Football Laurent Croci lance le derby

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Football Laurent Croci lance le derby
Football
Laurent Croci lance le derby
Laurent Croci est conscient de l’importance que revêt le derby face au Racing dans
l’entourage du club mulhousien. Mais pour lui, la différence entre les deux équipes est
immense. Archives Hervé Kielwasser
Après son succès dimanche à Chasselay, le FC Mulhouse abordera en
position de force le premier derby face au Racing-Club de Strasbourg depuis
plus de 20 ans, samedi à 18 h.
Laurent Croci, son entraîneur, demande à ses joueurs de profiter de cette
semaine exceptionnelle.
« Il y a les barjots du handball, et il y a les miens…
Lors de nos déplacements, nous voyageons en trois minibus, et les chauffeurs sont unanimes :
ça rigole, ça chante, il y a une ambiance du tonnerre.
Cela permet d’être solidaire et cohérent sur le terrain et peut expliquer notre bonne position
au classement ».
Laurent Croci, l’entraîneur mulhousien, savoure le bon début de saison de son équipe, qui
peut aborder le derby face au Racing en position de force, samedi à 18 h.
Le derby, « il en est question depuis le coup d’envoi de cette saison », rigole le FrancComtois, qui tente de prendre une certaine hauteur par rapport à un événement qui n’a plus eu
lieu depuis le dimanche 19 janvier 1992 (succès 2-1 du FCM).
« Ça fait un moment que les joueurs en parlent, mais ils ont prouvé ces dernières semaines
qu’ils savaient faire la part des choses.
Je leur ai dit de bien profiter de cette semaine, car ce sont des moments rares à ce niveau de
compétition, avec une couverture médiatique plus importante.
Pour nous, ce match est un peu inespéré, c’est un gros bonus. »
L’entraîneur mulhousien pense également aux rares supporters qui fréquentent habituellement
le stade de l’Ill.
« Nos fidèles, ce match leur tient à cœur, il faudrait pouvoir les récompenser.
Depuis cet été, leur seul souhait est que nous parvenions à battre Strasbourg, même si nous
étions derniers du championnat.
On va tout faire pour leur faire plaisir ».
Laurent Croci a noté avec une certaine minutie les déclarations de François Keller, son
homologue strasbourgeois, ces dernières semaines, qui font de son équipe un des favoris du
championnat.
« Dans le football, les derbys sont une bonne chose, car ils apportent un peu de piment
supplémentaire. Je suis un peu au-dessus de cette notion de suprématie régionale.
Pour moi, ce qui m’importe, c’est qu’il n’y ait pas de déséquilibre au départ.
Là, c’est parfait, puisque nous sommes 2 e du championnat, Strasbourg 3 e.
Mais j’ai assez d’expérience pour savoir qu’une saison se joue sur des petits détails, certains
qu’on peut maîtriser, d’autres non comme les blessures ou les suspensions ».
Surtout, l’entraîneur mulhousien estime que le FCM et le Racing ne tirent pas du tout dans la
même catégorie, son club ayant « deux siècles de retard ».
« L’écart est déjà immense concernant les subventions, poursuit Laurent Croci, sur la même
longueur d’ondes que son président Alain Dreyfus qui réclame une certaine équité de la part
du conseil régional.
L’argent ne fait pas tout, mais c’est moins compliqué ou plus facile quand il y en a.
Concernant l’effectif, François Keller estime que j’ai beaucoup de joueurs qui ont
l’expérience de la Ligue 1.
J’ai trois joueurs expérimentés, Johansen, Douillard et Loval.
J’ai plus de 15 joueurs qui n’ont jamais connu plus haut que le CFA, que je suis allé chercher
en CFA 2, comme Dumas ou Kalkoul ou qui sont issus des U19 du FC Mulhouse.
La différence entre les deux équipes est immense.
Sur une saison, un entraîneur peut aussi ne pas être bon par moments.
C’est plus simple quand un adjoint est là pour te remettre sur la bonne voie.
Au FCM, je suis tout seul. »
« Il y a de nombreux détails qui font toute la différence, poursuit l’entraîneur mulhousien.
Nous nous déplaçons en minibus les jours de match, nous n’avons pas les moyens de faire
autrement.
Et quand tu joues toute la saison devant plus de 6000 personnes, tu récupères forcément
plusieurs points.
Nous, on joue dans un stade désert.
Si on tient compte de tout cela, comment peut-on faire de nous un favori du championnat ?
Attention, on n’est pas jaloux des autres, et surtout pas de Strasbourg.
Je suis admiratif que des investisseurs comme Marc Keller aient repris le club, qu’il soit
encore tant suivi à ce niveau.
C’est ce qui nous manque ici : l’intérêt du public et des décideurs locaux ».
Peut-être seront-ils plus attentifs après le derby de samedi, qui pourrait drainer, pour une fois,
beaucoup de monde.
Mais le défi du FCM sera de faire revenir le public également lors des échéances futures.
L’Alsace du mpardi 06/11/2012 par Marc Wilb.
Le FC Mulhouse a battu Chasselay et
attend le Racing Strasbourg
« Une bande de barjots »
Le FC Mulhouse (CFA) a signé son premier coup d’éclat à Chasselay (4-2) et passe du coup
deuxième, devant le Racing Strasbourg.
L’entraîneur Laurent Croci évoque la saison en cours, le derby à venir, le tout sans langue de
bois.
Vous avez gagné dimanche, là où le Racing Strasbourg s'est incliné, à Chasselay...
On ne va pas comparer les résultats. Je retiens qu'à chaque fois, on est revenu au score.
J'aurais signé pour un 2-2.
Comme j'ai une équipe de barjots, ils sont allés chercher la victoire. C'est la première fois où
menés, on a gagné. Habituellement, nous perdons.
J'ai la certitude qu'on ne finira pas avec la meilleure défense. Si je leur demande de défendre,
c'est jouer contre-nature. On a un potentiel offensif exceptionnel.
Derrière, cela tient mais quand il y a surnombre, on est en difficultés.
Cette deuxième place est-elle conforme à votre plan de marche ?
Nous sommes dans le positif. On vise le maintien. J'avais demandé deux victoires sur les trois
matchs à venir. On a rempli le contrat à Chasselay. On voulait être à portée de fusil.
Moulins n'ayant pas joué, on se retrouve deuxième. Si on peut titiller Lyon-Duchère, on verra.
L'objectif est d'être le mieux classé.
On essaiera de se faufiler parmi les prétendants qui ont affiché leurs ambitions.
Que pouvez-vous dire de votre organisation de jeu ?
On a mis une philosophie en place. Il faut des garçons qui adhérent et ils le font bien. J'ai les
joueurs pour. L'état d'esprit est bon.
J'espère avoir la même récompense que les vrais barjots ont obtenue (les handballeurs
français champions du monde en 1995). À Chasselay, on a trop joué au ballon pour rectifier
le tir ensuite.
Pourquoi dois-je demander à mes joueurs de défendre ? S'il faut en mettre trois, on le fera.
Est-ce votre meilleure saison en tant qu'entraîneur, et pourquoi ?
Oui, et au-delà des résultats sportifs, je dispose de garçons investis. L'expérience des années
précédentes m'a servi. Il y a des qualités humaines. C'est un projet de jeu, un groupe qui est
concerné.
Les gars sont formidables. Personne ne boude. Nous n'avons pas de traître. Ils sont humbles
et plein d'humilité.
L'effectif est-il de qualité pour monter ?
J'ai l'effectif pour accéder. Il y a des petits détails qui me font dire que ce sera compliqué.
La réussite, les suspensions ou les blessés. C'est le hasard. Je suis seul sur le banc.
J'en profite pour remercier Hakim Aïbèche et Vincent Nanni, qui ne sont pas étrangers à
notre forme actuelle.
Ce derby alsacien (contre le Racing, samedi) qui se profile retient toute l'attention ?
Il y a l'argent et l'investissement : au Racing Strasbourg et au FC Mulhouse ce n'est pas le
même. J'ai recruté des joueurs de CFA 2.
Ils (au Racing) n'ont pas de joueurs d'Excellence ni des U19, ils viennent tous du National ou
d'autres ligues étrangères. Le salaire d'un de leurs joueurs paie huit de nos jeunes.
On ne lutte pas dans la même cour.
(Au Racing), «un salaire d'un de leurs joueurs paie huit de nos jeunes»
Je ne suis pas jaloux. Le FC Mulhouse ne se cache pas et n'est pas frileux. On est humble. Je
sais ce qu'est le CFA, c'est ma septième saison.
Pour aller à Chasselay, on est parti à huit heures du matin.
Eux le font (le déplacement) la veille. Le Racing Strasbourg ne partirait pas à cinq heures du
matin comme nous. Ils mettent tout en oeuvre pour monter. Je suis réaliste.
Ce voyage en Nouvelle-Calédonie, n'est-il pas risqué ?
Non. Il y en avait un (risque) contre Schiltigheim.
J'avais averti mes joueurs que s'ils pensaient au derby (contre le Racing) et à la bronzette (en
Nouvelle-Calédonie), ce serait fichu. Ils sont concernés. Je les gère. Il y a une auto-gestion.
Samedi sera déjà un tournant ?
Le gros risque, c'est que le Racing Strasbourg perde et se retrouve à dix points. Si on
s'incline, ce serait embêtant pour nos supporteurs.
Pour nous, cela ne changerait rien. On veut se maintenir. En cas de revers, on aurait 29
points en 11 matchs. On est dans les clous. Il faudra se méfier.
On rencontre une bête blessée. Mes joueurs ne jouent pas le match en avant. Ils doivent
profiter de la lumière. On a une page à écrire, qu'elle soit belle.
N.S.
DNA du mardi 6/11/2012.

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