Service des droits des femmes et de l`égalité

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Service des droits des femmes et de l`égalité
Direction générale de la cohésion sociale
Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes
Synthèse de l’actualité
24 mai 2011
Action gouvernementale
Installation de la commission sur le thème de l’image des femmes dans les médias
Le jeudi 26 mai, Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités
et de la Cohésion sociale procédera à l’installation officielle de la
commission sur l’image des femmes dans les médias. Deux arrêtés
(constitution et composition de la commission) vont paraître
prochainement au Journal officiel. La première installation de la
commission sur l’image de la femme dans les médias, présidée par
Michèle Reiser, philosophe, réalisatrice et auteure du rapport « Image
des femmes dans les médias » remonte à 2008 (synthèses des 27 février
et 26 septembre 2008). Valérie Létard, alors secrétaire d’Etat chargée
de la solidarité, avait réuni une nouvelle fois la commission en juin 2009
(synthèses des 29 mai, 19 juin et du 13 juillet 2009).
Sénat
Il faut opposer un refus aux attitudes sexistes qui minimisent la gravité du viol
Dans un communiqué diffusé le 24 mai, Michèle André, présidente de la
Délégation sénatoriale aux droits des femmes et à l’égalité des chances
entre les hommes et les femmes élève une mise en garde contre la
résurgence, dans les débats actuels, de propos sexistes qui tendent à
minimiser la gravité du crime que constitue le viol. « Il ne devrait plus
être possible aujourd’hui à quiconque de nier le traumatisme profond que
constitue pour la personne qui en est la victime - une femme le plus
souvent - cette violence destructrice » affirme-t-elle avant de souligner
que « toute tentative d’en minimiser la gravité est d’autant plus odieuse
qu’elle méconnait la réalité sociale » du viol. Michèle André souhaite que les débats actuels
« permettent à la société française de prendre conscience de la gravité de cette plaie sociale et
de se libérer de la complaisance envers la domination masculine ». « C’est la seule manière
d’aller vers une société moderne et mixte où hommes et femmes vivront en égalité, en liberté et
en dignité » affirme-t-elle.
Lire le communiqué dans son intégralité
Mise en garde contre une possible régression du nombre des femmes élues au Sénat
Le vendredi 13 mai, la Délégation aux droits des femmes a adressé aux partis
politiques une « mise en garde contre une possible régression du nombre des
femmes élues au Sénat lors des élections du 25 septembre 2011 ». La
délégation appelle les partis politiques à prendre en compte l’exigence d’égal
accès des femmes et des hommes aux fonctions électives dans les investitures
qu’ils s’apprêtent à délivrer à leurs candidats, pour éviter que les prochaines
élections sénatoriales, fixées au 25 septembre prochain, ne se traduisent par
une régression de la place des femmes au Sénat.
Lire la mise en garde aux partis sur le site du Sénat
Sexe du candidat titulaire et de son suppléant aux élections sénatoriales
Antoine Lefèvre a déposé au Sénat le 16 mai, une proposition de loi visant à ce que le candidat
titulaire et son suppléant aux élections sénatoriales, soient nécessairement de sexe différent.
Retrouver le dossier législatif sur le site du Sénat
Travaux de la Délégation au droits des femmes
Le 19 mai, Françoise Laborde a présenté le compte rendu de sa participation au séminaire
international sur la féminisation de la pauvreté, organisé par la Chambre des députés du Chili,
à Valparaíso, les 7 et 8 mars 2011. La Délégation a également procédé, sur le thème « Femmes
et sports » aux auditions de Jean-Marc Lassus, chargé de mission « développement » auprès
de la Fédération française d'équitation (FFE), et de Lucienne Redercher, adjointe au maire de
Nancy, en charge des droits de l'Homme et de la lutte contre les discriminations, accompagnée
de Franck Porterat, chargé de mission aux droits de l'Homme, à l'intégration et à la lutte
contre les discriminations à la Ville de Nancy. Sur le même thème, la Délégation avait procédé
le 12 mai aux auditions de Chantal Jouanno, ministre des sports et d’André Leclercq, viceprésident délégué « Sport et société » du Comité national olympique et sportif français
(CNOSF), accompagné de Dominique Petit, secrétaire générale de l'Académie olympique.
Retrouver les comptes rendus sur le site du Sénat
Assemblée nationale
Travaux de la Délégation aux droits des femmes
Le 17 mai la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances
entre les hommes et les femmes a procédé à l’examen du rapport
d’information de Bérengère Poletti, députée, sur la contraception des
mineures (voir ci-dessous). Le compte rendu de cette séance a été mis en
ligne sur le site de l’Assemblée nationale ainsi que celui de la dernière
audition de la Délégation dans le cadre de ses travaux sur le travail et
l’emploi des femmes. Le 4 mai la Délégation avait en effet reçu Sophie
Mandelbaum, secrétaire confédérale responsable de la délégation « femmes » à la
Confédération française démocratique du travail (CFDT), et Thierry Trefert, secrétaire
confédéral en charge du temps de travail.
Retrouver les comptes rendus sur le site de l’Assemblée nationale
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 24/05/2011 - 2
Contraception des mineur-e-s : la délégation aux droits des femmes adopte un rapport
Mardi 17 mai, la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes
et les femmes a examiné puis adopté le rapport du groupe de travail sur la contraception des
mineur-e-s présenté par Bérengère Poletti, députée UMP des Ardennes (synthèse du 29 avril),
« sage-femme et mère de deux filles » précise l’Agence France Presse dans sa dépêche du 18
mai. Pour favoriser un accès anonyme et gratuit à la contraception des mineures, Bérengère
Poletti propose d'assurer à chacune d'elles une visite médicale auprès d'un professionnel de
santé prescripteur (gynécologue, médecin généraliste ou sage-femme) et la délivrance d'une
méthode contraceptive adaptée à chaque âge concerné et à chaque situation personnelle.
Toujours selon l’AFP, « parmi les 14 recommandations qu'elle préconise, la députée suggère
d'engager des négociations avec les laboratoires pharmaceutiques pour parvenir à un accord
sur le remboursement des pilules de troisième génération, comme les timbres contraceptifs et
les anneaux vaginaux ». Bérangère Poletti rédigera une proposition de loi qu'elle espère
présenter en septembre prochain indique l’agence. D'autres recommandations de son rapport
concernent l'éducation à la sexualité (mieux former les enseignants, mutualiser les
compétences, nouer des partenariats), l'information des publics concernés (enfants, partenaires,
parents) et la formation (initiale et continue) des professionnels. L’AFP a interrogé la secrétaire
générale du Planning familial, Marie-Pierre Martinet, pour qui « ces propositions vont dans
le bon sens » (voir ci-dessous Egalité dans la vie personnelle et sociale). Le Figaro, le 18
mai, et La Croix, le 19 mai, estiment que la députée « relance le débat sur la contraception des
mineures ». Le Quotidien du médecin du 19 mai rappelle en titre que c’est pour « réduire les
IVG » que la députée propose « l’anonymat et la gratuité de la contraception ».
Retrouver le rapport sur le site de l’Assemblée nationale
Appel parlementaire « la parole aux filles »
L’Appel parlementaire intitulé « la parole aux filles » issu du 7e Sommet des Parlementaires
des pays du G8/G20 qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale les 16 et 17 mai (synthèse du 13
mai) a été mis en ligne sur le site de l’Assemblée nationale. Le site du Monde qui rendait
compte de cette réunion citait Danielle Bousquet : « Des dizaines de millions de ces jeunes
filles sont confrontées à la pauvreté, à la non-scolarisation, à la discrimination, à de multiples
formes de violence, d'abus et d'exploitation ».
Retrouver l’appel parlementaire
Défenseur des droits
De la HALDE au DDD…
Alors que l’on attend la nomination du Défenseur des droits (DDD), qui, depuis le 1er mai,
remplace la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE), le
Médiateur de la République, le Défenseur des enfants et la Commission nationale de
déontologie de la sécurité (CNDS), on apprend qu’il sera placé au onzième rang dans l'ordre de
préséance pour les cérémonies publiques. Un décret du Premier ministre dans ce sens est paru
le 20 mai au Journal officiel. Par ailleurs, on note avec satisfaction que le service
documentation de la HALDE poursuit son activité et continue à diffuser son bulletin de
documentation qui se transforme, et devient (à titre provisoire et avant d’éventuelles
évolutions), sous le même format que précédemment, le bulletin de documentation du
Défenseur des droits - Mission de lutte contre les discriminations et de promotion de l’égalité.
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Observatoire de la parité
Appel à une condamnation unanime du traitement sexiste des violences faites aux femmes
Dans un communiqué diffusé le 20 mai et titré « Agressions sexuelles :
Appel à une condamnation unanime du traitement sexiste des violences
faites aux femmes », Chantal Brunel, Rapporteure générale de
l’Observatoire de la parité, veut souligner « qu’il est important, lors
d’affaires d’agressions sexuelles, de ne pas oublier qu’il y a derrière
ces faits, des femmes victimes de violences présumées. Peu importe la
situation professionnelle, familiale, l’origine ethnique, sociale de la
victime comme elle est souvent présentée dans les médias pour
minimiser les faits. Malgré le vote de la loi sur les violences faites aux
femmes en juillet dernier, Chantal Brunel déplore que le traitement médiatique de ces affaires
ne donne pas toute sa dimension à la gravité : des agressions sexuelles, qui sont des crimes et
des délits : le viol, l’inceste, l’exhibition sexuelle ou le harcèlement sexuel sont passibles en
France de peine d’emprisonnement allant d’un an à vingt ans ». Chantal Brunel insiste
également sur la gravité « de la réalité des violences sexuelles faites aux femmes : environ
23 000 faits constatés par la police et la gendarmerie dont 10 108 viols en 2010 selon
l’Observatoire national de la délinquance ». La Rapporteure générale ajoute que pour le
Collectif féministe contre le viol et la Fédération nationale solidarité femmes qui gèrent les
numéros d’appel dédiés aux femmes victimes, le nombre pourrait atteindre 100 000 viols par an
dans la mesure où une victime sur dix seulement porte plainte. « La honte doit changer de
camp ! » s’exclame Chantal Brunel qui, « pour aider les femmes victimes de violences
sexuelles à dénoncer ces faits », appelle « à une condamnation claire et unanime, notamment
médiatique et politique du traitement sexiste des violences faites aux femmes. Seule cette
condamnation par l’ensemble de la société peut venir à bout de leur silence… ».
Egalité dans la vie professionnelle
Peugeot Citroën consolide sa politique contre les discriminations hommes-femmes
Liaisons sociales quotidien du 24 mai annonce qu’un accord
triennal, entré en vigueur le 1er janvier 2011 et portant sur
l’égalité professionnelle et le développement de l’emploi
féminin dans le groupe PSA Peugeot Citroën, a été signé, le
18 février 2011, par l’ensemble des organisations syndicales.
Observant des progrès sensibles dans les domaines de la mixité
de l’emploi, de l’égalité salariale, du développement de carrière et de la conciliation entre vie
personnelle et vie au travail, les signataires décident de renforcer et d’élargir les orientations
déjà définies dans les précédents accords sur l’égalité professionnelle, conclus en 2003 et 2007
(synthèses du 21 novembre 2007, 13, mars 2008 et 12 avril 2011).
Les anciennes de Lejaby peinent à rebondir
France Soir du 19 mai rapporte que les « ex-doigts de fée » des ateliers de lingerie Lejaby
fermés en décembre dernier dans l'Ain (synthèse du 2 novembre 2010) « peinent à rebondir et
restent plutôt amères ».
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Le blog de Dominique Parité
A Compétence Egale, une association de cabinets de
recrutement engagés pour l’égalité des chances, a décidé
d’aborder la discrimination des femmes dans le recrutement
au travers d’un blog : « Recherche d’emploi au féminin : du
plomb dans l’elle ! », le blog de Dominique Parité. Selon les
créateurs du site, « Dominique Parité est un personnage fictif,
née de l’imagination d’un groupe de travail d’A Compétence
Egale, lors de réflexions portant sur la parité femmes/hommes
dans les processus de recrutement. Pour autant, les situations
vécues par Dominique Parité sont bien réelles, les obstacles
qu’elle rencontre dans sa recherche d’emploi sont ceux auxquels des milliers de femmes sont
confrontées en France au quotidien. Ainsi, toute ressemblance avec des personnes existant au
ayant existé n’est pas fortuite, mais volontaire. Ce blog, présenté sous la forme d’un romanphoto parfois caricatural, se veut avant tout pédagogique ».
http://www.leblogdedominiqueparite.com/
Egalité professionnelle : le regard de Margaret Maruani
Entreprise & Carrière du 17 mai réalise un entretien avec la sociologue Margaret Maruani
sur la situation des femmes au travail. Selon ses propos, « la féminisation massive du travail ne
s’accompagne pas d’un recul significatif des inégalités » et « si l’on ne fait rien, il ne se
passera rien : il n’y a pas de pente naturelle vers l’égalité ». Alors que les femmes sont de
manière générale plus diplômées que les hommes, les inégalités anciennes persistent « écarts
de salaires, différences de carrières, ségrégations professionnelles » et de nouvelles disparités
se sont développées, tel que le sous emploi. « 80 % des personnes à temps partiel sont des
femmes ». Ainsi, elle conclut que « ce dispositif destiné à favoriser la conciliation de la vie
professionnelle et de la vie familiale s’est révélé une véritable trappe à sous-emploi pour les
femmes, notamment pour les moins qualifiée ».
Famille
« Qui va garder mon bébé ? »
Sous le titre « Qui va garder mon bébé ? », Le Monde du 20 mai souligne que « seuls 10 %
des enfants de moins de 3 ans ont une place en crèche ». Le quotidien profite du mouvement de
grève du personnel des crèches parisiennes pour faire le point sur la situation dans les crèches.
Le journal a également étudié le coût dans une crèche ou chez une assistante maternelle. Le
Parisien (24 mai) consacre également un article à la grève dans les crèches et souligne que la
mairie de Paris a « ouvert le dialogue ».
Famille monoparentales à Paris
Le Parisien du 18 mai signale dans son cahier central qu’« avec une belle unanimité, les élus
parisiens, droite et gauche confondue, ont voté hier le renforcement des aides pour les familles
monoparentales, de plus en plus nombreuses à Paris » (synthèse du 8 avril). « Un seul parent
rime avec pas d'argent », titre de son côté L'Humanité livrant la substance du rapport présenté
hier devant le Conseil de Paris par l'élu Ian Brossat.
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Egalité dans la vie personnelle et sociale
Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie
A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre
l’homophobie, Le Monde (daté 15 et 16 mai)
publie un reportage titré « Un refuge pour les
jeunes frappés d’homophobie ». Le journal
présente cette association de Montpellier qui
« accueille des garçons et des filles chassés de leur
domicile familial » et qui souvent « ont connu des
violences
psychologiques
ou
physiques ».
L’Humanité consacre un article aux « outils
contre l’homophobie ». Le quotidien explique que
plus de 200 manifestations étaient organisées le 17
mai en France et que la journée a été marquée par la publication d’un indicateur évaluant les
efforts des différents ministères en matière de lutte contre l’homophobie. Les deux journaux
reviennent sur les « insultes homophobes (qui) pleuvent sur la toile » (synthèse du 13 mai). Le
Monde du 18 mai revient sur le sujet à la une et indique que si même « si les droits des gays se
sont améliorés ces dernières années (…) l’homosexualité reste une infraction, parfois un
crime, dans de nombreux Etats ». Le quotidien consacre deux pages au dossier et publie
également une tribune de Pascal Houzelot, chef d’entreprise, et Caroline Mecary, avocate,
fondateurs de la nouvelle association Isota (abréviation du concept d’égalité des droits, en grec
ancien). « Tous les homosexuels ont droit au mariage » estime les signataires. On notera enfin
que le Planning familial et le Comité IDAHO (International Day Against Homophobia and
Transphobia) (synthèse du 28 juin 2010) ont mis en ligne un communiqué pour rappeler « les
liens évidents entre sexisme et homophobie/transphobie ». Les signataires expliquent que
« l’inégalité des sexes et l’inégalité des sexualités relève d’une même logique basé sur
l’illusion selon laquelle l’homme serait fait pour la femme et surtout la femme pour l’homme et
au service de l’homme comme modèle nécessaire et ultime de toute société humaine ». Selon
eux, « cet ordre social inégalitaire articulant la promotion exclusive de l’hétérosexualité à
l’exclusion de l’homosexualité et la domination masculine à l’exclusion de l’égalité est
éminemment condamnable. Dans ce cadre, les lesbiennes sont doublement discriminées ». Et
de conclure qu’« en ce sens, être féministe, c'est nécessairement être contre l'homophobie, la
lesbophobie et la transphobie; militer contre l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie,
c'est nécessairement militer contre le sexisme ».
Rapport sur la contraception : communiqué du Planning familial
Le Planning Familial a accueilli favorablement la plupart des recommandations du rapport
mené par Bérengère Poletti au nom de la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée
nationale (voir ci-dessus Assemblée nationale). Le Planning a diffusé un communiqué dans le
quel il souligne qu’il « espère vivement que ces recommandations seront rapidement suivies
d’effets et trouveront les moyens de leur application tant au niveau national que sur l’ensemble
des territoires ». Le Planning familial propose en particulier « que les séances d’éducation à
la sexualité et à la vie affective durant la scolarité obligatoire ne se réduisent pas à une
approche « biologiste » de la reproduction et de ses risques mais intègrent une approche
égalitaire entre les femmes et les hommes au sein de notre société qui prenne en compte les
rôles et les assignations dans lesquels ils sont enfermés ».
Retrouver le communiqué sur le site du planning familial
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« Une stabilité des avortements pas si inexplicable »
Panorama du médecin du 9 mai s’intéresse au « paradoxe procréatif français » : un nombre
d’IVG stable depuis trente ans, autour de 230 000 par an et un taux de diffusion de la
contraception très important avec 97 % des femmes ne désirant pas d’enfant sous
contraception. Le journal rappelle qu’en ce qui concerne les mineures, la non application de la
loi du 4 juillet 2001, instituant notamment l’éducation sexuelle à l’école a été dénoncée par
plusieurs associations qui ont déposé un recours gracieux auprès du Premier ministre. Par
ailleurs, chez les femmes adultes, « la stabilisation du nombre d’IVG chez elles est en réalité le
résultat de deux mouvements contraires : D’une part le nombre de grossesses non prévues a
baissé (…) et la probabilité de réaliser une IVG en cas de grossesse non prévue a augmenté ».
La « norme procréative a changé » souligne Nathalie Bajos de l’Institut national de la santé et
de la recherche médicale: « celle-ci est actuellement beaucoup plus contraignante ; pour avoir
un enfant dans des conditions socialement valorisées, il faut le faire ni trop tôt ni trop tard,
avec le bon écart entre les frères et les sœurs, la disponibilité, l’aisance financière, le logement
adéquat, etc. ».
« Des saynètes contre le sexisme à l’école »
Le Monde (daté 15 et 16 mai) consacre un article à la compagnie de théâtre d’improvisation
Entrée de jeu lors d’une intervention dans un lycée parisien sur le thème « filles et garçons à
l’école : comment faire ? ». Une rencontre autour de l’amitié, de la jalousie ou de la sexualité
initiée par le Cercle de recherche et d’action pédagogique (CRAP) qui a consacré la livraison
de février de sa revue Les Cahiers pédagogiques à cette question (synthèse du 23 mars).
« L’aidant sexuel selon une femme handicapée »
Maudy Piot, psychanalyste, présidente de Femmes pour le dire,
femmes pour agir (photo), signe une tribune dans Libération du 24
mai pour expliquer, qu’à son sens, « quel que soit l’habillage
sémantique, les aidants sexuels (femmes ou hommes) représenteraient
une forme de prostitution professionnalisée ». Pour elle, en effet, le
projet des aidants sexuels « s’inscrit dans une forme de prostitution ».
Maudy Piot note que « la demande émane à plus de 80 % d’hommes
handicapés et que la réponse… est majoritairement assumée par des
femmes ». D’autre part, elle souligne que « ce projet va à contrecourant - ou à contresens - d’un mouvement » que son association veut privilégier dans son
action. « Nous voulons que les personnes handicapées puissent sortir de chez elles, de leurs
institutions », écrit-elle, « pour aller vers des lieux rendus accessibles, accessibles notamment
aux rencontres, y compris aux rencontres amoureuses (restaurants, cinémas, boîtes de nuit,
voyages etc.). Faire venir à domicile ou en institution des « aidants », à heure fixe et rémunérés
est la négation de ce mouvement qui veut aller vers l’extérieur ». (Voir synthèses des 25
novembre, 3 et 13 décembre 2010, 7, 19 janvier, 22 et 27 avril).
« Les Chinoises de la rue sans joie »
« Poussées par la misère, les Chinoises sont de plus en plus nombreuses à débarquer à Paris »
constate Elle du 13 mai. L’hebdomadaire montre que « là, la solution pour s’en sortir est bien
souvent de se prostituer ». Accompagnant l’antenne roulante de Médecin du monde, le journal
s’est plongé parmi cette nouvelle vague de prostituées des trottoirs parisiens.
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Harry Roselmack et la prostitution
Plusieurs journaux ont signalé l’enquête qu’Harry Roselmack a menée sur « l’univers du
sexe » dans « son nouveau magazine en immersion » (le 17 mai sur TF1). « Quand Harry
rencontre les prostituées » titre par exemple Le Figaro du 17 mai qui souligne que le
journaliste « dévoile une galerie de portraits attachants de femmes - et d’un homme - qui se
prostituent comme elles travailleraient à la caisse d’un supermarché ou au guichet d’une
banque ». Le magazine télévisé montre aussi « des clients réguliers, tel ce jeune homme de 22
ans pas honteux pour un sou de ces relations sexuelles tarifées ». « L’univers de la prostitution
serait si idyllique ? » se demande Le Figaro. Non, car le journaliste « a tout de même
rencontré une jeune Nigériane (…) qui vit un véritable calvaire ».
Société
Projet de loi de bioéthique
« La mobilisation contre la recherche sur l'embryon s'intensifie », annonce La Croix du 20 mai
consacrant un article à la « mobilisation » de députés de droite dont Hervé Mariton,
signataires d'un appel publié dans Valeurs actuelles soulignant notamment « les intérêts
financiers en jeu pour l'industrie du médicament, tant en ce qui concerne la recherche sur les
cellules souches embryonnaires qu'en matière de diagnostic prénatal ». Le 24 mai le quotidien
catholique fait sa une sur « l’étape décisive » que constitue le second examen du projet de loi
de bioéthique alors que le cardinal Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, et président
de la conférence des évêques a convoqué une conférence de presse aux allures solennelles pour
lancer un « avertissement » aux élus du Parlement à propos de « la révision de la loi
bioéthique ». L’église catholique dénonce un « recul de la civilisation ». On notera que la
Fondation Jérôme Lejeune a également payé une pleine page dans plusieurs journaux pour
appeler à signer une pétition contre le projet de loi de bioéthique. Par ailleurs on rappellera
qu’un appel inter-associatif au rassemblement devant l’Assemblée Nationale le 24 mai avait été
lancé sur le thème « Ouverture à tous les couples de l'assistance à la procréation : reprenons le
chemin de l'égalité des droits ! ». L’appel avait été relayé en particulier par le Planning
familial. Signalons enfin dans Le Quotidien du médecin du 24 mai un article sur une
grossesse obtenue après vitrification d’embryons dans un centre d’assistance médicale à la
procréation. « Une première en France », selon le journal, qui « pointe les incohérences du
système ». Le quotidien médical publie également une « tribune libre » du Dr Patrick Leblanc,
gynécologue-obstétricien, qui estime que la médecine prénatale est « en danger ».
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« La ménagère digitale »
Nous ne pouvions passer sous silence dans cette
synthèse la disparition (du monde des publicitaires) de
la fameuse « ménagère de moins de 50 ans » qui vient
d’être remplacée par la « ménagère numérique »,
« digitale » ou « surfeuse » selon les appellations
(« digital mums » en anglais). L’information nous a
donné a lire deux articles plein d’humour. Sous le titre
« Mères modernes », La chronique de Sandrine
Blanchard dans Le Monde du 12 mai souligne que la
fameuse ménagère « aurait changé son tablier contre une souris d’ordinateur ». Sandrine
Blanchard en profite pour étriller au passage une affligeante publicité des produits dépilatoire
Veet (« Mon minou tout doux ») retirée par la marque après une levée de bouclier dans la
blogosphère, ce qui fait dire à la journaliste du Monde : « faut pas prendre les « digital mums »
pour des imbéciles »… Dans une chronique publiée par Elle le 6 mai, Alix Girod de l’Ain
pense que cela devrait être une bonne nouvelle : « enfin les as du marketing s’apprêtaient à
zigouiller la sur-rabat-joie ménagère de moins de 50 ans » pour la remplacer par une femme
neuve, toute frétillante de modernité ». Mais après étude de la question, Alix Girod de l’Ain
conclu son billet par un terrible : « vous verrez que, bientôt, la « ménagère de moins de 50
ans » finira intronisée comme grande figure du féminisme ».
Election présidentielle 2012
« Paroles de femmes politiques »
Femme Majuscule de mai consacre un dossier à « cinq personnages politiques de premier
plan » (Roselyne Bachelot, Marie-Georges Buffet, Eva Joly, Marielle de Sarnez, et Marine
Le Pen) et ouvre un dossier, « un an avant l’élection présidentielle 2012 », « qui concerne…
dix millions d’électrices ». Le mensuel a posé trois questions aux femmes politiques pour faire
le point sur « leurs idées, leurs projets pour valoriser les femmes de plus de 45 ans » en
particulier dans le domaine de l’emploi. On notera que L’Humanité du 24 mai rend compte du
Premier forum partagé féministe pour une égalité professionnelle réelle organisé le 20 mai par
le Front de gauche (synthèse du 13 mai). La rencontre a réuni des militantes syndicalistes et
associatives aux côtés des responsables des composantes du Front de gauche. On notera le long
« Portrait - Décryptages » consacré à Martine Aubry par Le Monde daté du 24 mai
(« Martine Aubry à l’heure du choix »). Le quotidien résume son portrait par cette petite phrase
de Claude Bartolone placée en exergue : « elle a les défauts de ses qualités : c’est une femme
de caractère qui a une énorme capacité de travail ». Enfin, alors que nous citions Le Parisien
qui décryptait la posture et le vocabulaire empruntés à la gauche par Marine Le Pen (synthèse
du 13 mai), L’Express du 25 mai estime que « la candidate et la présidente » « adopte une
posture… gaulliste » en entendant nouer « une relation avec le pays ».
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Le président de la République est-il nécessairement un homme ?
On signalera les « Libres propos » publiés dans La Semaine juridique - édition générale du
18 avril dernier signés par José Lefebvre, maître de conférences de droit privé. Le spécialiste
souligne que la discrimination sexuelle est une atteinte à l’égalité entre humains et que la lutte
contre cette discrimination est une cause internationalement reconnue. Pour lui « c’est acquis
juridiquement : l’homme est l’égal de la femme ». Et de relever que « de fait, la discrimination
subsiste ». L'auteur révèle alors que ce qu’il qualifie de « pépite » ! En effet, l'article A. 40 du
Code de procédure pénale permet aux détenus d'adresser à certaines autorités un pli cacheté
échappant au contrôle de l'administration pénitentiaire. Des autorités qui sont asexuées par
nature. Mais pour le juriste, à l’analyse du texte, « il est un cas où la masculinité de la fonction
est incontestablement et juridiquement affirmée ». En effet aux termes de ce texte, « doit être
assimilée à ces autorités : l'épouse du Président de la République ». Et l’auteur de conclure que
le président de la République est nécessairement un homme, que la présidence ne peut être
occupée par une femme, et qu’il s’agit là, bien évidement, d’une « discrimination sexuelle au
plus haut niveau de l’Etat ». Le juriste analyse enfin les conséquences de ce texte en matière de
principe de liberté matrimoniale et de liberté sexuelle pour le président de la République.
Féminisme
Il va de soi qu’une affaire en cours devant la Justice n’a pas lieu d’être commentée dans cette synthèse, mais nous avons décidé néanmoins de faire écho aux très nombreuses réactions suscitées dans les milieux féministes par le traitement de l’affaire, en particulier dans les médias. Affaire DSK : mobilisation féministe exceptionnelle
« La présomption d'innocence est inaliénable, mais la présomption de la véracité des propos de
la plaignante aussi » a souligné le 22 mai la journaliste Audrey Pulvar lors d’un
rassemblement féministe organisé à Paris. Outrées par les réactions sexistes à l'affaire
Dominique Strauss-Kahn, accusé à New York d'acte sexuel criminel contre une femme de
chambre, des féministes françaises ont en effet manifesté leur colère dimanche devant le Centre
Pompidou, avec désormais le soutien d'hommes et de femmes politiques. « Quand une femme
dit non, c'est non » ont par exemple scandé un ou deux milliers de personnes rassemblées à
l'appel d’Osez le féminisme (OLF), Paroles de femmes et La Barbe. Les trois associations,
qui avaient été parmi les premières à réagir, ont également lancé un appel sur Internet,
« Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent », qui a déjà été signé en trois jours par plus de
25 000 personnes. Ces initiatives sont soutenues par d'autres mouvements comme le Planning
familial, Mix-cité, le Laboratoire de l'Egalité, les Chiennes de Garde, le collectif Ruptures.
Dans la semaine qui a précédé ce rassemblement, le nombre de communiqués et de prises de
position d’associations ou de personnalités féministes a été véritablement exceptionnel et d’une
rare unanimité. Des associations comme Osez le féminisme, Paroles de femmes ou Mix-Cité
étaient montées au créneau dès le 17 mai déplorant en particulier que dans cette affaire on ne
parle pas « de ce qu'a pu ressentir » la jeune femme qui a porté plainte contre le directeur du
Fonds monétaire international (FMI), et dénonçant « le déferlement de blagues sexistes », sur
les réseaux sociaux et dans les commentaires, qui « montre à quel point les violences faites aux
femmes sont encore largement minorées dans l'imaginaire collectif ». Plusieurs voix se sont
élevées pour parler également de la « victime », comme par exemple Clémentine Autain, qui
s’est dite « stupéfaite par le manque de considération à l’égard de cette femme de ménage » et
a souligné que « quelles que soient les suites de cette affaire, une question doit être soulevée :
celle de la violence faite aux femmes ».
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 24/05/2011 - 10
Plusieurs journaux ont également publié des « points de vues » comme ceux de Gisèle Halimi
(Le Parisien du 18 mai), Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des
femmes (Libération du 18 mai), Eric Fassin, sociologue (Libération et Le Monde du 17 mai),
Christophe Deloire, directeur du Centre de formation des journalistes et Georges Vigarello,
historien, (Le Monde du 17 mai), Clémentine Autain ou Marcella Iacub (Libération du 19
mai), Suzy Rojtman et Maya Surduts du Collectif national des droits des femmes
(L’Humanité du 20 mai)... L’ensemble des principales associations féministes se sont depuis
exprimées sur le sujet par communiqué. Plusieurs journaux reviennent ce lundi 23 mai sur
l’appel des associations et le rassemblement de dimanche ((« Les féministes s'emparent de
l'affaire DSK », Les Echos ; « C'est pas les domestiques qu'il faut trousser, mais le sexisme »,
Libération ; « La révolte des féministes », France Soir ; « Mobilisation contre le sexisme »,
Le Parisien ; « Un appel et une manif contre le sexisme », « Ils tiennent des propos sexistes,
elles manifestent », Le Monde…) soulignant en particulier le chiffre de 75 000 viols commis
en France chaque année.
On signalera pour conclure l’article paru le 18 mai dans Le Figaro qui souligne, sous le titre
« Regards de femmes politiques », que « plus que les hommes ; elles évoquent la souffrance de
la victime présumée », à l’image de Roselyne Bachelot Narquin, ministre en charge des droits
des femmes, qui soulignait dès le 16 mai (Le Figaro du 17) qu’elle tenait à la présomption
d'innocence, mais qu’elle pensait aussi à la victime, et que si les faits étaient avérés c’était vers
elle qu’allaient ses pensées… Roselyne Bachelot-Narquin, ministres des Solidarités et de la
Cohésion sociale, en charge des droits des femmes et de la promotion de l'égalité entre les
femmes et les hommes a annoncé lundi 23 mai au soir qu'elle soutenait l’appel des associations.
Publication, parutions
Sortie de « Vie de meuf »
Après Libération (synthèse du 9 mai), Le Monde
rend compte de « Vie de meuf », l’ouvrage publié
par Osez le féminisme, et publie quelques extraits
sous le titre « Vous nous ferez bien un p’tit café,
mademoiselle ? ». Le quotidien du soir rappelle que
le livre compile « des centaines d’histoires sexistes
d’abord regroupées sur un blog » et y voit « la
chronique du sexisme ordinaire ». Le gratuit 20
Minutes du 20 mai signalait également la sortie de
« Vie de meuf » sous le titre « Le meilleur du pire du
sexisme ». Enfin, Be daté du 20 mai publie les
témoignages de Typhaine comédienne qui estime
que dans son métier, « le sexisme est transcendé en
art ! », de Marine qui dénonce les clichés dans le
sport, ou de Noémie qui raconte le machisme dont
elle a été victime dans certaines réunions ou chez son
banquier et l’emploi pas vraiment aléatoire du
« Madame » ou du « Mademoiselle ». « L’objectif »
du livre, selon l’association : « Rendre visible le
sexisme ordinaire et prouver ainsi qu’il est temps de
changer radicalement la société ! ».
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 24/05/2011 - 11
« La plus belle histoire des femmes »
L’Express du 25 mai consacre six pages passionnantes à l’ouvrage cosigné par Sylviane
Agacinski, Nicole Bacharan, Françoise Héritier et Michelle Perrot au Seuil « La plus belle
histoire des femmes » (synthèse du 12 avril). Sous le titre « Quatre intellectuelles racontent…
La longue marche des femmes », l’hebdomadaire publie un entretien avec les quatre auteures
d’un livre « aussi haletant qu’un roman policier » que retrace « la longue et fragile conquête
pour l’égalité ».
Culture, communication
Les femmes et le Festival de Cannes
Deux magazines sont revenus sur la place des femmes au Festival de Cannes (synthèses des 18
avril et 13 mai). Le Monde Magazine du 14 mai évoque le « temps des femmes » au festival
(quatre femmes pour seize hommes en sélection cette année, du jamais vu ! Mais surtout une
seule femme palme d’or en 65 ans d’existence du festival). « Une telle misogynie ne manque
pas de surprendre » regrette le journal qui espère un geste du jury cette année. Sous le titre
« Féminisme et cinéma », L’Express du 18 mai profite du Festival pour consacrer quatre pages
à trois films présentés à Cannes qui sont « au cœur des nouvelles questions féministes ».
Toujours à propos de Cannes, « il faut valoriser la prise de responsabilité des femmes »
s’exclame Le Laboratoire de l’égalité dans un Communiqué diffusé le 19 mai. Selon le
Laboratoire, « les actrices, les réalisatrices, les productrices, les techniciennes sont désormais
extrêmement nombreuses et influentes dans l’économie du cinéma français, il serait temps que
cela soit reconnu par une présence plus systématique dans les différents festivals. Plus
globalement, la France devrait accorder davantage de responsabilités à ses artistes femmes ».
L’association souligne que « les préjugés sexistes ont tendance à cantonner la femme artiste à
la pédagogie (apprendre aux autres les canons établis par les
hommes) et à l’interprétation (la supposée sensibilité plus
grande des femmes serait un plus) ». Le Laboratoire de
l’égalité proposera ainsi aux candidat-es à l’élection
présidentielle de s’engager, dans le cadre de son Pacte pour
l’égalité (synthèse du 8 mars), « à imposer des seuils de
représentation de l’un ou l’autre sexe dans les instances de
décision (jurys, comités d’experts, conseils d’administration)
et la parité à la tête des établissements publics ». La 64e
édition du festival de Cannes s'est achevée le 22 mai, avec la
cérémonie de clôture présentée par Mélanie Laurent. Côté
palmarès le Prix du jury a été décerné à Polisse, de Maïwenn
Le Besco (photo) (« Avec ce film, la jeune réalisatrice
française dépasse les tabous avec une justesse remarquable
et une bienveillance touchante » Le Figaro).
Disparition : Marie-Claire Pauwels
« Féminine, engagée et libre », c’est sous ce titre que Le Figaro du 24 mai consacre une page
d’hommage à Marie-Claire Pauwels, la journaliste décédée le 23 mai à l’âge de 65 ans des
suites d’un cancer. Elle avait fondé puis dirigé la rédaction de Madame Figaro pendant 26 ans
de 1980 à 2006.
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 24/05/2011 - 12
Disparition : Charles Belmont
Le comédien et réalisateur français Charles Belmont est mort à Paris, le 15 mai 2011, à l'âge
de 75 ans. Il avait décidé de choisir le moment de sa mort, dans un « acte de liberté » (comme
l'a confié la famille) et a donc mis fin à ses jours. Charles Belmont avait réalisé en particulier,
avec Marielle Issartel, le documentaire « Histoires d’A » en 1973. Selon le synopsis de ce
documentaire « un jeune couple dans un cabinet médical. Il s'agit d'une consultation précédant
un avortement dans un centre d'orthogénie dans une grande ville de province. Cet avortement
va se dérouler devant les spectateurs et dans tout son réalisme. Le jeune médecin explique au
couple les différentes phases de l'intervention ». Ce film fut interdit à sa sortie et fut l’objet
d’une large diffusion clandestine. Au-delà de ce qui devait être un court-métrage sur
l’avortement, le film sera le symbole de la lutte des femmes pour rompre le silence. A l’époque
Bruno Frappat écrivait dans Le Monde (22 février 1973), « l’avortement, décidément, vaut
bien des tracas à ceux qui sont chargés de faire appliquer les lois, si désuètes soient-elles.
Qu’il s’en pratique tous les jours - plus ou moins clandestinement - passe encore ! Mais qu’on
y consacre un film, qu’on l’interdise et qu’il soit malgré tout diffusé, voilà qui dépasse
l’entendement. Cela s’explique pourtant aisément. Il faut, en effet, se souvenir de l’importante
mobilisation d’une partie de l’opinion en faveur de la liberté de l’avortement qui a abouti à ces
centaines d’interruptions de grossesse qui ont lieu chaque semaine à partir de permanences
bien connues et dont certains journaux, comme Actuel, ont même publié les adresses. Ces
militants sont les mêmes qui assurent aujourd’hui le succès d’Histoires d’A. Rarement film
aura bénéficié d’un réseau de distributeurs aussi nombreux et bénévoles ».
Colloques, événements
« Pour que les femmes deviennent des travailleurs comme les autres ! »
L’égalité, c’est pas sorcier ! (synthèse des 10 mars et 3 mai), en
partenariat avec L’Humanité, organise le mercredi 25 mai de 18 h à 21 h
à la salle des fêtes de la Mairie du 12e arrondissement de Paris une
rencontre débat « pour que les femmes deviennent des travailleurs comme
les autres ! ». « C’est par le travail que la femme a en grande partie
franchi la distance qui la séparait du mâle ; c’est le travail qui peut seul
lui garantir une liberté concrète », écrivait Simone de Beauvoir en 1945.
« Aujourd'hui, après 30 ans de lois sur l'égalité au travail, nous pourrions ajouter que c'est
l'égalité salariale et professionnelle qui garantira leur pleine autonomie » écrivent les
organisateurs. Le public pourra également visiter l’exposition « L’égalité, c’est pas sorcier ! »
Gala de soutien à la Maison des femmes
Depuis fin 2010, l'association « Maison des Femmes de Paris » rencontre des
difficultés de trésorerie (synthèses des 7 juin, 9 et 25 novembre 2010). Afin
de palier à celles-ci, en partie, les membres de l'association ont décidé
d'organiser un gala de soutien le mercredi 25 mai à partir de 18 h 30 à la
Salle Olympe de Gouges dans le 11e arrondissement. La soirée commencera
par un apéritif, puis Fatima Lalem, adjointe au Maire de Paris, Adjointe
chargée de l'égalité femme/homme, fera une intervention à 19 heures
précises, ainsi que des élu-e-s et des représentantes d'associations. Les prises
de parole seront suivies par un concert.
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 24/05/2011 - 13
Violaine de Villers invitée du Centre Simone de Beauvoir
L'équipe du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir aura le
plaisir d'accueillir la réalisatrice belge Violaine de Villers le
jeudi 26 mai à 20 h au cinéma « Le Nouveau Latina » à Paris
pour la projection suivie d'une rencontre de trois de ses films
inédits : « Poupées-Poubelles », « Les Familles de Marianne
Berenhaut » et « Ô Couleurs ». « Trois documentaires rares
et singuliers consacrés à deux artistes belges, la sculpteure
contemporaine Marianne Berenhaut et le peintre abstrait
Thierry de Villers, père de la réalisatrice » souligne le Centre
Simone de Beauvoir.
Slamôféminin au théâtre de la coupe
Dans le cadre de la troisième édition de la Semaine de l’Egalité à
l’initiative du conseil régional (synthèse du 13 mai), en
partenariat avec la Haute autorité de lutte contre les
discriminations et pour l’égalité (HALDE) et l'Agence de
cohésion sociale et pour l’égalité (ACSE) , Macaq, les Macadam
Mariolles du théâtre de la coupe et Slamôféminin ont organisé
une soirée de « slam – théâtre » le vendredi 20 mai au théâtre de
la coupe à Paris. Des numéros visuels ou des poésies slamées ont
été tirés au sort par le public. Un groupe à suivre…
Régions
Deuxième édition de « Initiative O Féminin » en Rhône-Alpes
Fort du succès de la 1ère édition, Rhône-Alpes
Initiative et Rhône-Alpes Active renouvellent leur
action en 2011 et lancent, le mercredi 18 mai, la 2e
édition du concours régional « Initiative O
Féminin ». Un concours doté de huit prix de 2 000 €
pour huit projets de femmes entrepreneures,
créatrices d’entreprises Rhône-alpines, financées par
l’une des associations membres d’un des deux
réseaux. Les deux associations souhaitent valoriser
les initiatives des femmes créatrices ou repreneures
d'entreprise et leur donner un signal fort : « créer,
c'est possible » et « créer accompagnée c'est plus de
chances de réussite ». Les objectifs de cette action
restent les mêmes qu'en 2010, mettre en lumière la
place des femmes dans le monde économique et favoriser une réflexion partagée sur leur rôle
dans la création de richesses et d'emplois. « Initiative O Féminin » bénéficie en particulier du
soutien de la Délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité.
Pour en savoir plus sur le concours
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 24/05/2011 - 14
Des labels égalité décernés à des TPE PME en Basse-Normandie
L'accord-cadre régional pour le développement de l’égalité professionnelle entre les femmes et
les hommes dans les TPE et les PME par la formation tout au long de la vie, signé entre le
préfet de la région Basse-Normandie, préfet du Calvados, la présidente de la CGPME BasseNormandie et le président de l'AGEFOS PME Basse-Normandie, le lundi 21 septembre dernier,
prévoit de sensibiliser les TPE PME et de promouvoir le label égalité en Basse-Normandie.
Premiers résultats tangibles huit mois après : L’entreprise Leblatier, a été la première
entreprise adhérente de l’Agefos PME Basse-Normandie à obtenir le label égalité le 21 avril
dernier, en présence de Marie-Jo Zimmerman (photo), députée de la Moselle, présidente de la
Délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les
femmes et les hommes et de Guénhaël Huet, député-maire d’Avranches et membre de la
délégation précitée (synthèse du 9 mai). Maé 50, concepteur d’espace et fabricant de mobilier
d’intérieur sur-mesure : cuisines, salles de bain… est la seconde entreprise à recevoir le label
égalité dans le cadre de cet accord. Un véritable succès signe d’une dynamique en faveur de
l’égalité en région.
« Sport-s au féminin pluriel » à Toulon
A l’initiative de Paul Mourier, préfet du
Var, de Chantal Molines, déléguée
départementale aux droits des femmes et à
l’égalité et en lien avec le Service
citoyenneté association jeunesse et sports
de la Direction départementale de la
cohésion sociale, avec le soutien de la Ville
de Toulon et sous la houlette du Centre
départemental pour l’insertion sociale, une manifestation sur le thème « Sport-s au féminin
pluriel » aura lieu le samedi 28 mai à Toulon. L’évènement se déroulera dans un village
sportif dédié aux femmes de toutes générations et créé spécialement pour l’occasion. Au
programme une conférence « Femme sportive : bien dans son corps, bien dans sa tête », des
animations, de stands, des démonstrations. On notera aussi l’exposition « Sportives !
» (« L’accession au sport pour tous est un long cheminement afin que le plus grand nombre
puisse pratiquer en toute liberté et à son rythme ou bien participer à des compétitions ») et la
projection en boucle du Film « 12 Femmes, 1 Sport, 1 Vie »
Union européenne
Avis du CESE : « Politique familiale et changement démographique »
L’Avis exploratoire du Comité économique et social
européen (CESE) sur « Le rôle de la politique familiale dans
le processus de changement démographique afin de partager
les meilleures pratiques dans les Etats membres »
(Stéphane Buffetaut, rapporteur général et Béatrice Ouin,
corapporteure générale) a été adopté par 183 voix pour, 3 voix
contre et 8 abstentions, au cours de sa 471e session plénière du
CESE le 4 mai dernier.
Télécharger l’avis sur le site du CESE
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 24/05/2011 - 15
International
« L’égalité au travail : un objectif qui reste à atteindre » selon l’OIT
Le rapport du Directeur général de l’Organisation internationale
du travail (OIT), rendu à l’occasion de la 100e session, 2011, de la
Conférence internationale du travail, « L’égalité au travail : un
objectif qui reste à atteindre » (Rapport global en vertu du suivi de
la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits
fondamentaux au travail) a été mis en ligne sur le site de l’OIT.
Plusieurs chapitres nous intéresserons tout particulièrement :
« Discrimination fondée sur le sexe », « Egalité entre hommes et
femmes », « Egalité de rémunération entre hommes et femmes »,
« Concilier les responsabilités professionnelles et familiales ».
Télécharger le rapport sur le site de l’OIT
Bientôt un master en études de genre en Belgique ?
La Belgique est un des rares pays de l'Union euroépenne sans master en études de genre. Afin
de rattraper ce retard, l'association Sophia, le réseau belge des études de genre, a réalisé une
étude de faisabilité pour la création d'un master interuniversitaire en Belgique à la demande de
Joëlle Milquet, Vice-Première ministre, ministre de l'Emploi et de l'Egalité des chances et avec
le soutien de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (IEFH). Le rapport final a
été présenté le 19 mai lors d'une matinée d'étude organisée à l'Institut en présence de la ministre
Joëlle Milquet. Depuis plus de vingt ans, Sophia asbl (ASBL, association sans but lucratif,
l’équivalent de nos associations loi de 1901), réseau belge des études de genre, a pour mission
de promouvoir ce domaine de recherche et d’enseignement. Elle jette des ponts entre les
chercheur-e-s et enseignant-e-s au-delà des frontières linguistiques et assure le lien avec le
monde associatif. Créé en décembre 2002, l’Institut pour l’égalité des femmes et des
hommes est l’institution publique fédérale qui a pour mandat de garantir et de promouvoir
l’égalité des femmes et des hommes, de combattre toute forme de discrimination et d’inégalité
basée sur le sexe. Et ce, par l’élaboration et la mise en œuvre d’un cadre légal adapté, de
structures, de stratégies, d’instruments et d’actions appropriés. L’Institut vise à ancrer cette
égalité dans la société pour qu’elle devienne une évidence dans les mentalités et les pratiques.
Retrouver l’information et télécharger le rapport sur le site de l’IEFH
Belgique : « J’ai décidé de ne pas avoir d’enfant »
Après ses deux pages sur la grossesse (synthèse du 13 mai), Le Soir publie deux nouvelles
pages mais cette fois de témoignages de femmes, « entre 35 et 40 ans », qui « n’ont pas voulu
d’enfant et ne sont donc pas « dans la norme » ». « Ce n’est pas toujours un problème »
explique le quotidien de Bruxelles qui titre son dossier « J’ai décidé de ne pas avoir d’enfant ».
Le journal cite dans un encadré « Et toi, quand est-ce que tu t’y mets ? », l’album de
Madeleine Martin et Véronique Cazot (synthèse du 15 avril).
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 24/05/2011 - 16
« Le docteur qui répare les femmes brisées par le viol »
Sous le titre « Le docteur qui répare les femmes brisées par le viol », Le Soir du 24 mai publie
un entretien avec Denis Mukwege de passage à Bruxelles pour recevoir le prix de la
Fondation Roi Baudouin pour le développement qui honore ainsi son combat. Le quotidien
bruxellois raconte que ce docteur « fait des miracles à l’hôpital de Panzi au Congo » où « il
aide les victimes de la violence sexuelle ». « Confronté à la tragédie des femmes du Kivu,
violée, capturées comme esclaves, accablées par la destruction de leur appareil génital »,
Denis Mukwege « répare les corps et s’inquiète des séquelles psychologiques ».
« Les Syriennes manifestent à Banyas »
Après les Tunisiennes, les Egyptiennes, les Yéménites, L’Humanité consacre un article aux
Syriennes qui « ont bravé les forces de sécurité pour réclamer la libération de leurs proches ».
« Le régime ne parvient pas à calmer la contestation » constate le quotidien communiste
(récapitulatif de nos articles sur la place des femmes dans les révolutions arabes, voir synthèse
du 29 avril). Le Monde a également choisi, pour illustrer « les anonymes de la révoltes » à la
une de son édition datée des 15 et 16 mai, une photo de femmes manifestant à Damas.
« Maroc : bas les voiles »
Elle du 20 mai publie « Maroc : bas les voiles », un reportage sur des jeunes femmes qui après
avoir porté le voile ont décidé de l’enlever. « Au Maroc, où l’islam est religion d’Etat,
abandonner le hijab s’apparente à une vraie rébellion » explique l’hebdomadaire. « Pourtant,
de plus en plus de jeunes femmes cessent de le porter au nom de la laïcité ».
Yémen : « les femmes en otages ? »
La semaine précédente, le 13 mai, Elle avait consacré un reportage à ces femmes de Sanaa
« déterminées à porter le changement au Yémen ». « Mais, entre répression du pouvoir et
pressions des islamistes, la route est encore longue » soulignait l’hebdomadaire.
Arabie : une femme au volant arrêtée appelle à manifester
Manal Al Charif, une femme qui a enfreint la loi interdisant aux femmes de conduire en
Arabie saoudite a été arrêtée a annoncé le 23 mai un responsable saoudien de la sécurité sous le
couvert de l'anonymat. Manal al-Charif, 32 ans, a été arrêtée après avoir posté sur Youtube
une vidéo la montrant en train de conduire. La Croix du 25 mai y consacre un portrait sous le
titre « Une femme au volant, en Arabie Saoudite » alors que Libération titre « Arabie
saoudite : femme au volant, prison au tournant », précise que Manal Al Charif a écopé de
cinq jours de prison et que la jeune femme, militante d’un groupe pour les droits des femmes, a
appelé les saoudiennes à manifester en voiture le vendredi 17 juin prochain…
Pour information, cette synthèse est réalisée à partir d’alertes d’actualité internet, de la surveillance des sites institutionnels français, ainsi
que d’une sélection de sites associatifs francophones, des informations et documents reçus par le bureau de l'animation et de la veille et
d’une sélection de la presse quotidienne et hebdomadaire nationale. Cette synthèse ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant
le point de vue de son auteur - Photos © DR
Direction générale de la cohésion sociale – Service des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes
Bureau de l'animation et de la veille – [email protected] - http://www.femmes-egalite.gouv.fr/
Synthèse de l’actualité – Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes – 24/05/2011 - 17

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