chroniques lycennes #14 - Les chroniques lycéennes

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chroniques lycennes #14 - Les chroniques lycéennes
CHRONIQUES LYCENNES #14
Féloche - Silbo
Il existe un endroit où les hommes parlent comme les oiseaux.
Sur l'île de La Gomera, on entend "el silbo" en écho.
Entre deux montagnes amarées aux nuages,
Un "guache" siffle pour s'inviter à dîner.
Au menu ? Un "mojo" piquant qui monte aux yeux.
Et, à nouveau, un sifflement pour se dire adieu.
A le voir crapahuter, le pied agile, les jambes arquées,
On ne le distingue dans l'argile que par le son de son sifflet.
La "lucha canaria" pour protéger son île,
"El silbo" pour braver la "Guardia civil".
C'est une île au paradis où les humains sifflent aussi.
Le plus beau chant du plus bel oiseau, c'est le silbo gomero.
C'est le silbo gomero.
La "guagua" escalade les jardins en escalier.
Sous le volcan d'la ballade, "el silbo" perce la fumée.
Et me voilà, petit géant, prêt à siffler dans le vent,
Les deux-trois mots que j'ai gardés s'envolent vers toi.
Gomero ! Bonifacio !
C'est une île au paradis où les humains sifflent aussi.
Le plus beau chant du plus bel oiseau, c'est le silbo gomero.
C'est le silbo gomero.
Mokaiesh - Change
Je marche dans la ville de mes promesses d'enfance
Je la prends plus de vitesse,
L'existence
Le bolide qui traçait ma route
A présent flâne au stand des doutes
On verra ce que ça me coûte
Je marche sur le fil
De mon premier amour
Nos deux corps dans l'argile
Des beaux jours
Les ouragans, les embellis
Nous enivraient- ils à l'infini ?
Je crains que oui
Mais change
La direction des voiles
La dentelle des étoiles
La chevelure des anges
Oui change
Quelque chose quelque part
Change ou plutôt s’égare
Mais change
Je marche dans la ville
De mes fièvres alanguies
Je la voyais plus tigresse
« Lady la vie »
Moi la tendresse à marée basse
Ça me rend comme les algues en surface
Triste que rien ne se passe
Oh…
Sans terre ni place
Mais change
La direction des voiles
La carrure des étoiles
La digne posture des anges
Oui change
L'aquarelle d'un regard
Change ou plutôt s'égare
Mais change
L'irréel a perdu sa route
L'irréel c'est le réel qui doute
Trop pour que l'on ne l'écoute
Oh…
On verra ce que ça me coûte
Chroniques Lycéennes 2014/2015
Au change
L'ampleur max des voiles
Le thorax des étoiles
La voltige pure des anges
Mais change
Pour un non pour un oui
Change et bientôt s'oublie
L'adresse du paradis
Ces folles plages oranges…
Change…
Oui change…
Christine and the Queens – Saint-Claude
Souffle saccadé
Voilà qui laisse deviner que tout se décide
Maquillé comme à la craie
Tout détonne et tout me plaît, les mains sont livides
Un seul de tes poignets est tatoué
Défiguré par ta manche
Le lion ne sourit qu'à moitié
A mes solitudes immenses
Ton visage ne sera jamais entier
Comme tu regardes au-dehors
J'emporte un portrait dévoré
Douleur destin bord à bord
Here's my station
But if you say just one word i'll stay with you
La belle attitude
Que l'impatience comme certitude, collier à trois fils
Tu seras j'espère
Fidèle aux violences qui opèrent dès que tu respires
D'ordinaire cette ville n'offre rien
Qu'une poignée d'odeurs tenaces
Et cette ville est morte je sais bien
Toi seul garde de l'audace
Il faudrait que tu la portes loin
Alors que d'autres renoncent
Je descends deux enfers plus loin
Pour que l'orage s'annonce
Here's my station
But if you say just one word i'll stay with you
1
Te méfier des braves
de leur soif inopportune !
Feu! Chatterton - La Malinche
Madame je jalouse
Ce vent qui vous caresse
Prestement la joue
Des provinces andalouses
Et panaméricaines
Ce vent suave est si doux
Madame je jalouse
Madame je jalouse
Ce vent qui vous caresse la joue !
En ces provinces andalouses
Lui vient se poser contre votre peau d'acajou
Florent Marchet - Où étais-tu ?
Combien de lâches sont venus ici
Courir chimères à coup de fusils ?
Ivres de gloire ont-ils pensé que ton cœur
Serait conquis percé de flèches et de rancœur
Comme tes côtes mexicaines !
De Malinche, de Malinche
Il n'y en aura qu'une
Oh oui
Oh oui
Oh oui !
Quand je reste à Paname...
Frànçois and The Atlas Mountains - La Fille aux Cheveux de Soie
Oh oui
Oh oui
Oh oui !
A chaque missive l'avouerais-je
Je crains de vous causer l'ennui
Et cette attente comme un missile
Endolorit ma tête grège
Que deux fois passe le jour
Et vienne la nuit
Passe le jour
Et vienne la nuit !
…
Ouais, vienne la nuit
Que tu me reviennes toi sur l'autre rive !
Es-tu avec un autre ?
Les choses nous échappent
Pourquoi les retenir
Par le bout de l'écharpe ?
Si vite devenir
Étranges, étrangers l'un à l'autre
Au cou le souvenir étrangle...
Dans la foule enchevê
-Trée, dans les couloirs du soir
Je me change en Frànçois sans foi ni loi
Je presse le pas
Ce soir j’ai quelqu’un à voir
Quand la fille aux cheveux de soie reçoit le soir
Je me change en celui qui se laisse renversé
Vouloir sentir son corps
Encore
Si resserré
Quand la fille aux cheveux de soie
Me demande ce que je veux boire,
Je laisse couler
J’aime voir tout se renverser
Quand la fille aux cheveux de lin
Me réveille au matin
Je n’ sais plus au chevet de qui je me tiens
Je ne regrette rien
Où étais-tu
Quand j'étais mal fichu
Un ado chevelu
En sortant du bahut
Je manquais de tenue
Où étais-tu
Quand j'étais abattu
Né de père inconnu
Je cherchai des tribus
Dans un monde exigu
Où étais-tu
Où étais-tu
Quand je partais vaincu
Cherchant des amours crues
Dans des nuits suspendues
A tes lèvres cousues
Où étais-tu
Je fêtais mes débuts
Au coca malibu
Une vie biscornue
Mes samedis au samu
Où étais-tu
Où étais-tu
Sur quelle planète, quelle galaxie
Sur quelle comète, dis…
Où étais-tu
Où étais-tu
Quand j'étais à la rue
Longeant les Pmu
Misant sur des dahus
Des chevaux inconnus
Où étais-tu
Lorsque mes gardes à vue
Passaient inaperçues
Pour mes amis bossus
J'avais juste trop bu
Où étais-tu
Et je reste à Paname
Où étais-tu
Sur quelle planète
Quelle galaxie
Sur quelle comète dis…
Où étais-tu
Où étais-tu
Quand je m'aimais plus
Abîmé et barbu
On m’appelait Jésus
Oh oui
Oh oui
Oh oui !
Native des contrées
Où Cortés est venu
Trouver haine et fortune
Tu sais de mémoire ancienne
Chroniques Lycéennes 2014/2015
2
M'aurais-tu reconnu
Où étais-tu
Lorsque sont apparus
Mes paradis perdus
Tu dis qu'on s'habitue
Aux chemins sans issue
Aux chemins sans issue
Où étais-tu
Où étais-tu
Sur quelle planète
Quelle galaxie
Sur quelle comète dis…
Chez quel prophète, chez quel messie
Sur quelle planète, dis…
Qui changent les traces fraîches
Ces petites fleurs de vice
En fines cicatrices
C’est dans la fièvre de la vie
Qu’on les murmure et qu’on les crie
Les prières des nuits froides
C’est une parade de pépites
De larmes qui grésillent
En éteignant les braises
Ce sont des nuits de givre
Qui nous font suffoquer
Albin de la Simone - Ma crise
Où étais-tu
Un jour la vie est belle, une euphorie nouvelle.
Pour un oui pour un non, tout va bien pour de bon.
Un jour je suis croyant, végétalien pratiquant,
Plus de sel ni de pain, plus de lait ni de vin.
Sarah Olivier - Prières des nuits froides
C’est dans la fièvre de la vie
Qu’on les murmure et qu’on les crie
Les prières des nuits froides
C’est une parade de pépites
De larmes qui grésillent
En éteignant les braises
Ce sont des nuits de givre
Qui nous font suffoquer
On attend le matin
Pour relever nos têtes
Et goûter sur nos bouches
Un rayon de soleil
Des démons qu’on empaille
Des gestes frénétiques
Ce sont de grands trous rouges
De bave et de frou-frou
Les prières des nuits froides
Sont les suées d’émoi
De cheveux arrachés
Et de langues sucées
Elles viennent sur nos corps nus
Poser leurs baisers froids
Elles nous prennent et nous tordent
Transe qui nous emporte
Un jour je m'exaspère, j'ai pas les mots je les perds,
Je trépigne, je m'égare,
Un jour je ressemble à mon père.
C'est la crise, c'est la crise
Qui m'épuise, rien à faire.
C'est la crise c'est la crise
Qui s'éternise, on va s'y faire.
Un jour je donne, je donne, je donne, je donne.
Le cœur sur la main, sur le cœur.
Un jour je parle fort à raison et à tort,
Je m'emballe, je digresse,
Je m'affale et vous délaisse.
Un jour je broie du noir miné par mes déboires
de la veille et l’avant-veille,
et tout à coup tout m’émerveille.
Un jour je n’y crois plus, pas le coup, pas un clou,
Moitié plein moitié bu,
Tout est fou tout est flou et toc un coup du ciel,
A nouveau la vie est belle.
Pour un oui pour un non, tout va bien pour de bon.
Archimède - Ça fly away
Ces derniers temps, pléthore de poppies
Se drapent dans l'indie
Bafouillent une bouillie d’anglais
C'est pas leur langue mais tant pis
Tant qu'à dire des conneries
Autant qu‘elles visent à l‘universel
Ils argumentent export
Comme si l'Angleterre
Avait besoin d'eux
Ils ont l'audace de croire
Que face aux Britons
Ils pourraient faire mieux
Et ça fly away
Comme un niais
Et ça want to go
Like a blaireau
Et le pire c'est que nous ça nous plait
Vu qu'on a le niveau d’anglais
D'un 5ème techno
Et ça want to die
Dans la paille
Et ça time o'clock
Ça la joue folk
Et le pire c’est que nous ça nous branche
Vu qu'on parle outre-Manche
Un peu comme des manchots
Et si demain je changeais d’avis
Je me mettais moi aussi
A chanter « one again »
Est-ce que soudain la hype et la nuit
Et les Anglofolies
Salueraient mes rengaines
Les grenouilles anglophones
Se produisent à Brighton
Devant trois nez de bœuf
Et de retour en Dordogne
Affirment aux autochtones
C‘était fabuleux
Ils mentent comme ils Shakespeare
Quand ils disent n'avoir grandi
Qu’en écoutant Bowie
Ils mentent comme ils Shakespeare
Se la jouent « J’ai lu Beckett »
Et désavouent Johnny
Mais parlent comme des biquettes
La langue de la BBC
Ou se sont des tulipes
Des tulipes excentriques
Des coquillages qui bougent
Se ferment et puis s’ouvrent
Elles sont comme des onguents
Chroniques Lycéennes 2014/2015
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Et ça fly away
Comme un niais
Et ça want to go
Like a blaireau
Et le pire c'est que nous ça nous plait
Vu qu‘on a le niveau d’anglais
D'un 5ème techno
Et ça want to die
Dans la paille
Et ça time o'clock
Ça la joue folk
Et le pire c‘est que nous ça nous botte
Vu qu'0n aime bien Sherlock
Mais traduit en français
Nevché - Vas-tu freiner ?
Jeanne Cherhal - Quand c’est non, c’est non
Il était une fois, une fois ou mille
Un homme comme toi, un homme tranquille
Qui dans un désir violent et soudain
Voulu parvenir trop vite à ses fins
Avec la finesse qu'ont parfois les bêtes
Face à la princesse il se dit « suis-je bête
Entre haut et bas souvent femme varie
Si elle se débat c'est pour mieux dire oui »
Mais quand c'est non c'est non
Quand c'est non dommage
Range ton crayon ta plume sauvage
Quand c'est non c'est non
Quand c'est non mon vieux
Range ton bâton et place aux adieux
La maison Tellier - Sur un volcan
Danser, nous dansons souvent
Au bord du cratère
Sur un volcan
A quoi sert notre venue
Oh danser, danser
Tout est perdu
Secouer, secouez-moi tout ça
Le charme discret
Le calme plat
Mais quand c'est non c'est non
Quand c'est non dégage
Range ton crayon ta plume sauvage
Quand c'est non c'est non
Quand c'est non mon vieux
Range ton bâton et place aux adieux
Mais quand c'est non c'est non
Quand c'est non mon vieux
Range ton bâton
et passe aux aveux
As-tu pris les ampoules
Ou le soleil vraiment ?
As-tu brûlé tes ailes
Ou le vent seulement ?
Vas-tu freiner ?
Galope te dis-je, galope
Dans la lunette arrière
Notre fuite en avant
Vas-tu freiner ?
Et toi ? Et moi ? Et nous ?
Et nous là-dedans ?
Tes rêves les plus fous
C’est un fil que tu tires
Ou la corde que tu pends ?
Vas-tu freiner ?
Galope te dis-je, galope
Dans la lunette arrière
Notre fuite en avant
Vas-tu freiner ?
Galope... Galope. te-dis-je…
Dans la lunette arrière
Notre fuite en avant
Vas-tu freiner ?
Dansez
Le tigre a faim
Dansez
Vous n'avez plus rien
Qu'as-tu fait de tes mèches ?
Qu’as-tu fait de la flamme ?
Est-ce l’étincelle ou la couleur vraiment ?
Est-ce ce qui brille ou ce qui est vrai ?
Les chevaux ?
Un frisson atomique ?
Vas-tu freiner ?
Dansez
Petits bouts de chair
Dansez
Au bord du cratère
Galope te dis-je, galope
Dans la lunette arrière
Notre fuite en avant
Vas-tu freiner ?
En l'air
Nous ne cramons pas
Ni la poussière
Ni le magma
Chroniques Lycéennes 2014/2015
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Fabian THARIN - Elle aime pas mes chansons
Quand j‘étais gamin, dans
Le réservoir des toilettes,
Y'avait ce morceau de sagex
Oui monte et qui descend.
Gonflés de compassion:
"Pauvre Tharin, mauvais choix !
Elle aime pas ses chansons."
Je parlais juste de la vie, depuis qu'aboient
les chiens,
C'est pas plus grave que ça.
On s'est peut-être mal compris.
Je parlais de vous et moi.
Quand il arrivait en haut,
Ca stoppait l'arrivée d'eau.
Je trouvais que c'était de la poésie
Allez expliquer ça...
Klô Pelgag - La fièvre des fleurs
Elle aime pas mes chansons,
Elle aime pas mes chansons.
Moi j’aime pas trop le fenouil.
Elle aime pas mes chansons.
Y'a des endroits très jolis
Où les trains s'arrêtent pas.
Elle aime pas mes chansons.
Y'a un soleil de printemps
Qui vient me lécher la gueule.
Elle aime pas mes chansons?
Les mots, j‘habite pas dedans.
On va pas en faire un plat
Je plonge pas des phrases, comme
Des kilos de thon dans du sel,
Pour enfermer le goût
De sa peau clans des paquets.
J'écris juste quand un joli moment
Vient mordiller mes godasses,
Tirer sur mon pantalon
Pour que je le sorte un peu.
Et puis quand j'en ai sec
De remplir des petits carrés,
La poésie, je le sais bien.
Elle a pas besoin de moi,
Je vais l'attendre sur
Le rebord des poubelles,
Dans les chiottes, là où‘
On pense pas qu'elle sera.
On se joue pas du violon
Le soir, avec des mitaines.
On fait du mieux qu'on peut
Pour pas trop se donner de peine.
On traverse la vie,
Côte à côte, si proches,
Chacun sa poésie
Dans le fond de ses poches.
Et je vous entends d'ici
Je l'ai connue en fièvre vers la fin de sa vie
Il lui arrivait de disparaître dans la maladie
Mais elle revenait toujours dans sa vie alitée
Je l'ai connue en fièvre vers la fin de sa vie
Je lui ai fait une farce dans ses cheveux blancs
Qui traînaient partout par terre
dans toutes les pièces de la maison
Elle m'a dit : « je veux m'évader
Je suis tannée de manger toujours la même chose »
Mais elle revenait toujours dans sa vie alitée.
Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie
Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie
Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie
Tu portes un nom de fleur qu'on apprend par le cœur
J'aime ton souvenir comme le chocolat
Tu portes un nom de fleurs qu’on apprend par le cœur
J’aime ton souvenir comme le chocolat
Tu ressembles de plus en plus
à quelqu'un que je connais pas
Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie
Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie
Elle est partie comme l'été
Avec les nuages elle est partie en voyage
Désorganisée, désorganisée
Elle est partie en Leucémie
Elle m'a laissé tous ces livres, elle est partie vivre
à Chimiothérapie, à Chimiothérapie
C’est un nouveau pays...
Chroniques Lycéennes 2014/2015
Veence Hanao - Faut bien qu’ils brillent
J'ai vu dans l'fond d'ce dernier verre
Qu'il était temps pour rentrer seul
Ou que demain regretterait hier
Si ces mains-là me réveillaient
Si ces lèvres-là me bredouillaient
Qu'il était temps de rentrer seul
Les petites heures parleraient vrai
J'croiserais d'autres marchands d'sueur
Ébloui d'phares de caisses hurlantes, je rentre en sifflant, presque content
J'ai pas c'goût âpre en bouche
J'suis qu'un peu coupable, sans doute
D'où vient c'sourire qui nous anime
Quand d'autres yeux s'allument, tu flirtes avec la limite
Elle peut rougir et ses flatteries t'excitent ou te rassurent
Tu flirtes avec la limite
Faut bien qu'ils brillent de quelque chose, nos yeux
Non c'est pas tant la question de viser ou pas
Je veux dire, tu vas dans un endroit
Tu décroches un regard, un sourire ou juste un...
Juste un geste quelconque
C'est humain, c'est naturellement gratifiant
C'est quoi la limite entre ça et une discussion aussi intéressante soit-elle,
qui n'est pas spécialement basée sur un rapport de séduction, tu vois, mais
dans laquelle tu sens que ça pourrait aller plus loin si tu le voulais?
Au coin d'une rue, j'ai retrouvé c'pote
Cette route nous saluerait
D'user nos semelles mortes
Aux heures si salutaires
Aux heures des solitaires
Mon pote est un cylindre qui m'vend des idées claires
J'achète de ces éclairs qui paraissent tant « Lumière »
Qu'j'ai l'impression d'y croire
Je compte les réverbères...
Puis repense à ces courbes, revois ma trajectoire
Je repense à ces couplets, à revivre cette histoire
Me demande une fois sur scène qui s'y intéressera
Repense à la poupée, la pute ou la maman
La mort ou la lavande, les salauds qui la chantent
Je repense à ce fragile fil magique
À cette danse de petite catin, à ses petites manies
(Hein) Tu flirtes avec la limite...
Il faudrait vibrer pour vivre
5
J'ai pas la vie de rêve, j'suis pas un type balèze
Mais, le sourire aux lèvres, j'viens d'terminer mon seize
Franck Monnet - La belle industrie
la belle industrie nous redonne la foi en |’avenir
offre au monde un tout nouveau visage
écoutez le concert des machines
frôlez les alliages vernis
admirez ces ingénieux rouages
|‘usine à mon père n'est pas a mon père
maman m'a inscrit à l’école publique
la belle industrie qui étire ses murs en dents de scie
sous de grands chapelets de nuages
voilà dans quel décor je grandis
je ne veux jamais parler d'ici
je m’épanouirai dans son sillage
la maitresse a dit mon toto
ça va pas, faut viser plus haut
que diraient ton père ei ta mère
les sacrifices, des mots en l'air
tu vas t’appliquer, ta copie
tu la refais avant midi
creuse-toi le citron sinon, c'est un zéro sous le prénom
j’suis pas instruit, j'ai pas les beaux habits
pour les autres c'est facile, pour moi, très difficile
j’ai pas les goûts, ni le tact, le sens de l'humour
qui convertit les foules pendant les interviews
la belle industrie, les gros catalogues des trois suisses
de la redoute et de manufrance
et puis grâce a 1936
on a le droit de faire du camping
dans une forêt de caravanes
l'usine a mon père n‘est pas à mon père
maman m'a inscrit à l'école publique
qui fabrique les avions, Ies jouets pour les p’tits, les tas de choses
qu’on repère dans les réclames du soir
l'industrie, c'est la vie, elle est comme elle, grande et fière
j'espère qu‘un jour j'aurai mon casier au vestiaire
elle garantit un avenir meilleur
et pas seulement pour les trois meilleurs
elle garantit un avenir meilleur.
Bigflo & Oli - Gangsta
J'ai rien d'un gangsta, j'ai pas d'shit, j'ai pas d'coc', ni d'héro'
J'ai pas d'crew, j'traîne pas, faut qu'j'bosse mon interro
En soirée, mes potes se la jouent bière et vodka
Hé, Bigflo, sers-moi un grand verre de Coca
Si tu m'files un flingue, j'saurais même pas m'en servir
J'fais quoi d'une Ferrari ? J'ai toujours pas mon permis
J'ai déjà pleuré devant un film, Oli mélancolie
Moi, j'suis allé en prison, mais qu'au Monopoly
J'avoue, je bave devant leurs clips, leurs bling-blings et leurs photos
Tout est vrai chez moi, sauf ma montre et mon polo
Pas l'temps pour le sport, moi, c'est le rap d'abord
Et, dans mon clip, tu verras qu'un labrador
Et je gratte dans l'métro, pas la taille d'un héros
Couché tard, levé tôt, en freestyle sous l'préau
Si j'fais dix pompes, je frôle le malaise
Mais, le sourire aux lèvres, j'viens d'terminer mon seize
[Bigflo & Oli]
Et j'suis pas, et j'suis pas
Et j'suis pas, j'suis pas, j'suis pas
J'suis pas un gangsta
Pas la peine de mentir, j'suis comme toi
J'suis pas un gangsta
J'ai pas l'fric, j'ai pas l'style, j'ai pas les bras, mais les gangstas kiffent ça
J'suis pas un gangsta
Pas la peine de mentir, j'suis comme toi
J'suis pas un gangsta
Freestyle sous le préau
Freestyle sous le préau
Freestyle sous le préau
[Oli]
Pourtant, mes classiques, j'les connais
Dis-moi pourquoi t'es étonné
[Bigflo]
J'me réveille tranquille, normal, c'est samedi
Le soleil déjà levé, normal, c'est midi
J'me pose devant la télé avec un bol de Miel Pops
À peine fini de boire le lait que j'allume la X-Box
Des heures avec les amis, s'il vous plaît, aidez-moi
Ouais, j'suis un geek, j'crois qu'j'ai raté ma vie à cause de GTA
Moi, j'connais par cœur les casses de Brice de Nice
Voici l'premier rappeur sponsorisé par Leader Price
C'est pas marrant, j'ai souvent du mal à m'y faire
C'est moi le grand mais on m'prend pour le petit frère
J'suis pas un gangsta
Pas de flingue, de ganja, lève ta main si t'aimes ça
Toi, tu veux que je boive, que je baise, que je fume
Mais ferme ta gueule et passe le Schweppess Agrum
Chroniques Lycéennes 2014/2015
[Bigflo & Oli]
Bienvenue dans mon quartier, attention les yeux
Y'a beaucoup d'morts parce que y'a beaucoup d'vieux
J'suis pas un gangsta, ouais, j'suis fou d'l'admettre
Ils parlent tous de flingues mais ne tirent jamais
Pourtant, j'fais bouger les têtes, tu connais mes textes
Connais pas ma technique, mec, mais t'es qui
Je vise le Bingo, que des faux lingots, éviter les bimbos, matte mon équipe
Ça fout les boules, ouais, ça les dégoûte
Car nous on déboule comme des fous dans la foule
Mais mon pote ça c’est cool, toi, tu restes à l'écoute
On se serre les coudes, ils nous prennent pour des fous
Ahamada Smis - Guiri Hiri
Aan an aan anan
Aan an aan an an an an
Guiri hiri nagwé naryéléwé
(Mon cher têtu comprenons-nous)
Guiri hiri nagwé, sana ryéléwé
(Mon cher têtu essaye de comprendre)
Yé ka hwéndé bwozé wuhundru aakili
(Si tu vas ailleurs et que tu trouves du savoir)
Ntso wurisoméssé rilawé Matsonzi, riyéléwané
(Viens nous apprendre, nous éclairer, pour que l'on se comprenne)
Aan an aan anan
Aan an aan an an an an
Guiri hiri rêve d’être empereur
Un führer, facteur de tremblement de cœur
Troque monarchie pour démocratie
Au monde des apparences
Mascarade mène la danse
Citoyen brandit l’étendard
Menace dictatures héréditaires
Affiche complet
Sur les forums
La foule tourne
Comme derviche tourneur
Sous les rafales
Gore est le film
Guiri hiri auteur de tragédie
Ecrit l’histoire à l’encre de sang
Metteur en scène des pires comédies
Rafle, le prix des satans
Méprisant sur son hiri
Il se sent tout puissant
Guiri hiri fait son cinéma
Diffuse mensonges sur écran plasma
Libère les fauves dans l’arène
Tue révolutionnaires
plonge nos états dans le coma
6
C’est la messe des gourous
Des illuminés
Secret de polichinelle
Au monde vaudou
Guiri hiri se pare de gris-gris
Contre les highlanders
Se pacse au diable
Oublie son retour devant l’invisible
Guiri hiri est une marionnette
Négationniste de la défaite
Matador dans sa chute
Le peuple réclame la tête des bourreaux
Dans les infos
Elles tombent une à une de très très haut
Dimoné - Un homme libre
J’espère que tu seras conne comme aujourd’hui
Lorsque tu partiras, pour que je ne te regrette pas
Je verrais que tout ce que je ne t’ai pas dit d’irrémédiable
Ne s’avérait pas si sévère, en vérité.
Je déambule en équilibre
en préambule d’un homme libre
je t'aime d'une main et je me fiche enfin
de ce à quoi tu penses.
Je sais que tu seras forte comme tu me l'as dit
Lorsque tu partiras, et je ne te retiendrai pas
mes rancœurs sont volatiles
Des vapeurs d'éther dans le cimetière
de mes répliques assassines.
Je déambule en équilibre
en préambule d’un homme libre
je t'aime d'une main et je me fiche enfin
de ce à quoi tu penses.
Je t'aime d'une main et je me fiche enfin
de ce à quoi tu penses.
Je déambule en équilibre
en préambule d’un homme libre
je t'aime d'une main et je me fiche enfin
de ce à quoi tu penses.
Je t'aime d'une main et je me fiche enfin
de ce à quoi tu penses.
Des Fourmis Dans Les Mains - Ginkgo Biloba
Un arbre vient d’être planté, là
Il y restera pour toujours, enraciné
Une vie qui ne bouge pas
Et qui verra passer la vie des autres
Pour des paires d’années
Un arbre de dix ans qu’on plante sur un trottoir
Entouré de voitures
Qui se fait tailler comme un ancien rosier pour
Prendre fière allure
Il aura fière allure
Un arbre de vingt ans qui plie sous les tempêtes
Dans un parc à enfants
Qui collectionne les cicatrices de mots d’amour
Qu’on lui grave sur son flanc
Qu’il essaie de faire disparaître sous son écorce,
A force
Tous ces arbres de tous âges, on les voit tous les jours
Et si dans une autre vie on pouvait choisir
Alors on se ferait arbre devant vos abat-jours
Vos amours et vos lits grincer jusqu’à vos plaisirs
On aura des oiseaux qui mangeront vos miettes
On vous fera chanter le printemps par vos fenêtre
On vos enverra nos pollens pour vous éviter les rides
Et on fera de l’ombre pour les amants timides
On aura des prénoms gravés sur nos peaux
Et des feuilles en forme de cœur
On dépassera vos maisons pour voir le ciel d’un peu plus haut
Et on chantera les feuilles mortes
Que c’est beau
Que c’est beau
Que c’est beau
Et on nous appellera Ginkgo Biloba.
Un arbre de cent ans qu’on débite en morceaux
Dans le sens de son fil
Pour que des luthiers lui caressent ses éclisses,
Des musiciens caressent
Et le public applaudit pour des bis, et des bis
Un arbre de trois cent ans qui aura vu passer
Des guerres
Les chariots, les déportés, qui aura vu le goudron
Arriver
Qui n’aura que des corbeaux freux pour seuls
Voisins printaniers
Mais tu vois, nous ne sommes pas
Ginkgo Biloba
Un arbre de mille ans qui aura vu tout le paysage
Changer
Les lumières la nuit s’éclairer, les gens naître et
Mourir
Les avions passer au ciel et ses feuilles mortes
Qui se ramassent à la pelle
Un arbre de trois mille ans qui aura vu naître les
Religions et les dieux se mettre en route Et qui ne
fait qu’un peu d’ombre à ces soldats abattus
Qui attendent la nuit pour un dernier soupir parce
Qu’ils n’en peuvent plus.
Mais toi soldat, tu n’es pas
Ginkgo Biloba
Chroniques Lycéennes 2014/2015
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