Sundgau - Haut-Rhin

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Sundgau - Haut-Rhin
Sundgau
Q MERCREDI 27 JANVIER 2016
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ALTKIRCH Centre de secours
« La seule réalité est
celle du terrain »
Concentrant à lui seul une intervention sur cinq pour l’ensemble du groupement Sud, le centre d’incendie et de secours
d’Altkirch a enregistré une activité en légère hausse en 2015. Il ne va pas en rester là en 2016 puisqu’un gros dossier l’attend
qui consistera à resserrer les liens avec les sapeurs-pompiers des centres de première intervention.
REPÈRES
Q 1 359 interventions ont été
Didier Lemaire (à g.), Vincent Moser et Nicolas Houbre (les deux à dr.) entourent une partie d’équipe en garde active.
I
l y a tout ce que l’on voit,
avec les véhicules, les gyrophares, les hommes et femmes en tenues qui vont en
urgence dans leurs véhicules
rutilants pour aller porter secours à ceux qui sont en détresse. Comme ça, il y eut quelques
interventions spectaculaires
l’an passé, comme la destruction d’une maison à Hundsbach
en mars, des tempêtes et inondations en mai et en juin, des
incendies de maisons à Altkirch ou Carspach puis encore
d’une exploitation agricole en
octobre à Bisel…
« Un fort potentiel
des CPI, avec des
gens formés et de
valeur »
Et puis, il y a tout ce qui ne se
voit pas, dont la vie d’un centre
de secours principal qui s’organise au mieux afin de répondre
aux urgences quotidiennes.
« Le calendrier des rotations est
fait jusqu’à la fin de l’année »,
glisse le capitaine Nicolas Houbre en expliquant que le centre
d’Altkirch, qui compte 50 sapeurs-pompiers volontaires en
primaire, autrement dit dans sa
zone de “chalandise” directe,
en dispose d’encore 24 en « secondaire », c’est-à-dire des unités pouvant provenir de l’ensemble du département pour
tenir les « gardes actives postées ». Soit des sapeurs-pompiers à même de partir du lundi
au vendredi, de 7 h à 19 h, dans
les trois minutes après déclenchement, délai qui passe à 8
minutes pour les astreintes de
nuit et les week-ends, étant rappelé que le véhicule infirmier
est lui sur le qui-vive chaque
jour du lundi au dimanche.
Pour cela, quatre équipes de dix
personnes se relaient à raison
d’une semaine chacune par
mois, ce qui suffit à assurer les
interventions normales.
De l’aveu de Nicolas Houbre,
cela peut suffire. Mais ce ne
serait pas suffisant de s’arrêter
là, indique-t-il en substance. A
plus forte raison que les secours ne peuvent envisager la
moindre carence sous peine de
conséquences dramatiques.
Parmi les trois professionnels
du centre avec ses deux adjoints que sont l’adjudant-chef
Vincent Moser et le sergent-chef
Didier Lemaire, l’officier
n’oublie pas que « la seule réalité est celle du terrain opérationnel » et qu’en conséquence,
tout doit être fait pour s’y adapter en toutes circonstances.
En clair, ce sont les moyens
humains disponibles qui lui
importent. En quantité et en
qualité. Référent de la « Porte
du Sundgau » dans le groupement Sud, Nicolas Houbre les
connaît et les apprécie, lui qui
sert de « boîte aux lettres uni-
NOUVELLE CASERNE : « PAS REMISE EN CAUSE »
C’est l’autre grand dossier à côté des grands dossiers que celui de la nouvelle caserne qui doit voir
le jour sur la friche Minerva, à quelque 300 m de
l’actuelle caserne. « On en est à l’avant-projet
sommaire et on va vers l’avant-projet définitif »,
résume le capitaine Nicolas Houbre qui suit l’avancée d’un dossier que reprendra plus spécifiquement l’adjudant-chef Vincent Moser lorsque celui
entrera dans le vif du sujet avec les pelleteuses. Or
pour l’heure, aucun caillou n’a bougé… « On continue à se voir, mais il faut composer avec les contraintes budgétaires », poursuit Nicolas Houbre en
rappelant si besoin était que communes et Département raclent les fonds de tiroirs. Néanmoins,
cette caserne altkirchoise, qui coûtera la coquette
somme de 3,5M€ au total, « reste une priorité avec
celle de Cernay/Wittelsheim » temporise l’officier
qui se veut rassurant. « Lors de sa visite dans nos
locaux, le président du conseil départemental Eric
Straumann ne l’a pas remise en cause. Elle se fera,
comme elle a été envisagée et présentée au début
de l’été dernier (DNA du 2 juillet). »
La question est de savoir quand. Initialement, la
bâtisse devait être livrée fin 2017, mais il n’est
donc pas exclu que la réalisation en « ripe » sur le
calendrier. A voir de combien de temps alors, car
l’actuelle caserne, qui fait sa quarantaine d’années, nécessitera des travaux notamment sur la
remise et la salle de formation afin que les sapeurs-pompiers puissent y exercer dans « des
conditions normales ».
PHOTO DNA - NICOLAS LEHR
« Fédérer les sapeurs-pompiers, qu’ils soient
en centres de secours ou en centres de
première intervention, est une priorité parce
qu’il y a une réelle complémentarité entre
tous et pour le bénéfice des gens que nous
sommes amenés à secourir. »
DIDIER LEMAIRE, SERGENT-CHEF NOUVELLEMENT CONFIRMÉ DANS SES
FONCTIONS D’ADJOINT AU CHEF DE CENTRE D’ALTKIRCH
que » entre les centres, y compris de première intervention,
de son secteur et le service départemental d’incendie et de
secours. Et tandis qu’ils assurent la bonne marche du centre
à ses côtés lorsque le capitaine
est pris par ses obligations, ses
deux adjoints sont sur la même
longueur d’ondes : « il y a un
fort potentiel des CPI, avec des
gens formés et de valeur qui
peuvent répondre aux demandes opérationnelles pour les
gardes actives », observent-ils.
D’où leur volonté à tous trois de
« réunir les forces ».
Cela peut surprendre lorsque
l’on sait l’attachement des sapeurs-pompiers à leur mission,
mais souvent pourtant, les volontaires sont intimidés :
« nous souhaitons inciter ceux
qui n’osent pas, à faire le premier pas en venant des CPI vers
les CIS, et notamment celui
d’Altkirch », poursuivent-ils
alors que Nicolas Houbre renvoie à son projet d’établissement. “Ancien de la maison”
mais confirmé récemment en
qualité d’adjoint, Didier Lemaire a d’ailleurs pour objectif de
travailler au rapprochement
entre les CPI et le CIS afin d’accroître les ressources humaines
sur lesquels il peut compter au
gré d’un « calendrier de rencontres ».
Echanger davantage
Il a tout autant à cœur de développer la nature des liens euxmêmes. « Finalement, on ne se
connaît pas forcément bien, il
nous faut communiquer et
échanger davantage. On le voit
avec les volontaires des CPI en
garde active, c’est bénéfique et
plus facile, plus riche. Nous devons nous ouvrir, ne pas rester
en vase clos, cela apportera aux
uns et aux autres », note le sergent-chef quand le capitaine
souligne que les formations et
compétences pouvant être acquises sont communes à l’ensemble des sapeurs-pompiers.
Aucune raison de fait de ne pas
mutualiser les énergies, étant
signalé au passage qu’Altkirch
et Hirsingue seront peut-être
appelés à collaborer encore
plus étroitement à l’avenir
dans une organisation départementale vraisemblablement
contrainte d’évoluer.
En outre, les JSP conservent
éminemment leur pertinence
dans le dispositif, leur formation étant à nouveau assurée
entre la Maison du sapeur-pompier au Plessier et la caserne où
ils disposent du matériel et de
effectuées par le centre d’incendie et de secours d’Altkirch
en 2015, soit 2,1 % de plus
que l’année précédente
Q 993 d’entre elles représentent du secours à personne
Q 146 des accidents de circulation
Q 105 des incendies
Q 111 des interventions diverses, telles fuites ou nid de
guêpes
Q La cellule de grande capacité de 7 000 l a été déployée 25
fois sur le terrain au cours de
l’année, principalement pour
des incendies d’exploitations
agricoles
Q Au total, les véhicules et
engins altkirchois sont sortis à
1 726 reprises
Q 463 interventions, soit trois
de plus que l’année précédente, ont été faites sur la ville
d’Altkirch même, pas forcément d’ailleurs par les sapeurs-pompiers altkirchois qui
furent peut-être en intervention ailleurs au moment des
faits
Q 20 % des 7 210 interventions sur l’ensemble du groupement Sud en 2015 ont été
menées par le centre de secours d’Altkirch, sachant que
47 % l’ont été par celui de
Saint-Louis. Les 30 % restants
relèvent des autres centres.
Q Le groupement Sud justement regroupe 2 115 sapeurspompiers, 95 centres de première intervention et 9
centres d’incendie et de secours répartis en trois secteurs : Altkirch, Dannemarie,
Magstatt-le-Bas et MontreuxVieux (Porte du Sundgau) ;
Hirsingue, Seppois et Waldighoffen (Trois Vallées) ; Oltingue et Saint-Louis (Rhin et
Jura) pour 151 communes et
près de 130 000 habitants.
Q Comprenant 38 centre de
première intervention en plus
des quatre CIS, le secteur
Porte du Sundgau regroupe à
lui seul 72 communes et pas
loin de 42 000 habitants
Q Cette fois calquée sur l’arrondissement, la section d’Altkirch compte 180 jeunes sapeurs-pompiers
l’expérience. « Ils ont toute leur
place ici », insistent les trois
professionnels.
Car il est une évidence que les
besoins ne baisseront pas, les
secours à la personne étant même de plus en plus nombreux
parce que « les sapeurs-pompiers répondent toujours »,
comme le précise Nicolas Houbre. En parallèle, et Vincent Moser le sait pour diriger nombre
d’interventions, le Sundgau demeure accidentogène, ce qui
n’est pas près de s’arranger. A
moins encore que les sapeurspompiers et d’autres encore
aperçoivent la persistance et
l’ampleur des « comportements routiers irresponsables », en particulier sur le
tronçon de la D419 dit « Hochistross ».
Mais ça, les sapeurs-pompiers
ne peuvent rien y faire…
NICOLAS LEHR
R
F31-LAL 04

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