Chapitre 6: Collaterized Debt Obligations
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Chapitre 6: Collaterized Debt Obligations
Université Paris Nord Modélisation, Mesure et Gestion du Risque de Crédit Master 2 « Economie et Finance internationales » Jean-Michel Courtault Chapitre 6 COLLATERALIZED DEBT OBLIGATIONS Chacko, Sjoman, Motohashi, et Dessain (2007), Credit Derivatives: A Primer on Credit Risk, Modeling, And Instruments “-You got a big problem, Harry. Come on, Harry, don't pass out on me. Look at me, Harry. Where's my money? Where's my money? I'll ask you one more time... then I gotta shoot you, you don't tell me what I want. Where's my money? -Your money? Who the fuck are you? -I'm Ray Barboni, from Miami. -Like that's supposed to mean something? The man you're standing on belongs to me and my partner, bro'. -This piece of shit owes me money. -Get in line. -I don't like waiting in line. -Tough shit. This ain't Miami. You want something, you talk to me. -No, no, fuck you, fuckball. L.A. is an open city, and I don't think I have to get permission from nobody for nothing. -Really? I just closed it. -You must be one of those quick-draw artists because you got your gun stuck way down in your belt. -What do you got there? A wop nine? -Fucking Fiat of guns, always jamming at the wrong time. (Barry Sonnenfeld, Get Shorty, 1995) • Le chapitre précédent a examiné les credit default swaps (CDS), ceux qui ont un seul actif de référence (single-name CDS) et ceux qui ont plusieurs actifs de référence (multiname CDS). L'avantage d'un produit multiname comme un basket ou un portfolio default swap c'est qu'ils permettent aux investisseurs d'investir dans un portefeuille; le risque de crédit individuel est souvent difficile à évaluer, mais dans un groupe d’actifs, le risque individuel est moins important. • Pour les instruments de crédit adossés à un portefeuille d'actifs, l'un des produits dérivés les plus populaires sur le marché est le collateralized debt obligation (CDO). Un CDO regroupe des actifs de référence tels que des prêts, des obligations ou autres instruments de dette et vend des parts des intérêts du groupe d’actifs ou tranches à des investisseurs. De cette façon, un CDO vous permet de redistribuer le risque de crédit dans un portefeuille donné en nouvelles tranches avec des profils de risque qui sont différents du risque des actifs sous-jacent. • Selon le type d'instrument de dette du CDO, il peut également être appelé collateralized loan obligation (CLO), collateralized bond obligation (CBO), ou collateralized mortgage obligation (CMO). Les CDO s'appliquent à un large éventail d'instruments de crédit; pratiquement n'importe quel type de dette risquée peut devenir actifs de référence pour un CDO. • L'idée des CDO emprunte également une autre notion financière: en théorie, tout actif avec un flux de revenus - et non pas seulement des instruments de dette - peut être transformé en un titre négociable. Appelés Asset-Backed Securities (ABS), ces instruments peuvent utiliser comme garantie non seulement des prêts hypothécaires et des obligations de sociétés, mais aussi des créances sur cartes de crédit (credit card receivables), des crédits voiture, leasing payments, project finance loans, des prêts étudiants, ou des home-equity loan cash flows. Les ABS, tout comme les CDO, appliquent la même méthode de conditionnement d'un groupe de titres en vue d'émettre de nouveaux titres, également connue sous le nom de titrisation. L'investisseur qui achète l'instrument de titrisation, a alors un droit sur les cash flow générés par les actifs d'origine regroupés; c'est juste le type d'actif qui diffère entre les instruments. • Dans ce chapitre, nous donnons une introduction à la mécanique, la structure et l’évaluation des CDO. Par rapport aux chapitres précédents, le lecteur doit noter que, dans ce qui suit nous utilisons davantage des approches mathématiques et statistiques. Dans une annexe au chapitre, nous montrons également comment évaluer un CDO. La Mécanique des CDO • À première vue, un CDO semble être une construction purement théorique. Essayons de l’ancrer dans la réalité grâce à un exemple. Supposons que vous gérez une banque et que vous avez des prêts ou des dettes que vous souhaitez retirer du bilan de la banque. Si vous cherchez à éliminer seulement le risque de défaut de certains de vos prêts, vous pouvez utiliser des CDS. Cependant, vous souhaitez vous défaire de grandes quantités de dettes de votre bilan et vous décidez d’émettre un CDO. (l’élimination du Bilan est une raison d'utiliser un CDO, nous allons examiner de plus près cette motivation ainsi que d'autres dans la section « Motivation pour l'utilisation des CDO: bilan ou arbitrage » de ce chapitre.) • Dans un CDO, vous avez la banque qui est à l’origine des titres, d'une part et les investisseurs prêts à prendre le risque de crédit d'autre part. Toutefois, un tiers joue un rôle important dans les CDO: le SPV (Special Purpose Vehicle) ou le SPE (Special Purpose Entity). Le SPV est une entité juridique qui a été créée en vue de cette transaction CDO, c'est une petite entreprise avec des actifs, des dettes, et une gestion indépendante. Bien que le SPV peut être à l'origine créé par vous et par votre banque, il est géré séparément, sans gestion partagée et il n’y a aucun lien juridique entre le SPV et l'institution financière qui a « originé » les titres. Concrètement, c’est le SPV qui prend possession des prêts de la banque et émet les CDO; ses actifs sont constitués par les prêts risqués et ses dettes sont des CDO. La séparation entre l'institution qui a « originé » les prêts et l'émetteur assure que les prêts ne peuvent être consolidés sur le bilan de l'institution originelle.1 La séparation apporte une protection pour les investisseurs en CDO: Si l'institution originelle fait faillite, le SPV peut toujours honorer ses obligations. • La Figure 6-1 montre la relation entre l'institution financière d'origine, le SPV qui a fait l'émission, et les investisseurs. • La Figure 6-1 nous montre que dès le départ, l'institution financière originaire, telle que votre banque dans l’exemple précédent, met en place un SPV auquel elle vend les actifs sous-jacents à leur valeur nominale. (Parce qu'il y a un paiement en cause, ce type de CDO est souvent appelé un cash CDO.) La garantie a été déplacée hors bilan de la banque originaire et appartient au SPV. Les paiements issus de la garantie - par exemple, les remboursements hypothécaires, les coupons d'obligations, ou les remboursements de prêts, qui allaient à l'institution d'origine, maintenant vont au SPV. • Le SPV groupe tous les actifs et les vend en morceaux sous forme d’obligations aux investisseurs. Pris ensemble, les investisseurs paient un prix égal au montant du principal des actifs et reçoivent en échange un coupon régulier, jusqu'à l’échéance des CDO. Les obligations sont regroupées en tranches, qui à leur tour sont classées selon leur probabilité de faire défaut et suivant le moment auquel le remboursement a lieu; ce classement est connu, plus généralement, sous le nom de séniorité de la dette (rappelons notre discussion sur le sujet du chapitre 2, "A propos du risque de crédit"). Le profil de risque de la tranche détermine sa séniorité: plus de risque signifie un rang inférieur, alors que moins de risque, un rang supérieur. En répartissant les risques entre les tranches, les tranches senior se retrouvent avec beaucoup moins de risque que les actifs de référence sous-jacent, et les tranches de rang inférieur se retrouvent avec plus de risques que les actifs de référence sous-jacent. Lié à la différence des profils de risque, les tranches reçoivent également des coupons différents. • Les tranches sont souvent examinées par les agences de notation et reçoivent des notes différentes, compte tenu de leurs caractéristiques différentes. Dans notre exemple, Figure 6-1, il existe trois niveaux de tranches: une tranche senior (avec la meilleure note AAA), une tranche mezzanine (avec une note entre A et BBB), et une troisième tranche étant constitué du reste, qui n'est pas évaluée et, normalement, dénommée la tranche equity. Les profils de risque et les coupons différents, donnent naturellement aux tranches des valeurs différentes pour les investisseurs, et par conséquent elles sont vendues à des prix différents et négociées à des spreads de crédit variables. • Cette flexibilité de procurer aux investisseurs des produits différents en fonction de leur propension au risque est une caractéristique clé des CDO. En étant en mesure de mieux cibler les investisseurs ayant des préférences au risque différentes, les détenteurs de créances peuvent vendre les créances en morceaux plutôt que d'essayer de trouver des investisseurs qui acceptent l'intégralité du risque. Les investisseurs qui ont de l’aversion au risque peuvent se tourner vers les tranches senior, alors que les investisseurs qui ont moins d’aversion au risque se tournent vers les tranches mezzanine ou equity avec leur rendement potentiellement supérieur. • Comme nous l'avons dit, le SPV reçoit des paiements des actifs sous-jacents sur une base régulière, et il donne ces paiements aux investisseurs en CDO sous la forme de coupon sur les obligations. (Le coupon est normalement égal au paiement des actifs de référence, déduction faite des frais administratifs.) Dans le cas normal, les versements des actifs sous-jacents sont suffisants pour régler les coupons de tous les investisseurs. Cependant, supposons que l'un des actifs de référence fait défaut et que les paiements sous-jacents ne sont plus suffisants pour payer la totalité des coupons. Les investisseurs sont alors payés par ordre de séniorité: Les investisseurs de la tranche senior sont payés avant les investisseurs de la tranche mezzanine, et les investisseurs de la tranche equity ne sont payés que si les investisseurs de la tranche senior et de la tranche mezzanine ont reçu leurs coupons. (Encore une fois, rappelons-nous notre discussion dans le chapitre 2 sur la cascade de la dette) Dans le jargon de l'industrie, nous disons que la première perte est absorbée par la tranche la plus basse; on l’appelle souvent la position de première perte dans le portefeuille d’actifs de référence. Si la perte dépasse le montant total de la dernière classe, la perte restante est ensuite compensée par la classe mezzanine, et ainsi de suite. • À l'échéance, les investisseurs sont remboursés de leur capital investi. S'il n'y a pas eu de défaut pour les actifs sous-jacents, le principal est remboursé à taux plein. Toutefois, si certains des actifs sous-jacents ont fait défaut, seule une partie du capital est retourné. Encore une fois, le principal est remboursé aux investisseurs si la séniorité de la dette le permet. Examen des Tranches • Comme nous l'avons mentionné précédemment, un élément clé d'un CDO est la possibilité qu'il donne au détenteur d’actifs de redistribuer le risque d'un portefeuille d'actifs grâce à l'utilisation des tranches. Par conséquent, regardons un peu plus près comment les tranches sont émises. Supposons que le CDO que vous, en tant que directeur de banque, avez émis via un SPV est construit sur un portefeuille d’actifs d'une valeur de 1 milliard de dollars. Le CDO se compose de trois tranches, et chaque tranche est définie par un pourcentage inférieur et un pourcentage supérieur. La tranche equity est composée des 4 premiers pour cent du portefeuille (ses pourcentages étaient de 0 pour cent et 4 pour cent), la tranche mezzanine de 6 pour cent (avec comme pourcentage 4 pour cent et 10 pour cent), et la tranche senior des 90 derniers pour cent (avec comme pourcentage 10 pour cent et 100 pour cent). Le Tableau 6-1 résume ces informations et donne également le montant notionnel, la notation de crédit, et le spread pour chaque tranche. Table 6-1 Tranches of sample CDO Notional Attachment Tranche Amount ($ Points million) Equity 0%-4% 40 Mezzanine 4%-10% 60 Senior 10%-100% 900 Entire portfolio 0%-100% 1000 Credit Rating Spread (Basis Points) Not rated A 1400 150 AAA 10 A 74 Source: Table format based on Basel Committee on Banking Supervision. "Credit Risk Transfer." Bank for International Settlements. Basel: 2005. Table 1, page 45. Available at /www.bis.orglpubl/ joint13.pdf. Accessed July 2005. • Par exemple, si le portefeuille a une perte de 8 pour cent après un évènement de défaut, les investisseurs de la tranche equity supporterait les 4 premier pour cent (ce qui effacerait complètement leurs investissements) et les investisseurs mezzanine supporterait les 4 pour cent restants. • Comme le montre la figure, la tranche equity non notée a un montant notionnel de 40 millions de dollars, la tranche mezzanine notée A a un montant notionnel de 60 millions $, et la tranche senior notée triple A a un montant notionnel de 900 millions de dollars. Les spreads de crédit sont l'inverse de la notation: Plus la cote est basse, plus le spread de crédit est élevé, par exemple, la tranche equity a un spread de crédit de 1400 points de base, par rapport à un taux d'intérêt de référence, tel que le LIBOR. Le spread de crédit du portefeuille total est calculé en faisant la somme pour toutes les tranches du montant notionnel multiplié par les points de base, divisé par la totalité du montant notionnel du portefeuille. Dans le tableau 6-1 (où on note mn pour millions et bps pour points de base), cela devient ($40 mn x 1400 bps + $60 mn x 60 bps + $900 mn x 10 bps)/$1000mn = 74 bps [1] Le spread de crédit moyen du portefeuille est de 74 points de base. • Comme nous l'avons dit, compte tenu de leurs différents profils, les tranches sont vendues à des investisseurs avec un appétit de risque différents. Par exemple, la tranche equity peut être vendue à un gestionnaire d'actifs professionnel ou un hedge fund car ils sont prêts à prendre le risque élevé en échange de la forte rentabilité. Il est à noter que la tranche equity est aussi souvent achetée par l'institution financière qui est à l’origine des titres. Par exemple, il pourrait y avoir un manque d'investisseurs intéressés par la tranche equity à haut risque, ce qui oblige l’institution originelle à prendre la dette elle-même. Souvent, cependant, la banque veut montrer qu‘elle n'est pas au courant de certaines informations cachées sur la dette et qu’elle ne met pas sciemment une « mauvaise dette » sur le marché. Pour éviter cet aléa moral, la banque originelle achète la tranche equity pour montrer au marché sa bonne foi. La tranche mezzanine est souvent achetée par des investisseurs qui désirent diversifier leur risque de crédit, et qui sont attirés par le risque et rendement moyens de la tranche. Enfin, la tranche senior à faible risque, et à rendement faible attire souvent de grands investisseurs institutionnels, comme les réassureurs. CDO: Un Exemple • Supposons qu'il existe trois obligations risquées qui promettent chacune de payer 100 $ dans 1 an. Les défauts de paiement, sont indépendants et se produisent uniquement à l'échéance de l'obligation. Chaque obligation a une probabilité neutre au risque de défaut de 10% et rapporte 40 $ en cas défaut (taux de recouvrement de 40%), et taux sans risque de 6%. • Prix: e −0.06 [(1 − 0.1) × $100 + 0.1× $40] = $88.526 • Le rendement actuariel continu sur chaque obligation est de ln(100/88.526) = 0,1219. 18 CDO: Un Exemple • Les trois obligations risquées sont identiques alors que certains investisseurs sont heureux de détenir des obligations beaucoup plus risquées et que d'autres cherchent des obligations plus sûres. • Afin de tenir compte des différents types d'investisseurs CDO: redistribution des cash flows de l’ensemble des obligations. • Total des cash flows promis: 300 millions de dollars • Prix t otal pour les trois obligations: 265,58 $ 19 Structure d’un CDO 20 Prix du CDO 21 131.828+83.403+50.347 = 265.578 Calcul: tranche mezzanine • Le détenteur de la tranche Mezzanine: obtient 90 avec une probabilité de 0,972 (= 0,729 + 0,243) et 40 avec une probabilité de 0,027. • La probabilité de défaut: 0,027 + 0,001 = 0,028 • Prix = e −0.06 [0.972 × $90 + 0.027 × $40] = $83.403 promised payment 90 = ln Yield = ln = 0.0761 price 83.403 average recovered payment Average recover rate = promised payment 40 × 0.027 / 0.028 = = 0.4286 22 90 CDO avec défauts de paiement corrélés 23 129.963+76.283+59.331 = 265.577 Prix d es CDO et corrélation • Les prix calculés supposent soit une corrélation nulle ou une corrélation parfaite. Les investisseurs peuvent spéculer s’ils croient que la corrélation des défauts de paiements est différente de la corrélation implicite donnée par les prix de marché des CDO. • La crise des subprimes de 2007/2008 a illustré l'effet sur les CDO de la corrélation des défauts. La valeur de marché des tranches même les mieux notées a chuté. 24 Le cycle de vie des CDO • Un CDO ne se contente pas de naitre, de vivre pendant un certain temps, puis d’expirer à l'échéance. Il est à noter que la durée de vie d'un CDO classique s’articule effectivement autour de trois périodes: – La période Ramp-up, lorsque les actifs servant de garantie sont regroupés. – La période des Cash-flow, la majeure partie de la vie du CDO. C'est la période pendant laquelle le portefeuille d’actifs est en place; il peut alors être géré activement par le gestionnaire de CDO qui fait des changements dans la composition du portefeuille d’actifs (la période est appelée période de réinvestissement) ou qui le laisse générer ses cash-flows. – La période Unwind, lorsque les investisseurs sont remboursés de leurs investissements nominaux par ordre de séniorité au moyen du produit du principal des actifs de référence. Motivation pour l'utilisation des CDO: élimination du bilan ou arbitrage • Dans l'exemple précédent, nous supposons que vous, en tant que directeur de banque, cherchez à éliminer certaines dettes de votre bilan et que vous choisissez les CDO comme outil pour vous aider à le faire. Ce n'est pas un scénario rare. Les CDO motivés par le bilan aident les banques à transférer la dette risquée de leurs bilans, ce qui leur permet d'améliorer leurs ratio fonds propres/dette, l'une des mesures clés pour les banques. La dette risquée sousjacente qui est titrisée par le biais du CDO est généralement mal négociée sur le marché en elle-même, et la construction du CDO, avec sa réorganisation et redistribution des profils de risque, permet donc de créer un marché plus liquide. • Un CDO qui est purement motivé par l’élimination du bilan de certaines dettes transfère les paiements des coupons des actifs sousjacents aux investisseurs. En revanche, les CDO motivés par l'arbitrage cherche à extraire de la valeur par le reconditionnement des actifs sous-jacents en tranches. Bien que théoriquement les valeurs mobilières d'un CDO devraient avoir la même valeur marchande que le portefeuille sous-jacent, ce n'est souvent pas le cas dans la pratique. La différence se traduit par une possibilité d’arbitrage pour la banque originelle, qui cherche à regrouper des actifs avec un coût de financement moins élevé que les rendements attendus de l’émission du CDO. • Pour donner un exemple, supposons qu'un SPV achète des obligations et des prêts sur le marché pour une valeur de 50 millions de dollars. Ces titres rapportent un coupon mensuel de 300 points de base au dessus du LIBOR. Le SPV émet ensuite des obligations CDO à partir de ce portefeuille pour une valeur totale de 50 millions de dollars, et il divise les obligations en trois tranches. Le Tableau 6-2 résume le CDO et ses tranches. Table 6-2 Tranches of arbitrage motivated CDO Tranche Attachment Points Notional Amount ($ million) Credit Rating Equity 0%-10% $5 Not rated 300 Mezzanine 10%-40% $15 A/BB 200 Senior 40%-100% $30 AAA 100 Entire portfolio $50 Spread (Basis Points) 150 • Comme le montre le tableau 6-2, la tranche equity rapporte 300 points de base par rapport au LIBOR sur un montant notionnel total de 5 millions de dollars; la tranche mezzanine rapporte 200 points de base sur les 15 millions de dollars; et la tranche senior rapporte 100 points de base sur les 30 millions de dollars. En moyenne, le SPV rapporte 150 points de base par rapport au LIBOR chaque mois par rapport aux 300 points de base qu'il reçoit des actifs sous-jacents. L‘institution financière originelle derrière le SPV est donc à la recherche d’un profit en obtenant la différence entre les coupons reçus des actifs sousjacents et les coupons versés aux investisseurs. La Figure 6-2 (où mn représente des millions et bps représente les points de base) montre le diagramme des cash-flows de ce CDO motivé par l’arbitrage. • La différence entre le coupon reçu et le coupon payé est de 150 points de base. En terme monétaire, cela donne 0,75 million de dollars, qu’on obtient en multipliant 150 points de base fois la valeur notionnelle du portefeuille de 50 millions de dollars. Il peut également être calculé en prenant la valeur pleine du coupon reçu moins la valeur des coupons payés. Le coupon reçu peut être calculé ainsi $50 million x 300 bps = $1.5 million [2] • Et le coupon dus aux investisseurs peut être calculé ainsi $30 million x 100 bps + $15 million x 200 bps + $5 million x 300 bps = $0.75 million [3] • Encore une fois, le SPV fait un profit d'arbitrage de 0,75 millions de dollars. Les CDO synthétiques • Le type de CDO dont nous avons parlé jusqu'à présent, qu'il s'agisse du CDO motivé par le bilan ou par l'arbitrage, a été le type le plus fondamental de CDO. Il est principalement caractérisé par le fait que le SPV prend la propriété des actifs donnés en garantie. Parce qu'il y a un paiement, ces types de CDO sont également appelés cash CDO. En payant pour les actifs détenus en garantie, le SPV prend leur valeur en capital et les coupons réguliers et aussi tout risque de crédit qu'ils pourraient avoir. • Que faire si l'institution financière, que nous supposons être une banque (pour simplifier), ne veut se débarrasser que du risque de crédit des actifs de référence, et non les actifs eux-mêmes? Nous avons consacré tout le chapitre précédent à un instrument qui correspond à cette situation: le credit default swap. Cependant, supposons en outre que la banque en même temps veut émettre des CDO notes fondés sur cette garantie particulière. C'est là que la combinaison des CDS avec la structure des CDO nous amène à ce qu'on appelle des CDO synthétiques. Les CDO synthétiques utilisent les Credit Default Swaps (à la fois single-name CDS et portfolio CDS) comme garantie au lieu des actifs de référence eux-mêmes. Le SPV qui émet les CDO ne prend pas possession des actifs de référence mais ne prend que leur exposition au risque de crédit, en étant la contrepartie de la banque dans le contrat de CDS. (Le terme synthétique est utilisé parce que le risque est synthétisé mais pas vraiment retiré du bilan de la banque originelle et donc techniquement est toujours présent dans les compte financiers de la banque.) • Parce que le SPV ne détient pas les actifs sousjacents, il manque de fonds pour payer les coupons aux investisseurs ainsi que le principal à l'échéance. Cependant, par rapport au CDO cash, il possède des cash-flows grâce au principal payé par les investisseurs. Le SPV investit normalement dans des actifs à haute qualité, à faible risque. La structure d'un CDO synthétique est montré dans la Figure 63. • La figure nous montre comment l'institution financière originelle (que nous supposons être une banque) conclut un contrat CDS avec le SPV. Le CDS assure une protection à la banque en matière de crédit pour toutes les pertes de crédit de plus de 3 pour cent de la valeur d'un groupe d'actifs de référence. Pour cette protection, la banque paie le SPV une prime périodique. • Le SPV utilise maintenant le contrat CDS à titre de garantie (collateral) pour émettre un CDO. L'émission d’un CDO synthétique est similaire à celle d’un cash CDO traditionnel: En échange du paiement du principal, les investisseurs reçoivent un coupon sur les obligations regroupées en tranches. Parce que le contrat CDS ne couvre pas les 3 premiers pour cent des pertes, les investisseurs paient 97 pour cent de la valeur nominale de la garantie. • Dans un CDO cash, les paiements des investisseurs sont utilisés par le SPV pour l'achat des actifs de référence de la banque originelle. L'émetteur d'un CDO synthétique n’a pas à faire cela, parce que la garantie reste avec la banque originelle. Il n’y a aucun transfert de l'actif sous-jacent. Les paiements par les investisseurs sont la source de financement pour le paiement du SPV en cas de défaillance. En même temps, pour protéger le capital des investisseurs, le SPV utilise ce capital pour acheter des actifs de haute qualité. Tout cash-flow que ces actifs peuvent générer s’ajoute aux coupons; ainsi, la plupart du temps, les coupons sont une combinaison du rendement des actifs achetés par le SPV et des primes des contrats CDS. • En cas de défaut, les actifs sont vendus pour générer des fonds pour le paiement (conditionnel au défaut) que le SPV - dans son rôle de vendeur de protection - doit à la banque. À l'échéance, les actifs sont vendus et les profits de la vente sont transférés aux investisseurs pour permettre le remboursement du capital. Si un cas de défaut s'est produit pendant la durée de vie du CDO, et le SPV manque de fonds pour rembourser entièrement tous les investisseurs du principal qu’ils ont avancé, l'ordre de paiement est fonction de la séniorité des tranches de la dette. • Dans notre exemple d'un CDO synthétique, nous avons utilisé les CDS comme garantie. Plus généralement, un CDO synthétique peut être basé sur un certain nombre d'instruments de crédit différents. En plus d'utiliser les CDS, un CDO synthétique peut également utiliser les credit linked notes ou les total return swaps comme garantie. • Les CDO synthétiques attirent normalement les investisseurs qui cherchent à acquérir le «risque de crédit pur» dans un portefeuille diversifié. Ces investisseurs cherchent à éviter les cash CDO, qui mélangent le risque de crédit de l’actifs à la propriété de l'actif lui-même; ils veulent simplement s’investir dans le risque de crédit d'un actif sans être propriétaire de l’actif. Les investisseurs sont également attirés par les CDO synthétiques car leurs spreads sont généralement supérieurs à ceux des cash CDO à rendement élevé. Autres Types de CDO • Comme nous l'écrivions au début de ce chapitre, les CDO sont un exemple parfait de la façon dont fonctionne la titrisation: montage financier (packaging) utilisant un groupe de titres pour émettre de nouveaux titres. Jusqu'à présent, nous avons vu comment utiliser le processus de titrisation pour créer des cash CDO à partir des actifs d'une banque, ou des CDO synthétiques à partir des contrats CDS. Dans le même ordre de raisonnement, il est facile de voir comment d'autres types d'actifs sous-jacents ou garantie peuvent également être utilisés pour former des CDO. Comme les Collateralized Debt Obligations deviennent de plus en plus fréquents, les émetteurs recherchent de nouveaux actifs à nantir. Pour donner un exemple, nous allons examiner deux types supplémentaires de CDO: les CDO au carré (qui sont des CDO, basés sur des CDO) et les CDO d’EDS (Equity Default Swaps). CDO CARRÉ • Un CDO au carré (CDO squared), également appelée note CD02, est tout simplement une émission de CDO en utilisant d'autres notes CDO comme garantie. (Le processus est aussi appelé retitrisation.) Bien qu’initialement émis en une seule tranche, les CDO au carré sont désormais de plus en plus semblables aux CDO standard avec l’émission de notes en tranche. La figure 6-4 montre le diagramme de flux de trésorerie d'un CDO au carré. • La figure montre comment le SPV émet trois catégories de notes, et utilise le capital de ses investisseurs pour financer l'achat des CDO notes d’un autre émetteur de CDO. Le coupon que le SPV reçoit des CDO notes est transmis, déduction faite des frais administratifs, à ses investisseurs dans son propre CDO. En cas de défaut des CDO notes sousjacentes, le SPV perd son investissement correspondant et en réponse passe cette perte à ses propres investisseurs, de sorte qu‘ils perdent leur capital, par ordre de seniority. • Dans la figure 6-4, nous supposons que les actifs sous-jacents pour les CDO au carré est un ensemble de notes d'autres CDO, avec différents profils de risque. On peut imaginer toutes sortes de combinaisons de CDO pour la garantie, cependant, comme l'utilisation de CDO à une seule tranche ou d'un pool de CDO à tranches mixtes qui comprend également d'autres types de titres adossés à des actifs (Asset Backed Securities). • En règle générale, un CDO squared a une faible volatilité et une faible corrélation avec les autres actifs et semble donc à première vue être un instrument idéal pour un investisseur qui cherche à créer un portefeuille diversifié. Toutefois, les investisseurs devraient se méfier de l’imbrication des dérivés de crédit. Parce que les CDO squared redistribuent le risque de crédit d'autres CDO, qui à leur tour redistribuent le risque de crédit d’un portefeuille d'actifs, il y a des chances que fondamentalement les mêmes risques de crédit sous-jacents puissent apparaître plusieurs fois dans un CDO squared. Cette imbrication entraîne qu’un défaut de ce risque de crédit sous-jacent se propage et a des effets sur plus qu’un seul dérivé de crédit. Ce problème d’imbrication entre les portefeuilles sousjacents est d'autant plus aigu, qu’il n’y a qu’un nombre limité de CDS liquides sur le marché. CDO d'EDS • Tout comme les Credit Default Swaps, les Equity Default Swaps (EDS) servent de protection. Quand le CDS protège contre un défaut de paiement d’un actif sous-jacent, l'EDS est un contrat par lequel l'acheteur de protection reçoit un paiement du vendeur de protection si un equity event prédéfini se produit. L‘equity event est normalement lié au cours de l‘action si elle tombe en dessous d’un niveau prédéterminé; la baisse du prix de l'action devient donc analogue à un évènement de défaut pour un CDS. • Les EDS peuvent être utilisés comme garantie pour la création de CDO. Ces CDO notes donnent alors aux investisseurs une exposition au risque des actions, plutôt qu’au risque de crédit. La Figure 6-5 montre les flux de trésorerie d’un CDO d’EDS (qui est étonnamment similaire à la structure des CDO synthétiques montré dans la Figure 6-3 plus haut). • Comme la figure 6-5 le montre, une institution financière émettrice cherche une protection contre un equity event (par exemple, une baisse des prix de plus de 50 pour cent de la valeur initiale) d'un actif de référence sous-jacent (comme une action ou une combinaison d’actions). Pour cette protection, l‘institution originelle conclut un contrat EDS avec le SPV et paie une commission. Le SPV utilise alors le contrat avec EDS comme garantie pour l'émission de CDO notes. Les flux de trésorerie entre le SPV et ses investisseurs deviennent les mêmes que pour les CDO synthétiques, que nous avons vu plus haut dans ce chapitre, et tout comme avec les CDO synthétiques, le SPV achète des actifs notés AAA pour protéger le capital des investisseurs. Ces actifs servent aussi de source de financement dans le cas où un equity event a lieu et que le SPV doit effectuer un paiement conditionnel à l'acheteur de protection. • La figure 6-5 montre un CDO créé à partir d’EDS. Le marché a proposé des variations sur ce thème, avec des offres hybrides où les CDO notes offraient une exposition à une combinaison d’EDS et de CDS. (Par exemple, en Janvier 2004, la banque d'investissement JP Morgan a émis un CDO hybride, appelé Odysseus, qui se composait de 10 pour cent d’EDS et 90 pour cent de CDS.) Rehaussement du crédit des CDO • Pour rendre les instruments dérivés basés sur le risque de crédit encore plus intéressants pour les investisseurs, l'émetteur peut mettre en œuvre un certain nombre de dispositions dites de rehaussement du crédit. Celles-ci servent à réduire davantage le risque de crédit d'une obligation. Certaines pratiques courantes sont par essence des techniques de rehaussement du crédit sans porter effectivement cette étiquette. Par exemple, si vous postulez pour un prêt auprès d’une banque et que vous donnez à la banque la garantie d’un tiers, où une autre personne s'engage à répondre à vos obligations au cas où vous feriez défaut sur le prêt, vous avez alors donné à la Banque une disposition de rehaussement du crédit. Reformulée autrement, la garantie améliore votre profil de crédit aux yeux de la banque. Une autre technique consiste à prendre une assurance-crédit, qui prévoit une indemnisation dans le cas où une partie fait défaut. • En plus de telles pratiques commerciales, les dispositions de rehaussement du crédit peuvent également être intégrées dans les contrats, comme certains ratios clés ou des valeurs seuils. Dans cette section, nous examinons comment ces dispositions peuvent améliorer le profil de crédit des CDO, ce qui rend ces instruments encore plus intéressant pour les investisseurs. Avant de décrire les techniques actuelles, cependant, nous devons d'abord examiner deux structures de crédit pour les CDO fondamentalement différentes. Deux structures de crédit: Cash-Flow et Market-Value CDO • Comme nous le savons, les CDO peuvent être classés en fonction de la garantie sous-jacente (cash CDO, synthetic CDO, CDO squared, et ainsi de suite) et par la motivation de son émetteur (bilan ou arbitrage). Une autre façon de regarder un CDO est de savoir s’il est structuré comme un Cash-Flow CDO ou un Market-Value CDO. Ces deux types de structures de crédit diffèrent dans leur façon de protéger les tranches du CDO des pertes sur créances en cas d'événements de défaut, en particulier les notes senior. • Le cash-flow CDO a été la structure implicite du crédit dans les CDO que nous avons examiné jusqu'à présent dans ce chapitre. La pierre angulaire de cette structure de crédit est que les cash flow de la garantie sont utilisés pour payer les investisseurs dans le CDO. Si l'un des actifs sous-jacents fait défaut et que les cash flows sont insuffisants pour payer toutes les tranches, les paiements sont effectués aux tranches en fonction de la seniority. Les paiements envers les tranches seniors sont donc effectués avant que tout paiement soit fait aux tranches moins seniors. • Les Market-Value CDO utilisent également les cash flow des actifs sousjacents en garantie comme source de paiement pour les investisseurs en CDO, mais en plus, le gestionnaire de CDO peut également vendre des actifs sous-jacents pour générer encore plus d'argent pour honorer les engagements du CDO à l'égard des investisseurs.2 Puisque les actifs en garantie sont cotés sur les marchés financiers, les actif du portefeuille se voient attribués une valeur de marché plutôt que d'utiliser leur valeur nominale, d’où le nom de marketvalue CDO. Le gérant du CDO ajuste souvent la valeur du portefeuille étant donné la valeur de marché de l'actif; dans le jargon de l'industrie, nous disons que la valeur des actifs est marked-to-market périodiquement. La structure de crédit du market-value CDO vise à s'assurer que la valeur de marché de la garantie ne descende pas en dessous d'un certain niveau. Si c'est le cas, les paiements de la tranche la plus subordonnée, la tranche equity, sont suspendus. Si la valeur de marché diminue encore davantage, les tranches de rang supérieur sont affectées. Les actifs du CDO sont ensuite vendus et les tranches remboursées jusqu'à ce que la valeur de marché des actifs en garantie dépasse une fois encore le niveau désigné. • En d'autres termes, pour les market-value CDO, les paiements aux investisseurs ne dépendent pas de l'adéquation des cash flow de la garantie, mais sur sa valeur de marché. La structure de la market-value dépend de la capacité du gestionnaire d'actifs à maximiser la valeur de marché du portefeuille, tandis que la structure des cashflow dépend de la capacité du gestionnaire d'actifs à contrôler ses cash flows. Une autre façon de formuler les choses, est de dire que les market-value CDO se concentrent sur la volatilité de la valeur de marché des actifs en garantie, alors que les cash-flow CDO se concentrent sur la qualité de crédit de la garantie financière. • Dans les deux types de structures de crédit, les détenteurs des senior CDO notes sont protégés de l’impact des événements de défaut sur les paiements par le simple fait qu'ils sont les derniers à être touchés par la diminution des cash-flows. Pour les deux types, un certain nombre de méthodes existent pour renforcer la protection du crédit des senior notes. Ces méthodes sont mises en place pour veiller à ce qu'un actif en garantie a une capacité suffisante pour faire face aux événements de défaut et s‘appuient sur la spécification de niveaux minimaux de qualité de crédit des instruments dérivés. Pour les CDO, si ces niveaux, qui normalement sont exprimés par des ratios ou des seuils, ne sont pas maintenus, le gestionnaire du CDO peut être obligé de vendre une partie des actifs en garantie afin de rétablir les ratios à un niveau acceptable. Lorsque nous parlons des méthodes de protection de crédit, nous faisons référence aux tests de couverture, en particulier les ratios d’Overcollateralization (O/C) et de couverture des intérêts (interest coverage, l/C) pour les cash-flow CDO, et advance rate mechanisms et market overcollateralization tests for pour les market-value CDO. Nous nous penchons maintenant sur ces méthodes spécifiques pour les deux types de structures de crédit, en commençant par les cash-flow CDOs. Rehaussement du crédit pour les CashFlow CDO • Pour comprendre le concept de tests de couverture, rappelons-nous notre discussion du chapitre 2 de la cascade de la dette et des cash-flows fondée sur la seniority. La figure 6-6 prend cette discussion comme base et illustre la cascade des cash-flows pour un CDO spécifique avec quatre tranches (A, B, C, et une quatrième tranche equity, D). • La Figure 6-6 décrit la façon dont les cash flow (sous forme de paiements de coupons ou d'intérêt) qui viennent des actifs sous-jacents en garantie sont distribués aux différents détenteurs de la dette. La distribution se fait par ordre de seniority: la tranche doit recevoir un paiement intégral avant que la tranche B ne reçoive sa part, et ainsi de suite. En plus des dettes dues aux porteurs de la tranche, le cash flow doit également payer l'opération de structuration (ou setup) et les frais administratifs pour le CDO. Normalement, ces frais sont prioritaires sur toutes les tranches, ils sont cotés en pourcentage de la valeur nominale des actifs sousjacents en garantie, et sont payés régulièrement tout au cours de la durée de vie du CDO. • La Figure 6-6 montre également le rôle des tests de couverture dans la structure en cascade. Pour chaque tranche, les tests de couverture sont exécutés pour voir si la structure de crédit du CDO est toujours conforme à ses obligations. Comme le montre la figure, si une tranche quelconque échoue au test de couverture, le reste des cash flow est détourné pour rembourser la valeur nominale des tranches, en commençant par la tranche la plus haute, et en continuant jusqu'à ce que toutes les tranches vérifient à nouveau leurs tests de couverture. OverCollateralization (O/C) et Couverture des Intérêts (I/C) • Il existe traditionnellement deux types de tests de couverture: test d’overcollateralization (O/C) et test de couverture des intérêts (l/C). Le test d’overcollateralization est conçu pour surveiller la robustesse générale des tranches du CDO et garantit que la valeur nominale des notes est au moins égale à un certain pourcentage de la valeur des actifs sous-jacents en garantie. Le test consiste à calculer un rapport O/C pour chaque tranche et de le comparer à un ratio de déclenchement fixé pour cette tranche. Le rapport O/C est le ratio de la valeur nominale totale du CDO divisée par la valeur nominale de la tranche et de toutes les tranches senior, ou O/C = Valeur nominale du portefeuille en garantie [4] Valeur nominale de la tranche + Valeur nominale de toutes les tranches qui lui sont senior Si le ratio calculé tombe en dessous de la valeur de déclenchement, la tranche a échoué le test. Si le ratio est supérieur ou égal au seuil, le test est réussi pour la tranche en question. • Le test de couverture des intérêts est conçu pour surveiller la solidité des tranches relativement au paiement des intérêts (ou coupon). Il assure qu'il y a suffisamment d'intérêts produits par les actifs en garantie pour couvrir les pertes et permettre d’effectuer le paiement des intérêts aux notes senior; le montant par lequel la tranche est supérieure à la valeur seuil est parfois appelé la marge excédentaire (excess spread). Encore une fois, le test consiste à calculer un ratio pour chaque tranche mesuré par rapport à un ratio cible prédéfini I/C = Intérêts prévus sur le portefeuille d’ actifs sous - jacents [4] Intérêts prévus sur cette tranche + Intérêts prévus sur toutes les tranches seniors • Le résultat du test I/C est mesuré de la même manière que le test O/C: Si le résultat est supérieur ou égal au seuil, la tranche passe le test, sinon elle échoue. • Dans le cas où une tranche échoue au test de couverture, les cash flows des tranches subordonnées sont détournés et les tranches seniors sont payées, par ordre de seniority, jusqu'à ce que toutes les tranches répondent à nouveau aux tests de couverture. Un exemple numérique des tests O/C et I/C • Montrons comment utiliser les tests O/C et I/C.3 Supposons qu'il existe un CDO standard, utilisant comme garantie des obligations à haut rendement d’une valeur totale de 100 millions de dollars. Le CDO et ses tranches sont résumés dans le Tableau 6-3. Table 6-3 Tranches of arbitrage motivated CDO Tranche Class Notional Rating Spread Amount A $60 million AAA 50 bps B $10 million BBB 200 bps C $10 million BB 500 bps Equity $20 million Not Rated N.A. $100 million O/C Target 1.350 1.250 1.130 I/C Target 1.600 1.400 1.200 • Notez que la dernière tranche -la tranche equity- n’a pas d'objectifs de couverture. Comme la classe résiduelle reçoit ce qui reste des cash flow, elle est généralement considérée comme un investissement à haut risque et ne bénéficie pas de la protection supplémentaire des tests de couverture. • Nous supposons en outre que la garantie a un taux du coupon moyen pondéré de 10,0 pour cent. Le CDO lui-même a une maturité de cinq ans avec des coupons semestriels versés aux investisseurs; les notes sont regroupées en quatre tranches. En outre, le SPV fait payer des frais structuration de 100 points de base de la valeur nominale, qui sont amorti sur la durée de vie du CDO à 5 pour cent. Le taux d'intérêt sans risque en vigueur est par ailleurs de 6 pour cent. Les frais annuels du gestionnaire d'actifs sont de 40 points de base par an pour la tranche senior et 20 points de base pour les tranches subordonnées. • Comme le moment où le premier coupon semestriel doit être payé approche, nous soumettons chaque tranche aux deux types de tests de couverture. Pour le test de « surnantissement » (overcollateralization), nous calculons la valeur pour chaque tranche O/C Tranche A O/C Tranche B O/C Tranche C = 100/60 = 1.667 [6] = 100/(60+10) = 1.429 [7] = 100/(60+10+10) = 1.250 [8] • Pour le test de couverture des intérêts, nous nous assurons d'inclure les frais de restructuration et les coûts de gestion liés au CDO, parce que le ratio I/C demande l'inclusion de tous les paiements prévus d’intérêts (ou coupon): Les frais de structuration, compte tenu d'une échéance de cinq ans et d’un taux annuel de 5 pour cent sur 100 points de base de la valeur nominale de la garantie, peuvent être calculés à 0,11 millions de dollars à l'aide de la formule générale 10 F 100 × (100bp ) = ∑ t t =1 (1 + 0.5 × 5% ) dont la solution F, donne les frais de structuration. Les frais de gestion pour la tranche senior sont de 0,2 million de dollars (= $ 100 000 000 x 0,4 pour cent x 0,5) et pour la dette subordonnée 0. 1 million $ (= $ 100 000 000 x 0,2 pour cent x 0,5). • Nous avons aussi besoin de calculer le coupon semestriel (ou l'intérêt) pour chaque tranche, et l'ensemble du portefeuille sous-jacent. Interest collateral portfolio = $100 million x 10% x 0.5 = $5.0 million [9] Interest on Tranche A = $60 million x (6.0% + 50 bp) x 0.5 = $1.95 million [10] Interest on Tranche B = $10 million x (6.0% + 200 bp) x 0.5 = $0.4 million [11] Interest on Tranche C = $10 million x (6.0% + 500 bp) x 0.5 = $0.55 million [12] • Nous pouvons maintenant utiliser cette information pour calculer les ratios I/C pour chaque tranche. I/C Tranche A = $5.0M / ($0.11M + $0.2M + $1.95M) = 2.212 [13] I/C Tranche B = $5.0M ($0.11M + $0.2M + $1.95M + $0.4M) = 1.879 [14] I/C Tranche C = $5.0M ($0.11M + $0.2M + $0.4M + $0.55M) = 1.557 [15] • Nous pouvons maintenant comparer les valeurs calculées des ratios O/C et I/C avec les valeurs de déclenchement qui ont été définies, comme cela se fait dans le tableau 6-4. O/C Tranche Class Trigger A 1.350 B 1.250 C 1.130 I/C Initial Value Trigger 1.667 1.600 1.429 1.400 1.250 1.200 Initial Value 2.212 1.879 1.557 • Comme la figure 6-7 le montre, toutes les valeurs sont au-dessus des seuils de déclenchement, et ainsi la structure de crédit du CDO satisfait aux exigences établies dans son contrat. L'intérêt peut être réparti en fonction de la structure en cascade. La Figure 6-7 montre comment l'argent est réparti entre les bénéficiaires selon la seniority et selon nos calculs précédents. • Cependant, nous allons maintenant supposer que le portefeuille en garantie souffre d'un événement de défaut dans l’un de ses actifs de référence avant le versement du coupon suivant. L'événement de défaut fait chuter le montant notionnel du portefeuille sous-jacent de 100 millions de dollars à 90 millions. La baisse de 10 millions de dollars affecte la tranche equity. Cela affecte naturellement la cascade des cash-flow d'intérêt. Toutefois, la première question est de savoir si l'événement de défaut affecte le taux de couverture. Pour le savoir, nous réévaluons les ratios O/C et I/C. Les ratios O/C sont maintenant donnés par O/C Tranche A = 90/60 = 1.500 O/C Tranche B = 90/(60 + 10) = 1.286 O/C Tranche C = 90/(60 + 10 + 10) = 1.125 [16] [17] [18] • Pour les ratios I/C, nous montrons d'abord que les frais de structuration ne sont pas affectés; après qu’il ait été fixé lors du lancement du CDO, il ne change pas, indépendamment des changements de la garantie sousjacente, et reste donc à 0,11 millions de dollars. Toutefois, les frais de gestion des actifs sont touchés, car ils sont basés sur la valeur notionnelle des actifs en garantie. Les frais pour la tranche senior se montent à 0,18 million de dollars (=$ 90,000,000 × 0,4 pour cent × 0,5) et pour les tranches subordonnées à 0,09 million de dollars (= $ 90,000,000 × 0,2 % × 0,5), respectivement. • La valeur en dollar des coupons pour chaque tranche reste la même que précédemment, mais le coupon sur le portefeuille d’actifs sous-jacents change. intérêt du portefeuille d’actifs sous-jacents = 90 millions de dollars × 10% × 0.5 = 4,5 millions de dollars [19] • Avec ces nouvelles valeurs, le ratio I/C pour chaque tranche peut être calculé comme suit I/C Tranche A = $4.5M ($0.11M + $0.18M + $1.95M) = 2.009 [20] I/C Tranche B = $4.5M/($0.11M + $0.18M + $1.95M + $0.4M) = 1.704 [21] I/C Tranche C = $4.5M/($0.11M + $0.18M + $1.95M + $0.4M + $0.55M) = 1.411 [22] • Nous allons maintenant comparer les valeurs calculées pour O/C et I/C avec les seuils de déclenchement, comme cela est fait dans le tableau 6-5, pour voir comment l'événement de défaut influe sur nos ratios de couverture. Tranche Class A B C O/C Trigger 1.350 1.250 1.130 I/C Current Value Trigger 1.500 1.600 1.286 1.400 1.125 1.200 Current Value 2.009 1.704 1.411 • Comme le montre le tableau 6-5, la tranche C ne passe pas le test O/C. Les flux financiers doivent être ajustés, de sorte que la tranche C vérifie à nouveau les deux tests de couverture. Comme le test de couverture de la figure 6-7 le dit: « Si la tranche C ne respecte pas les ratios de couverture, rembourser le capital sur les tranches A, B, C par ordre de priorité jusqu'à ce que les tests soient respectés" Nous devons maintenant déterminer combien rembourser pour passer avec succès le test O/C. Si l'on note le remboursement y, l'équation suivante pour que la tranche C passe le test O/C devrait être vérifiée: 90/(60 + 10 + 10 – y) ≥ 1.130 [23] • La solution de l'équation 23 donne y = 0,354 millions de dollars. Ainsi, nous devons diminuer de 354000 $ des charges d'intérêts aux tranches afin de vérifier le ratios O/C pour la tranche C. Parce que le remboursement se fait par ordre de priorité, la somme va rembourser le capital de la tranche A. Par conséquent, le montant nominal de la tranche A diminue de 60 millions de dollars à 59,646,000 $. • Il est important de noter que, bien que le capital de la tranche A diminue, le montant notionnel global du portefeuille reste à 90 millions de dollars. Intuitivement, on pourrait penser que la valeur globale devrait également baisser de 0,354 millions de dollars. Cependant, parce qu’on a fait le paiement avec les cash-flow reçus et non grâce à la liquidation des actifs, la valeur du portefeuille global reste la même. Vous pouvez penser que c'est le SPV qui rachètent des obligations d'une valeur de 0,354 millions de dollars auprès des détenteurs de la tranche A, le SPV détient désormais ces obligations et elles font toujours partie du portefeuille global. Cela signifie que, par exemple, le paiement des intérêt total sur le portefeuille ne change pas, mais reste à 4,5 millions de dollars. • Cependant, la variation de la valeur nominale de la tranche A affecte les calculs suivants et les ratios. Tranche A O/C = 90/59.646 = 1.509 million [24] Tranche A interest = $59.646 mn x (6.0% + 50 bp) x 0.5 = $1.94 million [25] Tranche A I/C = $4.5M/($0.11M + $0.18M + $1.94M) = $2.019 million [26] • Nous comparons ensuite les nouveaux ratios d'ensemble O/C et I/C pour toutes les tranches, comme le montre le tableau 6-6. O/C Tranche Class Trigger A 1.350 B 1.250 C 1.130 I/C Current Value Trigger 1.509 1.600 1.292 1.400 1.130 1.200 Current Value 2.019 1.704 1.416 • La tranche C respecte maintenant le niveau de déclenchement pour le ratio O/C; elle a retrouvé son niveau de rehaussement de crédit qu'elle avait avant le défaut. Avec toutes les tranches respectant les tests de couverture, les cash flow des actifs sous-jacents en garantie peuvent maintenant être répartis en fonction de la structure en cascade, comme le montre la Figure 6-8 (les montants qui ont changé par rapport à la figure 6-7 sont indiqués en gras). • Récapitulons. Nous avons émis un CDO avec quatre tranches. Avant de distribuer le premier coupon aux investisseurs, nous avons soumis toutes les tranches aux tests de couverture. Parce que toutes les tranches ont réussi les tests, nous pouvons payer les coupons aux investisseurs. Toutefois, avant le paiement du coupon suivant, un défaut s'est produit pour l'un des actifs. Ceci a affecté les tests de couverture, en particulier, la tranche C ne passait plus le test O/C. Nous avons donc pris une partie du flux des intérêts provenant de la garantie pour rembourser une partie de la valeur nominale de la tranche A. Cet ajustement a permis d’ajuster les ratios et à nouveau toutes les tranches ont réussi les tests. On pourrait alors procéder au paiement du coupon comme indiqué dans la Figure 6-8. • Pour résumer, les ratios de couverture permettent de s'assurer que le CDO répond à des exigences de crédit qui sont au-dessus et au-delà de la protection que la priorité de la dette senior assure aux différentes tranches. Le test O/C assure que chaque tranche possède des garanties suffisantes - en fait, qu‘elle est plus garantie (over collateralized). Le test I/C permet de s'assurer qu'il y a suffisamment de cash flow provenant des actifs sous-jacents afin de couvrir les pertes et encore payer des intérêts aux détenteurs de notes. Le marché des CDO • Le marché des collateralized debt obligations n'a cessé de croître au cours des dix dernières années, tant en termes absolu que relatif. En 2005, c’était le second plus grand marché de dérivés de crédit après les credit default swaps. • Bien que le marché des CDO a commencé avec les cash CDO, désormais, le type de CDO le plus couramment négocié est le CDO synthétique qui s'appuie sur les autres instruments de crédit au lieu de la vente directe des actifs sous-jacents, comme le montre la Figure 6-9. • La popularité des CDO synthétiques par rapport aux cash CDO s’explique en partie parce qu’ils permettent à l'émetteur -normalement une banque- de maintenir la relation directe avec le client, sans avoir à vendre ou déplacer les prêts hors de son bilan. Les CDO synthétiques sont également intéressants pour des marchés géographiques où l'originateur pour des raisons juridiques n'est pas autorisé à effectuer un transfert complet ou une cession parfaite des actifs; le CDO synthétique donne alors accès aux investisseurs extérieurs à ce marché. Du point de vue de l'investissement, le CDO synthétique offre une opportunité d'investissement plus claire pour l'acheteur: Le CDO synthétique ne fait supporter que le risque de crédit, tandis que le cash CDO, avec son transfert complet de l'actif au SPV, apporte en plus du risque de crédit tous les risques normaux associés à l'acquisition d'un actif, comme le risque de taux d’intérêt, le remboursement anticipé et le risque de change. • Si on étudie les CDO synthétiques en fonction de la motivation de l'émetteur (soit causé par le bilan ou l'arbitrage, comme indiqué plus haut dans la section "Motivation pour l'utilisation des CDO: bilan ou d'arbitrage), nous obtenons la figure 6-10. • La Figure 6-10 nous montre que les CDO lié à l'arbitrage ont dominé le marché depuis 2002, bien qu’à l’origine, la plupart des CDO synthétiques étaient motivés par le bilan. Cela peut s'expliquer en partie par l'ensemble plus diversifié de participants que le marché attire maintenant, les investisseurs comme les hedge funds, les fonds communs de placement, et les entreprises sont plus enclins à chercher des occasions d’arbitrage que les premiers participants du marché, les banques. • Le nombre croissant de participants et leur part respective à la fois pour l’achat de protection et la vente de protection est représenté plus en détail dans le tableau 6-12. Table 6-12 Credit derivatives market participants (end of 2003) Institutions Protection Buyers Protection Sellers Banks 51% 38% Securities houses 16% 16% Hedge funds 16% 15% Corporates 3% 2% Insurance companies 7% 20% Mutual funds 3% 4% Pension funds 3% 4% Governments 1% 1% Total 100% 100% Le Tableau 6-12 montre comment les mêmes acteurs jouent un rôle important à la fois comme acheteurs de protection et comme vendeurs de protection, en particulier les banques et les compagnies d'assurance prises ensemble, dépassent la moitié de la taille du marché, peu importe le côté du marché que l’on étudie. • Dans l'ensemble, nous trouvons les acheteurs de protection typiques suivants: – Banques. Les banques émettent des CDO motivé à la fois par le bilan et les opportunités d'arbitrage. La motivation liée au bilan suit dans une large mesure la réglementation fixée par la Banque des règlements internationaux (BRI). En vertu de l'Accord de Bâle (Basel Bank Capital Accord), les banques sont tenues de conserver des réserves en capital à un certain niveau pour couvrir les pertes en cas de défaut qui pourraient se produire. La réduction de l'exposition par l'émission de CDO aide les banques à maintenir le ratio dette/capital. Pour d'autres banques, les émissions de CDO les aident à élargir le marché des entreprises. – Les compagnies d'assurance. Les assureurs sont des acheteurs de protection pour les mêmes raisons que les banques, ainsi que pour diminuer la concentration des risques dans différents secteurs et pays. – Les autres participants. Parmi les autres principaux vendeurs de CDO, on trouve les fonds spéculatifs et les gestionnaires de fonds, attirés par le marché pour les opportunités d'arbitrage qu'ils perçoivent. • Les vendeurs de protection sont entraînés par des motivations d'investissement tels que le rendement et la diversification. En plus du large éventail de CDO en termes de rendement et de risque, les CDO permettent également aux investisseurs d'investir dans le risque de crédit dans lequel, pour des raisons réglementaires, ils ne sont pas autorisés à investir directement. Dans l'ensemble, nous trouvons les mêmes acteurs sur le buy-side que sur le sellside: – Banques. Les banques achètent des CDO pour diversifier leur portefeuille d'actifs dans toutes les industries, les notations de crédit, et les pays dans lesquels ils n'ont pas de clients. – Les compagnies d'assurance. La plupart des compagnies d'assurance semblent préférer les CDO et les credit-linked notes à d'autres instruments dérivés de crédit. Ils achètent généralement les tranches très bien cotées, parce que la réglementation des assurances les oblige à traiter les CDO notes comme, par exemple, des obligations de sociétés et des obligations du Trésor. – Les autres participants. La motivation pour les hedge funds, les fonds communs de placement et les fonds de pension à entrer sur le marché en tant que vendeurs de protection varie. Les hedge funds, à la recherche d'un rendement élevé, ont normalement tendance à investir dans les tranches equity et les tranches mezzanine à risque plus élevé, les fonds communs de placement ont tendance à acheter les tranches mezzanine, et les fonds de pension investissent dans les tranches senior.