Enseignement agricole - Chambre d`Agriculture de la Gironde
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Enseignement agricole - Chambre d`Agriculture de la Gironde
agritaine Métiers Lettre de veille prospective sur les métiers de l’agriculture NUMÉRO 2 DECEMBRE 2008 Dordogne • Gironde • Landes • Lot-et-Garonne • Pyrénées-Atlantiques Sommaire TENDANCES DE LA FORMATION INITIALE AGRICOLE RENCONTRE AVEC Alain Sixtre, directeur de l’EPLEFPA(1) de Bordeaux-Blanquefort • Un projet stratégique construit avec et pour les professionnels FOCUS • La formation d’ingénieur diplômé de l’ENITA de Bordeaux par la voie de la formation continue • L’ENITA de Bordeaux ouvre sa formation d’ingénieurs à l’apprentissage • L’apprentissage L’AGRICULTURE AQUITAINE DANS LES SCENARII DE PROSPECTIVE DU CESR BREVES • Aquitaine Cap Métiers, développer une culture métier en Aquitaine • AQUIMOB : pour la mobilité internationale des étudiants aquitains • Prospectives menées par l’INRA Enseignement agricole : anticiper les besoins de la profession Récemment, après une très large consultation, le groupe consultatif présidé par la sénatrice Françoise FERAT a remis son rapport « L’enseignement agricole à la croisée des chemins ». Il est lourd d’incetitudes inquiétantes et de motivations ébranlées. Paradoxalement, ce système éducatif, qui maintient pourtant son attractivité globale, est dit empêtré dans le mille-feuilles des documents programmatiques et souffrant d’une identité diluée : absence d’ambition et de vision nationales claires, missions pédagogiques spécifiques sacrifiées, carence d’innovation, déconcentration et décentralisation mal ajustées. Et les formations à la production agricole y trouvent de moins en moins leurs publics. Dépassons ce portrait sans fard. L’Aquitaine se reconnaît aisément dans les «nouveaux défis historiques» mis en évidence : passer des productions aux activités agricoles, de l’agriculture à l’alimentation et à la sécurité sanitaire et environnementale, développer les parcours de réussite, raviver les liens avec les territoires, générer de nouveaux projets éducatifs… Mais dans un contexte de raréfaction des moyens, les établissements parviendrontils à concilier autonomie, maintien des domaines de compétences et optimisation du service aux territoires, aux entreprises, aux actifs ? L’enseignement agricole aquitain, en tout cas, a déjà emprunté les pistes d’un renouveau : approches fondées sur les compétences, investissement dans l’ingénierie de formation et le repérage des besoins, concertation renforcée avec les milieux professionnels, recherche des synergies pour l’orientation, expérimentation d’une formation d’ingénieur par apprentissage (ouverte aux BTS), amélioration de la mobilité internationale… Le débouché de la réflexion collective sur un réel pôle de formation-développement viticole aquitain associant les professionnels, connectant les différentes voies de formation, rapprochant l’enseignement technique, le supérieur et la recherche augure que la croisée des chemins est aussi celle des perspectives. Au-delà du secteur viticole, les travaux du CESR invitent utilement à élargir l’investigation à l’ensemble des filières. Evelyne Revel Présidente de la commission Emploi-Formation de la CRAA agritaine Métiers NUMERO 2 DECEMBRE 2008 PAGE 2 Formation initiale scolaire : moins d’un tiers des élèves en formation « production » Les informations ci-dessous sont tirées du « Dossier emploi-formation » publié par la DRAF Aquitaine en mars 2008 Les établissements de formation initiale scolaire : un maillage territorial dense Enseignement public : • 15 établissements publics de formation initiale scolaire dont 9 lycées d’enseignement général technique agricole et 6 lycées d’enseignement professionnel agricole Enseignement privé • 40 établissements de formation initiale scolaire répartis autour de trois fédérations • CREAP (Centre régional de l’enseignement agricole privé) : 15 établissements à temps plein • 22 maisons familiales et rurales « à rythme approprié » (avec de la formation en alternance école et entreprise) • UNREP (Union nationale rurale d’éducation et de promotion) : 2 établissements privés à rythme approprié et 1 à temps plein. l e le d s itia e nc n in a d tio ole n Te rma gric o a af Plus de la moitié des élèves dans des filières courtes Les services aux personnes recrutent le plus d’élèves • près de 2 élèves sur 5 scolarisés dans un établissement public • 32 % dans un établissement à «rythme approprié», essentiellement en maisons familiales rurales • 30 % dans un établissement privé «temps plein» Plus de la moitié des élèves sont dans des formations de cycle court (niveaux 5 et 6). Ils suivent principalement les voies de formation de cycle d’orientation en collège et de Brevet d’enseignement professionnel agricole (BEPA). Les formations conduisant au baccalauréat concernent un tiers des élèves et celles de niveau 3, essentiellement de Brevets de technicien supérieur agricole (BTSA) regroupent un peu plus de 10 % des élèves. La majorité des élèves prépare des diplômes technologiques et professionnels que l’on peut scinder en quatre grands secteurs : services, production, aménagement de l’espace et transformation. personnes • 6 % dans la commercialisation • 1 % dans les services aux entreprises Davantage d’élèves qu’il y a 10 ans Près d’un élève sur cinq dans les métiers de l’aménagement de l’espace, des travaux paysagers, de la forêt et de l’eau. Les effectifs de l’enseignement agricole ont augmenté de 9 % sur les 10 dernières années, passant de 10 300 à 11 200 élèves en 2006, avec un pic en 1999. Dans le même temps, le nombre global d’élèves en âge d’être scolarisés n’a progressé que de 2,1 % en Aquitaine. Ceci traduit une attractivité croissante de l’enseignement agricole. Dans les niveaux en deçà du baccalauréat, le nombre d’élèves s’est accru de 13 % tandis qu’il a régressé de –16 % pour l’enseignement supérieur court en raison des difficultés de recrutement en BTS. Services: • 37 % des élèves dans les services aux Production: • Près de 20 % d’élèves en production animale ou végétale • 6 % en viticulture œnologie • 4 % répartis en horticulture, agroéquipement et aquaculture Aménagement : Transformation : 8 % des élèves dans le secteur de la transformation des produits agricoles. agritaine Métiers NUMERO 2 DECEMBRE 2008 Formation initiale par apprentissage : des effectifs importants • Six centres de formation d’apprentis appartenant au secteur public (CFA) et deux centres de formation privés. • Trente sites de formation. Travaux paysagers et production en tête des formations d’apprentis Un fort recul des effectifs d’apprentis en « production agricole » PAGE 3 la Tend for an ma ce ag tion i s de ric nit ole ial e Au cours des six dernières années, les effectifs d’apprentis ont progressé de 4,4 % avec des évolutions contrastées selon les secteurs de formation. Les formations relatives au domaine des travaux paysagers ont connu un essor important (41 %), traduisant l’attractivité importante de ces métiers auprès des jeunes ainsi qu’une demande professionnelle croissante. Le nombre d’apprentis a également augmenté sur les deux dernières années mais de manière plus modérée dans les formations aux métiers de l’agroéquipement, du cheval et de la forêt. A l’inverse, les formations relatives aux métiers de la production agricole ont sévèrement reculé (- 40 %). Cette baisse est liée à une lente érosion des formations de niveau 5, notamment dans le secteur horticole et également aux formations du secteur viticole. Les formations de niveau 3 sont restées plutôt stables. Le devenir en 2005 et 2006 des diplômés sortis en 2001 et 2002 Des taux de poursuite d’études variables selon les diplômes Les titulaires d’un Certificat d’aptitude professionnelle agricole (CAPA), d’un bac professionnel et d’un Brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) sont les moins nombreux à poursuivre leurs études dans les quatre années suivant l’obtention de leur diplôme. Bien que la vocation première de ces diplômes reste l’insertion professionnelle, près de la moitié des bacheliers professionnels et des techniciens supérieurs poursuivent leurs études, en privilégiant la préparation d’un BTSA pour les premiers et d’un diplôme de niveau supérieur en université pour les techniciens supérieurs. Encouragés par la création des licences professionnelles, les titulaires de BTS s’engagent de plus en plus dans des études longues. Pour 60% d’entre eux, la poursuite d’études se solde par l’obtention d’un diplôme de niveau supérieur. Près de 70 % des diplômés du Brevet de technicien agricole (BTA) poursuivent des études. Les domaines choisis sont très divers : 40 % d’entre eux prolongent leur formation dans le domaine paramédical ou social, un tiers dans .../... agritaine Métiers NUMERO 2 l’enseignement agricole (BTS) et un quart à l’Education nationale ou l’université. Avec 82 % d’élèves poursuivant ou reprenant leurs études, le Brevet d’enseignement professionnel agricole (BEPA) confirme sa position de diplôme donnant accès aux études de niveau 4. La poursuite d’études se fait majoritairement vers l’enseignement agricole par le biais d’un bac professionnel ou vers un BTA pour les diplômés du secteur du commerce et des services. Elle se solde par l’obtention d’un diplôme de niveau 4 pour plus des trois quarts d’entre eux. Les titulaires de bacs technologiques et de bacs S sont quant à eux complètement tournés vers des études supérieures, en BTSA pour les premiers et vers des diplômes universitaires, de l’éducation nationale ou BTSA pour les seconds. Près de la moitié des bacheliers scientifiques obtiennent un diplôme de niveau 2. Une insertion professionnelle plutôt bonne La proportion de diplômés uniques qui ont arrêté ou poursuivi leurs études sans obtention d’un diplôme de niveau supérieur varie de 40 % pour les BEPA à plus de 70 % pour les autres diplômes professionnels agricoles (hors bac technologique et bac S). Les bacheliers professionnels bénéficient du taux d’insertion le plus favorable et de l’indicateur de chômage le plus faible. Avec plus d’un tiers des emplois occupés en tant qu’agriculteurs ou aides familiaux, e le d s itia e nc n in a d tio ole n Te rma gric o a f la DECEMBRE 2008 PAGE 4 La formation d’ingénieur diplômé de l’ENITA de Bordeaux par la voie de la formation continue ce diplôme reste la référence pour l’installation agricole. Les diplômés uniques de BTSA s’insèrent plutôt bien sur le marché du travail. Près de 9 diplômés sur 10 exercent une activité professionnelle. Les trois quarts ont un contrat à durée indéterminée (CDI) ou sont indépendants. Ils appartiennent en premier lieu à la catégorie des professions intermédiaires. Quatre ans après l’obtention d’un BTA, plus de 80 % des diplômés uniques travaillent, pour la moitié en CDI et un cinquième en CDD. Près des trois quarts occupent un emploi d’employé, le secteur des services restant le premier employeur (90 % des BTA). Si, près des trois quarts des diplômés uniques de BEPA se sont insérés, une part non négligeable ne dispose pas d’un emploi, notamment pour les filières très féminisées du commerce et des services. La moitié des anciens élèves qui se sont insérés sont employés, dans des institutions ou associations appartenant au secteur sanitaire et social. Ils y occupent des emplois d’agents de services hospitaliers, d’aides soignants, d’auxiliaires de puériculture ou de vie. Source : DRAF Aquitaine / pôle Economie agricole et monde rural - mars 2008 L’Ecole nationale des ingénieurs des travaux agricoles de Bordeaux propose également l’accès au diplôme d’ingénieur par la voie de la formation continue. L’ingénieur diplômé de l’ENITA de Bordeaux est un cadre polyvalent susceptible d’exercer des fonctions très diversifiées dans les secteurs de l’agriculture, des agro-industries, de l’environnement. Accessible aux diplômés de niveau bac+2 ayant au moins 3 ans d’expérience, ce dispositif de formation permet : • une valorisation de l’expérience, • d’acquérir de nouvelles compétences et connaissances scientifiques et techniques, • de donner un nouvel élan à sa carrière professionnelle. La formation se déroule sur 3 ans dont, 2 ans à temps partiel (une semaine par mois à l’école) et 6 mois de stage en entreprise ; elle est compatible avec une activité professionnelle. Une réduction du parcours de formation peut être envisagée, en fonction du niveau d’études du candidat. ENITA de Bordeaux Formation Continue Tél. 05 57 35 07 25 [email protected] www.enitab.fr agritaine Métiers NUMERO 2 DECEMBRE 2008 PAGE 5 Re projet stratégique construit avec et pour les professionnels Un nco ntr e Rencontre avec Alain Sixtre, directeur de l’EPLEFPA(1) de Bordeaux-Blanquefort 1) Etablissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole • Quelle est votre vision de l’enseignement agricole ? L’enseignement agricole a pour vocation de répondre, à travers ses formations, aux nouveaux enjeux de l’agriculture et plus généralement aux attentes des territoires et de la société. Pour ces raisons, l’enseignement agricole est conduit périodiquement à évoluer dans ses contenus et ses méthodes. L’innovation est inscrite dans sa culture et ses méthodes pédagogiques que je qualifierai d’originales et actives : pédagogie du projet, découverte du milieu et approche globale, études de filières, travaux pratiques (support de l’exploitation), modules d’adaptation régionale, mise en responsabilité, stages en entreprises, etc. Il est tourné vers le réel, par sa relation au terrain, son approche globale et pluridisciplinaire (enseignement général, scientifique, technique, économique et sociale), de l’environnement, des territoires, des entreprises et des filières de production. L’enseignement général, les sciences de la vie et les savoir-faire professionnels sont considérés avec autant d’importance. Je dirai que c’est un enseignement équilibré et complet dans lequel les jeunes s’épanouissent et s’insèrent parfaitement dans la société, qu’ils se destinent ou non à l’agriculture. On ne dira jamais assez que l’enseignement agricole présente des taux d’insertion scolaire et professionnelle plus élevés que les autres enseignements. « On ne dira jamais assez que l’enseignement agricole présente des taux d’insertion scolaire et professionnelle plus élevés que les autres enseignements. » Un établissement ne peut exister seul, sans liens ou sans implication avec son environnement. Nos établissements d’enseignement agricole sont par nature au croisement de deux dimensions : les territoires et les filières professionnelles. L’EPL de Bordeaux-Blanquefort, que j’ai le plaisir de diriger, a construit son projet stratégique 2007-2012 sur la réalité et les évolutions probables de ses territoires. Cela sous-entend un fort maillage territorial, une offre de proximité pour les publics à former et des liens étroits avec les filières de production et les entreprises. Ainsi, à travers les trois voies de formation (scolaire, apprentissage et formation continue), nous disposons aujourd’hui de sept antennes en Gironde, proposant un large éventail de formations diplômantes ou qualifiantes, courtes ou longues, collectives ou individualisées. Plus récemment, la mise en place de formations ouvertes à distance a permis de rapprocher encore un peu plus la formation de l’apprenant. Au sein du territoire, les EPL et les lycées agricoles disposent d’un « outil essentiel » qui n’existe dans aucune autre forme d’enseignement : les exploitations agricoles. Ainsi, à Blanquefort, Château Dillon est bien entendu le support de la formation. C’est aussi une entreprise, véritable entité technico-économique, soumise comme les autres aux aléas du climat et des marchés. Son organisation et sa gestion reposent sur le principe de réalité. Pour faire un clin d’œil à l’histoire, je dirai que nous ne faisons qu’appliquer le précepte d’Olivier de Serres, père de l’agronomie française : « Science, expérience, diligence ». Autres atouts majeurs de l’enseignement agricole, les quatre missions complémentaires à la formation, que nous a confiées le législateur : le développement, la coopération internationale, l’animation rurale et l’insertion. Ces missions participent à l’accompagnement des démarches territoriales souhaitées par les professionnels et les collectivités territoriales. Elles induisent nécessairement un travail en réseau et une validation préalable des actions engagées sur l’établissement. Le contexte économique actuel et les contraintes budgétaires qui en découlent nous imposent un renforcement des partenariats et une mutualisation des compétences et des moyens. Tous les centres de l’EPL s’inscrivent d’ailleurs complètement dans cette logique, que ce soit en matière de formation ou de développement technique. L’axe majeur de notre projet d’établissement est bien un EPL au service de ses territoires. .../... agritaine Métiers NUMERO 2 Or les territoires, les structures d’exploitation, les modes de valorisation des produits évoluent sans cesse. Nous le constatons au quotidien. L’enseignement ne peut rester en marge de ces évolutions. N’oublions pas que la finalité de l’enseignement est de former les citoyens de demain. Ils seront selon les cas employés, techniciens, chefs d’entreprise ou cadres. Ils auront à prendre en compte un environnement et un monde chaque jour plus complexe. Notre enseignement doit donc les former à l’analyse d’une situation, à la prise en compte des facteurs interactifs et à la prise de décision. Ceci quel que soit le niveau de formation. Prenons le secteur de la production agricole. Tout responsable d’exploitation et d’entreprise agricole doit aujourd’hui prendre en compte des facteurs très divers. On pense en premier lieu bien sûr aux aspects techniques et financiers, aux aspects commerciaux et aux moyens de mieux valoriser les produits de l’exploitation. Désormais, il convient d’y ajouter la gestion des problèmes énergétiques et environnementaux, administratifs, juridiques et sociaux. Nos établissements doivent accompagner les profondes modifications structurelles de l’agriculture, avec par exemple un salariat en augmentation et un nombre de chefs d’exploitation en baisse. « Unique en France : un pôle de formationdéveloppement renforcé pour la filière viticole » DECEMBRE 2008 En matière de formation, cela sousentend de mettre l’accent très rapidement sur les formations qualifiantes des ouvriers, techniciens et cadres sauf à constater une augmentation de la tension sur ces emplois. Tension que nous connaissons déjà aujourd’hui sur certains métiers, faute d’anticipation. Je pense en particulier à l’agroéquipement et à certains emplois du secteur viticole. La gestion des ressources humaines est devenue une des données essentielles à la gestion de nos entreprises, agricoles ou non. Quels sont actuellement les profils des emplois nécessaires à l’agriculture et à la filière agro-alimentaire ? Ceux de demain ? Les départs en retraite de classes d’âge du baby -boom, les futurs besoins en cadres liés aux restructurations actuelles des exploitations et des entreprises nous imposent d’être réactifs. Ces réponses viendront en premier lieu des professionnels. En revanche, seule une concertation forte et rapide entre les institutions agricoles, les collectivités territoriales et les établissements de formation permettra de répondre aux enjeux qui sont posés et de s’assurer de l’adéquation entre formation et emploi. Par ailleurs, le contexte économique actuel nous conduit à réfléchir collectivement aux besoins en termes d’emplois et de formations au sein d’une filière de production. Ce problème se pose aujourd’hui dans la filière viticole, dans celle des fruits et légumes mais aussi dans l’ensemble des filières agricoles régionales. J’ai personnellement souhaité que tous les centres de l’EPL de Bordeaux-Blanquefort s’inscrivent dans cette démarche, sur les trois voies de formation et tout particulièrement sur l’apprentissage et la formation PAGE 6 continue où notre organisation départementale permet de répondre au mieux aux besoins de formation individuels ou collectifs. Cette approche départementale devrait s’accélérer avec le regroupement programmé des lycées viticoles de Gironde (Blanquefort, Libourne et La Tour Blanche). Je considère que c’est un excellent projet car le futur EPL Viticole de Gironde dotera la filière viticole girondine et d’Aquitaine d’un pôle de formation-développement renforcé, unique en France, capable de mutualiser l’ensemble des compétences techniques et pédagogiques départementales pour répondre encore mieux aux attentes de la filière. J’ajoute que les partenariats mis en place ces derniers temps entre l’enseignement technique et l’enseignement supérieur (ENITAB, Universités) vont également dans le sens d’une mise en réseau et en synergie des établissements de formation. • Comment arrivez-vous à traduire les attentes de la profession dans les formations ? Cela passe nécessairement par une veille territoriale et une proximité avec la profession. C’est ce que nous faisons sur nos centres et antennes. Les équipes de direction, les responsables des antennes, les services Développement et Ingénierie sont mobilisés. Notre projet stratégique 2007-2012 a été largement réfléchi et conçu à partir des entretiens que nous avons eus avec près de trente partenaires majeurs. La question essentielle posée par l’établissement à ses partenaires étant « Qu’attendez-vous de nous ? ». La problématique et les enjeux de la formation professionnelle sont, me semble-t-il, assez différents de ceux re t n Re o c n EPLEFPA de Bordeaux-Blanquefort agritaine Métiers NUMERO 2 des formations générales et technologiques. D’où l’importance pour les centres de formation de bien appréhender le monde professionnel, son fonctionnement et ses besoins. Je pense néanmoins que nous pouvons encore progresser sur certains secteurs girondins et pour quelques métiers. C’est pourquoi j’ai souhaité étoffer le service Développement du CFPA et du CDFA de la Gironde depuis la dernière rentrée de septembre. Nos centres ont d’ailleurs consenti un investissement très important en ingénierie de développement, permettant de faire évoluer l’offre de formation. En matière de pédagogie, nous introduisons dans nos référentiels des modules de formation locaux ou d’adaptation à l’initiative des équipes et en fonction des besoins locaux. J’ajoute enfin que notre offre de formation continue fait l’objet d’une concertation annuelle avec les professionnels et les principaux financeurs. Dans le contexte économique actuel, j’imagine que validation financière d’une formation vaut reconnaissance de la formation. « La question essentielle posée par l’établissement à ses partenaires : qu’attendez-vous de nous ? » • L’apprentissage est très fortement présent dans les parcours de professionnalisation des jeunes ; quelle place prend-il dans vos projets ? L’apprentissage occupe une place centrale au sein de notre établissement, d’autant que nous avons fait le choix stratégique il y a quelques années de concentrer sur le lycée les filières scientifiques et technologiques, l’enseignement supérieur court principalement et de positionner les filières professionnelles sur l’apprentissage et la formation continue. L’apprentissage et la formation constituent le socle dur de nos formations professionnelles. J’ajoute que nos projets de formations nouvelles, lorsqu’elles font suite DECEMBRE 2008 PAGE 7 Re nco ntr e Laboratoire étudiant à des besoins exprimés par les professionnels s’appuient toujours sur un référentiel professionnel concerté et dans certains cas individualisé avec l’entreprise et le stagiaire. Nous utilisons la possibilité offerte par le contrat d’apprentissage de faire varier la durée et le contenu de la formation en fonction des besoins ou des situations. Je considère que l’apprentissage agricole, comme d’autres d’ailleurs, n’a pas encore atteint le niveau qui devrait être le sien parmi les différentes voies de formation. Il ne bénéficie pas encore auprès des familles et des prescripteurs de l’orientation, d’une image positive, même si on sent bien un frémissement d’évolution. Je le regrette car l’apprentissage constitue une très belle voie de formation. Quel que soit le diplôme présenté, les compétences générales, théoriques et techniques requises sont les mêmes, par la voie scolaire ou par l’apprentissage. Les diplômes obtenus permettent les mêmes poursuites d’études. L’apprentissage apporte un plus : une meilleure connaissance de l’entreprise et une meilleure insertion professionnelle. Je compte beaucoup sur l’ouverture à la rentrée 2009 sur le CDFA Agricole de la Gironde, en partenariat avec l’ENITA de Bordeaux, du diplôme d’ingénieur par apprentissage ouvert en particulier aux étudiants de BTSA, pour donner à l’apprentissage cette valeur symbolique de reconnaissance. Ce diplôme, conçu sur le modèle mis en place en 2008, pour la filière fruits et légumes, s’adressera plus particulièrement aux futurs cadres dirigeants d’entreprises de la filière viticole. Comme je le disais précédemment, la mise en place d’une telle formation repose tout d’abord sur les attentes exprimées par la profession et l’ensemble de la filière en termes d’emplois et de compétences requises. Cela signifie donc, là encore, un partenariat fort dans la conception de la formation entre la profession et l’enseignement. Plus généralement, je constate une évolution culturelle sur l’apprentissage qui me semble intéressante au plan national. L’agriculture n’y échappera pas. Il me semble en revanche qu’une action collective et coordonnée (professionnels, établissements de formation, prescripteurs de l’orientation, financeurs…) pourrait accélérer ce processus au profit de l’apprentissage agricole. • Autre sujet qui vous tient à cœur ? La mobilité de nos étudiants et la mission de coopération internationale tiennent une place particulière à Blanquefort. Les stages en entreprises se déroulent souvent au-delà des frontières girondines ou d’Aquitaine et parfois même à l’étranger. Plusieurs de nos étudiants ont effectué en 2007 et 2008 des stages professionnels de trois mois en Irlande, Angleterre, Ecosse, Espagne. D’autres partiront en 2009. Nos étudiants peuvent prétendre aujourd’hui à des bourses et des financements importants (Ministère de l’agriculture, Conseil régional, Europe, EPL) pour réaliser des stages professionnels de plusieurs mois à l’étranger. Nous disposons d’un réseau de contacts et d’entreprises .../... agritaine Métiers NUMERO 2 très important en Europe et dans le reste du monde pour accueillir nos stagiaires et assurer le contrôle de ces stages. Je pense en particulier au Réseau européen des lycées viticoles dont le congrès s’est tenu en 2006 à Blanquefort et qui regroupe 10 pays viticoles européens et près de 70 établissements. L’ouverture à l’international est une donnée intégrée à la politique pédagogique de l’établissement et plusieurs étudiants en profitent chaque année. Concernant l’apprentissage, nous avons déposé auprès du Conseil régional un projet « Mobilité des apprentis en viticulture dans la Rioja » devant voir le jour très prochainement. DECEMBRE 2008 Les dossiers qui me tiennent à cœur ne manquent pas. Tout d’abord, un dossier très important pour le développement des formations qualifiantes et individualisées, adaptables aux différents niveaux de formation. Je veux parler du concept de formation ouverte et de plateforme technologique mis en place au sein du CFPPA de la Gironde pour permettre, à travers diverses méthodes pédagogiques (formations modulaires, cours, auto-formation, formation ouverte à distance ou non……), un mixage des publics et des formations nous permettant d’offrir des réponses de formations adaptées et individualisées, économiquement acceptables par les PAGE 8 entreprises et les financeurs. C’était un dossier difficile, mais qui a fait l’objet d’un remarquable travail de l’équipe ingénierie de formation et des équipes pédagogiques du CFPPA de la Gironde. Nous sommes aujourd’hui totalement opérationnels au niveau BTSA formation continue. Nous le serons bientôt aux niveaux IV et V. L’innovation peut aussi être pédagogique ! Autre dossier d’importance sur lesquels j’espère aboutir prochainement : le machinisme viticole et l’oenotourisme. Ce sont des dossiers très importants pour la profession sur lesquels nous avançons avec nos partenaires et qui seront prochainement finalisés. Je vous en dirai plus très bientôt. L’Etablissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole de Bordeaux-Blanquefort est chargé par le Ministère de l’agriculture et de la pêche de cinq 1- La formation générale, technologique et professionnelle des élèves, apprentis et stagiaires 2- L’expérimentation et le développement agricole 3- La coopération internationale 4- L’animation locale 5- L’insertion scolaire, sociale et professionnelle L’Etablissement public de Bordeaux-Blanquefort comprend quatre centres constitutifs : • Le lycée agro-viticole proprement dit avec ses 470 élèves et étudiants, ses formations préparant à divers baccalauréats scientifiques, technologiques ou professionnels, aux Brevets de techniciens supérieurs agricoles (viticultureœnologie, analyses biologiques et biotechnologiques), licence professionnelle « Outils biotechnologiques au service des filières de productions agricoles » (habilitée par l’Université de Bordeaux I) et la classe préparatoire post BTS/DUT aux concours des Ecoles d’ingénieurs et vétérinaires de l’enseignement supérieur. missions majeures : • Le Centre départemental de formation d’apprentis agricoles de la Gironde, dont les 680 apprentis et pré-apprentis peuvent suivre des formations par apprentissage très variées : agriculture-élevage, viticulture-œnologie, horticulture, travaux paysagers, maritimes, auxiliaire vétérinaire, tonnellerie, équitation... Ces formations, du niveau CAP au niveau BTSA, sont dispensées dans l’une des huit antennes départementales (Blanquefort, Montagne, Bommes, La Réole, Pugnac, Reignac, Gujan-Mestras, La Teste de Buch) renforçant ainsi une présence de proximité sur le territoire girondin. • Le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole de la Gironde offrant aux adultes une palette de formations qualifiantes agricoles, viticoles, horticoles, travaux paysagers, maritimes, vétérinaires, courtes ou longues (165 000 heures stagiaires). Par ailleurs, divers services : « Validation des acquis de l’expérience », « Ingénierie de développement » sont à la disposition des entreprises de l’agriculture, de l’industrie et des services pour les conseiller et répondre à leurs attentes en matière de formation de leurs personnels. • Le domaine viticole de Château Dillon, exploitation agricole et viticole de 185 ha située au cœur de l’Appellation Haut-Médoc Cru Bourgeois dispose depuis 2004 d’installations techniques très performantes dans ses nouveaux chais de vinification et d’élevage. Outil de formation pour les élèves, apprentis et stagiaires de l’EPL, c’est aussi une véritable entreprise produisant et commercialisant annuellement en direct 300 000 bouteilles de vins d’appellation : Château Dillon (AOC Haut-Médoc Cru Bourgeois), Château Breillan (AOC Haut-Médoc), Château Linas (AOC Bordeaux). Château Dillon participe activement au pôle de formation-recherche-développement viticole de Blanquefort regroupant sur Dillon l’IFV Aquitaine et le service Vigne et Vin de la chambre d’agriculture de la Gironde. http://www.formagri33.com/ agritaine Métiers NUMERO 2 L’apprentissage s’adresse à des jeunes de 16 à 25 ans. C’est une filière de formation professionnelle initiale en alternance, sous statut salarié. L’objectif est l’acquisition d’une qualification professionnelle sanctionnée par l’un des diplômes ou titres homologués par l’Education nationale (CAP, BEP, baccalauréat professionnel, ...). L’apprenti doit signer un contrat d’apprentissage qui le place d’emblée dans une situation d’insertion professionnelle. Ce contrat est un contrat de travail écrit particulier. Il est conclu pour une durée variant de 1 à 3 ans (en général 2 ans) en fonction de la profession et du niveau de qualification visés. Le jeune embauché perçoit une rémunération minimum calculée en fonction de son âge et de son DECEMBRE 2008 ancienneté dans le contrat. La formation se déroule de façon alternée : • dans un Centre de Formation d’Apprentis (CFA) pour la partie générale et théorique, • en entreprise pour la partie pratique. La durée de formation en CFA est au minimum de 400 heures par an. Tout au long du contrat, l’apprenti est guidé par un maître d’apprentissage pour l’acquisition des compétences nécessaires à l’obtention du titre ou diplôme préparé, en liaison avec le CFA. Le maître d’apprentissage est soit le chef d’entreprise, soit l’un des salariés de l’entreprise. Aujourd’hui l’apprentissage se développe également dans l’enseignement supérieur au delà du bac- PAGE 9 calauréat. Les brevets de technicien supérieur (BTS), certains Diplômes universitaires technologiques (DUT), les licences professionnelles ou certains diplômes d’ingénieur peuvent se préparer dans cette voie. Cette filière de formation initiale est organisée de façon décentralisée et elle dispose de modalités spécifiques de financement. Son développement est considéré par les pouvoirs publics comme un moyen de lutte contre le chômage des jeunes et comme un moyen de faire face à la pénurie de qualifications dans certains métiers. C’est dans cette perspective qu’un plan de relance et de modernisation de l’apprentissage a été initié. http://www.travail-solidarite.gouv.fr/informations-pratiques/fiches-pratiques/contratstravail/contrat-apprentissage Des fruits et légumes à la viticulture, l’ENITA de Bordeaux ouvre sa formation d’ingénieurs à l’apprentissage Depuis la rentrée universitaire 2008, il est possible d’obtenir le titre d’Ingénieur diplômé de l’ENITA de Bordeaux par la voie de l’apprentissage. Cette formation concerne la reprise, la création et le management des entreprises agricoles. L’ENITAB, avec ses partenaires de l’enseignement technique agricole (CDFA du Lot-et-Garonne et CDFA de la Gironde), souhaite en effet répondre aux attentes des filières professionnelles soucieuses de participer à la formation des futurs cadres dirigeants des entreprises agricoles de demain. Cette formation, d’abord ouverte dans les secteurs des Fruits et Légumes et de la Viticulture Oenologie, sera proposée, dans un proche avenir, à d’autres filières. Les candidats à l’apprentissage bénéficient pendant leur formation Bac+2 d’une préformation à distance renforçant leurs acquis dans les disciplines générales et scientifiques. Avant l’entrée en formation, ils signent avec une entreprise un contrat d’apprentissage pour une durée de trois ans pendant laquelle ils sont rémunérés comme salariés de cette entreprise (salaire progressif au cours de la formation de 53 % à 78 % du SMIC). La formation se réalise en alternance entre le centrede formation et l’entreprise : 67 semaines en centre de formation et 73 semaines en entreprise, avec une montée en puissance en 2ème partie de formation de la présence en entreprise et de l’acquisition des compétences professionnelles du cadre dirigeant d’entreprise agricole. Un pré recrutement est ouvert dès à présent pour les rentrées 2009 et 2010 : les candidats potentiels et les entreprises intéressées peuvent contacter directement l’ENITA de Bordeaux et les CFA partenaires. ENITA de Bordeaux Annie LE TOQUIN Tél. 05 57 35 42 33 [email protected] www.enitab.fr agritaine Métiers NUMERO 2 DECEMBRE 2008 PAGE 10 agritaine Métiers NUMERO 2 DECEMBRE 2008 PAGE 11 L’agriculture aquitaine dans les scénarii de prospective du CESR Dans son premier essai de prospective, le CESR imagine six scénarii possibles pour le futur de l’Aquitaine, où les thèmes de l’agriculture et de la formation sont notamment développés. Scénarii Métier et formation diminution du nombre des PME de l’agroalimentaire. Deux domaines majeurs de ou financière (en raison du coût des formations), à partir de certifications concurspécialisation internationale sont confirmés : rentes en réseaux nationaux ou européens (voire mondiaux). Les spécialisations • les vins du haut de gamme (les autres catégories étant fortement concurrencées se font par adaptation aux compétences réclamées par les entreprises et les corps de métiers. de l’extérieur) ; • les grandes cultures, à l’image du maïs, avec des alternatives de débouchés : ali- La formation permanente est très diffuse, liée au microcosme interindividuel. Le développement de l’E-learning s’y accompagne du développement de relations mentation/énergie, en fonction de l’évolution comparée des cours internationaux. individuelles de formation maître-élève (stagiaire-formateur). Au total, la Surface agricole utile (SAU) régionale connaît une certaine déprise (dans les zones non spécialisées), accompagnée d’une concentration sur un nombre restreint de grandes exploitations et d’une réduction globale de valeur ajoutée. www.cesr-aquitaine.fr Source : « L’activité des Aquitains à l’horizon de 30 ans » - CESR - septembre 2007 Agriculture régionale Scénario 1/ Compétitivité toute ! : libre Elle est intégrée tant par l’aval que par l’amont dans des filières dominées par les La logique d’économie marchande affecte aussi la formation. Pour les filières pergrandes entreprises industrielles et commerciales, ce qui conduit à une notable mettant d’accéder aux métiers d’encadrement, la sélection est élitiste, intellectuelle concurrence mondialisée Scénario 2/ Jardin d’Eden : spécialisation Les grandes cultures sont en forte baisse car ne se maintiennent que des productions Le système de formation afférent conduit à : de terroirs et de qualité, prioritairement en circuits courts. Il existe toutefois quelques • Un accès de plus en plus massif à une formation généraliste, de niveau bac. résidentielle Le développement d’une spécialisation résidentielle implique, à la base, la présence de revenus « venus d’ailleurs » (grâce aux transferts et aux recettes touristiques), permettant d’acquérir à l’extérieur l’essentiel des produits nécessaires à la couverture des besoins locaux. prolongements vers l’exportation concernant les produits « d’image » : vins au tout premier rang, mais aussi foie gras, conserverie fine, etc., promus en large part grâce au tourisme, activité qui génère par ailleurs des compléments de revenus pour les agriculteurs (agritourisme et services environnementaux). Hormis les grands châteaux viticoles, les structures de production sont éclatées entre un nombre relativement élevé de petites unités, conduisant à une réduction sensible de la SAU (mais très inégale suivant les zones) et une contraction de la valeur ajoutée. • Une certification standardisée par niveau. • Une spécialisation par les professions (santé, hôtellerie, etc.) au travers d’une formation permanente tout au long de la vie, plutôt organisée par stages thématiques successifs. • Des aspirations essentiellement orientées vers l’épanouissement personnel et peu d’aspirations directement professionnelles. Scénario 3/ En avant le Grand Sud-Ouest : Le marché agricole et agroalimentaire est aussi avant tout « régional », avec des Quant au système de formation, les autorités régionales seront incitées : extensions vers les régions de proximité : Espagne, Italie, Maroc et même, plus • à coller au plus près aux besoins locaux en liaison avec les partenaires socioproune région élargie autonome L’affirmation d’une grande région disposant de réels pouvoirs de décision économique implique d’abord un affaiblissement des autres échelons de gouvernance (l’Etat-nation en premier lieu). Les régions « autonomes » récupèrent donc des marges de manœuvre tant dans le domaine fiscal que dans le management des « biens publics locaux », mais s’inscrivent dès lors dans un cadre de forte concurrence entre territoires. lointaines en ce qui concerne les vins haut de gamme. Dans ce contexte, l’élevage et les grandes cultures (maïs) se développent dans un positionnement sud-européen ; en revanche la viticulture (hors grands crus) et les fruits et légumes diminuent face à la concurrence des régions voisines. La politique de soutien à l’agriculture est dès lors « régionalisée » : pas (ou peu) de protection extérieure, mais une promotion des terroirs autour d’orientations multifonctionnelles : production agricole/entretien des espaces naturels/tourisme. Les surfaces cultivées se maintiennent - au prix d’une certaine extensivité - avec des exploitations grandes et moyennes et une valeur ajoutée globale en régression, en partie compensée dans le revenu d’agricuteurs pluriactifs par des aides directes régionalisées. fessionnels (spécialisations fines et réactivité) ; • à obtenir la reconnaissance et la labellisation de quelques formations d’excellence pour asseoir la réputation de l’appareil de formation régional en vue d’assurer à la fois son attractivité internationale et la promotion vers l’extérieur de jeunes qualifiés. Scénario 4/ L’Europe du grand marché : L’Europe continue d’assurer un certain degré de protection extérieure, principalement Le système de formation est marqué à la fois par : par le jeu de normes exigeantes, tant sanitaires qu’environnementales, qui impac- • Un accès massif à l’enseignement supérieur jusqu’au niveau bac+3 et une dans un marché européen unifié tent aussi les conditions de production locales. Les spécialisations sont de ce fait plus larges que dans le scénario 1, assorties d’un positionnement concurrentiel plus favorable à l’Aquitaine au sein du grand marché européen. De ce fait, la SAU se maintient, avec une gamme d’exploitations diversifiée et une valeur ajoutée qui progresse grâce à des prix plus rémunérateurs. sélection à partir du niveau Master, avec un droit effectif à la réorientation et à la formation professionnelle, grâce à une formation permanente par crédits tout au long de la vie. • Des certifications concurrentes en réseaux européens avec une spécialisation des institutions publiques et privées et une forte implication des secteurs professionnels. • Un recul de la valeur accordée aux diplômes initiaux au profit du perfectionnement des compétences professionnelles, d’où une relative dévaluation des diplômes risquant de provoquer une crispation des familles. Scénario 5/ Un néo-colbertisme : maîtrise L’accent est mis dans un cadre « étatique » sur les productions à débouchés éner- L’appareil de formation est fortement sollicité avec un rôle fort de l’Etat articulé sur gétiques et la sécurité alimentaire en vue d’assurer le degré le plus élevé possible les exigences adaptatives des entreprises ce qui conduit à : sélective des ressources re es e ltu ns l ctiv u ic a e gr e d rosp a ’ L tain e p SR ui d E aq arii du C én sc d’indépendance nationale dans ces domaines stratégiques. À la protection exté- • Une sélection par un système directif organisé et structuré au niveau central. rieure viennent s’ajouter des aides directes à la production (et non plus au revenu). • Des certifications concurrentes en réseaux nationaux, voire européens. La surface cultivée progresse (en concurrence avec la forêt), à partir d’exploitations • Une spécialisation par des réseaux de formation avec continuité dans les rôles agrandies qui se partagent une valeur ajoutée en hausse. respectifs des formations initiale et permanente. • Une forte progression de l’E-learning en substitution des formations de masse (mais maintien des enseignements traditionnels pour les petits groupes). Scénario 6/ Retour au local : dans une éco- La priorité donnée aux débouchés de proximité en circuits courts conduit à une forte diversification (progression des élevages et cultures vivrières, mais aussi de nomie de proximité productions à usage énergétique : exemple des huiles végétales pures, ou servant de base à de nouveaux matériaux écologiques : exemple du chanvre), au détriment des spécialisations d’exportation (y compris viticoles, sauf en très haut de gamme). La SAU doit en conséquence s’élargir, pour un nombre élevé de petites et moyennes exploitations, mais avec une valeur ajoutée qui progresse moins que proportionnellement en raison d’une productivité faible (de par la réduction des intrants : engrais, traitements phytosanitaires,irrigation, etc.). L’échelon régional joue un rôle croissant avec un fort relais du monde associatif et l’implication des familles. Le diplôme perd de son importance au profit d’une validation des acquis de l’expérience au niveau régional. La gamme des spécialisations est très large : besoins de compétences multiples en faveur du territoire, avec une multiplication des actions de formation permanente, notamment liées à l’environnement. L’E-learning progresse, combiné avec des regroupements locaux en petits effectifs. Brè ves Aquitaine Cap Métiers, développer une culture métier en Aquitaine Lieu d’échange et de dialogue destiné à la fois aux professionnels de l’orientation et aux usagers, « Aquitaine Cap Métiers » sera créé fin 2008 sous une forme associative qui intégrera l’actuelle Association régionale de l’éducation permanente en Aquitaine (Arepa). Outil de la sécurisation des parcours professionnels au niveau régional, la nouvelle agence a pour ambition d’engendrer un pilotage unifié de la chaîne « Accueil, Information, Orientation, Formation, Emploi », avec un triple objectif : • répondre aux besoins de l’économie et des entreprises en termes d’emploi et de compétences, • répondre aux aspirations des publics, jeunes, salariés, demandeurs d’emploi, • assurer un développement égalitaire des territoires. Pour cela, elle proposera à tous les aquitains une information et une orientation sur les circuits des métiers, les circuits des formations et les perspectives de l’économie régionale et de l’emploi. http://region.aquitaine.fr/politiques-regionales/formationapprentissage/cap-metiers.html http://orientation.aquitaine.fr/ CONTACTS UTILES REGION • Chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine Alain Galinat Christine Navailles-Argentaa Tél : 05 56 11 33 33 Fax : 05 57 84 40 40 [email protected] [email protected] Initié par la région Aquitaine en partenariat avec l’Université de Bordeaux et l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, AQUIMOB vise à promouvoir la mobilité internationale et faciliter ainsi l’insertion professionnelle des étudiants aquitains dans un contexte de mondialisation. AQUIMOB permet une meilleure articulation des différentes aides à la mobilité existantes : les étudiants déposent dorénavant une demande unique pour prétendre à l’ensemble des financements à disposition dans les établissements (aides régionales, financements ministériels, bourses Erasmus...). Depuis son lancement au printemps 2008, 649 étudiants ont bénéficié de l’aide régionale « Cap Mobilité » à travers AQUIMOB. L’ENITA de Bordeaux y est présente et propose deux coopérations à ses étudiants : l’une à l’Université de Moncton (Canada) et l’autre à l’Université de Sydney (Australie). https://www.aquimob.fr/ Prospectives menées par l’INRA Sept prospectives sont actuellement menées par l’équipe de l’Unité prospective. Agriculture 2013 : une prospective pour l’agriculture française Agrimonde : agricultures et alimentations du monde en 2050 Prospective avicole : la filière avicole française à l’horizon 2020 CAP-Environnement : la concertation en amont des programmes ENDURE : la protection des cultures en Europe en 2030 Nouvelles ruralités en France et en Europe à l’horizon 2030. Technologies du futur. Association pour l’emploi des cadres, ingénieurs et techniciens de l’agriculture Thierry Combet Tél : 05 57 85 40 50 Fax : 05 57 85 40 51 Site web : www.apecita.com [email protected] • DRAF / SRFD • AREFA Direction régionale de l’agriculture et de la forêt / Service Régional Formation - Développement Tél : 05 56 00 43 55 Association régionale emploiformation agriculture Virginie Cherprenet Tél : 05 57 85 40 33 [email protected] & DEPARTEMENTS AQUIMOB : pour la mobilité internationale des étudiants aquitains • APECITA DORDOGNE • Point Info Installation Christophe Desfarges Mélanie Sire Tél : 05 53 35 88 92 Fax : 05 53 53 43 13 [email protected] [email protected] • Chambre d’agriculture Stéphane Vignau Tél : 05 53 35 88 88 Fax : 05 53 53 43 13 [email protected] • ADEFA 24 Association départementale emploi-formation agriculture Valérie Laffargue Tél : 05 53 35 88 52 [email protected] • Chambre d’agriculture Jean-François Gourdon Tél : 05 58 85 45 45 Fax : 05 58 85 45 46 [email protected] • ADEFA 40 Association départementale emploi-formation agriculture Carole Camberou Tél : 05 58 85 44 23 [email protected] LOT-ET-GARONNE • Point Info Installation Sylvie Kleber Tél : 05 53 48 26 00 Fax : 05 53 96 37 58 [email protected] • Chambre d’agriculture Colette Castagné Tél : 05 53 77 83 42 Fax : 05 53 68 04 70 GIRONDE [email protected] • Point Info Installation Carine Tagliamonte Tél : 05 56 79 64 00 Fax : 05 56 79 64 24 • Point info Emploi Sabine Saudoyer Tél : 05.53.77.83.97 [email protected] PYRENEES-ATLANTIQUES • Chambre d’agriculture Philippe Abadie Tél : 05 56 79 64 00 Fax : 05 56 79 64 24 [email protected] • ADEFA 33 Association départementale emploi-formation agriculture [email protected] • Point Info Installation Laure Astegno (St Palais) Nathalie Lamouroux (Pau) Tél : 05 59 65 89 31 Fax : 05 59 65 62 52 [email protected] [email protected] [email protected] • Chambre d’agriculture Thierry Péré Tél : 05 59 80 70 00 Fax : 05 59 80 70 01 LANDES [email protected] • Point Info Installation • ADEFA 64 Fanny Pighin Tél : 05 58 85 44 05 Fax : 05 58 85 44 01 Aline Darribère Tél : 05 59 30 80 40 Bruno Meunier Tél : 05 56 52 84 09 [email protected] Association départementale emploi-formation agriculture [email protected] http://www.inra.fr/l_institut/prospective/prospectives_menees http://www.inra.fr/agriculture2013 DISPOSITIF DE VEILLE PROSPECTIVE SUR LES METIERS DE L’AGRICULTURE AQUITAINE agritaine Métiers Chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine Cité mondiale - 6, parvis des Chartrons 33075 Bordeaux cedex Tél. : 05 56 01 33 33 • Fax : 05 57 85 40 40 E-mail : [email protected] • Site : www.aquitainagri.fr CHAMBRE D'AGRICULTURE AQUITAINE Directeur de la publication : Dominique Graciet • Coordination et rédaction : Anne-Marie Moreno, Alain Galinat • Conception PAO : Patricia Mouret, Chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine Imprimé selon les recommandations ADEME Dépôt légal Décembre 2008 CHAMBRE D'AGRICULTURE AQUITAINE