En hommage à Pierre Givaudon - l`Association des Anciens de
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En hommage à Pierre Givaudon - l`Association des Anciens de
Sommaire Editorial Hommage à André Masson 3 Hommage à Pierre Givaudon 5 VIE DE L’ASSOCIATION De la com , toujours de la com…(suite) L’annuaire, un document de travail indispensable 9 10 VIE DE L’ÉCOLE Enquète 2010 de l’IESF 11 France Culture à l’I.O. 15 Editorial William RENARD (Promo 2009) Webmaster du site http://www.supoptique.org/ Bienvenue dans votre nouveau numéro d’Opto ! Comme vous le savez peut-être, en ce moment a lieu l’enquête 2011 de l’IESF (Ingénieurs Et Scientifiques de France – Ex CNISF). Nous vous invitons vivement à participer à cette enquête, cela ne vous prendra qu’un petit quart d’heure. Cette enquête à pour but d’assurer un suivi professionnel de nos anciens et permet à différentes institutions d’évaluer notre École. Merci donc de bien vouloir remplir soigneusement ce questionnaire. TRIBUNE LIBRE Le simple bon sens au secours de l’humanité 16 Dans ce nouveau numéro, vous aurez l’occasion de découvrir les missions de Florence POUTRIQUET qui nous a rejoints à l’Association comme chargée de communication. Elle vous présente dans ce numéro les grands projets en cours au sein de l’Association. 19 Je finirai en remerciant les anciens élèves qui continuent à soutenir nos actions et j’encourage les anciens qui n’ont pas encore réglé leur cotisation à le faire via le module de paiement en ligne sur le site. Nous comptons sur votre soutien. 21 Si vous avez des suggestions et des idées, n’hésitez pas à contacter Christine au 01 64 53 34 80 ou par mail à [email protected]. LE COIN DES ÉLÈVES Concert 2011 L’INTERNATIONAL EN QUESTION Québec : mission accomplie PRIX ET RÉCOMPENSE 23 Bonne lecture à tous. EN BREF Conférences SFO 2011 24 Sauvons le Lycée Fresnel 25 Nouvelles des anciens Décès Nous venons seulement d’apprendre la disparition de Michel PHILBERT (promo 53) le 16 octobre 2010. Sincères condoléances à ses proches. Photo de couverture : Francis Tack (promo 81) La lagune de Djerba (Tunisie) 2 Suite à un retour des courriers de l’Association adressé à Micheline Adem (promo 69), nous avons enquêté et notre amie Françoise Launay a découvert que le journal de la ville de Malakoff de novembre 2009 annonçait le décès de Micheline Adem. Françoise avait déjeuné avec elle quelques temps après notre rencontre des 40 ans. Nous n’en savons pas plus car ce n’était pas une expansive et nous ne connais sions pas sa famille ; elle avait 64 ans seulement. Voilà donc une bien triste nouvelle. André Roussel (promo 68). HOMMAGE Hommage à André Masson André MASSON a marqué la vie de la société ANGÉNIEUX. Après avoir obtenu son diplôme d’Ingénieur de l’Ecole Supérieure d’Optique en 1948 et après un court passage au sein de la société OPL (Optique de Précision Levallois), il a été embauché en 1952 par Pierre ANGÉNIEUX, fondateur de la société. Il occupa différents postes au sein de la direction avant d’être nommé Directeur Général Adjoint en 1982. Dans ses différentes fonctions, il a animé puis piloté de nombreux développements dans les domaines des objectifs et zooms de photographie de cinéma et de télévision, dans les applications grand public, dans le spatial et dans les équipements militaires adaptés aux spectres visible et infrarouge, dans les dispositifs d’éclairage pour salles d’opérations médicales. Dans tous ces domaines, il a poussé la société dans des challenges souvent jugés audacieux par ses équipes qu’il sut convaincre et entraîner, et qui réalisèrent autant de réussites avec, à la clé, de nombreux brevets. Car à chaque fois, le contrat était rempli, en performances et dans les délais. Tous les clients d’ANGÉNIEUX savaient que lorsque André MASSON s’engageait personnellement, et ce malgré les enjeux, ils pouvaient avoir confiance. Très attentif aux besoins précis des utilisateurs et à leur transcription en spécifications techniques claires, il pensait que c’était là où précisément résidaient le rôle et le talent de l’ingénieur. C’est ainsi que le zoom, instrument d’optique complexe comportant des groupes OPTO 170 Mars-Avril 2011 3 de lentilles mobiles pilotés par ses servocommandes, était devenu un élément fondamental des caméras de télévision de studio. André MASSON a ainsi été amené à effectuer de nombreuses missions notamment en Angleterre, aux Pays Bas, en Allemagne et aux Etats-Unis, d’abord pour de très nombreuses réunions de travail avec les constructeurs de caméras et les grandes chaînes de télévision, puis pour les développements optoélectroniques. Bernard ANGÉNIEUX se souvient d’un voyage aux USA où un certain vendredi avait été découvert un problème sur un objectif développé par ANGENIEUX pour la NASA … qui en avait besoin dès le lundi suivant. André MASSON décida de reprendre l’avion le soir même. Arrivé en fin de matinée le samedi à l’usine de St Héand, il put joindre les techniciens compétents à leur domicile et travailler avec eux tout le week-end. Le lundi, il était de retour à New York, le problème résolu ! Car André MASSON avait une énergie et une curiosité intellectelle peu communes. Sportif boulimque : vélo, aviron, course à pied (il participait aux 100 km de Millau, épreuve qu’il avait contribué à créer), grand alpiniste (il avait gravi le Mont Blanc plus de 40 fois, mais en disait que c’était une course « facile »), et chaque matin, avant d’arriver avant tout le monde à son bureau, il courait ses 10 km en guise de petit déjeuner dans les collines qui entourent Saint-Héand ! Il avait étudié, à fond, des sujets aussi divers que la mycologie et l’oenologie Toute sa vie il s’est également considérablement impliqué dans les questions de formation et d’éducation, notamment au travail coopératif. Il a ainsi contribué avec quelques autres (Denis SUVERAN et Claude PUECH, respectivement Directeur Général et Directeur Technique et Scientifique de THALES Angénieux, Gérard CORBASSON, ancien Directeur Technique d’ANGÉNIEUX), avec l’Université Jean Monnet (JeanPierre GOURE, alors Directeur de ce qui est devenu le Laboratoire Hubert CURIEN et Maurice VINCENT, alors Président de l’Université, aujourd’hui Maire de Saint-Etienne) et les collectivités territoriales, à la création du premier Pôle Optique en France, l’actuel Pôle Optique Rhône-Alpes. Passionné de sciences et de techniques, il faisait l’admiration de tous pour son dynamisme et sa détermination. Très tôt, alors que ces domaines étaient encore peu développés en tant que tels, il comprit - dans la lignée de Richard FEYNMAN, Prix Nobel 1965 et « père de la nanotechnologie », et son prophétique « There’s plenty of room at the bottom » - toute l’importance que les nanotechnologies seraient amenées à jouer dans à peu près tous les secteurs de l’industrie. Il faut reconnaître que sa carrière d’expert en technologie optique l’avait intimement familiarisé avec l’ultra-précision, celle du nanomètre et bien en deçà. Ainsi, avec quelques pionniers (parmi lesquels, Marcel LAHMANI, André MAYEUX, Alain DEVAL, Marc BONIS) partageant ses convictions, il créa dès 1989 le Club Nanotechnologie, HOMMAGE instance de discussions et d’échanges entre chercheurs et industriels de toutes disciplines. Un des premiers points forts du Club fut la présentation de ses activités et de sa vision du futur à l’Académie des Sciences le 14 avril 1992. Fondateur du Club, il en assura la Présidence jusqu’en 1995, date à laquelle elle fut confiée à Claude PUECH (ESO 67), puis à Stéphane RENARD. En tant que Past-President, André MASSON s’est sans relâche investi dans les activités du Club, devenu aujourd’hui le Club Nano Micro Technologie. Par son énergie, son engagement sans faille dans l’entreprise et auprès de ses clients, André MASSON a marqué l’esprit des équipes de toute l’entreprise, et conduit à leur forte implication associant leurs compétences, depuis les calculs optiques, les études mécanique et électronique, la conception et l’action commerciale, jusqu’à la réalisation des produits de hautes performances et de grandes qualité qui ont fait la renommée mondiale des produits ANGÉNIEUX. Son action a marqué la vie de la société et a été récompensée par le succès de toute une entreprise, à laquelle il est resté dévoué après sa retraite, qu’il a prise en 1989, en restant toujours en lien avec l’Institut d’Optique, avec la SFO et l’association des anciens élèves de l’Ecole. En 2005, il fut élevé au grade d’Officier de l’Ordre National du Mérite. Il aura été un des bâtisseurs de l’Optique-Photonique française. Il est décédé le 14 janvier 2011. Bernard Angénieux, Gérard Corbasson (59), Jacques Debize (67), Denis Levaillant (76), Claude Puech (67) André MASSON lors de la remise de l’insigne d’Officier de l’Ordre National du Mérite 4 OPTO 170 Mars-Avril 2011 HOMMAGE En hommage à Pierre Givaudon Par Claude Babolat, Roland Geyl, André Roussel. Il aimait particulièrement s'occuper de son jardin et de ses huit petits-enfants à qui il a fait découvrir la Tour Eiffel, les ous les SupOptiques ne connaissent pas chemins de randonnée des Pyrénées ou encore les sentiers Pierre Givaudon ; pourtant il a marqué l’Optique en étant : champêtres de la vallée du Loir. (Philippe Roch). • Président de l’Association des Anciens de 1983 à 1987 ; il a succédé à Maurice Françon avant que Jean-Jacques Chauffier ne prenne la relève en 1988. • Professeur de Calcul de Combinaison Optique (CCO dans notre jargon) à SupOptique de 1964 à 1980. Il succédait à Jean Burcher, lui même disciple d’Henri Chrétien, avant que Roland Geyl ne reprenne ce cours 1981. • À l’origine avec Edgar Hughes et André Maréchal de la mise au point des expressions mathématiques nécessaires à l’écriture d’un logiciel d’optimisation automatique de combinaisons optiques. T De plus il a marqué sa région de cœur par ses activités dans la vallée du Loir. Dans son édition du 17 décembre 2010, « l’Écho de la Vallée du Loir », l'unique hebdomadaire du Vendômois, titre en première page : "Couture-sur-Loir : l'auteur de la trilogie des Cavaignac est décédé - Pierre Givaudon livre son dernier texte et puis s'en va". De l'article, nous extrayons la partie biographique : Pierre Givaudon est né à Boulogne-Billancourt il y a 80 ans. Sorti de Polytechnique en 1950, il devient ingénieur à la Direction Générale de l'Armement, où il fera toute sa carrière. En 1959, il épouse Marie-Noël à la chapelle SainteCécile de Flée. Ils auront quatre enfants. En 1978, le couple achète la propriété du Poirier, à Couture-sur-Loir, une maison construite en 1650 par Marie Dubois, le valet de chambre de Louis XIII. Pierre fait alors des allers-retours entre la vallée du Loir et son appartement de Noisy-le-Roi, en région parisienne. Son épouse est élue au conseil municipal de Couture en 1995. Elle y siègera pendant deux mandats. Pierre Givaudon prend sa retraite après avoir piloté la Direction de l'électronique et de l'informatique toujours au sein de l'armée. Une nouvelle vie s'offre à lui et il en profite alors pour dépouiller pas moins de dix milles lettres issues des correspondances de la famille Cavaignac, dont son épouse descend en droite ligne. C'est ainsi qu'il a pu livrer une chronique inédite en trois tomes, publiée cette année aux Éditions du Cherche-Lune. Très attaché au manoir de la Possonnière, il avait notamment animé une conférence sur ses différents propriétaires depuis le grand-père de Ronsard jusqu'à la Communauté de communes du pays de Ronsard. Homme discret dès qu'il s'agissait de parler de lui-même, il n'hésitait pas toutefois à ouvrir les portes de sa maison à ses amis et aux gens de passage. OPTO 170 Mars-Avril 2011 5 Témoignage de l'équipe des Éditions du Cherche-Lune : Depuis des années, nous avions pu nous apprécier et nous estimer. Marie-Noël et Pierre Givaudon habitaient, à Couture-sur-Loir, la maison de Marie Du Bois, une demeure qui ne saurait laisser indifférents ceux qui s'intéressent à l'histoire du Bas-Vendômois. Ils étaient des soutiens et acteurs fidèles de l'animation du manoir de la Possonnière, ce dont leur sont reconnaissants tous ceux qui aiment Ronsard, son œuvre et son "pays". Pierre donnait de temps à autre, dans la région, des conférences toujours appréciées pour la richesse des informations et la clarté du propos. Et l'équipe de Cherche-Lune a vécu avec Pierre Givaudon l'expérience exceptionnelle de la "Chronique des Cavaignac". Après de longues années de lecture, de sélection, de transcription dans ce remarquable fonds d'archives de la famille Cavaignac, il a composé et organisé cette chronique d'une famille dont l'histoire était laissée dans l'ombre. Réaliser ces trois volumes fut une véritable aventure vécue en commun et totalement partagée : la disponibilité de Pierre fut entière pour contribuer à surmonter les obstacles de toute nature qui surgissaient, parfois de manière imprévisible. L'objectif commun fut tout de même atteint dans les temps : les premiers cartons de livres étaient livrés le premier jour des Rendez-vous de l'histoire à Blois, en octobre dernier. Et Pierre Givaudon put venir, le samedi, parler de son livre avec les premiers acheteurs. Notre unique consolation est que Pierre ait pu voir son ouvrage réalisé et nous dire que Marie-Noël et lui étaient heureux du résultat. Mais nous avions échafaudé des projets de dédicaces en librairie, de conférences devant diverses associations et sociétés, de manière à ce qu'il ait le plaisir de rencontrer son public. Le destin en a décidé autrement... [introduction coordonnée par A. Roussel, promo 1968] HOMMAGE Apports de Pierre GIVAUDON au Calcul de Combinaisons Optiques : témoignage de Claude Babolat, promo 71. P ierre Givaudon a œuvré avec Edgar Hughes et André Maréchal dans les années 60 et jusqu’au début des années 70 à la mise au point des expressions mathématiques nécessaires à l’écriture d’un logiciel d’optimisation automatique de combinaisons optiques ; ces travaux ont fourni d’une part la matière du cours de calcul de combinaisons optiques qu’assura Pierre Givaudon à l’École Supérieure d’Optique de 1964 à 1980 et d’autre part ont permis l’écriture des logiciels de la société CERCO exploités dans l’industrie jusque dans les années 90. Mes informations sur ces travaux proviennent de mes échanges avec Edgar Hugues durant la vingtaine d’années passées à ses côtés dans CERCO depuis 1974 ; je dispose notamment de quelques copies de manuscrits ou d’imprimés d’époque dont l’encre s’efface peu à peu ; malheureusement très peu de ces documents sont datés, et l’auteur n’est presque jamais identifié clairement : il m’est donc impossible d’établir une chronologie fiable et d’identifier la part de chacun des trois protagonistes dans ces travaux théoriques ; considérons donc ceux-ci comme l’œuvre collective d’un normalien physicien théorique, d’un polytechnicien mathématicien et d’un universitaire ingénieur et industriel. Je suppose que tous trois avaient pressenti que l’informatique alors naissante pouvait apporter bien plus que l’automatisation des tâches fastidieuses de réfraction dioptre par dioptre qu’elle commençait à assurer ; cette idée évidente aujourd’hui, était quasi iconoclaste pour l’époque, si l’on en croit les dernières pages de l’ouvrage de Jean BURCHER, Les Combinaisons optiques, encore publié jusqu’en 1967. Le challenge était de faire tourner avec les ordinateurs (a) disponibles au milieu des années 60, un programme complexe devant manier un grand nombre de données ; il fallait pour ce faire une mathématique pertinente (et de fait élégante) dont les grandes lignes furent : • Analyse des performances basée sur les aberrations d’onde (l’écart aberrant), contrairement à l’approche traditionnelle par les aberrations transverses (taches de diffusion), voire les aberrations longitudinales (caustiques) ; l’aberration d’onde est par nature plus synthétique : elle contient l’information de phase et les aberrations transversales s’en déduisent par dérivation. • Marche paraxiale « h, k, u, v » bien adaptée à la génération des différentes grandeurs caractérisant un système optique • Expression exacte des dérivées de toutes ces grandeurs (b) en fonction des paramètres de construction de la combinaison optique (c) ; ce calcul de dérivées ne nécessitait qu’un temps de calcul du même ordre que celui de la réfraction des rayons dans le système optique, tandis que les logiciels concurrents, essentiellement le POSD d’IBM, grand frère d’ ACCOS V, utilisaient des différences finies obtenues en réalisant autant de réfraction des rayons dans le système optique, d’où des temps de calcul 30 à 50 fois supérieures à celui de la mathématique mise au point par le trio HuguesMaréchal-Givaudon ; de plus ces différences finies sont moins précises que les dérivées locales, d’où une convergence moins efficace lors de l’optimisation poussée de systèmes optiques complexes: aujourd’hui un tel gain est sans intérêt (quelques microsecondes au lieu de quelques millisecondes), mais jusque dans les années 80, réaliser en quelques minutes ce qui demandait des heures de calcul à d’autres, était un avantage technique et économique décisif. Pour mémoire le logiciel d’optimisation de CERCO résultant de ces travaux et de la sueur de ses collaborateurs a pu ainsi fonctionner dès la fin des années 60 avec des temps d’exécution supportables (quelques minutes par cycle d’optimisation d’un objectif d’une dizaine de lentilles) sur un IBM 360-40 dont la mémoire atteignait (mazette !) 128 K.octets (mon PC à 699 Euros se contente aujourd’hui de moins d’une millisecondes pour ce même travail). Ces formules sont notamment contenues dans les derniers chapitres du polycopié de 29 pages (écrit je suppose de la main de Pierre Givaudon) résumant son cours de façon, disons aride, lorsque l’on le relit près de 40 ans plus tard. Cette concision ne doit pas faire oublier la difficulté de la tâche entreprise ; Edgar Hugues m’avait raconté comment la formule de « l’équation du dépouillement » ainsi nommée par ses auteurs et exprimant la dérivée de l’écart aberrant, avait été laborieuse et devait beaucoup à Pierre Givaudon pour l’écriture du troisième terme (celui prenant en compte les effets du changement d’inclinaison du rayon principal), les deux autres étant comme chacun sait, la variation locale du chemin optique pour le premier, et l’effet du changement de sphère de référence (défocalisation) pour le second (d). a : il semble que le terme d’ordinateur n’était pas encore employé dans les années 60 : Hugues, Maréchal et Givaudon parlent de « machines automatiques » b : grandeurs paraxiales, encombrement, chromatiques, développement limité du 3ème ordre des aberrations d’onde (sommes de Seidel), aberrations d’onde c : indices, courbures, épaisseurs (les autres paramètres tels que coefficients d’asphèrisation, ou les excentrements furent introduits plus tard) d : pour les passionnés du sujet, je dispose d’un document d’une soixantaine de pages de lecture plus facile 6 OPTO 170 Mars-Avril 2011 HOMMAGE Voici en résumé, comme me l’a demandé notre Association d’anciens élèves, ce que je sais sur la contribution de Pierre Givaudon à la théorie du calcul des combinaisons optiques. Mais pour beaucoup des plus anciens d’entre nous, son apport au calcul optique a été son cours sur ce sujet à l’École Supérieure d’Optique : cours magistral, uniquement théorique, discipline quasi militaire (c’était pourtant juste après Mai 68), mais avec bonhommie, émaillé d’expressions d’artilleur, dont le « vu l’arbre en boule » est passé à la postérité ; avec le recul, pour moi qui ait trempé longtemps dans l’instrumentation optique, le contenu était le juste nécessaire, mais il y manquait un peu de passion pour le jeu du calcul optique, d’où peut-être l’origine du manque de vocation des jeunes diplômés pour cet art ; ceci dit, il me semble que Pierre Givaudon n’a jamais pratiqué par lui-même et n’a donc pu connaitre et faire partager les joies de terrasser élégamment les aberrations les plus retors. Je rajouterai encore quelques éléments au-delà de ces deux contributions marquantes, puisque les hasards de ma vie d’opticien ont fait que j’ai côtoyé Pierre Givaudon à plusieurs reprises : • J’ai débuté ma carrière à l’APX (Ateliers de construction de PuteauX, alors installés à Rueil-Malmaison), établissement de la DEFA (Direction des Études et Fabrication d’Armement, ancêtre de la DGA) en charge des instruments d’optique de l’arme blindée et de l’artillerie (vu l’arbre en boule ?) ; OPTO 170 Mars-Avril 2011 7 Pierre Givaudon y dirigeait alors le service optique qui développait à cette époque les épiscopes, les viseurs et lunettes des tireurs et chef de char de blindés tels que les AMX 30 et 10, et les premiers viseurs gyrostabilisés pour hélicoptère. L’APX s’est depuis fondue dans l’AMX, elle-même devenue GIAT et NEXTER aujourd’hui. Edgar Hugues avait lui-même œuvré à l’APX et y avait gardé de fructueux contacts, à l’origine, je suppose du rapprochement avec Pierre Givaudon. • Beaucoup d’années plus tard, Pierre Givaudon participa activement au nom de Thomson CSF (Thales depuis lors) aux négociations en vue d’un achat éventuel de CERCO (qui passa finalement dans le giron de SODERN) ; ceci me donna l’occasion lorsque nous voyagions ensemble de nombreuses discussions sur l’optique (évidemment), sur l’actualité, mais aussi sur la littérature des auteurs classique modernes, notamment Marguerite Yourcenar, qu’il qualifiait de « grande bonne-femme » Cette dernière expression me fait immanquablement penser au jugement unanime que j’ai entendu sur Pierre Givaudon par ceux qui l’ont approché : c’est un « grand bonhomme », un « grand monsieur ». Adieu donc à l’opticien humaniste ! HOMMAGE Pierre GIVAUDON, professeur de calcul des combinaisons optiques : Témoignage de Roland Geyl (promo 79). I ssu de la promotion 79 de l’ESO, j’ai fait partie d’une des dernières promotions de l’école à bénéficier du cours de Calcul des Combinaisons Optiques dispensé par Pierre Givaudon. Mes impressions en tant qu’élève ont été celle d’un cours de haute volé mathématique mais d’une rigueur et d’une précision sans faille très impressionnante. Après des exercices de classe préparatoire et de première année sur les positions des images paraxiales et le chro-matisme basés sur des formulations pas toujours très souples, le formalisme h, u, k, v m’apparaissait soudain d’une rigueur et d’une simplicité extrême tout en apportant des possibilités d’analyse insoupçonnées et puissantes. Après des calculs d’aberrations du troisième ordre basés sur les formulations type Henri Chrétien et Jean Burcher, le formalisme présenté et expliqué par Pierre Givaudon lors de son cours, basé sur les angles d’incidence des rayons sur les dioptres, m’avait impressionné encore par sa limpidité mathématique. Les aberrations, toujours un peu mystérieuses pour les élèves ingénieurs que nous étions, semblaient devenir des objets bien plus facilement compréhensibles. Les formulations des dérivées partielles de l’écart aberrant étaient ensuite la partie la plus ardue de son cours car leurs applications à la mise au point de logiciel de calcul automatique ou d’optimisation nous étaient moins directement perceptibles. J’ai eu l’honneur de reprendre son cours après son départ et je me suis attaché à en garder l’esprit mathématique si élégant qui est pour moi un élément fondamental de la mission d’un ingénieur. En effet, un ingénieur doit savoir d’être capable d’explorer un problème en posant quelques équations et de construire des solutions sous forme analytique, ou d’une feuille de calcul, avant de passer à l’étape suivante de définition détaillée. Mon autre mission a aussi été de démocratiser le calcul automatique et je me souviens des premières années de cours avec les séances de calcul « aux cartes perforées » dans le centre de calcul voisin de l’Institut d’Optique. Aujourd’hui les logiciels d’optimisation du commerce les plus simples, tournant sur des ordinateurs portables stan-dards, permettent de gérer un volume de calcul inimaginable à l’époque. Pourtant, l’intuition de l’ingénieur calculateur devant sa console et l’efficacité avec laquelle il peut piloter cette énorme puissance de calcul est directement liée à la façon dont il s’est approprié les idées et principes contenus dans tout le formalisme très abouti que Pierre Givaudon a mis au point avec Edgar Hughes et André Maréchal et qu’il nous a enseigné avec brio et une rigueur toute militaire durant un certain nombre d’année à l’École. Par ces quelques lignes je tiens donc à rendre un hommage respectueux pour son importante contribution à nos esprits d’ingénieurs issus de l’École. 8 OPTO 170 Mars-Avril 2011 VIE DE L’ASSOCIATION De la COM,...Toujours de la COM (Suite)! Par Florence POUTRIQUET (promo 2008) Chargée de communication à l’Association des Anciens [email protected] L ’année 2010 fût une année de transition pour l’Association des anciens élèves. En effet, malgré une baisse du nombre d’adhérents, probablement due à une communication précipitée sur le paiement de la cotisation qui a finalement été au point plus tard que prévu, l’Association a eu une vie riche : progrès sur le site web, transfert des bases de données, cotisation en ligne, création du Club Entrepreneur, participation au Gala de l'Optique, intégration de Paris Tech Alumni, création d’un OPTO électronique... Comme tout à chacun peut le constater en consultant le lien www.supoptique.org, le site des anciens a nettement évolué au cours des derniers mois. La navigation est simplifiée, un nom d’utilisateur et un mot de passe permettent de se connecter à un espace personnalisé où il est possible de renseigner son profil ou de rechercher les coordonnées d’un autre ancien. La grande nouveauté fût clairement le paiement de la cotisation en ligne qui est maintenant opérationnel. Une autre grande nouveauté est la création du Club Entrepreneur à l’initiative d’élèves passés par la filière F.I.E. Ce Club Entrepreneur a pour but d’aider tout ancien de SupOptique souhaitant créer son entreprise par le biais de « coaching ». Le Club Entrepreneur a également organisé, en marge de l’Assemblée Générale de l’Association, un débat sur le thème de l’entrepreneuriat. OPTO 170 Mars-Avril 2011 9 Enfin, l’intégration de Paris Tech Alumni devrait permettre à l’Association des anciens d’élargir le champ de ses actions, d’avoir facilement accès aux anciens de toutes les écoles de ParisTech et de participer à des conférences diverses et variées. Et depuis le mois de décembre, une Newsletter mensuelle destinée aux élèves présente les différents métiers de l’ingénieur opticien, sous forme de témoignage de jeunes anciens et présente les activités de l’Association des Anciens de SupOptique. C’est donc une année 2011 pleine de nouveaux challenges qui s’annonce : remonter le nombre de cotisants, organiser des débats et conférences, poursuivre la participation de l’Association à Paris Tech Alumni, communiquer davantage, organiser un partenariat avec l’Institut... L’Association des anciens vous invite à nous rejoindre : chacun peut apporter sa pierre à l’édifice, que ce soit en cotisant ou en participant - par le biais d’un article pour OPTO par exemple, ou en participant au CA pour prendre en charge un dossier précis. VIE DE L’ASSOCIATION L’annuaire : un document de travail indispensable ! Par Andre Roussel (promo 68) [email protected] Vous connaissez tous l’importance de l’annuaire des Anciens Élèves, surtout si les informations données sont exactes ! Et là, il y a encore beaucoup de travail… Nous préparons la parution de l’annuaire 2011 pour qu’il soit dans vos boites le 15 juillet. Nous vous invitons à aller sans tarder sur le site www.anciens.supoptique.org pour vérifier et mettre à jour la fiche qui contient vos données personnelles et professionnelle. Je vous invite à bien lire toutes les lignes de votre fiche car il n’y a pas que les adresses à corriger ou compléter ! Pour les 2 zones d’adresses, nous insistons pour que vous vérifiiez avec soin les autorisations de diffusion que vous donnez. Nous vous invitons à cliquer le bouton OUI pour que les coordonnées personnelle et professionnelle soit diffusées dans l’annuaire papier et dans l’annuaire informatique : c’est indispensable pour qu’il soit utile. ATTENTION : les corrections faites après le 15 avril ne pourront pas être prises en compte dans l’annuaire papier. Par contre la version informatique est toujours à jour évidemment et consultable à tout moment ! PS : Une demande de login et de mot de passe peut être faite en envoyant un mail à [email protected] ou en cliquant sur « Mot de passe oublié ? » en haut à droite de la page d’accueil du site internet. 10 OPTO 170 Mars-Avril 2011 VIE DE L’ECOLE Les nouveautés de l’enquête 2010 des Ingénieurs et Scientifiques de France Par Sylvain PERROT (promo 2000) [email protected] S ous l’impulsion de son Président Julien Roitman, le Conseil National des Ingénieurs et Scientifiques de France affirme sa vitalité en allégeant son logo, raccourcissant son nom et multipliant sa présence dans la presse. Alors même que l’association fête ses 150 ans d’existence, le besoin se fait sentir d’en raffermir la pertinence et l’actualité dans un monde où l’organisation des réseaux sociaux a profondément évolué. L’enquête menée chaque année auprès des ingénieurs y contribue. Forte de ses 45000 réponses, elle dépasse aujourd’hui le cadre de l’outil d’observation pour devenir le moyen de donner la parole à notre communauté professionnelle sur des thèmes d’actualité. En plus du corpus de questions qui en constitue le cœur et permet de suivre les évolutions du métier sur le long terme, elle intègre chaque année des questions liées aux préoccupations de l’année écoulée. Pour 2010, rappelez-vous, il s’agissait du taux de boursiers, de la formation tout au long de la vie et de la crise économique. Au moment de répondre à l’enquête 2011, en ligne du 1er mars au 10 avril, prenons quelques instants pour analyser les résultats marquants de l’enquête précédente qui portait alors sur notre situation en 2009. Participation La publication de ces résultats est rendue possible grâce à notre forte mobilisation, qui, en produisant 413 réponses, a permis de rendre significatifs les calculs statistiques. La figure 1 indique la répartition de la par-ticipation en fonction des promotions. Nous y constatons que les promotions les plus anciennes sont moins représentées, combinant les effets d’une moindre démographie et d’un plus faible taux de participation. Les 10 dernières promotions cumulent ainsi autant de réponses que les 35 promotions précédentes. 450 400 Nombre d'individus 350 300 250 200 Réponses Diplômés 150 100 50 0 1941- 1946- 1951- 1956- 1961- 1966- 1971- 1976- 1981- 1986- 1991- 1996- 2001- 20061945 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 Promotions Figure 1 : Nombre de diplômés et de réponses par promotion OPTO 170 Mars -Avril 2011 11 VIE DE L’ECOLE Les thèmes d’actualité En janvier 2010, lors de ses vœux à l’Enseignement Supérieur, Nicolas Sarkozy annonçait un objectif de 30 % de boursiers dans les Grandes Ecoles et faisait éclater une polémique dont les soubresauts agitèrent les médias et les écoles jusqu’à l’été. Tandis que beaucoup questionnaient le chiffre annoncé de 20 % ou la définition même de « boursier », Ingénieurs et Scientifiques de France ajoutait la question à son enquête : avez-vous bénéficié d’une bourse pendant vos études d’ingénieur ? Le tableau 1 indique les résultats pour notre école : 15 % de boursiers sur critères sociaux, mais aussi près de 12 % de titulaires d’une autre forme de bourse. Ces chiffres s’élèvent respectivement à 18.4 % et 5.1 % sur l’ensemble des écoles, et montent à 20.4 % et 6.0 % pour les moins de 30 ans. De quoi afficher un taux global de boursiers de 26.4 %, bien plus favorable, et relâcher la pression politique autour de cet enjeu. Avez-vous bénéficié d’une bourse pendant vos études d’ingénieur ? Oui, attribuée sur des critères sociaux Oui, attribuée sur autres critères Non Auriez-vous pu faire ces études sans cette bourse ? Oui Pas sûr Non % 15,3% 11,7% 73,0% % 32,6% 26,7% 40,7% Tableau 1 : Les bourses durant les études d’ingénieur Dans le même temps, l’accent mis sur le développement de la formation continue suscitait de nombreux remous dans les services de ressources humaines contraints de s’adapter à une évolution rapide de la régle-mentation et des pratiques. Mais si l’on entendait beaucoup parler de plan de formation, de DIF et si les stages se multipliaient, les ingénieurs en bénéficiaient-ils ? Et l’obligation de formation ne venait-elle pas nuire à la pertinence du choix des stages ? Le tableau 2 répond en grande partie à cette question. Les erreurs d’aiguillage restent inférieures à 10% et pour l’essentiel la population se répartit à parts égales entre ceux qui bénéficient d’une formation continue pertinente et ceux qui n’y ont pas accès. Il aurait été intéressant de connaître la corrélation de ces réponses avec la taille de l’entreprise. Il en ressort néanmoins que la moitié de nos anciens ne voient pas leurs besoins de formation continue comblés. Seriez-vous prêt à suivre davantage de formations continues que celles dont vous bénéficiez ? Oui, celles que vous suivez ne répondent pas totalement à vos attentes Oui, car vous n’en bénéficiez pas ou pas assez Non, car vous pensez que ce n’est pas par de la formation continue que l’on améliore ses compétences Non, car vous pouvez suivre les formations que vous jugez utiles % 9,0% 43,0% 7,4% 40,6% Tableau 2 : Les SupOpticiens et la formation continue L’année dernière, la situation économique était préoccupante : 18 000 ingénieurs avaient perdu leur emploi en 2009, augmentant le taux de chômage de 2 points ; les ouvertures de poste baissaient de 30 %. Dans ce contexte très difficile, notre situation apparaît en moyenne meilleure que celle des autres écoles. Seuls 31% d’entre nous ont connu un impact négatif en 2009, contre 41 % pour l’ensemble des ingénieurs. Cette situation plus favorable se retrouve lorsque l’on détaille cet impact au niveau de l’entreprise (tableau 3). Votre entrepris e a pu en acheter une ou des autres Nouvelles opportunités commerciales Rapatriement d’activités qui étaient soustraitées ou délocalisées Meilleure rentabilité Fusion, acquis ition, rachat, fait, en c ours ou en disc uss ion Dépôt de bilan réalisé ou probable Réduc tion d’effectifs, faite, en cours ou en discussion Déloc alisation Chômage tec hnique Moins de recours aux intérimaires et s ous -traitants Salaires gelés ou hauss es limitées et très s électives Diminution du chiffre d’affaires Ecole 16,3% 21,3% 10,9% 14,5% 18,8% 2,3% 46,9% 16,2% 19,5% 44,1% 56,8% 43,3% Tableau 3 : Impact de la crise au niveau de l’entreprise Tous ingénieur s 20,6% 25,1% 18,6% 17,8% 22,5% 2,5% 55,4% 16,2% 27,1% 56,3% 67,7% 60,3% 12 OPTO 170 Mars-Avril 2011 VIE DE L’ECOLE Pour l’essentiel la crise s’est traduite, au niveau individuel, par une augmentation de la pression des clients et des donneurs d’ordre, par une dégradation de l’ambiance de travail et par une hausse de la charge de travail. Néanmoins la situation semblait déjà se stabiliser ou s’améliorer début 2010, moins de 17 % d’entre nous indiquant qu’il anticipait une année pire que 2009, et 30 % la pressentant meilleure. A noter que la fédération professionnelle Syntec a entamé un travail de fond pour améliorer l’enseignement de la gestion de projet dans les écoles et les universités. Les lacunes identifiées par nos jeunes diplômés sont très semblables à celles des autres formations, avec un appel plus prononcé et unanime sur la gestion de projet et la capacité à planifier et organiser. L’avis des jeunes diplômés sur la formation L’enquête interrogeait les diplômés sur leur formation. Le dépouillement s’est focalisé sur les réponses des moins de 30 ans. Un peu plus d’un quart estiment que notre formation présente des lacunes et le tableau 5 détaille les domaines dans lesquelles elles se trouvent. Dans l’ensemble des autres écoles, ce sont 39 % des diplômés âgés de moins de 30 ans qui estiment que leur formation comporte des lacunes. Celles-ci sont principalement identifiées dans les domaines de type économie, gestion, finances, droit, ainsi qu’au niveau de la maîtrise de l’Anglais, de la gestion de projet et de l’expérience à l’international. Oui Non, pas vraiment Vous ne les connaissez pas assez bien pour répondre Effectif correspondant Tableau 4 : Y a-t-il des domaines dans lesquels les jeunes diplômés de l’école qui vous a formé ont aujourd’hui des lacunes ? 1-Oui Enseignem ent théorique Sciences de base Sciences appliquées Disciplines type économie, gestion, finances, droit…. Autre Enseignem ent pratique 4,3% 19,3% 64,7% 3,2% Manque de temps passé en entreprise (stage) Manque d’expérience à l’international Manque de maîtrise de l’anglais Manque d’attention à la sécurité, à la santé au travail, à l’ergonomie… Manque d’attention à l’environnement, au développement durable, à l’écocompatibilité Capacité à planifier, organiser, gérer le processus de production insatisfaisante 33,8% 46,9% 42,4% 22,6% 39,4% 62,3% Capacité à concevoir des composants, des appareils ou des systèmes complexes insuffisante Lacunes pour être capable d’adapter des produits ou solutions standard en fonction des souhaits des clients ou donneurs d’ordres Lacunes en matière de gestion de projet Autre 24,5% 36,5% 75,6% 3,2% Tableau 5 : Domaines dans lesquels les moins de 30 ans situent les lacunes de la formation OPTO 170 Mars-Avril 2011 27,7% 48,6% 23,7% 565 13 Figure 2 : Domaines dans lesquels les moins de 30 ans situent les lacunes de leur formation, toutes écoles confondues VIE DE L’ECOLE Participez à l’enquête 2011 Chaque année, l’enquête des Ingénieurs et Scientifiques de France confirme son efficacité comme outil de suivi du devenir de nos anciens. Elle est aussi utilisée par d’autres institutions pour évaluer l’école et mettre à jour les grilles salariales. Vous pouvez consulter l’ensemble des résultats de l’enquête sur le site de l’Institut d’Optique, dans la rubrique Formation, Ingénieur, Débouchés. De nouveau cette année, soyons nombreux à consacrer un quart d’heure de notre temps à remplir le questionnaire, ouvert entre le 1er mars et le 10 avril. Pour ce faire, entrez l’adresse, l’identifiant et le mot de passe suivants : Adresse : http://enquete.cnisf.org/cnisf2011/index.html Identifiant : ESO Mot de passe : S9005ZS APPEL À COTISATION 2011 Vous êtes l’un(e) des 2900 anciens diplômés de l’École. Répartis sur 85 promotions, vous êtes 30% issus des 10 dernières. Longtemps unique dans son domaine, notre École affronte depuis plusieurs années une forte concurrence. Notre formation, basée sur une spécialité en pleine expansion, s’est adaptée à des évolutions extrêmement rapides de nos métiers et nous a également préparés à occuper des fonctions très variées. Des écoles se rapprochent au sein de Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES), certaines se regroupent sur un même site, d’autres fusionnent. Dans ce contexte très changeant, notre diplôme a besoin d’être défendu, et malgré la grande diversité de situation que chacun d’entre vous représente, c’est notre principale mission. Un Conseil d’Administration rajeuni, la création d’un Club Entrepreneurs, un site internet rénové, notre implication dans ParisTech Alumni, l’organisation d’une Table Ronde,… Notre Association bouge et s’adapte. Quelle que soit votre situation, vous êtes un(e) Ancien(ne) de SupOptique, et nous n’avons jamais eu autant besoin de vous, et de vous tous. Merci d'avance pour votre soutien. Denis Levaillant Cotisation NORMALE (56 €) + abonnement OPTO (24 €)80 € ¯ Cotisation COUPLE (112 €) + abonnement OPTO (24 €) Cotisation JEUNE ANCIEN / promos 09-10 (14 €) + abonnement OPTO (11 €) Cotisation SANS ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE (14 €) + abonnement OPTO (11 €) (à l’appréciation des personnes concernées) 80€ 136€ 25€ >25€ Cotisation de SOUTIEN (112€) + abonnement OPTO (24 €) >136€ Cotisation PERPÉTUELLE (cf. statuts de l’association = 20 fois le montant de la cotisation annuelle) 1120€ Le paiement de la cotisation s’effectue de préférence en ligne sur notre site http://www.supoptique.org/, ou par chèque à l’ordre de « Anciens de SupOptique » sans oublier de nous joindre ce présent courrier en cochant la case correspondant à votre situation 14 OPTO 170 Mars-Avril 2011 VIE DE L’ECOLE France Culture en direct à l’Institut d’Optique pour “24 heures au coeur de la recherche” Dans le cadre de sa journée spéciale "24h au cœur de la Recherche", France Culture a diffusé ses émissions du matin de 6h00 à 12h00 en direct de l'Institut d'Optique le jeudi 3 février dernier. Cette matinée s'est déroulée devant un public de lycéens, d'étudiants, d'enseignants, de chercheurs et enseignants-chercheurs. Programme « 24h au cœur de la Recherche » : Voici les thèmes abordés le 3 février dernier. 6h-6h45 : Pas la peine de crier par Marie Richeux La rencontre, abrégée, qui court toute la semaine : le chercheur Le Chevalier L'histoire du plateau de Saclay du néolithique au XXe en passant évidemment par les fouilles des villas gallo-romaines. Avec notamment Vincent Charpentier 6h45-9h : Les Matins par Marc Voinchet Avec notamment Valérie Pécresse, Albert Fert, Alain Aspect et Michel Alberganti 9h-10h : La fabrique de l'histoire par Emmanuel Laurentin A-t-on changé le moule de Polytechnique? Les bouleversements du métier d'ingénieur 10h-11h : Les nouveaux chemins de la connaissance par Adèle Van Reeth Sciences en jeu, frontières mouvantes de la science et de la philosophie, caractères comparés de la recherche dans les deux domaines Avec Heinz Wismann et Etienne Klein 11h-12h : Culturesmonde avec Florian Delorme et Sylvain Kahn La Chine dans la recherche. Et nous dans tout ça ? OPTO 170 Mars-Avril 2011 15 TRIBUNE LIBRE Le simple bon sens au secours de l’humanité Par Patrice DAVI (Promo 1982) [email protected] E puisement des ressources, pollutions gravissimes, déforestation, désertification, épuisement des réserves d’eau douce, dérèglement climatique, chute de la biodiversité,… La planète est saccagée, l’espèce humaine est en péril, et nous en sommes entièrement responsables ! Non, nous n’allons pas droit dans le mur … car nous l’avons déjà percuté ! Et il ne s’agit plus de savoir s’il faut être pessimiste ou optimiste, il nous faut tout simplement AGIR ! Plus nous tarderons, plus la traversée du mur sera douloureuse, si tant est que nous puissions encore avoir une chance de découvrir ce qui se trouve de l’autre côté… Pétrole, uranium, cuivre, zinc, etc… Nous vivons sur une planète de dimensions finies et n’importe quel enfant en âge d’un minimum de raisonnement peut comprendre qu’il ne peut pas y avoir de consommation croissante sur une durée infinie ! Le modèle consumériste américain ou européen n’est tout simplement pas viable, et encore moins généralisable aux pays émergents pourtant légitimement désireux de vouloir nous ressembler. Le prix des énergies non renouvelables et ceux des matières premières va s’accroître pour atteindre des sommets, d’où des situations propres à déclencher crises économique, sociales voire militaires, et ceci à brève échéance. Le réchauffement climatique est l’une des conséquences directes de l’exploitation effrénée du charbon, du pétrole et du gaz. Son emballement possible et rapide suite à la fonte du permafrost par exemple pourrait avant la fin du siècle nous acheminer vers l’extinction pure et simple de notre espèce… ainsi que de celles qui n’y sont pour rien. Et ce n’est pas quelque semblant de Grenelle fanfaronnant et politicien qui va nous sauver du désastre sous couvert de décisions d’une portée ridicule au regard de celles qui devraient être prises. Nos déchets s’accumulent : • rejets atmosphériques soi-disant en deçà de normes imposées par une OMS manipulée par les industries concernées. • pollution des nappes phréatiques et des sols par les pesticides utilisés dans l’agriculture industrielle. • déchets nucléaires d’une dangerosité démoniaque, dont on ne sait que faire et que l’on va enfouir jusqu’à des profondeurs sujettes aux secousses sismiques ou aux infiltrations d’eau, et dont nos descendants subiront les gravissimes conséquences. Les méthodes de l’agriculture industrielle sont directement à l’origine de l’épuisement des réserves d’eau douce, par le fait de vouloir faire pousser n’importe quoi n’importe où, sur des immensités dont les sols sont incompatibles avec les choix de cultures, nécessitant des quantités d’eau astronomiques et des engrais de synthèses fabriqués à partir du pétrole. Les sols, de surcroît empoisonnés par les pesticides, meurent en quelques années, victimes d’une désertification avançant au rythme d’un hectare toutes les cinq secondes. Le plus dramatique est que ces sols pourraient parfaitement être durablement valorisés pour nourrir sainement et en quantité suffisante les familles de paysans locaux qui, au lieu de cela, se retrouvent expulsés de leurs terres par des multinationales criminelles, allant s’entasser dans les bidonvilles pour y mourir de faim. Qui est ainsi au courant que la moitié des individus qui meurent de faim sont des paysans ? La forêt tropicale, essentielle au maintien de l’équilibre global de la Vie sur Terre, disparaît au rythme d’un hectare toutes les deux secondes. En une année, cela correspond au quart de la surface de la France ! Ce joyau naturel est exploité pour son bois dont certaines espèces sont en voie de disparition, pour son sous-sol qui renferme du pétrole et des ressources minières, ou bien saccagé pour être remplacé par des monocultures de soja destinées à nourrir nos animaux d’élevage, ou des monocultures destinées à la fabrication d’agrocarburants sensés remplacer une fraction ridicule de ce qui vient remplir les réservoirs de nos chères voitures. Face à ce tableau pour le moins plutôt sombre, la seule et unique solution est la décroissance drastique de notre consommation matérielle et énergétique dans le cadre d’une refonte totale de notre modèle de société. Car ce n’est ni la science ni la technologie qui vont nous apporter les solutions. 16 OPTO 170 Mars-Avril 2011 TRIBUNE LIBRE NON, la fusion nucléaire ne va pas nous fournir une énergie inépuisable, alors qu’il n’est envisagé la construction que d’un prototype sensé éventuellement fonctionner durant quelques instants, d’ici un demi-siècle au plus tôt, qui coûte une véritable fortune, engouffrant des sommes faramineuses qui pourraient être employées à tellement de causes bien plus utiles, et tout ceci alors que l’on a besoin de solutions immédiates ! NON, le stockage du CO2 ne nous permettra pas de pouvoir brûler sans scrupules les réserves de charbon «malheureusement» encore importantes, la technologie étant encore balbutiante et d’un coût exorbitant. NON, l’énergie nucléaire n’est pas une solution, car elle ne sert qu’à produire l’électricité, elle ne fera jamais avancer nos voitures ni encore moins nos avions, les réserves d’uranium sont « heureusement » limitées, lesquelles seraient épuisées en quelques années seulement si chaque pays parvenait au taux de nucléarisation de la France. NON, les voitures électriques ou les prototypes à hydrogène ne sont pas des véhicules « propres », les centrales à charbon produi-sant l’électricité ou bien les usines de craquage du méthane produisant l’hydrogène balançant allègrement leurs faramineuses quantités de CO2 dans l’atmosphère. NON, les énergies solaire, éolienne et géothermique, ne suffiront jamais à satisfaire une demande qui serait la généralisation du mode de vie actuel d’un américain ou d’un européen. En effet, qui est au courant qu’actuellement il sort des chaînes de fabrication deux voitures par seconde, chacune nécessitant pour son élaboration soixante dix tonnes de matière première ? Et de même, qui est au courant qu’il se fabrique dans le monde 85 téléphones portables par seconde, chacun nécessitant 35 kilos de matière première ? Où va-t-on trouver les ressources minières nécessaires à la continuation de cette folie, pendant combien de temps pourra t-on exploiter les métaux rares entrant dans certaines technologies dites « d’avenir » ? La SEULE solution réside dans la sobriété matérielle et énergétique. Comment faire entendre cette évidence dans un monde englué dans la philosophie du « toujours plus », soumis au « dogme de la croissance », où l’on veut nous faire croire que le bonheur ne réside que dans la matérialité à outrance, basé sur une robotisation menée par un système publicitaire au service des multinationales corrompant des gouvernements uniquement désireux de préparer les prochains scrutins ? Comment peut-on ne pas admettre qu’il est tout simplement IMPOSSIBLE qu’un jour les chinois et les indiens disposent du taux de véhicules fièrement affiché par les Etats-Unis, qu’ils soient à essence, électrique ou à hydrogène ? Photo F. tack OPTO 170 Mars-Avril 2011 17 Photo F. tack Que pourrait-on faire d’une énergie inépuisable sur une planète vidée de ses ressources et tellement saccagée que de toute façon bon nombre d’espèces, dont la notre, seraient vouées à disparaître ? Alors pour répondre à celles et ceux qui peinent à entrevoir les tenants et les aboutissants d’une telle situation : NON, il ne s’agit pas de revenir à l’âge des cavernes. Il est absolument essentiel de continuer à développer la science et la technologie. Il ne faut en aucune façon renier ce que toutes nos découvertes ont pu nous apporter. Il ne faut en aucune façon renier l’intelligence fabuleuse et surtout la curiosité dont la nature nous a pourvus. Mais le développement d’une technologie ne doit pas être réalisé dans le seul but de faire gagner de l’argent à ceux qui l’exploitent, ou bien dans celui de favoriser une croissance économique dans laquelle on se demande bien qu’est-ce qu’on est en train d’économiser, mais dans l’unique souci de satisfaire une réelle amélioration et un réel besoin d’une vie matérielle sensée être généralisable à tous et sensée être durable. TRIBUNE LIBRE Les trente glorieuses furent une époque formidable, sans doute nécessaire. L’énorme erreur que nous faisons est de croire que les bases de la société qu’ils l’ont portée sont pérennes et que notre modèle est durable. Il est absolument essentiel de comprendre que l’évolution est faite d’étapes, que l’étape précédente est révolue, et qu’il nous faut passer à la suivante. Nous aurions dû engranger la transition dès le début des années 80. Nous avons trente ans de retard et nous allons le payer très cher. Si nous ne mettons pas en oeuvre cette transition tout de suite, alors nous allons la subir! Et plus nous attendrons encore, plus elle sera douloureuse. On a pu aller sur la Lune juste pour montrer qu’on en était capables, et ce fut formidable. Mais aujourd’hui à quoi cela sert-il de construire un avion pouvant contenir huit cents passagers, juste pour la frime, alors que l’on sait pertinemment que le trafic aérien va s’effondrer suite à l’ascension du prix du kérosène ? OUI, il est possible de nourrir dix à douze milliards d’êtres humains en agriculture biologique et durable, sans engrais ni pesticides de synthèse. Il faut savoir que la moitié des céréales cultivées sur terre sert à nourrir les animaux que l’on mange, avec un rendement de un pour dix. C'est-à-dire que si l’on consommait directement les produits que peuvent fournir les terres concernées on pourrait nourrir dix fois plus de monde ! Alors il ne s’agit pas de devenir végétarien, mais réduire fortement notre consommation de viande va devenir une exigence incontournable. L’agriculture biologique est devenue une véritable science, qui fournit désormais des rendements au moins équivalents à ceux, transitoires ceux-là, que permet l’exploitation d’une terre en culture chimique. Il va nous falloir obligatoirement œuvrer pour une relocalisation de la production de nourriture, d’énergie et de biens matériels, ceci afin de diminuer les transports polluants qui de toute façon vont devenirs de plus en plus chers. Ce changement radical de modèle de société que l’on ne peut pas détailler davantage ici même va nécessiter une redéfinition complète des taches qui devra se faire dans un esprit de partage, où chacun aura un « travail », gagnant ce dont il a réellement besoin dans un monde où de toute façon il ne sera plus question de s’acheter des inutilités stupides uniquement destinées à se forger une image superficielle débilitante. Il s’agira d’« Être » et non plus d’« Avoir ». Chaque tache sera rémunérée à sa juste valeur, étant hors de question que continuent de se déployer ces échelles de salaires actuelles d’une étendue démesurée et inacceptable. Sobriété et Partage sont les clefs de notre avenir, si nous décidons d’en avoir un … Le communisme a montré qu’il n’était pas viable. Le capitalisme est en train de vivre ses dernières heures. L’alternative porte un nom : le Bon Sens. Comme disait Gandhi : « Vivre simplement, pour que simplement d’autres puissent vivre. » ********************************************************* « Le simple bon sens au secours de l’humanité », 80 pages, 5 euros + 2 euros de frais d’envoi Contacter l’auteur : Patrice Davi 5 rue Gustave Guillaumet 92310 Sèvres ; tel. 01 45 07 82 91 courriel : [email protected] EXCUSES Une erreur s’est glissée dans le numéro 169 d’opto à la page 9 (liste des anciens présents à l’AG du 18.11.2010). En effet, Claude VÉRET est de la promotion 1946 et non de la promo 1996, comme indiqué. Toutes nos excuses à cet « ancien » ! L’équipe de Rédaction 18 OPTO 170 Mars-Avril 2011 LE COIN DES ELEVES Le concert des élèves de l'Institut d'Optique a remporté un vif succès ! C'est le 10 février dernier, dans l'auditorium de l'Établissement, que nous avons eu le plaisir d'applaudir de véritables artistes ; Et ils ont su si bien nous faire partager leur passion ! Des oeuvres de S.V. Rachmaninov, J. Williams, J.S. Bach, L. Bonfo, R. Clayderman, S. Bonavita, J. Groban, F. Chopin, E. Bozza, A.N. Scriabine, F.P. Tosti, A. Dvorak, I. Albeniz... se sont succédées au cours de la soirée. Que ce soit au piano, au violon, à la flute, au basson, au hautbois, au violoncelle ou à la guitare, tous nous ont montré leur talent ! Nous avons même été charmés par un chanteur en solo... Félicitations à toutes et à tous, et à l'année prochaine, même heure, même endroit. OPTO 170 Mars-Avril 2011 19 LE COIN DES ELEVES DELITE est une entreprise créée par 5 étudiants motivés de l'IOGS dans le cadre du YEP (Young Enterprise Project). Après plusieurs mois de préparation, elle propose dès à présent des kits apéritifs avec des produits décoratifs à LED à des prix très attractifs. N'attendez plus, illuminez vos soirées avec DELITE ! Pour des informations ou questions supplémentaires, veuillez nous contacter : par mail : [email protected] par téléphone : 06.71.87.62.20 20 OPTO 170 Mars-Avril 2011 L’INTERNATIONAL EN QUESTION Québec : Mission accomplie Par Julie MANDAR et Guillaume LECLERCQ (promo 2008) [email protected], [email protected] I l y a un an, nous vous racontions notre arrivée à Québec et les démarches d’immigrations accomplies (OPTO n°166, mars 2010). Nous traversions une double période de grisaille et de solitude : l’hiver et la recherche d’emploi. Notre vie à beaucoup changé depuis. En mai 2010, le printemps est arrivé et la situation professionnelle s’est débloquée… Julie, constatant que nos efforts étaient vains, et déçue après qu’une belle opportunité lui ait échappée par manque d’expérience, décide de changer de méthode. Elle prend rendez-vous avec un chercheur de l’université Laval qui travaille en lien étroit avec les industriels. Elle lui explique sa volonté de trouver un poste d’ingénierie en optique, quitte à reprendre des études. Après quelques semaines de négociation, le plan est établi : elle démarrera une maîtrise (équivalent d’un master) au mois de mai, au sein de l’entreprise ABB Bomem. La formule ressemble fortement à une formation par l’apprentissage (sa deuxième!). La filiale québécoise d’ABB fabrique des systèmes de spectrométrie à transformée de Fourier. La maîtrise de Julie concerne le développement d’un spectromètre dédié aux études astrophysiques. En parallèle, elle suit un à deux cours par semestre : spectroscopie à transformée de Fourier, conception optique, et instrumentation astronomique. En parallèle, Guillaume apprend que la chambre de commerce de Québec organise des stages pour les immigrants sans expérience de travail à Québec. OPTO 170 Mars 2011 21 Julie - Observatoire du Mont-Mégantic Ces stages non rémunérés durent entre 2 et 5 jours. Un prétexte pour ajouter une expérience locale dans le curriculum vitae. Guillaume s’inscrit. Il est convoqué une semaine plus tard à un entretien pour un stage chez Doric Lenses, une entreprise qui produit des assemblages photoniques. Après 30 minutes d’entretien, on lui demande ses prétentions salariales. La meilleure façon d’être détendu en entretien d’embauche : ignorer qu’on est en entretien d’embauche. Guillaume a débuté quelques semaines plus tard. Il développe une gamme de produits pour l’optogénétique. Ce domaine scientifique concerne l’interrogation par la lumière de cellules rendues photosensibles et/ou fluorescentes grâce à des modifications génétiques. La technique est principalement appliquée en neurosciences à l’heure actuelle. Le hasard fait que nous avons commencé la même semaine, début mai! Libérés, et en même temps À la balle au prisonnier, c’est impossible à faire sans tricher. Une fois ces ennuis professionnels réglés, d’autres préoccupations ont pris la place : qui va pelleter la neige pour dégager la voiture ce soir? Est-ce que ça se fait tous les ans le traitement antirouille sur la voiture? Est-ce que Québec va de nouveau accueillir une équipe de hockey en ligue nationale? Ou as-tu commencé à prendre l’accent? Par ailleurs, nous avons goûté aux loisirs qu’offrent Québec et ses environs. La ville accueille des festivals à longueur d’année. Humour, musique, bière, carnaval de Québec,… Le plus démesuré, c’est le festival d’été qui a lieu pendant dix jours sur les plaines d’Abraham (en plein centre ville), avec cinq scènes différentes, 1 à 2 concerts par soir et par scène. Pour les plus gros concerts, la foule dépasse les 100 000 personnes (Québec compte 500000 habitants)! L’INTERNATIONAL EN QUESTION À l’affiche l’année dernière : Carlos Santana, Iron Maiden, Rammstein, John Butler Trio, Black Eyed Peas, Apocalyptica... À 60$ l’entrée pour la totalité des spectacles, on retrouve rapidement un rythme de vie étudiante. Mais l’hiver est la saison la plus riche pour les loisirs. Nous en avons d’avantage profité cette année : nous avons acheté des skis alpins et un forfait de soirée, afin de pouvoir accéder n’importe quel jour à partir de 16h aux deux stations à proximité de Québec, à respectivement 30 et 40 minutes de route. En effet, bon nombre de pistes sont éclairées jusqu’à 21h. Skier un mercredi soir, ça coupe la semaine en deux. Certes, l’altitude est faible, mais c’est le fun pareil (on a-tu pris quelques expressions aussi ?). Ski de fond et raquette sont également faciles à pratiquer. Envie d’un weekend qui sort de l’ordinaire? Il suffit de louer un chalet en pleine nature, et de goûter au plaisir de mettre les pieds devant un poêle après 2 heures de randonnée en raquette. Vincent, Guillaume, Steve, Florence, Julie – Départ pour l’observation des baleines Nous avons eu l’immense plaisir de recevoir la visite de plusieurs anciens de SupOptique. En février 2010, Nicolas Müller (promo 2008) a découvert le carnaval de Québec avec nous. À l’été 2010, Cécile Chaix (promo 2008) nous a rendu visite, rapidement rejointe par Steve Hocquet (promo 2007), Florence Poutriquet (promo 2008) et Vincent Brissonneau (un ami, ancien de l’ISTASE). Nous sommes allés admirer les baleines à Tadoussac avec ces derniers. Avec Guillaume Maucort (promo 2008), de passage à Québec pour un congrès de neurosciences, et Guillaume Goubert (promo 2008 diplômé 2010), installé à Québec depuis plus longtemps que nous, nous avons partagé un brunch à la française. Puis nous avons profité des dernières couleurs de l’automne lors d’une promenade dans le parc de la Jacques Cartier. Guillaume (promo 2008, diplômé 2010), Guillaume (promo 2008), Guillaume (promo 2008) Merci à nos visiteurs pour ces bons moments partagés. Vous recherchez des informations sur l’immigration, l’emploi ou la vie au Québec? Sur les démarches d’immigration? Ou bien vous passez par Québec? Contactez nous ! 22 OPTO 170 Mars-Avril 2011 PRIX ET RECOMPENSES Des laboratoires de recherche aux marchés mondiaux de l’énergie éolienne et de la surveillance aéroportuaire Cédric Villani, Médaille Fields 2010, remet le 10ème Prix Chéreau-Lavet de l’Ingénieur inventeur à Jean-Pierre Cariou Le 10éme Prix Chéreau-Lavet - Prix de l’Ingénieur Inventeur vient récompenser Jean-Pierre Cariou, pour l’application de la technologie LIDAR (Light Detection And Ranging) aux mesures anémométriques (impulsionnel à laser fibre), d’abord en météorologie et en climatologie, puis sur de nouveaux marchés porteurs - énergie éolienne, environnements aéroportuaires - aux enjeux commerciaux considérables Le Prix spécial du Jury est remis à Christian Wittrisch, qui a conçu et développé le SIMPHOR (Système d'Instrumentation et de Mesure en Puits Horizontaux), une solution technologique originale pour effectuer des mesures en forage horizontal Pour Julien Roitman, Président d’Ingénieurs et Scientifiques de France et Président de l’Association Marius Lavet : « Cette année encore pour sa dixième édition, le Prix Chéreau -Lavet met en lumière les parcours exemplaires d’inventeurs ayant fait la preuve que l’innovation technologique peut et doit être conduite jusqu’à ses finalités économiques – de sorte que la science et l’industrie développent leurs affinités et se fécondent mutuellement ». Cédric Villani déclare : « En récompensant cette année Jean-Pierre Cariou, le jury du Prix Chéreau-Lavet résume la volonté de valoriser l’esprit de translation du savoir académique. Son aptitude à générer une activité économique tangible et prospère à partir d’une innovation scientifique, son profil et son parcours professionnel, témoignent de ce dépassement des frontières qui séparent encore trop la recherche fondamentale et ses applications commerciales ». Créé pour récompenser chaque année un ingénieur français dont l’innovation appliquée à l’industrie constitue une rupture technologique et commerciale reconnue, le Prix Chéreau –Lavet, Prix de l’Ingénieur-Inventeur, s’est fixé comme objectif la promotion d’une « culture décloisonnée de l’innovation », notamment auprès des jeunes publics. Il est doté de 15.000 euros. Jean-Pierre CARIOU (promo 1981) est Ingénieur de l’Institut d’Optique Graduate School, et Docteur en Astronomie et Techniques Spatiales de l’Université Paris VII ; il embrasse dès 1986 une carrière de recherche au sein de l’ONERA, au Département d’Optique Théorique et Appliquée (DOTA). Ses domaines de compétence et de recherche sont depuis lors les capteurs lasers, destinés aux applications aéroportées et spatiales. Les équipes qu’il encadre concentrent leurs recherches sur la technologie LIDAR (Light Detection And Ranging), qui exploite les capacités du laser pour la télédétection atmosphérique. Les performances techniques du procédé offre en effet une alternative aux solutions préexistantes, notamment à celles utilisant les seuls radars classiques. Les LIDAR développés par Jean-Pierre Cariou trouvent naturellement une destination commerciale dans des laboratoires scientifiques où la précision des caractéristiques atmosphériques qu’ils offrent rencontre les attentes de la recherche. Marché d’excellence, mais marché de niche s’il en est. OPTO 170 Mars-Avril 2011 23 EN BREF Liste de conférences en Optique et domaines connexes Année 2011 23 – 25 mai 1st EOS Conference on Optofluidics (EOSOF 2011) Münich (Allemagne) 24 mai Environnement professional Microtechnologies Lausanne (Suisse) 4 juillet OPTIQUE Marseille 2011 Organisée par SFO Le congrès OPTIQUE Marseille 2011 se déroulera sur le campus de l’université de Provence à deux pas de la gare St Charles, en plein centre de Marseille, et sera l’occasion de consolider les relations entre tous les acteurs de cette discipline, issus de laboratoires tant publics qu’industriels. Marseille 4 juillet Congrès Général de la SFP Bordeaux 8 juillet ETOP, Educational & Training in Optics & Photonics Carthage (Tunisie) 15 - 19 août (Mexique) ICO-22, International Commission for Optics congress Puebla 5 - 8 septembre Optical complex systems 12 septembre 19 septembre 25 septembre Marseille IFSA Parrainée par SFO Sciences de la fusion et leurs applications Bordeaux Eurodisplay 2011 Parrainée par SFO Bordeaux Optical microsystems 4th EOS Topical meeting on Optical microsystems Capri (Italie) Nous vous rappelons le site de la SFO : http://www.sfoptique.org 24 OPTO 170 Mars-Avril 2011 EN BREF Sauvons le Lycée Fresnel Par André ROUSSEL (Promo 1968) [email protected] Je me fais le relais du Réseau Optique et Photonique, suite à cet appel au secours des enseignants du Lycées Fresnel ainsi que des nombreux ingénieurs qui emploient des techniciens de la filière du Lycée Fresnel. Merci à tous les amis de l’Optique et d’ailleurs de diffuser largement ces informations. Nous avons tous plus ou moins travaillé et côtoyé des BTS de Fresnel, en général tous aussi bons les uns que les autres, et je suis bien placé pour le dire ! Peut-on tenter de mener une action commune ??? Y aurait-il un coordinateur en Région Parisienne et proche de Fresnel ? MERCI à vous tous. Message reçu de F. Monti concernant Augustin Fresnel, ses lentilles, ses phares, ses maths et son lycée ! J'utilise ce réseau ROP, d'Optique et de Photonique, ([email protected]) pour un appel au Soutien. La plupart d'entre vous seront d'accord pour dire que le monde de l'optique est fascinant. Les débouchés y sont nombreux, les applications larges et toujours à la pointe de la technique. L'optique est partout dans nos laboratoires, du microscope simple aux systèmes multiphotons, de l'analyse d'images aux reconstructions 3D, 4D, 5D qui donnent de réponse à des questions de physiques, de biologie ou de sciences fondamentales. Quelles sont les formations en optique en France ? Au niveau ingénieur, la plupart des grandes écoles proposent des cours d'optique, la plus fameuse est probablement "SupOptique". Qu'en est-il au niveau Bac, Bac+2 ou Bac+3 ? Peu d'établissements forment à l'optique de précision. La plus connue est probablement le Lycée Technique d'Optique Augustin Fresnel. Ce Lycée situé dans le 15ème à Paris était à l'origine partie intégrante de l'Institut d'optique Théorique et Appliqué et constituait l’École des Métiers puis l'École d'Optique Appliquée qui formait uniquement des opticiens de précision. Aujourd'hui, la formation BAC+2 en Génie Optique au Lycée Fresnel est menacée par le rectorat. Je vous joins une copie du texte diffusé en ce moment et rédigé par l'équipe d'enseignant. Vous connaissez cette formation au lycée? Vous avez vous même suivi cette formation ou vous employez des personnes issues de cette formation ? Lisez la suite et répondez à cet appel pour tenter d'infléchir la décision de fermeture du rectorat. Si vous le pouvez soutenez le lycée Fresnel, sinon diffusez largement ce mail, merci à tous, Dr. Fabrice Monti Laboratoire Microfluidique, MEMS et Nanostructures UMR 7083 Gulliver, CNRS – ESPCI, 10 rue Vauquelin 75005 Paris http://www.gulliver.espci.fr Tél.: + 33 (0) 1 40 79 51 61 ; Fax.: + 33 (0) 1 40 79 51 57 Courriel : [email protected] OPTO 170 Mars-Avril 2011 25 EN BREF Texte de l'équipe enseignante du Lycée Fresnel Le lycée Fresnel, dans lequel vous avez poursuivi une partie de votre scolarité est menacée. En effet, à la rentrée 2011, les deux classes de 1ère STI GO seront fermées ainsi que la classe de seconde, et l'année suivante ce sont les 2 classes de Terminale STI qui fermeront. Aucune ouverture de classe n'est programmée par le rectorat pour les années à venir. L'équilibre du lycée est fragilisé car ces classes de STI sont les viviers des BTS d'optique et la classe de seconde ali-mentait nos classes de premières STL, SSI et STI. Les classes de STI réformées qu'on appelle maintenant STIDD seront installées au lycée Buffon d'en face. Ce lycée déjà saturé est obligé de supprimer une classe de 6ème pour pouvoir accueillir les STI2D, et ne disposant pas d'atelier, ils utiliseront dans un premier temps les locaux de Fresnel pour l'enseignement technique ! Le rectorat a fait le choix de les installer dans ce lycée, au détriment du lycée Fresnel, arguant que ce lycée presti-gieux est plus attractif. Nous, enseignants, parents d'élèves et élèves du lycée Fresnel, nous nous battons depuis des mois pour défendre notre Lycée et nous avons du mal à nous faire entendre lorsque nous expliquons au rectorat que notre petite structure à taille humaine a permis à des générations d'élèves qui intégraient notre établissement en BEP, en première STI ou en seconde, et qui parfois avaient un parcours chaotique, de poursuivre leurs études avec succès pour intégrer nos BTS ou faire des études supérieurs en DUT, CPGE, universités, écoles d'ingénieurs ou licences professionnelles. Nous sommes à la recherche de témoignage dans ce sens, et c'est pour cela que je me permets de vous contacter pour vous demander si vous avez fait une partie de votre scolarité en pré-bac à Fresnel, de bien vouloir nous en-voyer, si vous souhaitez défendre ce lycée, votre témoignage concernant votre parcours scolaire et ce que vous pensez de ces décisions de fermeture. Avec nos remerciements. PS : N'hésitez pas à faire diffuser largement surtout auprès des anciens de Fresnel. Voici le blog de Fresnel, crée par un enseignant pour donner un compte rendu des actions menées par les équipes d'enseignants, élèves et parents d'élèves contre le démantèlement du lycée. http://lycee-fresnel.over-blog.com/ Vous pouvez nous envoyer un courriel à l’adresse suivante : [email protected] à l’attention de M. Touzan. Merci d'avance. 25 OPTO 170 Mars-Avril 2011 La revue Opto est éditée par l’Association des anciens élèves « Anciens de SupOptique » – Siège social : C/o Institut d’Optique Graduate School RD 128 Campus Polytechnique, 2 avenue Augustin Fresnel, 91127 Palaiseau cedex – Tél. 01 64 53 34 80 [email protected] - www.supoptique.org Directeur de la publication : Denis Levaillant. Équipe de Rédaction : Christine Chanteloup et André Roussel ([email protected]) Mise en page : Étienne Blondé. Ont collaboré à ce numéro : William Renard, Bernard Angénieux, Gérard Corbasson, Jacques Debize, Denis Levaillant, Claude Puech, Claude Babolat, Roland Geyl, Florence Poutriquet, Sylvain Perrot, Laurence Franchiset, Patrice Davi, Julie Mandar, Guillaume Leclercq, Joëlle Bourges (SFO), Les auteurs des articles sont responsables de leurs propos qui n’engagent pas la responsabilité des Anciens de SupOptique. Crédits photos et documents : Francis Tack, Laurence Franchiset, Christine Chanteloup, Jacques Sabater. Parution : 4 numéros par an.