US Open 2015

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US Open 2015
US OPEN 2015
Great italian slice
« Le slice c’est avant tout de l’équilibre et du toucher, de la finesse. Et
malgré toutes les évolutions, le tennis reste un sport de toucher et pas
uniquement de puissance. Le slice apporte une autre façon de sentir la
balle, de la maîtriser. Le slice apprend à avoir une bonne main.
Mats Wilander, Juillet 2015

Flavia Pennetta & Roberta Vinci -
Et oui, aussi étonnant que cela puisse sembler, c’est presque le
slice de revers qui a permis à l’italienne Roberta Vinci de s’imposer
sur Serena Williams, en demi-finale de l’US Open à New York,
avant de s’incliner face à sa compatriote et son amie d’enfance,
Flavia Pennetta1. La maîtrise exceptionnelle de ce coup évoque le
talent d’une Steffi Graf mais aussi de Mats Wilander ou Yannick
Noah, chez les hommes. Des joueurs légendaires, toujours
capables de l’utiliser à bon escient, pour gagner du temps et faire
reculer leur adversaire. Considéré souvent à tort comme un coup
‘dépassé’, le slice produit des ravages lorsqu’on sait en profiter.
Roger Federer, Andy Murray et Nicolas Mahut n’hésitent pas à s’en
servir et le prouvent, dès qu’ils en ont l’opportunité. Une arme
affûtée, à utiliser en fonction du jeu de son adversaire. L’idéal,
étant d’alterner les revers liftés avec quelques slices d’attaque et
de défense, pour surprendre et gagner2.
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1
Ah! The great italian touch....
Deux championnes italiennes ont battues deux rivales réputées et reconnues par leur force de
frappe ! Heureusement le tennis ne se résume pas à la puissance que l'on peut développer en
frappant une balle même si la tendance actuelle va vers cette direction.
Belle illustration donc, celle des italiennes, même si de tout temps, les champions/nes l'ont
utilisé très efficacement (Ken Rosewall, Rod Laver, Adriano Panatta, Boris Becker, Yannick
Noah, Steffi Graff, Francesca Schiavone, etc.)
Avantages d'un revers slicé:
- variabilité de l'effet en fonction des intentions tactiques
- simplicité du mouvement
- arme classique contre le lift
- s'adapte à toutes les surfaces
- économique en termes de dépense énergétique
- très gênant pour tous ceux qui aiment frapper
Quelques obstacles cependant:
- difficultés d’exécution du mouvement dans des situations de vitesse en balles basses
(requiert plus de temps)
- tendance à être utilisé en mode "économie" en ralentissant de trop le jeu
- nécessite un bon "toucher", c'est à dire un contrôle de la main fort développé
Le revers slicé d'aujourd'hui, surtout exécuté par les champions actuels me semble très
enrichissant car il casse la mécanique des frappes agressives, pose des problèmes à tous les
joueurs qui profitent de la vitesse de l'adversaire et permet également la possibilité de
masquer jusqu'au dernier moment, l'intention tactique que l'on veut donner au coup (slice
court croisé, agressif dans les pieds, amortie, approches, etc.)
Vive le revers slicé donc, mais sous toutes ses formes ! J'aime les revers slicés de Federer car
très variés. Allez, bonne pratique !
Thierry Koche
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2 Slice : oublié durant pas mal du temps au détriment d’autres coups beaucoup plus
puissants, agressifs et moins techniques, le slice est devenu une arme fatale contre certains
joueurs/joueuses. La preuve, Vinci/Willams et dans un autre contexte, Lopez/Fognini, sans
oublier Roger Federer contre tous ses adversaires, bien évidemment.
Le tennis de demain gardera sa puissance mais sera aussi très tactique : une variation, un
changement de rythme, une amortie joué dans un moment clé (Djokovic le fait régulièrement),
font très souvent la différence. Dans l'apprentissage du tennis actuel nous ne devons pas
oublier d’enseigner le ‘slice’ et tous ses dérivés : amorties, volées, défense, etc.
Le joueur de ‘demain’ sera physique, puissant mais aussi tactique. Intégrer le slice deviendra
un objectif majeur pour devenir encore plus fort. Le slice sera un coup à apprendre dès le
plus jeune âge pour devenir un joueur complet à l'âge adulte.
Eduardo Masso
Novak Djokovic
Magical mystery tour
Dimanche 13 Septembre, durant la finale de l’US Open opposant Novak
Djokovic à Roger Federer, on avait du mal à faire la différence entre les
deux joueurs. De part et d’autre du filet, le niveau de jeu était
somptueux. On a même senti Djoko plutôt en défense. Et pourtant…
Lucidité et détermination auront eu raison du grand talent déployé par
Roger Federer, tout au long de cette finale de rêve. Le Serbe, magicien à
ses heures, a su trouver les clés du match pour remporter son troisième
Grand Chelem de l’année. Novak Djokovic appartient ... déjà à l’histoire
du tennis. Non seulement pour la qualité de son jeu et ses résultats mais
aussi en vertu de sa force de caractère. Un mental d’acier, forgé au fil
des tournois et qui ne l’a pas trahi un seul instant face aux cris du public
de Flushing Meadows. ‘Pas toujours facile de jouer dans ces conditions’
estiment les pros du circuit international. ‘Quand le public soutient
ouvertement votre adversaire, on a l’impression de devoir se battre
contre plusieurs’. C’est un peu ce qui s’est passé durant cette finale qui
semblait sourire à Federer. Mais l’ancien numéro un mondial laissait
passer sa chance dans le troisième set. Conscient de la déception du
public new-yorkais, Djokovic déclarait à l’issue du match : « C’est
logique qu’un joueur, un champion et une personnalité comme Roger, ait
ce genre de soutien »
G.C.

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