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mve AVRIL 2008 N° 151 Bimestriel 2,44 EUROS CCI certifiée par MAGAZINE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE MOULINS-VICHY Partenaire de l’action SOMMAIRE DOSSIER pp. 4 à 12 SERVICES À LA PERSONNE : LE NOUVEAU MONDE ENTREPRISES pp. 13 à 20 Industrie et « truc en plumes » Desamais « accro » à la droguerie Élèves et chefs d’entreprise p.21 ACTUALITÉ Flash-Back COUP DE CŒUR, COUP DE FOURCHETTE p.21 Le Montégut à Coulandon pp. 22 à 25 COMMERCE PFIL d’avril Le poids des foires expositions ✐ Pour toute information relative aux activités de la CCI : contact CCI Moulins : 04.70.35.40.00 – Vichy : 04.70.30.41.00 ÉDITORIAL LE GOÛT DES AUTRES n ces temps de croissance difficile, la santé éclatante des services à la personne a de quoi revigorer les esprits chagrins : 1,9 million de salariés en France, 116.000 créations d’emploi en 2006, 120.000 à 170.000 prévues en 2007. L’Allier n’est pas en reste, avec 86 structures de services à la personne au 31 décembre 2007, auxquelles sont déjà venues s’ajouter six créations en janvier et février 2008. Le secteur est en pleine mutation et riche de perspectives, de la micro-entreprise à la franchise, comme le montre le dossier que lui consacre ce numéro de MVE. La CCI joue un rôle actif auprès des porteurs de projets, en collaboration avec les services de l’Etat et le Conseil général. L’enquête réalisée par la CRCIA en 2007, et présentée lors du colloque « Entreprises de services à la personne : parlons-en ! » incite toutefois à ne pas se laisser gagner par l’euphorie ni par E l’ivresse d’une croissance à deux chiffres. Comme tout secteur d’activité en mutation fulgurante, les services à la personne révèlent quelques zones de fragilité : professionnalisation insuffisante, temps partiel majoritaire, communication rudimentaire, offre à diversifier, etc. Ces entreprises jeunes et enthousiastes ont un sérieux besoin d’accompagnement, en amont de leur création, dans leurs premiers pas, pour que le “bon plan” de la loi Borloo, dite de cohésion sociale, ne devienne pas une source de collisions sociales dont les entrepreneurs et leurs clients – souvent des personnes dépendantes, âgées ou handicapées – sortiraient meurtris. Les services à la personne seront vraiment un succès s’ils n’oublient pas ce facteur humain. Henri Legrand, président de la CCI de Moulins-Vichy MVE.– Directeur de publication : Gilles Forissier – Éditeur : CCI de Moulins-Vichy, BP 1729 Moulins Cedex, tél. 04.70.35.40.00, Mail : [email protected] – Rédaction, composition et mise en page : Bleu autour, 03500 Saint-Pourçain-sur-Sioule, tél. 04.70.45.72.45 – Imprimerie : Quillier, 03150 Varennes-sur-Allier – Périodicité : bimestrielle – Dépôt légal : Avril 2008 – Tirage : 6.500 exemplaires. Toute reproduction des articles, informations et clichés photographiques publiés dans cette revue est subordonnée à l'autorisation du directeur de la publication. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N° 151 3 DOSSIER SERVICES À LA PERSONNE : le nouveau monde 15% de croissance en 2007, un début 2008 encore plus euphorique : les services à la personne sont en plein essor dans l’Allier – comme dans le reste de la France. Dopée par le plan Borloo depuis 2005, l’activité se nimbe d’un parfum d’Eldorado, et voit l’initiative privée grignoter les parts encore importantes du secteur associatif et des structures publiques (centres communaux d’action sociale). Pas de bulle Internet à l’horizon, pourtant, ni de niche à nouveaux riches : les micro-entreprises ont l’essor prudent, emploient le plus souvent une main-d’œuvre faiblement qualifiée, loin du temps plein. Professionnaliser et consolider les emplois, développer certaines des 21 activités recensées dans la famille des services à la personne : tels sont les enjeux de ce nouveau monde. Éclairages et témoignages. 4 Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 DOSSIER emis au goût du jour, gonflé à l’air du temps, le service à la personne est l’un des plus vieux métiers du monde. L’ère de l’esclavage et des domestiques est révolue, l’anarchie en déroute : depuis quelques années, l’aide à domicile, quelle qu’elle soit, se moralise, se professionnalise, sort de l’ombre, du travail au noir, du petit job vivotant. En 2005, le ministre Jean-Louis Borloo flairait là un gisement d’emplois, lançait loi et plan pour créer un demi-million de postes en trois ans. Avec 120.000 salariés recrutés en 2006, 160.000 annoncés en 2007, l’objectif n’est pas irréaliste. L’ivresse d’une croissance à deux chiffres n’empêche pas la lucidité : la durée de travail hebdomadaire est en moyenne de 15 heures, et même si, selon l’Agence nationale des services à la personne (ANSP), elle s’étoffe de deux heures chaque année, le temps plein pour chacun – et surtout chacune – est encore un peu loin. R « Marché porteur » Quid de l’Allier dans ce concert mitigé de louanges ? Délégué territorial de l’ANSP et directeur départemental du Travail, Pascal Dorléac pose un regard optimiste sur « un marché porteur » au taux de croissance flatteur : au 31 décembre 2007, l’Allier comptait 86 structures de services à la personne, onze de plus qu’un an plus tôt. L’embellie profite surtout aux entreprises privées qui représentaient en fin d’année 31% du secteur, loin derrière les associations (51%), les structures publiques type CCAS complétant le tableau avec 18%. Côté emploi, les derniers chiffres connus, de 2006, annonçaient 2049 salariés pour 877 équivalents temps plein. « L’activité est uniformément répartie sur l’ensemble du territoire et sur les types d’activité », analyse le “patron” de la direction départementale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP), où le contrôleur du travail Isabelle Ferreira délivre les agréments simples et qualité (voir encadré) : « En ce moment, c’est le jardinage qui se développe. Depuis le début de l’année, sur les treize demandes d’agrément simple que nous avons reçues, huit portaient exclusivement sur le jardinage. » ☛ L’argument des agréments L a DDTEFP délivre deux types d’agrément pour les structures de services à la personne : l’agrément simple et l’agrément qualité. L’agrément qualité concerne les publics les plus fragiles : personnes âgées et dépendantes, enfants de moins de trois ans. Il est obligatoire. L’agrément simple, lui, est facultatif ; l’entreprise en a néanmoins besoin pour bénéficier des avantages sociaux et fiscaux liés à l’activité de services à la personne : TVA à 5,5%, exonérations de charges patronales. Pour obtenir ces agréments, les entreprises doivent exclusivement se consacrer à l’activité de service à la personne. Ainsi une entreprise de nettoyage industriel doit créer une autre société si elle veut proposer ce service à des particuliers (voir l’exemple d’EGN Particuliers). La demande d’agrément doit être déposée à la DDTEFP. La durée d’instruction du dossier est de deux mois pour un agrément simple, trois pour un agrément qualité. L’agrément est accordé pour cinq ans. Sur les 86 structures répertoriées dans l’Allier au 31 décembre 2007, 55 bénéficient d’un agrément qualité, et 31 d’un agrément simple. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 5 DOSSIER ☛ La DDTEFP accompagne les porteurs de projet en amont de l’agrément, avec les services de la CCI et du Conseil général : « Un dossier sur treize est bien bétonné. Les gens sont motivés, sincères, on les incite à bien regarder la viabilité économique de leur projet. On ne refuse pas d’agrément, on préfère mettre davantage de temps à améliorer la structuration du projet. C’est un dialogue. On a eu deux ou trois porteurs qui ont choisi de différer leur projet. La simple bonne volonté ne suffit pas. » Pour l’heure, selon la DDTEFP, les services à la personne n’ont pas attiré de mercenaires sans foi ni loi : « On n’est pas dans le grand n’importe quoi. Les porteurs de projet ont plutôt une motivation sincère et profonde. Certaines entreprises vont bien, d’autres commencent plus mal. Mais aucune ne s’est cassé la figure. » Quant au risque d’abus dans le huis clos du domicile, il paraît pour l’instant absent, même s’il est difficile à mesurer : « On ne peut pas faire de contrôle au domicile, on ne Une foule D’ACTIVITÉS L e code du travail (article D. 129-35) définit 21 activités de services à la personne. Les grandes familles sont : le service à la famille (garde d’enfant ou soutien scolaire à domicile, soins d’esthétique, coiffure), les services aux personnes dépendantes (garde malade, aide à la mobilité, conduite du véhicule personnel, soins d’esthétique, soins et promenade d’animaux de compagnie), services à la vie quotidienne (livraison de courses, livraison ou préparation de repas, repassage, collecte et livraison de linge repassé à domicile, entretien de la maison et travaux ménagers, assistance informatique), services au logement et cadre de vie (petit bricolage, jardinage, maintenance, entretien et vigilance temporaires de la résidence principale et secondaire), services d’appui administratif (assistance administrative). 6 Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 peut le faire qu’au siège de l’entreprise. Mais s’il y avait un problème, cela se saurait vite, l’Allier n’est pas un département suffisamment vaste et “anonymé” pour que de tels faits ne soient pas connus et exposés. Et il y a quand même des garde-fous, les services de tutelle ou les unités territoriales d’action sociale (UTAS), qui peuvent faire des contrôles dans le cadre de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie, NDLR). » Une offre à étoffer Le 9 novembre 2007, la DDTEFP organisait son premier Salon des services à la personne, à Avermes, avec le soutien de l’ANSP. Un signe fort pour la promotion de cette activité dans l’Allier, qui a réuni 34 structures de service à la personne et 300 visiteurs. Pour 2008, le plan d’action de la DDTEFP prévoit entre autres de développer la demande via le Cesu préfinancé, encore sous-utilisé (voir par ailleurs), et d’accroître l’offre en la diversifiant : « On manque par exemple de soins d’esthétique pour les personnes dépendantes, ou de soins et promenade des animaux de compagnie. » Le plan doit aussi amener les structures vers la certification de services (AFNOR ou Qualicert), même si Pascal Dorléac veut rester « lucide » : « Avant d’arriver à la certification, il faut déjà fonctionner de façon adéquate, depuis un an ou deux, avoir des salariés, au moins quatre. C’est un processus très lourd et coûteux. Il faut avoir le sens des réalités : plus de 50% des structures sont des associations, qui n’ont pas les moyens de se certifier. De toutes façons, on peut très bien avoir une structure professionnelle, avec une bonne connaissance de ses marchés, de ses clients, et qui n’a pas besoin de se certifier. La certification doit apporter une plus-value. » ■ DOSSIER CESU : une coutume à développer D epuis le 1er janvier 2006, le chèque emploi service universel (Cesu) permet aux particuliers de rémunérer une prestation relative aux services à la personne. Délivré par les établissements bancaires, il se présente comme un chèque ordinaire – il peut même être utilisé pour régler des courses – mais s’accompagne d’un volet social destiné à la déclaration des salaires versés. Ce volet doit ensuite être envoyé au Centre national du Cesu, à Saint-Étienne. La déclaration de la rémunération peut aussi se faire par Internet (www.cesuurssaf.fr/). Le centre national calcule les cotisations et contributions sociales, et les prélève automatiquement sur le compte bancaire du particulier après envoi d’un avis de prélèvement détaillé. Le Cesu donne droit à un avantage fiscal (réduction d’impôt ou un crédit d’impôt en cas de non-imposition) égal à la moitié des dépenses effectivement supportées (salaires nets et cotisations sociales). Une exonération de cotisations patronales de Sécurité sociale est possible pour les personnes de 70 ans et plus, ou invalides à 80% ou bénéficiaires de l’APA. La loi Borloo du 26 juillet 2005 a également inspiré le Cesu préfinancé, variation sur le mode du ticket restaurant. Ce titre de paiement affiche en effet un montant prédéfini. Ce coup de pouce en pouvoir d’achat est accordé aux salariés par les entreprises et les collectivités locales. Sous-directeur de l’Urssaf de l’Allier, Gilles Plet voit dans le Cesu un moyen efficace de lutter contre le travail au noir : « Le coût horaire passe de 10€, au noir, à 13 ou 14€ avec les exonérations et les allégements fiscaux. Pour ce prix-là, on a la garantie des droits des salariés et de l’employeur, une meilleure protection. On ne peut pas faire plus simple que le Cesu. » ✐ L’Urssaf, qui veille aux cotisations des particuliers employeurs, a mesuré l’impact du Cesu : « Nous avons 6.500 comptes employeurs. Environ un millier sont partis au Cesu ; la demande a été très forte en 2006, quand il a été lancé. » En savoir plus DDTEFP : Services à la personne, 04.70.48.15.35. www.travail.gouv.fr/ Agence nationale des services à la personne : www.servicesalapersonne.gouv.fr/ Contactez-nous pour une estimation gratuite de vos besoins en téléphonie et de la formule la plus adaptée. Notre équipe s’engage à vous accompagner au cours des phases d’intégration et de développement de votre SOLUTION au sein de votre entreprise. RADIOTEL AUVERGNE 34, rue Ampère – 03300 CUSSET Tél. 04.70.97.07.07 – Fax. 04.70.97.56.07 Mail : [email protected] Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 7 DOSSIER LA FRANCHISE CROIT EN SA TOILE Le collectif au service de l’individu, voilà l’argument massue des franchisés implantés dans l’Allier dans le secteur des services à la personne. Expérimentés ou novices, les réseaux sont sûrs de leur force et sortent les muscles (formation, certification, marketing, etc.) pour élaguer la jungle de micro-entreprises. n 2002, Jean-François Delabrise ouvrait une agence d’Adhap Services à Bellerive-sur-Allier, puis dans la foulée une antenne à Moulins. « La franchise m’a semblé être le choix le plus raisonnable à l’époque. Ça le reste », assure le gérant au discours percutant. « Le service à la personne est un secteur très mouvant, avec des chaussetrappes un peu partout. La réglementation évolue de façon impor- E tante, ça n’est pas simple, et ça n’est pas toujours expliqué non plus. Le siège à Clermont-Ferrand m’apporte ce décodage. Et le fait d’être un groupe nous permet d’être représentés à l’ANSP, pour avoir la bonne information. » Le réseau d’aide aux personnes âgées ou handicapées a aussi obtenu en 2006 la certification Qualicert dans la catégorie « prestation de services à la personne » : « Elle coûte de l’argent, mais elle va beaucoup plus loin Jean-François Delabrise, gérant d’Adhp Services. 8 Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 que le cahier des charges de l’agrément qualité. » Et elle permet surtout de se distinguer des concurrents, avec lesquels Jean-François Delabrise est moins tendre que la DDTEFP (voir par ailleurs) : « On est dans une phase de développement anarchique. Ça nous pénalise, car les gens ne font pas la nuance. Le nombre de structures a explosé. C’est comme les boutiques de téléphones portables, il y a quelques années. » « Aux balbutiements » Pessimiste, Jean-François Delabrise ? « Le secteur en est encore aux balbutiements. Quand on a commencé, en 2002, on a voulu professionnaliser nos salariés. Les effets d’annonce vont dans notre sens. Les choses commencent à bouger, mais l’inertie est toujours importante. » Une question de tarifs, avant tout : « Pendant des années, le prix de ce genre de prestations a été bas, parce qu’il y avait des subventions. C’est difficile de lancer des prix plus élevés. Le problème de base pour tout le monde, c’est d’avoir des marges suffisantes, supérieures à 20%. On est dans un métier où il y a beaucoup de choses à faire, mais on n’a pas les moyens de les faire. On ne peut développer des produits que si on a des niveaux de marges cohérents. » Malgré ce diagnostic plus grisé que grisant, Adhap Services fait travailler 33 salariés – les hommes sont encore rares – en s’efforçant de leur proposer des emplois à temps plein : « Les gens entrent chez nous à 80 heures par mois, comme cela on est sûrs DOSSIER qu’ils les feront avec la qualité que l’on souhaite. » Passé le cap des trois mois de formation initiale en double avec un équipier plus expérimenté, le nouveau salarié voit son temps de travail monter en puissance : « On essaie d’aller le plus vite possible vers le temps plein. C’est un casse-tête chinois, mais je ne vois pas comment on peut vivre en étant au SMIC + 10% à 60 heures par mois. On a une moyenne d’environ 120-130 heures par mois pour chacun. C’est un métier très exigeant nerveusement. La première qualité, c’est d’aimer les autres. Si on ne l’a pas, on ne tient pas. C’est comme un secouriste qui ne supporterait pas la vue du sang. » La “maison” du plus fort… Hasard ou mot de passe transversal des franchisés, la métaphore de la boutique de téléphones portables résonne aussi à Vichy, dans les locaux tout frais de Maison et Services et la bouche du gérant Damien Granier1 : « La franchise, c’est un choix stratégique. J’ai fait une étude de marché, j’ai lu beaucoup de documents, et j’ai constaté que le secteur se professionnalise, se structure. À terme, seules les enseignes resteront. C’est comme les boutiques de téléphonie mobile. Dans dix ans, le secteur du service à la personne aura le même résultat : on ne se demandera pas “est-ce que j’en ai besoin ?” mais “à qui vais-je m’adresser ?”. Et on cherchera un nom, un spécialiste. » Ce qui, sans surprises, caractérise Maison et Services, selon Damien Granier : « Le siège est en Mayenne, à Laval. Il y a 123 implantations en France. Maison et Services a été créée en 1999, c’est une émanation de l’enseigne SPID, un spécialiste du nettoyage industriel, qui était régulièrement sollicité pour faire des interventions à domicile. Elle a pris les techniques du nettoyage industriel pour les appliquer au particulier, en les adaptant car on entre dans l’intimité des gens. » Après une expérience dans l’industrie, Damien Granier s’est reconverti aux services à la personne sans peine : « Les premiers contacts avec Maison et Services ont eu lieu six mois avant l’ouverture. J’ai passé deux mois de formation au siège, pour comprendre le nettoyage. » Le droit d’entrée et la redevance mensuelle sont qualifiés de « raisonnables », et la relation avec le siège « ouverte et franche » : « Il y a du conseil, une centrale d’achat, une assistance informatique, technique, et même une hot-line, si je suis confronté à un chantier particulier. Tout est fait dans un esprit coopératif. D’ailleurs, la redevance n’est pas perçue la première année. » Histoire de laisser le franchisé prendre ses repères : « J’ai déjà recruté quatre personnes, pour 1,5 équivalent temps plein. En fin d’année, j’espère être à 20 personnes, soit six à sept équivalents temps plein. C’est du temps partiel choisi. J’ai une quinzaine de clients, et 50 devis pour février. Mon objectif est d’avoir 50 clients réguliers en juin. On vend du confort, il faut générer le besoin. » Pour se faire connaître, Damien Granier a mis les moyens : 60.000 prospectus pour arroser l’agglomération, des insertions dans la presse locale, une distribution dans les commerces de proximité et un contact chez les « prescripteurs », agences immobilières, déménageurs et assureurs. « J’ai intégré le Club Business 03 de Viadeo, une plateforme Internet de mise en relation à but économique. C’est un site de rencontres pour le business, comme Facebook. Il y a 163 membres dans l’Allier. Des réunions mensuelles sont organisées à Vichy ou Montluçon, avec à chaque fois une présentation d’activité. J’ai présenté Maison et Services en janvier. Ça m’a permis de Damien Granier a ouvert son agence en janvier 2008. voir que les entreprises ne connaissaient pas assez le Cesu préfinancé et ses avantages. » ■ ✐ Adhap Services : 04.70.32.77.16 (Bellerive) et 04.70.20.43.67 (Moulins). Maison et Services : 04.70.59.86.30. 1. Damien Granier bénéficie d’un prêt d’honneur accordé par Vichy Initiative. Il est également lauréat du réseau Entreprendre. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 9 DOSSIER LES CLICS SE DÉPLACENT ans la vie personnelle comme dans la vie professionnelle, l’informatique tient une place de plus en plus grande et à part les “techniciens” du secteur, qui n’a pas eu besoin d’une assistance ? « Beaucoup de personnes de mon entourage me sollicitaient pour des conseils concernant leur équipement informatique, explique Alain Gauthey, directeur de l’informatique d’un laboratoire pharmaceutique international, aujourd’hui pré-retraité, et comme je connaissais deux jeunes informaticiens qui souhaitaient créer leur activité de conseil, j’ai pensé qu’on pouvait créer une société d’assistance informatique aux particuliers à domicile dans le cadre du développement des services à la personne. » La SARL Alias Informatique a ainsi vu le jour à Vichy en septembre 2006, suivie en octobre par la création d’Alias Pro, réservée, pour rester conforme à la loi, aux services aux entreprises (TPE). Alias surfe sur le ras-le-bol des hotlines (assistance à distance par téléphone) et propose ses services à domicile sur mesure : formation à l’utilisation des micro-ordinateurs, à leurs extensions, à la maintenance, assistance technique et conseil pour l’achat de matériels ou de logiciels. « Nous pouvons acheter le matériel avec la personne, et même le faire venir chez nous pour le vérifier et ensuite aller le connecter chez elle », précise Alain Gauthey, qui accompagne bénévolement les deux informaticiens salariés. « Le démarrage de notre activité en 2007 a été difficile, mais il faut du temps pour se faire connaître. L’avenir est plus prometteur, on nous appelle désormais au-delà de Vichy, jusqu’à Clermont-Ferrand. » D ✐ Tél. : 04.70.97.85.70. www.alias-informatique.fr/ Alain Gauthey (à gauche) et Patrice Laforest, un des conseillers d’Alias. 10 UN CHEF DANS SA CUISINE ’ai fait des cours de cuisine à domicile à Paris, en extra pour un restaurant où j’étais chef. Il y avait une bonne demande. De retour à Vichy, dont je suis originaire, j’ai voulu faire la même chose au lieu de créer un restaurant, en me demandant cependant si ça marcherait ici. » Et ça marche pour Delphine Milet qui, depuis l’ouverture de l’Atelier de Delphine en février dernier, se déplace chez les particulier(e)s avec ses outils et ses produits, et donne des cours pour deux à huit personnes : « J’apporte aussi les tabliers, les torchons et les toques pour tout le monde, je n’utilise que la cuisinière et le réfrigérateur, et je fais la vaisselle avant de repartir. » La jeune femme est là dans son élément et confie avoir conservé une vocation d’enseignant d’hôtellerie et de restauration après ses parcours à l’école hôtelière de Chamalières (BTS), à l’École nationale supérieure de la pâtisserie d’Yssingeaux (CAP) et même un récent stage de créateur d’entreprise au CFH de Vichy. Ce qui l’amènera à faire bientôt une petite entorse au “tout à domicile” : pour recevoir certains cours de groupe, elle va aménager dans les prochains mois un atelier qui n’aura rien de virtuel. Il faut cependant une activité complémentaire aux cours et Delphine Milet leur a associé dès le départ celle de chef à domicile, où elle n’est pas moins à l’aise puisqu’elle a fait ses classes auprès de chefs troisétoiles (dont Troigros) avant de devenir elle-même chef dans plusieurs établissements parisiens : « La cuisine gastronomique est plutôt un produit de luxe mais j’apporte à domicile la qualité du restaurant pour un budget adaptable à chacun ; mon intervention permet aussi à une maîtresse de maison de se libérer de sa cuisine pour participer à un événement familial … » « J ✐ Tél. 06.03.01.47.30. Site : atelierdedelphine.over-blog.com Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 DOSSIER LE NETTOYAGE SE MET EN MÉNAGE on congé maternité s’entrecoupe de fréquents passages au bureau. En attendant qu’apparaisse un “service à la jeune maman gérante seule en poste”, Caroline Gauthey jongle entre bébé et boulot. En juin 2006, elle a créé EGN Particuliers, filiale d’EGN Propreté, société de nettoyage industriel installée à Vichy depuis 1999 : « Le plan Borloo a été le déclencheur. Avant, on faisait un peu de travail chez les particuliers, mais sans faire de publicité. Les réductions d’impôts ont tout changé. Il nous a fallu créer une structure à part, agréée par l’État, avec un code APE spécifique. Il a fallu du temps pour avoir les informations. Ensuite j’ai eu l’agrément en un mois et demi. » Le démarrage a été laborieux, reconnaît la jeune femme : « Les gens trouvent ça super, mais entre le moment où ils appellent et le moment où ils se décident, il peut se passer six mois. Le plus difficile, c’est de les conquérir. Après, ils s’habituent, ils restent fidèles. J’ai essayé les mailings, la radio : ce qui marche le mieux, c’est la publicité dans la presse. Pour l’instant, j’ai une vingtaine de clients sur Vichy, et quelques-uns sur Clermont-Ferrand. Ça va de deux à dix heures par semaine, en moyenne c’est trois. On nous demande surtout du ménage, du repassage, ponctuellement les vitres, le nettoyage de terrasses, un peu de garde d’enfants. Les particuliers ont une grosse exigence, plus forte que les professionnels. J’ai neuf salariées pour l’instant, qui ne font pas plus de 20 heures par semaine ; certaines travaillent aussi pour EGN Propreté. Ce ne sont que des femmes de plus de 30 ans. J’ai eu de mauvaises expériences avec des plus jeunes, qui laissent tomber du jour au lendemain. Il faut des femmes discrètes, qui ne parlent pas trop. » Ralentie dans ses objectifs par sa maternité, Caroline Gauthey espère doubler, voire tripler son activité : « Je manque de recul. J’y verrai plus clair dans deux ans. » Et le développement de la concurrence ne l’effraie pas : « C’est la preuve qu’il y a un marché. » S UN SERVICE… LOIN DES SERVICES ourquoi et comment se lancer dans la création de services à la personne ? Pour Christian Giraud, il faut d’abord aimer rendre service aux personnes et répondre à une attente de la population : « Ici, à Garnat-sur-Engièvre et dans les communes, tant côté Allier que Saône-et-Loire et Nièvre, on est en bout de département, loin des services. Je sentais de plus en plus une demande autour de moi, les maires que j’ai contactés ont bien accueilli mon projet de création d’une structure de services à la personne. » Avant de créer en novembre dernier l’EURL À Touservice à Domicile, Christian Giraud, qui avait quitté son emploi chez PSA après 32 ans de présence, a dû affiner son projet, tant pour déterminer sa zone d’activités que pour définir ses prestations. Ces démarches étaient également nécessaires pour être agréé “service à la personne” par la DDTEFP, « trois mois de travail mais en étant toujours bien conseillé par la DDTEFP », précise Christian Giraud qui a obtenu l’agrément simple en décembre dernier. Aujourd’hui, À Touservice à Domicile propose une série de prestations qui s’adressent principalement aux personnes âgées ainsi qu’aux personnes qui travaillent mais qui n’ont plus le temps de tout faire et qui sont encore peu familiarisées avec les services à domicile. Pour ces dernières, Christian Giraud a choisi une palette large : vigilance temporaire des habitations, soutien scolaire jusqu’au collège, garde et accompagnement d’enfants de plus de trois ans, entretien intérieur et extérieur de la maison, petit bricolage, livraison, préparation – à domicile – de repas, assistance informatique et Internet, etc. Après une prospection du territoire, une cinquantaine de personnes sont très intéressées par ces services et les premières y ont recouru, justifiant l’embauche à temps partiel d’une personne chargée des ménages. P ✐ Tél. 04.70.97.45.30. ✐ Tél. 06.18.21.77.80. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 11 DOSSIER LES ACTIONS DE LA CCI Enquête et colloque, “boîte à outils” pour les conseillers, stand, formation… La CCI Moulins-Vichy s’implique pour transformer en succès les espoirs que suscitent les services à la personne. vec ses collègues auvergnates, la CCI MoulinsVichy a pris la mesure de l’enjeu que représente le développement des services à la personne. De février à avril 2007, les CCI de la région ont ainsi mené une vaste enquête auprès de 545 entreprises exerçant une activité dans le service aux particuliers. Parmi les conclusions, on peut retenir que les services à la personne sont un secteur jeune : les entreprises ont moins de cinq ans et 75% de leurs employés ont moins de 45 ans. 59% sont des entreprises individuelles, qui dans 69% des cas ne A comptent pas d’autre salarié que leur créateur. L’effet Borloo est attesté par la naissance de 40% des entreprises après 2005. Les salariés sont généralement peu diplômés (71% ont le niveau BEP/CAP). Contrairement aux associations et CCAS dont le « public » est constitué avant tout de personnes dépendantes, les entreprises privées sont concentrées sur les services de confort, liés à l’amélioration du bien-être et du cadre de vie. La politique commerciale est pour le moins rudimentaire : le bouche à oreille arrive en tête des modes de démarchage, avec une utilisation dans 95% des entreprises. Le CFH s’ouvre aux services à la personne A u-delà de ses formations et stages de professionnalisation en hôtellerie-restauration, le CFH (Centre de formation hôtelière) est toujours à l’écoute des besoins en formation des entreprises, ce qui l’amène aujourd’hui à proposer des formations adaptées aux entreprises qui ont pour champ d’activité les services à la personne. Les prestations non-médicales mises en œuvre par ces entreprises ont beaucoup de points communs avec les métiers de l’hôtellerie-restauration et elles renvoient ainsi à des thèmes de formation pour lesquels le CFH dispose d’une expertise particulière. Le CFH est donc en mesure de contribuer au perfectionnement technique du personnel des entreprises de service à la personne et leur propose dès maintenant une formation qui s’articule autour de sept modules thématiques (au choix) de deux à trois jours chacun : entretien du cadre de vie, entretien du linge, couture et réparations courantes des vêtements, hygiène alimentaire et préparation des repas, préparation de menus diététiques (différents types de régimes et habitudes alimentaires), service à table et petit-déjeuner, relations et communication. Pour les salariés, ces modules peuvent être financés au titre du plan de formation de l’entreprise et du DIF (Droit individuel à la formation). 12 Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 INFORMATION.– Les CCI ont un rôle de conseil et d’information capital dans le développement des services à la personne. A MoulinsVichy comme ailleurs, les conseillers création disposent d’une “boîte à outils”spécifique (fiches pratiques sur la réglementation, l’étude de marché, etc.) et bénéficient de modules de formation réguliers pour rester au plus près d’un secteur en pleine mutation. ZOOM.– Le stand “Commerces et Services”que présente la CCI sur les foires expos de Moulins et Vichy propose entre autres un zoom sur les services à la personne. VOYAGE.– Un déplacement collectif est prévu au 2e Salon des services à la personne, les 4, 5 et 6 décembre à Paris. GUIDE POUR CRÉER SON ENTREPRISE.– Compte tenu des spécificités liées au secteur (agrément, type d’activités concernées, marché en expansion,…), les conseillers des CCI ont élaboré un dossier destiné aux porteurs de projets dans le cadre du groupe de travail « services à la personne ». Ce dossier est composé d’un guide intitulé « Construire mon projet de services à la personne » et de fiches techniques. Le guide doit permettre aux créateurs, avec l’aide du conseiller CCI, de se poser les bonnes questions, de prendre les bonnes décisions pour passer de l’idée à la concrétisation du projet. Les fiches techniques concernent les sujets tels que le Cesu, les types d’agrément, les activités relevant du champ des services à la personne, l’Agence nationale des services à la personne, etc. ■ ✐ Contact : service Développement territorial, Commerce et Tourisme (04.70.35.40.36). ENTREPRISES INDUSTRIE ET « TRUC EN PLUMES » erchée au sommet du puy Saint-Ambroise, avec pour seuls voisins deux chevaux de trait discrets, l’agence CAPSA est un ovni, une capsule isolée au bout d’un chemin incertain dont le cœur de métier est l’événementiel, la communication. Un paradoxe assumé par Laurence Viallet, sa fondadrice. Entre art et industrie, paillettes et poutrelles, show-biz et showroom, CAPSA réussit le grand écart depuis 1999 : « Avant, j’étais responsable du développement dans une entreprise de marketing direct. Puis j’ai eu un petit garçon, et j’ai décidé de me mettre à mon compte. » L’agence se fait d’abord les dents sur le développement commercial, le conseil et la prise de rendez-vous qualifié, puis s’oriente vers l’événementiel : « C’est ce qui me correspond vraiment ». Tout bascule en 2001, quand l’agence est sollicitée pour organiser les Journées relationnelles : « Notre première grosse manifestation. Elle nous a servi de tremplin, et nous a permis de nous constituer un réseau. » L’année suivante, Daniel Marchand, chef d’entreprise à Thiel-surAcolin et initiateur avec Bernard Chandioux des Journées relationnelles, demande à Laurence Viallet de monter un festival de la chanson française : « C’est ce qui nous a lancés dans le monde de la chanson. » En 2003, CAPSA ajoute la production de spectacles à sa carte de visite. Depuis, Laurence Viallet et sa petite escouade féminine enchaî- P Mariage et maintenance, charme et machines-outils… L’agence CAPSA s’est fait un nom en glissant paillettes et fantaisie dans l’austère monde des affaires. nent les salons, forums et foires dans l’Allier et les départements voisins, en appliquant leur savoirfaire : rigueur et sens de la fête. Après une journée au stand à parler gros sous, industriels et commerciaux desserrent le nœud de cravate devant une revue « plumes », des magiciens ou des chanteurs. « Un salon, c’est six mois de travail », explique Laurence Viallet, à la fois prestataire et créatrice d’événements, comme le récent Salon du charme et de l’érotisme à Montluçon : « Il y a eu plus de 2.000 visiteurs à Athanor, c’était très bien pour une première. On observe les tendances, les attentes des gens. » les anniversaires d’entreprise explosent. On est sollicitées dans l’Allier, la Nièvre, la Saône-et-Loire. C’est une façon de resserrer les rangs, créer une cohésion. » CAPSA a également été chargée d’animer le centre commercial des QuatreChemins, à Vichy, au rythme d’un rendez-vous par mois. ■ ✐ Tél. 04.70.42.14.63. www.capsa-evenements.com/ « Etre réglo et sympa » Et d’expliquer la réussite de CAPSA par « l’esprit d’équipe » qui règne sur la colline de SaintLéon : « On est comme une famille. D’ailleurs, je parle de mes trois salariées comme de “mes filles”. C’est pour cela que nos manifestations sont sympathiques, conviviales. Pour durer, il faut être réglo et sympa. » Et ne pas compter les heures : « Je prends une semaine de vacances par an. C’est plus qu’un boulot pour moi. Sans ça, je suis perdue. » Bonne nouvelle pour la “workaholic”, 2008 a démarré en trombe : « En ce moment, les séminaires et FORUM de la maintenance D epuis 2002, CAPSA organise le Forum de la maintenance au Centre des expositions de Nevers, pour le compte de COMETE, club de donneurs d’ordre de la Nièvre, du Cher et de l’Allier (Valéo, SOMAB, Faurecia, etc.). Les 16 et 17 avril, la 9e édition réunira environ 80 exposants, dont des entreprises du nord de l’Allier. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 13 SAGA D’ENTREPRISE DESAMAIS « ACCRO » À LA DROGUERIE On n’a pas tous les jours cent ans… Jusqu’au 2 avril, Desamais teurs du salon et un feu d’artifice offert aux invités et aux Moulinois. Distribution donne un éclat particulier à son siècle d’existence : musée éphémère, reconstitution du premier magasin, ateliers, salon Centrexpo à grand spectacle, etc. Un coup de projecteur unique sur le pionnier moulinois de la droguerie en gros. ontrecorbeau, Coloricine, Poliboy, « chlorax javellisant »… Dans le hall de Desamais Distribution, l’armoire aux souvenirs a le parfum entêtant des produits ménagers de grand-maman, façon madeleine de l’astiquage. Calligraphie obsolète, étiquettes défraîchies, les grognards de la droguerie ont encore de beaux restes face aux flacons bien frais de Kalitt Maison, aux pimpants tuyaux de Tropic, leurs modernes héritiers des marques distributeurs Desamais. Deux vitrines qui embrassent un siècle d’histoire, disent le refus d’amnésie, du coup d’éponge magique. Entrée en 2000 dans la C 14 galaxie Colam Entreprendre, goutte d’eau dans un groupe de 20.000 salariés, l’entreprise moulinoise aurait pu franchir dans l’anonymat le cap de ses cent ans d’existence. Personne ne s’en serait ému, pas même la famille Desamais, retirée des affaires depuis 1990. Son directeur général, Éric Tissot, a pourtant voulu un anniversaire éclatant, inédit dans la vie d’un groupe peu enclin à l’autocélébration : « Cent ans, c’est important. Peu d’entreprises ont une telle histoire. C’est une chance. Moulins est reconnu comme le berceau de la droguerie en gros en France. Même au BHV, à Paris, les gens le savent. Cet anniversaire, c’est un formidable projet d’entreprise pour nos salariés, et un formidable effet de levier pour notre salon Centrexpo. » Lancé par Desamais, ce salon professionnel du bricolage et de la décoration célèbre ses 25 ans les 29, 30 et 31 mars au cœur des festivités du centenaire : « Il réunira cette année 412 exposants, et 10.000 visiteurs. C’est le plus gros salon professionnel organisé à Moulins. Il bloque 4.000 chambres de Nevers à Vichy. » Unique en France par son ampleur généraliste, Centrexpo verra éclore, le 30 mars, une improbable « Desamais night fever » avec en vedettes Patrick Hernandez, Patrick Juvet, Bonnie Tyler, Gloria Gaynor – les Polyboy et Coloricine de la variété internationale ? – pour les exposants et visi- Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 « Esprit de famille » Pour cette soirée anniversaire, Éric Tissot a eu la délicatesse de réserver une table à la famille Desamais. Une attention qui touche Claire Sédille, petite-fille de Francis Desamais, fondateur du premier magasin en 1908, place d’Allier à Moulins, et fille de René Desamais, qui avec son frère Marcel a transformé l’entreprise en un géant interrégional de la droguerie en gros : « On va s’arranger avec les enfants, les neveux et les nièces, pour que tout le monde soit là ce week-end. Je suis contente que l’entreprise tourne bien, que le personnel soit heureux là-bas. Il y a un esprit de famille qui reste, une notion de respect de l’autre, une façon différente d’envisager les relations humaines. » Un esprit ancré par René Desamais, patron philanthrope et grand-père « magique » d’Olivier Sédille, marqué par l’humanité et la simplicité d’un homme préférant aux mondanités les balades dans les bois : « Pendant les grèves de 1968, souligne Claire Sédille, il venait devant le magasin dépanner les salariés qui avaient des problèmes d’argent. L’ambiance était familiale, je me souviens qu’il nous parlait de ses “filles”. À son enterrement, en 1989, le chœur et la nef de la cathédrale n’étaient qu’une fleur ; le curé nous a dit qu’il n’avait jamais vu cela. » Pour de nombreuses familles moulinoises, Desamais reste un nom mythique. Jusqu’à sa fermeture dans les années 1990, le magasin de la place d’Allier figurait parmi les phares du commerce local. Il avait été ouvert en 1908 par Francis Desamais, fils de charcutier et génial SAGA D’ENTREPRISE droguiste, qui avait créé une seconde échoppe rue de la Flèche, en 1921, après une Première Guerre mondiale dont il était revenu gazé : « C’est sûrement pour cela qu’il est mort jeune, en 1945, à 60 ans », explique sa petite-fille. L’entre-deux-guerres a vu Francis Desamais inventer le commerce de demi-gros, en installant les réserves rue des Bouchers : « Il a eu l’idée de dire : j’achète, je stocke et je revends à mes collègues au détail », résume Éric Tissot. Après la Seconde Guerre mondiale, René et Marcel Desamais transcendent l’entreprise paternelle, passent du demi-gros au gros. 1500 m2 d’entrepôts sont créés allée des Gâteaux en 1956, et dès 1976 il faut en construire d’autres, bien plus grands, au nord de Moulins. Parallèlement, les magasins Desamais fleurissent dans le centre de la France : « Il y a eu jusqu’à 50 magasins, dans les années 70 », souligne Claire Sédille. Un an après le décès de René Desamais, la famille vend l’entreprise à François Michaud, un Moulinois qui a fait carrière dans les surgelés. Le groupe Desamais compte alors 33 magasins Desamais, trois grandes surfaces de bricolage, d’immenses entrepôts à Avermes et une flotte de camions arrosant 32 départements. Chiffre d’affaires de 180 MF, résultats nets après impôts de 8 MF : Desamais est promis à une poursuite d’expansion glorieuse vers le sud et la région parisienne. Dix ans plus tard, quand Colam Entreprendre rachète l’entreprise, celle-ci s’est recentrée sur son activité de grossiste distributeur. Tous les magasins ont été vendus, y compris celui de la place d’Alllier, qui s’était étendu sur la rue des Bouchers. « Mon père avait fait une passerelle pour relier le magasin de la place d’Allier à celui de la rue des Bouchers. Et il avait fait installer un escalator, le premier dans la région. Tous les gamins venaient faire du “montateur”. Et Desamais a eu un des premiers ordinateurs de Moulins, en 1976 », rappelle Claire Sédille, qui n’a pas oublié non plus les dimanches après-midi entre balade et prospection : « Mon père nous disait : “On va faire un petit tour”. Et nous allions dans une ville où il y avait quelque chose à vendre, un futur magasin. C’était un fou de travail. Il a travaillé jusqu’à sa mort. L’entreprise, c’était sa vie. » À l’image de Poliboy et Contrecorbeau, Desamais aurait pu rejoindre l’armoire aux souvenirs de la « drogue », comme disait René Desamais, s’il n’avait attiré l’œil de Colam, leader mondial de la distribution de produits électriques pour les artisans, en quête de diversification via sa filiale Sellenium : « Ils ont choisi le créneau de la distribution en bricolage-décoration pour les moyennes surfaces spécialisées. Sellenium a repris Desamais, alors en difficulté, avec la volonté d’en faire le leader national sur le marché. » En quelques années, l’entreprise rebondit : « On est passés de 75 à 210 salariés. Les entrepôts d’Avermes ont été agrandis deux fois, de 4.000 m2 en 2003, et 2.000 en 2005, ce qui fait 22.000 m2 sur 9 ha. En 2007, nous avons refait 1.200 m2 de bureaux. Cette année, nous réorganisons tout le système logistique, et nous déposons un permis de construire pour agrandir de 4.500 m2 en 2009-2010. » L’année 2007 a vu une croissance de 20%, pour un chiffre d’affaires de 70 M€ : « Nous avons 6% de croissance organique, le reste est en croissance externe, avec l’acquisition de grossistes régionaux en difficulté, dont les savoir-faire complètent les nôtres. La distribution régionale n’a pas d’avenir. » Depuis Avermes, Desamais Distribution arrose 7.000 points de vente, et son réseau de 130 franchises Eurêka Ma Maison : « Nous avons deux magasins en propriété, à Montceau-les-Mines et Moulins. » ■ PROGRAMME J usqu’au 2 avril, les fabricants et le personnel de Desamais Distribution animeront plusieurs festivités. Place d’Allier, sous chapiteau, un musée de la Droguerie exposera les produits d’hier et aujourd’hui, et l’histoire de Desamais en images (ouvert de 10 à 18 heures) ; le premier magasin sera reconstitué (avec façade, meubles de métiers en vendeurs en tenue d’époque) dans le magasin Phox – l’échoppe originelle ayant été remplacée par l’enseigne Marionnaud. Des ateliers seront ouverts pour la circonstance en plusieurs points de l’agglomération : Centre national du costume de scène (création et rénovation de cuirs et tissus), salle Isléa à Avermes (décoration murale) et Château de Panloup à Yzeure (travail et entretien du bois). ✐ Tél. 04.70.48.12.34 – www.desamais2008.fr/ Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 15 ENTREPRISES À LA POINTE DE LA CRÉATION D’ENTREPRISE D CAP SUR LA RUSSIE ET LE MAGHREB D ans le cadre du programme CCI International Auvergne, la CCI de Moulins-Vichy a reçu pour secteurs de prospection la Russie, la Roumanie et le Maghreb. Le 6 février, quatorze entreprises de la région se sont retrouvées à Clermont-Ferrand pour rencontrer le conseiller commercial de l’ambassade de France à Moscou. Du producteur de fromages au fabricant de cuisines de luxe, tous espèrent trouver des marchés dans ce nouvel Eldorado de la croissance où les millionnaires et milliardaires ajoutent chaque jour des pages au Who’s who cyrillique. Une mission collective doit se rendre sur place en septembre prochain. Plus au sud, plus au chaud, le salon Bâtimatec d’Alger accueillera, du 3 au 5 mai, un stand d’entreprises auvergnates. Une première pour la région – alors qu’une centaine de sociétés françaises fréquentent ce grand rendez-vous algérois – qui verra la participation, entre autres, de l’entreprise Baudin de Lurcy-Lévis, fabricante de machines à chanfreiner le verre. epuis 2003, la CCI Moulins-Vichy est engagée, à travers le réseau Entreprendre en France, dans la démarche qualité de “Chambre de commerce, porte d’entrée de la création, reprise et transmission d’entreprise” qui consiste à proposer l’ensemble de services le plus efficace possible aux créateurs, repreneurs et cédants (lire MVE n° 150). Cet engagement a rapidement porté ses fruits puisque l’unité Entreprendre en France de la CCI a été labellisée dès 2003, en se classant à l’audit deuxième au classement national et première en Auvergne. À l’audit de renouvellement en novembre 2007, elle s’est classée à nouveau première en Auvergne. Cette labellisation permet à la CCI-MV d’être reconnue nationalement et localement comme interlocuteur incontournable de la création d’entreprise. La démarche ne s’arrêtera pas là puisqu’en 2008 la CCI-MV va la généraliser à l’ensemble des services recevant les créateurs, repreneurs et cédants tels que les services formation et Industrie. Pour mesurer le champ d’activité de ces services, rappelons qu’en 2007 ils ont compté 2.145 contacts créateurs, 657 contacts repreneurs, 1.486 contacts entreprises, 489 participants aux “Rendez-vous du créateur” d’une demi-journée et 55 participants au stage “5 jours pour entreprendre”. ✐ Contact : Unité Entreprendre (04.70.35.40.36). CONTRAT DE SITE : LE TEMPS DE L’ACCOMPAGNEMENT P ilotés par la CCI Moulins-Vichy dans le cadre du contrat de site de Vichy, les programmes Evolution Innovation et International concernent actuellement treize entreprises. Ils sont entrés dans leur dernière phase – après l’élaboration du plan d’actions et la formation –, c’est-à-dire un accompagnement individuel personnalisé dont la finalité est la mise en place du plan d’actions défini préalablement. Ces deux programmes s’adressent aux entreprises de production localisées sur le bassin de Vichy. Leurs enjeux sont les mêmes : anticiper ou assimiler les mutations des univers économiques de ces entreprises, pour les aider à développer leurs affaires. Grâce à une forte mobilisation des partenaires publics, les dépenses globales liées à ces programmes sont prises en charge à hauteur de 80%. Il est encore temps de s’inscrire auprès du service Industrie pour bénéficier de ces programmes. ✐ Contact : service Industrie de la CCI (04.70.35.40.32). SANTÉ – PRÉVOYANCE – RETRAITE Mutuelle Familiale Centre- Auvergne Votre mutuelle proche de vous 30, boulevard Gambetta 03207 VICHY cedex N’hésitez pas à nous consulter. Des milliers d’adhérents nous font confiance. Tél. 04.70.31.41.18 Mail : [email protected] – www.mutuelle-auvergne.com 16 Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 ENTREPRISES JPM CERTIFIÉ ISO 14001 L ’établissement JPM, qui produit des serrures à Avermes, était un des derniers sites du groupe suédois Assa-Abloy à ne pas avoir la norme environnementale ISO 14001. Aussi, dès son entrée en fonction en 2006, Gérald Bauza, directeur du site, a lancé la procédure de certification, confiée à Jean-Louis Dumont, le responsable sécurité environnement du site ; celui-ci est issu de l’IEQT de Vichy et a pu s’appuyer sur les conseils des services de la CCI. Après la mise en place d’un système de management de l’environnement, le personnel a été formé sur site aux objectifs environnementaux. Ces derniers étaient bien résumés par le slogan de l’opération : MERCI, comme Maîtrise des risques, Économiser l’énergie, Réduire les déchets, Changer pour le mieux en pensant environnement et Intégrer l’environnement dans le développement des nouveaux produits (notamment en réduisant l’impact environnemental des traitements de surface). En questionnant au hasard le personnel, le chargé d’audit a pu constater que le message était bien assimilé et la certification est arrivée en février dernier. Elle s’inscrit dans la ligne des aménagements déjà réalisés sur le site : sécurisation de la station d’épuration et mise en place d’une gestion des déchets. 3e NUIT DES LEADERS DE L’ALLIER A près une édition 2007 accueillie à Montluçon, c’est au Palais des congrès-Opéra de Vichy qu’a eu lieu le 7 février dernier la 3e Nuit des Leaders de l’Allier. Dix-sept entreprises étaient sélectionnées pour le trophée de leader dans six catégories. Suite aux délibérations du jury en décembre dernier, les chefs d’entreprises distingués ont été conviés par le journaliste Bruno Masure à monter sur le podium : Jean-Noël Sautereau (Arpégy, habillages de cheminée et appareils de chauffage, à Saint-Yorre) au titre de l’innovation industrielle, Daniel Bono (Fumage artisanal du Sichon, à Brugheas) au titre de la reprise d’entreprise (où concouraient aussi les entreprises Ami, à Vaumas, et Don Foster, à Saint-Germain-des-Fossés), Michel Combemorel (Landis et Gyr, à Montluçon) au titre du développement durable (où concouraient aussi CGR, à Saint-Yorre, et Bosch, à Yzeure), Robert Boursat (Productic, mécanique générale et usinage de précision, à Montbeugny) au titre de l’initiative locale (où concourait aussi Courrier Services 03, à Cusset), Éric Gohier (JCE Biotecnology, systèmes d’isolation, à Hauterive) au titre de la croissance et du développement (où concouraient aussi Anett Huit, à Saint-Germain-des-Fossés, et Zeller Plastik, à Creuzier-le-Vieux) et Frank Bachmann (Baudin, machines à façonner et polir le verre, à Lurcy-Lévis) au titre de l’international (où concourait aussi ITS, à Saint-Yorre). Enfin cette 3e édition a mis particulièrement à l’honneur Imanol Sanchez, le patron de l’usine de tubes cosmétiques CTL Packaging, installée à Charmeil ; l’entreprise vient de doubler sa surface et emploie actuellement près de 260 personnes. Hors catégorie, et bénéficiant d’un coup de chapeau, l’entreprise Desamais, installée depuis 100 ans sur l’agglomération moulinoise, le restaurateur Jacques Decoret qui se reloge en grand à Vichy, et les Ateliers Louis Vuitton à Saint-Pourçain-sur-Sioule. UNE LÉGISLATION PLUS REACH L es entreprises ont vu entrer en vigueur, le 1er juin 2007, une nouvelle législation européenne baptisée REACH. À ce sigle anglais signifiant « enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques », correspondent de nouvelles obligations pour les fabricants, importateurs et utilisateurs en aval de substances chimiques. REACH concerne lesdites substances (colorants, peintures, etc.) et les articles dans la composition desquels elles entrent. Les entreprises qui fabriquent ou importent une substance à plus d’une tonne par an, doivent enregistrer via Internet cette substance auprès de l’Agence européenne des produits chimiques (AEPC), basée à Helsinki. S’il s’agit d’une préparation, il faut procéder à l’enregistrement de chaque substance entrant dans la composition de cette préparation, pour laquelle la quantité d’une tonne par an est dépassée. Toutes les PME-PMI auvergnates sont touchées par REACH. Le service industrie de la CCI ClermontFerrand/Issoire met en place un dispositif d’accompagnement pour aider les entreprises de la filière mécanique à “digérer” cette réglementation qui impose un pré-enregistrement des substances chimiques auprès de l’AEPC avant le 1er décembre 2008. Avec la labellisation du Pôle de compétitivité ViaMeca, et en collaboration avec les CCI d’Auvergne, l’action collective a pour but d’accompagner dix entreprises de la filière mécanique en leur apportant une méthodologie pour se mettre en conformité avec la réglementation REACH. Les entreprises participantes bénéficieront de conseils dans leurs choix stratégiques et leurs relations avec leurs clients et fournisseurs. L’action collective doit débuter en avrilmai. Le choix du consultant recruté pour effectuer cette action sera présenté très prochainement. ✐ Renseignements auprès du service industrie de la CCI Moulins-Vichy au 04.70.35.40.32 ou à la CCI Clermont-Ferrand/Issoire au 04.73.43.43.08. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 17 ENTREPRISES ÉLÈVES ET CHEFS D’ENTREPRISE Pour préparer les repreneurs à devenir rapidement des chefs d’entreprise efficaces, l’École des managers (EDM) d’Auvergne allie formations et accompagnement. De droite à gauche : Quentin Désormière, Patrick Fournol, intervenant à l’EDM, et Jean-Claude Désormière. nstallée par la CRCIA dans les locaux de CCI Formation à La Pardieu (Clermont-Ferrand), l’École des managers (EDM) d’Auvergne a accueilli sa deuxième promotion en septembre dernier. Au rythme d’environ deux jours de formation tous les quinze jours, le cursus s’achèvera en octobre prochain. Les treize élèves, dont cinq Bourbonnais, sont donc à mi-parcours, comme le précise le directeur Yves Cognet : « Après la première phase de formation consacrée à l’acquisition de connaissances de base, les participants utilisent maintenant ces dernières pour une deuxième phase autour de l’autodiagnostic de leur entreprise ; ensuite, la troisième phase verra une mise en œuvre du plan d’actions résultant de l’autodiagnostic, chacun sera alors en situation de chef d’entreprise qui doit gérer les points forts et les points faibles de son affaire. » Pour être encore plus en situation, les sessions de l’EDM se décentrali- I 18 années. Sur ces entrefaites, Yves seront d’ailleurs, notamment dans Cognet est venu au garage présenter les entreprises concernées. Rien de les services de son école… « La forfigé non plus du côté des intervemation EDM me semblait intéresnants puisque ceux-ci sont souvent sante, explique Quentin Désormière, des professionnels de l’entreprise, car je n’avais pas beaucoup de des consultants, qui se déplacent, si bagages en gestion, on ne fait que la besoin est, chez leurs “étudiants”. survoler en BTS, et la gestion est Enfin, la diversité des participants importante pour un chef d’entre– issus de secteurs économiques difprise. J’ai donc accepté la formation, férents, certains déjà engagés dans mais dès les premiers jours, j’ai été une reprise qui n’est qu’un projet surpris en bien et j’ai senti que c’était pour d’autres – contribue aussi à la exactement ce qu’il me fallait. Les dynamique de la formation. Trois formateurs pratiquent souvent ce témoignages de participants (lire qu’ils enseignent, la formation est MVE n°149) ont déjà permis de saiconcrète, complète ; elle m’a rappelé sir cette dynamique et celui de beaucoup de choses que je n’avais pas Quentin Désormière ne les démenen tête et cela vous fait prendre tira pas. conscience du travail qu’il faut faire. Installé à l’entrée de Lapalisse en Après six mois à l‘EDM, je 1982, Jean-Claude DésorÉchange peux déjà apporter à l’enmière a développé ses activités de garagiste avec les d’expériences treprise, notamment grâce au travail d’autodiagnosenseignes Volvo Trucks à tic de nos entreprises respectives. En partir de 1985 puis Citroën à partir avril prochain, nous allons d’ailleurs de 1987. En 2005, il a mis l’établisseprésenter dans un séminaire comment aux dernières normes de la mun les dossiers que nous avons étamarque automobile avant de blis sur nos entreprises respectives : prendre sa retraite en 2007 et de nous verrons comment les autres ont céder son affaire à son fils Quentin. résolu leurs problèmes, comment ils Celui-ci venait juste de terminer feraient avec les nôtres. L’intérêt de dans sa 21e année sa formation (BTS l’EDM est aussi qu’on n’est pas seul ; en maintenance et après-vente autonous échangeons nos expériences. mobile) complétée d’une autre spéC’est particulièrement enrichissant cifique à Citroën. Pour l’épauler pour un jeune de 21 ans comme moi dans sa reprise, Quentin Désormière de parler avec des personnes qui ont peut compter sur son père qui n’est 40 ou 50 ans ou de découvrir les jamais loin du garage et sur sa mère, contraintes d’autres métiers. Nicole Désormière, qui continue Maintenant, je recommanderais pard’assurer l’accueil et la comptabilité ticulièrement l’EDM aux reprede l’entreprise, avant de prendre à neurs… » ■ son tour sa retraite dans quelques Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 ENTREPRISES Une aide financière pour l’innovation L LES JOURNÉES RELATIONNELLES, OASIS TEMPORELLE L es 10es Journées relationnelles se sont déroulées les 12 et 13 mars au Parc des expositions de Moulins (voir MVE 150). Basé sur la convivialité et l’échange, un tel rendezvous est en passe de devenir une espèce menacée par la course contre le temps – et par les mails. Témoin de cette évolution, Christian Barichard a connu les temps pionniers des Journées de l’engrenage, galop d’essai des Journées relationnelles dans les écuries plutôt fraîches du château des Laurents, à Lusigny. Ce technico-commercial de l’entreprise yzeurienne OSP (Outils spéciaux de précision) est resté fidèle au rendez-vous : « Le côté affectif est important. Chandioux et JouaninMarchand (instigateurs des Journées, NDLR) sont à la fois des partenaires et des amis. C’est surtout ce côté amical qui compte. Les Journées relationnelles permettent de se poser, de se voir. On a de moins en moins de temps pour ça, avec les 35 heures. Ça permet de mieux se connaître, de mieux travailler. Le relationnel est plus important que sur un salon classique. Tout se joue autant lors du repas que sur le stand ; on est dans la convivialité. Le problème, c’est qu’on est dans l’Allier, pas à Paris ou Lyon. Les gens n’ont plus le temps d’aller sur les salons, les donneurs d’ordre sortent moins. C’est le cas pour tous les salons, qui sont désaffectés à cause du coût et du temps. Les donneurs d’ordre travaillent davantage par Internet. Mais ça ne remplace pas le relationnel. Heureusement pour nous, les commerciaux, il y a encore besoin de contact, de conseil, d’aller voir sur place. » Le service industrie de la CCI Moulins-Vichy relaie un appel à projet du pôle de compétitivité ViaMéca destiné à encourager l’innovation technologique dans les domaines d’activité suivants : mécanique, mécaniquement, matériaux dans les filières transports (aéronautique, véhicules roulants, etc.) et biens d’équipements industriels. Destiné aux PME de moins de 2000 personnes, il concerne les projets de développement de nouveaux produits, de diversifications, les choix d’investissements, la qualification technique de nouveaux procédés, et toute démarche d’innovation produit ou process à caractère technologique. Cet appel à projet propose un accompagnement dans la phase de faisabilité, puis dans celle de la réalisation, par des avances remboursables de 40 à 60% du coût global du projet. ✐ Contact : service Industrie de la CCI (04.70.35.40.32). Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 19 ENTREPRISES LA CCI-MV EN VOISINE À MONTLUÇON L e 3 Forum des entreprises et des métiers dans l’Allier se tiendra du 8 au 10 avril au Parc des expositions de Montluçon. Initié et organisé par ASMODIE, association engagée dans le développement industriel de la région montluçonnaise, ce forum a plusieurs objectifs : mettre en rapport les exposants industriels, faciliter les contacts inter-entreprises, présenter aux industriels techniques, matériels, applications d'économie d'énergie ou de production environnementale et enfin permettre des rencontres avec des organismes spécialisés dans les domaines de l'environnement et des énergies. Dans ce contexte, la CCI Moulins-Vichy sera présente par un stand en deux parties : l’une sera consacrée au centre de ressources Qualidev et à ses actions proposées aux entreprises dans l’objectif, notamment, du développement durable ; la seconde fera la promotion de l’IEQT, l’Institut européen de la qualité totale, tourné vers la formation des professionnels QSE (Qualité Sécurité Environnement). e LES RENDEZ-VOUS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE L e Club développement durable, qui s’est substitué en 2006 au club Environnement d’Auvergne Qualité Performance (AQP), poursuit en 2008 son programme de réunions thématiques autour d’un exposé souvent suivi d’une visite d’entreprise. L’objectif étant d’échanger des expériences concrètes en rapport avec le développement durable, ces réunions s’adressent aux personnes exerçant des responsabilités dans le domaine du développement durable, de la qualité, de l’environnement et de la sécurité. Elles sont gratuites pour les adhérents d’AQP, et les non-adhérents sont invités à contacter préalablement, l’animateur du club, au 04.70.35.40.32. Le programme du 1er semestre 2008 se poursuit mardi 20 mai par “les économies d’énergie, facteur de votre compétitivité” avec des témoignages d’entreprises à la CCI de Moulins, de 17 à 19 heures. 20 11 AVRIL : L’IEQT OUVRE SES PORTES C haque printemps, l’Institut européen de la qualité totale (IEQT) de Vichy organise une journée “portes ouvertes”. Vendredi 11 avril, de 9h à 17h30, le public pourra découvrir ses locaux, 5-15 rue Montaret : les équipements mis au service des étudiants, les formations (bac + 3 à + 5), le film Réseau des IEQT, projeté en continu. Des rencontres sont prévues avec des entreprises, les étudiants et l'équipe pédagogique. L’IEQT a permis à beaucoup de ses étudiants d’acquérir une qualification professionnelle offrant de véritables débouchés. Certains y ont vécu une reconversion réussie, en forçant parfois le destin avec une volonté peu commune. C’est le cas de Solange Samba qui, après avoir intégré l’IEQT de Vichy, a changé sa vie à 39 ans : « Au départ, j’ai une formation scientifique avec un DEUG physique chimie et un BTS en agriculture option productions animales. Mais à part un CDD à l’INRA de Clermont-Ferrand, je n’ai pas trouvé de travail et j’ai dû me faire embaucher comme simple agent de production chez Michelin. Ensuite, j’ai appris que Michelin recrutait des qualiticiens et comme notre atelier recevait souvent des stagiaires de l’IEQT de Vichy, je me suis renseignée auprès d’eux. Mon projet a alors été de faire une formation à l’IEQT au moyen d’un congé formation. Ç’a été vraiment difficile de faire accepter cela, je suis revenue à la charge plusieurs fois, j’ai passé plusieurs entretiens et finalement j’ai réussi à me faire admettre en 2006. Comme j’avais des bases en agroalimentaire, j’ai choisi cette option pour préparer ma licence professionnelle d’animateur qualité. Mais ma chance a été, pendant ce parcours, de faire un stage à la T2C, les transports clermontois : comme mon dernier emploi me donnait une connaissance de l’industrie, la T2C m’a confié la préparation des audits externes pour la certification de ses services. J’ai valorisé cela lorsque je suis revenue chez Michelin avec mon diplôme fin 2007. Le responsable de mon atelier a été très attentif à ma demande pour accéder un poste Qualité. J’ai passé, pendant trois heures et devant 10 personnes de l’entreprise, un entretien que j’avais bien préparé avec les conseils de l’IEQT, et particulièrement de la responsable de la formation continue. En présentant mon travail à la T2C, j’ai réussi à les convaincre de mes capacités et Michelin m’a rapidement proposé un poste de technicien Qualité “Méthodes et mesures” après un an de formation à la culture maison. Déjà, je participe à des rencontres avec des stagiaires et on me cite comme exemple de persévérance et comme preuve que, chez Michelin, les efforts paient… Je suis fière de mon passage à l’IEQT : grâce à ma formation, j’ai pu être tout de suite opérationnelle chez T2C, tout cela m’a redonné confiance en moi et je peux dire aussi que la Qualité a changé ma vision des choses. J’ai appris à utiliser des outils, notamment des méthodes de résolution qui me servent même à la maison… » Indicateurs économiques Parce que les indicateurs économiques de base sont devenus d’un usage quotidien pour la gestion de l’entreprise, MVE publie les plus significatifs recueillis auprès des centres de documentation de la CCI-MV. • Prix à la consommation (base 100 en 1998) : 117,56 (janvier 2008), variation de +2,8% sur 12 mois, taux d’inflation sur 2005 à 2006 = 1,6%. • Indice des loyers (qui se substitue à l’indice du coût de la construction comme référence pour la révision des loyers en cours de bail dans le parc locatif privé) : 114,30 (4e trimestre 2007). • Plafond mensuel de la sécurité sociale 2008 : 2.773€. • SMIC horaire brut à compter du 01.07.07 : 8,44€. • Taux de chômage dans l’Allier en novembre 2007 : 7,9% (Auvergne : 7,2% ; France : 7,9%). Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 ACTUALITÉ Coup de cœur, coup de fourchette LE MONTÉGUT FLASH-BACK ● L’ATRIUM, PALAIS DU TERTIAIRE.- Inauguré en janvier dernier, l’Atrium accueille ses premiers locataires au début du printemps dans l’ancien site de l’embouteillage, près de la gare, entièrement rénové par la communauté d’agglomération Vichy Val d’Allier. Cette ancienne friche industrielle a été aménagée à l’intention du secteur tertiaire pour recevoir sur 8.000m2 une pépinière d’une quinzaine d’entreprises (bureaux de 18 à 70m2), un centre d’affaires (bureaux et salles temporaires), un hôtel d’entreprise (bureaux de 31 à 186 m2), des “open spaces” de plus de 477 m2 et divers services communs. Enfin, proche du futur pôle d’échange intermodal de la gare, l’Atrium n’en dispose pas moins d’un vaste parking privatif. La Montagne et le site www.vichy-economie.com/ ● UNE ANTENNE DU CONSEIL RÉGIONAL À MOULINS.- Alors que de grands services publics quittent la préfecture de l’Allier, le Conseil régional d’Auvergne y a ouvert début février sa troisième antenne délocalisée, 65 boulevard Ledru-Rollin. Il s’agit d’un espace d’information, d’accueil et de conseil où chacun, du particulier à l’entreprise, peut se renseigner sur les compétences, les actions et les aides relevant de la région. La Montagne À COULANDON L a route s’évade en douce de la départementale Moulins-Souvigny, après Coulandon. S’ébroue au milieu des lacets, façon Houdini du bitume, s’affranchit du vallon. L’hôtel Le Chalet et son restaurant Le Montégut sont perchés là, sur un des premiers balcons du Bocage bourbonnais. Une belle harmonie de bâtiments, hôtel trois-étoiles de 28 chambres où les cadres en soirée étape peuvent se délester du stress dans un parc de trois hectares avec plan d’eau et piscine ; la civilisation, ses chiffres d’affaires, ses marges, tout paraît soudain si loin. Plutôt penser au repas du soir, à ces menus Terroir, Plaisir, Festif qui invitent à éteindre le Blackberry pour se plonger dans une fricassée d’escargots au basilic et jambon d’Auvergne, ou s’offrir une poêlée de langoustines aux pâtes fraîches. Ne penser qu’au dessert, ce chaud et froid de poires au saint-pourçain rouge qui promet un retour en chambre sur un petit tapis de volupté. « Il faut rester sur une bonne impression », relève Pierre Réchoud, le chef originaire du Sud-Ouest arrivé là en 1993, à la création du restaurant. L’hôtel, lui, existait depuis 1947 : « Il a été ouvert par Mme Essein, puis Henri Hulot l’a tenu pendant 25 ans. C’est lui qui l’a transformé, en le faisant passer de huit à vingt-huit chambres. » Ainsi parle Gilles Navarro, propriétaire depuis trois ans du Chalet et du Montégut – un saut qualitatif après la Route Bleue, hôtel-restaurant en bord vrombissant de RN7 à Saint-Loup, et une nouvelle marche dans un parcours étonnant, commencé en 1981 dans un tabac-loto et la “limonade” : « J’ai découvert la grande restauration ici. » En quête d’une troisième cheminée aux Logis de France, classé parmi les « Tables régionales d’Auvergne », Le Montégut est obligé de jouer largement la carte de l’identité bourbonnaise. Ce qui ne torture pas Pierre Réchoud : « Il y a plein de produits de qualité ici, le charolais, la moutarde de Charroux, les fromages… Je peux quand même personnifier. » Son Sud-Ouest se glisse ainsi dans le canard (émincé à la Duchambais à sa façon), le foie gras, les desserts influencés par le Pays basque. Mais sans dynamiter les codes : « On fait avant tout le terroir, les goûts de la région. Les gens sont attachés à certaines valeurs. Et petit à petit, je les amène vers le changement, un peu de Moyen-Orient, un mariage viandes-crustacés, du laqué, des épices. » Sa carte, changée à 90% trois fois par an, a vu ainsi débarquer un lapin au cacao, une alliance veau-langoustines, une terrine de foie gras au homard, ou une fricassée de volaille aux moules… De quoi pimenter les nombreux banquets et réunions de familles en quête de « dépaysement » à deux pas de la préfecture, et un bon moyen de piquer la curiosité zappeuse du bataillon de cadres et de commerciaux de passage : « C’est une clientèle très exigeante, qui compare en permanence. » ✐ Tél. : 04.70.46.00.66. Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 21 COMMERCE PFIL D’AVRIL Créateurs ou repreneurs d’entreprise, les porteurs de projets bénéficient, grâce aux PFIL (plates-formes d’initiative locale), de prêts à taux zéro, de 5.000 à 15.000€ – de précieux coups de pouce. Démonstration par quatre (nouveaux) bénéficiaires. Hélène Guillaumin (Ambiance Café, La Ferté-Hauterive) ncienne commerçante, salariée depuis 1999 dans une entreprise de distribution automatique de sandwichs, boissons, etc., Hélène Guillaumin a vécu la sécheresse du licenciement, l’été dernier. Peu après, l’ex-salariée décide de reprendre le marché local (Saint-Pourçain et alentours) qu’elle connaît bien puisqu’elle y A Depuis la fin 2007, les PFIL Moulins Initiative et Vichy Initiative, animées par la CCI de Moulins-Vichy, ont renforcé leur partenariat avec les collectivités locales, notamment en abondant les fonds de prêt des deux PFIL. Cette évolution est dans l’esprit du dispositif qui, par ses prêts d’honneur aux créateurs-repreneurs d’entreprises, cherche à favoriser le développement des territoires qui est une des principales préoccupations des collectivités locales. Des représentants de ces dernières et de la CDC d’Auvergne (Caisse des dépôts et consignations, partenaire constant du développement local) témoignent bien d’ailleurs de cette adéquation. 22 gérait les distributeurs automatiques. Elle réussit à convaincre les entreprises et les collectivités déjà clientes de repartir avec elle. Grâce à la formation “une journée pour entreprendre” à la CCI de Moulins-Vichy, elle est informée des prêts d’honneur des PFIL. Avec l’aide au dossier des services consulaires, la demande de prêt auprès de Moulins Initiative est accordée. Hélène Guillaumin, qui a créé l’entreprise Ambiance Café en novembre dernier, a aussi contracté un emprunt bancaire et obtenu un prêt OSEO de créateur d’entreprise pour financer son outil de travail : « C’est urgent d’avoir des distributeurs installés chez mes clients et le prêt de Moulins Initiative m’a permis d’en acheter un quatrième ; ensuite, pour rentabiliser mon activité, je compte en installer six autres. » Tout en prospectant de nouveaux clients, Hélène Guillaumin assure chaque jour l’approvisionnement des distributeurs en produits frais et, le cas échéant, veille à leur dépannage. DES PARTENARIATS ● DANIEL GARCENOT, responsable du programme PME-Emploi à la CDC Auvergne (Caisse des dépôts et consignations) : « La CDC est partenaire de longue date de France Initiative Réseau qui anime les platesformes d’initiative locale. Dans l’Allier, elle est partenaire depuis 2002 des quatre PFIL, dont celle de Moulins Initiative et de Vichy Initiative, chacune recouvrant un territoire dont elle est en mesure d’estimer les besoins en matière d’aide à la création d’entreprises et de développement économique et social. Les acteurs locaux connaissent le mieux ces besoins et, Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 plutôt que de se substituer à eux, la CDC les accompagne financièrement en réabondant les fonds de prêts et appuyant les démarches qui vont vers une plus grande “professionnalisation” des PFIL comme la récente création des clubs Initiative. En 2002, la CDC Auvergne avait abondé les fonds de Moulins Initiative et de Vichy Initiative, en incitant les PFIL, par un effet de levier, à trouver d’autres financements. En 2007, pour répondre à leur volonté d’augmenter leur prêt et d’élargir leurs bénéficiaires, la CDC Auvergne vient de les abonder à nouveau . » COMMERCE Gilles Cocquelet (garage Cocquelet Incorvaia, Avermes) n 2006, Gilles Cocquelet, chef d’atelier du garage Incorvaia, s’entend avec son patron, qui souhaite vendre son affaire, pour prendre sa suite. La passation de pouvoir se fait sur un an. Fin 2007, le salarié reprend officiellement ce garage fortement spécialisé dans la carrosserie. C’est un de ses clients, membre du conseil d’administration de Moulins Initiative, qui l’oriente vers la PFIL via la CCI de Moulins-Vichy. « C’était la seule aide dont je pouvais bénéficier pour compléter mon apport personnel et le prêt bancaire, j’ai donc déposé un dossier qui a été accepté. Ce prêt à taux zéro va me permettre de renforcer la trésorerie et de réaliser plus rapidement certains investissements matériels. » Le garage, qui est agréé par les E assureurs et travaille pour plusieurs grandes marques automobiles, a besoin de tous ses moyens pour répondre à la surcharge de travail qu’entraîne notamment, depuis 2007, la fermeture des ateliers de peinture des garages qui n’étaient pas aux normes. Pour faire face à la demande avec ses six salariés, Gilles Cocquelet va d’ailleurs bientôt embaucher une secrétaire. Bernard Moulin (SARL Spectruming, Vichy) endant des années, dans le cadre de la société Spectrum du groupe Arcange spécialisé dans la dépollution, Bernard Moulin a participé à des recherches sur un procédé novateur de traitement de l’eau. Puis il a racheté Spectrum pour fina- P ☛ RENFORCÉS ● STÉPHANE BUJOC, Moulins Communauté (communauté d’agglomération) : « Membre du conseil communautaire, je représente Moulins Communauté au conseil d’administration de Moulins Initiative et je participe également au comité d’agrément qui examine chaque mois les demandes de prêts. Au début, c’était un dispositif nouveau pour nos élus et nous souhaitions savoir s’il répondait à nos attentes qui sont notamment d’assurer sur notre territoire la continuité des entreprises, des commerces et de leurs emplois. Aujourd’hui, la com- mission des affaires économiques de la communauté d’agglomération estime que le bilan est tout à fait satisfaisant et elle contribue au fonds qui alimente les prêts d’honneur. À titre personnel, j’ajoute que j’apprends beaucoup de choses avec d’autres membres du comité lorsque nous étudions les dossiers… » ● JEAN-PAUL CHÉRASSE , communauté de communes Val de Besbre-Sologne bourbonnaise : « Notre communauté de communes a adhéré dès 2003 à Moulins Initiative et s’est engagée à des ver- sements réguliers pour abonder son fonds de prêts. Il y a eu déjà plusieurs bénéficiaires sur notre territoire et nous avons pu constater que le dispositif s’adapte aux besoins de chaque porteur de projet et qu’il permet, notamment aux jeunes, de mieux négocier avec une banque. Nous avons aussi installé sur notre territoire, pour développer l’économie sociale, une école de l’entrepreneuriat qui apporte à la fois une formation et un accompagnement à des porteurs de projets locaux. Et ceux-ci pourraient être tout à fait éligibles aux prêts de la PFIL… » Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 23 COMMERCE Au bar, Carole Lelièvre à gauche et Maryline Journé. ☛ liser son procédé de lutte contre la légionellose. Celui-ci est maintenant breveté et, en décembre dernier, il a décroché le 1er prix du concours national de la création innovante Créa’Acc patronné, entre autres, par l’APCE (Agence pour la création d’entreprise innovante). Explications : « Le bio-film qui tapisse l’intérieur des canalisations abrite les bactéries dangereuses comme les légionelloses. Il fallait donc trouver le moyen non chimique de détruire le bio-film, ce que réalise l’activation de l’eau sous l’effet d’ondes électromagnétiques, un procédé dérivé de l’imagerie médicale par résonance magnétique. Mon dispositif se compose d’une armoire électrique-électronique reliée à un boîtier fixé sur l’extérieur de la canalisation, qui contient une antenne émettant des ondes à basse fréquence. » Contacté dans un salon spécialisé par l’agence Vichy Développement, Bernard Moulin, né à Thiers il y a maintenant 60 ans, choisit de s’installer au parc de la Croix Saint- Martin pour passer à la fabrication industrielle des boîtiers Spectrum à destination des hôpitaux, maisons de retraite, stations thermales, cabinets de dentiste, etc. « Ayant obtenu un emprunt bancaire pour financer la création de Spectruming, je compte sur une aide d’OSEO, en plus des aides dont je bénéficie déjà comme les chèques services apportés par mon prix de l’innovation, et l’accompagnement de Vichy Initiative. Ce prêt, que j’ai découvert par mon comptable, est des plus importants pour moi car il me permet de financer rapidement l’achat des composants pour la fabrication des premiers Spectrum. » Bernard Moulin recherche des techniciens en électricité et en électronique pour démarrer la production. De nouvelles applications du procédé sont à l’étude avec l’ENITA (École nationale d’ingénieurs des travaux agricoles) pour l’industrie. Carole Lelièvre (LJD Tapas, Vichy) près une sérieuse expérience commerciale et une installation à Vichy, Carole Lelièvre a mis au point avec sa fille Maryline Journé, cuisinière et pâtissière professionnelle expérimentée, une formule de restauration qui privilégie la convivialité : « Outre la restauration classique, que nous conservons pour les repas de midi, nous avons voulu pour le soir répondre à une demande plus spécifique, celle des petits groupes qui A veulent se partager un apéritif et un peu plus après une réunion, un spectacle ou une rencontre sportive ; ils ne savent pas toujours où se mettre dans les restaurants et ils ont parfois l’impression de déranger. Nous leur proposons au 50, avenue Poncet un espace de convivialité où ils pourront boire et manger, debout s’ils veulent, autour d’un comptoir conçu pour recevoir les assiettes de tapas, les pâtisseries et les verres, apéritifs ou vins. » Pour financer son projet, Carole Lelièvre a pu compter, en plus d’un emprunt bancaire, sur un prêt de Vichy Initiative : « C’est en nous documentant à la CCI de MoulinsVichy que nous avons pris connaissance de ce prêt. Son obtention compte pour nous car cela nous permet de nous concentrer sur l’acquisition de matériel productif sans trop craindre de grignoter notre réserve financière. Et si on nous a accordé ce prêt, c’est qu’on fait confiance à notre projet, c’est une autre forme de soutien… » ■ ✐ Contact : PFIL (Vichy Initiative et Moulins Initiative), 04.70.35.40.36. Nous sommes fiers de vous présenter notre site de vente par Internet associé à un service de proximité. Le concept du eMagasin, c’est une boutique ouverte 24/24 sur laquelle vous pouvez prendre le temps de rechercher, comparer et commander tranquillement de chez vous. www.fminfo.fr Ce site s’applique aussi bien au professionnel qu’au particulier. GO Plus de 40.000 références. 34, rue de Lyon – 03000 MOULINS 24 INFORMATIQUES – LOGICIELS – COMPOSANTS – PÉRIPHÉRIQUES – RÉSEAUX ET CONNECTIQUE – IMAGE, SON, TÉLÉPHONIE – CONSOMMABLES Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 COMMERCE Marcel Devaux. LE POIDS DES FOIRES EXPOSITIONS Première foire exposition de l’année, Moulins a donné la tendance pour ces grands rassemblements commerciaux et festifs. Du 17 au 21 avril, sa cousine vichyssoise s’attachera à poursuivre sa reconquête du public et des exposants. tabilité des achats réfléchis, baisse des achats spontanés : Moulins Foirexpo a parfaitement rempli son rôle de thermomètre de la santé commerciale, du 8 au 17 février. « C’est la première foire de l’année, celle qui donne la tendance », explique Marcel Devaux, représentant de la CCI MoulinsVichy et président de l’association où siège également la Ville de Moulins. Au parc des Isles, la 60e édition a fait le plein, avec 240 exposants (55% hors département) bien serrés dans 10.000 m2 couverts, dont 7.000 m2 de chapiteaux, et 5.000 m2 en extérieur. La rénovation, régulièrement promise, d’un bâtiment de 3.000 m2 donnerait un supplément d’air et d’exposition à une foire qui voit revenir, d’une année sur l’autre, 85% de ses exposants et estime à 15 M€ le montant des achats réalisés durant les dix jours de foire. Impossible, en revanche, d’évaluer le nombre de visiteurs – l’entrée est gratuite. En 2007, l’équipe d’Alliexpo, organisatrice de Moulins Foirexpo, était appelée au chevet de la Foire de Vichy. « Elle s’était étiolée, analyse Marcel Devaux. Elle a été une très bonne foire, mais comme elle se déroulait au printemps, les organisateurs ont voulu la centrer sur les loisirs. Du coup, il y avait beaucoup trop de caravanes, et la Foire ressem- S blait à un salon. Nous lui avons redonné son caractère généraliste. » Redémarrant en douceur, sur une durée plus courte, la Foire de Vichy a réuni 135 exposants en 2007 au Palais du Lac et sur ses abords. La prochaine édition en attend 150, dans le Palais, sur les pelouses et sous un chapiteau de 2.500 m2. La proximité du plan d’eau appelle naturellement les animations nautiques, déclinées en exposition de bateaux, baptêmes et démonstrations. La CCI dans les stands La CCI de Moulins-Vichy est présente sur les deux foires expositions grâce à un stand préparé par les techniciens consulaires et dont le thème change tous les ans. 2008 est placé sous le signe des “Commerces et services en Allier”. Élie Chekroun, vice-président de la CCI et président de la commission CDEC, en livre les enjeux : « Nous avons d’abord voulu éclairer le public sur un secteur qui propose 97 métiers. Il représente 72% des entreprises de l’Allier, ce qui en fait aussi le premier employeur du département. Il reste diversifié, entre le commerce rural et le commerce de périphérie, et très vivant puisque chaque année près de 150 nouveaux concepts de commerces apparaissent au niveau national. Le stand fait aussi une large place à la consomma- tion en rappelant notamment la technicité des produits et le développement de l’information pour la protection du consommateur : à Moulins, des professionnels du commerce et des représentants des services de l’État ont animé des conférences autour de ce thème, devant un public nombreux et très intéressé. Enfin, le stand présente les possibilités de carrières et les formations disponibles, un domaine où la CCI de Moulins-Vichy est bien placée puisqu’elle gère plusieurs centres de formation, dont les plus connus sont le CFH, l’IEQT et le CEL, et participe à la gestion de l’IFI 03. Tout cela souligne l’importance des commerces, qui n’est pas seulement économique mais humaine puisqu’ils contribuent au maintien du tissu social. » ■ Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 25 ACTUALITÉ L’ALLIER STAGES INTER-ENTREPRISES FORTE EN PASSEPORTS NUMÉRIQUES AU CFH L L ’opération “Passeports pour l’économie numérique” est un succès dans l’Allier, 7e département français avec 303 passeports délivrés et fer de lance pour l’Auvergne (3e région, 493 passeports). La CCI Moulins-Vichy a largement contribué au succès de l’opération, grâce à l'Atelier des TIC qui a délivré 104 passeports et effectué 144 sessions. Parmi les récents bénéficiaires, Isabelle Danyach témoigne : « J’avais en projet l’ouverture d’une boutique à Vichy de vente d’objets de décoration dans trois styles : oriental, moderne et anglais. Ayant des problèmes pour trouver un local, je me suis orientée vers la vente en ligne sur Internet. J’ai appris l’existence du Passeport pour l’économie numérique en suivant une formation à la création d’entreprise. J’ai suivi quatre modules, qui m’ont apporté des informations sur les avantages d’un site Internet, les possibilités de réduction pour l’achat de matériel informatique. Ça m’a été profitable : je me suis rendu compte de l’importance de la vente en ligne, et qu’un site pouvait m’aider à me faire connaître et à toucher plus de clientèle. Je suis en train de créer l’organigramme et le référencement du site ; j’espère l’ouvrir assez rapidement, avec l’aide d’étudiants en commerce et en informatique de Vichy. » Le FAFIH (Fonds de formation de l’industrie hôtelière) poursuit en 2008 son effort pour favoriser l’accès à la formation des salariés des petites entreprises (moins de dix salariés) en assurant le financement des formations pour lesquelles le CFH a été agréé. Six stages inter-entreprises de un à deux jours sont ainsi proposés pour les prochains mois : 14 et 15 avril, la cuisine des plats du jour ; 26 mai, préparation aux entretiens individuels professionnels ; 27 et 28 mai, maîtrise des coûts en restauration ; 4 et 5 juin, le guide des bonnes pratiques d’hygiène et la qualité alimentaire en restauration ; 11 juin, sécurité, les risques professionnels 23 et 24 juin, barman limonadier. Ces stages auront lieu au CFH à Vichy, sauf celui de “maîtrise des coûts en restauration” dans les locaux de la CCI de Clermont. À noter que ces formations sont aussi ouvertes aux personnels des entreprises de plus de 10 salariés ou aux non-salariés de l’industrie hôtelière, il faut seulement consulter le CFH pour connaître les modalités de financement dans ces cas. INFORMATION SÉCURISÉE, INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE ET TIC LES DÉCISIONS DE LA L L e réseau Cybermassif, au travers de ses 12 Centres de Ressources TIC dans le Massif Central, a lancé en janvier 2008 son nouveau projet Cybermassif 2010. Ce programme, qui sera mis en œuvre dans le département de l'Allier par l'Atelier des TIC (Moulins/Vichy) et le CerTIC (Montluçon), entend sensibiliser et accompagner les entreprises sur deux aspects, sécuriser leurs systèmes d'information et entreprendre une démarche d’intelligence économique. Les actions proposées devront permettre aux entreprises de : ● Prendre conscience des enjeux de la sécurité de leurs systèmes d’information. Cette prise de conscience passe d’abord par une sensibilisation aux risques. ● Identifier les méthodes et solutions permettant de répondre à leurs besoins. ● Mettre en œuvre des solutions pour réduire le niveau de vulnérabilité de leur système d’information par le biais de diagnostics individualisés et des tests d’intrusion. ● Faciliter les échanges d’informations et de savoirs en matière de sécurité des systèmes d'information entre les entreprises. L’Atelier des TIC a aujourd’hui pour nouvelle mission d’aller plus loin dans l’explication des technologies des systèmes d'information. Il s’appuie sur des compétences externalisées (experts du réseau Cybermassif clairement identifiés par ses soins), pour réaliser les audits nécessitant une expertise spécifique plus complexe. Des audits en interne sont actuellement proposés ; il suffit de prendre contact avec les Centres de Ressources. L’Atelier des TIC proposera très prochainement un planning d’événements sur des thématiques relatives à la sécurisation des systèmes d’information et à l’intelligence économique. ✐ Contact : Atelier des TIC (04.70.35.40.04). 26 CDEC a commission départementale d’équipement commercial (CDEC) s’est prononcée, le 18 décembre, sur la demande présentée par la SCI Moulins Place d’Allier : la création d’un ensemble commercial, au sein du marché couvert de Moulins, composé de dix magasins et d’un marché permanent de sept stands environ spécialisés dans l’alimentaire, pour une surface de vente totale de 4.124 m2. Le dossier a reçu un avis favorable – cinq oui, une abstention. Le 18 janvier, la CDEC a examiné le dossier de la SICA du Bocage bourbonnais, qui souhaitait obtenir l’autorisation d’étendre de 150 m2 la surface de vente du libre-service agricole GammVert à Lurcy-Lévis – soit une surface de vente totale de 449 m2. La demande a été approuvée à l’unanimité des cinq votants. Le même jour, la CDEC a rejeté la demande d’extension de 461 m2 du supermarché Aldi Marché de Lapalisse, déposée par la SARL Aldi Beaune. Ce dossier, qui faisait passer la surface de vente totale à 760 m2, a recueilli deux oui pour quatre non. Le 30 janvier, la CDEC a examiné un dossier présenté par la SAS SODEM : la création, par simple transfert sans création de surface supplémentaire, d’un magasin d’ameublement et d’électroménager But, d’une surface de vente totale de 2.900 m2, sur un terrain au lieu-dit Fromenteau à Toulon-sur-Allier. Ce dossier a reçu un avis favorable unanime des cinq votants. ✐ Contact : service Développement territorial, Commerce et Tourisme (04.70.35.40.36). Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Avril 2008 – N°151 LOGIL : encore un nouveau service ! Pour la recherche de vos financements immobiliers, CREDICIl vous propose : • un interlocuteur unique pour l’ensemble de votre recherche • l’assurance d’un financement optimisé et sécurisé • le montage du dossier de financement auprès de la banque • la suppression des frais de dossiers par les banques partenaires • des conseils pratiques, neutres et objectifs • … et c’est un service gratuit ! … et toujours : prêts 1% Logement, logements locatifs, services CIL Pass Mobilité et CIL Pass Assistance Rendre le 1% Logement plus intéressant ! MOULINS : 04.70.46.12.98 VICHY : 04.70.97.49.10 MONTLUÇON : 04.70.28.40.22