Allocution de M. Fauconnier - Initiateur du projet

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Allocution de M. Fauconnier - Initiateur du projet
Mesdames, messieurs,
Je vous adresse les salutations appuyées de la Ville d’Orthez et de son Maire Monsieur
Bernard Molères
Je salue respectueusement les personnalités qui ont bien voulu s’associer à cette
commémoration : Monsieur le CF Didier Le Mée, directeur central des Cercle et Foyers,
Monsieur J-P Noblet, président de l’Amicale du Personnel des Cercles et Foyers de la Marine.
Monsieur le LV Grégory Demoutiez, directeur du Cercle du marin, Messieurs les Anciens des
Foyers, Messieurs les actifs des Cercles.
Je remercie également Monsieur l’Aumônier d’avoir accepté, au pied levé, d’être des
nôtres. Il faut savoir que Monsieur Grandperrin de confession protestante pratiquait
l’œcuménisme avant la lettre.
Je vous prie d’excuser madame Germaine Gaudin, nièce de monsieur Grandperrin, qui
en dépit de son grand âge (91 ans en octobre) avait accepté avec enthousiasme de nous
accompagner. Mais quelques jours avant le départ elle me confia n’être en fait plus très
capable d’entreprendre un si long voyage. Elle me charge donc de vous dire qu’elle est très
fière que l’humanisme dont a fait preuve toute sa vie son cher oncle continue à vous inspirer.
Nous aurons également une pensée particulière pour le Capitaine de Frégate André
Cloatre qui, pour raison de santé n’a pu se joindre à nous. Je sais que par la pensée et par le
coeur il est avec nous, et nous lui envoyons tous nos vœux de prompt rétablissement.
La présence aujourd’hui à Toulon d’une délégation d’anciens marins d’Orthez, ville
natale de monsieur Grandperrin est notre façon de venir honorer notre illustre concitoyen sur
les lieux mêmes de son action. Aussi, nous vous remercions tous sincèrement de vous associer
à cet hommage. Nul endroit ne pouvait mieux convenir que « ce cercle », centre culturel
socio-éducatif et de loisirs, lieu privilégié de rencontre et de détente au service des équipages.
Pas plus tard que mardi matin, au petit-déjeuner, je découvrais, sur ma serviette en
papier à entête du Cercle, ces quatre mots : « Notre métier, vous accueillir », tout un
symbole !
Il n’est pas question pour moi de vous tenir un discours académique, j’en serais
d’ailleurs incapable, mais si nous sommes ce jour réunis au Cercle du Marin de Toulon c’est
pour honorer la mémoire d’un humaniste et particulièrement son action socio-éducative et
sportive au sein de la Marine.
Georges, Elisée Grandperrin, est né à Orthez le 19 mai 1890. Les Orthéziens et en
particulier les Anciens marins s’honorent de ce célèbre enfant du pays qui devint le père
fondateur des Foyers de la Marine nationale. Donc, pour marquer les 120 ans de sa naissance,
nous nous sommes engagés dans une démarche vers la jeunesse orthézienne afin de faire
revivre pour quelque temps encore le souvenir de cet éducateur sportif hors pair dans la
mémoire de la vieille cité béarnaise.
Pour nous, Anciens marins, cet événement est dans le sillage des manifestations que
nous avons vécues, tant à Orthez qu’à Brest en 1990, pour commémorer le centenaire de celui
que vous appelez « l’apôtre des Foyers ». Notre bon ami, André Cloatre, que je salue une fois
encore ici, avait alors déployé toutes ses capacités d’organisateur pour nous aider à réaliser à
Orthez trois jours de magnifiques fêtes « Bleu Marine ». Ce fut aussi l’occasion d’inaugurer le
« Gymnase Grandperrin ».
Nous sommes donc venus à Toulon pour vous faire partager notre démarche. C'est-àdire nous faire remettre symboliquement par votre institution l’emblème du trophée sportif
que nous avons créé.
.Sans doute, messieurs les Anciens de l’Amicale des Foyers de Toulon, avez-vous été
surpris de notre sollicitation lorsque nous avons, en début d’année, pris contact avec vous.
Il nous fallait, pour mettre en place notre projet de « Trophée G. E. Grandperrin »
trouver une allégorie rappelant l’action de l’Orthézien au sein de la Marine nationale. Nous
avons alors pensé que le symbole le plus adapté était votre emblème Messieurs, « la flamme
du foyer ».
Vous vous êtes alors mobilisés spontanément pour répondre à notre appel et je tiens à
vous remercier ici publiquement : Vous, Monsieur Raude pour votre grande délicatesse. Vous
Monsieur Demoutiez, pour votre chaleureux accueil. Enfin, vous messieurs et mesdames qui
nous entourez aujourd’hui.
La devise de Georges Elisée Grandperrin révèle bien le sens moral élevé, les
sentiments humains et le dévouement sans limite qu’il vous a transmis :
« Aimer son métier et y croire, consacrer sa vie et donner tout ce que l’on a de
meilleur en soi »
Permettez, moi de vous lire un fragment d’une lettre écrite par un de vos Anciens en
1990 :
« Mr Grandperrin, c’était un homme de Cœur, de ceux qui vous accueillent avec
bienveillance et vous montre la voie, de ceux dont le bon sens naturel et la générosité,
aplanissent les problèmes, créent l’élan qui réunit.
Il faisait partie de cette chaîne d’hommes qui, à travers les générations et tout
simplement, apporte un humanisme généreux permettant au monde de continuer.
Les hommes de cette valeur sont rares et il faut en rencontrer au moins un dans
sa vie : surtout au début. » Merci monsieur Pizay de nous avoir écrit ces belles lignes. Vous
avez dû bien le connaître.
Je m’adresse maintenant aux « Actifs », directeurs et assistants. Vous qui avez choisi
de servir dans cette discipline, un peu à part et si proche de la mienne. Votre mission socioéducative, comme je l’écrivais en 1998, à l’occasion du 80e anniversaire de cet établissement,
est une tâche noble difficile, responsable et de coeur. Par votre formation, vous êtes devenus
les « dépositaires », les « garants » de cet esprit et de ces valeurs. Comme nous sommes entre
marins, je fais référence aussi à cet autre « garant » c’est le nom que prend un cordage
lorsqu’il est employé à former un palan « comprenez l’allusion : sert à hisser! »
Cette maxime, a fait de vous les « héritiers » du fondateur. Ayez toujours à l’esprit ces
principes de générosité et d’action désintéressée que vous transmettrez à votre tour à ceux qui
vous suivrons dans la chaîne des générations.
Vous avez en charge, Messieurs, des jeunes gens qui ont choisi de venir dans la
Marine « pour se construire » selon le propre terme employé par notre regretté ami Bernard
Giraudeau.
La situation socio-éducative actuelle se prête plus que jamais à rappeler les valeurs
fondamentales que sont : La sociabilité, l’altruisme, l’acceptation et le respect de l’autre,
l’apprentissage de la vie en communauté, savoir s’entraider pour renforcer la cohésion du
groupe, apprendre à maîtriser son agressivité et canaliser son énergie. Enfin, tendre vers un
développement harmonieux du corps et de l’esprit. « Être marin » c’est se fondre dans toutes
ces valeurs et posséder un réel sentiment d’appartenance.
Quant à vous, Messieurs les animateurs, ne perdez jamais de vue que la diversité
proposée et le bon fonctionnement des activités éducatives et sportives du Cercle contribuent
pour une bonne part à l’épanouissement et au bien-être de cette jeunesse qui forme nos
équipages.
La Marine, avec ses 4 mots de notre fière devise gravés dans le bronze : « Honneur –
Patrie – Valeur – Discipline, a prouvé depuis longtemps qu’elle savait « instruire, éduquer et
former les jeunes gens » qu’on lui confiaient. L’homogénéité des équipages en dépendait et
aujourd’hui en est toujours le reflet. J’en veux aussi pour preuve la réactivation de l’école des
Mousses. Le service national, avec la conscription, représentait l’accompagnement idéal pour
mener le jeune à entrer dans sa vie d’adulte « responsable ». Inutile de s’étendre sur le sujet.
Aussi, vous concernant, n’oublions pas que c’est sous l’impulsion de monsieur
Grandperrin, agissant en véritable précurseur, que votre institution des Cercles du Marin,
autrefois appelés les Foyers, repose sur des bases quasi historiques puisque sa fondation (en
1946) précède de 15 ans la création de la Maison des jeunes et de la Culture. « Anticiper »
c’est peut-être ce qui a manqué dans les grandes réflexions socio-éducatives et les décisions
un peu précipitées de ces dernières décennies.
Enfin, et pour conclure, je sais que notre Armée est actuellement engagée dans « La
grande Réforme » et la Marine n’est pas épargnée. « L’externalisation » et la « La
civilianisation », comme il est dit dans le rapport, doivent venir combler les réductions
d’effectifs programmées dans les bases de soutien de notre flotte. Peut-être alors vous faudra
t’il vous adapter. Quoi qu’il en soit, je forme les voeux les plus ardents pour que votre
« Flamme » ne s’éteigne jamais.
Je vous remercie de votre attention.
Gérard Fauconnier
AMMAC Orthez
9 septembre 2010