pour vous poser au niveau du site confidentiel des lacs du Damodar. Par la suite, respectant les mesures conservatoires des 400m de dénivelée maximale par jour au-delà de 5000m, vous atteindrez le camp de base avancé au pied du col convoité. Celui-ci est situé sur le fil d’une moraine au milieu d’un bassin glaciaire de toute beauté. - et puis il y aura la descente d’une « allée » de géants sur une moraine interminable offrant quand même de belles échappées sur les pics de part et d’autre pour rejoindre le village de Phu, marquant votre retour à la civilisation. - la suite et fin du trek se caractérise par trois jours de descente le long de la vallée de la Marsyangdi, certes pas la meilleure fin que l’on puisse espérer lorsque l’on est confronté au chantier interminable et dévastateur de la création d’un piste sensée pénétrer jusqu’à Manang… Alors, juste avant de finir dans l’horreur, accordez-vous un dernier petit plus consolatoire, à savoir le passage par le Kang La via Naar, qui attestera bien qu’il reste des coins de paysage inviolés au Népal. C’est quand même le souvenir que l’on veut en garder… Créé par Pierre MARTIN 10 © Ce document est à usage privé. Toute utilisation à fins commerciales est strictement interdite. L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuels accidents qui pourraient survenir lors de l’exécution de tout ou partie du programme. Trekkings hors des sentiers battus www.martinpierre.fr