Les jeunes filles dans les objectifs de développement

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Les jeunes filles dans les objectifs de développement
Les jeunes filles dans les objectifs de développement durable
En 2015 dans le monde, une fille sur cinq est privée d’école. Une fille sur trois est mariée avant ses 18 ans. Ces chiffres, parmi beaucoup d’autres, sont symptomatiques d’une situation qui ne doit rien au hasard. Les jeunes filles, qui souffrent d’une double discrimination liée au sexe et à l’âge, ont été les grandes oubliées des politiques jusqu’à présent. Le programme de développement durable des Nations Unies est une occasion formidable de renverser la situation. Garantir les droits fondamentaux des filles est un devoir pour tous les Etats. C’est aussi une opportunité de développement : lorsque les jeunes filles exploitent leur potentiel, cela bénéficie à l’ensemble de leurs sociétés, et au développement mondial.
Quelle est la place des filles dans le programme de développement ?
Le programme de développement durable des Nations Unies explicite ces enjeux, puisqu’il utilise systématiquement l’expression “les femmes et les filles”. Il prévoit par ailleurs un effort pour fournir des données désagrégées par sexe et par âge (§ 74.g).
Plus spécifiquement, les jeunes filles sont citées dans les cibles de l’objectif de développement durable concernant l’éducation (ODD 4) : “Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie” et dans l’ODD 5 sur l’égalité des sexes, “Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles”.
La troisième cible de l’ODD 5 énonce des enjeux à la croisée de plusieurs questions déterminantes pour les jeunes filles : “Éliminer toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et la mutilation génitale féminine” (5.3).
Traduire le texte en actions effectives pour les filles
Pour que ces orientations se concrétisent, il est indispensable de financer des programmes spécifiques pour les jeunes filles. La participation du secteur privé, souhaitable dans l’absolu, ne doit pas s’accompagner d’un désengagement du secteur public.
Le programme des Nations Unies rappelle, à juste titre, que ses objectifs et ses cibles sont “indivisibles”. C’est encore plus vrai en ce qui concerne les jeunes filles. Par exemple, les efforts pour scolariser les adolescentes resteront vains si elles sont nombreuses à quitter l’école en raison d’une grossesse précoce. Bien que formulées de manière assez frileuse, les cibles 3.7 et 5.6*, qui renvoient aux questions de santé sexuelle et reproductive, constituent une base satisfaisante pour avancer dans ce domaine‐clé. Les Etats devront faire une priorité de la mise en oeuvre de ces cibles, toujours en partant des besoins et demandes des jeunes filles.
Si l’ensemble de ces actions sont menées de manière soutenue jusqu’en 2030, les Etats des Nations Unies auront initié pour les jeunes filles un cercle vertueux, liant santé, éducation et égalité femmes‐hommes.
*3.7 : D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et la prise en compte de la santé procréative dans les stratégies et programmes nationaux
5.6 : Assurer l’accès de tous aux soins de santé sexuelle et procréative et faire en sorte que chacun puisse exercer ses droits en matière de procréation, ainsi qu’il a été décidé dans le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement et le Programme d’action de Beijing et les documents finals des conférences d’examen qui ont suivi

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