L`envers du carnage

nnée
Grande Guerre
« L’envers du carnage »
K Henri-Pierre Jeudy.
À l’approche des
commémorations du
Centenaire, Henri-Pierre
Jeudy et Maria-Claudia
Galera, viennent de publier
« Imaginaire contemporain
de la Grande Guerre 14-18 ».
Une démarche originale et
un angle inédit, sur le fond
comme sur la forme, cet
ouvrage mettant en lumière
les sites et autres objets
évoquant le conflit.
« La nature a en effet
conservé les paysages de la
guerre en les rendant plus
secrets », témoigne HenriPierre Jeudy, espérant que
« ce livre pourra compléter
les fragments de récits
transmis de génération en
génération ». Et notamment
chez les plus jeunes.
Sans doute, l’une des raisons
pour lesquelles les deux
écrivains chevronnés ont
décidé, avant de se lancer
dans la rédaction de leur
ouvrage, de réaliser des
ateliers d’écriture à
destination d’adultes, mais
aussi des plus jeunes. « Pour
obtenir leurs témoignages ».
Et la représentation qu’ils se
font de cette grande page
d’Histoire.
Ces réunions se sont
déroulées à Ancemont et aux
Islettes notamment et ont
peut-être permis à HenriPierre Jeudy de confier que
« le territoire des Eparges,
K Maria Claudia Galera.
bouleversé par les bombes
et les mines, nous rappelle
cette phrase d’un général
anglais : « Nous n’aurons pas
changé l’histoire, mais la
géographie ».
« La mémoire
fait le paysage »
L’écrivain estime en effet
que « sur ces territoires, c’est
la mémoire elle-même qui
fait le paysage. C’est elle qui,
en s’inscrivant dans tous les
mouvements de notre regard
porté sur de telles traces,
provoque une densité
incommensurable des
monticules, des creux, des
tourelles, des ruines de
béton. De toutes ces choses
qui se présentent dans le
champ de notre vision ».
Tiré à 500 exemplaires,
« Imaginaire contemporain
de la Grande Guerre » est
accessible au grand public.
« À l’origine, il s’agit d’une
commande de la
Bibliothèque
départementale de la
Meuse », explique HenriPierre Jeudy qui a reçu le
concours de Jacques Grison
pour les illustrations. Des
paysages qui « font écho à la
voix des corps disparus. Ce
que la nature donne à voir,
c’est l’envers du carnage ».
Martine SCHOENSTEIN
W Editions Châtelet-Voltaire,
18 €.