CR_AP_Nuit_Debout_29042016

Compte-rendu de l'Assemblée Populaire de la Nuit
Debout, 60 mars, 29/04/2016
I.
Informations
 L’AP a commencé à 20h30 car les CRS bloquaient le camion de la logistique.
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II.
Une cinquantaine de personne ont escorté le camion jusqu’à la place et se
sont fait gazés en arrivant. Une chaine humaine s’est ensuite formée pour
vider le camion.
Rappel des règles de prises de parole en AG.
Rappel des règles de propreté à respecter sur la place et de l’interdiction des
boissons alcoolisées.
Prises de paroles : trois tours de paroles pour les collectifs en
lutte/commissions, trois tours de paroles libres
Besoin de volontaires tous les jours
Retour sur la soirée du 59 mars (28/04) durant laquelle les règles de
l’assemblée ont été modifiées : prises de paroles de collectifs en lutte et de
représentants syndicaux plus longues que les tours de paroles habituelles,
questions de l’assemblée écrites et annoncées par la modération ; dans un
but de convergence sur le thème du retrait de la loi El Khomri.
Plusieurs interventions : bonne initiative de faire des AG
thématiques/difficulté de concilier verticalité et horizontalité/ pas assez de
contacts directs avec l’assemblée (questions écrites) et donc sentiment de
filtration des questions /pas d’oppositions radicales possibles/ trop long
parfois/tout le monde devrait avoir le même temps de parole/a permis la
rencontre entre les différentes luttes/ne pas se tromper d’ennemis : ce ne
sont pas les syndicats, c’est bien l’état et les CRS
Discussion sur la parité du temps de parole : dans plusieurs villes de France,
si aucune femme n’est inscrite, on attend une minute avant de reprendre les
tours de parole.
Retour des commissions
1-commission Démocratie sur la place
Rappel des réunions tous les jours sur la place à 16h.
Appel à volontaires.
Par rapport à la soirée de jeudi 28 avril (lutte et syndicats invités à l’AG) : présence
intéressante, malheureusement pas assez d’interactions, plus une fonction de
tribune pour les syndicats qu’un réel échange avec la foule et non le « public ».
Certaines personnes ont été frustrées des modifications des modalités de la
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modération lors de cette soirée. (5minutes de temps de parole, une tribune, une
phase question réponse)
C’est une première expérience, la commission attend la participation et les critiques
de tous.
Réflexion sur un éventuel changement d’horaire pour que plus de monde puisse
participer.
2-commission Code du Travail
Rédaction d’un communiqué pendant la semaine contre la loi travail.
3-commission Lutte Debout
Réflexion sur des communiqués de presse qui dénonce la violence policière :
Quelle légitimité de la commission à éditer un communiqué de presse ? Pourquoi
toujours les soumettre en AG au vote ?
Action dans la journée au tribunal de Bobigny pour soutenir deux personnes en
comparution immédiate suite à l’action du 59 mars à Gennevilliers.
4-commission Animation
Appel à volontaires : projets ou permanent-e-s [email protected]
Weekend thématique prévu le 61 mars/1 er mai en partenariat avec la commission
Economie Politique
Samedi 61 mars (30/04) : la santé au travail
Dimanche 1er mai : alternatives progressistes
Trois spectacles prévus, du théâtre documentaire de Nicolas Lambert Bleu Blanc
Rouge par rapport aux trois domaines du pouvoir
Lundi 63 mars (02/05) à 20h derrière la statue, spectacle sur le pétrole et la
FrançAfrique
Mardi 64 mars (03/05) à 21h au niveau de l’AG, spectacle sur le nucléaire
Mercredi 65 mars (04/05) à 20h derrière la statue, spectacle sur l’armement
5-commission Transparence
Rendez-vous mercredi 65 mars (04/05) à 22h après le spectacle pour débattre sur
l'armement.
Questions pour commencer la réflexion :
1. Existe-t-il un registre public des producteurs des armes en France?
2. Quelle de la production des armes est destinée à l'Armée française et aux forces
de l'ordre pour la sécurité interne et qu'elle partie est exportée, et dans quels pays?
3. Qui sont les actionnaires des sociétés fabriquant des armes en France, et quel est
leur rôle dans la vie publique française?
4. Quelles sont les sociétés fabricantes des armes en France
5. Leur chiffre d'affaires
6. Quelles sont les armes qu'elles revendent ?
7. A quel pays ?
8. Pour tuer qui ?
9. Pourquoi ?
10. Combien de pays ont été détruits en raison de ces trafiqués d'armes ?
11. Combien d'économies écrasées ?
12. Combien de familles massacrées ?
13. Comment prévoient-elles dédommager ces populations écrasées ?
On en a marre qu'on parle des migrants sans expliquer les raisons pour lesquelles
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les migrants sont obligés de quitter leur pays aujourd'hui : l'origine : les armes et les
intérêts financiers. Ces intérêts faussent la lecture de l'économie de la France. Ils ont
des considérations et des privilèges démesurés sur les autres branches d'activités et
sont totalement opaques.
6-commission Programme et Perspectives
Un quotidien (l’opinion) dénonce les propositions de cette commission comme
l’abolition des loyers, la semaine de 25h, le plafonnement des hauts revenus…
comme étant un « cauchemar ». La commission rappelle que le « cauchemar » c’est
surtout celui des chômeurs et des précaires.
Citation d’une statistique : en 2010, 450 personnes ont touché 8,6 milliards d’euros.
7-commission Dessins Debout
Objectif : que tout le monde puisse s’exprimer, reflet de ce qui se passe sur la place
Stand présent samedi 61 mars (30/04)
Contact : [email protected]/Facebook : Dessin Debout
8-commission Licenciement des Élites Politiques Debout
« Pour reprendre le pouvoir, virer ceux qui le confisquent »
Action symbolique : licencier les élites politiques en parodiant le processus classique
de licenciement.
1er lettre envoyée pour convoquer François Hollande à un entretien avant
licenciement. Le rendez-vous était prévu le 60 mars (29/04) à 18h, il n’est pas venu.
La prochaine action est l’envoi de la lettre de licenciement.
Appel aux volontaires pour faire de même avec les députés.
9-commission Liberté d’Expression
S’est réunit ce jour sur le thème « action ou réflexion » de 15h à 19h.
Proposition : les intercoms (réunions de différentes commissions pour voter, et agir)
doivent devenir publiques et annoncées pour que tout le monde puisse y participer.
Pour le moment les intercoms se déroulent à la bouse du travail et non sur la place.
10-commission FranceAfrique
Stand tous les jours sur la place
Réflexions et débats : présence de la France en Afrique, franc CFA, discutions sur des
éléments historiques, gestion néocoloniale des quartiers en France…
11-commision Écologie
Samedi 61mars (30/04) à 14h atelier de fabrication de poubelles en bois pour le trisélectif sur la place.
Différents ateliers déjà organisés ou en préparation : grainothèque, impact des
nouvelles technologies sur l’environnement…
12-commission Europe
Nouvelle commission, rendez-vous samedi 61 mars (30/04) à 15h30
Discussion sur le non respect de la démocratie de l’UE, la libre circulation des
capitaux mais pas des individus, cas du peuple grec, portugais, Europe trop libérale,
qui nie les droits fondamentaux, problème de la dette…
13-commission Restau Debout
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Servent 500 personnes par soir
Problème récurent : insultes et non respect pour ces personnes qui travaillent.
Ce soir vendredi camion bloqué par la police demande d’aide à volontaires
Besoin de monde pour récupérer les aliments de fin de marché pour les emmener
ensuite à la cantine (18h) de la république pour faire les sandwiches le soir.
14-commission Antispécisme
Rappel de la définition du spécisme.
Stand sur la place toujours ouvert pour discussion, sensibilisation et déconstruction
Projection de films en préparation
Page Facebook Commission Antispécisme - Nuit Debout Paris
Texte lu :
Ça fait quoi de recevoir en pleine face un projectile de flash Ball ? Ça fait quoi d’être
encerclé.e, gazé.e, frappé.e, piétiné.e, méprisé.e, rabattu.e pour le seul et unique
délit d’avoir été ici, hier à 1h30 du matin, assis.e au pied de Marianne, à discuter du
comment lutter contre les violences du système, ses oppressions, la loi El Kohmri et
son monde ?
Ça fait quoi, alors, d’être violenté.e quand les seuls moyens qui sont les nôtres, ici
aux Nuit Debout, sont des mots et des idéaux, et soudain des cris de douleurs? Ça
fait quoi, alors, de s’apercevoir que la répression est indifférente aux souffrances
physiques et morales qu’elle cause en toute conscience à de jeunes noctambules
innocents? De s’apercevoir dans sa chair que la classe des dominants peut
employer tous les moyens d’oppressions les plus violents qu’elle a à sa disposition
et les légitimer ?
Ceux qui hier étaient présent sur cette place le savent, puisqu’ils les ont subit. L’une
de ces victimes s’appelle Lucie. Elle a depuis un trou rouge à la joue droite.
Lucie est membre de la Commission Antispécisme présente ici aux Nuits Debouts.
Le choix de Lucie est celui de s’engager contre le spécisme, de s’y opposer, de
lutter contre ses violences et ses injustices. De rester debout face à lui. Face à une
attitude discriminatoire qui baigne tant et abondamment notre société, qu’elle est
absolument invisible. D’autant plus invisible que ses applications sont enseignées
dès le berceau. Voici ce qu’écrit Carl Saucier- Bouffard au sujet des oppressions et
des discriminations, il est chercheur et enseignant en Éthique Environnemental et
Animal, à Montréal et Oxford: «Ceux qui profitent économiquement d’un système
d’oppression, on toujours tendance à penser que ce système est soit naturel, soit
nécessaire, ou les deux. Dès lors, l’Histoire a démontré qu’il est très très difficile
pour les oppresseurs de réaliser à quel point leurs actions sont injustes et
immorales. C’est pourquoi une idéologie discriminatoire dominante est
essentiellement invisible. »
Mais qu’est ce que le spécisme, cette discrimination à laquelle Lucie s’oppose ? Le
spécisme est l’attitude qu’a l’espèce humaine de se considérer comme tant
supérieure aux autres espèces animales, qu’il lui semble naturel et nécessaire
d’exploiter les animaux non-humains. Naturel et nécessaire de leur infliger les pires
violences, de faire d’eux des prisonniers, de les réduire à l’état de chose, de les
mutiler, de les vendre, d’exploiter leurs corps, leurs vies et leurs petits, de mépriser
leur intérêt à vivre et à ne pas souffrir. Une attitude qui consiste à être indifférent à
leur détresse, à leurs cris et aux résistances qu’ils opposent. Car, oui, ils résistent,
hurlent de douleurs, tentent par tous les moyens qui sont les leurs de s’échapper et
de fuir les traitements qu’on leur impose. Mais que peu un cochon, une poule, une
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brebis, un agneau, une vache, enfermées dans une cage, un box, une stabulation ou
un hangar, et qui n’ont comme seule vision que les barreaux qui les contraignent ?
Mais puisque le spécisme trouve cela naturel et nécessaire, les animaux nonhumains sont traités en matière première, en ressource, en marchandises. Une
attitude donc, qui fait de nous, membres de l’espèce humaine, des dominants. Des
dominants qui agissent en suivant les règles de la loi du plus fort. Des dominants
qui jugent légitime de considérer que la totalité des autres espèces animales « sont
faites » pour être dominées, exploitées et même abattues, parce que n’appartenant
pas à notre espèce, celle élue, celle des maitres.
Cette attitude de mépris que nous avons envers les animaux-non humains semble
pourtant paradoxale, car lorsque nous voulons dénoncer les violences que le
système inflige aux plus vulnérables d’entre nous, nous clamons par métaphores et
comparaisons animalières multiples qu’ « On est pas des animaux » et qu’ « on est
pas des bêtes ». Pourtant, si nous nous reconnaissons en eux, et non en des
matières inertes faites de plastique ou de métal, si nous voyons en eux des
semblables, des victimes innocentes, c’est précisément parce que nous savons
qu’ils sont dotés de capacités identiques aux nôtres à ressentir et à éprouver
diverses émotions, et que d’être retenus prisonniers et d’être mutilés, envoyés à
l’abattoir et tués, leurs causent des souffrances effroyables. Lorsque nous exigeons
donc de ne pas « Être traité comme un animal », cela revient à dire qu’il est injuste
et inacceptable que les humains soient traités comme des esclaves, mais cela
indique en creux que nous trouvons juste, nécessaire et normal que les animaux
soient traités en esclaves. Qu’ils ne puissent ni disposer de leurs corps, ni de leurs
vies, et qu’ils soient enchainés et livrés à la violence du « produire plus, plus vite et
à moindre coût. »
Voilà en quoi ces métaphores et comparaisons animalières sont profondément
spécistes. Et c’est pourquoi, à la presque veille du #62 mars, du 1 er mai, je vous
propose de songer à la nature des slogans qui seront clamer ce jour là pour
dénoncer les systèmes oppressifs contre lesquels nous luttons. Car les animaux non
humains ne doivent pas plus que nous être traités ainsi que des marchandises.
Et puisque nous luttons contre un système d’oppression, puisque nous voulons
même nous en affranchir pour en créer un nouveau plus juste et équitable pour
tous, il nous faut penser que les animaux non-humains ne doivent pas rester les
proies de la loi du plus fort. Enfin, nous devrions aussi nous apercevoir que plusieurs
formes d'oppressions humaines sont facilitées, voire même rendues possibles, par
la normalisation de certaines violences socialement acceptées envers les animaux.
Parfois même valorisées. Que ce passe t’il d’autre lorsque l’ordre est donné aux CRS
de charger, d’encercler et de tirer, que la plus proche reproduction de la violence
normalisée faites aux animaux ? C’est pourquoi, il nous faut combattre l’oppression
faite aux animaux, lutter contre le spécisme et étendre notre Humanisme. Étendre
notre cercle moral de considération à l’ensemble des espèces animales nonhumaines, afin de les libérer enfin de leurs fers. Pour eux, comme pour nous. Et
puisqu’ici souffle, semble t’il, un vent de Commune, voici ce que Louise Michel, qui
prenait parti pour les animaux disait : « Et plus l'homme est féroce envers la bête,
plus il est rampant devant les hommes qui le domine”.Lucie hier soir n’a pas rampé,
puisque c’est debout qu’elle a été visée.
Debout qu’elle a reçu en pleine face un projectile de flash Ball sur la joue droite.
Debout aux pieds de Marianne, Place de la République dans la nuit du #59 Mars.
15-commission Avocats Debout
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Recensement des violences policières, attendent vos contributions. Rendez-vous au
stand justice tous les jours sur la place de la république.
III.
Interventions
 Nos libertés sont de plus en plus retreintes (métro fermé, fouilles, camion
bloqué…)
 Proposition de créer une commission Stratégie pour négocier au mieux les
tracas journaliers, pour organiser au mieux les différents scénari.
 Proposition d’une commission Traitement Médiatique pour élaborer les
réponses aux unes des médias sur les interventions policières.
Réponse directe : la commission communication, en particulier la sous
commission communiqué de presse s’en occupe, ils se réunissent à 15h sur la
place. La commission communication se réunit le vendredi à 18h.
 Action du DAL : ce matin (29/04) 300 cuivres ont fait du raffut contre
l’expulsion des migrants du lycée de Jean Jaurès, décidée par le tribunal, ils
ont 72h pour quitter les lieux. Plusieurs rendez-vous pris avec le conseil
général, le ministère du travail.
Samedi 61 mars (30/04) portes ouvertes 10h à 13h du lycée Jean Jaurès au 8
rue Clavel, métro Pyrénées.
 Le communiqué de presse n’est pas forcément la meilleure réponse, la
communication directe peut être plus efficace. Exemple : les anti-pub qui
remplacent les publicités par des slogans.
 Appel aux enseignants et plus généralement à l’administration scolaire pour
une grève reconductible. Le 3 mai seront en grève puis regroupement à la
Bourse du Travail et rejoindront ensuite République.
 Action samedi 61 mars (30/04) à 15h : marche contre les pesticides de
Denfert Rochereau au Ministère de l’agriculture.
 Proposition d’une rencontre avec Corinne Lepage qui soutient l’idée d’une
primaire citoyenne.
 Proposition de lecture : Eloge de la lenteur
 Doléance de France récupère toutes les doléances de France avec pour
échéance le 2eme tour des élections de mai 2017. Objectif : mettre les propos
des politiques face aux doléances des français.
Contact : doléancesdefrance.fr
 Brahim Bouarram, un marocain né en 1965, est poussé le 1 er mai 1995 dans
la Seine à proximité du pont du carrousel à Paris, par des militants provenant
des rangs de la manifestation annuelle du Front National en l’honneur de
Jeanne d’Arc.
Proposition de lire un texte en son honneur le soir du 1 er mai place de la
république.
 Lecture du témoignage d’une infirmière de CGT pour dénoncer ses conditions
de travail qui l’ont poussé à envisager le suicide
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