Longue - Spielzeug Welten Museum Basel

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Longue - Spielzeug Welten Museum Basel
Informations générales/images en ligne sur :
www.puppenhausmuseum.ch
Médias, mot de passe : phm
Silvesterklausen
Une ancienne tradition toujours vivace à Urnäsch
Exposition temporaire du 16 avril au 2 octobre 2011
La plus célèbre tradition en Appenzell Rhodes Extérieures est le « Silvesterklausen ».
La première mention écrite de cette manifestation remonte à 1663. La coutume célèbre
le nouvel an une première fois selon notre calendrier grégorien et une seconde fois
selon le calendrier julien. A Urnäsch, le 31 décembre et le 13 janvier, les « Kläuse »
arborant cloches et grelots passent aujourd’hui encore de maison en maison en
« Schüppel » – groupes de six personnes en général – en chantant le ravissant
« Zäuerli » – un jodler naturel sans paroles, typique du canton d’Appenzell – pour
souhaiter une bonne année à tous. Les « Kläuse » accordent une grande importance à
leur « Groscht » – costume –, leurs coiffes et leurs chapeaux confectionnés avec soin
et exprimant toute leur fantaisie.
Cette exposition a lieu au printemps/été, de manière volontairement décalée, et a vu le
jour en collaboration avec le Brauchtumsmuseum Urnäsch, en particulier avec son
curateur Walter Frick. Au 3e étage du Puppenhausmuseum, les visiteurs remontent le
temps et plongent dans l’hiver d’Urnäsch. Vous y rencontrerez « Die Schöne » – les
beaux –, « Die Wüeschte » – les laids – et « Die Schö-Wüeschte » – les beaux-hideux –
ainsi que les « Kinder-Schüppel » – groupes d’enfants –. Une série de chapeaux et de
coiffes de beaux « Kläuse » des 100 dernières années permet d’en suivre l’évolution.
Le « Silvesterchlause » est une tradition bien vivante en Suisse.
Evolution historique
Le nom « Silvesterklausen » semble indiquer l’existence d’un lien avec la St-Nicolas. En
Suisse alémanique, la St-Nicolas est en général fêtée le 6 décembre, mais il apparaît
clairement que cette célébration avait lieu autrefois autour du 28 décembre, ce qui rapproche
donc l’événement des dates du « Chlause ».
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Il existe quelques photographies des premières décennies du 20e siècle montrant un StNicolas aux côtés de « Silvesterkläuse ». En 1663 déjà, l’Eglise critiquait le fait de
« déambuler la nuit en agitant des cloches et en faisant du tapage déguisé en St-Nicolas »,
considéré comme une superstition. Il faut toutefois clairement retenir que le « Klausen » n’a,
hormis son nom, que peu de choses en commun avec la St-Nicolas, en l’absence de
preuves solides d’éventuels liens entre le « Klausen » et d’autres coutumes.
Il n’existe pas non plus de preuves claires qui attesteraient d’une théorie prisée selon
laquelle l’origine du « Klausen » se situerait avant le début de l’ère chrétienne. Il aurait été un
rite de végétation et de fertilité, voire un culte des morts. Les deux suppositions reviennent
régulièrement sur la table. Or, ce lien avec l’ère préchrétienne est encore plus douteux à
Urnäsch, le Pays d’Appenzell ayant été peuplé avant tout sous le protectorat du Couvent de
St-Gall.
Les documents relatifs au « Klausen » sont très rares. La première mention écrite du
« Klausen » remonte à 1663 : les autorités ecclésiastiques s’opposent à la déambulation
nocturne bruyante. L’une des autres mentions anciennes se trouve dans un décret officiel,
une décision du Grand Conseil de 1774 : « … le déguisement si honteux et fâcheux et le
trouble généré à l’occasion de ce que l’on appelle le « Klausen » aux alentours de Noël et à
Nouvel An doivent être interdits et punis d’une amende. ». Dans le petit livre des mandats
d’Appenzell Rhodes Intérieur de 1776 à 1808, le « Chlause » est également interdit sous
peine d’une amende. C’est probablement une des raisons qui expliquent que la coutume n’a
survécu que dans le canton d’Appenzell Rhodes Extérieur.
Le « Klausen » ne se limite pas à la commune d’Urnäsch. On peut supposer que la coutume
était répandue dans tout l’arrière-pays appenzellois, peut-être même dans tout le canton.
Dans un calendrier populaire de 1851, on décrivait des « Kläuse » déguisés qui faisaient leur
apparition dans tout le Pays d’Appenzell. Leur visage était noirci et ils portaient un « Geröll »
– ensemble de grelots – autour du corps, une couronne en papier doré, une chemise
blanche et des rubans rouges autour des bras et de la poitrine.
Par le biais d’interdictions, également parues dans le journal « Ausserrhoder Appenzeller
Zeitung (APZ) », on a tenté de lutter contre le « Klausen » et ses désagréables effets
secondaires. En 1899, Urnäsch est exhorté et averti pour la première fois par voie écrite.
Urnäsch était, semble-t-il, aussi la seule commune à fixer avec précision, en 1915, quand et
où le « Klausen » était autorisé. Le 31 décembre, le « Klausen » était autorisé dans le village
jusqu’à 10 heures du matin et jusqu’à 6 heures du soir dans toutes les autres lieux de la
commune. Le 13 janvier, les « Kläuse » ne pouvaient se montrer que la nuit.
En 1918, les autorités ont à nouveau tenté d’interdire la coutume. La grippe a alors servi de
prétexte bienvenu. En 1920 a paru le premier article à connotation positive sur le
« Chlause » dans l’« APZ » : … Il existe des gens modernes, certes peu nombreux, que la
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coutume agace, d’autres en rient et d’autres encore, probablement la majorité, s’en
réjouissent pleinement. Nous appartenons à cette dernière catégorie et considérons le
« Klausen » digne de figurer au patrimoine comme tant d’autres choses. »
« Silvesterklausen » à Urnäsch
L’Urnäsch jaillit à la Schwägalp, au pied du Säntis. Un ruisseau qui, au fil de nombreux
millénaires, a marqué cette gracieuse vallée et donné son nom à ce lieu. Urnäsch est la plus
grande localité en termes de superficie et, dans le même temps, une des plus anciennes
colonies d’Appenzell Rhodes Extérieures. C’est ici, dans cette vallée reculée, que les
anciennes coutumes populaires sont restées les plus pures.
Chaque année, jusqu’à 20 « Schüppel » – groupes de « Kläuse » – traversent la vallée et
célèbrent la nouvelle année avec leurs grelots et le typique « Zäuerli » – jodler sans paroles.
Les « Silvesterkläuse » expriment leurs bons vœux le 31 décembre et le 13 janvier. Ceci en
raison d’une réforme du calendrier julien ordonnée par le Pape Grégoire XIII en 1582. Ainsi,
le 4 octobre fut alors immédiatement suivi par le 15 octobre. En Appenzell Rhodes
Extérieures, canton réformé, on célèbre ainsi, aujourd’hui encore, la St-Sylvestre selon le
calendrier julien, c’est-à-dire le 13 janvier de notre calendrier.
Les « Schüppel » – nom donné aux groupes de « Kläuse » généralement composés de six
personnes – passent de ferme en ferme et apportent leurs bons vœux aux gens. On
souhaite la bienvenue à chaque « Schuppel » et tous admirent leurs costumes et leurs
couvre-chefs. On remercie les « Kläuse » en leur offrant du vin chaud ou un rafraichissement
et parfois un don en argent.
Ce sont jusqu’à 20 « Schüppel » qui traversent aujourd’hui Urnäsch et la vallée environnante
au moment de la « nouvelle Saint-Sylvestre », donc le 31 décembre, selon le calendrier
grégorien et lors de « l’ancienne Saint-Sylvestre » selon le calendrier julien, le 13 janvier. De
préférence par un temps idéal pour le « Klausen », avec de la neige en abondance et un
froid glacial.
Il existe aussi de nombreux « Schüppel » composés d’enfants. L’avenir de cette coutume
vivace est ainsi assuré.
Les « Kläuse » se retrouvent aux premières heures du jour, puis vont de ferme en ferme
pour transmettre leurs bons vœux et pour « zäuerln » – jodler. En raison des conditions
météo, les difficultés peuvent être particulièrement grandes. Chaque groupe reste fidèle à un
« Strech » – chemin – particulier. Les « Schüppel » se promènent jusque vers 9 heures. Ils
ont alors droit à une « Znüni » – collation –, soit chez des particuliers soit dans une
« Wirtschaft » – auberge –. Ensuite, ils reprennent leur route, généralement au cœur d’un
paysage enneigé. Aux alentours de midi, une pause plus longue leur offre un peu de repos.
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Ensuite, les groupes reprennent leur promenade de ferme en ferme ; puis, une fois la nuit
tombée, de bistro en bistro. Dans les auberges, presque toutes bondées, ils entonnent une
nouvelle fois les plus beaux « Zäuerli » – jodlers. Là, dans les locaux exigus et bas de
plafond, où les « Rollis » doivent se déplacer à genoux en raison de leurs grandes coiffes,
les grelots résonnent de manière particulièrement effroyable.
Lorsque les lumières s’éteignent dans la salle et que les « Kläuse » allument les petites
lampes intégrées à leurs décorations, les chapeaux, les coiffes et les costumes n’en
resplendissent que de plus bel.
Les différents « Schüppel » se succèdent jusqu’à minuit. A ce moment là seulement, les
« Silvesterkläuse » disparaissent dans l’obscurité et, lentement, le silence revient dans la
vallée d’Urnäsch.
D’autres communes aussi ont redonné vie ou introduit la coutume, mais on peut affirmer
sans autre que c’est à Urnäsch que l’on pratique le « Klausen » dans sa forme la plus pure.
« Chlause » ou « Klausen »
Le « Chlause » proprement dit débute entre 6 et 8 heures du matin. La coutume est
constituée des éléments suivants : un « Schuppel » – groupe – se déplace de maison en
maison, en file indienne. Le « Vorrolli » – « Wiibervolk » – ouvre la marche, suivi par les
« Schellechläus » tandis que le « Neorolli » ferme la marche ; tous sont équipés d’un bâton.
Devant chaque maison où ils s’arrêtent, les « Schelli » ou « Schellenkläuse » se mettent à
balancer leur « Schelle » – cloche – en rythme alors que les « Rolli » ou « Rollenkläuse »
sautillent et se secouent pour faire retentir leur « Rolle » – grelots. Les « Schellen » font
partie des biens les plus précieux que possèdent les familles d’Urnäsch. Contrairement aux
cloches de bétail coulées utilisées dans la plupart des régions de Suisse, les cloches
tyroliennes peuvent être accordées, un peu comme des instruments. Ce qui requiert
toutefois beaucoup de doigté.
Si quelqu’un sort de la maison, les cloches se taisent et les « Kläuse » forment un cercle
pour entonner trois ou quatre « Zäuerli » – jodler naturel sans paroles. Ceux-ci sont transmis
oralement et n’ont habituellement pas de titre. Après chaque « Zäuerli », les « Kläuse » font
à nouveau retentir les grelots et les cloches. Les habitants de la maison leur offrent à boire.
Du vin ou du vin chaud pour les adultes, de l’eau minérale ou du jus de pomme chaud pour
les enfants. Les « Kläuse » ne retirant pas leur masque, les boissons leur sont proposées
avec une paille.
Finalement, le « Vorrolli » prend congé de tous les habitants de la maison d’une poignée de
main, puis il s’en va vers la prochaine maison. Les autres « Kläuse » en font de même. Lors
de brèves conversations, on tente de deviner qui se cache sous le « Groscht » – costume.
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On souhaite une bonne année et l’un des dernier « Kläuse » reçoit du maître de maison un
peu d’argent en cadeau.
« Schuppel » – le groupe
Les « Kläuse » ne sont pas des loups solitaires. Tous les « Kläuse » constituent des
groupes, appelés « Schüppel ». Un « Schuppel » comprend six à dix hommes ; il peut même
en compter jusqu’à 14. Ses membres appartiennent le plus souvent à la même classe d’âge.
Bien que l’on trouve des « Schüppel » formés d’enfants et de jeunes, leur composition ne se
fixe qu’au début de l’âge adulte. A l’âge adulte, les « Schüppel » sont exclusivement
constitués d’hommes. Seuls les « Schüppel » d’enfants comprennent des filles. Il faut
attendre que tous les « Kläuse » d’un « Schuppel » se soient établis sur le plan professionnel
pour que la composition du groupe devienne relativement stable. Le noyau d’un
« Schuppel » est souvent constitué de frères ou de cousins, peut-être aussi de camarades
de classe ou de collègues de travail. Au fil du temps, d’autres membres viennent s’ajouter à
ce noyau.
La cohésion entre les hommes varie d’un groupe à l’autre. Les membres d’un « Schuppel »
peuvent se rencontrer régulièrement ou n’entretenir que des liens assez lâches.
Les membres d’un « Schuppel » décident d’un commun accord quel type de « Groscht » –
costume – ils veulent fabriquer. Une fois la décision prise, on s’y tient. Ainsi, le « Groscht »
devient un signe de reconnaissance d’un « Schuppel ».
Le thème incarné par les beaux « Kläuse » est reconnaissable à leur couvre-chef. Les sujets
patriotiques ou les scènes de coutumes locales sont particulièrement appréciés. Un
« Schuppel » peut parcourir aisément 10 km en une journée. Sachant que chaque « Klaus »
porte un poids d’environ 30 kg, une bonne condition physique est donc de mise.
Les trois types de « Kläuse »
On connaît aujourd’hui les trois types de « Kläuse » suivants : « Die Schöne » – les beaux –,
« Die Wüeschte » – les laids – et « Die Schö-Wüeschte » – les beaux-hideux. Les noms des
« Kläuse » découlent du type de costume – « Groscht ».
Les plus anciens sont les « Kläuse » laids. Ils portent des masques terrifiants avec des
gueules grandes ouvertes, d’énormes dents et de longues cornes. Leur déguisement hirsute,
primitif est constitué de brindilles de sapin, de houx, de fourrures et de petites branches.
Les beaux « Kläuse » portant de somptueux costumes de velours colorés ne sont apparus
qu’au milieu du 19e siècle. Les artistiques couvre-chefs en papier glacé coloré, ornés de
perles, demandent des mois de fabrication minutieuse.
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Au milieu des années 1960, un premier groupe de « Schö-Wüeschti Chläus » – « Kläuse »
beaux-hideux – d’Urnäsch apparut. Ils utilisaient des matériaux naturels, mais avec un sens
aigu de l’effet ornemental.
« Schöni Chläus » – les beaux « Chläus »
Les « Schöni Chläus » semblent être connus depuis le milieu du 19e siècle. Après des
débuts très modestes, les beaux costumes – « Gröscht » – se sont rapidement développés.
Dans une publication de 1870, les « Chläus » du Toggenburg sont décrits comme suit :
« Avec de longs chapeaux pointus, décorés de rubans colorés, de genièvre et de petites
branches de sapin, leurs corps couverts de cloches de toutes tailles ».
Cinquante ans plus tard, Jakob Hartmann écrit ce qui suit : « Alors que jadis les « Kläuse »
portaient en guise de couvre-chefs de hauts chapeaux de papier décorés d’images colorées
et des costumes de conception primitive, on constate aujourd’hui une véritable course
formelle vers un équipement bizarre, plus original que véritablement esthétique et de bon
goût. Un véritable « Klaus » qui souhaite être beau mise en particulier sur son couvre-chef.
Et c’est ainsi qu’ils se présentent, l’un arborant un bateau à vapeur construit durant les
longues veillées d’hiver, l’autre un manège, le troisième un château-fort, mur d’enceinte,
canons et soldats de plomb compris, un quatrième portant un pont miniature, un cinquième
toute une écurie, y compris les calèches avec leur attelage, etc. C’est que ce sont les plus
beaux « Kläuse » qui suscitent la plus grande admiration et c’est cette beauté, plus que la
nécessité, qui détermine le montant du don, constitué d’espèces, jusqu’à Fr. 20.–, ou de
galettes et de breuvages. »
Sur d’anciennes prises de vue, on peut voir qu’aux alentours de 1900 les coiffes et les
chapeaux étaient fabriqués à partir de décorations de Noël, en l’occurrence les
traditionnelles boules en verre.
Les beaux « Kläuse » se présentaient alors souvent en couples. Trois membres du
« Schuppel » en « Frauengroscht » – tenue de femme – et les trois autres en
« Männergroscht » – tenue d’homme. A cette époque, on ne portait pas encore de masque.
Vers 1920, il existait aussi des « Schüppel » où tous les membres étaient des porteurs de
grelots en costume de femme.
Un « Schuppel » de beaux « Kläuse » est aujourd’hui constitué habituellement de six
hommes, deux « Rolli » et quatre « Schelli ». Les « Rolli » portent des coiffes en forme de
roue et sont vêtus d’une sorte de costume de femme. La tenue comprend aussi plusieurs
« Rolle » – cloches rondes. C’est pour cette raison qu’ils s’appellent « Rollewiiber » ou
« Rolli ». Le « Silvesterklaus » qui marche en tête du « Schuppel » est appelé « Vorrolli ». Il
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a une fleur blanche à la bouche, le « Nachrrolli » qui ferme la marche s’appelle « Noerolli »
et il a une fleur bleue à la bouche. Pour une coiffe, on compte jusqu’à 70 000 perles enfilées
sur du fil de fer et travaillées en ornementations enchevêtrées.
Les « Schellechläus » portent deux « Senntumschelle » – grandes cloches –, l’une sur le
dos, l’autre sur la poitrine, reliées par des bandes de cuir décorées passant sur les épaules.
Un costume en velours uni garni de bordures argentées, des collants blancs et de lourds
souliers complètent la tenue. Ils sont aussi appelés « Männevölcher », « Schelli » ou,
justement, « Schellechläus ». Les « Schellechläus » sont coiffés de chapeaux plats, de base
à peu près rectangulaire, dont les côtés et la surface inférieure sont ornés, comme les coiffes
des « Rolli », de milliers de petites billes de verre, de cordelettes colorées, de feuilles
métalliques et de papier d’argent. Dans les niches des coiffes et sur la surface supérieure
des chapeaux, on peut voir des scènes figuratives soigneusement sculptées représentant la
vie rurale : une montée à l’alpage, des artisans et des paysans au travail, etc.
En règle générale, les chapeaux et les coiffes sont renouvelés tous les trois à quatre ans.
Dans le diaporama qui accompagne l’exposition, l’évolution des chapeaux et des coiffes des
beaux « Kläuse » est superbement illustrée, dès 1900 jusqu’au 13 janvier 2011, l’ancienne
St-Sylvestre.
Fabrication de coiffes et de chapeaux
La fabrication de coiffes et de chapeaux est un travail d’équipe au sein d’un groupe de
« Kläuse ». Tous les trois ou quatre ans, on fabrique de nouveaux chapeaux et coiffes. La
planification des nouveaux sujets débute dès le lendemain de « l’ancienne St-Sylvestre » –
le 13 janvier. On collecte les idées, qui sont ensuite mises sur papier. Chaque membre du
groupe dispose d’aptitudes particulières. L’un planifie et dessine, l’autre sculpte des
figurines, d’autres encore cousent les perles. Tout est fabriqué à la main. Seules les
matières premières sont achetées. L’aide des épouses est toujours la bienvenue.
L’ensemble du projet est tenu secret. Le secret n’est dévoilé que le matin de la St-Sylvestre.
Chaque groupe de « Kläuse » a son propre style. Les uns travaillent avec du velours,
d’autres avec des feuillets métalliques, les troisièmes mêlent les deux. On recourt aussi aux
miroirs, au strass et au mica, tout ce qui brille et scintille.
Wüeschti Chläus – les « Chläus » laids
Les « Wüeschti Chläus » sont la forme originelle. Vers 1900, les « Wüeschte Chläus »
n’étaient vêtus que de vieux habits et de haillons – Lumpen. Raison pour laquelle on les
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appelait aussi « Lumpechläus ». Pour un « wüeschte Groscht » – costume laid –, on a
besoin aujourd’hui de vieux manteaux, de pantalons de travail et de pardessus sur lesquels
on coud et colle des matériaux naturels. Les « Wüeschti Chläus » attendent souvent d’être
envahis par la fièvre du « Klausen » pour se lancer dans les préparatifs, ce qui coïncide
souvent avec la première neige.
Les « Wüeschte Chläus » portent fréquemment de terrifiants masques en papier mâché
ornés de dents de porc ou de bœuf, d’os et d’autres matériaux naturels. Les pantalons, les
couvre-chefs et les manteaux sont décorés de paille, de foin, de brindilles de sapin, de houx
ou de matériaux similaires. Sous le manteau, à moitié dissimulée, les « Männevölcher » – les
hommes – portent une cloche que l’on accroche par-dessus une épaule à l’aide d’une corde.
Schö-Wüeschti Chläus – les « Chläus » beaux-hideux
Les « Naturkläuse » ou « Waldkläuse », appelés, en langage populaire « Schö-Wüeschte » –
« Kläuse » beaux-hideux – de manière bien plus parlante, sont une forme plus récente.
Comme le dévoile leur nom, ils représentent une forme mixte, entre les « Schöne Chläus » –
les beaux « Chläus » – et les « Wüeschte Chläus » – les « Chläus » laids. La première
apparition d’un tel groupe à Urnäsch remonte au milieu des années 1960. Pour les manteaux
et les chapeaux, on recourt à des matériaux naturels, mais avec un sens très aigu de l’effet
ornemental. Des faînes, des coquilles d’escargot, etc. forment des motifs sur les manteaux.
Par ailleurs, on représente sur les couvre-chefs et dans les niches des manteaux des scènes
similaires à celles représentées par les beaux « Chläus ».
Enfants
A Urnäsch, l’avenir du « Silvesterchlause » est assuré pour l’instant. Les parents
transmettent la coutume à leurs enfants. La plupart des enfants démarrent le « Chlause »
entre 4 et 6 ans.
Dans les premières années et jusqu’au niveau du lycée, quelques filles sont encore
présentes lors du « Chlause ». La plupart des enfants ont l’ambition de confectionner euxmêmes le « Groscht » – costume – de « Wüeschte Chlaus » – « Chlaus » laids – ou de
« Schö-Wüeschte Chlaus » – « Chlaus » beaux-hideux. Ils sont souvent soutenus dans cette
tâche par leur père ou par les frères et sœurs.
Les groupes de beaux « Kläuse » sont rares. Lorsqu’ils se forment, les pères de ces enfants
sont souvent des « Schöni Chläus » eux-mêmes et ils leur transmettent le virus. Toutefois,
l’aide apportée par les pères est bien plus importante que pour les laids ou les beaux-hideux.
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Un « Groscht » – costume – pour enfant pèse tout de même entre 6 et 10 kg. Tout comme
les grands, les enfants vont de maison en maison en interprétant des « Zäuerli » – jodler
naturel, sans paroles, typique du canton d’Appenzell.
Une coutume vivace en images
Dans un film vidéo captivant, les visiteurs du musée peuvent vivre le Silvesterklausen à
Urnäsch de très près et frissonner à l’écoute du merveilleux « Zäuerli ». Un diaporama
interactif fournit par ailleurs des informations intéressantes sur les différents types de
« Kläuse », permet de plonger dans la fabrication des coiffes et des chapeaux et montre
l’évolution de la coutume du « Chlause » des environs de 1900 à nos jours.
Horaires d’ouverture
Musée, boutique et café : tous les jours de 10 à 18 heures
Entrée
CHF 7.–/5. –
Gratuit pour les enfants jusqu’à 16 ans accompagnés d’un adulte.
Pas de supplément pour l’exposition temporaire.
L’ensemble du bâtiment est accessible en fauteuil roulant.
Musée de la Maison de Poupée Bâle
Puppenhausmuseum
Steinenvorstadt 1
4051 Bâle
Téléphone
+41 (0)61 225 95 95
Fax
+41 (0)61 225 95 96
www.puppenhausmuseum.ch
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Silvesterklausen
Une ancienne tradition, toujours vivace, à Urnäsch
Glossaire
chlausen
activité des « Kläuse » à la St-Sylvestre ou les mouvements
rythmiques effectués avec des cloches et des grelots pour
générer des sons
Groscht/Gröscht
costume/tenue des « Silvesterkläuse ». Le terme découle
de « rüsten » – se préparer –, « Rüstung » – armure
Mannevolch (-völcher)
homme revêtu d’un costume de « Klaus » masculin;
en langage familier « Mann », un homme
Neorolli
« Nach-Rolli », « Klaus » qui ferme la marche d’un groupe
Rolle
cloche ronde, grelot
Rollewiiber
« Rollenweib », « Klaus » vêtu d’une sorte de costume de
femme; il porte une coiffe en forme de roue et est bardé
de plusieurs « Rollen » – grelots
Rolli
forme abrégée de « Rollenklaus » ou de « Rollenweib »
Schelle
cloche de vache
Schellechläus
« Schellenkläuse ». Ils portent deux grandes cloches de
vache, l’une sur la poitrine, l’autre sur le dos
Schelli
forme abrégée de « Schellenklaus »
Schuppel/Schüppel
groupe de « Kläuse » – entre 6 et 14 hommes/enfants
Strech
itinéraire choisi par un groupe; dérivé de « Landstrich »
– contrée –
Vorrolli
« Rolli » marchant en tête d’un groupe de « Kläuse »
Wirtschaft
auberge
Wiibervölcher
« Weibervolk »; homme vêtu d’un costume de « Klaus »
féminin. En langage familier, « Frau », une femme
Zäuerli
jodler sans paroles, typique du Pays d’Appenzell
zauren
Znüni
i
nterpréter un jodler sans paroles, un « Zäuerli »
collation
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Les trois types de « Klause » :
« Die Schöne »
les beaux
« Die Wüeschte »
les laids
« Die Schö-Wüeschte »
les beaux-hideux
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