Théorie psychanalytique de la personnalité

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Théorie psychanalytique de la personnalité
Théorie psychanalytique de la personnalité
Il n'y a pas de syllabus, le cours est à construire soi-même.
Le professeur insiste sur le respect des convenances suite à la proclamation des résultats de
deuxième session lors de laquelle beaucoup d'étudiants sont sortis de l'auditoire avant la fin.
Le cours permettra la compréhension de modèle théorique de la psychanalyse pour comprendre
les comportements, les caractères, la personnalité. On n'entre pas dans la psychanalyse pour guérir
mais pour mieux comprendre nos rapports diverses. Il y a trois dimensions dans nos rapports.
1. Notre rapport avec la réalité du monde extérieur, notre environnement, la réalité
physique telle que une catastrophe naturelle. Ce rapport détermine la manière dont on
comprend et utilise cette nature. L'homme peut profiter de cette nature.
2. Notre rapport avec les autres être vivants. Ces êtres sont plus ou moins différents de nous.
Ces rapports impliquent le respect des animaux, des plantes... Certaines personnes parlent à
leur chien, à leur cactus et même aux objets inanimés. On a donc des rapports avec les autres
objets du monde et des rapports à un autre semblable à nous. Qu'est-ce qui fait que l'on
peut parler à des animaux comme on parle avec des humains, c'est un transfert qui peut
paraître banal mais qui peut aussi être définitif, on parle au chien mais plus aux êtres
humains. Le rapport avec les êtres humains implique la métaphore du miroir, on
communique avec un être comme soi mais différent, c'est le concept du paradoxe. Notre
propre réalité va essayer de traiter les paradoxes.
3. Le rapport avec soi, c'est se demander, qui suis-je? C'est une question que l'on se pose
souvent, c'est la représentation de soi que l'on éprouve dans le sens éprouver des émotions
mais aussi se mettre à l'épreuve.
L'objet du cours et de comprendre ce qui émane de la psychanalyse et qui tente d'aborder une
conception de sens de ce que nous sommes. Qu'est-ce que le psychisme? La réalité psychique?
C'est ce qui permet à chacun de donner du sens aux rapports cité ci-dessus. C'est aussi ce qui
caractérise le fonctionnement de l'humain par rapport aux autres espèces. Le psychisme donne sens,
produit du sens.
Le mot sens a ici deux significations.
Sens: donner une signification à... il va donc falloir s'entendre sur un sens commun mais, on peut
aussi donner un sens différent comme dans la poésie, le surréalisme comme dans le tableau de
Magritte: Ceci n'est pas une pipe. On se pose donc la question de la représentation, cela bouleverse
le sens commun. "Rien de plus réel qu'une machine à coudre sur une table d'opération". Un
étudiant dans un auditoire, c'est banal. La machine à coudre parait d'autant plus réelle qu'elle n'est
pas à sa place. On a donc une contextualisation de ce que l'on voir. La perception est une manière de
convoquer le monde. Le mouvement surréaliste prend naissance en Belgique. Magritte n'est pas
forcément un être d'une intelligence exceptionnelle mais il pose des questions sur les rapports à la
réalité. En commençant sa phrase par "ceci...", il a à la fois raison et tord car en effet, on ne peut pas
fumer la pipe qui est dessinée mais ça représente quand même une pipe, il suppose qu'il existe
ailleurs une vrai pipe. Freud: la dénégation: pouvoir dire une chose et son contraire comme par
exemple: "Je ne vous dirai pas ce que je pense de la voisine du dessus", "Je ne dirai pas que tu es
bête".
Dénégation: procédé par lequel le sujet, tout en formulant un de ses désirs, pensées, sentiments
jusqu'ici refoulé, continue à s'en défendre en niant qu'il lui appartienne.
Si on dit cette phrase-là, c'est qu'on a réfléchi à la question. Les autres espèces ont peu de langage
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même si elles communiquent comme les abeilles et les fourmis. Le moyen de communication des
animaux, nous ne pouvons pas l'utiliser. Le langage de l'être humain produit du sens. Il y a une
grande capacité chez l'humain à monter du sens mais on peut aussi le démonter, le langage n'est que
du langage, ce n'est pas la réalité. L'être humain a la capacité de vivre sans langage car nous avons
la mémoire, nous pouvons vivre sans la réalité, avec les traces d'une réalité passée. Au début, le
bébé parle de lui comme si c'était un autre, à un moment, ça devient, "je veux", il est alors capable
de vivre l'absence de sa mère car il peut se la représenter mais il sait que c'est une représentation
de sa mère et pas sa mère, il est donc capable de comprendre ceci n'est pas une pipe. Un mot
représente une chose mais ce n'est pas la chose même si la pensée du mot peut faire gargouiller
l'estomac, il y a donc une capacité du psychisme de se nourrir de la représentation. Le mot pipe a
plusieurs sens, faire une pipe est un langage lié au corps et pas uniquement intellectuel. Le langage
est appris au corps à corps avec la mère. Vers 8 mois, l'enfant a une représentation précise de sa
mère, lorsqu'il est confronté au négatif, à une non-mère, c'est inquiétant pour lui car il se demande
où est sa mère. Que fait le surréaliste? Il joue avec le langage et la représentation.
Le sens de l'existence, c'est pouvoir supporter des choses dur et continuer à vivre, avoir encore un
espace de "jeu" et ne pas être le jouet d'une contrainte. La clinique peut réapprendre aux gens à
jouer et ne plus être le jouet de quelque chose.
Le surréaliste est un joueur. La psychanalyse peut relancer le jeu.
Deuxième signification du mot sens: la direction. C'est par où la gare? C'est associé à l'histoire des
gens, on est un être du temps. L'histoire est faite de tout notre passé: le bon comme le moins bon.
Qui suis-je? D'où je viens? Les deux significations du mot sens. On est le dépositaire de l'histoire
familiale. Tout être humain se pose la question d'où je viens, qui m'a fait? Le père et la mère.
Comment se représenter l'idée de ses parents si on est l'enfant d'un couple d'homosexuel? Tout le
monde se demande comment on vient de deux autres, c'est le fantasme originaire. Cela fait partie
de nous. Ce n'est pas évident, certaine chose, on ne veut pas s'en souvenir.
Fantasme originaire: Structures fantasmatiques typiques (vie intra-utérine, scène originaire,
castration, séduction) que le psychanalyste retrouve comme organisant la vie fantasmatique,
quelles que soient les expériences personnelles des sujets, l'universalité de ces fantasmes
s'explique, selon Freud, par le fait qu'ils constitueraient un patrimoine transmis phylogénétiquement.
Scène originaire: Scène de rapport sexuel entre les parents, observée ou supposée d'après certains
indices et fantasmée par l'enfant. Elle est en général interprétée par celui-ci comme un acte de
violence de la part du père.
Ceci est donc un cours sur la réalité psychique, comment donner du sens aux trois dimensions de
nos rapports.
Réalité psychique: Terme souvent utilisé par Freud pour désigner ce qui, dans le psychisme du
sujet, présente une cohérence et une résistance comparables à celles de la réalité matérielle; il
s'agit fondamentalement du désir inconscient et des fantasmes connexes.
En janvier, il y a un examen écrit, c'est une question ouverte où on mesure notre capacité à
argumenter sur ce qui est dit au cours et sur les lectures des livres conseillés ainsi que 5 romans à
lire dont on doit analyser les héros.
La psychanalyse est un modèle théorique qui permet de penser, qui donne une forme conceptuel de
ce que l'on vit tous les jours. Les sciences durs donnent une position du scientifique cadrée car on
étudie un objet qui est là. Dans un autre sens, s'interroger sur l'origine du monde, le questionnement
sur l'origine de l'histoire est la même question que se demander l'origine de notre histoire. C'est
peut-être plus simple de se demander l'origine du monde mais c'est le même type de raisonnement.
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Le psychisme réfléchit sur les questions fondamentales: qui suis-je? D'où je viens?
C'est un modèle théorique, ce n'est pas du totalitarisme. Étudier la psychologie humaine est
différent d'étudier le monde physique. Si on est étudiant en psychologie, on a déjà gagné deux
combats, on est à la fois le spermatozoïde gagnant et on a réussi à convaincre nos parents de faire de
la psychologie.
En psychologie, on est face à la métaphore du miroir: on étudie ce que l'on est.
Le psychisme s'inscrit dans le biologique (Freud). La psychologie intuitive est utilisée pour
vendre, on essaie de voir ce que l'autre ressent. Il y a une limite entre moi et l'autre mais on fait
comme si on pouvait se mettre à sa place. Le danger est de croire qu'on comprend tout de l'autre.
Chez les jumeaux, le psychisme a l'air commun. Phrase courante de parents: tais-toi, je sais ce qui
est bon pour toi. Pour le bébé, la mère sent ce que veut le bébé, c'est une dimension qui n'est pas
objectivable et qui va en-deçà du langage, c'est une sensorialité commune.
L'autisme est une forme de psychisme qui ne s'est pas détaché de la première forme de
communication et donc de la sensorialité. Par exemple, dans le film Rain Man. C'est une forme bien
particulière d'autisme très rare. On y voir le développement d'une seule capacité, on a un
développement sensoriel au détriment des autres, ils ne vivent qu'au niveau des sensations.
Le psychisme a une capacité de construction mais aussi de défense. On sait ce que c'est et donc ça
va mieux. L'empathie est la compréhension de l'autre qui nous reste de notre premier moment de vie
avec notre mère. Comment nait-on à la réalité psychique? Il faut aller vers l'autre. On a tous été des
autistes et on l'est tous toujours un peu (aimer se caresser, aimer se blottir sous la couette, se
souvenir de belles choses...).
La psychologie clinique est au lit du patient, c'est une attention particulière pour ce patient-là.
Cette démarche est reliée à la question de la subjectivité. Chacun a un psychisme qui lui est propre
même s'il y a des point communs avec d'autres individus. Comment l'individu se représente quelque
chose et se situe dans son histoire, il est difficile de prendre de la distance.
On se met en tant que sujet en face du sujet, on met ainsi l'autre dans une position favorable. On a
une inter-subjectivité, deux subjectivités qui se rencontrent. Il faut être attentif à ce qu'on pense,
ce que l'on dit, ce que l'ont fait. Il faut être conscient qu'il y a une différence entre ce que je peux
penser, ce que je peux dire et ce que je peux faire. Ceci permet de trianguler nos relations. On
sépare ces trois choses. On peut penser quelque chose que l'on ne dit pas et ne fait pas. Mais il y a
parfois des difficultés à séparer les trois choses. Ces trois choses permettent de comprendre
l'organisation œdipienne.
Faire, dire et penser mais aussi fantasmer (ce qui n'est pas forcément conscient). Le désir rencontre
les tabous. Il existe trois tabous qui garantisse notre caractère humain: l'interdiction de l'acte sexuel
avec quelqu'un de sa famille (inceste), on peut penser, le dire mais on ne peut pas passer à l'acte.
La sexualité infantile, c'est la tendresse, les rapports parents-enfants. Il faut faire la différence avec
la sexualité adulte sinon, il y a pédophilie.
Je suis issue d'une différence de sexe qui en me faisant crée une différence de génération, qui crée
donc aussi la différence entre sexualité infantile et adulte, le point commun est la différence. On
apprend donc à respecter et se confronter à la différence de l'autre.
Qu'est-ce que c'est d'être un homme? Qu'est-ce que c'est d'être une femme? La première différence
est suivie de toutes les autres différences. L'interdit de l'inceste implique le respect des différences.
L'interdiction du meurtre (du père) et en miroir, l'interdiction de se suicider, c'est le deuxième
tabou.
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Le troisième tabou est le cannibalisme... Dire à son bébé qu'on va le manger... les limites du tabou
est le fait d'agir, c'est souvent les thèmes du théâtre et du cinéma. C'est une mise en acte de quelque
chose qui n'est pas la réalité.
La sortie de l'œdipe consiste à maintenir le désir sur quelqu'un d'autre, c'est une capacité de contenir
sans forcément agir. La relation aux autres, n'est pas facile. La démarche de la psychologie clinique
est d'être capable d'interroger l'évidence, de demander pourquoi vous tenez ces propos?
Les lectures conseillées:
•
Freud: Trois essais sur la théorie de la sexualité. Livre écrit entre 1910 et 1913.
•
Freud: Métapsychologie (collection idée chez Gallimard): modèle théorique sur
l'inconscient, le refoulement, les pulsions et le destin d'une pulsion.
•
Freud: Le Moi et le ça, extrait de "les essais de psychanalyse" (1920). Livre écrit après la
première guerre mondiale suite à la clinique des traumatismes. Ce sont des écrits sur les
idéaux, les valeurs, la manière de concevoir l'humain.
•
Freud: chapitre 7 de l'interprétation des rêves (1900).
Freud a dit: "à 5, 6 ans, tout est joué", "nous sommes tous des pervers sexuels". Lors de la
construction de notre identité, nous passons tous par des passages pervers.
•
Laplanche et Pontalis: dictionnaire de la psychanalyse. Tous les concepts de la psychanalyse
y sont, c'est un livre à consulter.
Les romans: lectures obligatoires
Les romans sont le prolongement du cours, un peu comme des travaux pratiques. Ils nous
permettent de mettre à l'épreuve les concepts vus au cours. Un roman est une rencontre entre
l'imaginaire et la réalité, cela permet de donner sens à certains évènements de la vie, à produire du
sens. La littérature est quelque chose de fondamentale, c'est l'expression du psychisme. La lecture
est indispensable que ce soit pour la connaissance de la grammaire qui nous permet de transmettre
notre pensée, de faire le rapport entre ce que l'on pense et ce que l'on écrit.
Réflexion sur la nature humaine: de nos jours, on ne lit plus, on zappe rapidement sur tout ce qui
ne nous plait pas. On ne donne plus d'attention à ce que l'on fait. C'est donc bon pour nous de lire
des romans.
•
Blesse, ronce noire de Claude Luis-Combet: livre sur l'inceste entre un frère et une sœur
(édition Corti). C'est une ancienne maison d'édition qui édite des livres que l'on doit encore
ouvrir nous même avec un coupe papier.
•
La maladie de la mort de Marguerite Duras (édition de minuit): livre sur la difficulté d'être
en relation.
•
Le loup des steppes de Herman Hesse. Livre entre la réalité et l'imaginaire, passage entre
théâtre magique et sa réalité.
•
Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel. C'est une histoire universelle qui parle
d'exclusion, de stigmatisation des personnes, d'une personne qui devient un bouc émissaire.
•
Jan Karski de Yannick Haenel (édition le chemin chez Gallimard). Livre entre réalité et
fiction qui part d'un fait réel. C'est l'histoire d'un polonais à Londres et aux USA qui est là
pour témoigner sur les camps juifs... C'est un livre sur l'inhumain, sur le respect de l'autre,
cette histoire fait partie de l'histoire de l'humanité, elle est importante pour tout le monde.
On y parle d'un témoin, quelle est la valeur du témoignage? Peut-on dire ce qui est
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inhumain? Ensuite l'auteur se met dans la peau de Jan Karski et on voit la limite de ce qu'est
la littérature, la limite de ce qu'on peut comprendre quand on se met dans la peau de
quelqu'un d'autre.
Le film "Dans la peau de Malkovitch" montre ce que c'est d'être dans la peau de l'autre. Pour être
psychologue, on a besoin d'empathie et donc de se mettre dans la peau de l'autre.
Quand on est jeune, on aimerait dire: "On est une génération spontanée". Mais ce n'est pas le cas, on
est fait par d'autres, on ne s'est pas fait nous-même.
Question importante: Comment vous représentez-vous le monde dans lequel vous mourrez?
Le professeur voit le décrochage des étudiants qui n'ont pas assez de concentration pour le cours.
On vit dans ce type de société ce qui nous amène à se poser des questions sur ce qu'est l'humain.
Nous voyons nous mourir avec les nôtres? Dans la rue? Dans un couloir d'hôpital?
Slogan de Solvay: "Solvay c'est du champagne" alors que c'est eux qui foutent le bordel dans le
monde... Les statistiques montrent un grand nombre de mariage entre les étudiantes en psychologie
et les étudiants en polytechnique.
Les livres nous permettent de nous poser des questions.
Les thèmes du cours: sujet, subjectivité, inter-subjectivité, réalité psychique.
La réalité psychique est la réalité dont la fonction est de donner du sens au monde extérieur, à
l'autre et à soi-même. La psychologie clinique consiste à interroger les évidences. Il ne faut pas
douter de tout mais il faut se poser des questions. Quand quelqu'un dit qu'il va bien mais on a
l'impression du contraire, il faut donc s'intéresser à l'humain qui est caractérisé par la réalité
psychique qu'il faut construire. Cette réalité psychique nous permet de faire la différence entre le
normal et le pathologique, un être qui va bien et un qui va mal. Quand glisse t-on d'une catégorie à
l'autre? Ce n'est pas quelque chose d'inné. Il y a un substrat neuronal derrière. Pour voir si
quelqu'un est mort, on fait un EEG et lorsque celui-ci est plat, on estime qu'il n'y a plus de vie dans
le cerveau même si le corps peut toujours respirer, le cœur battre...On peut donc se poser la question
de savoir à partir de quand ne vit-on plus comme un être humain? Psychiquement, il est mort mais
il respire encore, c'est important pour la décision de prendre les organes, c'est une question
importante de savoir ce qui est vivant. A partir de quand est-on un humain? C'est dangereux d'un
point de vue éthique. Est-ce qu'un autiste est humain? Est-ce qu'un débile mental est humain? Il faut
continuer à se poser des questions.
Comment définit-on la normalité? Il faut pouvoir s'adapter au monde extérieur, à une société de
plus en plus compliquée, il faut une capacité à donner du sens au monde extérieur. Il faut réifier
le monde par rapport à ses propres représentations. La réalité du monde évolue sans cesse.
Il faut aussi avoir la capacité de s'intégrer au niveau relationnel, s'adapter à la culture de l'autre,
être empathique à l'autre. On ne demande pas de la même façon à son employer et à quelqu'un de sa
famille, il faut s'intégrer au réseau relationnel.
Par rapport à soi, il faut une capacité d'autonomie, il faut pouvoir construire notre réalité
psychique indépendamment. On n'est pas des moutons, il faut avoir une image de soi. Il faut être
adapté, s'intégrer mais aussi penser librement. Il faut de la distance pour dire, penser et faire ce que
je pense qu'il est bon de faire. Il faut la capacité à dire non.
Ce sont des outils pour voir la différence entre le normal et le pathologique.
Lorsqu'on réfléchit à la capacité de l'autre, on lui offre un espace de liberté pour exister. Il ne faut
pas s'imposer de l'extérieur et faire un déni de ce qu'est l'autre.
Il y a trois types de réalité: la réalité matérielle, celle du monde, ce qu'il y a dans le monde d'objets
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inanimés ou animé (être vivant). Cette réalité est gouvernée par une science qui essaie de la
nommer, de la comprendre, la science essaie de donner du sens à la réalité matérielle.
La réalité biologique: c'est la caractéristique du vivant, la part animée du monde qui a une
dimension d'auto-reproduction. Le biologique produit. Le cycle de la vie a une fonction. Les arbres
par exemple consomme du CO2 et rejète de l'O2. Le monde biologique produit et se reproduit.
Chaque agent est important, l'abeille par exemple, est essentiel pour la reproduction des plantes.
La réalité psychique: elle n'existe que parce qu'il y a une réalité biologique. Le psychique est
toujours habillé. Le psychisme produit la pensée, la connaissance, on se reproduit, par exemple, on
répète ce qu'on a déjà dit. Elle a une fonction qui lui est propre, c'est une fonction méta, elle peut se
prendre comme objet de sa réalité. Ce qui entraîne le piège du miroir: croire que l'on regarde
objectivement alors que ce n'est pas possible de se voir objectivement. C'est la difficulté de la
psychologie clinique, on tente d'objectiver le subjectif, ce qui est un paradoxe. Mécanisme de la
projection: croire que l'on est objectif alors qu'on projette une image de soi, on perçoit le milieu
ambiant et y répond en fonction de nos propres intérêts, aptitudes, habitudes, états affectifs
durables ou momentanés, attentes, désirs... Mais c'est inconscient. La réalité psychique est la
capacité à produire du sens sur les choses, sur le monde extérieur, sur les autres, en parlant de soi
sans le savoir, c'est donc subjectif. C'est le paradoxe d'être l'objet de son étude, l'observateur de
soi-même. La réalité psychique est à la fois sujet et objet. C'est plus facile de prendre de la distance
lorsqu'on observe une pierre. Pour analyser quelqu'un, il faut être conscient de son inconscient,
poser des questions au delà de ce qu'on perçoit. On peut faire des séquences comportementales de
ce que l'on voit mais il faut savoir qu'il y a quelque chose en dessous de ce que l'on observe, il y a
une pensée qui peut être différente de l'observable au point de vue de la perception. On doit donc
interroger la pensée de l'individu. Dans la personnalité, tout n'est pas forcément percevable. On doit
provoquer la manifestation de la pensée par exemple avec un détecteur de mensonge. Le monde du
perçu a quelque chose que l'on ne sait pas observer, c'est le théâtre intérieur, la capacité à vivre pour
soi. Mais ce n'est pas suffisant, au delà du représentable, l'individu lui-même n'est pas conscient de
tout (l'inconscient de Freud).
Freud a donné la troisième baffe au narcissisme de l'humanité.
La première a été donnée par Newton qui a découvert que l'univers n'était pas fait tout autour de
l'homme, que celui-ci n'en était pas le centre, nous ne sommes qu'un petit grain de sable dans
l'univers.
La seconde a été donnée par Darwin. Avant, l'homme pensait être le seul être important dans le
monde mais Darwin montre que nous avons des ancêtres communs avec les singes et avec toutes les
espèces. Nous sommes le produit d'une évolution. C'est quelque chose qui est dans l'inconscient
collectif, l'homme n'est plus un être unique.
Avant Freud, l'homme pensait qu'il était le seul à penser et à maitriser sa pensée. Mais non, on est
pensé par quelque chose qui se trouve à l'intérieur de nous.
Dans la réalité psychique, il y a des choses qui ne sont pas représentable. La généalogie, la
transmission fait notre identité. Quels sont mes origines est une question fondamentale, on ne s'est
pas fait tout seul, on est dépendant de ce qu'était nos parents. Ce qu'on a déposé en nous et qu'on n'a
pas voulu, on appartient à une grande histoire.
Lecture d'un texte: Le sexe et l'effroi de Pascal Quignard
"Transportons avec nous le trouble de notre conception... L'homme est celui à qui une image
manque..." Le texte parle de peinture, de dessin sur la copulation entre homme et femme du temps
des romains.
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Rappel: le psychisme a pour but la production de sens (signification et direction). La personnalité
tente de répondre à deux questions: Qui suis-je? D'où je viens? Les deux questions sont
indissociables.
Le texte renvoie à la question "Qui je suis?". Est-ce que je suis un mammifère mâle ou un
mammifère femelle? La différence lorsque l'on est bébé se voit sur les organes urogénitaux. C'est
seulement là qu'on voit la différence. La question de la différence se trouve donc d'abord sur les
organes, ensuite sur les caractères secondaires qui apparaissent à la puberté. A ce moment-là, le
sexe devient lisible à même le corps. Comment vais-je faire avec ce qui me trahit comme
appartenant à un sexe ou l'autre. Ce n'est pas une période super évidente. Il y a aussi les éléments
sexuels tertiaires comme le maquillage, les bas nylon, la chemise ouverte. A cette période, la
question «Qui je suis?» est à nouveau ouverte.
L'érection est vu comme une anormalité, ce n'est pas évident d'être dans cet état n'importe où car
c'est une manifestation anormale. Quand on est dans son état normal, on ne bande pas. La
copulation est donc un moment d'anormalité mais si on reste normaux, il n'y a pas de risque de
future vie. Il y a une différence entre un rapport sexuel et une relation sexuelle. Le rapport sexuel
est quelque chose de très banal mais en même temps, cela a une conséquence sur la généalogie
familiale et historique, on enclenche en plus quelque chose de l'ordre du familial.
Avoir un rapport sexuel, c'est aussi avoir un enfant, produire une nouvelle génération. Deux
mammifères différents, de sexe différent crée une différence de génération. Ils peuvent devenir des
parents et créer un enfant.
Les hommes se distinguent des autres mammifères. Ils ont en commun avec les autres mammifères
tout ce qui est biologique, anatomique. Ils ont en plus le psychisme, ce sont aussi des humains qui
se posent la question: "Qui suis-je?" "Qu'est-ce que je deviens en tant qu'enfant de mes parents?"
Cela engendre aussi une différence de sexualité.
Donc on a une différence de sexe → différence de génération → différence de sexualité: la
sexualité adulte et la sexualité infantile. La sexualité infantile est la sexualité tendre qui donne du
plaisir sans rapport avec l'appareil urogénital: le plaisir de toucher, de caresser, de sentir, de
respirer...
Le pédophile est un adulte qui ne fait pas de différence entre les sexualités adulte et infantile au prix
de l'écrasement du psychisme de l'enfant.
La sexualité infantile est liée à la sexualité adulte, il y a maturation entre les deux, la sexualités
infantile est donc essentielle.
L'aboutissement d'un rapport sexuel est la reproduction.
Le mythe de Frankenstein: le désir d'enfant à tout prix entraine des questionnements
psychologiques. Quel sens donner à son existence quand on connait l'importance de la question
«D'où je viens?» → Jean-Pierre Winter.
Tout enfant s'interroge sur ses origines au sens large. Quel est mon origine? Sa propre conception
reste une interrogation. Qui est-ce qui m'a fait moi? C'est cette question que les enfants se posent.
Que va trouver comme réponse un enfant d'homosexuel? Comment ces deux-là m'ont-il fait? Deux
pères ou deux mères? Il faudra expliquer aux enfants comment ils ont été faits. Le seul recul qu'on a
sur ce genre de question est l'adoption mais ce n'est pas aussi évident qu'on ne le pense. On peut
avoir des raisonnements un peu bizarre par rapport à la réalité.
Quoi qu'on dise, l'important c'est d'où on vient, c'est la question que l'on se pose toujours. Et on
n'est jamais content de ses parents.
Les contes racontent des histoires sexuelles, elle sont juste enrobées dans des mots.
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On n'a pas une perception de notre conception, on n'était pas présent, on n'a pas vu.
«L'homme est celui à qui une image manque». C'est celle de sa conception. Quoi qu'on fasse
par la suite, il ne se contente jamais de ce qu'il voit, il cherche une image derrière celle qu'il voit. On
regarde quelque chose et on y jette une partie de son désir. Celui-ci n'est jamais satisfait, on désire
toujours. On recherche toujours quelque chose derrière ce que nous possédons Ce qui génère ce
plaisir, c'est d'essayer désespérément de trouver une image qu'on ne trouvera jamais.
On arrive à la première définition de l'inconscient de Freud. Notre psychisme est la scène sur
laquelle on est en train de jouer ce qui n'est pas représentable. Il nous manque toujours quelque
chose.
Dans la construction du couple, l'autre n'est jamais un objet qui nous satisfait totalement, on a
toujours des reproches à adresser à l'autre. «Tu ne pourras jamais être celui que je veux que tu sois».
L'homme est un être désirant. La culture est une tentative de chercher le sens de cette image
manquante.
Les peintures de scène de conception est une question sexuelle en rapport avec la question des
origines. L'homme est un être castré, à qui il manque quelque chose qu'il cherchera toujours. Le
psychisme sert à combler ce manque qu'on ne comblera jamais et la recherche est ce qui fait que
l'homme continue à vivre. Ceux qui reprennent des études le font pour trouver du sens à leur
existence. En fait, on n'en aura jamais!
L'homme se sent responsable de son destin. Il doit lui-même concevoir du sens.
Par exemple, le fanatisme, les sectes. On y entre soit dès l'enfance, soit à l'adolescence quand on est
en quête de sens. Ils distribuent le sens et disent: «La vie, c'est ça!» Les sectes mettent les sujets
sous l'emprise de leur destin et empêchent le travail psychique. On ne s'interroge plus sur qui on est
parce qu'on a des réponses toute faites. On perd la capacité à se poser des questions, à rechercher du
sens. C'est plus facile d'aller trouver du sens ailleurs quand on a des réponses toute faites au lieu de
devoir se poser des questions.
La perversion consiste à pervertir le sens du désir, dévier son choix d'objet et sa pulsion envers lui.
Perversion: Déviation par rapport à l'acte sexuel «normal», défini comme coït visant à obtenir
l'orgasme par pénétration génitale, avec une personne de sexe opposé.
Le pervers rejette le questionnement pour adopter directement la réponse, il gomme la question de
savoir ce qu'il désire. C'est comme le collectionneur qui désire toujours l'objet qui lui manque. S'il a
tous les objets, il commence une autre collection. Pour le joueur, le plus important, c'est la mise en
jeu, c'est cela qui l'excite, il veut savoir s'il va gagner ou s'il va perdre.
Le pervers sexuel cherche un objet, n'importe lequel car c'est un prédateur, il veut prendre n'importe
quel objet, il évite ainsi de se poser la question: «Qui suis-je pour l'autre?». L'autre permet de se
construire mais il est différent de nous. C'est quoi cet autre sexe? C'est la difficulté d'appréhender
l'autre différent. On a toujours des doutes sur cet autre qui est différent. Le pervers donne une
réponse définitive à toutes ces interrogations. Une femme c'est quelque chose qui a des gros
seins. Se donner toujours la même réponse, c'est refuser le travail de questionnement.
Qui suis-je? Et donc qui es-tu? D'où je viens? Qui m'a fait?
Le psychisme est l'appareil qui sert à gérer la dépression du manque. Il faut de la créativité
pour lutter contre la dépression. On se reproduit aussi. Quelque soit la manière, on crée du culturel.
Le clinicien doit être face à «l'anormal», il doit être présent face à cette personne de façon
permanente pour qu'elle se sente écoutée.
Dans le livre le parfum, on raconte la vie de Jean-Baptiste Grenouille. Sa mère cache ses enfants
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dans les abats de poisson. Que peut-on faire face à cette mère? On doit permettre à l'enfant de
comprendre sa réponse à cette situation. Lui s'est mis à hurler. Son premier contact avec le monde a
été les odeurs. Il a un nez et devient un meurtrier pour trouver le parfum de l'être. A un moment, il
ne se sent plus, il a l'impression qu'il n'existe plus, il part en quête par rapport aux odeurs et il
cherche l'odeur du corps.
On interroge: Qu'est-ce qui me fonde? On n'a jamais de réponse. Le psychisme nous permet de faire
avec, il produit des illusions, du sens à quelque chose qui n'en a pas au départ. Il lie le biologique à
la culture.
La question du sexuel: quel sens donne t-on du sexuel dans la culture? Le sexe est l'appareil
biologique, visible pour le masculin mais pas pour le féminin, on se demande d'ailleurs ce qui se
passe la-dedans. Ce n'est pas aussi évident que cela, il y a une inquiétante étrangeté de l'autre.
L'autre est quelqu'un d'inquiétant et nous-même aussi. Par exemple, les premières règles, la
première érection. Il faut mettre des représentation la-dessus. Ensuite des mots sur les relations
sexuelles.
On a tous des fantasmes pervers. Le sexuel fonctionne toujours dans la différence (créativité dans
le couple). La sexualité est le comportement lié au sexe. Le sexuel, c'est le psychisme. Comment
nos processus mentaux vont faire avec la sexualités et avec le sexe. Il y a une différence entre le
sexuel adulte et le sexuel infantile.
La sexualité ne désigne pas seulement les activités et le plaisir qui dépendent du fonctionnement de
l'appareil génital, mais toute une série d'excitations et d'activités, présentes dès l'enfance, qui
procurent un plaisir irréductible à l'assouvissement d'un besoin physiologique fondamental, et qui
se retrouvent à titre de composantes dans la forme dite normale de l'amour sexuel.
Le psychologue parle toujours de sexe. Le sexuel apparaît dès le début de la vie. C'est une partie
fondamentale de la formation du psychisme. C'est la somme des expériences qui laissent des
traces et constituent l'inconscient. Le plaisir et le déplaisir laisse des traces psychiques mais pas
forcément représentable par la pensée. Le psychisme n'est pas encore capable de percevoir. On fait
des recherches sur le vécu à l'intérieur de l'utérus. La relation avec la mère laisse des traces
inconsciente, c'est une baffe à la mémoire consciente. On n'a pas perçu des choses lors de notre
conception, c'est un des constituants de notre inconscient. On ne fini pas une psychanalyse car le
but n'est pas de guérir. Quand on se rend compte qu'il y a un inconscient auquel on n'a pas
totalement accès, on accepte de vivre avec le fait qu'on est un être de désir. Il faut accepter
qu'il y a en nous quelque chose qu'on ne connaitra jamais et il faut être en paix avec cela. On
ne saura pas tout comprendre, tout savoir.
Par exemple notre nom et notre prénom. Le nom est une transmission, il s'inscrit dans la généalogie.
C'est un problème pour ceux qui n'ont pas de nom. Le prénom est ce qui nous marque en tant
qu'individu unique. Enfin, on a parfois le prénom d'un grand-père du côté maternel ce qui permet de
croiser les filiations. Un prénom a toujours une origine, pourquoi m'a-t-on appelé comme cela? Il y
a des éléments culturels. De plus, un prénom peut être ambiguë. On attendait un autre sexe d'enfant.
Symboliquement, on met au monde un hermaphrodite.
Antoine Dwanel (Baiser volé) décide d'un prénom avec sa femme mais une fois arrivé à la maison
communale, il donne un autre prénom. Il y a toujours un fantôme dans le placard pour le choix du
prénom, qu'il soit conscient ou pas. Et la transmission de ce fantôme est inconsciente. Puis
comment je me sens avec mon prénom? Qu'est-ce qui est transmis? Rien ne va de soi dans
l'absolu! Il est y des émanations du fonctionnement psychique. L'identité sexuelle pose la question
de la différence par rapport aux autres, même bouche, même anus, mais appareil urogénital
différent. Qu'est-ce que ça veut dire cette différence? On ne peut plus être les deux sexes à la fois.
Pour ne pas perdre une partie de sa sexualité, on se met en couple, ce qui permet de maintenir la
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toute puissance d'une bisexualité.
Il y a trois moments importants dans le sexuel. Le caractère anatomique, le caractère
psychologique dans la confrontation à l'autre. Il existe un autre sexe que le notre ce qui implique
l'étrangeté de l'autre. A la puberté, il y a la sexualité physiologique, le corps se transforme et est
alors capable de se reproduire. A l'adolescence, on vit une crise identitaire et sexuelle. Il y a une
cohérence dans les trois moments, la sexualité visible doit être cohérente par rapport au
psychologique et à l'anatomique.
On en revient à la différence entre sexe, sexuel et sexualité.
Les deux grandes questions que l'on se pose tout au long de la vie: qui suis-je? D'où je viens? Cette
question nous amène à une image qui manque et qui manquera toujours, il faut l'accepter. Tout
homme lorsqu'il regarde quelque chose cherche quelque chose au-delà de ce qu'il voit.
Le psychisme a pour but de produire du sens. L'homme est un être désirant car jamais satisfait de ce
qu'il voit. Il passe sa vie à donner du sens à son existence.
La différence de sexe nous montre que nous sommes différents, elle entraîne une différence de
génération, ce qui implique la perspective historique de notre vie, celle de nos parents, celle des
parents de nos parents et ainsi jusqu'à l'infini. Nous sommes tous sorti de deux mêmes parents. Ce
qui explique les tentatives d'explication religieuse sur le sens de l'existence. Est-ce qu'on s'inscrit
dans cette croyance ou pas, avec ou sans sens critique. Le sens critique implique le doute, ce qui
est le principe du libre examen.
Le nombril est la preuve que nous venons de quelque part.
Il y a deux tendances dans le psychisme:
•
Le besoin d'être indépendant, de n'avoir besoin de personne
•
Le besoin d'exister uniquement en investissant l'autre qui est indispensable.
On est à la fois dépendant de quelqu'un quand on est tout petit et on doit à un moment s'en séparer.
Une des façons d'éviter le questionnement sur l'origine de notre vie et de prétendre qu'on s'est fait
soi-même et qu'on n'a donc besoin de personne.
Le lien psychologique avec les parents est un lien de reconnaissance, on a besoin de
reconnaissance pour avoir l'impression d'exister. Le besoin d'être reconnu est plus fort que le
besoin de lien de sang. L'impression de ne pas être reconnu est une expérience désagréable qui
peut arriver à tout le monde à un moment donné. On arrive à une fête et on ne voit personne de
connu, on a l'impression d'être insignifiant. La reconnaissance est un enjeu du rapport à l'autre en
tant qu'objet et du rapport à soi qui est une relation narcissique, on est le centre du monde. Dans les
pulsions narcissiques, on est à la fois objet et sujet de l'action. C'est une pulsion de destruction,
de rétrécissement de la vie.
Freud donnait sa propre vie en exemple pour décrypter le sens des comportements, il est toujours
resté modeste. Notre réalité psychique tente de donner du sens à nos désirs liés au fait que nous
sommes des êtres castrés.
La différence nous fait penser que l'autre a quelque chose que nous n'avons pas, c'est donc une
impression de castration. Confronté à la différence des sexes, on veut donner du sens à quelque
chose que je ne peux pas posséder, on peut s'illusionner que l'on possède tout (tout peut être mis en
scène dans notre psychisme) mais il y a risque de délires et de désaccords avec le monde réel, avec
soi-même.
Complexe de castration: Complexe centré sur le fantasme de castration, celui-ci venant apporter
une réponse à l'énigme que pose à l'enfant la différence anatomique de sexe: cette différence est
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attribuée à un retranchement du pénis chez la fille. La structure et les effets du complexe de
castration sont différents chez le garçon et la fille. Le garçon redoute la castration comme
réalisation d'une menace paternelle en réponse à ses activités sexuelles; il en résulte chez lui une
intense angoisse de castration. Chez la fille, l'absence du pénis est ressentie comme un préjudice
subi qu'elle cherche à nier, compenser ou réparer.
L'identité, c'est être à la fois même et différent, c'est un paradoxe. Hier et aujourd'hui, nous
étions, nous faisons des choses différentes mais c'est toujours nous. Du bébé au vieillard, on est
différent mais c'est toujours nous, il y a une continuité dans la personnalité. C'est le drame des
adolescents quand à 13 ans, ils se voient quand ils en avaient 12, ils n'ont pas l'impression que
c'était eux. Il faut s'accepter tel qu'on a été et tel qu'on va devenir, il faut accepter le vieillissement.
Il y a une temporalité liée à l'identité permanente, une cohérence dans ce que nous sommes.
Une pathologie est de ne pas savoir ce qu'on a fait à un moment, il peut y avoir clivage des
personnalités en 2, 10... On se vit différent dans notre psychisme mais on sait qu'on n'est pas un
autre. On joue tous à être différent et ça n'a pas d'importance du moment qu'on sait qu'on est
différent. Pour les acteurs, en France, on leur apprend à jouer un rôle. Aux USA, les acteurs doivent
être le rôle. Un acteur peut par exemple prendre 30kg pour être dans son rôle. On flirte ainsi
dangereusement avec une forme de dédoublement de la personnalité, les acteurs mettent du temps à
sortir de leur personnage. Ce n'est pas n'importe quoi de rentrer dans un rôle.
Clivage du moi: coexistence, au sein du moi, de deux attitudes psychiques à l'endroit de la réalité
extérieure en tant que celle-ci vient contrarier une exigence pulsionnelle: l'une tient compte de la
réalité, l'autre dénie la réalité en cause et met à sa place une production du désir. Ces deux
attitudes persistent côte à côte sans s'influencer réciproquement.
Quand il y quelque chose qui ne va pas dans notre vie, notre boulot, comme par exemple si on nous
donne une fonction inférieure à la nôtre. On peut le vivre comme un échec, un manque, une
castration. Comment se relancer après cela? On peut en arriver au suicide si on n'arrive plus à
trouver un terrain professionnel de jeu. C'est comme si le rideau du théâtre se fermait, on n'est plus
capable de jouer, de continuer ou de changer de rôle. La capacité psychique est la capacité à
jouer et à ne pas être le jouet d'une réalité ou d'une relation insupportable.
La dépression est une dépréciation de soi. On ne s'aime plus. On ne se supporte plus, c'est donc le
rapport à soi qui n'est plus bon. Il faut changer les choses. Qu'est-ce qui fait que les gens n'arrivent
plus à se jouer tels qu'ils sont, on peut modifier son apparence, on chercher quelque chose pour
rentrer à nouveau en scène, pour jouer à produire l'histoire. C'est le plaisir de faire du théâtre, de
pouvoir endosser plein de rôles. Où va t-on mettre les limites?
La sexualité, c'est le comportement lié au sexe, c'est mettre en acte les choses liées au sexe. Le
sexuel, c'est tout ce que le bébé va vivre dans le plaisir et le déplaisir qui se passe dans le corps à
corps et qui n'est pas conscient. On a tous quelque chose de la sexualité infantile, le besoin de
caresses par exemple.
Les adultes vivent une sexualité d'adulte. De façon inconsciente, celle-ci est orientée par le sexuel
infantile. Mais c'est quelque chose qu'on ne se représente pas et qui est refoulé. Le complexe
d'œdipe avec les mots de nos jours, c'est «nique ta mère». Personne n'accepte cela en tant qu'adulte,
ce n'est pas concevable. Pourtant, cela n'a rien à voir avec la pédophilie, le pédophile impose sa
sexualité d'adulte à une sexualité infantile qui n'est pas prêt pour cela.
Dans la sexualité, les prémisses sexuels sont fortement liés au sexuel infantile: embrasser, lécher,
sucer: comme la bouche du bébé au sein de sa mère, c'est le plaisir ou le déplaisir de la bouche. Les
prostituées n'embrassent pas car c'est trop intime pour elles. Les caresses font partie du rapport
primaire avec la mère, il faut mettre les limites du plaisir, déplaisir. Un adulte qui a peur d'être pris
dans les bras a peut-être eu une mère qui étouffe et a peur de se trouver dans cette situation, il évite
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les contacts, les caresses. Le comportement anale, c'est le fait de faire attendre, de laisser monter
le désir comme quand on se retient parce qu'on ne fait pas caca n'importe où. On se fait donc
désirer, on arrive en retard au rendez-vous, on se retient d'éjaculer. On veut donc exercer un contrôle
sur le sexuel.
L'acte sexuel est un acte de reproduction qui peut impliquer une différence de génération.
Il faut se représenter le sexuel infantile et passer au delà de nos représentations adultes. Quand on
dit je t'aime, on attend que l'autre dise moi aussi. Le langage est un moyen de gérer le sexuel
infantile. On demande est-ce que tu veux bien m'aimer, il y a du latent et du manifeste, un rapport
entre l'objet et ce qui le représente.
Chose --> représentation de la chose
Mot --> représentation du mot
Représentation de chose, représentation de mot: Termes utilisés par Freud dans ses textes
métapsychologiques pour distinguer deux types de représentation, celle, essentiellement visuelle,
qui dérive de la chose et celle, essentiellement acoustique, qui dérive du mot. Cette distinction a
pour lui une portée métapsychologique, la liaison de la représentation de chose à la représentation
de mot correspondante caractérisant le système préconscient-conscient à la différence du système
inconscient qui ne comprend que des représentations de chose.
La chose est liée au mot, la représentation de la chose est liée à la représentation du mot. Il y a un
travail permanent entre toutes ces choses. On joue avec les mots et on organise la temporalité et le
sens de l'histoire. A travers notre langage, on construit notre histoire de manière subjective, elle est
différente de la représentation du monde.
Si on ment quand on raconte des histoires, il y a une difficulté de rester cohérent, c'est une autre
réalité qui se construit hors de la réalité du monde. Elle se construit pour rechercher, combler le
manque fondamental. On ne satisfait jamais son désir dans la réalité, c'est pourquoi la réalité
psychique est subjective.
Freud face à ses patients allongés leur demandait de se laisser aller librement pour identifier ce qui
nous influence et dont nous ne savons pas les tenant et les aboutissant. L'inconscient infantile est
en nous. En cas d'inceste, il y a meurtre du psychisme car on ne peut pas se représenter cela, ça fait
un trou dans le psychisme, ça casse le théâtre, c'est un véritable traumatisme, comment peut-on
passer au delà? On ne sait pas le dire car il n'y a pas de mot.
Le fantasme de séduction active notre désir de plaisir. Le père face à l'inceste doit pouvoir dire non,
ceci est un geste de père, d'homme. Il doit poser les limites, les frontières à ne pas franchir. Seul
l'adulte est capable de mettre des mots là-dessus.
Scène de séduction: scène réelle ou fantasmatique, où le sujet (généralement un enfant) subit
passivement, de la part d'un autre (le plus souvent un adulte), des avances ou des manœuvres
sexuelles.
C'est la richesse d'une relation d'amour, il faut mettre des histoires en commun, s'interroger sur qui
est l'autre, vivre avec l'histoire de l'autre et essayer de la comprendre, ce n'est pas facile et c'est pour
cela que certains n'apprécient que les rencontres d'un soir quand il n'y a pas besoin de connaître
l'autre.
Notre inconscient est le sexuel infantile, c'est différent de l'enfance. L'enfance, on peut en trouver
les éléments, c'est une histoire objective avec des choses en commun à tout le monde comme la
naissance par exemple.
Comment chaque enfant donne du sens à sa propre enfance, c'est quelque chose que l'on reconstruit
sans fin. Ce sens est le sexuel infantile, c'est la capacité de donner du sens à son enfance et cela
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évolue au cours du temps. On a produit un sens subjectif à ce qu'on a vécu. Comment s'est-on
représenté les choses? Comment a-t-on construit des théories à partir de ces mots? Nous avons
toujours vécu cela de façon objective et subjective.
Si on essaie de tout objectiver, des personnages entrent en scène qu'on n'attendait pas, c'est difficile
de dire ce qu'on a ressentit, le vécu du plaisir. On veut qu'on nous laisse tranquille par rapport à ce
qu'on ressent par exemple quand on voit un tableau qui nous parle.
Le sexuel infantile, son principe de base, c'est le plaisir, déplaisir. Toutes les expériences que nous
vivons suscite en nous une poussée d'excitation, une tension, quelque chose qui nous pousse vers
l'objet. Le principe de base du psychisme est de faire baisser cette tension dans notre corps.
On doit trouver les moyens pour faire diminuer les excitations. C'est le plaisir de dire à quelqu'un:
tu n'es qu'un con. Alors, la tension baisse (biologiquement et psychiquement). On accède au plaisir
lorsqu'on sait faire diminuer la tension pour arriver à un nouvel équilibre, on est détendu. Il y a
une nuance entre le plaisir et la jouissance qui est la recherche de l'excitation via par exemple des
produits dopants, par le jeu.
Le sexuel infantile est présent dans chaque adulte. Dans la pensée primaire, les mots peuvent
s'associer les uns aux autres comme dans les poèmes. Dans la pensée secondaire, tout doit être
logique, par exemple, poser un lapin au père signifie alors mettre un lapin sur la tête du père, c'est
comme cela que réagissent les psychotiques. Il y a une différence car il y a des métaphores. La
pensée primaire est purement associative. Quand on lit des romans, on rencontre la pensée
primaire que l'on peut comprendre en fermant les yeux, comme les poèmes.
C'est la base de la psychanalyse: la pensée primaire, on doit associer des mots librement, tout ce
qui vient à l'esprit. Les rêves par exemple fonctionnent purement sur le mode primaire. On a des
déplacements d'un mot sur un autre et une condensation. Dans les rêves pour Freud, il y a un
contenu manifeste, ce qui reste du rêve. Tout le monde rêve. Après plusieurs séances de
psychanalyse, on se souvent mieux de ses rêves. Il reste un résidu de rêve, c'est un contenu
subjectif, il n'y a donc pas de science du rêve. Souvent, le fond d'un rêve est très flou. C'est déjà une
histoire reconstruite. On prend les différents éléments, le vécu et on associe librement chaque
élément, on recherche ainsi le contenu latent du rêve. On interprète subjectivement le rêve sans se
préoccuper si c'est bien, intelligent... Quand on était enfant, on a associé librement. La seule
personne qui comprend, c'est celui qui a rêvé. Freud a travaillé comme un archéologue pour
découvrir ce qu'était le sexuel infantile. On en prend conscience après coup.
Il y a un aspect énigmatique la dedans: le fantasme des origines, l'enfant cherche à voir en regardant
par la serrure, vous m'avez fait où? Comment?
Si on dit à l'enfant: «Tu es un accident» le sens de son origine sera différent d'un enfant de l'amour
qui sera narcissiquement mieux nourri. Il faut donc prendre des gants pour répondre à ce genre de
question chez l'enfant. On vit avec des histoires, les contes pour enfant par exemple, avec des ogres,
des petits cailloux qu'on dépose pour ne pas se perdre.
Le fantasme de notre conception est toujours réactivé. Le deuxième fantasme est le fantasme de
l'éveil du sexuel, c'est le fantasme de séduction. Le troisième fantasme est celui de la castration,
ce qui est induit par une sexualité différenciée, on entre dans le monde de la différence (voir
chanson de Arno, les yeux de ma mère). Il faut se confronter aux différences, ce qui nous amène au
mythe d'œdipe qui aide à donner du sens à ce fantasme de castration, de la séduction et de la scène
primitive.
Ma mère elle a quelque chose
Quelque chose dangereuse
Quelque chose d'une allumeuse
Quelque chose d'une emmerdeuse
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Elle a des yeux qui tuent
Mais j'aime ses mains sur mon corps
J'aime l'odeur au-dessous de ses bras
Oui je suis comme ça
Dans les yeux de ma mère
Il y a toujours une lumière
L'amour je trouve ça toujours
Dans les yeux de ma mère
Il y a toujours une lumière
Ma mère elle m'écoute toujours
Quand je suis dans la merde
Elle sait quand je suis con et faible
Et quand je suis bourré comme une baleine
C'est elle qui sait que mes pieds puent
C'est elle qui sait comment j'suis nu
Mais quand je suis malade
Elle est la reine du suppositoire
Dans les yeux de ma mère
Il y a toujours une lumière
Ma mère a quelque chose
Quelque chose dangereuse
Quelque chose d'une allumeuse
Quelque chose d'une emmerdeuse
Dans les yeux de ma mère
Il y a toujours une lumière
Dans la question d'où je viens, il y a la notion de transmission. Nous sommes dépositaire de
l'histoire, on est qu'un maillon dans une chaine et cette chaine remonte à Adam et Ève d'où
l'importance des mythes et des histoires. Dans quelle mesure sommes-nous comme tout le monde?
On veut aussi se trouver des caractéristiques personnelles, ça fait partie du travail de séparation
par rapport à la mère qui se met en place. Qui suis-je? C'est une question de différence qui se
décline à partir de la confrontation à notre identité sexuelle. Qu'est-ce que c'est d'être un homme?
Qu'est-ce que c'est d'être une femme? Il y a trois niveaux de sexualité: anatomique (lisible à un
lieu: zone uro-génitale), psychologique (représentation dans la réalité psychique), physiologique
(puberté → apparence d'homme ou de femme). C'est fondamental de se sentir bien homme ou
femme.
Il y a des histoires que l'on raconte pour bien penser ces choses comme par exemple les mythes.
Freud a été un des premiers à parler de son intimité pour établir sa théorie, il dévoile ses rêves, il
écrit ce qu'il pense et ce qu'il pense de ce qu'il pense. C'est une position méta. Pourquoi je suis en
train de penser cela et maintenant? Il fait beaucoup référence aux mythes culturels de l'humanité et
il a beaucoup étudié les œuvres artistiques. Freud a beaucoup travaillé sur le mythe d'œdipe par
exemple. Ce mythe est central pour lui, il en parle dans les lettres qu'il envoie à Fliess un autre
médecin (ORL). Il y a eu une correspondance riche entre les deux personnes.
La métapsychologie: Terme créé par Freud pour désigner la psychologie qu'il a fondée, considérée
dans sa dimension la plus théorique. La métapsychologie élabore un ensemble de modèles
conceptuels plus ou moins distants de l'expérience tels que la fiction d'un appareil psychique divisé
en instances, la théorie des pulsions, le processus de refoulement... La métapsychologie prend en
considération trois points de vue: dynamique, topique et économique.
La psychanalyse a été bannie par toutes les dictatures. Freud a quitté Vienne à l'arrivée du nazisme.
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Il est allé à Londres en passant par Paris. C'est pour cela qu'il a lui-même corrigé ses œuvres
complètes traduites en anglais. La culture est souvent brulée par les dictatures parce qu'elles
rejettent leur histoire. La psychanalyse est rejetée car elle s'intéresse à la subjectivité. Or le tyran ne
veut pas qu'on s'intéresse à la subjectivité, à la liberté du sujet, il veut que les sujets soient tous dans
le même moule.
Il ne s'est pas intéressé à n'importe quel moment à ce mythe, il en parle dans ses lettres un an après
la mort de son père: «Tout enfant a du, à un certain moment, présenter le désir sexuel pour le parent
du sexe opposé». C'est quelque chose d'universel qu'on retrouve dans le mythe d'œdipe. Un
garçon désire sa mère et veut tuer son père. Ce n'est pas une réalisation du mythe, c'est dans notre
inconscient que cette structure est en place. Elle nous aide à représenter les enjeux de notre identité
et de nos origines. Les histoires nous aide à produire du sens, tout comme les religions aident à
donner du sens à la vie. L'existence humaine, c'est essayer de répondre à ces grandes questions.
Œdipe est le fils de Laïos et de Jocaste, roi et reine de Thèbes. Laïos a un passé trouble lié à
l'homosexualité et même à la pédophilie, il porte une faute en lui, il va donc interroger l'oracle qui
lui dit: «Si tu engendres un fils, il te tuera et enfantera ta femme».
Il y a un lien avec la systémique, dans chaque famille, il y a des dépôts de quelque chose, on est des
enfants maudits.
Œdipe est donc un enfant maudit avant sa naissance. Il ne faut donc pas faire cette enfant. Il y a
toujours une réflexion lorsqu'on a un enfant, l'impression que l'avenir ne nous appartient plus. La
parentalité provient d'un désir naturel de se reproduire, mais qui est cet étranger qui va arriver? Cela
présuppose l'autre versant du désir qui est la rivalité, c'est un assassinat symbolique: penser que
notre fille cuisinera mieux que nous.
Dans beaucoup d'histoire, il y a à l'origine une faute: la pomme d'Adam, Barbe bleu... On veut voir
ce qui se passe là où c'est interdit.
Laïos et Jocaste engendre un enfant, ils veulent le faire disparaître en le déposant sur la colline
exposé aux rapaces, aux animaux sauvages. Ils abandonnent donc l'enfant.
Cela fait penser aux mères tueuses, qu'est-ce qu'il en est de cette chose irreprésentable? Dans une
moindre mesure, c'est comme abandonner son enfant, accoucher sous X, la dépression postpartum... Alors que la mère doit reconnaître l'enfant pour le sien, elle ne peut pas l'accepter. Tout
cela se passe dans la vie fantasmatique des mères. On doit y penser car le bébé est agressif par
rapport à sa mère donc la mère doit accepter sa propre agressivité, se la représenter. Le fantasme de
tuer l'enfant existe, il ne faut pas se tenir à la réalité percevable, il y a des fantasmes derrières. Ce
n'est pas parce qu'on pense quelque chose qu'on doit agir.
Fantasme: scénario imaginaire où le sujet est présent et qui figure, de façon plus ou moins
déformée par les processus défensifs, l'accomplissement d'un désir et, en dernier ressort, d'un désir
inconscient.
Avant 5 ans, on ne se souvient de rien. Pourtant, on a une mémoire sensorielle, des traces mais on
n'en est pas conscient.
Trace mnésique: terme utilisé par Freud tout au long de son œuvre pour désigner la façon dont les
événements s'inscrivent dans la mémoire. Les traces mnésiques sont déposées, selon Freud, dans
différents systèmes; elles subsistent de façon permanente mais ne sont réactivées qu'une fois
investies.
Œdipe, on ne le nomme pas, il n'a pas de prénom. Mais il ne meurt pas car le berger ne veut pas
laisser le bébé sur la colline. Il a les talons liés. Il emporte le bébé vers Corinthe. Là le roi et la
reine, Polybe et Mérode, sont stériles, il adopte donc l'enfant. Celui-ci est nommé «Œdipe», celui
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qui a les pieds enflés. Ce prénom est un stigmate, il correspond à son état physique du moment. Ce
n'est pas un prénom qui lui est propre mais un stigmate de la faute généalogique, une trace de la
faute transmise. Il mène l'enfance normale d'un enfant adopté. Mais à la puberté, il se pose la
question de qui suis-je? D'où je viens? C'est une période où on s'interroge. Œdipe va lui aussi
interroger l'oracle: quel est mon destin? L'oracle lui répond la même chose: tu es un enfant maudit:
tu vas tuer ton père et engendrer ta mère. C'est le désir de chaque adolescent, en souvenir avec la
proximité avec la mère et le père qui éduque et qui met des distances. Œdipe prend peur et il agit au
lieu de réfléchir. Il va fuir et il quitte Corinthe pour ne pas réaliser la prédication de l'oracle. D'où la
question importante de savoir si on doit annoncer l'adoption et quand le faire? Sur la route, il fait un
accident, une dispute suit avec l'autre conducteur, ils se battent et l'autre conducteur, plus âgé meurt.
Il ne réalise pas qu'il vient de tuer son père. Il ne se pose même pas la question d'avoir tuer
quelqu'un du même âge que son père. Qu'est-ce qui fait qu'on choisit une personne d'une autre
génération comme amant? Œdipe continue sa route et arrive à Thèbes. A l'entrée de la ville, se
trouve le sphinx. Celui-ci est mi-animal, mi-humain, mi-femme, mi-homme. Il n'a donc pas besoin
de faire le deuil de son autre moitié. Tous les jours, elle donne une énigme et si on ne répond pas,
un enfant dans la ville meurt.
Les questions: quel est l'être qui marche le matin à quatre pattes, le midi à 2 pattes et le soir à 3
pattes? L'homme (notion de destin humain). Quelles sont les deux sœurs qui s'engendrent
mutuellement? Le jour et la nuit (temporalité). Œdipe répond correctement aux deux questions et
sauve la ville. Il reçoit alors la reine en cadeau, il accède ainsi à l'age adulte. Œdipe épouse donc sa
mère. Il accepte d'épouser une femme plus vieille que lui qui pourrait être sa mère. Il ne faut pas
mais il désire une personne plus vieille. La justice a une position externe qui porte les éléments de
la faute. Il a deux filles et deux garçons. Parmi ses filles, Antigone. Ses garçons finiront par se
battre. Œdipe réalise donc la deuxième prédiction de l'oracle. Le reste est raconté dans la tragédie
de Sophocle. Œdipe ordonne une enquête pour savoir qui a tué Laïos, situation étrange où
l'enquêteur est le coupable. On interroge donc le berger qui dit que l'enfant n'est pas mort et on
découvre que c'est Œdipe qui a tué son père. Il y a prise de conscience (retour du refoulé). Jocaste
se pend et Œdipe prend les épingles de la robe de sa mère et se troue les yeux, il ne veut plus voir la
vérité. Il ne veut pas voir ce qu'il a porté en lui. Il est devenu un meurtrier, il est incestueux, il est
banni de la ville alors qu'il a quitté ses parents adoptifs pour leur bien... Il est rejeté, aveugle et
quitte la ville juste comme un homme. Qu'est-ce qu'on fait quand on a conscientisé la chose? Il part
sur les routes avec sa fille Antigone alors que ses fils se battent à mort pour sa succession et
perpétue la malédiction.
Retour du refoulé: Processus par lequel les éléments refoulés n'étant jamais anéantis par le
refoulement, tendent à réapparaître et y parviennent de manière déformée sous forme de
compromis.
L'histoire du destin humain, c'est différent du déterminisme. On ne peut pas refuser l'inconscient.
On construit sa vie pour donner du sens à cela.
Au moment où les enfants commencent à rationaliser, les enfants construisent des histoires sur la
sexualité. C'est un travail permanent qui veut trouver du sens à l'origine, c'est à ce moment qu'ils
veulent aller dans le lit de leur parents. Ils veulent être là où ils ont été engendré.
La question du destin humain est l'histoire d'une vie. Le paradoxe consiste à savoir comment se
représenter le négatif? Comment se représenter qu'une image mentale n'est qu'une
représentation? Il faut faire la part des choses entre ce qui est de l'ordre de la réalité intérieur et ce
qui existe vraiment. C'est la question de la vérité. Le délirant n'est pas conscient qu'il est délirant. Il
faut savoir faire la part des choses. Ce qui vient aider, c'est le langage, c'est un support qui permet
d'expliquer la représentation.
Julia Kristeva: «Histoires d'amour» (psychanalyste). C'est une histoire plurielle. Le concept du réel
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est une quête d'illusion chez les gens. On veut faire que son histoire à soi soit une histoire réelle. Ça
donne l'impression d'être dans la peau d'un autre. La vérité est un leurre, le danger de la fascination,
c'est le risque de vouloir une vérité absolue.
Le destin œdipien devient le complexe d'Œdipe. Les enfants mettent leur capacité à donner du
sens, certains sont très inventif. L'organisation œdipienne, c'est comment gérer la question du
destin, comment le psychisme va s'organiser.
Tout désir d'amour, d'engendrement sexuel est accompagné du désir de meurtre. Engendrer et
détruire, ces choses sont liées par un même destin. Dans toute les relations, on a une relation au
désir, une sublimation (théorie de l'étayage). On peut s'appuyer dessus pour monter une entreprise,
mettre son intelligence pour gagner de l'argent. Il y a toujours un désir positif de lien et un désir
négatif de destruction. Il y a toujours un conflit entre les deux à un moment ou un autre. Comment
organiser ce conflit dans notre psychisme? Triangulation papa-maman-enfant: désir vis à vis de
l'un et conflit par rapport à l'autre.
Sublimation: Processus postulé par Freud pour rendre compte d'activités humaines apparemment
sans rapport avec la sexualité, mais qui trouveraient leur ressort dans la force de la pulsion
sexuelle. Freud a décrit comme activités de sublimation principalement l'activité artistique et
l'investigation intellectuelle. La pulsion est dite sublimée dans la mesure où elle est dérivée vers un
nouveau but non sexuel et où elle vise des objets socialement valorisés.
Étayage: Terme introduit par Freud pour désigner la relation primitive des pulsions sexuelles aux
pulsions d'auto-conservation: les pulsions sexuelles, qui ne deviennent indépendantes que
secondairement, s'étayent sur les fonctions vitales qui leur fournissent une source organique, une
direction et un objet. En conséquence, on parlera aussi d'étayage pour désigner le fait que le sujet
s'appuie sur l'objet des pulsions d'auto-conservation dans son choix d'un objet d'amour; c'est là ce
que Freud a appelé le type de choix d'objet par étayage.
Deux êtres différents s'accouple ce qui donne un enfant (différence de génération) → différence de
sexualité. Il faut mettre en place les différences entre ce qu'on peut penser, ce qu'on peut dire et ce
qu'on peut faire. Nous avons la capacité de vivre la relation avec le parent sans passer à l'acte
en intériorisant les interdits (meurtre et inceste). L'interdit porte sur le faire, on peut penser et le
dire. Dans l'inconscient, c'est comme cela que ça se passe. Cela nous permet ensuite d'aborder la
question du désir et de la rivalité. Et donc aussi de la question de qu'est-ce que c'est d'être un
homme, qu'est-ce que c'est d'être une femme. Il faut faire le deuil de la bisexualité pour accepter le
«je suis un homme» ou «je suis une femme». Au départ, nous sommes les deux et point de vue
hormone, c'est assez tard que la différence se fait. Il faut faire le deuil de la bisexualité et il faut
renoncer à l'autre sexe. Une des façons de faire est de former un couple, cela donne l'illusion que
les deux sexes sont ensemble. Ce qui explique l'intérêt de l'enfant pour le couple de ses parents.
L'entrée dans l'œdipe est la même pour les filles et les garçons. On est tous confronté à la
différence de l'autre sexe, on doit renoncer à un des deux sexes, à la toute puissance. Il faut renoncer
à l'autre et ce renoncement se focalise sur l'appareil urogénital. Le fonctionnement psychique est
différent des enjeux du pouvoir, de la valeur de l'identité sexuel. Les filles et les garçons du point de
vue psychique, c'est différent du point de vue socio-culturel, le statut de chacun car les femmes sont
défavorisée. L'un se nourrit de l'autre.
Le point de vue urogénital a quelque chose de visible, le pénis, on a donc chez la fille, le désir du
pénis. Le sexe féminin est quelque chose d'invisible, c'est l'absence de pénis, il est perceptible mais
sans caractéristique externe.
Qu'est-ce que cet autre que je ne suis pas? Quel est l'orgasme de l'autre que je ne connaitrai jamais?
Le plaisir de l'autre, on ne le connaitra jamais. Dans une relation, on peut être actif ou passif, le
stéréotype veut que l'homme soit actif et la femme passive.
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Le garçon a un pénis, quelque chose que l'autre n'a pas, il peut le donner mais on peut aussi lui
prendre. La fille n'a pas de pénis mais on peut lui en donner ou elle peut le prendre. La loi de
l'interdiction de l'inceste est dictée par le père: tu es mon fils, tu dois désirer une femme mais
pas ma femme. A la fille: tu dois prendre un homme mais pas celui de ta mère, il y a
prescription et interdiction pour protéger son intégrité physique.
Une société avec Œdipe est une société démocratique. Une société sous dictature est psychotisante,
la parole est imposée de l'extérieur.
Petits éclaircissements suite à des questions posées par des étudiants. La relation amoureuse semble
avoir un caractère très pessimiste puisqu'on recherche une image manquante que l'on ne trouvera
jamais. En fait, il y a toujours un travail de renoncement à faire. Quand on est amoureux, on doit
renoncer à l'autre tel qu'on voudrait qu'il soit. Il faut renoncer, faire le deuil de ce qu'on voudrait
recevoir de l'autre. L'autre a aussi une réalité psychique, il s'affirme, il existe. Jamais, on ne
rencontrera l'autre idéal. On court toujours après quelque chose.
Le psychisme, ce n'est pas comme un objet, on ne peut pas le montrer. Il permet une production
permanente de sens. Il n'est jamais défini complétement, le psychisme se remet sans cesse en
question. Si le psychisme reste rigide et s'arrête de rechercher du sens ou s'il n'arrive jamais à
trouver du sens, on tombe dans la pathologie. On doit donc trouver un équilibre en produisant du
sens tout en remettant ce sens en question quand c'est nécessaire.
Lien entre la vérité et la réalité. Ce qui parait réel n'est pas forcément vrai. A chacun sa réalité, il
n'y a qu'à voir les témoignages d'un accident racontés par plusieurs personnes. La réalité est quelque
chose de très complexe, elle ne s'arrête pas à la description objective d'une table. Qu'est-ce que la
tristesse par exemple? La construction de la réalité répond au principe du libre examen. Il faut
réfuter les vérités toutes faites sur le monde. Pouvoir continuer à produire du sens par la réalité
psychique est quelque chose de positif.
Concept pour décrypter la personnalité des hommes.
On a le bio et le socio-culturel. Le bio, c'est notre corps, le socio-culturel, la société dans laquelle
on vit. Entre les deux, il y a le psychisme qui permet de se représenter les choses. Lorsqu'on pense
à une table, on se représente la table mais aussi le mot table.
L'objet
↕
↔
Le mot
↕
La représentation de l'objet
La représentation du mot
↔
Pour se représenter l'objet, on a besoin d'un langage qu'il soit verbal ou non-verbal. La
représentation du mot, c'est le mot écrit. Pour se représenter l'objet, on doit produire du sens.
Quand on pense à quelqu'un, on a une image qui vient. Parfois, on a la visage mais pas le nom, on
n'a donc pas la représentation du mot. Le mot, c'est quelque chose qui est accepté par la culture,
il y a des dictionnaires pour les décrire, une syntaxe pour les utiliser et articuler les choses, c'est un
travail intellectuel.
Le biologique, c'est le corps qui se construit dans le ventre à partir d'un ovule et d'un
spermatozoïde. Mais quand un bébé nait, il ne ressemble plus en rien à cet ovule et ce
spermatozoïde. On a eu un développement neurologique qui est indispensable pour la construction
du psychisme. La partie neurologique, ce sont comme des ampoules potentiellement lumineuses
qui sont là mais qui doivent être activées pour fonctionner. S'il y a destruction neurologique, il y
aura un problème pour le développement du psychisme. Dans l'autre sens, s'il n'y a pas d'objet
primaire qui permet le développement psychique, les ampoules ne s'allumeront pas et le psychisme
ne va pas naitre. Le psychisme s'appuie donc sur le neurologique mais ressort d'un
apprentissage. S'il n'y a pas d'objet primaire pour s'occuper de l'aspect biologique, il n'y aura pas
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de psychisme.
Par exemple, les enfants sauvages, on a développement minimal qui ne permet pas de s'adapter
ensuite à la vie en société, à développer une intelligence... Dans les orphelinats de bébé où les
enfants étaient seulement nourri, lavé, changé et où ils n'ont reçu aucune affection. Un carence
affective a été constatée chez un grand nombre d'enfant, ils ont été atteint de dépression profonde et
de schizophrénie.
On a donc une partie biologique indispensable à la naissance puis une amorce de la vie relationnelle
que ce soit par le père ou par la mère. Le premier objet vient du culturel et permet le
développement du psychisme, on fait de l'élevage d'enfants. Le développement moteur amène
l'autonomie. Le travail de départ est paradoxal. L'enfant a un lien d'appartenance par rapport à ces
parents alors qu'il n'a pas demandé à être là. Et le travail de la séparation est le premier
apprentissage de l'indépendance. La première séparation est une rupture, c'est lorsqu'on coupe le
cordon ombilical. La mère est la matrice biologique du bébé pendant 9 mois puis elle est la matrice
psychique, elle pense, agit et imagine pour son bébé. C'est une prothèse psychique pour le bébé.
Elle le nourri, le protège du froid, chaud, s'occupe de son hygiène de vie, mais elle lui donne aussi
de l'amour parental, un lien affectif émotionnel. Pour bien faire cela, il faut prendre conscience
qu'on peut avoir des projets de comportement agressif, on peut alors comprendre que bébé soit
agressif aussi.
La mère est un objet malléable. Elle doit prendre conscience de son agressivité pour accepter celle
du bébé (contre-transfert).
Contre-transfert: Ensemble de réactions inconscientes de l'analyste à la personne de l'analysé et
plus particulièrement au transfert de celui-ci.
Le premier processus moteur autonome, c'est mettre le doigt dans l'œil, tirer les cheveux, taper.
Plusieurs réactions de la mère sont possibles: soit elle retourne une claque au bébé, soit elle
s'effondre dans la dépression, soit elle tend l'autre joue, soit elle dit: «maman n'aime plus bébé»...
La mère suffisamment bonne va résister, prendre la main de l'enfant et faire «doudouce» maman,
elle transforme donc un geste agressif en un geste câlin. Elle ne doit pas se sentir blessée par
l'agressivité mais apprendre à l'enfant à transformer les choses, c'est ça l'éducation et c'est quelque
chose de répétitif. L'enfant est entendu et il doit être capable de contrôler ces gestes. Il faut résister
car pour l'enfant, il n'y a pas de différence entre lui et sa mère, si celle-ci s'effondre, c'est vraiment
destructeur pour lui. Si elle résiste, ça veut dire qu'il est aussi capable de résister. A travers le
comportement, l'agressivité va être modifiée, ce qui va remettre le lien mère-enfant en place. La
mère doit faire la part des choses, elle doit penser totalement pour son bébé mais accepter qu'il
ne fonctionne pas toujours comme elle le voudrait. C'est le premier élément du psychisme de
l'enfant et il va ensuite se construire à partir de cela mais comment? Comment vivre avec quelqu'un
qui est différent de moi?
Freud: principe du plaisir-déplaisir
Principe de plaisir: Un des deux principes régissant, selon Freud, le fonctionnement mental:
l'ensemble de l'activité psychique a pour but d'éviter le déplaisir et de procurer le plaisir. En tant
que le déplaisir est lié à l'augmentation des quantités d'excitation et le plaisir leur réduction, le
principe de plaisir est un principe économique.
J'ai faim donc je mange, j'ai froid, je mets un pull, on retourne ensuite à l'équilibre ce qui produit du
plaisir. Il faut gérer les tensions, les excitations du corps, trouver un moyen de faire baisser cette
excitation. Le plaisir, ce n'est pas de s'exciter mais de faire baisser l'excitation, la tension pour
retrouver un équilibre. La jouissance est une recherche d'excitation, le plaisir, c'est revenir au
calme, à l'état d'équilibre. La toxicomanie est la recherche de jouissance mais jamais un toxicomane
ne retrouve l'excitation de la première prise.
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Le principe plaisir-déplaisir est le piston fondateur du fonctionnement psychique. La dépression,
c'est de ne plus savoir revenir à l'équilibre, on évite donc toutes les excitations d'où l'envie de
dormir, de ne plus agir, ni penser.
Il n'est jamais possible de tuer l'excitation mais bien de la faire baisser.
On a des mécanismes de défense contre les attaques mais ils sont avant tout structurant pour la
personnalité, on les utilise tous dans un comportement normal mais ils peuvent devenir
pathologique s'ils sont mal utilisé.
Lecture d'un extrait de l'interprétation des rêves (1900) Freud a analysé ses propres rêves. Dans
le chapitre 7, il y a la première ébauche de la théorie de l'appareil psychique.
Au temps 0, on nait à la vie psychique. La première représentation est la représentation
neurologique, comme l'arc réflexe, cela reste au niveau médullaire, lorsqu'on touche quelque chose
de chaud, on retire automatiquement sa main. De la même façon, on tend à éviter des
comportements de tension dans le corps. Mais la vie trouble cette structure simple parce que les
excitation du monde interne ne sont pas si simple. Il y a apparition des besoins comme par
exemple la faim. La naissance est une expérience traumatisante, on passe du monde aquatique au
monde gazeux.
Le besoin (la faim) augmente la tension interne du bébé, il se sent mal. Il a donc un comportement
différent: agitation, cri. Ce comportement n'est pas coordonné, ni orienté, il est anarchique et
désordonné. S'il n'y a pas quelque chose qui arrive de l'extérieur, il n'y aura pas satisfaction du
besoin, celui-ci restera là. Si par contre, l'objet primaire vient et nourri, il y aura satisfaction.
Le déplaisir est lié à la tension qui peut ou pas être satisfaite. La mère est attentive au besoin de son
enfant, on a donc une relation en miroir. C'est un moment important car s'il y a déplaisir, il y aura
frustration, traumatisme et le besoin restera continu. Mais il y a aussi d'autres moyens pour
satisfaire les choses. L'enfant doit apprendre à gérer sa frustration.
De tous ces moments, ils restent des traces sensorielles du vécu d'insatisfaction, d'agitation, des
traces de pendant, après et avant la satisfaction. Pendant, on peut observer la béatitude du bébé.
Après, il a fait une expérience de satisfaction qu'il aime prolonger dans la relation et donc mère
qui parle, qui sourit, qui prend le bébé dans les bras après qu'il ait bu. Prendre dans les bras, c'est
quelque chose qui apaise.
Quand on parle au bébé, il entend des voix, c'est comme cela qu'il apprend même si à ce moment-là,
il ne sait pas parler. Tenir le bébé, le manipuler, lui présenter les objets du monde, ça a un effet
miroir.
Quand elle donne le sein, la maman donne le contact en même temps. Il y a des traces associée à
l'expérience de satisfaction, cela diminue la tension (expérience de plaisir). Après coup, toutes les
traces sont connotées de manière positive, on a envie de rester seul avec l'autre, être dans son
intériorité avec quelqu'un à nos côtés qui ne nous embête pas. C'est la fonction du rot, lier pour le
bébé, le pendant et l'après, on lui parle, ce qui permet une séparation sans rupture, c'est le temps 1
de la vie psychique. Le corps a subi des tensions puis il vit la satisfaction.
Quand le besoin se représente, c'est le temps 2. Lorsqu'il y a à nouveau excitation, il y a une
impulsion psychique qui réinvesti les traces mises en mémoire comme si l'expérience avait à
nouveau lieu. On peut par exemple contenir l'excitation en pensant à quelque chose qu'on aime bien
manger.
Le désir. On alimente au sens psychique le désir par des représentations hallucinatoires comme si
l'expérience se reproduisait. Le besoin est satisfait par un objet, par exemple, la nourriture. Le désir
n'a pas besoin d'objet, une représentation mentale peut suffire. La vie psychique est une
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représentation d'une satisfaction qui n'est pas forcément réelle. Une hallucination, c'est croire
percevoir quelque chose qui n'est pas là. Une pensée qui est confondue avec la réalité. On peut faire
diminuer la tension à partir d'une représentation hallucinatoire. Ce sont les scénarios fantasmatique.
Désir: Dans la conception dynamique freudienne, un des pôles du conflit défensif: le désir
inconscient tend à s'accomplir en rétablissant, selon les lois du processus primaire, les signes liés
aux premières expériences de satisfaction. La psychanalyse a montré, sur le modèle du rêve,
comment le désir se retrouve dans les symptômes sous forme de compromis.
Les traces sont des représentation mentale.
Le désir investit des traces en mémoire, par exemple, la nostalgie (écouter de la musique) fait
diminuer la tension. Tous nos désirs, notre vie mentale s'enracine dans les besoins fondamentaux.
La représentation hallucinatoire est la capacité du psychisme à se représenter les choses quand
l'objet n'est pas là.
Le rapport au corps: lien entre le psychique et le biologique. Le plaisir permet de faire baisser la
tension quand un besoin vient créer un déséquilibre, on veut retourner à l'équilibre. Le plaisir est la
capacité qu'à le psychisme de se dégager de la tyrannie du besoin grâce aux traces qui viennent des
expériences passées. Le psychisme se construit sur l'expérience.
Le désir donne la capacité à investir les traces. De là viennent les difficultés d'attention, il faut se
concentrer sur un domaine de trace, le désir distrait le psychisme du biologique. On a donc une
notion historique de l'existence.
On a la capacité de se représenter quelque chose même si on ne l'a jamais agit. Par exemple, une
personne avec une seule jambe peut se représenter en train de faire un 100m. Les neurones miroirs
sont activés de la même manière lorsqu'on agit que lorsqu'on voit agir.
De là vient la capacité de la mère a saisir ce que son bébé est en train de vivre. Si les mêmes
neurones sont activés, il y a risque de confusion entre ce qu'on a vu et ce qu'on a vécu. C'est l'intérêt
des neurosciences qui confirme les hypothèses des cliniciens.
D'où l'importance du désir et de le différencier du besoin.
La toxicomanie, c'est une question de besoin, la vie est réduite au besoin du produit, il n'y a plus de
désir, la question du désir se réduit au besoin: trouver le produit.
Le désir est quelque chose de constant qui nous agite tout le temps. Nous activons notre théâtre
intérieur pour des fonctions du monde extérieur, de l'autre (inter-subjectivité: rencontre de deux
psychisme, un autre moi-même mais différent, paradoxe) et de nous (représentation de soi: qui je
suis?). C'est la capacité à construire des représentations mentales, des représentations
hallucinatoire, comme si on le vivait vraiment. On ne doit pas faire toutes les expériences, on est
capable de se représenter des objets que l'on ne voit pas. Qu'est-ce qui se joue dans ce théâtre?
Mentalisation → représentation et transformation: traces associées l'une à l'autre pour créer autre
chose. La transformation, c'est embellir, enlaidir, condenser, comme la pensée onirique.
La deuxième fonction, c'est de savoir comment le désir est intégré dans notre corps: les pulsions.
Le corps activé laisse des traces sensorielles. Il y a un aller-retour entre la mentalisation et les
pulsions.
Pulsion: Processus dynamique consistant dans une poussée (charge énergétique, facteur de
motricité) qui fait tendre l'organisme vers un but. Selon Freud, une pulsion a sa source dans une
excitation corporelle (état de tension); son but est de supprimer l'état de tension qui règne à la
source pulsionnelle; c'est dans l'objet ou grâce à lui que la pulsion peut atteindre son but.
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On veut donner du sens aux objets du monde et au vécu de notre corps. La représentation qu'on a
des choses n'est pas objective, tout le monde a un vécu différent. Chaque fois qu'on choisit un objet
d'amour, on choisit toujours quelque chose de sa mère (roman de Philippe Sollers, Femmes). On est
toujours en quête permanente de retrouver quelque chose de sa mère, les sensations proximales du
début, le grain de peau, l'odeur, le goût ou quelque chose de visuel.
Desmond Morris a fait des expériences: il a montré deux visages de femme identiques à un détail
près. Des hommes et des femmes devaient choisir leur image préférée et 75% choisissent la même
photo. La seule différence est la pupille dilatée. C'est une préférence infra-sensorielle car personne
ne sait justifier son choix. Dans les endroits sombres, les pupilles sont plus dilatées ce qui augmente
la probabilité de rencontre.
Le corps active continuellement le psychisme pour qu'il s'occupe de lui et le psychisme doit donner
du sens à la représentation du corps, c'est une collaboration forcée qui génère donc des tensions.
L'expérience de satisfaction: la mise en place de toute activité physique se reporte sur les grands
besoins de base du corps physique. Tout part du biologique, nos grands besoins alimentaires
(oralité), notre besoin d'expulsion (analité), notre besoin de se reproduire (zone génital). Les deux
premières zones sont pareils quelque soit le sexe mais pour la troisième, on est confronté à la
différence, on se représente donc es choses de façon différente.
Freud: la satisfaction dépend d'un autre. Et quand il n'y a pas de satisfaction? Comment le
psychisme fait avec la non-satisfaction? Il n'y a pas de possibilité d'expérimentation mais on se
retrouve face à des cas cliniques comme par exemple, les bébés dans les cliniques qui n'ont reçu
aucun lien affectif (Spitz, l'hospitalisme) cela a provoqué des débilité mentale, de la schizophrénie
en quelques semaines, comme si l'appareil neurologique restait bloqué, qu'il avait reçu un choc
accidentel ou infectieux. Il y a donc non-satisfaction, déplaisir, quelque chose de négatif.
Dans les années 15-18, Freud a pratiqué la clinique des traumatismes, des pathologies liées à des
traumatismes de guerre. Une image qui va au-dessus de tout, une blessure d'un camarade. Le
psychisme a été arrêté sur image à partir d'une expérience réelle, un ressenti d'effroi et une
incapacité à le digérer, cela provoque un automatisme de répétition et donc un désarroi.
Effroi: Réaction à une situation de danger ou à des stimulations externes très intenses qui
surprennent le sujet dans un état de non-préparation, tel qu'il n'est pas à même de s'en protéger ou
de les maîtriser.
Un traumatisme est une expérience réelle négative → automatisme de répétition → effroi →
désarroi. Lors de l'expérience réelle négative, le psychisme et le somatique s'effondre, on ne
donne plus de sens. On pense, on rêve à cela tout le temps, on a une incapacité de fuir et de donner
du sens. Qu'est-ce qu'on peut faire avec le rien? Peut-on se le représenter?
La deuxième expérience est la répétition névrotique des symptômes. On reproduit les mêmes
choses. On reproduit toujours les mêmes problèmes. On choisit inconsciemment pour que ça ne
marche pas par exemple. On reproduit des situations d'échec. La vie est faite de répétition. Quand
on a un accident, on ne sait pas toujours expliquer ce qu'il s'est passé, il n'y a pas de représentation.
La répétition peut être compulsive, on ne sait pas s'empêcher, on ne sait rien faire. Quand on est
dans la toxicomanie, on ne sait pas s'arrêter, on est dans une compulsion à répétition. La capacité à
transformer les choses n'est plus là, on est figé, bloqué.
Le troisième élément qui a fait réfléchir Freud. Son petit fils jouait au jeu de la bobine (le moi et le
ça). Sa fille disparaît de la pièce, le petit fils s'agite puis il jette la bobine en dessous de la table et
dit «perdu» puis il tire sur le fil et fait réapparaitre le fil, il est content. Cela symbolise la présence
et l'absence de la bobine. Il joue quand sa mère n'est pas là, c'est donc un travail du psychisme sur
l'absence. Y a t-il un rapport avec le désarroi? La satisfaction amène du désir, le désarroi du
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déplaisir. Le jeu de la bobine est une alternance de désir et de déplaisir. Pendant le désarroi, on
reste suspendu dans la tension. C'est l'enfant qui fait paraître cette expérience. Tout cela représente
une image mentale pour pouvoir vivre l'absence de l'objet primaire. On peut «présentifier» les
objets absents. Omnipotence de l'enfant qui fait apparaître et disparaître les choses, c'est la pensée
magique (faire apparaître et disparaître les choses). C'est la même chose pour le jeu du «coucoubeee» mais là, l'enfant est passif. On lui apprend à vivre la séparation, la structure se met en place,
la représentation psychique: quand ça disparaît, ça revient ensuite d'où l'importance de la séquence.
L'objet disparu revient. Il y a aussi l'importance du corps qui participe aussi à l'expérience.
Winnicot: jeu de la spatule (cuillère). L'enfant laisse tomber la cuillère, il expérimente tenir puis
lâcher. C'est un jeu tyrannique: la mère ramène la cuillère et l'enfant la lâche à nouveau. C'est un jeu
partagé, l'enfant compte sur l'autre pour faire revenir la cuillère. La mère ne revient pas tout le
temps quand on a envie qu'elle revienne. Jeu du jeté du bébé par le père, c'est une alternance
d'effroi et d'assurance, la sensation de tomber. Toutes ces expériences permettent de donner du
sens à l'absence.
Tomber amoureux réactive des traces de notre relation primaire, c'est être attiré ou être dégouté sans
savoir pourquoi.
Lors d'un traumatisme, il n'y a pas eu de représentation. Il faut accepter qu'il y ait de
l'impensable. Lors de l'effroi, le psychisme est figé. Le jeu de la bobine permet de faire alterner
l'effroi et la satisfaction. Il y a aussi frustration si la mère ne revient pas tout le temps. Il faut passer
du principe du désir au principe de la réalité, c'est un travail psychisme. Comment faire baisser la
tension en tenant compte de la réalité. Tout est compliqué et démarre à la relation à la mère. Les
jeux ne sont pas fait mais ils sont orientés. Chaque sujet a ses modes de fonctionnement. Le
psychisme se construit sur le vide, le manque. C'est une vision pessimiste ou réaliste.
La vision optimiste est qu'on peut donner du sens même s'il n'est pas correct. Le psychisme peut
avoir du sens qui soit différent de la réalité, c'est une manière de représenter les choses. Il est tout
puissant, on peut tout se représenter mais cette toute puissance est relative car ce n'est qu'une
représentation.
Représentation → Trace sensorielle → représentation hallucinatoire (comme si on revivait la
perception) → représentation mentale (je sais que c'est mental) → représentation de la
représentation → renvoie à l'objet mais aussi à l'absence de l'objet. C'est un paradoxe car la
représentation active quelque chose qui présentifie l'objet mais il conçoit qu'il ne soit pas là. Le
psychotique a des problèmes pour cela.
Quel est le rapport entre le corps et le psychisme?
René Roussillon (université de Lyon): métaphore de la vie pulsionnelle: une tresse du plaisir.
Le plaisir → expérience du plaisir → mèches → tresses
Il isole 4 mèches:
•
Plaisir d'auto-conservation: satisfaction du besoin, continuer à vivre, équilibre,
homéostasie, plaisir qui reste accroché au besoin.
•
Plaisir d'organe
•
Plaisir relationnelle
•
Plaisir de l'autre dans la relation.
La mère pense à la conservation de son bébé, c'est aussi la capacité d'acheter une maison pour vivre
au chaud.
23
Plaisir d'organe: Modalité de plaisir caractérisant la satisfaction auto-érotique des pulsions
partielles: l'excitation d'une zone érogène trouve son apaisement au lieu même où elle se produit,
indépendamment de la satisfaction des autres zones et sans relation directe avec l'accomplissement
de sa fonction.
Le plaisir d'organe est un plaisir des traces résiduelles autour de la bouche. Le plaisir d'être repus
est la fonction de l'organe, le fait de téter, de ressentir le liquide chaud, du contact, de boire un
liquide frais, la plaisir répétitif, l'activation de l'organe oral. Le plaisir de la fonction qui a permis la
baisse de tension. Les deux plaisirs se délient. Le plaisir de bouche existe sans l'autoconservation, par exemple, le plaisir gourmet, le plaisir d'embrasser, de parler, c'est un autre
registre que le registre initial. Certain confonde le plaisir d'organe et la conservation (si je ne parle
plus, je vais mourir). Initialement, le plaisir était commun. On a donc aussi la fonction de l'organe et
pas uniquement son projet.
Le plaisir relationnel: c'est le plaisir d'être avec l'autre, à l'autre (fusion du début), être dans le
corps à corps, puis ouverture vers la socialisation. On mange aussi par exemple pour être avec les
autres, manger ensemble est l'occasion d'être avec une personne. Le plaisir génital est d'abord celui
de la reproduction puis le plaisir d'organe, de faire l'amour et le plaisir d'être à deux, le rapport à
l'autre, la relation.
Le plaisir de l'autre dans la relation, c'est un plaisir énigmatique, la plaisir que l'autre peut
prendre, plaisir à donner le sein à son bébé. Est-ce que l'autre a du plaisir? Par exemple, faire des
enfants ensemble. On ne le saura jamais totalement, c'est l'inquiétante étrangeté de l'autre. L'autre a
t-il du plaisir à prendre du plaisir avec moi?
Le plaisir se construit donc sur 4 voies.
Expérience de satisfaction → principe de plaisir – déplaisir.
Expérience de satisfaction: Type d'expérience originaire postulée par Freud et consistant en
l'apaisement chez le nourrisson, grâce à une intervention extérieure, d'une tension interne créées
par le besoin. L'image de l'objet satisfaisant prend alors une valeur élective dans la constitution du
désir du sujet. Elle pourra être réinvestie en l'absence de l'objet réel (satisfaction hallucinatoire du
désir). Elle ne cessera de guider la recherche ultérieure de l'objet satisfaisant.
Après la naissance, le corps biologique est un appareil qui nait à la vie psychique et ce n'est pas
quelque chose d'évident, il doit y avoir un autre présent pour que cela se fasse. On ne peut pas le
démontrer car ce ne serait pas déontologique mais on l'a vu de façon fortuite dans des situations
malheureuses d'enfant qui ne reçoive pas de contacts. A partir de traumatismes, on peut retrouver ce
qu'il a manqué et donc ce qui est nécessaire.
Le plaisir laisse des traces sensorielles, ces traces se transforment en représentation, en amorce
d'images mentales. Il y a ensuite accrochage entre ces images et le langage. Je m'approprie mon
histoire, mon rapport avec le monde. Le langage permet l'entretien thérapeutique.
Le processus de mentalisation se fait à partir d'expériences de satisfaction et d'expérience de
désarroi qui mène à l'effondrement psychique. Lorsqu'il y a effondrement, le psychisme relance
notre vie. Le psychisme existe pour combler les lacunes du monde, pour avoir une image du vide. Il
faut pouvoir se retrouver sans rien pour relancer.
Quand on se cache pour son enfant, on fait alterner le fait de disparaître et d'apparaitre. On peut
faire le parallèle avec l'alternance question, réponse, s'inquiéter, se rassurer → naissance de la
capacité à mentaliser, à se représenter. On doit se représenter quelque chose de l'ordre du vécu,
quelque chose de l'extérieur ou quelque chose qui nous habite. On a donc une importance des
premiers temps de la vie, l'importance de pouvoir se représenter des représentations. Lors de l'entrée
dans le langage, un mot représente une chose mais n'est pas la chose. Nous pensons à l'intérieur
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mais pas à l'extérieur, il n'y a pas de pensée magique où ce que l'on pense se réalise. On n'est pas
obligé de dire ce que l'on pense. Les enfants sont souvent incapables de penser à l'intérieur. C'est
une perspective infinie: je pense que je pense que je pense... c'est la pensée méta. La capacité de
se représenter la représentation provient de la capacité à maitriser le langage. C'est pas parce que je
dis quelque chose que c'est vrai ou que les choses doivent être modifiées. On a aussi la capacité de
transformer les représentations intérieurement. On peut voir le ciel gris et se dire que la vie est
belle, ça fait partie du travail du psychisme. A partir de notre activité interne, on se relance dans
notre fonction de s'intégrer aux mondes, aux autres et à soi. Notre théâtre intérieur est fait de
représentation. La capacité de penser de cette façon est propre à notre espèce.
Une compulsion, c'est ce qu'on ne pourrait pas s'empêcher de faire.
Compulsion: cliniquement, type de conduites que le sujet est poussé à accomplir par une
contrainte interne. Une pensée (obsession), une action, une opération défensive, voire une séquence
complexe de comportements sont qualifiés de compulsionnels lorsque leur non-accomplissement est
ressenti comme devant entraîner une montée d'angoisse.
Une première fonction de la pensée, c'est se représenter l'absence de quelqu'un, pour cela, il faut
pouvoir se représenter l'objet absent et se dire qu'il n'est pas là. Il y a une relation biologique entre
les êtres puis une évolution de la pensée en fonction de l'évolution du bébé. Puis sa pensée se
diversifie, le bébé rampe pour quitter son objet puis pour le retrouver. Il se construit une
mentalisation de plus en plus complexe et qui s'écarte de plus en plus du corps à corps pour
construire un psychisme indépendant qui devient de plus en plus abstrait, c'est un travail de se faire
des représentations. Par exemple, un slalomeur avant sa course va la mentaliser. Les sportifs sont
capables de se concentrer sur quelque chose de précis, c'est ce qu'on doit faire au cours aussi, la
concentration permet la cognition et les intelligences.
La tresse de plaisir de Roussillon, le plaisir d'auto-conversation, le plaisir d'organe, le plaisir de la
relation, le plaisir de l'autre. Ces plaisirs sont liés entre eux mais certains peuvent être favorisé par
rapport à d'autre.
Pulsions de Freud: 2 théories pulsionnelles, une en 1912-1913 puis une après la guerre en 1920.
Pourquoi introduire une telle notion? La pulsion est associée à une énergie provenant du corps qui
va interpeller le psychisme. Il y a un rapport entre le soma et le psyché. C'est la représentation du
corps au niveau psychique (dans le sens de quelque chose qui représente quelque chose d'autre).
Le psychisme doit s'occuper de ce qui vient du corps. L'énergie du corps est à utiliser pour autre
chose. On a donc une capacité du psychisme d'investir le corps à partir de ses représentations.
Psychosomatisme: le psychisme peut aussi perturber le corps.
Il y a donc une grande importance de notre corps dans notre vie pour définir une personnalité. Il
vaut mieux avoir un métabolisme qui fonctionne, la maladie physique a une grande importance sur
le psychisme car être malade, c'est mobilisant pour le psychisme.
Par exemple la grippe A H1N1 a suscité un sentiment de peur, elle sollicite la personnalité de tout
un chacun. L'importance du corps dans le psychisme implique la différence des sexes. Le corps
d'un homme et d'une femme a une représentation différente dans le psychisme. Notre corps est aussi
un corps qui fonctionne, on nous fait courir pour être en bonne santé, on entretient l'aspect
fonctionnel du corps, les cosmétiques entretiennent le corps esthétique et font appel à la
représentation idéalisée du corps, la beauté et la laideur, le positif et le négatif et donc de la
représentation du moi par rapport à la représentation de l'autre. On a donc l'importance du
corps dans l'histoire et la construction d'une personnalité. La dimension pulsionnelle, c'est quelque
chose de très important. Par exemple avec le voile islamique, le corps est nié culturellement, la
culture a beaucoup d'influence sur la première ouverture au psychisme. La capacité d'une
représentation de l'autre est un paradoxe, l'autre est à la fois même et différent, on a donc une
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démocratie de l'esprit. Freud suivait le principe du libre examen.
Il faut se dégager du concept de l'instinct qui est une programmation biologique qui prend ses
racines dans la génétique pour montrer que tout n'est pas lié à l'instinct, on vit son corps par rapport
à sa propre histoire. Les frères jumeaux ont une psychologie différente même s'ils sont semblables
et qu'ils pensent parfois exactement de la même façon ce qui implique un drame lorsqu'ils sont
séparés. L'histoire individuelle de chacun est une subjectivité en plus de l'instinct: on peut
changer le programme. La pulsion change le programme.
La première théorie se rattache aux deux premières mèches: le plaisir d'auto-conservation et le
plaisir d'organe. Tandis que la deuxième théorie se rattache aux deux dernières mèches: le plaisir
de la relation et le plaisir de l'autre.
Freud dans la métapsychologie: la pulsion est définie par la poussée (l'énergie), c'est l'amorce de
l'activité psychique. Toute pulsion a un but qui va vers la satisfaction en supprimant l'état
d'excitation. La pulsion est permanente tant qu'on est en vie. Il n'y a aucun repos.
L'hypocondrie est une maladie où on se préoccupe de façon angoissante des fonctions de notre
corps. Lorsque le corps est sur-excité, il y a inflammation et donc des symptômes fonctionnels tel
que l'asthme, problème digestif ou cardio-vasculaire). L'hypocondriaque est à l'écoute de son corps
en permanence, le moindre gargouillement est interprété comme un cancer, c'est la fragilité de la
limite entre le psychisme et le corps.
Le troisième élément de la pulsion est l'objet. La pulsion doit trouver un objet, par exemple l'autre a
une représentation. L'objet est trouvé par le sujet pour apaiser la pulsion, par exemple, téléphoner
chez le médecin.
L'objet en tant que corrélatif de la pulsion: il est ce en quoi et par quoi celle-ci cherche à atteindre
son but, à savoir un certain type de satisfaction. Il peut s'agir d'une personne ou d'un objet partiel,
d'un objet réel ou d'un objet fantasmatique.
Le quatrième élément est la source de la pulsion. Elle est localisée dans une partie du corps. Les
pulsions sont associées aux grands besoins fondamentaux. C'est la représentation d'une ambiguïté
du corps, le besoin à satisfaire et la dimension du plaisir d'organe. Est-ce que nous mangeons pour
nous conserver ou pour le plaisir? Il y a deux types de pulsion: la pulsion du moi (auto-satisfaction)
et pulsion sexuelle (plaisir d'organe).
La source de la pulsion est l'origine interne spécifique de chaque pulsion déterminée, soit le lieu
où apparaît l'excitation (zone érogène, organe, appareil) soit le processus somatique qui se
produirait dans cette partie du corps et serait perçu comme excitation.
Les pulsions du moi désignent un type spécifique de pulsions dont l'énergie est placée au service du
moi dans le conflit défensif, elles sont assimilées aux pulsions d'auto-conservation et opposées aux
pulsions sexuelles.
La pulsion sexuelle: poussée interne que la psychanalyse voit à l'œuvre dans un champ beaucoup
plus vaste que celui des activités sexuelles au sens courant du terme. En elle se vérifient
éminemment certains des caractères de la pulsion qui différencient celle-ci d'un instinct: son objet
n'est pas biologiquement déterminé, ses modalités de satisfaction (buts) sont variables, plus
particulièrement liées au fonctionnement de zones corporelle déterminées (zone érogène) mais
susceptible d'accompagner les activités les plus diverses sur lesquelles elles s'étayent. Cette
diversité des sources somatiques de l'excitation sexuelle implique que la pulsion sexuelle n'est pas
d'emblée unifiée, mais qu'elle est d'abord morcelée en pulsion partielles dont la satisfaction est
locale (plaisir d'organe).
Par exemple, dans l'hystérie, quelqu'un est pris dans cette ambiguïté, suis-je coupable si je prend du
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plaisir? Est-ce que je fais l'amour pour faire un enfant ou pour le plaisir? Un régime alimentaire est
beaucoup plus restrictif s'il n'y a pas du tout le plaisir de manger. Il faut chercher un plaisir dans la
préparation des assiettes et pas dans le bouffonnerie.
La pulsion peut être partielle ou totale. La pulsion partielle concerne une seule partie du corps qui
est la source de la pulsion, la bouche pour avaler mais aussi qui prend du plaisir. Elle se décline
dans toute l'ambiguïté. La pulsion totale concerne tout le corps.
Théorie de l'étayage: toute la vie mentale nait à partir des grands besoins. Tous nos scénarios
mentaux naissent à partir d'organes fondamentaux (zone érogène).
Par exemple, quand on parle de cours, on dit; je dois encore avaler 100 pages (besoin
d'alimentation), croquer la vie à belle dent. La zone orale est une zone érogène importante.
Personnalité orale: construite à partir d'une zone érogène, on battit toute sa vie psychique sur un
rapport oral. Transmettre un savoir intellectuel à l'autre, c'est le plaisir de parler. Un des destins de
la vie pulsionnelle est de sublimer les grands besoins primaires.
La deuxième zone érogène est la zone anale qui est liée au besoin d'expulsion. Toutes les zones
érogènes sont des liens de passage, d'ouverture. La construction psychique de cette zone est
différente, contrôler, lâcher ou retenir, c'est le mode du contrôler ou lâcher. On ne passe pas les
notes de cours par exemple. Le pouvoir de donner ou de ne pas donner. Est-ce que j'accorde ou pas
ce qu'on attend de moi, est-ce que je dis ou pas? Une personnalité construite sur le mode anal, c'est
par exemple l'avarice. C'est la zone érogène la plus refoulée, il n'y a qu'à voir le vocabulaire autour
du fait d'aller aux toilettes.
La troisième zone est la zone génitale, elle impose la différence entre homme et femme. L'un a
quelque chose que l'autre n'a pas. Mais il y a complémentarité entre les deux sexes. On cherche
l'unicité, la totalité, c'est l'illusion qu'on a dans la crise œdipienne. On appartient à des groupes
différents, il y a donc une difficulté de concevoir que l'autre est différent. On a l'illusion que quand
on est à deux, on maintient la totalité. L'unité peut persister dans le couple, c'est pourquoi le couple
des parents est très investi par l'enfant. Je ne suis pas tout, tout le temps, toujours (narcissisme:
amour porté à l'image de soi-même), il faut donner du sens au manque, à l'absence. Il faut
s'associer, la totalité passe par l'autre. L'homosexualité est un problème dans la confrontation à la
différence. L'amorce est le destin des pulsions. L'ambiguïté est de faire les choses par nécessité ou
pour le plaisir. Comment fonctionne le psychisme?
Il y a deux modes de pulsion: la pulsion active et la pulsion passive. Les zones érogènes sont
représentées sur un mode actif ou passif. Par exemple, le bébé est alimenté par sa mère, ensuite, il
peut s'alimenter lui-même. Le professeur quand il parle a une oralité active, par contre, l'étudiant
doit rester passif pour recevoir la nourriture avant de la digérer ou de la cracher. Certains ne savent
pas écouter, un type de réaction est privilégié par rapport à l'autre.
Pour la zone génitale, le féminin est souvent associé au pulsion passive car les femmes sont
structurées sur un mode de réception. L'homme a un outil actif. Cela a une dimension importante
dans la vie du couple, la femme ne bouge pas et ne dit rien. C'est associé aux différences sexuelles.
Une femme active est vite considérée comme une putain, c'est toujours le même qui est actif ou
passif, l'équilibre voudrait que ce soit partagé.
Pasche, un psychanalyste français a étudier le «french kiss», c'est-à-dire embrasser avec la langue.
On est actif et passif en même temps tout en étant homme et femme, il y a donc un grand enjeu de
l'actif et du passif. Caresser ou se faire caresser, regarder ou être regardé, prendre du plaisir à
regarder, écouter ou toujours parler...
Le narcissisme consiste à investir une partie du corps à la fois sur le mode actif et sur le mode
passif. Je me regarde, je me caresse... mais il y a aussi des activités psychique: se manger, se ronger
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les ongles. On évite le besoin de l'autre... se respirer... le suicide est une pulsion narcissique: on est
à la fois meurtrier et victime du meurtre. Un adolescent doit tuer l'enfant qui est en lui, s'il ne sait
pas le faire symboliquement, il passe à l'acte. L'ambiguïté c'est d'accepter d'associer les deux autres.
La deuxième théorie pulsionnelle, c'est la relation à l'autre, la pulsion de vie et de mort.
Importance du rapport psychisme – corps!
La pulsion est la manière dont le corps vient se représenter dans le psychisme. Il y a beaucoup
de déclinaison du corps dans le psychisme et aussi un rapport avec le corps des autres.
Le premier lien est établi lors du corps à corps avec la mère, il y a à ce moment-là activation de la
sensorialité. Les premiers sens développé sont les sens proximaux.
Dans la première théorie pulsionnelle, on parle des deux premières mèches de la tresse, elles
peuvent être confondue, totale puis démêlée et certains types de plaisir peuvent être privilégié. C'est
ainsi qu'on construit notre théâtre intérieur pour se représenter le corps.
Les enfants mal nourri ont un traumatisme du corps, on mange pour se nourrir mais aussi pour le
plaisir.
Étayage → tout peut s'associer l'un à l'autre, on peut prendre du plaisir à entendre de la musique en
mangeant.
Le corps se représente en partie ou totalement. Le plaisir d'organe peut toucher une zone sensorielle
particulière, le psychisme peut avoir une représentation spécifique d'une partie du corps. La
personnalité peut se décliner à partir d'une zone d'organe particulière, on peut se comporter comme
si on n'était qu'une bouche.
L'éducation par l'objet primaire est importante, il faut diversifier les zones érogènes et ne pas
refouler une zone pour ne pas aimer vivre que sur un certain mode. Notre société sollicite plus le
partage sur un mode oral que sur le mode anal. Mais celui-ci peut cependant exister, par exemple,
s'associer pour économiser de l'argent.
La relation est importante dans la première année, elle détermine beaucoup de chose pour la
suite. Mais c'est différent de dire qu'à 5 ans, les choses sont faites, ce n'est pas du déterminisme.
C'est fondamental mais on peut changer après. Avoir un traumatisme nous fait nous développer sur
un certain mode.
Ce qui est pathologique, c'est de fonctionner toujours sur un même mode, ça amène de la
compulsion à répétition. Comme au cinéma, on répète toujours les mêmes scènes. On rejouant
l'expérience, on essaie de la transformer, si on y arrive pas et que c'est toujours la même chose qui
revient, ça devient pathologique. C'est ce qu'on appelle le destin, toujours être pris dans des
répétitions d'où on ne peut pas sortir. C'est le rôle du thérapeute, devant lui, on fait revivre quelque
chose dans le but de ne plus le revivre, c'est paradoxal. On ne fait pas une thérapie pour
comprendre mais pour revivre les choses différemment. L'important n'est pas de comprendre
mais d'éprouver. Dire à quelqu'un: «ça va aller», c'est une façon de ne pas prendre de risque, quand
on demande à quelqu'un s'il va bien, on prend le risque de se retrouver face à quelqu'un qui nous dit
qu'il ne va pas bien, il ne faut pas comprendre ni expliquer mais voir ce qui est en-dessous des
syndromes que l'on voit. Des mécanismes de défense différents existe, ça devient pathologique
lorsqu'on utilise un seul mode de défense. Une personnalité normale peut fonctionner avec tous
les modes de défenses. Le corps retrouve des représentation directement.
Toute notre vie psychique s'étaye sur nos besoins biologiques.
Le narcissisme, c'est vouloir être actif et passif en même temps. Je me regarde, je m'écoute, je me
caresse, je me respire, je me contrôle, je me lâche... Les zones sont de plus en plus socialisée et
s'éloigne des besoins fondamentaux de notre corps.
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Étudier un cours, c'est se remplir... sur le mode anal, c'est retenir avant de tout lâcher. Même si le
professeur pose une question précise, on raconte tout le cours, je vomis tout ce que je sais.
Génitalement, c'est en partageant ses idées avec les autres, c'est partager les connaissances, on a
donc des modes de fonctionnement différent pour la même chose.
La pulsion narcissique, c'est aussi je me tue. On est choqué car on a l'impression que l'autre nous a
laissé. C'est la même chose pour la mort, il est apaisant pour un mourant d'entendre: «tu peux lâcher
le combat, tu peux mourir». Ce n'est pas uniquement narcissique, on se suicide aussi au détriment
des autres.
La deuxième théorie pulsionnelle (après 1920)
La dépression: désir de ne plus avoir de tension, je me dépressie, je me dévalorise, je ne me sens
pas capable, je suis transparente, c'est le corps qui pourri, la mélancolie. C'est différent de la
tristesse, d'avoir une vie difficile.
Freud a travaillé le processus de répétition, qui fait qu'on revient toujours au même. Il voit
l'importance à la relation, au transfert, à la névrose de transfert. Il met donc en évidence une
deuxième topique où on voit l'importance de l'autre et l'importance du transfert à l'autre. Il faut
autoriser à vivre les choses différemment, être écouté, entendu, les changements sont repris dans le
psychisme du patient.
Le transfert désigne le processus par lequel les désirs inconscients s'actualisent sur certains objets
dans le cadre d'un certain type de relation établi avec eux et éminemment dans le cadre de la
relation analytique.
Dans la théorie de la cure psychanalytique, la névrose de transfert est une névrose artificielle dans
laquelle tendent à s'organiser les manifestations de transfert. Elle se constitue autour de la relation
avec l'analyste; elle est une nouvelle édition de la névrose clinique; son élucidation conduit à la
découverte de la névrose infantile.
Importance de l'autre dans la deuxième théorie pulsionnelle, pulsion de vie et de mort. La pulsion
de vie correspond au corps qui vient résonner dans le psychisme et inversement. Résonner,
c'est propager quelque chose. Comment le corps se représente dans le psychisme. Il y a des liens à
partir d'un processus de diffusion, de résonance, ce n'est pas que positif. Il peut y avoir trop de lien,
on peut s'y fusionner. La pulsion de mort, c'est le corps qui ne résonne pas dans le psychisme.
Elle permet d'arrêter le lien, de casser des liens. Pour une construction psychique, les deux modes
sont indispensables. Il y a des liens à faire et il faut permettre aussi d'être autonome. Il faut être
capable de se dégager de l'autre, de dire non, de s'opposer à une tentative de séduction, se mettre en
désaccord et en opposition.
Pulsion de vie: grande catégorie de pulsion que Freud oppose, dans sa dernière théorie, aux
pulsions de mort. Elles tendent à constituer des unités toujours plus grandes et à la maintenir. Les
pulsions de vie, qui sont désignées aussi par le terme d'éros, recouvrent non seulement les pulsions
sexuelles proprement dites mais encore les pulsions d'auto-conservation.
Pulsion de mort: elle désigne une catégorie fondamentale de pulsions qui s'opposent aux pulsions
de vie et qui tendent à la réduction complète des tensions, c'est-à-dire à ramener l'être vivant à
l'état anorganique. Tournée d'abord vers l'intérieur et tendant à l'autodestruction, les pulsions de
mort seraient secondairement dirigées vers l'extérieur, se manifestant alors sous la forme de la
pulsion d'agression ou de destruction.
Quand le prof parle devant l'auditoire, il y a un retour du regard de l'auditoire, c'est la pulsion de
vie, pour la pulsion de mort, le meilleur chahut, c'est le silence figé. Si l'autre reste comme une
porte de prison, c'est difficile, une amplification excessive n'est pas facile à vivre non plus. Les
deux pulsions peuvent être positive et négative. Il est important d'alterner les deux pulsions sur le
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corps, le psychisme et dans le temps. C'est comme le jour et la nuit, la veille et le sommeil. Il faut
accepter de dormir. Il y a un besoin de rester en résonance, la capacité de se reposer le psychisme.
L'attention c'est une pulsion de vie pour se concentrer sur ce que le prof énonce et ne pas écouter le
bruit autour de nous malgré la faim qui arrive. Certaines personnes peuvent dormir ¼ h. On peut ne
pas résonner à certains sentiments. Je ne veux pas être triste, donc je ne pleure jamais. Le plaisir
relationnel et le plaisir de l'autre correspond à la deuxième théorie pulsionnelle. C'est le plaisir
de résonner dans une relation mais de s'en séparer et l'intérêt pour la façon de résonner de l'autre.
Par exemple, le plaisir de manger avec d'autres. En prison, on est continuellement sous le regard de
quelqu'un, on est toujours observé, contrôlé. Il y a un œilleton dans la porte de toutes les cellules.
Les prisonniers savent qu'ils peuvent toujours être regardé mais il ne sait pas quand. En prison
maintenant, ils sont trois par cellule, un peut donc regarder par l'œilleton pendant que les deux
autres font ce qu'ils veulent. Il faut un grand dégagement pour pouvoir faire cela.
Cela ne se limite pas au corps propre. Et donc l'importance du corps à corps premier, on peut
résonner dans le corps de l'autre. Le phénomène de groupe c'est une résonance partagée,
résonance avec des émotions à partager, c'est un risque à prendre: l'autre par un coup de coude peut
couper le lien. L'énergie est toujours là en train de nous solliciter, la pulsion de mort suspend un peu
cette énergie. Les théories expliquent tout nos comportements mais ça n'arrange rien.
Il peut y avoir relation de psychisme à psychisme, on peut rêver de l'autre. Même si les données
changent un peu de nos jours avec les contacts par téléphone.
On a un théâtre intérieur avec des scènes différentes où on peut venir jouer sa vie. La pulsion de
vie correspond à ressembler à et la pulsion de mort, je peux me démarquer. Le libre examen a
besoin d'une pulsion de mort, je ne suis pas un petit soldat. On peut changer d'avis. Il y a toujours
des angoisses, des risques, des renoncements dans notre théâtre. La réaction est différente en
fonction des gens. Ce qui cause un malaise dans la société, les difficultés du culturel, accepter le
voisinage tout en respectant la culture de l'autre. Cela implique de la tolérance, c'est un enjeu qui
prend le relais sur ces grandes dimensions. C'est plus dur pour certains que d'autre. La tolérance est
quelque chose de complexe, ça ne s'apprend pas d'un seul coup, ça vient de nous.
La meilleure façon de rompre avec ce qui ne va pas, c'est de projeter ce qui ne va pas en nous
vers les autre, c'est un processus postérieur de rejet, c'est un mécanisme naturelle. On a la
construction du bouc émissaire pour rejeter sur les autres, il ne faut pas nier ce phénomène. Pour
chaque individu, c'est une lutte permanente de ne pas attribuer à l'autre le négatif. La tolérance ne va
pas de soi.
La mise en place de la pulsion de vie, c'est l'attachement, l'agrippement. Le corps à corps renforce
l'attachement. Mais il faut se poser des questions sur le fait de porter le bébé tout le temps, quelle
influence ça a sur le psychisme de ces bébés? Comment apprennent-ils à se séparer? La mère doit
engager la séparation, le bébé le fait aussi avec la maturation, ramper, c'est un peu partir.
La deuxième étape, c'est l'imitation. C'est donc important de se retrouver face à un visage souriant,
c'est essentiel pour l'évolution du bébé et l'apprentissage du langage non verbal. Cela revient à
résonner comme l'autre, se faire passer pour l'autre. C'est le mimétisme qui peut rendre violent,
l'autre prend ma place...
La troisième étape, c'est la diffusion, c'est ce que fait l'enseignant. Il doit trouver la bonne formule
pour faire résonner. Tous les grands orateurs sont des grands diffuseurs. Maintenant, ça change un
peu car il faut utiliser les médias et donc l'importance de la forme augmente.
Pour diffuser quelque chose, il fait se l'approprier, on peut résonner dans le corps des autres. La
sexualité, c'est le plaisir sexuel, un accord d'attachement parfait, atteindre l'orgasme au même
moment. Une diffusion, une imitation, un attachement commun comme si on ne faisait plus qu'un.
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Pour sortir de cela, il faut de la pulsion de mort, utiliser son corps propre comme lieu de nonrésonance et utiliser son psychisme pour maintenir une distance quand le corps résonne.
Dans la clinique, lorsqu'on reçoit un patient excité qui déborde de toute part, qui s'agite, on ne doit
pas s'agiter en même temps que lui, ne pas entrer en résonance, il faut être calme, parler calmement
ou ne pas parler, donc utiliser un processus pour revenir dans un état beaucoup plus calme.
La pulsion de mort a une notion de rupture, ça ne résonne pas comme on s'y attend, comme quand
on est malade ou quand on vieillit, le corps n'est plus capable mais le psychisme bien. L'humour
fait aussi partie de la pulsion de mort, c'est une rupture, on marche à contre temps par rapport aux
autres. Par exemple, quelqu'un de sérieux marche bien habillé puis il glisse sur une peau de banane,
il y a rupture , on est surpris mais le contexte est repris dans une pulsion de vie et on rit. L'humour
est la noblesse du désespéré comme dans le film où le personnage principal fait rire sur un sujet
grave comme les camps de concentration nazi pour aider son fils. Dans les situations stressantes, on
rit facilement comme dans les enterrements, pendant les cours au moment où on ne doit pas bouger.
Le fou rire est une résonance qui vient à partir de la pulsion de mort, la rupture, la
dissonance.
Il y a des modes différents pour la pulsion de mort: l'effet de rupture, le soucis de l'arrêt du corps, la
dés-animation du corps, arrêter son corps en réaction avec ce qui se passe. On peut avoir des
problèmes pour s'endormir, ne pas se laisser aller à un corps inanimé. Le suicide est une recherche
extrême pour avoir un corps inanimé. Lors d'un viol, on réagit ou pas, on peut faire comme si on
n'était plus là, c'est le mécanisme du clivage, faire comme si ça n'existait pas (pulsion de mort),
faire comme si ce n'était pas à moi que ça s'adressait.
Le paradoxe du lien: ce qui fait qu'on appartient et ce qui fait qu'on se délie, rapport entre le corps et
le psychisme, les maladies psychosomatiques, le psychisme ne peut pas gérer et envoie ses
problèmes au corps.
Les questions restent; le corps qui souffre, il faut investir toutes les fuites du corps, être attentif à
tout ce qui part, le sang, le sperme, le crachat, les plaie, les boutons qu'on perce... tout cela a été
relayer au niveau social: le corps puni du christ. Pourquoi va t-on voir des films qui font peur?
Pourquoi l'automutilation, la scarification? Ce sont des preuves qu'on existe. On ne peut pas
répondre à ces questions.
Premier destin: sublimation des pulsions sur le social, le culturel.
Deuxième destin: refoulement: on ne s'en occupe pas.
Refoulement: opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir dans l'inconscient
des représentations (pensées, images, souvenirs) liées à une pulsion. Le refoulement se produit dans
les cas où la satisfaction d'une pulsion – susceptible de procurer par elle-même du plaisir –
risquerait de provoquer un déplaisir à l'égard d'autres exigences.
Troisième destin: retournement de la pulsion sur le corps (masochisme), reprendre la pulsion
dans son contraire (exhibitionnisme, renversement actif-passif)
Retournement sur la personne propre: Processus par lequel la pulsion remplace un objet
indépendant par la personne propre.
On a le soma (= le corps, le biologique) et le psychisme, entre les deux, le neurologique. Le
psychisme est l'interface entre le corps et le social, entre l'inné et la culture. La manière dont les
psychés se retrouvent pour tisser des liens. C'est une représentation symbolique dans laquelle le
psychisme se construit. Le neurologique, c'est le cerveau, un organe comme beaucoup d'autre. Le
psychisme est donc enraciné dans le biologique d'où l'importance de la neuro-psychologie et des
neuroscience: trouver dans les racines biologiques quelque chose d'universel, de nos jours, on peut
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imager le cerveau. Les jumeaux ont un cerveau à 100% semblable, cependant, leur psychisme est
différent. Les jumeaux sont des objets expérimentaux très important pour les chercheurs.
Le psychisme se construit à partir du soma via les pulsions. Il y a des mouvements constants entre
les deux, le psychisme est sans cesse sollicité par le biologique. L'éducation est une activation du
psychisme, on parle de mère suffisamment bonne.
La mentalisation, c'est donner du sens, représenter la vie pulsionnelle et les objets de la vie
pulsionnelle. C'est une représentation en miroir: la manière de se représenter les objets permet de
donner une représentation de ce que je suis, le psychisme ne peut fonctionner tout seul, il a besoin
d'un autre psychisme, on a une représentation du monde, des autres et de soi, de notre corps. C'est
une dynamique permanente. La première expérience de la vie est hyper importante (voir
hospitalisme si seul les besoins sont assurés, on a le psychisme d'un schizophrène, d'un débile
mental, ce sont des accident irréversible). Pour les autismes, c'est un problème du premier age, ce
qui prouve que la relation à l'autre est un élément essentiel. On a de moins en moins l'occasion de se
confronter à l'autre dans notre société. Le mode relationnel se limite à la communication, on ne sait
pas forcément à qui on parle, il manque le corps à corps, le mode relationnel actuel délaisse la
sensorialité. A l'intérieur d'une burka, qu'en est-il de la relation à l'autre quand on ne sait plus voir
la personne, quelle est la vie relationnelle? Le but n'est pas d'interdire ce genre de pratique mais d'y
réfléchir d'un point de vue psychologique. C'est la même chose avec les écouteurs qui ne quittent
pas les oreilles de certains, on est alors pas en relation avec les autres. La mère transmet aussi du
culturel, les enfants marchent dans les pas de leurs parents ou s'y opposent totalement, ce qui
revient au même. On est dans une époque sensible de rencontre entre les cultures, on a une illusion
d'inter-culturalité mais elle est tellement rapide qu'elle occulte le temps de la rencontre de
l'autre, il faut du temps pour rencontrer une autre culture. Le monde bouge très vite, dans quel
mesure le psychisme peut-il suivre? Il y a des pathologies nouvelle de l'isolement, la solitude,
l'incompréhension, le psychisme n'est pas intégré au rythme de la société. Quand il y a un après,
il n'y a plus d'avant.
L'histoire, c'est l'apanage du langage, du psychisme. Il y a peu d'intérêt de nos générations pour
l'histoire, on vit dans une société suspendue de l'histoire. On a donc des difficulté de s'inscrire dans
sa propre histoire. Biologiquement, entre nous et le moyen-âge, il n'y a pas de changement, par
contre, le psychisme est très différent.
Le psychisme construit un monde intérieur à partir du soma. Il y a deux éléments essentiels: le
neurologique et l'affect (la libido). Ces deux éléments nous donnent les représentations. Le
psychisme est donc à la fois en rapport avec le soma et en rapport avec les autres (la culture).
Affect: Tout état affectif , pénible ou agréable, vague ou qualifié, qu'il se présente sous le forme
d'une décharge massive ou comme tonalité générale. Toute pulsion s'exprime dans les deux
registres de l'affect et de la représentation. L'affect est l'expression qualitative de la quantité
d'énergie pulsionnelle et de ses variations.
Une représentation possible de la géographie du psychisme, c'est la dimension topique.
Topique: Théorie ou point de vue qui suppose une différentiation de l'appareil psychique en un
certain nombre de systèmes doués de caractères ou de fonctions différentes et disposés dans un
certain ordre les uns par rapport aux autres, ce qui permet de les considérer métaphoriquement
comme des lieux psychiques dont on peut donner une représentation figurée spatialement. On parle
couramment de deux topiques freudiennes, la première dans laquelle la distinction majeure se fait
entre Inconscient, Pré-conscient et Conscient, la seconde différencient trois instances: le ça, le moi,
le surmoi.
La topique, c'est un théâtre (métaphore). On a donc une notion de jeux (jouer), on joue à être soi, un
autre. Le psychisme est la manière de se démarquer de son corps. On peut construire quelque chose
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de l'ordre de l'imaginaire mais il y a alors perte de contact avec la réalité. On peut jouer avec l'autre
et jouer à l'autre. Il y a un aspect actif dans le jeu. Le jeu social, la culture est un jeu pré-organisé
avec des règles et des consignes (différence entre playing et game). Au cours, on joue un jeu
culturel, social pour obtenir un diplôme pour pouvoir rentrer dans d'autres jeux. Transgresser les
règles, tricher nous donne une représentation de ce qu'on est par rapport à ce qu'on doit être. Quand
on joue avec l'autre, il y a aussi des règles à respecter comme le droit (tout le monde est sensé le
connaître) ainsi que des règles symboliques (la politesse), des règles de bienseillance (respecter
l'autre). Ces règles évoluent. La plasticité du psychisme est importante car la société change. Le
couple est un espace de jeux à deux, il peut résister aux règles sociales, c'est un univers renfermé
sur le couple mais il existe des règles même si elles ne sont pas énoncées, elles peuvent être
implicite et dévoilée quand elles sont transgressée. Dans le couple, on cherche quelque chose de sa
mère même si c'est le contraire.
Sartre: l'être et le néant. Un garçon de café est-il un garçon de café ou joue t-il au garçon de café?
Dans les théâtres grecs, les acteurs avaient un masque blanc. Tout le monde était pareil mais ce qui
est dit était différent. Être (le moi) ou paraître (le soi)? L'espace de jeux entre les deux est
conscient ou pas? Quand je joue le méchant, j'ai un double savoir: je sais que je joue. Dans le
théâtre, on joue à être des personnages. Être acteur est à la fois un plaisir et une difficulté à jouer un
type de personnage complétement différent de nous, le psychisme est fragile et peut être modeler
par le metteur en scène.
Artaud: réflexion sur le double. Est-ce qu'on est professeur ou est-ce qu'on joue à être professeur?
Importance du corps dans la relation, on se découvre dans le regard de l'autre. Quand on parle à
quelqu'un, on voit ce qu'on nous dit. Cette métaphore nous aide à penser.
La première topique date de 1900 et de la correspondance de Freud avec Fliess. Il y a eu une
grande amitié entre les deux hommes.
A ce moment-là, on fait des expériences en regardant la réponse à un stimulus en considérant le
cerveau ou le psychisme comme une boîte noire.
S → boite noire → R. Par exemple, lors d'une perception visuelle, on mesure le temps de réaction
qu'on met pour appuyer sur un bouton par exemple. On sait ce qui entre, on sait ce qui sort mais on
ne sait pas ce qu'il se passe à l'intérieur de la boite noire.
Le stimulus fait partie du système sensori-moteur, la réponse est une réponse motrice. Qu'est-ce qui
se passe à l'intérieur? A l'intérieur, c'est le monde intérieur, à l'extérieur, c'est le monde extérieur.
Comment le psychisme se construit pour faire la part des choses entre l'intérieur et l'extérieur?
Freud a fait la métaphore des lentilles. La boite noire contient une série de lentilles. Le stimulus est
un rayon de lumière et on voit ce qu'il est devenu à la sortie après le passage par les lentilles.
Il y a 5 lentilles importantes pour 5 fonctions importantes:
1. Le perception
2. la mémoire ou plutôt les mémoires, c'est une représentation mentale accessible par le sujet
ou par le stimulus, c'est une scène du théâtre où on peut jouer son monde extérieur.
3. L'inconscient qui est différent de la pensée implicite
4. Le pré-conscient, c'est le monde de la pensée, de la mentalisation, des langage.
5. La conscience, l'action. On est conscient de l'acte que l'on pose, on sait qu'on a fait le geste.
Considérer qu'une même réponse arrive toujours à partir du même stimulus est très réducteur car ce
n'est pas vrai.
Donc S → perception → mémoires → inconscient → pré-conscient → conscient moteur → R.
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On peut jouer sur cette scène pour s'adapter au monde extérieur, pour l'identifier. On joue notre vie
pulsionnelle (libido, affect...).
Libido: énergie postulée par Freud comme substrat des transformations de la pulsion sexuelle
quant à l'objet (déplacement des investissements), quant au but (sublimation par exemple), quant à
la source de l'excitation sexuelle (diversités des zones érogènes).
On joue sur une scène ou sur plusieurs, les cinq scènes s'interpénètrent. Utiliser toutes les scènes
facilement permet de saisir le monde sur des modes différents. Ce que l'on perçoit, ce que les
évènements nous rappelle, la capacité de penser les chose, de mettre des mots sur les choses nous
permet de construire du sens. La scène de l'action est importance mais c'est encore mieux de faire
intervenir la scène précédente pour préparer l'action et savoir ce que je vais faire ou ne pas faire. La
scène d'action est la plus proche de la réalité du monde extérieur avec la scène de perception qui est
le sens que je lui donne. Le plus éloigné de la réalité, le plus imaginaire, c'est l'inconscient, il ne
tient pas compte de la réalité ou alors d'une réalité très ancienne. C'est la scène la plus difficile à
travailler.
L'inconscient: Au sens topique, inconscient désigne un des systèmes définis par Freud dans le
cadre de sa première théorie de l'appareil psychique: il est constitué de contenus refoulés qui se
sont vu refuser l'accès au système préconscient-conscient par l'action du refoulement. On peut
résumer ainsi les caractères essentiels de l'inconscient comme système: ses contenus sont des
représentants des pulsions; ces contenues sont régis par les mécanismes spécifiques du processus
primaire, notamment la condensation et le déplacement; fortement investis de l'énergie
pulsionnelle, ils cherchent à faire retour dans la conscience et dans l'action, mais ils ne peuvent
avoir accès au système préconscient-conscient que dans des formations de compromis après avoir
été soumis aux déformations de la censure; ce sont plus particulièrement des désirs de l'enfance qui
connaissent une fixation dans l'inconscient.
La mémoire et la pensée sont des scènes symboliques. La mémoire transforme le passé, reconstruit
notre histoire, le rapport entre le monde externe et le monde interne. L'inconscient est au plus loin
de la réalité, il est lié au sexuel infantile, il fait jouer la vie pulsionnelle pour donner du sens au
monde.
Le théâtre, c'est une représentation du psychisme. Le psychisme doit rencontrer le monde extérieur
et s'y adapter étant donné qu'il doit faire avec son monde intérieur.
Le bébé a une vie intérieur, le soma subit des frustrations ce qui donne l'expérience de désarroi. Le
psychisme donne du sens au monde extérieur et permet de se représenter soi. Quelle importance je
donne à ce que je montre de moi? Je projette ce que je suis sur ce que je montre de moi. Il
comprend la représentation du monde extérieur et la représentation de soi. Est-ce que je
perçois? Ou est-ce que je pense? Ce sont des scènes différentes. Une hallucination, c'est croire que
sa pensée est la réalité, pour voir, il faut être en présence de l'objet. Ce qui implique une difficulté
pour le don d'organe car on voit un corps vivant alors que le psychisme est mort. Dans quelle
mesure peut-on garantir que nous avons un espace intérieur différent de l'espace extérieur. Moi et
les autres. Même si l'empathie est la capacité à ressentir au delà de ce qu'on perçoit. Si on sait qu'on
pense, c'est bon. Percevoir permet de limiter les scènes. Les scènes sont liées les une aux autres,
cela nous permet de traiter la réalité du monde sur les cinq scènes différentes. Il faut faire des
sauts de scène.
Voir quelque chose puis se le rappeler, y réfléchir, préparer une action. Le plus mystérieux, c'est
l'inconscient. La mémoire a une association avec le passer mais c'est assez paradoxale. A la fois,
c'est très différent de l'informatique (les ordinateurs ont une mémoire limitée mais fidèle), la notre
n'est pas isolée à cause des autres scènes, elle est illimitée mais de qualité différente. C'est la
fonction première qu'on perd avec le vieillissement. Penser à quelque chose, c'est une activité avec
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la mémoire. A l'examen, on doit penser en rapport avec la mémoire. L'inconscient est le trouble fête
du monde intérieur.
Il y a toujours une explication à l'oubli de mot. Le langage peut venir occulter le refoulement de
quelque chose. Pour faire de l'association libre, il faut ne rien faire, pas d'action et pas de
perception. On fait juste travailler le préconscient et la mémoire pour activer l'inconscient, faire
revenir ce qui a été refoulé.
Le sexuel infantile est une trace qui provient du sens que l'on a donné à nos expérience première de
la vie. La perception joue beaucoup avec la capacité à traiter l'expérience d'effroi. On projète sur un
objet du monde cette angoisse. On utilise le monde extérieur pour y mettre nos angoisses. Par
contre, il n'y a pas de perception dans la peur des foules, cela agit directement sur notre corps.
La peur de l'objet vient de la perception de l'objet, on a une possibilité de gérer l'angoisse, ça va à
l'encontre des fonctions de la libido, l'objet de phobie est toujours un objet qui se morcelle, qui va à
l'encontre de l'unité, contre l'intensité, des objets qui font mourir comme le bec du corbeau, le
serpent...
La peur est structurante, la peur enfantine est utile pour apprendre à faire avec le monde extérieur
qui fait peur. Pour chacun, l'autre est une perception qu'on doit avoir. Un fantasme de perception est
le voyeurisme, la confrontation à l'objet réel, le fantasme originaire est un fantasme inconscient et
qui revient avec des questions du genre: comment fait-on des enfants?
Si le développement n'est pas bon, le sujet ne fonctionne que sur une scène de son théâtre, on peut
ne plus se remémorer parce que c'est dangereux. Quand on veut effacer quelque chose de sa
mémoire, c'est à ce moment-là qu'on ne peut pas. On réactive quand on veut oublier. Lorsqu'on réévoque les choses, la mémoire apparaît. C'est ça le travail clinique, réactiver les scènes. Le
psychopathe vit uniquement sur le mode de l'action, il agit mais ne réfléchit pas. Il agit sans
perception en fonction du psychisme.
La fonction du psychisme c'est à la fois d'être acteur, metteur en scène, technicien, auteur,
spectateur, d'avoir tous les rôles. La personnalité se construit toujours avec nos doubles, ça
constitue le moi et sa représentation par rapport aux autres.
La personnalité est quelque chose de très complexe. Il faut éviter de mettre les gens dans des
catégories comme le fait le DSM, ce n'est pas le rôle des psychologues de classer. Jamais, on ne se
connaitra complétement et il en est de même pour les autres et pour le monde extérieur.
Nous sommes entourés de limites, on doit faire face aux angoisses de ne pas savoir qui on est, d'où
on vient, de ne pas être tout puissant. C'est pour cela qu'un enfant doit être confronté aux limites, au
«non», le psychisme doit apprendre à faire avec ça.
Il y a un lien fondamental entre le psychisme et le biologique. C'est parce que le bébé ne sait pas se
nourrir tout seul qu'il a besoin de l'autre et qu'avec ce contact, le psychisme se développe.
Le psychisme, c'est le théâtre intérieur, par opposition au monde extérieur. Le propre de l'homme est
qu'il peut mentir et se mentir. C'est une logique paradoxale. Seul le psychisme peut avancer et
reculer en même temps, être en même temps même et différent, on peut gérer tout cela même si
c'est au prix de souffrance. Une injonction paradoxale c'est ne pas avoir la possibilité de faire le
bon choix comme par exemple une mère qui offre deux cravates à son fils, si celui-ci porte la
rouge, elle lui dit: «Je savais que tu n'aimais pas la bleu» et inversement. Quel que soit le choix du
fils, il n'est jamais bon. C'est comme dire «Sois spontané». Si on est toujours face à des injonctions
de ce type, cela a une influence sur le développement de la personnalité, c'est comme cela qu'on
devient schizophrène.
Notre théâtre psychique est le seul endroit où on peut jouer à cela. Avoir de l'humour, c'est jouer
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mais il faut savoir revenir dans la réalité.
La première topique permet de travailler la réalité sur les différentes scènes pour voir ce qu'il
s'est passé et pourquoi on a raté un examen par exemple. Il faut bien lire les questions!
L'inconscient, on ne sait pas le maitriser, il vient envahir les autres scènes, on peut avoir un trou de
mémoire par exemple sans savoir pourquoi. La thérapie nous permet d'apprendre à jouer sur toutes
les scènes. Ces 5 éléments de la première topique sont très importants, ils constituent la plupart du
temps les 5 chapitres d'un cours de psychologie générale.
La deuxième topique a été écrite en 1920 suite à des névroses traumatiques dues à la guerre, des
mécanismes de compulsion, de répétition. C'est une manière de penser de répéter sans cesse,
comme dans l'éducation. La première technique de thérapie jouait entre la prise de conscience et la
conscience. Quand quelqu'un nous dit quelque chose de l'extérieur ou quand on le comprend de
nous-même, c'est différent. La reconstruction, ce n'est pas comprendre mais c'est de vivre les
choses différemment. Il faut nous permettre de vivre dans notre histoire. La bénéfice primaire
d'une thérapie, c'est d'être écouté même si on ne dit rien. La deuxième topique confronte
l'individu à l'autre, c'est une dimension importante pour comprendre la subjectivité. Qu'est-ce que
c'est une relation? La psychologie nous aide et tord le cou à des certitudes. Qu'est-ce que je vis dans
les relations? Est-ce que j'en souffre? La relation, ça ne va pas de soi. On passe du ventre de sa mère
où on ne doit rien faire vers une autonomie où on doit procréer. Quels sont les enjeux de la relation?
La deuxième topique est verticale, c'est la topique du rapport à l'autre, du rapport des passions
à la raison. C'est une topique qui interpelle le social.
Dans notre société, on diminue le moment affectif de la relation, on n'est pas dans la relation à
l'autre. Au lieu de se parler, on envoie des messages. Dans ce message, on n'écrit plus bonjours,
comment ça va? C'est important pour le psychologue de savoir cela car on va travailler avec des
gens largués par rapport à la technologie actuelle.
Quand on change de partenaire, on ne change pas de vie, on reprend toujours le même type de
partenaire. La notion de couple a changé. Avant, on devait construire un couple par intérêt, pour
partager des ressources... Maintenant, on base le couple sur l'aspect le plus sensible, l'affect, les
passions. On pense notre vie sur la base de la passion. La psychologie permet d'expliquer mais pas
de modifier. Les gens comprennent les mauvaises dynamiques mais on ne peut pas tout résoudre.
Les passions ont quelque chose d'animal, de violent. C'est un problème de corps à corps. Nous
sommes poussés vers quelque chose. Dans quelle mesure est-ce qu'on contrôle? C'est le concept de
«ça», ce qui est là, c'est le magma de la croute terrestre.
Le ça constitue le pôle pulsionnel de la personnalité; ses contenus, expression psychique des
pulsions, sont inconscients, pour une part héréditaires et innés, pour l'autre refoulés et acquis.
La raison, c'est faire travailler son pré-conscient et regarder ce que l'on fait. C'est la croute terrestre.
Le corps à corps implique les pulsions du corps qui poussent en permanence. Le ça provient de
l'objet primaire (la mère, l'Autre), celui qui sera toujours là. Ça se passe en deçà du psychisme, c'est
notre préhistoire et c'est toujours là, on ne peut pas l'atteindre, le modifier, on peut un peu le
comprendre.
La raison, c'est le moi, l'instance qui va synthétiser, produire du sens, c'est le psychisme dans une
forme d'aboutissement. Il y a une relation permanente entre le ça et le moi.
Le moi: du point de vue topique, le moi est dans une relation de dépendance tant à l'endroit des
revendication du ça que des impératifs du surmoi et des exigences de la réalité. Bien qu'il se pose
en médiateur, chargé des intérêts de la totalité de la personne, son autonomie n'est que toute
relative.
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Les passions sont violentes parce qu'on ne sait pas ce que c'est, elle peuvent être destructrices ou
constructrice du lien (pulsion de vie ou de mort). Comment rencontrer l'histoire de l'autre étant
donné ce qui a été transmis. C'est dans la relation à l'autre que se construit le moi.
Le moi, c'est la capacité de s'adapter au monde, au relation avec l'autre, à l'autonomie. Il faut
transformer les passions pour qu'elles deviennent raison. Dans quelle mesure puis-je le faire? C'est
la construction du sujet.
A la fin de la psychanalyse, on a une grande quantité de passion que l'on ne saura jamais maitriser
mais ce n'est pas un handicap.
Le ça? C'est le siège des passions qui envahissent le corps. Il y a un aspect sémantique, comme le
pronom apparent: il pleut. Il ne représente personne. Le ça, c'est à la fois tous les sujets et aucun
sujet. Ça aime, c'est quelque chose qui est là, il y a un aspect non réfléchi et spontané. C'est
comme ça.
Par exemple, l'état amoureux, quel que soit l'âge. Être amoureux, ça vous tombe dessus. Une
passions, c'est subir. C'est quelque chose qui nous arrive sans qu'on en soit averti. Ça déçoit car on
se retrouve face à la réalité lorsque la perception commence à fonctionner et qu'on fait aussi un
travail de mémoire.
Le pronom «il» est impersonnel. L'autre n'existe pas. L'autre est là mais on ne sait pas qui il est.
C'est une relation qui ramène à un plaisir sensoriel du corps à corps. On est amoureux de l'état
amoureux. On voudrait que ça dure longtemps, on voudrait suspendre l'histoire, on ne tient plus
compte de ses besoins primaires.
C'est un pronom neutre, sans identité sexuelle. L'amour est aveugle.
Il est archaïque. Ça nous renvoie à l'extrême à la matrice maternelle, au corps à corps gratifiant de
la mère. Ça nous renvoie à la relation fusionnelle et inconditionnelle avec la mère.
Il est suspendu dans le temps.
Les passions sont fragiles car on nie tout le moi raisonnable. Le temps de la passion est court et
bref, les passions sont violentes et potentiellement destructrices. Dans tous nos choix amoureux, on
choisit quelque chose de sa mère qui est représenté en nous sous forme de trace. La première chose,
c'est le regard, la mère regarde son bébé et réciproquement.
Comment passe-t-on du ça au moi? C'est la même chose que de se séparer de quelque chose. Le
travail d'une relation amoureuse, c'est après le coup de foudre, on construit une relation d'amour où
l'autre est quelqu'un, un autre à part entière, il faut faire le deuil de ses passions, faire surgir un moi
en face d'un autre moi. L'histoire est importante, le temps aussi. La deuxième topique joue sur la
scène de la première. On apprend quelque chose sur cet autre moi. L'autre existe et peut dire non, il
faut construire le lien d'amour puis il y a un chemin difficile entre les inter-subjectivités.
Les crimes passionnels? La violence passionnelle? Pourquoi? Il y a incompréhension car le moi est
occulté, il va réfléchir après. Il n'y a pas toujours la mémoire et la perception de ce qu'il s'est passé.
La passion est destructrice, on peut détruire l'objet de sa passion. Si le moi intervient, on ne ferra
pas à d'autres ce qu'on ne voudrait pas qu'on nous fasse. Comment passer du ça au moi? Une partie
du moi reste dans les passions, est pris dans la passion. Comment fait-on le deuil d'une personne qui
disparaît? C'est un travail essentiel qui est social, culturel et surtout psychique. On garde des
reliques qui sont des restes de l'autre, c'est un objet réel mais partiel. On prend un morceau pour se
souvenir de tout. On garde une partie pour faire comme si l'autre en entier était là. Ça peut être une
photo, un vêtement. L'autre ne sera plus perçu, on en extrait une partie qu'on sur-valorise. Le
fétiche, c'est la même chose mais basé sur la sexualité. Une femme c'est une petite culotte noire. Le
pervers investit seulement une partie pour ne pas se poser des questions sur l'autre, une femme se
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limite pour lui a des gros seins. Point de vue psychique, les idéalités, c'est quelque chose de
l'autre qu'on sur-investit: l'idéal du moi, le moi idéal et le surmoi.
Idéal du moi: Terme employé par Freud dans le cadre de sa seconde théorie de l'appareil
psychique: instance de la personnalité résultant de la convergence du narcissisme (idéalisation du
moi) et des identifications aux parents, à leurs substituts et aux idéaux collectifs. En tant
qu'instance différenciée, l'idéal du moi constitue un modèle auquel le sujet cherche à se conformer.
Moi idéal: Formation intra-psychique que certains auteurs, la différenciant de l'idéal du moi,
définissent comme un idéal de toute-puissance narcissique forgé sur le modèle du narcissisme
infantile.
Surmoi: Son rôle est assimilable à celui d'un juge ou d'un censeur à l'égard du moi. Freud voit
dans la conscience morale, l'auto-observation, la formation d'idéaux, des fonctions du surmoi.
Je m'approprie une partie de l'autre pour me construire, ses manières d'être, ses comportement, ses
passions. On essaie de lui ressembler, on extrait le comportement de l'autre pour en faire un idéal du
moi.
Ça peut être la position, le statut, la fonction de l'autre. Quelqu'un prend sa place, le fils prend la
place de son père dans la famille, il met son moi dans la position idéale, il investit la fonction de
l'autre, ça rend très narcissique, très gratifiant. Les succession peuvent être très violente car tout le
monde veut mettre son moi dans la position idéale.
On peut investir le discours de l'autre, la parole: mon père disait toujours... L'inter-dit: ce qui est dit
entre eux. Cela marque les limites: mon père disait toujours qu'il faut...
L'interdit de l'inceste: les parents disent non, ils marquent les limites. Lorsqu'il y a inceste, c'est
forcément destructeur pour le psychisme de l'enfant.
On se construit en sortant de la violence des passions. Le moi fait le deuil du ça avec des choses
qu'on reprend de l'objet primaire.
Le deuil psychique, c'est renoncer à l'autre sans y renoncer psychiquement, on envie a de retrouver
le corps à corps.
Les idéalités servent à renoncer aux passions. Le danger de survie des passions, c'est les sectes, le
militantisme, on tuerait pour hériter, le fanatisme religieux, politique. Le kamikaze investit une
position idéale.
Le moi se construit si on renonce aux passions, si on fait le deuil de la passion amoureuse pour
passer à la relation d'amour là où il y a un objet d'amour. Cela implique les questions multiples
concernant la tolérance. Les guerre idéologiques des religions impliquent un réchauffement des
passions, un enjeu pour l'autre, comment respecter les autres? La relation, ça prend du temps, ça ne
s'impose pas. Il faut des scènes pour faire cela, des capacité de mentalisation. Le deuil, c'est
renoncer sans renoncer, je peux continuer à vivre avec ça.
La maladie de la mort parle de la deuxième topique.
Les livres
Blesse, ronce noire
L'un est le double fascinant de l'autre (regard, silence, forte attraction)
--> tentation envers sa sœur, jouissance de la voir soumise
--> choix du mal, douleur, étrangeté (en se réfugiant dans le grenier) --> péché originel (le garçons
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regarde le sexe de sa sœur dans le miroir)
La sœur est celle par qui les ténèbres arrivent --> parce que la femme est à l'origine du monde, de
la vie.
Il y a durant la phase phallique (5 ans), une transposition du père vers le frère. Elle admire son frère,
le compare à un roi.
Conscience de l'interdit: importance de l'éducation sociale. L'image fraternelle est différente de
l'image masculine. Il n'y a pas de surmoi, les interdits ne sont pas intériorisé.
Paradoxe de l'identité (l'autre est à la fois même et différent, ils ont la même attitude, le même style
d'écriture) et fusion (perte de l'identité dans l'autre, c'est l'unique pensée qui travaille leur esprit, le
rapport sexuel leur permettra de se fondre l'un d'un l'autre). Elle attend que son corps murisse pour
ce montrer femme face à son frère (confusion des rôle sœur/amante). Elle n'a pas de surmoi et est
envahie par le ça.
Le manque crée une surexcitation, une obsession. L'inceste implique la honte et le rejet de
l'évènement dans la famille. En attendant, l'écriture est une sublimation.
Le surmoi et inhibé par le ça. Les normes sociales, les interdits, les symboles ne sont pas
intériorisés. C'est le transfert de la relation archaïque à la mère.
Les émotions obscures sont réveillées, l'acte est accompli et entraîne le déclin, la chute, la mort des
deux. Lorsqu'il y a eu acte, c'est la fin du manque, or, c'est ce qui stimule l'activité du psychisme.
On ne recherche plus rien, c'est donc la prédominance de la pulsion de mort.
Enceinte, elle se fait avorter, elle ne veut pas porter cette vie, forme repoussée, refoulée et niée du
mal incestueux. Comme si une fois la découverte de l'origine le menait à sa perte, il ne cherche plus
rien.
Elle veut mourir (pulsion de mort) mais n'y parvient pas (pulsion de vie).
Pour l'auteur, c'est une mytho-biographie, c'est à dire une biographie à travers des songes, des
pulsions, des obsessions.
--> sujets qui résonnent en lui
--> écrit pour se réconcilier avec ses désirs, ses pulsions --> thérapie
--> souci d'équilibre psychologique.
--> l'écriture ne remplace pas le manque donc on poursuit à combler le vide.
--> raconte l'histoire de ses fantasmes
--> miroirs de ses expériences.
L'inceste avec sa sœur pour un frère, c'est le désir de reconstituer l'androgyne. Désir d'être à la fois
un garçon et une fille. Écrire sur l'inceste permet de le dire sans passer à l'acte.
La maladie de la mort
Un homme demande à une femme de passer quelques nuits ensemble. La femme doit être soumise.
L'homme veut connaître la passion qu'il ne connait pas. Mais il ne veut rien savoir du psychisme de
l'autre.
Il veut que la femme soit passive. Il ne veut pas rentrer en résonance avec elle. Du coup, il ne sait
pas ce qu'elle ressent.
→ ça: impersonnel, spontané, archaïque, neutre.
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Réalité psychique: il veut donner du sens au mystère, à l'inconnu de l'autre. Mais ne voit rien.
La femme est le sexe obscure, la forme suspectée depuis des siècles, l'image manquante.
Maladie de la mort: celui qui en est atteint l'ignore, n'a pas aimé, vécu, manque d'amour, de
sentiment.
Fixation au stade oral: les seins. Elle refuse de dire son nom → frustration → manque, tension, il
en faut pour pouvoir vivre.
Mort → pulsion de mort = non résonance. → il parle beaucoup du sommeil de la femme.
Métaphore entre les mouvements de la mer (lame blanche) et les mouvements de l'acte sexuel.
Il voudrait tout voir de la femme → image manquante impossible à voir.
Il est confronté à la différence homme/femme quand elle est partie → manque, identité, vide.
Le lieu est hors de l'espace et du temps, il n'y a pas de trace dans le psychique, c'est le côté passif de
la passion, du corps à corps passionné.
L'amour survient d'une erreur: jamais sans le vouloir. Quand elle est partie, elle lui manque. Il
raconte sans cesse l'histoire → processus de deuil. Il ne découvre l'amour qu'en le perdant.
Acte sexuel: distraction, absence de désir chez l'homme, il est homo, faible, sans désir.
Clivage: femme idéalisée différente de la prostituée.
Automatisme de répétition, relation d'un couple qui fait toujours l'amour de façon répétée, le
psychisme ne peut pas aborder ça, la relation est impossible car l'homme est homosexuel, il n'y a
pas de trace pouvant être investies. Il essaie de revivre la situation pour l'améliorer mais ça ne
marche pas.
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