Cycles de conférences – UFR Lettres et Langues – 2013-2014

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Cycles de conférences – UFR Lettres et Langues – 2013-2014
Cycles de conférences – UFR Lettres et Langues – 2013-2014
SEMESTRE 1
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Conférence « Amphis des lettres au présent »
Mardi 15 octobre, 14h-16h : Pierre CHARTIER : « Pourquoi Diderot paraît-il
aujourd’hui si moderne à la plupart de ses lecteurs ? »
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Conférence « Amphis des lettres au présent »
Mardi 22 octobre, 14h-16h : Marielle MACÉ, « Littérature et formes de vie »
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Conférence « Lettres-Sciences po » :
Jeudi 7 novembre, 14h-16h : Pierre WAT : « L’Art contemporain existe-t-il ?»
Pierre WAT est professeur d’Histoire de l’art à l’Université Panthéon-Sorbone Paris I. Il est
spécialiste du romantisme européen et de l’art contemporain. Parmi ses ouvrages :
Naissance de l'art romantique, peinture et théorie de l'imitation, Flammarion, Paris, 1998 ;
Pierre Buraglio, Flammarion, Paris, 2001 ; Constable, Hazan, Paris, 2002 ; Claude Viallat,
Hazan, Paris, 2006, Turner, menteur magnifique, Hazan, Paris, 2010 ; Les Nymphéas, la nuit :
Claude Monet, Scala, 2010.
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Conférence « Lettres-Sciences po :
Jeudi 7 novembre, 16h30-18h30 : Yves FRENETTE « Politiques de la mémoire au
Canada » ; « Etudier au Canada »
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Conférence « Lettres-Sciences po » :
Jeudi 14 novembre, 14h-16h : Serge PORTELLI : « Magistrature et politique »
"Autorité" ou "pouvoir", la justice et les magistrats entretiennent avec le politique des liens
extrêmement étroits, indispensables et périlleux. Ils peuvent, dans cette confrontation, y
perdre leur âme ou y gagner leur dignité. L’histoire nous montre tous les cas de figure
possibles. Quelles leçons en tirer pour le présent? Peut-on parler de progrès?
Serge PORTELLI est président de chambre près la Cour d'Appel de Versailles. Il a été
conseiller auprès du président de l’Assemblée nationale et doyen des juges d'instruction au
tribunal de Créteil. Serge Portelli est également membre du syndicat de la magistrature.
Parmi ses ouvrages : Conséquences des maltraitances sexuelles, reconnaître, soigner,
prévenir, Collectif sous la direction de Nicole Hurassius et Philippe Mazet, John Libbey
Eurotext, 2004 ; Récidivistes. Chroniques de l'humanité ordinaire, Grasset, 2008 ; Le
sarkozysme sans Sarkozy, Grasset & Fasquelle, novembre 2009 ; Pourquoi la torture ?, Vrin,
février 2011 ; Désirs de Familles, homosexualité et parentalité, avec Clélia Richard, Editions
de l'Atelier, avril 2012.
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Conférence « Lettres-Sciences po » :
Jeudi 21 novembre 2013, Cristina-Maria DOGOT : titre à préciser (Relations
internationales)
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Conférence « Lettres-Sciences po » :
Jeudi 18 décembre, 14h-16h : Frédéric NEYRAT, « Comment déminer le concept de
terrorisme? »
Cette intervention aura pour enjeu l’analyse du concept de terrorisme, à partir de sa
connexion intime avec les concepts de souveraineté et de globalisation. Une fois déconstruit,
ce concept s’avèrera pour ce qu’il est : un piège pour la pensée et la politique.
Frédéric NEYRAT est ancien directeur de programme au Collège international de philosophie
et enseigne actuellement au département de littérature comparée professeur de philosophie
à l’Université de Wisconsin-Madison (USA). Il est l’auteur de L'indemne. Heidegger et la
destruction du monde, Paris, Sens et Tonka, « Collège international de philosophie », 2008,
Biopolitique des catastrophes, Paris, Éditions MF, 2008 Le terrorisme un concept piégé
(éditions èRe, 2011) ; son dernier ouvrage : Le communisme existentiel de Jean-Luc Nancy,
Nouvelles Editions Lignes, 2013.
Présentation des conférenciers et de leurs interventions
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Mardi 15 octobre 2013, 14h-16h : Pierre Chartier : « Pourquoi Diderot paraît-il
aujourd’hui si moderne à la plupart de ses lecteurs ? »
Pierre Chartier, professeur honoraire de littérature du XVIIIe siècle à l'université
Paris-Diderot et président de la société Diderot. Lauréat du Prix d'Académie 2013
pour Vies de Diderot, éditions Hermann.
Résumé de l’intervention : Denis Diderot est né à Langres il y a trois cents ans. Alors
que de longues décennies après sa mort il continuait d'être violemment récusé, sinon
insulté (pensons à la réception du fllm que Rivette a tiré en 1967 de La
Religieuse), pourquoi Diderot est-il aujourd'hui le philosophe des Lumières le plus
apprécié de nos contemporains ? Pour quelles raisons nombre de ses œuvres,
adaptées à la scène, sont-elles jouées avec succès ? Comment se fait-il que des
politiques, des savants, des spécialistes de la littérature, des arts et des techniques
trouvent force et inspiration dans ses écrits comme dans son action ? À l'évidence ce
retournement impressionnant de l'opinion concerne à la fois ce qu'il fut et ce que
nous sommes, ce que furent au XVIIIe siècle et ce que sont devenues aujourd'hui les
Lumières.
Nous rappellerons le parcours de Diderot, élève surdoué des jésuites, en rupture
avec son père, trouvant sa voie à Paris, emprisonné à Vincennes, directeur de
l'Encyclopédie, auteur de Jacques le fataliste, du Paradoxe sur le comédien
et du Neveu de Rameau, chefs d'œuvre qui n'ont pu être publiés de son vivant. On
est frappé par l'ampleur extraordinaire de ses centres d'intérêt, de ses compétences
et de ses talents. À cela se joint la plume d'un grand écrivain, un ton d'une extrême
liberté, multipliant les registres, les appels, les ouvertures, les vues paradoxales. Mais
cette vivacité si gaie ne saurait cacher le sérieux de ses investigations, la solidité de
ses hypothèses de travail, la cohérence d'une pensée qui choisit, appuyée sur le
nouvel esprit des sciences, d'approfondir au profit de l'intérêt général un
matérialisme anti-systématique militant contre l'intolérance. Peut-être comprend-on
mieux pourquoi notre modernité, ambitieuse, critique et inquiète, parfois
déboussolée, peut voir en Diderot mieux qu'un précurseur, un esprit proche, presque
un ami.
Il sera temps alors de proposer une interprétation plus personnelle et, comme
Diderot nous en donne l'exemple, de tenter de répondre sans dogmatisme aux
questions que souhaitera poser le public.
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Mardi 22 octobre, 14h-16h : Marielle MACÉ, « Littérature et formes de vie »
Marielle Macé, Directrice de recherches au CNRS, directrice adjointe du CRAL (CNRSEHESS, Centre de recherches sur les arts et le langage).
Résumé de l’intervention : Les formes proposées par la littérature engagent aussi des
« formes de vie » : autant de manières de dire, de figures littéraires, de dispositifs
temporels ou d'inventions grammaticales, autant de phrasés de l’existence, de pistes
d'être, de modalités de la vie humaine, bref, de manières d'habiter notre monde
commun. La lecture participe alors, en tant que telle, d’une chance plus vaste qu'on
ne le dit d'habitude, lorsqu'on la prend pour une façon de tourner le dos à la vie
: celle qui consiste pour les lecteurs à se rendre attentifs au "comment" de leur vie, à
reprendre en charge les "formalités" de leur pratique, autrement dit à engager une
véritable "stylistique de l'existence". C'est cette conception pragmatique de la lecture
que dans le sillage d'un précédent ouvrage, Façons de lire, manières d'être, cette
conférence s'efforcera d'explorer.