prix de thèse 2015/2016 - Alambret Communication

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prix de thèse 2015/2016 - Alambret Communication
2015 / 2016
2 PRIX DE THESE
ATTRIBUES PAR LE MUSEE DU QUAI BRANLY
Depuis son ouverture en juin 2006, le musée du quai Branly a engagé une politique
dynamique en faveur de la recherche en attribuant chaque année de nombreuses aides
à des chercheurs du monde entier.
Le département de la Recherche et de l’Enseignement du musée du quai Branly encourage
et soutient les travaux de recherche dans les domaines des arts occidentaux et extraoccidentaux, des patrimoines matériels et immatériels, des institutions muséales et de
leurs collections, de la technologie et culture matérielle. Les disciplines concernées
sont l’anthropologie, l’ethnomusicologie, l’histoire de l’art, l’histoire, l’archéologie, les
arts du spectacle et la sociologie.
À cette fin, deux prix de thèse pour aide à la publication d’un montant total de 8.000
euros sont attribués chaque année à deux thèses de doctorat qui se distinguent par
leur intérêt scientifique et leur originalité.
À l’issue des délibérations du Comité d’évaluation scientifique ont été déclarés lauréats
pour l’année 2015/2016 :
•
Julien Jugand : « Le prestige du miroir. Relations de patronage et reconfiguration
de l'espace de la musique hindoustanie à Varanasi de 1875 à nos jours »
•
Juliette Testard : « Pouvoir et altérité. Interactions suprarégionales à l'Épiclassique
(600 à 900 après JC) dans le Mexique central (Puebla-Tlaxca et Morelos) »
* PRIX DE THÈSE 2015
Julien Jugand : Thèse d’ethnologie, à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, sous la
direction de Gilles Tarabout
« Le prestige du miroir. Relations de patronage et reconfiguration de l'espace de la musique
hindoustanie à Varanasi de 1875 à nos jours »
La thèse de doctorat de Julien Jugand porte sur la construction de la scène contemporaine de la
musique classique de l’Inde du Nord dans la ville de Varanasi (Bénarès). Elle repose sur une approche
historique et anthropologique de la notion de patronage.
De la fin du XIXe siècle à l’Indépendance, le patronage de la musique hindoustanie à Varanasi est
principalement assuré par les élites foncières, marchandes et religieuses. Musique de salon, de cour
mais également de temple, elle est interprétée par des communautés de spécialistes, des courtisanes et
certains musiciens de hautes castes. À la fin du XIXe siècle, l’émergence d’un mouvement de réforme
influencé par l’orientalisme mais également par le nationalisme indien, va profondément transfigurer
l’espace de la musique hindoustanie et contribuer à la marginalisation de certaines catégories de
musiciens. Or, les élites banarsies entretiennent un rapport ambigu à ce mouvement qu’elles
soutiennent publiquement tout en poursuivant des formes de patronage que ce dernier réprouve. La
tension que génère cette situation, concomitante d’un déclin relatif des élites locales et de l’émergence
d’un patronage étatique à partir de la seconde moitié du XXe siècle, amène à une reconfiguration de
l’espace de production. Certains musiciens s’y affirment en tant que patrons, tandis que se développe un
tourisme musical florissant. Le raffinement de l’ancien patronage des élites n’est alors plus remémoré
qu’à travers la forme que prennent les plus prestigieux concerts d’aujourd’hui.
À la croisée entre historiographie et ethnographie, la thèse de Julien Jugand propose d’analyser les
formes d’expression locale d’une culture des élites et son articulation aux enjeux socio-politiques de
l’Inde, aux trajectoires des communautés de musiciens ainsi qu’aux répertoires et formes musicales
régionales. Vecteur de plaisir et de prestige, le patronage musical apparaît être, autant pour les mécènes
que pour les musiciens, une mise en performance de représentations, opérant telle la mise en miroir
d’un prestigieux passé.
Julien Jugand
Julien Jugand est docteur en ethnologie, professeur de musique et musicien. Membre du Centre de
recherche en ethnomusicologie (CREM-LESC) et du labex Les passés dans le présent, il travaille en Inde
depuis 2005 sur l'histoire moderne du patronage de la musique hindoustanie. Il obtient une licence de
Hindi à l’INALCO en 2009 puis son doctorat en 2014, auprès de l’Université Paris Ouest Nanterre et sous
la direction de Gilles Tarabout. Son travail a été financé par une allocation de recherche et par une
bourse doctorale du musée du quai Branly. Actuellement, avec le sociologue Joël Cabalion, il explore les
usages politiques et mémoriels des musiques bouddhistes et ambedkarites chez les basses castes et
intouchables du Maharashtra dans le cadre d’un projet lauréat de la bourse Eugène Fleischmann.
Guitariste et arrangeur, il enseigne l’histoire des musiques actuelles et l’informatique musicale au
conservatoire Camille-Saint-Saëns de Dieppe.
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Juliette Testard : Thèse d’archéologie, à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous
la direction de Brigitte Faugère
« Pouvoir et altérité. Interactions suprarégionales à l'Épiclassique (600 à 900 après JC) dans
le Mexique central (Puebla-Tlaxca et Morelos) »
La thèse de Juliette Testard, au croisement de l’archéologie et de l’anthropologie de l’art, propose une
réflexion sur le concept d’interaction culturelle. Elle s’appuie sur un corpus d’objets archéologiques et de
productions artistiques issu de quatre sites épiclassiques (600 à 900 apr. J.-C.) du Mexique central :
Cacaxtla-Xochitecatl, Cholula, Cantona et Xochicalco. Elle s’intéresse plus précisément aux phénomènes
de réception et d’appropriation des influences venues de Mésoamérique orientale (zone maya et côte du
Golfe). L'Épiclassique est en effet traditionnellement décrit comme une période pendant laquelle de
nombreux mouvements de populations ont lieu à l'échelle suprarégionale. Cependant, ces mouvements
ainsi que leurs modalités sont demeurées mal connues et / ou mal comprises.
L’ambition de cette thèse dépasse le cadre culturel étudié ; Juliette Testard propose en effet une
réflexion théorique autour des concepts d’interaction culturelle et d’échanges. Cette recherche
démontre un souci d’exhaustivité et de synthèse : elle s’appuie sur un corpus iconographique de 1806
pièces archéologiques, dont plus de la moitié est inédite et s’est appliquée à considérer dans le détail
plusieurs types de matériaux (céramique, obsidienne, pierre verte etc.) et plusieurs échelles d’étude.
L’originalité des interprétations est de donner à l’ensemble des éléments analysés un sens politique. Le
contexte local de compétition caractéristique des cités-états ainsi que la volonté de se démarquer des
anciens schèmes politiques de Teotihuacan, largement affectés par la crise de la fin du Classique,
encouragent ces élites à chercher des stratégies alternatives de légitimation et à modifier leur
dynamique interne. Elles adaptent donc délibérément une série de spécificités orientales : urbanisme,
architecture, sculpture monumentale, et marqueurs de prestige (ou de rang) afin de construire et de
mettre en scène leur relation aux sphères sub et surhumaines. Tout porte à croire que la conception
politique expérimente alors un changement d'envergure majeure.
Juliette Testard
Après un mémoire de Master sur la question du syncrétisme des peintures murales épiclassiques de
Cacaxtla (Tlaxcala, Mexique) (2007), Juliette Testard a naturellement orienté ses recherches de
doctorat vers une étude de la question des interactions culturelles et des échanges à cette même
période de l’histoire mésoaméricaine dans le Mexique central. Elle a passé plus de 10 mois au
Mexique, dans une vingtaine d’institutions de conservation patrimoniale où elle a eu l’opportunité
de constituer un corpus d’étude pour moitié inédit. Elle a bénéficié d’une bourse du Ministère des
Affaires Étrangères mexicaines pour entreprendre l’étude de la collection de figurines de la
Pyramide des Fleurs à l’Instituto de Investigaciones Antropologicas de la Universidad Nacional
Autonoma de Mexico et de plusieurs autres bourses de mobilité pour mener à bien ses terrains
(Chancellerie des Universités, Université Paris 1, Région Ile-de-France, Institut des Amériques). Elle
a présenté ses recherches depuis 2008 en France, en Espagne, au Mexique et aux États-Unis. Juliette
Testard a enseigné l’art et l’archéologie depuis 2006 dans les universités de Paris IV, Paris 1 et
Picardie Jules Vernes à Amiens ; elle a été représentante des doctorants de son unité de recherche
(Archéologie des Amériques) entre 2010 et 2014, date à laquelle elle a obtenu sa thèse en
archéologie, anthropologie, ethnologie, préhistoire à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
sous la direction de Brigitte Faugère. Juliette Testard est actuellement responsable du suivi des
projets scientifiques à la Mission pour l’Interdisciplinarité du CNRS ; elle poursuit en parallèle ses
activités d’enseignement à Paris 1 et de recherche sur l’art et l’archéologie de la Mésoamérique.
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* LAURÉATS DES PRIX DE THÈSE DEPUIS 2006
2014
Samir Boumediene « Avoir et savoir. L’appropriation des plantes médicinales américaines par les
Européens (1570-1750) »
Jean-Baptiste Eczet « Humains et bovins en pays Mursi (Éthiopie). Registres sensibles et processus
de socialité »
2013
Katell Morand « Solitudes habituées. Le chant, le souvenir et le conflit chez les Amhara du Goğğam
(Ethiopie) »
Cédric Yvinec « Les monuments lyriques des Surui du Rondônia (Amazonie méridionale) : chants,
événements, savoirs »
2011
Filippo Bonini Baraldi « L’émotion en partage. Approche anthropologique d’une musique tsigane
de Roumanie »
Yaëlle Biro « Transformation de l’objet ethnographique africain en objet d’art. Circulation,
commerce et diffusion des œuvres africaines en Europe occidentale et aux États-Unis des années
1900 aux années 1920 »
2010
Nichole Bridges « Contact, Commentary, and Kongo Memory : Souvenir Ivories from Africa’s
Loango Coast, ca. 1840-1910 »
Anne Casile « Temples et expansion d'un centre religieux en Inde centrale. Lectures du paysage
archéologique de Badoh-Pathari du Ve au Xe siècle de notre ère »
2009
Sophie Jacotot « Entre deux guerres, entre deux rives, entre deux corps. Imaginaires et
appropriations des danses de société des Amériques à Paris dans l’entre-deux guerres »
2008
Grégory Delaplace « L’invention des morts en Mongolie contemporaine. Sépultures, fantômes
photographie »
2007
Aurélie Helmlinger « Mémoire et jeu d’ensemble. La mémorisation du répertoire musical dans les
steelbands de Trinidad et Tobago »
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* COMITÉ D’ÉVALUATION SCIENTIFIQUE DU MUSÉE DU QUAI BRANLY
Jean-Philippe Antoine, Université Paris 8, AI-AC, professeur d’esthétique, histoire et théorie de l’art
contemporain
Yazid Ben Hounet, CNRS, LAS, anthropologue, spécialiste du monde méditerranéen
Romain Bertrand, Sciences Po, CERI, historien, spécialiste de l’Indonésie, histoire coloniale
Gaetano Ciarcia, Université Paul-Valéry-Montpellier, CERCE, anthropologue, spécialiste de l’Afrique
occidentale
Julien Clément, musée du quai Branly, LESC, anthropologue, spécialiste de Samoa
Michèle Cros, Université Lyon 2, CREA, anthropologue, spécialiste de l'Afrique de l’ouest
Jessica De Largy Healy, musée du quai Branly, CREDO, anthropologue, spécialiste de l’Australie
Thierry Dufrêne, Université Paris Ouest-La Défense, CHAHR, historien d’art, spécialiste de l’art
contemporain
Philippe Erikson, Université Paris Ouest-La Défense, LESC, anthropologue, spécialiste de
l'Amazonie
Sophie Houdart, CNRS, LESC, anthropologue, spécialiste du Japon
Frédéric Keck, musée du quai Branly, LAS, anthropologue, spécialiste de l’Asie orientale
Madeleine Leclair, musée d’ethnographie de Genève, ethnomusicologue, spécialiste de l’Afrique.
Benoît de L'Estoile, CNRS, IRIS, anthropologue, spécialiste du Brésil
Dominique Poulot, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HICSA, historien, spécialiste de l’Europe
18e-20e siècles, histoire culturelle du patrimoine et des musées
Sandra Revolon, Aix-Marseille Université, CREDO, anthropologue, spécialiste des Iles Salomon
Nathan Schlanger, École Nationale des Chartes, archéologue, technologie et culture matérielle
Michèle Therrien, INALCO, CERLOM, anthropologue, spécialiste de l'Amérique du Nord
Jean Trinquier, École Normale Supérieure, CEA, latiniste, relations hommes/animaux
Denis Vidal, Institut de Recherches sur le Développement, URMIS, anthropologue spécialiste de
l'Inde
Le comité d'évaluation scientifique du musée du quai Branly se prononce notamment :
• sur les demandes de bourses doctorales et post-doctorales adressées au musée en réponse à
un appel d'offre ;
• sur l'attribution du prix de thèse ;
• sur les résultats des recherches entrepris par les boursiers et les chercheurs du musée du
quai Branly.
Ce comité, lorsqu'il le juge nécessaire, a la faculté de faire appel à une expertise extérieure.
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LE MUSÉE DU QUAI BRANLY ET LA RECHERCHE
Depuis sa création, le musée du quai Branly est engagé dans la recherche de pointe et dans sa
diffusion, dans les domaines de l’histoire et de l’anthropologie des arts. La recherche et
l’enseignement supérieur sont intégrés à la vie de l’institution dans le cadre d’une politique
novatrice tant par ses visées scientifiques que par ses modalités d’organisation.
Le domaine de réflexion : au-delà des collections
La recherche et l’enseignement ne se limitent pas aux seules collections du musée et sont ouvertes
sur les domaines des arts occidentaux et extra-occidentaux, des patrimoines matériels et
immatériels, des institutions muséales et de leurs collections, de la technologie et culturelle
matérielle. Les discipline concernées sont l’anthropologie, l’histoire de l’art, l’histoire, l’archéologie,
l’ethnomusicologie, les arts du spectacle et la sociologie.
L’organisation de la recherche en réseau
Pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé et pour mettre en œuvre sa politique scientifique, le
département de la Recherche et de l’Enseignement a souhaité créer des dispositifs de recherche
innovants : un système plus ouvert et flexible centré sur l’accueil, pour des chercheurs et des
périodes limitées, de projets individuels ou collectifs, et sur la participation des conservateurs à des
programmes de recherche nationaux ou internationaux.
Cette organisation repose sur le département de la Recherche et de l’Enseignement qui coordonne
les ressources d’accueil et de financement pour les projets de recherche ; les manifestations
scientifiques auxquelles participent chercheurs invités, enseignants et experts du musée ; les
activités des sociétés hébergées au musée ainsi que la participation aux Labex, structures de
recherche destinées à favoriser les rencontres entre différentes institutions académiques et
culturelles, ainsi que les projets interdisciplinaires.
Le musée du quai Branly est actuellement partenaire de 3 LABEX : le Labex « Création, arts,
patrimoine » (CAP) qui regroupe 24 équipes ou centres de recherche affiliés ; le Labex « Patrimoines
matériels : savoirs, conservation, transmission » et le Labex « Les passés dans le présent ».
L’aide directe à la recherche : bourses et prix de thèse
Pour aider des doctorants et de jeunes docteurs à mener à bien des projets innovants, le musée
attribue chaque année huit bourses (trois doctorales, cinq post doctorales). L’attribution s’effectue à
l’issue d’un appel d’offre international qui génère plus de 1000 candidatures par an, sur des thèmes
ayant trait à l’histoire de l’art, à la sociologie et à l’anthropologie.
Les boursiers, sélectionnés par un comité d’évaluation scientifique pour la pertinence du thème de
recherche bénéficient d’un poste de travail au sein du musée dont ils font partie pendant une
année, avec la possibilité de travailler avec les conservateurs, d’intervenir auprès du public dans le
cadre d’un salon de lecture Jacques Kerchache.
Depuis 2007, deux prix de thèse de doctorat, d’un montant de 8000 euros couronnent un travail
réalisé dans une université européenne (en français ou en anglais) et aide à la publication de
l’ouvrage.
La place de l’enseignement
Le musée du quai Branly, en partenariat avec 9 établissements d’enseignement supérieur, a créé en
son sein une vie de campus. Il accueille dans trois salles de cours, des enseignements en lien avec
ses collections ou correspondant aux thèmes scientifiques définis par le département de la
Recherche et de l’Enseignement. Cette vie de campus rassemble chaque année près de 1250
étudiants et 42 enseignements distincts.
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* INFORMATIONS PRATIQUES : www.quaibranly.fr
Contact presse :
Alambret Communication - tél : 33 (0) 1 48 87 70 77 – [email protected]
Contacts musée du quai Branly :
Nathalie MERCIER
Directrice de la
communication
Magalie VERNET
Adjointe de la directrice de la
communication
[email protected] Responsable des relations médias
[email protected]
Thibaud GIRAUDEAU
Chargé des relations médias
33 (0)1 56 61 70 52
[email protected]
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