Enseignement agricole - Chambre d`Agriculture de la Gironde

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Enseignement agricole - Chambre d`Agriculture de la Gironde
agritaine
Métiers
Lettre de veille prospective
sur les métiers de l’agriculture
NUMÉRO 2
DECEMBRE 2008
Dordogne • Gironde • Landes • Lot-et-Garonne • Pyrénées-Atlantiques
Sommaire
TENDANCES DE
LA FORMATION
INITIALE AGRICOLE
RENCONTRE AVEC
Alain Sixtre, directeur de l’EPLEFPA(1)
de Bordeaux-Blanquefort
• Un projet stratégique construit
avec et pour les professionnels
FOCUS
• La formation d’ingénieur diplômé
de l’ENITA de Bordeaux par la
voie de la formation continue
• L’ENITA de Bordeaux ouvre sa
formation d’ingénieurs à l’apprentissage
• L’apprentissage
L’AGRICULTURE AQUITAINE
DANS LES SCENARII DE
PROSPECTIVE DU CESR
BREVES
• Aquitaine Cap Métiers, développer
une culture métier en Aquitaine
• AQUIMOB : pour la mobilité
internationale des étudiants
aquitains
• Prospectives menées par l’INRA
Enseignement agricole :
anticiper les besoins
de la profession
Récemment, après
une très large consultation, le groupe
consultatif présidé
par la sénatrice
Françoise FERAT a
remis son rapport
« L’enseignement
agricole à la croisée
des chemins ». Il est
lourd d’incetitudes
inquiétantes et de motivations ébranlées.
Paradoxalement, ce système éducatif, qui
maintient pourtant son attractivité globale,
est dit empêtré dans le mille-feuilles des
documents programmatiques et souffrant
d’une identité diluée : absence d’ambition
et de vision nationales claires, missions
pédagogiques spécifiques sacrifiées,
carence d’innovation, déconcentration et
décentralisation mal ajustées. Et les formations à la production agricole y trouvent de
moins en moins leurs publics.
Dépassons ce portrait sans fard. L’Aquitaine se reconnaît aisément dans les «nouveaux défis historiques» mis en évidence :
passer des productions aux activités agricoles, de l’agriculture à l’alimentation et à
la sécurité sanitaire et environnementale,
développer les parcours de réussite, raviver les liens avec les territoires, générer de
nouveaux projets éducatifs…
Mais dans un contexte de raréfaction des
moyens, les établissements parviendrontils à concilier autonomie, maintien des
domaines de compétences et optimisation
du service aux territoires, aux entreprises,
aux actifs ?
L’enseignement agricole aquitain, en tout
cas, a déjà emprunté les pistes d’un renouveau : approches fondées sur les compétences, investissement dans l’ingénierie
de formation et le repérage des besoins,
concertation renforcée avec les milieux
professionnels, recherche des synergies
pour l’orientation, expérimentation d’une
formation d’ingénieur par apprentissage
(ouverte aux BTS), amélioration de la mobilité internationale…
Le débouché de la réflexion collective sur
un réel pôle de formation-développement
viticole aquitain associant les professionnels, connectant les différentes voies de
formation, rapprochant l’enseignement
technique, le supérieur et la recherche
augure que la croisée des chemins est
aussi celle des perspectives. Au-delà du
secteur viticole, les travaux du CESR invitent utilement à élargir l’investigation à
l’ensemble des filières.
Evelyne Revel
Présidente de la commission
Emploi-Formation de la CRAA
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Formation initiale scolaire : moins d’un tiers
des élèves en formation « production »
Les informations ci-dessous sont tirées du « Dossier emploi-formation » publié par la DRAF Aquitaine en mars 2008
Les établissements de formation initiale scolaire :
un maillage territorial dense
Enseignement public :
• 15 établissements publics de formation initiale scolaire dont 9 lycées
d’enseignement général technique
agricole et 6 lycées d’enseignement
professionnel agricole
Enseignement privé
• 40 établissements de formation initiale scolaire répartis autour de trois
fédérations
• CREAP (Centre régional de l’enseignement agricole privé) : 15 établissements à temps plein
• 22 maisons familiales et rurales
« à rythme approprié » (avec de la
formation en alternance école et entreprise)
• UNREP (Union nationale rurale
d’éducation et de promotion) : 2 établissements privés à rythme approprié
et 1 à temps plein.
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Plus de la moitié des élèves
dans des filières courtes
Les services aux personnes
recrutent le plus d’élèves
• près de 2 élèves sur 5 scolarisés
dans un établissement public
• 32 % dans un établissement à
«rythme approprié», essentiellement
en maisons familiales rurales
• 30 % dans un établissement privé
«temps plein»
Plus de la moitié des élèves sont dans
des formations de cycle court (niveaux
5 et 6). Ils suivent principalement les
voies de formation de cycle d’orientation en collège et de Brevet d’enseignement professionnel agricole
(BEPA). Les formations conduisant
au baccalauréat concernent un tiers
des élèves et celles de niveau 3, essentiellement de Brevets de technicien
supérieur agricole (BTSA) regroupent
un peu plus de 10 % des élèves.
La majorité des élèves prépare des
diplômes technologiques et professionnels que l’on peut scinder en quatre
grands secteurs : services, production,
aménagement de l’espace et transformation.
personnes
• 6 % dans la commercialisation
• 1 % dans les services aux entreprises
Davantage d’élèves qu’il y a
10 ans
Près d’un élève sur cinq dans les métiers
de l’aménagement de l’espace, des travaux paysagers, de la forêt et de l’eau.
Les effectifs de l’enseignement agricole ont augmenté de 9 % sur les 10
dernières années, passant de 10 300
à 11 200 élèves en 2006, avec un pic
en 1999. Dans le même temps, le
nombre global d’élèves en âge d’être
scolarisés n’a progressé que de 2,1 %
en Aquitaine. Ceci traduit une attractivité croissante de l’enseignement
agricole. Dans les niveaux en deçà
du baccalauréat, le nombre d’élèves
s’est accru de 13 % tandis qu’il a régressé de –16 % pour l’enseignement
supérieur court en raison des difficultés de recrutement en BTS.
Services:
• 37 % des élèves dans les services aux
Production:
• Près de 20 % d’élèves en production
animale ou végétale
• 6 % en viticulture œnologie
• 4 % répartis en horticulture, agroéquipement et aquaculture
Aménagement :
Transformation :
8 % des élèves dans le secteur de la
transformation des produits agricoles.
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Formation initiale
par apprentissage :
des effectifs importants
• Six centres de formation d’apprentis
appartenant au secteur public (CFA)
et deux centres de formation privés.
• Trente sites de formation.
Travaux paysagers et production en tête des formations
d’apprentis
Un fort recul des effectifs
d’apprentis en « production
agricole »
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Au cours des six dernières années, les
effectifs d’apprentis ont progressé de
4,4 % avec des évolutions contrastées
selon les secteurs de formation.
Les formations relatives au domaine
des travaux paysagers ont connu un
essor important (41 %), traduisant
l’attractivité importante de ces métiers
auprès des jeunes ainsi qu’une demande professionnelle croissante. Le
nombre d’apprentis a également augmenté sur les deux dernières années
mais de manière plus modérée dans
les formations aux métiers de l’agroéquipement, du cheval et de la forêt.
A l’inverse, les formations relatives
aux métiers de la production agricole
ont sévèrement reculé (- 40 %). Cette
baisse est liée à une lente érosion des
formations de niveau 5, notamment
dans le secteur horticole et également
aux formations du secteur viticole. Les
formations de niveau 3 sont restées
plutôt stables.
Le devenir en 2005 et 2006
des diplômés sortis
en 2001 et 2002
Des taux de poursuite d’études
variables selon les diplômes
Les titulaires d’un Certificat d’aptitude
professionnelle agricole (CAPA), d’un
bac professionnel et d’un Brevet de
technicien supérieur agricole (BTSA)
sont les moins nombreux à poursuivre
leurs études dans les quatre années
suivant l’obtention de leur diplôme.
Bien que la vocation première de
ces diplômes reste l’insertion professionnelle, près de la moitié des
bacheliers professionnels et des
techniciens supérieurs poursuivent
leurs études, en privilégiant la préparation d’un BTSA pour les premiers et
d’un diplôme de niveau supérieur en
université pour les techniciens supérieurs. Encouragés par la création des
licences professionnelles, les titulaires
de BTS s’engagent de plus en plus
dans des études longues. Pour 60%
d’entre eux, la poursuite d’études se
solde par l’obtention d’un diplôme de
niveau supérieur.
Près de 70 % des diplômés du Brevet de technicien agricole (BTA)
poursuivent des études. Les domaines choisis sont très divers :
40 % d’entre eux prolongent leur
formation dans le domaine paramédical ou social, un tiers dans .../...
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l’enseignement agricole
(BTS) et un quart à l’Education nationale ou l’université.
Avec 82 % d’élèves poursuivant ou reprenant leurs
études, le Brevet d’enseignement professionnel
agricole (BEPA) confirme
sa position de diplôme
donnant accès aux études
de niveau 4. La poursuite
d’études se fait majoritairement vers l’enseignement
agricole par le biais d’un
bac professionnel ou vers
un BTA pour les diplômés
du secteur du commerce et
des services. Elle se solde
par l’obtention d’un diplôme
de niveau 4 pour plus des
trois quarts d’entre eux.
Les titulaires de bacs
technologiques et de bacs
S sont quant à eux complètement tournés vers
des études supérieures, en BTSA
pour les premiers et vers des diplômes
universitaires, de l’éducation nationale
ou BTSA pour les seconds. Près de
la moitié des bacheliers scientifiques
obtiennent un diplôme de niveau 2.
Une insertion professionnelle
plutôt bonne
La proportion de diplômés uniques
qui ont arrêté ou poursuivi leurs
études sans obtention d’un diplôme
de niveau supérieur varie de 40 %
pour les BEPA à plus de 70 % pour
les autres diplômes professionnels
agricoles (hors bac technologique
et bac S).
Les bacheliers professionnels bénéficient du taux d’insertion le plus
favorable et de l’indicateur de chômage le plus faible. Avec plus d’un
tiers des emplois occupés en tant
qu’agriculteurs ou aides familiaux,
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La formation d’ingénieur
diplômé de l’ENITA
de Bordeaux par la voie
de la formation continue
ce diplôme reste la référence pour
l’installation agricole.
Les diplômés uniques de BTSA s’insèrent plutôt bien sur le marché du
travail. Près de 9 diplômés sur 10
exercent une activité professionnelle. Les trois quarts ont un contrat
à durée indéterminée (CDI) ou sont
indépendants. Ils appartiennent en
premier lieu à la catégorie des professions intermédiaires.
Quatre ans après l’obtention d’un
BTA, plus de 80 % des diplômés
uniques travaillent, pour la moitié
en CDI et un cinquième en CDD. Près
des trois quarts occupent un emploi
d’employé, le secteur des services
restant le premier employeur (90 %
des BTA).
Si, près des trois quarts des diplômés uniques de BEPA se sont
insérés, une part non négligeable ne
dispose pas d’un emploi, notamment
pour les filières très féminisées du
commerce et des services. La moitié des anciens élèves qui se sont
insérés sont employés, dans des
institutions ou associations appartenant au secteur sanitaire et social.
Ils y occupent des emplois d’agents
de services hospitaliers, d’aides soignants, d’auxiliaires de puériculture
ou de vie.
Source : DRAF Aquitaine / pôle Economie
agricole et monde rural - mars 2008
L’Ecole nationale des ingénieurs des travaux agricoles
de Bordeaux propose également l’accès au diplôme
d’ingénieur par la voie de la
formation continue.
L’ingénieur diplômé de l’ENITA
de Bordeaux est un cadre polyvalent susceptible d’exercer
des fonctions très diversifiées
dans les secteurs de l’agriculture, des agro-industries, de
l’environnement.
Accessible aux diplômés de
niveau bac+2 ayant au moins
3 ans d’expérience, ce dispositif de formation permet :
• une valorisation de l’expérience,
• d’acquérir de nouvelles compétences et connaissances
scientifiques et techniques,
• de donner un nouvel élan à
sa carrière professionnelle.
La formation se déroule sur 3 ans
dont, 2 ans à temps partiel (une
semaine par mois à l’école) et
6 mois de stage en entreprise ;
elle est compatible avec une
activité professionnelle.
Une réduction du parcours de
formation peut être envisagée,
en fonction du niveau d’études
du candidat.
ENITA de Bordeaux
Formation Continue
Tél. 05 57 35 07 25
[email protected]
www.enitab.fr
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projet stratégique
construit avec et pour
les professionnels
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Rencontre avec
Alain Sixtre, directeur de l’EPLEFPA(1) de Bordeaux-Blanquefort
1) Etablissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole
• Quelle est votre vision de
l’enseignement agricole ?
L’enseignement agricole a pour
vocation de répondre, à travers ses
formations, aux nouveaux enjeux de
l’agriculture et plus généralement
aux attentes des territoires et de la
société.
Pour ces raisons, l’enseignement
agricole est conduit périodiquement
à évoluer dans ses contenus et ses
méthodes.
L’innovation est inscrite dans sa
culture et ses méthodes pédagogiques que je qualifierai d’originales
et actives : pédagogie du projet,
découverte du milieu et approche
globale, études de filières, travaux
pratiques (support de l’exploitation),
modules d’adaptation régionale,
mise en responsabilité, stages en
entreprises, etc.
Il est tourné vers le réel, par sa relation au terrain, son approche globale
et pluridisciplinaire (enseignement
général, scientifique, technique, économique et sociale), de l’environnement, des territoires, des entreprises
et des filières de production. L’enseignement général, les sciences de la
vie et les savoir-faire professionnels
sont considérés avec autant d’importance.
Je dirai que c’est un enseignement
équilibré et complet dans lequel les
jeunes s’épanouissent et s’insèrent
parfaitement dans la société, qu’ils
se destinent ou non à l’agriculture.
On ne dira jamais assez que l’enseignement agricole présente des taux
d’insertion scolaire et professionnelle
plus élevés que les autres enseignements.
« On ne dira jamais assez
que l’enseignement
agricole présente des
taux d’insertion scolaire
et professionnelle plus
élevés que les autres
enseignements. »
Un établissement ne peut exister
seul, sans liens ou sans implication
avec son environnement.
Nos établissements d’enseignement
agricole sont par nature au croisement de deux dimensions : les territoires et les filières professionnelles.
L’EPL de Bordeaux-Blanquefort, que
j’ai le plaisir de diriger, a construit son
projet stratégique 2007-2012 sur la
réalité et les évolutions probables de
ses territoires.
Cela sous-entend un fort maillage territorial, une offre de proximité pour les
publics à former et des liens étroits
avec les filières de production et les
entreprises.
Ainsi, à travers les trois voies de
formation (scolaire, apprentissage
et formation continue), nous disposons aujourd’hui de sept antennes
en Gironde, proposant un large
éventail de formations diplômantes
ou qualifiantes, courtes ou longues,
collectives ou individualisées. Plus
récemment, la mise en place de formations ouvertes à distance a permis
de rapprocher encore un peu plus la
formation de l’apprenant.
Au sein du territoire, les EPL et les
lycées agricoles disposent d’un
« outil essentiel » qui n’existe dans
aucune autre forme d’enseignement :
les exploitations agricoles.
Ainsi, à Blanquefort, Château Dillon
est bien entendu le support de la
formation. C’est aussi une entreprise,
véritable entité technico-économique, soumise comme les autres aux
aléas du climat et des marchés. Son
organisation et sa gestion reposent
sur le principe de réalité. Pour faire un
clin d’œil à l’histoire, je dirai que nous
ne faisons qu’appliquer le précepte
d’Olivier de Serres, père de l’agronomie française : « Science, expérience,
diligence ».
Autres atouts majeurs de l’enseignement agricole, les quatre missions
complémentaires à la formation,
que nous a confiées le législateur :
le développement, la coopération
internationale, l’animation rurale et
l’insertion. Ces missions participent
à l’accompagnement des démarches
territoriales souhaitées par les professionnels et les collectivités territoriales. Elles induisent nécessairement
un travail en réseau et une validation
préalable des actions engagées sur
l’établissement.
Le contexte économique actuel et
les contraintes budgétaires qui en
découlent nous imposent un renforcement des partenariats et une
mutualisation des compétences et
des moyens.
Tous les centres de l’EPL s’inscrivent
d’ailleurs complètement dans cette
logique, que ce soit en matière de
formation ou de développement technique. L’axe majeur de notre projet
d’établissement est bien un EPL au
service de ses territoires.
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Or les territoires, les structures d’exploitation, les modes de valorisation
des produits évoluent sans cesse.
Nous le constatons au quotidien.
L’enseignement ne peut rester en
marge de ces évolutions.
N’oublions pas que la finalité de
l’enseignement est de former les
citoyens de demain. Ils seront selon
les cas employés, techniciens, chefs
d’entreprise ou cadres. Ils auront à
prendre en compte un environnement et un monde chaque jour plus
complexe.
Notre enseignement doit donc les
former à l’analyse d’une situation, à la
prise en compte des facteurs interactifs et à la prise de décision. Ceci quel
que soit le niveau de formation.
Prenons le secteur de la production
agricole. Tout responsable d’exploitation et d’entreprise agricole doit
aujourd’hui prendre en compte des
facteurs très divers. On pense en
premier lieu bien sûr aux aspects
techniques et financiers, aux aspects commerciaux et aux moyens
de mieux valoriser les produits de
l’exploitation. Désormais, il convient
d’y ajouter la gestion des problèmes
énergétiques et environnementaux,
administratifs, juridiques et sociaux.
Nos établissements doivent accompagner les profondes modifications
structurelles de l’agriculture, avec par
exemple un salariat en augmentation
et un nombre de chefs d’exploitation
en baisse.
« Unique en France :
un pôle de formationdéveloppement renforcé
pour la filière viticole »
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En matière de formation, cela sousentend de mettre l’accent très rapidement sur les formations qualifiantes
des ouvriers, techniciens et cadres
sauf à constater une augmentation
de la tension sur ces emplois. Tension que nous connaissons déjà
aujourd’hui sur certains métiers, faute
d’anticipation. Je pense en particulier
à l’agroéquipement et à certains emplois du secteur viticole.
La gestion des ressources humaines
est devenue une des données essentielles à la gestion de nos entreprises,
agricoles ou non.
Quels sont actuellement les profils
des emplois nécessaires à l’agriculture et à la filière agro-alimentaire ?
Ceux de demain ? Les départs en
retraite de classes d’âge du baby
-boom, les futurs besoins en cadres
liés aux restructurations actuelles des
exploitations et des entreprises nous
imposent d’être réactifs.
Ces réponses viendront en premier
lieu des professionnels. En revanche,
seule une concertation forte et rapide
entre les institutions agricoles, les
collectivités territoriales et les établissements de formation permettra de
répondre aux enjeux qui sont posés
et de s’assurer de l’adéquation entre
formation et emploi.
Par ailleurs, le contexte économique
actuel nous conduit à réfléchir collectivement aux besoins en termes
d’emplois et de formations au sein
d’une filière de production. Ce problème se pose aujourd’hui dans la
filière viticole, dans celle des fruits et
légumes mais aussi dans l’ensemble
des filières agricoles régionales.
J’ai personnellement souhaité que
tous les centres de l’EPL de Bordeaux-Blanquefort s’inscrivent dans
cette démarche, sur les trois voies
de formation et tout particulièrement
sur l’apprentissage et la formation
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continue où notre organisation départementale permet de répondre
au mieux aux besoins de formation
individuels ou collectifs.
Cette approche départementale
devrait s’accélérer avec le regroupement programmé des lycées viticoles
de Gironde (Blanquefort, Libourne et
La Tour Blanche).
Je considère que c’est un excellent
projet car le futur EPL Viticole de
Gironde dotera la filière viticole girondine et d’Aquitaine d’un pôle de
formation-développement renforcé,
unique en France, capable de mutualiser l’ensemble des compétences techniques et pédagogiques
départementales pour répondre encore mieux aux attentes de la filière.
J’ajoute que les partenariats mis en
place ces derniers temps entre l’enseignement technique et l’enseignement supérieur (ENITAB, Universités)
vont également dans le sens d’une
mise en réseau et en synergie des
établissements de formation.
• Comment arrivez-vous à traduire les attentes de la profession dans les formations ?
Cela passe nécessairement par une
veille territoriale et une proximité
avec la profession. C’est ce que nous
faisons sur nos centres et antennes.
Les équipes de direction, les responsables des antennes, les services
Développement et Ingénierie sont
mobilisés.
Notre projet stratégique 2007-2012
a été largement réfléchi et conçu à
partir des entretiens que nous avons
eus avec près de trente partenaires
majeurs. La question essentielle posée
par l’établissement à ses partenaires
étant « Qu’attendez-vous de nous ? ».
La problématique et les enjeux de la
formation professionnelle sont, me
semble-t-il, assez différents de ceux
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EPLEFPA de Bordeaux-Blanquefort
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des formations générales et technologiques. D’où l’importance pour les
centres de formation de bien appréhender le monde professionnel, son
fonctionnement et ses besoins.
Je pense néanmoins que nous pouvons encore progresser sur certains
secteurs girondins et pour quelques
métiers. C’est pourquoi j’ai souhaité
étoffer le service Développement
du CFPA et du CDFA de la Gironde
depuis la dernière rentrée de septembre.
Nos centres ont d’ailleurs consenti
un investissement très important
en ingénierie de développement,
permettant de faire évoluer l’offre de
formation.
En matière de pédagogie, nous
introduisons dans nos référentiels
des modules de formation locaux ou
d’adaptation à l’initiative des équipes
et en fonction des besoins locaux.
J’ajoute enfin que notre offre de
formation continue fait l’objet d’une
concertation annuelle avec les professionnels et les principaux financeurs.
Dans le contexte économique actuel,
j’imagine que validation financière
d’une formation vaut reconnaissance
de la formation.
« La question
essentielle posée
par l’établissement
à ses partenaires :
qu’attendez-vous
de nous ? »
• L’apprentissage est très
fortement présent dans les
parcours de professionnalisation des jeunes ; quelle place
prend-il dans vos projets ?
L’apprentissage occupe une place
centrale au sein de notre établissement, d’autant que nous avons fait
le choix stratégique il y a quelques
années de concentrer sur le lycée
les filières scientifiques et technologiques, l’enseignement supérieur court
principalement et de positionner les
filières professionnelles sur l’apprentissage et la formation continue.
L’apprentissage et la formation
constituent le socle dur de nos formations professionnelles.
J’ajoute que nos projets de formations nouvelles, lorsqu’elles font suite
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Laboratoire étudiant
à des besoins exprimés par les professionnels s’appuient toujours sur
un référentiel professionnel concerté
et dans certains cas individualisé
avec l’entreprise et le stagiaire.
Nous utilisons la possibilité offerte
par le contrat d’apprentissage de
faire varier la durée et le contenu de
la formation en fonction des besoins
ou des situations.
Je considère que l’apprentissage
agricole, comme d’autres d’ailleurs,
n’a pas encore atteint le niveau qui
devrait être le sien parmi les différentes voies de formation. Il ne bénéficie
pas encore auprès des familles et des
prescripteurs de l’orientation, d’une
image positive, même si on sent bien
un frémissement d’évolution.
Je le regrette car l’apprentissage
constitue une très belle voie de formation. Quel que soit le diplôme présenté, les compétences générales,
théoriques et techniques requises
sont les mêmes, par la voie scolaire
ou par l’apprentissage. Les diplômes obtenus permettent les mêmes
poursuites d’études. L’apprentissage apporte un plus : une meilleure
connaissance de l’entreprise et une
meilleure insertion professionnelle.
Je compte beaucoup sur l’ouverture
à la rentrée 2009 sur le CDFA Agricole
de la Gironde, en partenariat avec
l’ENITA de Bordeaux, du diplôme
d’ingénieur par apprentissage ouvert
en particulier aux étudiants de BTSA,
pour donner à l’apprentissage cette
valeur symbolique de reconnaissance. Ce diplôme, conçu sur le modèle
mis en place en 2008, pour la filière
fruits et légumes, s’adressera plus
particulièrement aux futurs cadres
dirigeants d’entreprises de la filière
viticole.
Comme je le disais précédemment,
la mise en place d’une telle formation repose tout d’abord sur les
attentes exprimées par la profession
et l’ensemble de la filière en termes
d’emplois et de compétences requises. Cela signifie donc, là encore, un
partenariat fort dans la conception
de la formation entre la profession et
l’enseignement.
Plus généralement, je constate une
évolution culturelle sur l’apprentissage qui me semble intéressante
au plan national. L’agriculture n’y
échappera pas. Il me semble en
revanche qu’une action collective et
coordonnée (professionnels, établissements de formation, prescripteurs
de l’orientation, financeurs…) pourrait accélérer ce processus au profit
de l’apprentissage agricole.
• Autre sujet qui vous tient à
cœur ?
La mobilité de nos étudiants et la
mission de coopération internationale tiennent une place particulière
à Blanquefort.
Les stages en entreprises se déroulent souvent au-delà des frontières
girondines ou d’Aquitaine et parfois
même à l’étranger. Plusieurs de nos
étudiants ont effectué en 2007 et
2008 des stages professionnels de
trois mois en Irlande, Angleterre,
Ecosse, Espagne. D’autres partiront
en 2009.
Nos étudiants peuvent prétendre
aujourd’hui à des bourses et des
financements importants (Ministère
de l’agriculture, Conseil régional, Europe, EPL) pour réaliser des stages
professionnels de plusieurs mois à
l’étranger. Nous disposons d’un réseau de contacts et d’entreprises .../...
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Métiers
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très important en Europe et dans
le reste du monde pour accueillir
nos stagiaires et assurer le contrôle
de ces stages. Je pense en particulier au Réseau européen des
lycées viticoles dont le congrès s’est
tenu en 2006 à Blanquefort et qui
regroupe 10 pays viticoles européens et près de 70 établissements.
L’ouverture à l’international est
une donnée intégrée à la politique
pédagogique de l’établissement
et plusieurs étudiants en profitent
chaque année.
Concernant l’apprentissage, nous
avons déposé auprès du Conseil
régional un projet « Mobilité des apprentis en viticulture dans la Rioja »
devant voir le jour très prochainement.
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Les dossiers qui me tiennent à cœur
ne manquent pas.
Tout d’abord, un dossier très important
pour le développement des formations qualifiantes et individualisées,
adaptables aux différents niveaux de
formation. Je veux parler du concept
de formation ouverte et de plateforme technologique mis en place
au sein du CFPPA de la Gironde
pour permettre, à travers diverses
méthodes pédagogiques (formations
modulaires, cours, auto-formation,
formation ouverte à distance ou
non……), un mixage des publics
et des formations nous permettant
d’offrir des réponses de formations
adaptées et individualisées, économiquement acceptables par les
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entreprises et les financeurs.
C’était un dossier difficile, mais qui
a fait l’objet d’un remarquable travail
de l’équipe ingénierie de formation
et des équipes pédagogiques du
CFPPA de la Gironde. Nous sommes
aujourd’hui totalement opérationnels
au niveau BTSA formation continue.
Nous le serons bientôt aux niveaux
IV et V. L’innovation peut aussi être
pédagogique !
Autre dossier d’importance sur lesquels j’espère aboutir prochainement :
le machinisme viticole et l’oenotourisme. Ce sont des dossiers très importants pour la profession sur lesquels
nous avançons avec nos partenaires
et qui seront prochainement finalisés.
Je vous en dirai plus très bientôt.
L’Etablissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole
de Bordeaux-Blanquefort est chargé par le Ministère de l’agriculture et de la pêche
de cinq
1- La formation générale, technologique et professionnelle des
élèves, apprentis et stagiaires
2- L’expérimentation et le développement agricole
3- La coopération internationale
4- L’animation locale
5- L’insertion scolaire, sociale et
professionnelle
L’Etablissement public de Bordeaux-Blanquefort comprend
quatre centres constitutifs :
• Le lycée agro-viticole proprement dit avec ses 470 élèves et étudiants, ses formations préparant à
divers baccalauréats scientifiques,
technologiques ou professionnels, aux Brevets de techniciens
supérieurs agricoles (viticultureœnologie, analyses biologiques
et biotechnologiques), licence
professionnelle « Outils biotechnologiques au service des filières de
productions agricoles » (habilitée
par l’Université de Bordeaux I) et la
classe préparatoire post BTS/DUT
aux concours des Ecoles d’ingénieurs et vétérinaires de l’enseignement supérieur.
missions majeures :
• Le Centre départemental de
formation d’apprentis agricoles
de la Gironde, dont les 680 apprentis et pré-apprentis peuvent suivre
des formations par apprentissage
très variées : agriculture-élevage, viticulture-œnologie, horticulture, travaux paysagers, maritimes, auxiliaire
vétérinaire, tonnellerie, équitation...
Ces formations, du niveau CAP
au niveau BTSA, sont dispensées
dans l’une des huit antennes départementales (Blanquefort, Montagne, Bommes, La Réole, Pugnac,
Reignac, Gujan-Mestras, La Teste
de Buch) renforçant ainsi une présence de proximité sur le territoire
girondin.
• Le Centre de formation professionnelle et de promotion
agricole de la Gironde offrant aux
adultes une palette de formations
qualifiantes agricoles, viticoles,
horticoles, travaux paysagers,
maritimes, vétérinaires, courtes ou
longues (165 000 heures stagiaires). Par ailleurs, divers services :
« Validation des acquis de l’expérience », « Ingénierie de développement » sont à la disposition
des entreprises de l’agriculture,
de l’industrie et des services pour
les conseiller et répondre à leurs
attentes en matière de formation
de leurs personnels.
• Le domaine viticole de Château Dillon, exploitation agricole
et viticole de 185 ha située au cœur
de l’Appellation Haut-Médoc Cru
Bourgeois dispose depuis 2004
d’installations techniques très
performantes dans ses nouveaux
chais de vinification et d’élevage.
Outil de formation pour les élèves,
apprentis et stagiaires de l’EPL,
c’est aussi une véritable entreprise
produisant et commercialisant
annuellement en direct 300 000
bouteilles de vins d’appellation :
Château Dillon (AOC Haut-Médoc
Cru Bourgeois), Château Breillan
(AOC Haut-Médoc), Château Linas
(AOC Bordeaux).
Château Dillon participe activement au pôle de formation-recherche-développement viticole de
Blanquefort regroupant sur Dillon
l’IFV Aquitaine et le service Vigne
et Vin de la chambre d’agriculture
de la Gironde.
http://www.formagri33.com/
agritaine
Métiers
NUMERO 2
L’apprentissage
s’adresse à des jeunes de 16 à 25 ans.
C’est une filière de formation professionnelle initiale en alternance,
sous statut salarié. L’objectif est
l’acquisition d’une qualification professionnelle sanctionnée par l’un
des diplômes ou titres homologués
par l’Education nationale (CAP, BEP,
baccalauréat professionnel, ...).
L’apprenti doit signer un contrat d’apprentissage qui le place d’emblée
dans une situation d’insertion professionnelle. Ce contrat est un contrat
de travail écrit particulier. Il est
conclu pour une durée variant de 1
à 3 ans (en général 2 ans) en fonction de la profession et du niveau
de qualification visés.
Le jeune embauché perçoit une
rémunération minimum calculée
en fonction de son âge et de son
DECEMBRE 2008
ancienneté dans le contrat.
La formation se déroule de façon
alternée :
• dans un Centre de Formation
d’Apprentis (CFA) pour la partie
générale et théorique,
• en entreprise pour la partie pratique.
La durée de formation en CFA est
au minimum de 400 heures par an.
Tout au long du contrat, l’apprenti
est guidé par un maître d’apprentissage pour l’acquisition des compétences nécessaires à l’obtention
du titre ou diplôme préparé, en
liaison avec le CFA. Le maître
d’apprentissage est soit le chef
d’entreprise, soit l’un des salariés
de l’entreprise.
Aujourd’hui l’apprentissage se
développe également dans l’enseignement supérieur au delà du bac-
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calauréat. Les brevets de technicien
supérieur (BTS), certains Diplômes
universitaires technologiques (DUT),
les licences professionnelles ou certains diplômes d’ingénieur peuvent
se préparer dans cette voie.
Cette filière de formation initiale est
organisée de façon décentralisée et
elle dispose de modalités spécifiques de financement.
Son développement est considéré
par les pouvoirs publics comme un
moyen de lutte contre le chômage
des jeunes et comme un moyen de
faire face à la pénurie de qualifications dans certains métiers. C’est
dans cette perspective qu’un plan
de relance et de modernisation de
l’apprentissage a été initié.
http://www.travail-solidarite.gouv.fr/informations-pratiques/fiches-pratiques/contratstravail/contrat-apprentissage
Des fruits et légumes à la viticulture,
l’ENITA de Bordeaux ouvre sa formation
d’ingénieurs à l’apprentissage
Depuis la rentrée universitaire
2008, il est possible d’obtenir
le titre d’Ingénieur diplômé de
l’ENITA de Bordeaux par la voie de
l’apprentissage. Cette formation
concerne la reprise, la création
et le management des entreprises
agricoles.
L’ENITAB, avec ses partenaires de
l’enseignement technique agricole
(CDFA du Lot-et-Garonne et CDFA
de la Gironde), souhaite en effet
répondre aux attentes des filières
professionnelles soucieuses de
participer à la formation des futurs
cadres dirigeants des entreprises
agricoles de demain. Cette formation, d’abord ouverte dans les
secteurs des Fruits et Légumes et
de la Viticulture Oenologie, sera
proposée, dans un proche avenir,
à d’autres filières.
Les candidats à l’apprentissage
bénéficient pendant leur formation
Bac+2 d’une préformation à distance renforçant leurs acquis dans
les disciplines générales et scientifiques. Avant l’entrée en formation,
ils signent avec une entreprise un
contrat d’apprentissage pour une
durée de trois ans pendant laquelle
ils sont rémunérés comme salariés
de cette entreprise (salaire progressif au cours de la formation de 53 %
à 78 % du SMIC).
La formation se réalise en alternance entre le centrede formation
et l’entreprise : 67 semaines en
centre de formation et 73 semaines
en entreprise, avec une montée en
puissance en 2ème partie de formation de la présence en entreprise et
de l’acquisition des compétences
professionnelles du cadre dirigeant
d’entreprise agricole.
Un pré recrutement est ouvert dès
à présent pour les rentrées 2009 et
2010 : les candidats potentiels et
les entreprises intéressées peuvent
contacter directement l’ENITA de
Bordeaux et les CFA partenaires.
ENITA de Bordeaux
Annie LE TOQUIN
Tél. 05 57 35 42 33
[email protected]
www.enitab.fr
agritaine
Métiers
NUMERO 2
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agritaine
Métiers
NUMERO 2
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L’agriculture aquitaine dans les scénarii de prospective du CESR
Dans son premier essai
de prospective, le CESR imagine six scénarii possibles
pour le futur de l’Aquitaine,
où les thèmes de l’agriculture et de la formation sont
notamment développés.
Scénarii
Métier et formation
diminution du nombre des PME de l’agroalimentaire. Deux domaines majeurs de ou financière (en raison du coût des formations), à partir de certifications concurspécialisation internationale sont confirmés :
rentes en réseaux nationaux ou européens (voire mondiaux). Les spécialisations
• les vins du haut de gamme (les autres catégories étant fortement concurrencées se font par adaptation aux compétences réclamées par les entreprises et les corps
de métiers.
de l’extérieur) ;
• les grandes cultures, à l’image du maïs, avec des alternatives de débouchés : ali- La formation permanente est très diffuse, liée au microcosme interindividuel. Le
développement de l’E-learning s’y accompagne du développement de relations
mentation/énergie, en fonction de l’évolution comparée des cours internationaux.
individuelles de formation maître-élève (stagiaire-formateur).
Au total, la Surface agricole utile (SAU) régionale connaît une certaine déprise (dans
les zones non spécialisées), accompagnée d’une concentration sur un nombre restreint de grandes exploitations et d’une réduction globale de valeur ajoutée.
www.cesr-aquitaine.fr
Source : « L’activité des Aquitains à
l’horizon de 30 ans » - CESR - septembre 2007
Agriculture régionale
Scénario 1/ Compétitivité toute ! : libre Elle est intégrée tant par l’aval que par l’amont dans des filières dominées par les La logique d’économie marchande affecte aussi la formation. Pour les filières pergrandes entreprises industrielles et commerciales, ce qui conduit à une notable mettant d’accéder aux métiers d’encadrement, la sélection est élitiste, intellectuelle
concurrence mondialisée
Scénario 2/ Jardin d’Eden : spécialisation Les grandes cultures sont en forte baisse car ne se maintiennent que des productions Le système de formation afférent conduit à :
de terroirs et de qualité, prioritairement en circuits courts. Il existe toutefois quelques • Un accès de plus en plus massif à une formation généraliste, de niveau bac.
résidentielle
Le développement d’une spécialisation résidentielle
implique, à la base, la présence de revenus « venus
d’ailleurs » (grâce aux transferts et aux recettes touristiques), permettant d’acquérir à l’extérieur l’essentiel
des produits nécessaires à la couverture des besoins
locaux.
prolongements vers l’exportation concernant les produits « d’image » : vins au tout
premier rang, mais aussi foie gras, conserverie fine, etc., promus en large part grâce
au tourisme, activité qui génère par ailleurs des compléments de revenus pour les
agriculteurs (agritourisme et services environnementaux). Hormis les grands châteaux
viticoles, les structures de production sont éclatées entre un nombre relativement
élevé de petites unités, conduisant à une réduction sensible de la SAU (mais très
inégale suivant les zones) et une contraction de la valeur ajoutée.
• Une certification standardisée par niveau.
• Une spécialisation par les professions (santé, hôtellerie, etc.) au travers d’une
formation permanente tout au long de la vie, plutôt organisée par stages thématiques successifs.
• Des aspirations essentiellement orientées vers l’épanouissement personnel et
peu d’aspirations directement professionnelles.
Scénario 3/ En avant le Grand Sud-Ouest : Le marché agricole et agroalimentaire est aussi avant tout « régional », avec des Quant au système de formation, les autorités régionales seront incitées :
extensions vers les régions de proximité : Espagne, Italie, Maroc et même, plus • à coller au plus près aux besoins locaux en liaison avec les partenaires socioproune région élargie autonome
L’affirmation d’une grande région disposant de réels
pouvoirs de décision économique implique d’abord un
affaiblissement des autres échelons de gouvernance
(l’Etat-nation en premier lieu). Les régions « autonomes » récupèrent donc des marges de manœuvre tant
dans le domaine fiscal que dans le management des
« biens publics locaux », mais s’inscrivent dès lors
dans un cadre de forte concurrence entre territoires.
lointaines en ce qui concerne les vins haut de gamme. Dans ce contexte, l’élevage et
les grandes cultures (maïs) se développent dans un positionnement sud-européen ;
en revanche la viticulture (hors grands crus) et les fruits et légumes diminuent face
à la concurrence des régions voisines. La politique de soutien à l’agriculture est dès
lors « régionalisée » : pas (ou peu) de protection extérieure, mais une promotion des
terroirs autour d’orientations multifonctionnelles : production agricole/entretien des
espaces naturels/tourisme. Les surfaces cultivées se maintiennent - au prix d’une
certaine extensivité - avec des exploitations grandes et moyennes et une valeur
ajoutée globale en régression, en partie compensée dans le revenu d’agricuteurs
pluriactifs par des aides directes régionalisées.
fessionnels (spécialisations fines et réactivité) ;
• à obtenir la reconnaissance et la labellisation de quelques formations d’excellence
pour asseoir la réputation de l’appareil de formation régional en vue d’assurer
à la fois son attractivité internationale et la promotion vers l’extérieur de jeunes
qualifiés.
Scénario 4/ L’Europe du grand marché : L’Europe continue d’assurer un certain degré de protection extérieure, principalement Le système de formation est marqué à la fois par :
par le jeu de normes exigeantes, tant sanitaires qu’environnementales, qui impac- • Un accès massif à l’enseignement supérieur jusqu’au niveau bac+3 et une
dans un marché européen unifié
tent aussi les conditions de production locales. Les spécialisations sont de ce fait
plus larges que dans le scénario 1, assorties d’un positionnement concurrentiel
plus favorable à l’Aquitaine au sein du grand marché européen. De ce fait, la SAU
se maintient, avec une gamme d’exploitations diversifiée et une valeur ajoutée qui
progresse grâce à des prix plus rémunérateurs.
sélection à partir du niveau Master, avec un droit effectif à la réorientation et à la
formation professionnelle, grâce à une formation permanente par crédits tout au
long de la vie.
• Des certifications concurrentes en réseaux européens avec une spécialisation
des institutions publiques et privées et une forte implication des secteurs professionnels.
• Un recul de la valeur accordée aux diplômes initiaux au profit du perfectionnement
des compétences professionnelles, d’où une relative dévaluation des diplômes
risquant de provoquer une crispation des familles.
Scénario 5/ Un néo-colbertisme : maîtrise L’accent est mis dans un cadre « étatique » sur les productions à débouchés éner- L’appareil de formation est fortement sollicité avec un rôle fort de l’Etat articulé sur
gétiques et la sécurité alimentaire en vue d’assurer le degré le plus élevé possible les exigences adaptatives des entreprises ce qui conduit à :
sélective des ressources
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d’indépendance nationale dans ces domaines stratégiques. À la protection exté- • Une sélection par un système directif organisé et structuré au niveau central.
rieure viennent s’ajouter des aides directes à la production (et non plus au revenu).
• Des certifications concurrentes en réseaux nationaux, voire européens.
La surface cultivée progresse (en concurrence avec la forêt), à partir d’exploitations
• Une spécialisation par des réseaux de formation avec continuité dans les rôles
agrandies qui se partagent une valeur ajoutée en hausse.
respectifs des formations initiale et permanente.
• Une forte progression de l’E-learning en substitution des formations de masse (mais
maintien des enseignements traditionnels pour les petits groupes).
Scénario 6/ Retour au local : dans une éco- La priorité donnée aux débouchés de proximité en circuits courts conduit à une
forte diversification (progression des élevages et cultures vivrières, mais aussi de
nomie de proximité
productions à usage énergétique : exemple des huiles végétales pures, ou servant
de base à de nouveaux matériaux écologiques : exemple du chanvre), au détriment
des spécialisations d’exportation (y compris viticoles, sauf en très haut de gamme).
La SAU doit en conséquence s’élargir, pour un nombre élevé de petites et moyennes
exploitations, mais avec une valeur ajoutée qui progresse moins que proportionnellement en raison d’une productivité faible (de par la réduction des intrants : engrais,
traitements phytosanitaires,irrigation, etc.).
L’échelon régional joue un rôle croissant avec un fort relais du monde associatif et
l’implication des familles. Le diplôme perd de son importance au profit d’une validation
des acquis de l’expérience au niveau régional. La gamme des spécialisations est très
large : besoins de compétences multiples en faveur du territoire, avec une multiplication des actions de formation permanente, notamment liées à l’environnement.
L’E-learning progresse, combiné avec des regroupements locaux en petits effectifs.
Brè
ves
Aquitaine Cap Métiers, développer
une culture métier en Aquitaine
Lieu d’échange et de dialogue destiné à la fois aux
professionnels de l’orientation et aux usagers, « Aquitaine
Cap Métiers » sera créé fin 2008 sous une forme associative
qui intégrera l’actuelle Association régionale de l’éducation
permanente en Aquitaine (Arepa).
Outil de la sécurisation des parcours professionnels
au niveau régional, la nouvelle agence a pour
ambition d’engendrer un pilotage unifié de la chaîne
« Accueil, Information, Orientation, Formation, Emploi »,
avec un triple objectif :
• répondre aux besoins de l’économie et des entreprises
en termes d’emploi et de compétences,
• répondre aux aspirations des publics, jeunes, salariés,
demandeurs d’emploi,
• assurer un développement égalitaire des territoires.
Pour cela, elle proposera à tous les aquitains une information
et une orientation sur les circuits des métiers, les circuits
des formations et les perspectives de l’économie régionale
et de l’emploi.
http://region.aquitaine.fr/politiques-regionales/formationapprentissage/cap-metiers.html
http://orientation.aquitaine.fr/
CONTACTS UTILES
REGION
• Chambre régionale
d’agriculture d’Aquitaine
Alain Galinat
Christine Navailles-Argentaa
Tél : 05 56 11 33 33
Fax : 05 57 84 40 40
[email protected]
[email protected]
Initié par la région Aquitaine en partenariat avec
l’Université de Bordeaux et l’Université de Pau et
des Pays de l’Adour, AQUIMOB vise à promouvoir
la mobilité internationale et faciliter ainsi l’insertion
professionnelle des étudiants aquitains dans un contexte
de mondialisation.
AQUIMOB permet une meilleure articulation des différentes
aides à la mobilité existantes : les étudiants déposent
dorénavant une demande unique pour prétendre à
l’ensemble des financements à disposition dans les
établissements (aides régionales, financements ministériels,
bourses Erasmus...).
Depuis son lancement au printemps 2008, 649 étudiants
ont bénéficié de l’aide régionale « Cap Mobilité » à travers
AQUIMOB.
L’ENITA de Bordeaux y est présente et propose deux
coopérations à ses étudiants : l’une à l’Université de Moncton
(Canada) et l’autre à l’Université de Sydney (Australie).
https://www.aquimob.fr/
Prospectives menées par l’INRA
Sept prospectives sont actuellement menées par
l’équipe de l’Unité prospective.
Agriculture 2013 :
une prospective pour l’agriculture française
Agrimonde :
agricultures et alimentations du monde en 2050
Prospective avicole :
la filière avicole française à l’horizon 2020
CAP-Environnement :
la concertation en amont des programmes
ENDURE : la protection des cultures en Europe en 2030
Nouvelles ruralités en France et en Europe à l’horizon 2030.
Technologies du futur.
Association pour l’emploi des cadres,
ingénieurs et techniciens de l’agriculture
Thierry Combet
Tél : 05 57 85 40 50
Fax : 05 57 85 40 51
Site web : www.apecita.com
[email protected]
• DRAF / SRFD
• AREFA
Direction régionale de l’agriculture
et de la forêt / Service Régional
Formation - Développement
Tél : 05 56 00 43 55
Association régionale emploiformation agriculture
Virginie Cherprenet
Tél : 05 57 85 40 33
[email protected]
& DEPARTEMENTS
AQUIMOB : pour la mobilité
internationale des étudiants aquitains
• APECITA
DORDOGNE
• Point Info Installation
Christophe Desfarges
Mélanie Sire
Tél : 05 53 35 88 92
Fax : 05 53 53 43 13
[email protected]
[email protected]
• Chambre d’agriculture
Stéphane Vignau
Tél : 05 53 35 88 88
Fax : 05 53 53 43 13
[email protected]
• ADEFA 24
Association départementale
emploi-formation agriculture
Valérie Laffargue
Tél : 05 53 35 88 52
[email protected]
• Chambre d’agriculture
Jean-François Gourdon
Tél : 05 58 85 45 45
Fax : 05 58 85 45 46
[email protected]
• ADEFA 40
Association départementale
emploi-formation agriculture
Carole Camberou
Tél : 05 58 85 44 23
[email protected]
LOT-ET-GARONNE
• Point Info Installation
Sylvie Kleber
Tél : 05 53 48 26 00
Fax : 05 53 96 37 58
[email protected]
• Chambre d’agriculture
Colette Castagné
Tél : 05 53 77 83 42
Fax : 05 53 68 04 70
GIRONDE
[email protected]
• Point Info Installation
Carine Tagliamonte
Tél : 05 56 79 64 00
Fax : 05 56 79 64 24
• Point info Emploi
Sabine Saudoyer
Tél : 05.53.77.83.97
[email protected]
PYRENEES-ATLANTIQUES
• Chambre d’agriculture
Philippe Abadie
Tél : 05 56 79 64 00
Fax : 05 56 79 64 24
[email protected]
• ADEFA 33
Association départementale
emploi-formation agriculture
[email protected]
• Point Info Installation
Laure Astegno (St Palais)
Nathalie Lamouroux (Pau)
Tél : 05 59 65 89 31
Fax : 05 59 65 62 52
[email protected]
[email protected]
[email protected]
• Chambre d’agriculture
Thierry Péré
Tél : 05 59 80 70 00
Fax : 05 59 80 70 01
LANDES
[email protected]
• Point Info Installation
• ADEFA 64
Fanny Pighin
Tél : 05 58 85 44 05
Fax : 05 58 85 44 01
Aline Darribère
Tél : 05 59 30 80 40
Bruno Meunier
Tél : 05 56 52 84 09
[email protected]
Association départementale
emploi-formation agriculture
[email protected]
http://www.inra.fr/l_institut/prospective/prospectives_menees
http://www.inra.fr/agriculture2013
DISPOSITIF DE VEILLE PROSPECTIVE SUR LES METIERS DE L’AGRICULTURE AQUITAINE
agritaine
Métiers
Chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine
Cité mondiale - 6, parvis des Chartrons 33075 Bordeaux cedex
Tél. : 05 56 01 33 33 • Fax : 05 57 85 40 40
E-mail : [email protected] • Site : www.aquitainagri.fr
CHAMBRE
D'AGRICULTURE
AQUITAINE
Directeur de la publication : Dominique Graciet
• Coordination et rédaction : Anne-Marie Moreno, Alain Galinat
• Conception PAO : Patricia Mouret, Chambre régionale
d’agriculture d’Aquitaine
Imprimé selon les recommandations ADEME
Dépôt légal Décembre 2008
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