Rapport d`activités type - CNR des infections à chlamydiae
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Rapport d`activités type - CNR des infections à chlamydiae
Rapport annuel d’activité 2013 Centre de national de référence des infections à chlamydiae USC EA 3671, Infections humaines à mycoplasmes et à chlamydiae INRA-Université Bordeaux Segalen CHU de Bordeaux Année d’exercice 2012 Page 1 sur 38 Sommaire page Résumé Analytique 1 . Mission et organisation du CNR (en annexe) 2. Activités d’expertise 3. Activités de surveillance 4. Alerte 5. Activité d’information, de formation et de conseil 6. Travaux de recherche en lien direct avec l’activité du CNR 7. Programme d’activité N+1 et N+2 3 30 5 11 22 22 22 26 Figure 1. Evolution de l’activité issue du CDAG 2007-2012 10 Figure 2. Nombre de sérologie de C. psittaci réalisées au CNR 2004-2012 11 Figure 3. Nombre de PCR C. psittaci réalisées au CNR 2004-2012 11 Figure 4. Evolution de la LGV en France 2002-2012 13 Figure 5. Répartition des cas d’anorectites à souches L et non L à Paris et en Province 13 Figure 6. Répartition des différents génovars dans les prélèvements génitaux et rectaux15 Figure 7. Cas de psittacoses décrits 2005-2012 18 Figure 8. Dendogramme obtenu d’après le type MLVA de chaque souche de génovar D/Da 24 Tableau 1. Echantillons rectaux typés au CNR 2002-2012 12 Tableau 2 : Répartition des patients VIH+/VIH- ayant une anorectite à souche L ou non 14 Tableau 3. Echantillons autres que rectaux typés au CNR dans le cadre de la surveillance de la LGV 14 Tableau 4. Répartition des génovars selon le site d’isolement 15 Tableau 5. Détails des cas de psittacose déclarés en 2012 17 Tableau 6. Caractéristiques des VNTRs sélectionnés pour la MLVA sur les souches de C. trachomatis de Génovar D/Da 23 Page 2 sur 38 Résumé analytique Le CNR a mis à disposition un site http://www.cnrchlamydiae.u-bordeaux2.fr/ web dont l’adresse est la suivante : 1.1.1. Infection à Chlamydia trachomatis • Anorectites à C. trachomatis. Afin d’améliorer la prise en charge et de recueillir des données cliniques et comportementales des patients atteints de rectite à C. trachomatis, le CNR a élaboré en 2010, une nouvelle stratégie de surveillance plus réactive en partenariat avec les laboratoires et les cliniciens qui collaboraient déjà avec le CNR et l’InVS. Le protocole et les fiches de recueil d’informations cliniques, comportementales et biologiques sont disponibles sur le site. Des retours d’information ont été mis à disposition sur le site web et envoyés régulièrement par courrier à tous les participants au réseau de surveillance. Depuis le début de la surveillance en 2004, le CNR a typé 2450 échantillons ano-rectaux positifs à C. trachomatis. Le nombre de cas de lymphogranulomatose vénérienne (LGV) s’élève à 1470 fin 2012, la plupart identifiés à Paris (86,2%) (C3). Toutefois en 2012, on observe une diminution significative des cas de LGV à Paris (72% vs 81% en 2011). Depuis 2010, le recueil des données biologiques, cliniques et comportementales portent sur 848, 586 et 511 patients respectivement. La LGV ano-rectale est plus souvent symptomatique que l’anorectite à souche non L (97% vs 64%, p<0,05%). Les données biologiques montrent que les patients atteints de LGV sont significativement plus souvent co-infectés par le VIH, la syphilis et l’hépatite C que les patients non LGV (80% vs 39%, 56% vs 33%, 12% vs 4% respectivement, p<0,05) alors que ce n’est pas le cas pour l’infection à gonocoque (19% vs 27%). Un fait notable est que le nombre de patients VIH – augmente significativement entre 2010 et 2012 dans les 2 groupes, LGV et non LGV (17% vs 29,2% et 41,5 vs 71,7% respectivement). L’orientation sexuelle diffère significativement entre les patients LGV et non LGV. Quatre-vingt dix sept pour cent des patients LGV sont des hommes ayant des relations avec les hommes (MSM) vs 88% des patients non LGV (p< 0,05). De plus, les patients LGV et non LGV diffèrent aussi quant au nombre de partenaires sexuels ou au type de partenaire, stable ou occasionnel. Ils ont des partenaires occasionnels dans respectivement 87% et 74% des cas (p<0,05) et ont plus de 5 partenaires par mois dans respectivement 52% et 40% des cas (p<0,05). Enfin, les patients atteints de LGV sont significativement plus âgés que les patients atteints d’anorectites à souches nonL (41,65 vs 34,5 ans, p<0,05). La courbe épidémiologique de la LGV montre une nette progression entre 2004 et 2008 (102 cas en 2004, 117 en 2005, 140 en 2006, 170 en 2007, 191 en 2008), et une stabilisation ces 4 dernières années (160 en 2009, 185 en 2010, 189 en 2011 et 196 en 2012). L’épidémie de LGV continue même si la courbe épidémiologique se stabilise alors que le nombre d’anorectites à souche non L augmente. La surveillance doit continuer et s’étendre à la population hétérosexuelle étant donnée la mise en évidence d’un cas d’anorectite féminin à souche L2 (Peuchant et al., Clin Microb Infect. 2011). • Dépistage de l’infection à C. trachomatis associé à Neisseria gonorrhoeae. Le CNR effectue la détection de C. trachomatis sur l’automate Abbott m2000 réalisant en duplex la détection de C. trachomatis et N. gonorrhoeae depuis juin 2011. En 2012, sur près de 7000 échantillons testés, le taux de positivité global de Page 3 sur 38 C. trachomatis était de 10,7% et celui de N. gonorrhoeae était de 2,6 %. Les taux de positivité de C. trachomatis et N. gonorrhoeae étaient, respectivement, de 20 % et 13,8 % chez les hommes symptomatiques consultant un CIDDIST, et de 8 % et 1,1 % chez les hommes asymptomatiques consultant un CDAG. Dans ces mêmes centres, les taux de positivité étaient, respectivement, de 16 % et 5,4 % chez les femmes symptomatiques, et de 10,5 % et 0,6 % chez les asymptomatiques. Une nette différence est observée entre les personnes symptomatiques et asymptomatiques pour N. gonorrhoeae. D’une manière intéressante, les taux de positivité de N. gonorrhoeae sont beaucoup plus élevés chez les femmes asymptomatiques consultant au centre d’orthogénie et au CPEF du CHU de Bordeaux (respectivement, 2,4 % et 2,2 %) qu’au CDAG (0,6%), avec des taux de positivité de C. trachomatis similaires (respectivement, 14 % et 12,5 %). Ces résultats montrent bien l’intérêt de rechercher ces deux pathogènes dans tous les échantillons génitaux, que les patients soient symptomatiques ou non, surtout chez les personnes consultant les centres d’orthogénie et les CPEF. La fréquence globale de co-infection est de 7%. Le risque de co-infection à C. trachomatis chez un sujet infecté par N. gonorrhoeae est 32%. Dans le contexte de la commercialisation des tests de biologie moléculaire pour la recherche couplée de C. trachomatis et N. gonorrhoeae, la question du dépistage de l’infection à N. gonorrhoeae se pose dans les populations à faible prévalence. Pour N. gonorrhoeae, aucune donnée de dépistage en population générale n’est disponible en France sachant que N. gonorrhoeae touche essentiellement des sous groupes de population présentant des facteurs de risque. La question de la fiabilité d’un résultat positif se pose, liée à la faible valeur prédictive positive (VPP) des tests dans les populations à faible prévalence. Nous avons réalisé une étude dont l’objectif était de vérifier les résultats de PCR N. gonorrhoeae (+) obtenus avec l’automate Abbott m2000 en utilisant deux autres tests commercialisés (Cepheid GeneXpert, Roche 4800 CT/NG). Nos résultats montrent que dans les populations à faible prévalence (<1%), la VPP du test Abbott est de 74% nécessitant une confirmation soit en utilisant un autre test ciblant une autre cible soit sur un second échantillon (C5). Ces travaux seront présentés au STI & AIDS world congress à Vienne, Autriche, en juillet 2013. . • Infection à C. trachomatis chez la femme enceinte. Lors d’une étude de détection des trois principaux agents bactériens responsables d’infections sexuellement transmissibles (IST), C. trachomatis, N. gonorrhoeae et Mycoplasma genitalium, chez les femmes enceintes suivies à la maternité du CHU de Bordeaux en 2011, nous avions trouvé une prévalence globale de C. trachomatis et M. genitalium de 2,5% et 0,8% respectivement alors qu’elle était de 7,8% et 2,4% respectivement dans la sous-population âgée de 18 à 24 ans. Aucun cas de gonococcie n’avait été identifié (C2). A la suite de ce projet nous avons continué à cibler les jeunes femmes enceintes de moins de 25 ans soit poursuivant leur grossesse (112 femmes), soit venant pour une IVG (286 femmes) Les prévalences sont respectivement de 7,1% et 11,5% confirmant les chiffres élevés d’IST chez les jeunes femmes enceintes En ce qui concerne l’infection à gonocoque, 7 patientes étaient infectées, soit une prévalence de 1,7%, 2 femmes enceintes poursuivant leur grossesse et 5 venant pour une IVG. Ces prévalences sont en faveur d’un dépistage de ces infections chez les femmes enceintes de moins de 25 ans. Ces travaux seront présentés au STI & AIDS world congress à Vienne, Autriche, en juillet 2013. • Dépistage de l’infection à C. trachomatis via internet. A l’automne 2011, l’INPES et le CNR ont organisé une campagne de détection de C. trachomatis chez les jeunes de moins de 25 ans via internet (étude chlamyweb). Les résultats ont montré une excellente participation des jeunes et un taux élevé de retour d’échantillons prélevés à domicile (62%). Les prévalences de C. trachomatis étaient de 8,31% chez les filles et 4, 27% chez les garçons. Ces chiffres sont nettement plus élevés que ceux retrouvés dans l’étude NatChla de 2006 avec des prévalences de 3,6% chez les filles et 2,4% chez les garçons de la même tranche Page 4 sur 38 d’âge. Ces travaux seront présentés au STI & AIDS world congress à Vienne, Autriche, en juillet 2013. 1.1.2. Infection à Chlamydia psittaci Le CNR a fait 18 signalements de psittacose en 2012, 14 cas certains et 4 cas probables, dont 14 venaient de la région Ouest. 1 Mission & organisation du CNR (voir en annexe, p29) 2 Activités d’expertise 2.1 Capacités techniques du CNR 2.1.1 Liste des techniques utilisées par le CNR C. trachomatis Recherche directe : tests d’amplification génique in vitro Trousses PCR automatisées CT/NG Cibles : deux cibles plasmidiques permettant la détection du variant suédois pour C. trachomatis et une cible pour N. gonorrhoeae. Principe : PCR en temps réel en chimie TaqMan Appareil dédiée : m2000 Fournisseur : Abbott Tests PCR « maison » Détection de tous les sérovars : nous avons développé 2 tests, l’un ciblant le plasmide cryptique dans une région identique à celle de la PCR Roche et l’autre ciblant le gène omp1 par PCR en temps réel en chimie SYBR Green sur Light cycler 480 (Roche) (Dutilh, B., et al, Res Microbiol, 1989, 140 : 7-16) Détection spécifiques des souches L : d’après la publication de Morré SA, et al.. Emerg Infect Dis. 2005; 11: 1311-1312. Ce test met à profit la particularité des souches L d’être délétées de 34 pb sur le gène pmpH, en utilisant une sonde TaqMan dessinée de part et d’autre de la délétion. Un signal de PCR n’est présent que si la sonde s’hybride signifiant que la délétion est présente et que la souche est de type L. Ce test permet d’identifier en une seule étape la présence d’une souche de type L dans les échantillons rectaux et uro-génitaux positifs pour C. trachomatis. Détection spécifique des souches L2b : d’après la publication de Verweij SP, et al. Clin Microbiol Infect Nov;17:1727-30. Ce test met à profit une particularité du variant L2b qui est le seul à posséder un fragment d’insertion sur le gène pmpH. Une sonde dessinée au niveau de cette insertion permet d’identifier une souche L2b dans un prélèvement en une seule PCR. Recherche directe par culture cellulaire Support cellulaire : cellules McCoy Format : tube unitaire à lamelle Révélation à l’aide d’anticorps monoclonal anti MOMP fluorescent Page 5 sur 38 Lecture au microscope à fluorescence Sérologie Recherche des IgG et IgM par méthode Elisa (Medac, Dia Sorin) sur automate Eti-Max. Conformément à la nomenclature (JO septembre 2011), les IgA ne sont plus recherchées. Typage moléculaire Méthode de PCR-RFLP du gène omp1 validée et publiée en 1992 par notre laboratoire : détermination du génovar de la souche - soit après culture cellulaire, - soit directement sur l’échantillon biologique Séquençage du gène omp1 : mise en évidence de la mutation A→G (AAT Ser 162→ AGT Asp) de la souche épidémique L2b retrouvée dans l’épidémie de LGV. Typage moléculaire : Multiple Locus VNTR Analysis-MLVA- (Peuchant O., PLoS One. 2012;7(2): e31538, Multiple Locus Sequence Typing-MLST- (Klint, M., et al, J. Clin. Microbiol, 2007, 45 : 1410-1414), Single Nucleotide Polymorphism-SNPdu gène omp1 (Rodriguez, P., et al, J. Clin. Microbiol, 1991, 29 : 1132-1136). Ce typage permet de différencier les souches de C. trachomatis appartenant à un même génovar, l’analyse d’un même génovar pouvant étayer l’hypothèse d’une épidémie, d’identifier un mode de transmission ou de distinguer une recontamination d’un échec thérapeutique dans le cas d’une réinfection. Sensibilité aux antibiotiques L’étude de la sensibilité aux antibiotiques de C. trachomatis ne se fait pas en routine étant donné la lourdeur de la technique. Le principe repose sur l’utilisation de tapis cellulaire infecté par un inoculum quantifié en présence de concentrations croissantes d’antibiotiques. La CMI (concentration minimale inhibitrice) est la concentration d’antibiotiques où l’on n’observe plus d’inclusions normales au microscope. La CMB (Concentration minimale bactéricide) peut être appréciée par une technique moléculaire de RT-PCR que nous avons mise au point au laboratoire et publiée (Peuchant O., J Med Microbiol, 2011, 60, 508-14). C. pneumoniae Recherche directe : tests d’amplification génique in vitro Extraction automatisée sur l’automate MagNa Pure des Laboratoires Roche Tests PCR « maison » o Cible : gène de la protéine majeure de membrane externe Amorce sens Cp-F 5’-GAT CCG CTG CTG CAA ACT ATA CT-3’ Amorce anti-sens Cp-R 5’-GTGAAC CAC TCT GCA TCG TGT AA-3’ o Principe : PCR en temps réel en chimie TaqMan Sonde QMOMP S 5’-FAM – TAG GCC GGG TTA GGT CTA TCT ACG GCA GT- TAMRA -3’ o Thermocycleur : Light cycler 480 (Roche) Recherche directe : culture cellulaire Page 6 sur 38 Support cellulaire : cellules Hep2 Format : tube unitaire à lamelle Révélation à l’aide d’anticorps fluorescent ayant une spécificité de genre Chlamydia Lecture au microscope à fluorescence Sérologie Recherche des IgG et IgM par méthode Elisa (Medac, Dia Sorin) sur automate Eti-Max. C. psittaci Recherche directe : test d’amplification génique in vitro Extraction automatisée sur l’automate MagNa Pure des Laboratoires Roche Tests PCR « maison » Cibles : Nous utilisons 2 types de cible : Une cible spécifique de C. psittaci, le gène de la protéine d’inclusion Inc (Ménard A., et al, J. Med. Microbiol, 2006, 55, 471-473) Amorce sens F1-incA-Cpsi : 5' CGGCGTGCCACTTGAGA 3' Amorce anti sens R1-incA-Cpsi : 5' GCCATCATGCTTGTTTCGTTT 3' Une cible spécifique de genre Chlamydia dans le gène 23S (Laroucau, K., et al, Vet Microbiol, 2009, 135, 82-89) Amorce sens Ch23S-F 5' CTGAAACCAGTAGCTTATAAGCGGT 3' Amorce antisens Ch23S-R 5' ACCTCGCCGTTTAACTTAACTCC 3' Principe : PCR en temps réel en chimie TaqMan Sonde Cpsi incA- NM : FAM-TCATTGTCATTATGGTGATTCAGGANFQ-MGB Sonde Ch 23SFAM 5’ CTCATCATGCAAAAGGCACGCCG3’ TAMRA Thermocycleur : Light cycler 480 des laboratoires Roche Recherche directe par culture cellulaire en laboratoire de type P3 Support cellulaire : cellules McCoy Format : tube unitaire à lamelle Révélation à l’aide d’anticorps fluorescent ayant une spécificité de genre Chlamydia Lecture au microscope à fluorescence Sérologie Recherche des IgG et IgM sur lames par immunofluorescence (3 spots antigènes de C. trachomatis, C. pneumoniae et C. psittaci) (lames Focus, Eurobio). Typage moléculaire Réalisé au laboratoire vétérinaire de Maisons-Alfort par une méthode MLVA (Laroucau K., et al, Infect Genet Evol, 2008, 8 : 171-81). Page 7 sur 38 2.1.2 Collections de souches, antigènes ou immun-sérums de référence Description : le CNR dispose de souches de référence de : C. trachomatis (18 sérovars ou génovars) C. pneumoniae (3 souches) C. psittaci (7 souches) Et plus de 1500 souches cliniques de C. trachomatis, 2 souches cliniques de C. psittaci et 3 souches cliniques de C. pneumoniae. Conditions de stockage : ces souches sont conservées en milieu de transport à –80°C, en double dans deux congélateurs différents disposant d’un système d’alarme en cas de chute de température. Conditions de mise à disposition de ces collections : le CNR envoie sur demande les souches ou les extraits d’acides nucléiques pour contrôle positif de PCR. 2.1.3 Techniques recommandées par le CNR Les techniques recommandées par les CNR sont celles utilisées par le CNR (diagnostic/identification, typage, sensibilité aux anti-infectieux...) et sont décrites dans des chapitres de livre ou des revues écrits par le CNR : REMIC 4ème édition et « The European Manual of Clinical Microbiology » coéditée par la Société Française de Microbiologie (SFM) et l'European Society of Clinical Microbiology and Infectious Diseases (ESCMID). De nombreux systèmes de détection de C. trachomatis par amplification génique sont disponibles sur le marché français. Les techniques diffèrent par leur principe (PCR [polymerase chain reaction], TMA [transcription mediated amplification], SDA [strand displacement amplification]), par leur cible d’hybridation (ADN plasmidique et/ou chromosomique, ARN ribosomique), leur technicité (manuelle ou automatisée). La plateforme Cobas 4800 (Roche) présente d’excellentes performances, notamment sur les urines. Des essais comparatifs avec les systèmes Abbott m2000, Gen-Probe AC2 et BD ProbeTec Viper, montrent un taux global de concordance supérieur à 98 %, aussi bien sur les urines masculines que sur les écouvillons endocervicaux ou vaginaux. Tous ces automates sont équipés d’un extracteur et d’un amplificateur permettant de réaliser des séries plus ou moins importantes avec une parfaite robustesse et traçabilité. Ils présentent tous l’avantage de détecter simultanément C. trachomatis et N. gonorrhoeae. 2.1.4 Travaux d’évaluation des techniques Le CNR a évalué en 2012 deux trousses de détection de C. trachomatis développées par les industriels Bio-Rad et Roche. La publication des résultats de l’évaluation de la trousse Bio-rad détectant simultanément C. trachomatis, N. gonorrhoeae et M. genitalium est parue en 2012 (I1). Les résultats montrent les excellentes performances de cette trousse. Dans la population de CDAG/CIDDIST incluse dans cette évaluation, la prévalence de C. trachomatis était de 9%, celle de M. genitalium de 2%, et celle de N. gonorrhoeae de 1%. La proportion de co-infection était de 8,7 %. M. genitalium et N. gonorrhoeae étaient associés à C. trachomatis dans respectivement 30 % (3/9) et 28 % (2/7) des cas. Nous avons évalué l’utilisation d’écouvillons flockés secs pour les prélèvements vaginaux et proposé un protocole de détection de C. trachomatis dans le sperme sur l’automate cobas 4800 de Roche. Les résultats viennent d’être publiés en 2013 (I4) et montrent que l’écouvillon flocké sec est aussi performant que le kit de prélèvement proposé par Roche. Ceci permet de valider les protocoles de prélèvement utilisant ce type d’écouvillons. Dans le cadre d’évaluation des techniques, le CNR s’est posé la question de la Page 8 sur 38 fiabilité d’un résultat de PCR positif pour le gonocoque avec le système Abbott. En effet, pour N. gonorrhoeae (NG), aucune donnée de dépistage en population générale n’est disponible en France sachant que NG touche essentiellement des sous-groupes de population présentant des facteurs de risque. La question de la fiabilité d’un résultat positif se pose, liée à la faible valeur prédictive positive (VPP) des tests dans les populations à faible prévalence. Depuis Juin 2011, nous observons des taux de positivité de l’ordre de 10% pour CT et de 2,5% pour NG. La prévalence de NG varie en fonction de l’origine du patient et du caractère symptomatique ou non de l’infection. Au centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) et en centre d’orthogénie (patients asymptomatiques), la prévalence est de <1% et 2,3% respectivement. Au centre de dépistage et d’information des IST (CIDDIST) et en service de gynécologie (patients symptomatiques), la prévalence est de l’ordre de 6%. Au centre de planification familial (CPEF) (patients symptomatiques ou non), la prévalence est de 2,5%. Disposant de deux automates, la plate forme cobas 4800 de Roche et le test GenXpert de Cepheid, nous avons décidé de contrôler les résultats PCR (+) pour lesquels la culture était négative ou non faite. Nous avons dans un premier temps, tester la sensibilité analytique de ces trois tests sur des dilutions de souche de NG. Nous avons analysé les cycles seuils de PCR. Pour une même charge bactérienne, on observe 3 à 4 cycles seuils d’écart entre Cepheid et Abbott et 6 à 7 cycles seuils d’écart entre Cepheid et Roche. Cepheid présente la meilleure sensibilité, dix fois plus sensible qu’Abbott et 100 fois plus sensible que Roche. Au total 172 échantillons ont été positifs par le test Abbott. Parmi eux, 32 étaient positifs par culture et 49 ont été confirmés sur un 2ème échantillon. Parmi les 91 échantillons qui ont fait l’objet d’investigations supplémentaires sur les deux autres automates, 74 ont été confirmés par Cepheid et 68 par Roche. Dans 17 cas, le résultat PCR (+) par Abbott n’a pas été confirmé ce qui confère au test Abbott, une VPP global de 90,1%. Si l’on prend en compte l’origine des patients, la VPP passe de 75% au CDAG présentant une prévalence de moins de 1% à 95,2% en gynécologie présentant une prévalence de 6%. A noter également, une VPP de 75% sur les échantillons pharyngés alors qu’elle est de 92% dans les prélèvements génitaux. Notre travail confirme les recommandations américaines qui préconisent de contrôler un résultat (+) de PCR dans les populations à très faible prévalence. Les recommandations sont soit d’utiliser un autre test ciblant un autre cible soit de tester un second prélèvement. A la différence d’Abbott qui ne cible qu’un gène, les deux automates Roche et Cepheid présente l’avantage de cibler deux gènes différents leur assurant une meilleure spécificité. Ce travail a été présenté à la RICAI 2012 (C5)(poster en annexe p 35) et sera présenté au STI & AIDS world congress de 2013. 2.2. Activités d’expertise de l’année 2012 2.2.1 Nombre de souches de C. trachomatis ou de prélèvements reçus au CNR pour typage : 1. Le CNR a reçu et typé 427 échantillons ano-rectaux en 2012. 2. Le CNR procède également au typage de toutes les souches, soit après isolement sur culture cellulaire, soit directement à partir des échantillons, identifiées dans son laboratoire hospitalier. En 2012, le nombre de prélèvements typés s’élève à 484, appartenant à 311 femmes et 173 hommes consultant à la Maison Départementale de la Santé de Bordeaux (MDS) pour 36% des femmes et 83% des hommes. Page 9 sur 38 2.2.2 Nombre de souches ou échantillons de matériel biologique issus des collections du CNR distribués Le CNR a donné : - des extraits d’ADN de souches de C. trachomatis, C. pneumoniae, et C. psittaci pour les laboratoires désirant des témoins positifs pour leur technique d’amplification. - 3 souches L2 à Ian Clarke (Angleterre) pour séquençage du génome. Ce travail a donné lieu à une publication dans Nature Genetics (I3). 2.2.3. Analyse de l’évolution des tendances en termes d’activité • Concernant C. trachomatis : Le CDAG de la MDS représente environ la moitié de notre activité. Le CDAG propose un dépistage systématique aux personnes asymptomatiques à risque (femme < 25 ans, homme < 30 ans). Le bilan de l’année 2012 fait état de 3454 échantillons analysés avec un nombre de positifs de 314 soit un taux de positivité de 9%. Jusqu’en 2011, le CDAG rajoutait le critère « avoir plus d’un partenaire dans les 3 derniers mois » à celui de l’âge. En 2012, la proposition ne se fait plus que sur le seul critère d’âge. Ceci explique le nombre plus important de demandes en 2012. Le taux de positivité n’a pas cessé d’augmenter depuis 2007 (5,8% en 2007, 7,2% en 2008, 7% en 2009, 7,7% en 2010 et 11,7% en 2011). En 2012 le fait d’être moins restrictif sur les critères d’éligibilité a fait légèrement baissé le taux de positivité qui reste élevé à 9%. Figure 1. Evolution de l’activité issue du CDAG 2007-2012. • L’activité d’expertise du CNR concerne également C. psittaci. Le laboratoire reçoit des demandes de sérologie et de recherche directe de C. psittaci. En 2012, le laboratoire a reçu 969 demandes de sérologie, 886 en provenance du CHU de Bordeaux et 89 hors CHU. La demande est stable. Page 10 sur 38 Figure 2. Nombre de sérologies C. psittaci réalisées au CNR 2004-2012. La demande de PCR C. psittaci a été en augmentation passant de 2 en 2003 à 43 en 2007. En 2008-2009, le nombre de demande de PCR et le nombre de cas PCR + ont augmenté, en raison de l’étude descriptive sur la psittacose humaine dans le Sud-Ouest de la France dirigée par l’InVS. En 2011, le nombre de demande est stable par rapport à 2007 et 2010. En 2012, nous avons reçu 88 demandes de PCR provenant pour 42% de Bordeaux et 20% de la Roche /Yon, le reste provenant d’un peu partout en France. Sur le graphique, les losanges indiquent le nombre de cas PCR+, 1 cas en 2003, 2 cas en 2005, 5 cas en 2006, 5 cas en 2007, 13 cas en 2008, 8 cas en 2009, 3 cas en 2010, 4 cas en 2011 et 11 cas en 2012 dont la moitié proviennent de la Roche/Yon. Figure 3. Nombre de PCR C. psittaci réalisées au CNR 2004-2012. Nous n’avons pas eu d’activité d’expertise pour l’espèce C. pneumoniae. 3. Activités de surveillance 3.2. Surveillance de l’évolution et des caractéristiques des infections 3.2.1. Surveillance de la LGV Le nombre de cas de LGV en 2012 est de 196, stable sur ces dernières années et dépasse le pic de cas de 2008 (191 cas). Au total, le nombre de cas de LGV s’élève à 1453 cas sur les années investiguées dont 1251 viennent de Paris (86%) et 202 (14%) de Province. Le tableau 1 récapitule le nombre d’échantillons rectaux typés au CNR depuis 2002. Un total de Page 11 sur 38 109 échantillons (4,5%) n’a pas pu être typé, probablement en raison d’une charge bactérienne dans l’échantillon trop faible. Tableau 1. Echantillons rectaux typés au CNR 2002-2012. Origine Nbre Année géographique d'échantillons 2002-2003 Paris 27 Province 3 total 30 L 20 2 22 Non L 6 1 7 Non amplifiable 1 0 1 2004 Paris Province total 131 5 136 98 4 102 25 1 26 8 0 8 2005 Paris Province total 167 18 185 103 14 117 50 4 54 14 0 14 2006 Paris Province total 211 21 232 133 7 140 56 14 70 22 0 22 2007 Paris Province total 229 28 257 157 13 170 62 14 76 10 1 11 2008 Paris Province total 259 42 301 173 18 191 72 19 91 14 5 19 2009 Paris Province total 212 37 249 140 20 160 53 14 67 19 3 22 2010* Paris Province total 222 64 286 151 34 185 71 30 101 2011 Paris Province Total 251 96 347 152 35 187 97 59 156 2 2 4 2012 Paris Province total 250 177 427 141 55 196 109 122 231 4 4 8 2450 1470 879 109 TOTAL *en 2010, la technique mise en place cette année là donne un résultat positif si la souche est L, et négatif si la souche est non L. Page 12 sur 38 Figure 4. Evolution de la LGV en France 2002-2012 La proportion des ano-rectites LGV et non LGV à Paris et en Province est illustrée dans l’histogramme suivant : Figure 5. Répartition des cas d’ano-rectites à souches L et non L à Paris et en Province. Le nombre de cas de LGV reste quasi stable entre 2011 et 2012, la proportion de cas de LGV sur l’ensemble des ano-rectites diminue tant à Paris (56,4% en 2012 vs 60% en 2011) qu’en province (31% en 2012 vs 36% en 2011) comme le montre la figure 5. On constate une forte augmentation de souches non L en province (59 en 2011 vs 122 en 2012) soit une augmentation de 52%. L’écart des proportions des souches L entre Paris et la province se réduit : 81% des souches L provenaient de Paris en 2011 contre 72% en 2012. Page 13 sur 38 La demande de typage venant de la Province a augmenté régulièrement de 2004 à 2012 et la mise en place du réseau s’est accompagnée d’une augmentation significative de ces demandes (64 en 2010, 96 en 2011, 174 en 2012). L’ensemble des données épidémiologiques, biologiques, cliniques et comportementales, est rassemblé dans le poster (annexe p 37) envoyé à tous les participants du réseau, cliniciens et biologistes, et qui est mis en annexe de ce document. Un fait notable est que le nombre de patients VIH – augmente significativement entre 2010 et 2012 dans les 2 groupes, LGV et non LGV (17% vs 29,2% et 41,5 vs 71,7% respectivement p < 0,05). Tableau 2 : Répartition des patients VIH+/VIH- ayant une anorectite à souche L ou nonL. Année anorectite VIH+ VIH%VIH2010 LGV 116 24 17,1 2011 LGV 98 12 12 2012 LGV 80 33 29,2 2010 nonL 45 32 41,5 2011 nonL 42 61 59,2 2012 nonL 39 99 71,7 Nous notons un certain nombre de cas de récidive ou recontamination. Entre 2010 et 2012, nous avons recensé 51 cas, 21 cas de récidive L/L, 10 cas de récidive nonL/nonL, 12 cas de recontamination L /nonL et 8 cas de recontamination nonL/L. Le CNR reçoit également des échantillons positifs à C. trachomatis d’une origine autre qu’anorectale dans le cadre de la surveillance de la LGV. Le tableau 3 rassemble les données des échantillons reçus au CNR en fonction de la nature de l’échantillon, du sérovar, L2 ou non, de l’année et de l’origine géographique, Paris ou Province Tableau 3 . Echantillons autres que rectaux typés au CNR dans le cadre de la surveillance de la LGV. Année Origine géographique Nature des échantillons Inguinal L 2004 2005 Non L Ulcération L Paris 1 1 Paris 2 1 Urètre Non L L Paris Paris 1 2008 Paris 3 2011 2 1 1 1 1 2 1 1 3 Province 1 Paris Province Total Non L 1 1 2 1 1 1 1 3 1 1 1 1 1 2 1 3 2 1 1 4 27 1 2 0 10 3 2 1 17 2 1 Province 2012 Col L 1 Paris Paris 1 1 2 1 3 Province 2010 11 Non L 2 1 Province 2009 L 1 Province Paris Gorge Non L 1 Province 2007 Urine L 1 Province 2006 Non L 1 3 9 3 12 1 1 1 26 2 Sur l’ensemble des années de surveillance, Il faut noter l’observation de 27 cas de LGV avec Page 14 sur 38 ulcération et adénopathie inguinale, et 10 cas de souches L2b dans un site inhabituel, urètre, urine ou gorge. La répartition des génovars non L dans les rectites est très différente de celle observée dans les infections génitales à type d’urétrite ou de cervicite. Le génovar Da est le plus fréquent parmi les souches rectales (41,3%) alors qu’il ne représente que 9% dans les prélèvements génitaux. A l’inverse, le génovar E, majoritaire dans les prélèvements génitaux (48%), ne représente que 18,4% des cas de rectite. Le tableau ci-dessous résume les fréquences des génovars isolés d’échantillons rectaux entre 2002 et 2012 (613 hommes) et des 1688 souches génitales typées entre 2007 et 2012 à Bordeaux (1080 femmes et 608 hommes). Tableau 4. Répartiton des génovars selon le site d’isolement. Génovars Souches rectales % D/Da 41,3 souches génitales Femme/Homme % 8,6 / 9,8 G J E F 33,8 20,5 18,4 3,3 9,9 / 13,3 4,6 / 5 47,3/ 48 22,9/ 19 Figure 6. Répartition des différents génovars dans les prélèvements génitaux et rectaux. Il est à noter cependant en 2012, une augmentation des génovars E dans les souches rectales. Les souches rectales en 2012 se répartissent de manière équivalente entre les 3 génovars dominants, D/Da, G et E. Par typage moléculaire de type MLVA, nous avions montré que les souches rectales E isolées chez les homosexuels masculins (MSM) se regroupaient dans un même type MLVA suggérant une dissémination clonale au sein de cette population (I2). Ce travail reste à confirmer sur l’année 2012. 3.2.2. Surveillance de l’infection à C. trachomatis au CDAG/CIDDIST La MDS de Bordeaux a établi une convention avec le laboratoire de Bactériologie du CHU de Bordeaux pour le dépistage de l’infection à C. trachomatis chez les personnes consultant au CDAG et au CIDDIST. Notre CHU a remporté l’appel d’offres 2012. Sur l’année 2012, 2671 personnes consultant au CDAG et 435 au CIDDIST ont bénéficié d’un dépistage C. trachomatis. Le taux de prévalence global au CDAG est de 9 % (femme = 10,5%, homme = 8%) et celui au CIDDIST est de 18,3% (femme = 16%, homme = 20%). Page 15 sur 38 3.2.3. Surveillance des co-infections C. trachomatis/ N. gonorrhoeae et M. genitalium Depuis juin 2011, le CNR effectue la détection de C. trachomatis sur l’automate Abbott m2000 effectuant en duplex la détection de C. trachomatis et N. gonorrhoeae. De plus la détection de M. genitalium est effectuée sur l’ensemble des échantillons, excepté ceux provenant du CDAG, par une technique de PCR en temps réel maison. En 2012, sur 6723 échantillons testés, le taux de positivité de C. trachomatis est de 10,7% et celle de N. gonorrhoeae de 2,6% et sur 3146 échantillons testés, le taux de positivité de M. genitalium est de 4,16%. Le taux de positivité de N. gonorrhoeae est particulièrement élevé pour les femmes généralement asymptomatiques qui consultent au CPEF ou qui viennent pour une interruption volontaire de grossesse (centre IVG), soit 2,2 et 2,4% respectivement. Dans ces mêmes services, la prévalence de l’infection à M. genitalium est supérieure à celle de N. gonorrhoeae, respectivement de 3% et 4,6%. La détection simultanée des trois principales bactéries responsables d’IST permet de mettre en évidence le taux de co-infection. Quand une infection à N. gonorrhoeae est détectée, la probabilité d’avoir une infection à C.trachomatis est de 32%. Quand une infection à M. genitalium est détectée, la probabilité d’être aussi infecté à C. trachomatis est de 28%. Dans 4 cas, nous avons observé une triple infection à C. trachomatis, N. gonorrhoeae et M. genitalium. Dans le décret du JO du 5 octobre 2011, il est clairement précisé qu’en cas de rapport sexuel anal et/ou pharyngé, il est important de rechercher C. trachomatis dans les deux ou trois sites, génital, rectal et/ou pharyngé. Au cours des 18 derniers mois, sur 500 échantillons pharyngés testés, 14 étaient positifs à C. trachomatis (2,6%) et 31 à N. gonorrhoeae (6,2%) dont 3 co-infections. Sur ces 42 patients, 34 avaient bénéficié d’une recherche de C. trachomatis et N. gonorrhoeae dans les autres sites (anal et génital) et la moitié d’entre eux n’était infectée que dans la gorge. Ces résultats confirment l’intérêt de rechercher C. trachomatis et N. gonorrhoeae dans les trois sites en cas de comportements à risque alors que dans le catalogue des actes de la nomenclature, il est mentionné que seul un échantillon par patient ne peut être côté. 3.2.4. Surveillance de la psittacose En 2012, Le CNR a fait 18 signalements de cas de psittacose à l’InVS. Un cas suspect est un malade présentant une symptomatologie respiratoire évocatrice de psittacose et décrivant le mois qui précède la survenue des symptômes, une exposition directe à des oiseaux, à leurs fientes ou à leurs plumes, quelle que soit l’espèce, dans un cadre professionnel ou non. Suivant les résultats biologiques, le cas suspect sera classé : - certain (recherche directe par PCR positive, ou séroconversion ou augmentation de 4 fois le titre des IgG avec ou sans IgM), - probable (présence d’IgM ou un titre d’IgG ≥128) - possible (un titre IgG ≤ 64 sans IgM, ou un lien épidémiologique avec un cas confirmé en l’absence de prélèvement pour le cas). Page 16 sur 38 Tableau 5. Détails des cas de psittacose déclarés en 2012. PCR Certains n°1 n°2 n°3 n°4 n°5 n°6 n°7 n°8 n°9 n°10 n°11 n°12 n°13 n°14 non reçu Pharynx + Pharynx + LBA + nég non reçu gorge + gorge + LBA + LBA + LBA + crachat + nez/amygdale + Pharynx + sérologie x4 entre 2 sérums non reçu négative négative séroconversion séroconversion /64 négative non reçu non reçu non reçu négative négative /128 Probables n°1 n°2 n°3 non reçu non reçu non reçu /256 /512 IgM+ /2048 n°4 non reçu /1024 Possibles LRSY LRSY LRSY CH Strasbourg LRSY ARS Rhone Alpes LRSY LRSY Lyon Angers Brest Lyon LRSY Poitiers CHU Bdx Ht lévèque CH Lavaur (81) CH St Nazaire CHRU Tours Trousseau 0 (LRSY = la Roche sur Yon) 18 cas (7 sérologies + 11 PCR) 14 certains 2 séroconversions 1 sérologie x4 4 PCR + sans sérologie 5 PCR + avec sérologie 1 PCR + avec sérologie /64 1 PCR + avec sérologie /128 4 probables 1 sans PCR 1 avec PCR sans PCR 1 IgM+ IgG/512 3 IgM - avec IgG/256; /1024; 2048 La figure 7 ci-dessous résume l’ensemble des données des cas de psittacose des 7 dernières années. Page 17 sur 38 Figure 7. Cas de psittacose décrits 2005-2012. 3.2.5. Réseau de partenaires La surveillance des infections à C. trachomatis n’est possible que grâce à des collaborations : - avec les laboratoires CERBA et Biomnis, - avec l’ensemble des laboratoires parisiens et de province qui participent au réseau de surveillance des anorectites à C. trachomatis, - avec un CIDDIST et un CDAG (MDS de Bordeaux) et des services hospitaliers tels que le CAUVA (Centre d’Aide aUx Victimes d’Agressions) et un centre de planification familiale et d’orthogénie (CHU de Bordeaux), - avec l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) ; l’INPES a décidé d’expérimenter la proposition d’envoi d’un kit d’auto-prélèvement à domicile. Cette étude, nommée Chlamyweb, a été déployée sur internet et s’est appuyée sur une campagne de communication qui s’est déroulée du 1 septembre au 15 octobre 2012. Les résultats sont détaillés dans le paragraphe 3.6.2. La surveillance de la psittacose s’est développée grâce à la mise en route de l’étude descriptive dans l’Ouest et le Sud-ouest de la France sur l’initiative de l’InVS en collaboration avec les Cires des régions Bretagne, Pays de Loire, Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi-Pyrénées. 3.2.6. Contribution à la surveillance nationale en interface avec l’InVS Le CNR participe au réseau de surveillance français des infections à C. trachomatis et envoie ses données pour le réseau Rénachla sous la responsabilité de Guy La Ruche (InVS). Le CNR signale toute suspicion de psittacose à l’InVS qui peut alors diligenter une enquête si nécessaire. Depuis que ce dispositif est mis en place (mars 2005), 163 cas ont été signalés. Le signalement se fait par un fichier Excel transmis par mail dès que le CNR détecte un cas. La définition des cas a été abordée plus haut. Page 18 sur 38 3.2.7. Collaborations avec des réseaux ou partenaires nationaux dans les domaines suivants : santé animale, alimentaire, environnement. Il existe une collaboration étroite entre le CNR et l’équipe Anses Chlamydioses, Unité zoonoses bactériennes, laboratoire de Santé animale de Maisons-Alfort dans le cadre de la surveillance de la psittacose. Il est à noter que la demande de laboratoire associé au CNR Chlamydia pour cette équipe pour la période 2012-2016 n’a malheureusement pas abouti. - Le CNR envoie à Karine Laroucau ses échantillons humains positifs à C. psittaci quand ils sont en lien avec un élevage investigué. - Un travail collaboratif est en cours. Le titre du projet est « Analyse du risque et des expositions à Chlamydia psittaci, agent de l’ornithosepsittacose, en milieu professionnel, secteur avicole ». Ce projet est financé dans le cadre du PNR EST, Programme national de recherche Environnement-Santé Travail et le CNR a obtenu un financement de 10 000€ par an sur deux ans pour financer le volet humain. L’objectif de ce projet est d’évaluer les risques et les expositions à C. psittaci en milieu professionnel. Ce projet inclut un volet animal avec une détection et une caractérisation des chlamydiae présentes chez les volailles ainsi qu’une détection de ces bactéries dans l’air à différents postes de travail et un volet humain qui vise à évaluer l’incidence sanitaire du travail sur les personnes au contact, en fonction des caractéristiques des postes de travail et des espèces aviaires traitées. Ce travail est en cours pour le volet vétérinaire avec des résultats préliminaires intéressants. Il a été financé pour l’ensemble des deux volets. La mise en regard des données collectées devrait permettre de sensibiliser l’ensemble de la filière avicole et de donner des lignes directrices pour la poursuite de la prévention. Il doit aussi orienter les futures recherches. Pour le versant animal, les travaux se sont focalisés en 2012 sur la filière canard mulard, espèce fréquemment associée à des cas graves de psittacose. En abattoir, des prélèvements d’air ont été réalisés tous les mois à différents postes de travail (quai de déchargement, poste d’accrochage, poste de plumaison, poste d’éviscération et vestiaires) en parallèle de l’analyse des lots de volailles abattus. La même approche a été conduite dans un couvoir où des prélèvements d’air ont été réalisés à différents postes de travail (réception des œufs, salle incubation, salle de mirage, salle d’éclosion, salle de sexage) en parallèle de l’analyse d’œufs bêchés non éclos et de canetons d’un jour. La réalisation d’analyses mensuelles n’a pas abouti à ce jour à une mise en évidence massive de C. psittaci dans les 2 lieux étudiés. Les analyses se poursuivent. Par contre, l’analyse ponctuelle de lots de canards gras en élevages a bien confirmé le fort niveau de portage endémique chez cette espèce. Des investigations ont également commencé à être conduites dans d’autres abattoirs de volailles. Les résultats disponibles à ce jour pour l’un d’entre eux, n’abattant pas de canards mais plutôt des poulets et des pintades, a permis de mettre en évidence, une fréquence significative de lots de volailles excréteurs de Chlamydiaceae. Les premiers résultats de typage de ces souches montrent qu’il ne s’agit pas de l’espèce C. psittaci mais plutôt de souches apparentées aux souches atypiques de Chlamydiaceae récemment détectées à partir de lots de poulets. Les échantillons d’air prélevés dans cet abattoir sont en cours d’analyse. La mise en place du suivi médical de personnes travaillant au contact de ces volailles (abattoir, couvoir, élevages) est en cours avec la contribution des responsables des infrastructures sollicitées, du CHU de la Roche/Yon, de la MSA, de la médecine du travail et du CNR. L’objectif principal est d’établir l’incidence sur une période de deux mois des infections à chlamydiae tant au niveau biologique par sérologie et par PCR que clinique, en fonction des espèces animales traitées et des postes de travail occupés dans une filière avicole. Page 19 sur 38 Afin d’établir le lien entre exposition à la bactérie et infection : seront inclus les ouvriers du secteur avicole dont les postes de travail ont été étudiés jusqu’à présent (quai de déchargement, accrochage, plumaison, et éviscération) des Entreprises Ernest SOULARD (abattoir de canards), SAVIC (abattoir de volailles à majorité de poulets), Couvoirs BREHERET. Les témoins d’exposition infectante (PCR) et d’immunisation (sérologie) sont prélevés à J0, et J30. Un questionnaire rempli par le sujet à J0 et J 30 y est associé où figurent : • une partie clinique qui recense des signes cliniques évocateurs d’infection à chlamydiae tels qu’ils sont perçus par les ouvriers entre J-30 et J0 d’une part et d’autre part entre J0 et J+30. • Une autre partie porte sur le poste de travail occupé, le type de volaille traité, les éventuelles mesures de protection utilisées et toute modification de conditions de travail et/ou de volaille traitée dans les deux intervalles (J –30 à J0) et (J0 à J +30). Sont considérés comme ‘’nouveaux ouvriers’’ les personnels arrivés dans une période de 30 jours avant le J0 et probablement non immunisés car ils n’avaient pas manipulé de volailles quelles qu’elles soient depuis 6 mois. La notion de changement de poste de travail, de changement d’espèce traitée, est prise en compte de J moins 30 à J plus 30. Le versement dans un poste de travail non étudié entre J0 et J30 ne fait pas exclure un ouvrier de l’étude, pourvu qu’il ait été dans un poste exposé au moins 20 jours sur les 30 derniers jours avant le J0. 3.3. Surveillance de la résistance des agents pathogènes aux anti-infectieux En 2012, le CNR n’a pas fait de surveillance de la sensibilité aux antibiotiques des souches de C. trachomatis. 3.4. Détection et investigation des cas groupés et des phénomènes anormaux Aucun phénomène anormal n’a été détecté en 2012. 3.5. Contribution aux réseaux de surveillance internationaux, en particulier européens Le CNR collabore avec le réseau européen de surveillance des IST. 3.6. Enquête ou études ponctuelles concourant à la surveillance 3.6.1 . Prévalence des infections à C. trachomatis (CT) et N. gonorrhoeae (NG) chez les femmes enceintes de moins de 25 ans. Comparaison de trois trousses commercialisées de PCR en temps réel Dans notre étude MATIST (C2) (poster annexe p 36) réalisée en 2011 chez les femmes enceintes suivies à la maternité de Pellegrin, nous avions montré que la prévalence de l’infection à CT était de 7,9% chez les jeunes de moins de 25 ans et n’avions pas trouvé d’infection à NG dans cette même population. Ces résultats ont été obtenus en utilisant le kit commercialisé d’extraction et PCR en temps réel Cobas 4800 CT/NG (Roche). Nous suivons la population de femmes enceintes qui vient pour une interruption volontaire de grossesse (IVG). Dans cette population, chez les moins de 25 ans, la prévalence de Page 20 sur 38 l’infection à CT est de 12,5% et celle de NG de 2,4%. Ces résultats ont été obtenus par le test d’extraction et de PCR en temps réel Abbott m2000 CT/NG, utilisé en routine au CHU de Bordeaux. Nous avons montré sur des dilutions de souches, que le test cobas 4800 CT/NG (Roche) est 100 fois moins sensible que le test de PCR en temps réel GeneXpert CT/NG (Cepheid) pour CT et 10 fois moins sensible pour NG. De façon similaire, nous avons trouvé que la sensibilité du test Abbott m2000 CT/NG est 10 fois moindre que Cepheid pour CT et NG (C5). Objectif L’objectif de cette étude est d’évaluer et de comparer les performances de trois kits de PCR en temps réel précédemment cités, Roche, Cepheid et Abbott, pour la détection de CT et NG dans ces deux populations de femmes enceintes de moins de 25 ans, celle venant en consultation pour un suivi de grossesse et celle consultant pour une IVG. Toutes les analyses sont réalisées à partir des écouvillons vaginaux réalisés lors de la consultation. Une patiente est considérée comme infectée si au moins deux tests sont positifs. Résultats Entre septembre 2012 et février 2013, 398 femmes enceintes de moins de 25 ans ont été incluses (112 consultant pour un suivi de grossesse et 286 consultant pour une IVG). Au total, 41 patientes étaient infectées par CT, soit une prévalence globale de l’infection de 10,3% (41/398). De façon plus détaillée, la prévalence de l’infection à CT chez les patientes consultant pour une IVG est de 11,5% (33/286) et pour les patientes consultant pour un suivi de grossesse de 7,1% (8/112). L’analyse des résultats pour CT montrent que trois résultats faussement positifs ont été obtenus avec le test Abott m2000 CT/NG, un résultat faussement négatif avec chacun des tests cobas 4800 CT/NG (Roche) et GeneXpert CT/NG (Cepheid). Ainsi, dans notre étude, la sensibilité et la spécificité étaient respectivement de 98% et 100% pour les trousses cobas 4800 CT/NG (Roche) et GeneXpert CT/NG (Cepheid) et 100% et 99.2% pour le kit Abott m2000 CT/NG. La valeur prédictive positive pour CT variait de 93,2% à 100% selon le test. Concernant NG, 391 échantillons étaient négatifs et 7 étaient positifs par les trois techniques utilisées. Tous les résultats obtenus étaient concordants, soit une sensibilité et une spécificité de 100% pour chacun des trois kits. Chez les femmes enceintes de moins de 25 ans consultant pour une IVG, la prévalence de l’infection était de 1,7% (5/286) et 1,7% (2/112) chez celles consultant pour un suivi de grossesse. Conclusion Dans la population étudiée, les trois kits testés ont des performances similaires pour la détection de CT et NG. Ces résultats confirment également une prévalence élevée de l’infection à CT chez les femmes enceintes de moins de 25 ans consultant pour un suivi de grossesse, patientes pour lesquelles aucun dépistage n’est réalisé à l’heure actuelle. Ce travail sera présenté au STI & AIDS world congress 2013. 3.6.2 . Surveillance de l’infection à C. trachomatis via internet : l’étude chlamyweb. A l’automne 2011, l’INPES et le CNR ont organisé une campagne de détection de C. trachomatis chez les jeunes de moins de 25 ans via internet. L’étude chlamyweb a pris la forme d’un essai contrôlé randomisé visant à comparer le taux de dépistage de CT parmi les personnes s’étant vues proposer l’envoi d’un kit d’auto-prélèvement à domicile (bras intervention) versus le taux de dépistage parmi celles qui ont été orientées vers les structures de dépistage traditionnelles (bras contrôle). Un questionnaire de suivi a été proposé à l’ensemble des participants sept semaines après leur inclusion. Au final, 11 075 participants ont été inclus dans l’essai. Le taux de retour du questionnaire de suivi est de 36% dans le bras intervention et 31% dans le bras contrôle. Dans le bras intervention, 47,3% des participants ont accepté l’envoi du kit, avec un taux d’acceptation plus élevé chez les Page 21 sur 38 femmes (53%) que chez les hommes. Le taux de retour de ces kits au laboratoire du CNR est également plus important chez les femmes (63,8%) que chez les hommes (58,8%). Le CNR a organisé toute la logistique du circuit des échantillons en partenariat avec un industriel, Mast Diagnostic, et a effectué les tests sur la plate forme Roche cobas 4800. Le CNR a reçu 2084 échantillons, 1311 écouvillons vaginaux et 773 urines d’hommes prélevées sur un dispositif appelé uriswab ; ce dispositif est constitué de 3 éponges en brochette sur une tige plastique permettant un recueil direct du premier jet. Au laboratoire, l’urine est récupérée par simple centrifugation ; le nombre de tests positifs à CT a été de 142 (6,8%), plus élevé chez la femme (8,3%) que chez l’homme (4,27%). Cette prévalence élevée montre la capacité du dispositif à capter une population fortement touchée. Dans le même temps, 9 échantillons étaient positifs à NG, 8 chez les femmes (0,61%, dont 5 co-infections CT/NG) et 1 chez l’homme (0,13%). Ces chiffres confirment la faible prévalence de l’infection à NG dans la population générale. Ce travail sera présenté au STI & AIDS world congress 2013. 4. Alerte Aucune alerte n’a été rapportée en 2011. 5. Activités d’information, de formation et de conseil En 2012, Le CNR a participé à la formation continue des biologistes, des gynécologistes et autres médecins travaillant sur les IST notamment ceux du CDAG/CIDDIST. B de Barbeyrac est invitée à faire des conférences dans le domaine des Chlamydia ou des IST au collège de gynécologie du Midi, et d’Aquitaine, aux Médecins généralistes et participent à l’enseignement des Diplômes universitaires des IST-VIH à Paris (Professeur Janier), des Pathologies infectieuses de la femme enceinte, du fœtus et du nouveau-né (Professeur Frydman) et au cours de Bactériologie générale de l’Institut Pasteur. Nous recevons des biologistes qui viennent voir le mode de fonctionnement du laboratoire et se former à la culture cellulaire de C. trachomatis. Le CNR ne dispose pas de secrétariat propre. B de Barbeyrac répond à toutes les demandes téléphoniques, et à tous les courriers mail ou postaux. B de Barbeyrac participe au groupe de travail de révision de la Nomenclature de Biologie présidé par le Professeur Christiane Bébéar. Elle a en charge l’organigramme du diagnostic des infections à C. trachomatis et plus largement des IST. Les travaux actuels portent sur les modifications de la nomenclature concernant le détection de N. gonorrhoeae et le diagnostic de la syphilis. 6. Travaux de recherche en lien direct avec l’activité du CNR 6.1 .Développement d’une technique de MLVA pour le typage de C. trachomatis Nous avons développé une méthode de génotypage par Multiple Locus Variable-Number Tandem Repeat Analysis (MLVA) pour le typage des souches de C. trachomatis de génovar E. Nous nous étions intéressées en priorité à ce génovar, compte-tenu de sa prévalence élevée dans les infections uro-génitales. Au total, cinq séquences répétées en tandem discriminates (VNTRs) ont été identifiées, et le typage de 220 souches et échantillons cliniques de génovar E a été ainsi réalisé. Nous avons montré que la souche du nouveau variant de C. trachomatis était d’origine clonale et que les souches E ano-rectales provenant de patients homosexuels présentaient toutes un même et unique MLVA, suggérant une dissémination clonale (I2). Actuellement, nous poursuivons le développement de la MLVA Page 22 sur 38 aux souches de génovar D/Da, ce dernier étant fréquent dans les infections ano-rectales, en particulier chez les patients homosexuels. Dans un premier temps, nous avons testés les cinq VNTRs précédemment identifiés sur 17 souches de génovar D/Da. Les résultats obtenus ont montré que seuls trois de ces VNTRs étaient discriminants. Au cours d’analyses complémentaires, deux autres VNTRs, non discriminants sur les souches E, se sont révélés l’être sur les souches de génovar D/Da (tableau 6) et ont donc retenus pour la MLVA. Tableau 6. Caractéristiques des VNTRs sélectionnés pour la MLVA sur les souches de C. trachomatis de génovar D/Da. Marqueur Position sur le génomea (pb) Localisation génomique Taille du motif (pb) Homologie entre les motifs TR-181 181845 - 181868 gène codant pour une phospholipase D à activité endonucléasique (CT157b) 12 84% TR-762 760015 - 760028 Intergénique 7 90% TR-51 51543 - 51913 gène hctB (CT046c) 108 91% 1025053 HPc (CT868) 3 94% 1025070 1035358 TR-1035 gène pmpHd (CT872) 6 83% 1035380 a Position sur le génome de la souche de référence C. trachomatis D/UW-3. b Numérotation du gène sur le génome de la souche de référence C. trachomatis D/UW-3. c HP, gène codant pour une protéine hypothétique. d Le gène pmpH code pour la protéine de membrane H. TR-1025 L’analyse des résultats de la MLVA obtenus pour les 17 souches de génovar D/Da étudiées permet d’identifier 8 types MLVA (D1 à D8) dont un groupe principal constitué de 6 souches regroupant les 3 souches d’origine rectale, 1 souche isolée d’endocol et 2 souches d’origine urétrale (figure 8). Les souches ne sont pas regroupées en fonction de l’origine de l’échantillon. Nous avons comparé notre technique de typage à deux autres méthodes décrites dans la littérature, à savoir le séquençage du gène omp1 et la technique de MLST développée par Klint et al. L’analyse du séquençage du gène omp1, réalisé pour les 17 souches, a mis en évidence la présence de SNP au sein de diverses souches, pouvant former 3 grands groupes. Aucune souche de ces trois groupes ne présente de mutation dans l’un des quatre domaines variables de la protéine MOMP. Avec la technique de MLST, les 17 souches sont réparties en 12 Sequence Types (ST), définis selon le profil allélique obtenu pour chacun des cinq gènes séquencés d’après la base de données « C. trachomatis MLST database » (http://mlstdb.bmc.uu.se). Quatre nouveaux ST ont été identifiés au cours de ce travail. L’analyse des résultats montre que les six souches de ST109 correspondent aux souches de MLVA type D4 (Figure 1). Chacun des 11 autres ST ne sont représentés que par une seule souche. Ces résultats préliminaires suggèrent que la MLST développée par Klint et al. pourrait être trop discriminante pour des études épidémiologiques à grande échelle. Ils demandent à être confirmés par le typage de souches ou échantillons supplémentaires. Page 23 sur 38 Type MLVA Sequence Type Souche Origine D619 Endocol F D4 109 Da 761 Urétral H 2002 D4 109 Da 831 Urétral H 2005 D4 109 Da 850 Rectal H 2006 D4 109 DaCV450 Rectal H 2008 D4 109 DaK10 Rectal H 2004 D4 109 D524 Endocol F 1994 D3 367 Da 781 Endocol F 2003 D3 90 Da 820 Endocol F 2005 D3 12 Da 928 Endocol H 2008 D3 335 Ref Da/TW-448 Conjonctivite 1985 D2 193 Da 825 Urétral H 2005 D1 370 D612 Endocol F D5 82 Ref D/UW3 Endocol F 1965 D6 20 D530 Endocol F 1994 D8 368 D962 Endocol F 2009. D8 369 Da 943 Urétral H 2008 D7 187 Sexe Année Figure 8. Dendogramme obtenu d’après le type MLVA de chaque souche de génovar D-Da. La réalisation de la MLVA directement à partir des échantillons cliniques devrait êtree réalisée et des échantillons supplémentaires de génovar D de diverses origines vont être typés. L’analyse de résultats nous permettra peut être, comme pour les souches E, de suggérer une dissémination clonale au sein d’une population donnée, mais également d’identifier un mode de transmission ou encore de permettre la différentiation entre échec thérapeutique et réinfection. 6.2. Liste des publications et communications Publications nationales N1. Bertille de Barbeyrac, Olivia Peuchant, Chloé Le Roy, Maïthé Clerc, Laure Imounga, Cécile Bébéar. Infections à Chlamydia : quoi de neuf ? Feuillets de biologie. 2012 LIII, N°306 :33-37. N2. Bertille de Barbeyrac. Actualités sur l’infection à Chlamydia trachomatis. Presse Med (2013). N3. La Ruche G, V. Goulet, A. Bouyssou, P. Sednaoui, B de Barbeyrac, N. Dupin, C. Semaille., Épidémiologie actuelle des infections sexuellement transmissibles bactériennes en France, Presse Med (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2012.09.022 N4. Bertille de Barbeyrac, Olivia Peuchant, Guy La Ruche, Cécile Bébéar. Le point sur les infections génitales à Chlamydia trachomatis. La Lettre de l’infectiologue. Sous presse. Publications internationales I1. Le Roy C, Le Hen I, Clerc M, Arfel V, Normandin F, Bébéar C, de Barbeyrac B. The first performance report for the Bio-Rad Dx CT/NG/MG assay for simultaneous detection of Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae and Mycoplasma genitalium in urogenital samples. J Microbiol Methods. 2012. 89:193-197. Page 24 sur 38 I2. Peuchant O, Le Roy C, Herrmann B, Clerc M, Bébéar C, de Barbeyrac B MLVA subtyping of genovar E Chlamydia trachomatis individualizes the Swedish variant and anorectal isolates from men who have sex with men..PLoS One. 2012;7(2):e31538. I3. Harris SR, Clarke IN, Seth-Smith HM, Solomon AW, Cutcliffe LT, Marsh P, Skilton RJ, Holland MJ, Mabey D, Peeling RW, Lewis DA, Spratt BG, Unemo M, Persson K, Bjartling C, Brunham R, de Vries HJ, Morré SA, Speksnijder A, Bébéar C, Clerc M, de Barbeyrac B, Parkhill J, Thomson NR. Whole-genome analysis of diverse Chlamydia trachomatis strains identifies phylogenetic relationships masked by current clinical typing.Nat Genet. 2012 . 44:413-419. 14 . Le Roy C., A. Papaxanthos, O. Liesenfeld, V. Mehats, M. Clerc, C. Bébéar, B. de Barbeyrac. Swabs ‘(dry or collected in universal transport medium) and semen can be used for the detection of Chlamydia trachomatis using the cobas 4800 system. J. Med. Microbiol, 2013, 62:217-222. I5. C. Cazanave, S. Lawson-Ayayi, M. Hessamfar, D. Neau, M. Dupon, P. Morlat, P. Mercié, F. Dabis, B. de Barbeyrac, C. Bébéar, S. Pereyre, for the Groupe d’Epidémiologie Clinique en Aquitaine (GECSA)* No strong association between Mycoplasma genitalium and HIV infections in women, ANRS CO3 Aquitaine cohort, France. Soumis à Sexually Transmitted Diseases. Publications didactiques D1. O. Peuchant, C. Cazanave, B. de Barbeyrac. Infections humaines à chlamydiae. Encyclopédie Médico-Chirurgicale. EMC. Maladies Infectieuses.Volume 9, N°4, novembre 2012. 8-037-A-10 D2. B. de Barbeyrac, J. Jensen. Sexually transmitted Infections. European Manual of Clinical Microbiology, 2012. D3. B. de Barbeyrac. 2012. Chlamydia spp. 601-610. In : L’Antibiogramme 3ème édition. P. Courvalin, R. Leclercq, E. Bingen (eds). ESKA, Paris. Communications nationales et internationales C1. O. Peuchant, C. Le Roy, B. Herrmann, M. Clerc, C. Bébéar, B. de Barbeyrac. MLVA subtyping of genovar E Chlamydia trachomatis individualizes the Swedish variant and anorectal isolates from men who have sex with men. Seventh meeting of the European Society for Chlamydia Research. Amsterdam July 2012 C2. O. Peuchant, C. Le Roy, C. Desvaux, A. Paris, J. Asselineau, C. Maldonado, G. Chêne, J. Horovitz, D. Dallay, B. de Barbeyrac, C. Bébéar. Prevalence and factors associated with Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae and Mycoplasma genitalium infection status in French pregnant women. European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases ECCMID, 31 Mars, 3 Avril 2012. Seventh meeting of the European Society for Chlamydia Research. Amsterdam July 2012. 19th Congress of the International Organisation for Mycoplasmology, 15-20 July, Toulouse, France. C3. B. de Barbeyrac, M. Clerc, L. Imounga , V. Goulet, C. Le Roy, O. Peuchant, G. La Ruche , C. Bébéar and the members of monitoring network, clinicians and biologists. The survey of Page 25 sur 38 Chlamydia trachomatis ano-rectal infections with genovar LGV strains (Lymphogranuloma venereum) and non LGV strains in France. Seventh meeting of the European Society for Chlamydia Research. Amsterdam July 2012. C4. C. Cazanave, S. Lawson-Ayayi, M. Hessamfar, D. Neau, M. Dupon, P. Morlat, P. Mercié, M.-J. Blaizeau, F. Dabis, B. de Barbeyrac, C. Bébéar, S. Pereyre. 2012. Prevalence of Mycoplasma genitalium among HIV-positive women in care in France. ANRS CO 3 Aquitaine Cohort. 19th Congress of the International Organisation for Mycoplasmology, 15-20 July, Toulouse, France. C5. B. de Barbeyrac, C. Le Roy, M. Clerc, O. Peuchant, C. Bébéar Dépistage de Chlamydia trachomatis/Neisseria gonorrhoeae en duplex : faut-il contrôler les résultats N. gonorrhoeae positifs ? 32e Réunion interdisciplinaire de chimiothérapie anti-infectieuse. CNIT - Paris La Défense, 23 Novembre 2012 Conférences sur invitation Inv1. B de Barbeyrac. Actualité biologiques dans le dépistage des IST. 4ème Réunion du groupe prévention de la SPILF. Jeudi 29 mars 2012. Site Villemin. Paris. Inv2. B. de Barbeyrac. 2012. What’s new about Chlamydia and Gonorrhoea testing? ESCMID Postgraduate Education Course: “Epidemiology, diagnosis and management of Sexually Transmitted Infections” Bertinoro, Italy, 12-15 Juin. Inv3. B. de Barbeyrac. Evolution des pratiques dans le diagnostic des infections à Chlamydia trachomatis d’après la nouvelle nomenclature. Journée du diagnostic moléculaire. 11 septembre 2012 Laboratoires Roche Diagnostic. Inv4. B. de Barbeyrac. Quels dépistages infectieux bactériologiques chez la jeune fille. InfoGyn, 3-5 octobre 2012 Tarbes Inv5. B. de Barbeyrac, F. Obeniche, F. Mégraud , C. Bébéar. Symposium : Sérologie bactérienne un peu de courage. Chlamydia sp : que faisons nous, que faut-il oublier ? le point de vue du microbiologiste. 32e Réunion interdisciplinaire de chimiothérapie antiinfectieuse. CNIT - Paris La Défense, 23 Novembre 2012 7. Programme d’activité N+1 et N+2 Le programme d’activité concerne l’expertise diagnostique directe et sérologique, le développement des outils de typage, le suivi de la sensibilité aux antibiotiques et la surveillance épidémiologique des infections. 7.1. Parmi les méthodes de typage décrites dans la littérature, la MLVA présente l’avantage d’être automatisable, applicable directement aux échantillons cliniques et ne nécessite pas de séquençage. De plus, sur les souches de génovar E, cette méthode s’est révélée plus discriminante que deux techniques testées, à savoir celle développée par Pedersen et al reposant sur la répétition d’un même nucléotide au sein de trois loci cibles et la MLST de Klint et al. En plus des souches D-Da, génovar pour lequel la technique est en cours de validation sur les échantillons cliniques, nous nous proposons d’étendre le typage de la MLVA aux souches et échantillons cliniques des autres génovars uro-génitaux, à savoir F, G, H, I, Ia, J, et K. Dans un premier temps, les 7 VNTRs identifiés pour les souches de génovars D et E seront testés sur des souches de génovar F à K. Des VNTR supplémentaires seront recherchés pour chacun de ces génovars pour compléter le set de Page 26 sur 38 VNTRs communs discriminants. Pour cela, des TR seront recherchés à partir du génome de la souche de référence D/UW-3 à l’aide du logiciel Tandem Repeat Finder (http://tandem.bu.edu/trf/trf.html). Les TR identifiés seront amplifiés par PCR à partir de la souche de référence du génovar étudié ainsi que d’une dizaine de souches cliniques isolées de divers sites anatomiques à des périodes différentes. Le séquençage des amplifiats présentant des variations de taille lors de l’analyse électrophorétique permettra de confirmer la présence de VNTR. Une fois les VNTR identifiés, les PCR seront multiplexées et les amorces marquées pour automatiser l’analyse réalisée en électrophorèse capillaire. La technique sera ensuite appliquée directement d’échantillons cliniques positifs pour C. trachomatis issus de la collection du CNR. Une deuxième perspective serait de développer une base de données accessible via Internet pour la collecte et le partage d’informations basés sur le typage par MLVA. 7.2. La surveillance de la LGV continue et en collaboration avec l’InVS (Guy La Ruche), nous allons publier l’ensemble de nos résultats depuis 2003 avec les données biologiques, cliniques et comportementales dont nous disposons depuis 2010. Nous continuons de rechercher des souches L dans les prélèvements génitaux positifs. Nos collaborations avec les laboratoires Cerba et Biomnis nous permettent de couvrir l’ensemble de la France. ` 7.3. Dans le cadre de la surveillance de l’antibiorésistance, nous projetons de rechercher des mutations dans les gènes cibles des macrolides au sein des souches de notre collection. Depuis l’introduction de l’azithromycine comme traitement minute recommandé des infections génitales non compliquées, aucune surveillance du niveau de sensibilité aux macrolides n’a été réalisée. Dans environ 10% des cas, le contrôle posttraitement est toujours positif, pouvant suggérer un échec thérapeutique si les souches avant et après traitement sont de même génovar. Pour mettre au point cette technique rapide, basée sur la PCR en temps réel, nous réaliserons au préalable in vitro la sélection de mutants résistants de C. trachomatis en présence de concentrations subinhibitrices d’azithromycine. La présence de mutations au sein de l’ARN 23S et des protéines risobomiques L4 et L22 associées à la résistance aux macrolides seront recherchées chez les mutants résistants. Ceux-ci ci nous serviront de « témoins positifs » pour la mise en place de la technique de PCR en temps réel, qui devra ensuite être appliquée directement à partir des échantillons cliniques pour rechercher cette résistance. 7.4. Le déroulement de l’étude AirChlam (collaboration avec l’ANSES), volet humain est prévu de la manière suivante. Dans les différentes entreprises participantes qui ont été l’objet d’un suivi vétérinaire de l’étude, il sera présenté aux personnels occupant les postes pressentis comme étant les plus exposés une explication détaillée des objectifs de cette étude, avec mention d’une surveillance renforcée. Le bénéfice attendu n’est pas un objectif de soins ni de prévention immédiate mais de connaissance approfondie de la maladie pour mise en œuvre de mesures de protection adéquates. Les signes d’infection à chlamydiae sont énoncés clairement dans un langage accessible, le même que celui des interrogatoires. Cette réunion d’information se fera en présence de la médecine du travail et des responsables de l’entreprise. Les personnes volontaires seront recensées par la médecine du travail en collaboration avec la maîtrise des entreprises. Le consentement éclairé, les prélèvements la distribution l’aide au remplissage, la collecte des questionnaires seront assurés par Sabrina Oger (interne en Médecine), le Dr Berruchon, une infirmière vacataire par entreprise. Un numéro de cas sera attribué à chacun des volontaires pour toute la durée de l’étude. Seul ce numéro servira à l’identification des prélèvements et des questionnaires afin de respecter l’anonymat. Le Dr Oger de l’exploitation du volet humain assistera à la mise en place de l’étude dans l’entreprise, se tiendra à disposition pour préciser les aspects et les objectifs de l’étude, assistera les personnes chargées du recueil des informations, aura accès aux réponses des questionnaires et fera retour des résultats biologiques par l’intermédiaire des médecins du travail. Une sérologie ou une PCR positive entraîneront une démarche de Page 27 sur 38 médecine du travail vers des soins si nécessaire selon la déontologie de cette discipline médicale. Les questionnaires et fiches d’informations devront être traduits dans les principales langues et/ou expliqués de la manière la plus claire possible pour les étrangers. En pratique, lors du premier entretien, il sera remis un document explicatif, le consentement éclairé sera recueilli, un numéro d’identification anonyme sera attribué, le questionnaire d’entrée sera récupéré et le prélèvement sérologique et l’écouvillonnage pharyngé seront effectués. Les prélèvements (sérologies et écouvillon) seront répétés au 30ème jour ; dans le même temps le patient répondra à un questionnaire simplifié sur la pathologie rencontrée depuis la précédente visite. Les changements dans les types de volailles (canards, poulets, dindes…) traitées sont minutieusement relevés, dès le 30ème jour avant le J0. Les analyses sérologiques et la PCR C. psittaci seront réalisées par le CNR. Une présomption de lien entre pathologie ressentie, relevée sur l’interrogatoire, et les résultats biologiques sera fournie par les médecins du travail. L’anonymat sera levé en cas de nécessité de soins. Tout résultat biologique positif fera l’objet d’un premier examen immédiat par la responsable de l’étude pour parer à une éventuelle urgence en lien avec la médecine du travail ou en cas d’urgence avec le médecin traitant du patient. 7.5. Projet d’une étude de prophylaxie des infections à C. trachomatis sur un modèle macaque. Il s’agit d’une étude en collaboration avec les équipes de maladies infectieuses (JM Molina) de microbiologie (JL Pons, F. Simon) de l’hôpital Saint Louis .et du CEA (R. Legrand). Contexte de la recherche : L’agence Nationale de Recherches sur le SIDA et les Hépatites Virales a démarré en Janvier 2012 un essai de prophylaxie de l’infection par le VIH chez des homosexuels masculins en France visant à évaluer dans un essai randomisé contre placebo le bénéfice éventuel et la tolérance d’une prophylaxie médicamenteuse par antirétroviraux. En effet, l’épidémie d’infection par le VIH/SIDA en France est concentrée dans le groupe à risque des homosexuels masculins qui représente 50% environ des nouvelles contaminations. Il est donc légitime d’étudier dans ce groupe l’efficacité de nouvelles stratégies de prévention. Le dépistage systématique des autres infections sexuellement transmissibles lors de cet essai fait émerger que le nombre d’infections à C. trachomatis diagnostiquées est bien supérieur au taux de nouvelles infections par le VIH. Il parait donc légitime d’envisager de profiter du cadre de cet essai pour évaluer une stratégie de prévention des infections par C. trachomatis, ce d’autant plus qu’il existe peu de données à ce propos dans la littérature. Cette intervention pourrait également s’avérer efficace contre d’autres infections sexuellement transmissibles, en particulier la syphilis. L’objectif de l’étude est d’évaluer une stratégie de prophylaxie des infections à C. trachomatis (comme cela est aujourd’hui réalisé pour le VIH) en proposant une stratégie simple, bien tolérée et peu coûteuse reposant sur un antibiotique administrable par voie orale, la doxycycline. La doxycycline a de plus l’avantage d’être active sur d’autres infections sexuellement transmissibles fréquentes comme les infections à mycoplasmes, la syphilis, et pourrait avoir un effet bénéfique potentiel sur certaines infections à gonocoques. De plus, il n’existe pas de résistance décrite de C. trachomatis à la doxycycline. L’évaluation d’une dose unique de doxycycline (200 mg) comme cela a été validé dans le traitement postexposition des infections à Borrelia après morsure de tiques parait donc très intéressant. Cette étude sera menée à partir de septembre 2013. Les moyens : Obtention des souches : le Centre National de Référence fournira des aliquots de souche L2b responsables de la LGV rectale qui sévit de manière épidémique en ce moment en Europe retrouvée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et de souche D , d’origine clinique, La première souche, d’origine clinique (prélèvement rectal). La souche L2b choisie a été cultivée dans le laboratoire du CNR et séquencé (Harris SR et al. Nat Genet. 2012 44:413-9). Le CNR déterminera la CMI à la doxycycline des 2 souches. Page 28 sur 38 - Concernant le protocole expérimental chez le macaque : 2 macaques seront inoculés par voie anale avec la souche D et 2 macaques avec la souche L2b. Cette inoculation se fera en première intention de manière atraumatique, puis sur muqueuse inflammatoire, si l’efficacité infectieuse sur muqueuse saine n’était pas suffisante. - Concernant la prophylaxie par doxycycline : La doxycycline sera administrée par tubage gastrique à des horaires variables par rapport à l’inoculation : H-2, H+2, H+8, H+24. Les deux souches inoculées nous permettront : d’étudier l’efficacité de cette prophylaxie sur deux sérovars responsables d’entités pathologiques différentes, l’une agressive (lymphogranulomatose vénérienne) pour le sérovar L2b, l’autre moins symptomatique (rectite) pour le sérovar D ; de déterminer la posologie de doxycycline efficace pour chacun de ces sérovars (la posologie efficace sur le sérovar D pouvant être insuffisante pour le sérovar L2b, compte-tenu de la virulence de ce dernier). - Concernant le suivi de l’infection des macaques : des écouvillonnages rectaux seront réalisés, placés à différents temps post-infection et acheminés à -80°C, d’une part au Laboratoire de Microbiologie de l’Hôpital Saint-Louis (Paris) qui réalisera une PCR temps-réel spécifique de C. trachomatis, d’autre part au CNR des chlamydiae (Bordeaux) qui réalisera en parallèle la culture cellulaire (positivité, titre). 7.6. Le projet de cohorte sur la santé des étudiants incluant les infections sexuellement transmissibles les plus répandues que sont l’infection à C. trachomatis et à papillomavirus vient de démarrer (lancement le 2 avril 2013, www.i-Share.fr). Il s’agit d’un projet de cohorte nommé I-SHARE (Internet-based Students HeAlth Research Enterprise) porté par l’Université de Bordeaux en collaboration avec l’Université de Versailles Saint-Quentin et l’INSERM. Ce projet a été lauréat du programme des Investissements d’avenir (IDEX). Il porte sur la mise en œuvre d’une cohorte de 30 000 étudiants pour l’étude sur au moins 10 ans de différents problèmes de santé. Dans le cadre des IST, i-Share se concentre sur deux infections : human papillomavirus et C. trachomatis, sous la coordination de Didier Guillemot et Elisabeth Delarocque-Astagneau (Institut Pasteur, UVQS- EA 4499_INSERM U 657). Pour C. trachomatis, cette cohorte permettra de tester l’efficacité du dépistage et du traitement dans la prévention des complications chez les jeunes femmes, et d’améliorer la connaissance de l’histoire naturelle de la maladie et de ses complications. Quatre mille étudiantes seront suivies sur une période de 2 ans et incluses dans 2 bras, l’un non dépisté, et l’autre dépisté et traité. Ce projet fait l’objet d’une collaboration internationale avec le Professeur Servaas Morré de l’université de Maastricht qui apportera ses compétences sur les marqueurs immunogénétiques. Le projet est en cours de rédaction pour être soumis au prochain appel d’offres PHRC national en 2013. Page 29 sur 38 Annexes 1. Mission & organisation du CNR 1.1Rappel des missions et objectifs majeurs du CNR Les missions du CNR concernent les infections à Chlamydia trachomatis, Chlamydia pneumoniae et Chlamydia psittaci. En ce qui concerne les infections à C. trachomatis, le CNR : doit avoir une expertise concernant les tests de dépistage, les résultats de sérologie positive, doit contribuer au développement des techniques de détection, à la surveillance épidémiologique des chlamydioses uro-génitales en typant les souches, doit avoir une activité de veille en ce qui concerne l’antibiorésistance, doit participer aux systèmes de surveillance européens. En ce qui concerne C. pneumoniae, le CNR : doit contribuer au développement de techniques de détection, doit avoir une expertise concernant les résultats des sérologies positives. En ce qui concerne C. psittaci, le CNR : doit contribuer au développement des techniques de détection, doit avoir une expertise concernant les résultats de sérologie positive, doit contribuer à la surveillance épidémiologique des psittacoses en signalant les cas à l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) et en collaborant avec les laboratoires de référence vétérinaires. 1.2 Description détaillée de l’équipe: o Equipe : personnels dévolus dans les activités du CNR et laboratoires associés (Fonction, ETP, qualification, statut, organisme payeur) o Organigramme 1.2.1. Equipe du CNR Le CNR est localisé dans l’unité de recherche USC EA 3671 « Infections humaines à mycoplasmes et à chlamydiae » dont Cécile Bébéar est la responsable. Cette unité de recherche, reconnue équipe d’accueil de 1991 à 2010, a été labellisée Unité Sous Contrat (USC) par l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et l’Université Bordeaux Segalen pour le contrat quinquennal en cours 2011-2015. L’activité diagnostique du CNR est effectuée au sein du laboratoire de Bactériologie de l’hôpital Pellegrin, pôle de Biologie et Pathologie, CHU de Bordeaux, dont le chef de Service est le Professeur Francis Mégraud depuis 2007. Noms et Prénoms Bébéar Cécile de Barbeyrac Bertille Qualifications ETP Professeur des Universités/praticien hospitalier Maître de Conférence/praticien 1/5 Page 30 sur 38 1/2 Source de financement budget universitaire budget hospitalier budget universitaire budget hospitalier hospitalier Maître de Conférence/praticien hospitalier, (à/c du 1/09/2012) Peuchant Olivia Clerc Maïthé Ingénieur d'études Le Roy Chloé Ingénieur d'études Contractuel Imounga Laure (janvieroctobre) puis Cécile Laurier Nadalié (novembre-décembre) 1/4 budget universitaire budget hospitalier 1/2 budget universitaire 1 InVS 100% 1/2 InVS 100% 4 mois INPES 100% 1/10 budget hospitalier 1/8 budget hospitalier Monitrice d’études Sabrina de Diego Technicien contractuel Françoise Obeniche Praticien hospitalier Technicien de laboratoire 1.2.2. Organigramme du laboratoire USC EA 3671 Infections humaines à mycoplasmes et chlamydiae Bât 2B – 2e étage INRA – Université Bordeaux Segalen Pr Cécile Bébéar 2012 Personnels titulaires PU - PH Nom-Prénom Cécile M. BÉBÉAR HDR Directeur, CNR (1/5) PU – PH (Rhumatologie) Thierry SCHAEVERBEKE HDR HDR MCU - PH Bertille de BARBEYRAC Responsable du CNR MCU - PH Sabine PEREYRE MCU-PH (à/c du 1/09/2012) Olivia PEUCHANT AHU (à/c du 1/11/2012) Ingénieur d'études Julien GORET Alain CHARRON Page 31 sur 38 CNR (1/4) Ingénieur d'études Maïthé CLERC Technicien de recherche (à/c du 1/10/12) Secrétaire d’administration scolaire et universitaire CNR (1/2) Nadège HENIN Brigitte COUDERC Personnels contractuels Ingénieur d’études Chloé LE ROY CNR Monitrice d’études (jusqu’au 30/10/12) Laure IMOUNGA CNR Monitrice d’études (à/c du 1/11/12) Cécile LAURIER NADALIE CNR Post-doctorant Arabella TOUATI Technicienne de laboratoire (à/c du 1/09/12) Agent des Services Techniques à/c de 01/10/12 Sabrina DE DIEGO CNR Gérard SCHNEBELEN Associés à l’équipe : Technicien de haut rang scientifique (CHU de Bordeaux) Hélène RENAUDIN ETP 0,25 o 2.1 Description détaillée des locaux et de l’équipement 1.3.1. Matériel de base de bactériologie et de sérologie Centrifugeuses dont une thermostatée et refroidissante Laveur de plaques Spectrophotomètre 4 congélateurs à –80°C 5 congélateurs à – 20°C 4 hottes à flux laminaire, chacune ayant sa spécificité propre (culture de cellules saines, culture cellulaire d’échantillons contaminés, préparation d’échantillon pour la PCR, dépôt des échantillons dans le mix de PCR) Etuves à CO 2 1.3.2. Equipement de biologie moléculaire Thermocycleurs, électroporateur Amplificateur Light Cycler 480, version 96, des laboratoires Roche équipé d’un logiciel de pilotage de l’instrument comprenant : quantification absolue, détection qualitative, identification de produits, analyses de génotypage par courbes de fusion et d’un logiciel de quantification relative et d’un logiciel de génotypage. Page 32 sur 38 Logiciel BioNumerics permettant des alignements de séquences, des analyses de fragments sur gels, des analyses de profils à partir de tableau excel dans l’objectif de construire des arbres phylogéniques et des dendogrammes. Matériel d’électrophorèse conventionnelle et en champ pulsé Chambre photo UV Ordinateurs disposant des logiciels d’alignement et de comparaison de séquences Speed-vac 1.3.3. Accès à : Microscopie électronique Séquenceur automatique Cytomètre en Flux Laboratoire de haute protection de type P3 pour la culture de C. psittaci Centre de Génomique Fonctionnelle de l’université de Bordeaux 1.3.4. Equipement hospitalier à disposition : Automates de PCR en temps réel - Automate d’extraction et d’amplification, M2000 Abbott, pour la détection de C. trachomatis et N. gonorrhoeae Amplificateurs Light Cycler 1.5, format capillaire, Roche Amplificateurs Lighy Cycler 480, version 96, Roche (détection de C. pneumoniae et C. psittaci) Smart cycler (Cepheid) Extracteurs MagNaPure (Roche), Compac (Roche) Automate de sérologie pour Elisa, Eti-Max Microscope à fluorescence pour la sérologie C. psittaci en Immunofluorescence indirecte et détection de C. trachomatis en culture cellulaire Hotte dédiée aux cultures cellulaires (culture de C. trachomatis) 1.3.5. Matériel bureautique : Téléphone, Fax, ordinateurs, photocopieur, scanner, liaison internet Le CNR bénéficie de toute l’infrastructure du laboratoire qui l’accueille. 2.2 Description de la démarche qualité du laboratoire : Nous avons entrepris une démarche qualité en recherche dans le cadre de la démarche qualité entreprise par l’Université Bordeaux Segalen. Dans un 1er temps, nous nous attachons à mettre en place les bonnes pratiques de laboratoire : - respect des normes d’hygiène et sécurité, - formation adaptée du personnel, - mise en place des cahiers de laboratoire numérotés avec signature du personnel technique pour le travail qu’il réalise, - vérification et surveillance du matériel (PSM sorbonne, centrifugeuse, système waranet pour la température des congélateurs) - inventaire des techniques disponibles au laboratoire, Page 33 sur 38 - rédaction de document d’enregistrement tels que les listes des documents du CNR, du personnel, des compétences et habilitation du personnel, de fiches de postes et lieux de rangement de l’ensemble des produits chimiques etc…. Tous nos modes opératoires, instructions et procédures (tests PCR, culture cellulaire, sérologies) sont écrits, référencées et accessibles à tous les utilisateurs. Nous réalisons tous les ans le contrôle de qualité européen concernant la détection de M. pneumoniae, C. trachomatis et C. pneumoniae. Depuis la mise en route du réseau de surveillance de la LGV, nous avons établi une collaboration avec le transporteur TSE qui nous garantit un délai de transport inférieur à 24 h et une traçabilité très rigoureuse dans une optique d’accréditation. Notre laboratoire hospitalier est également rentré dans la démarche d’accréditation du pôle de Biologie et de pathologie du CHU de Bordeaux selon la norme ISO 15189. Nous avons déclaré notre collection de souches et d’échantillons biologiques auprès du CHU de Bordeaux et le Comité de protection des Personnes Sud-Ouest et outre-Mer III. Page 34 sur 38 Dépistage de Chlamydia trachomatis / Neisseria gonorrhoeae en duplex: faut-il contrôler les résultats N. gonorrhoeae positifs? Bertille de Barbeyrac1-2,Chloé Le Roy2, Maithé Clerc2, Olivia Peuchant2, Cécile Bébéar1-2 1Service de Bactériologie, CHU Pellegrin, Bordeaux, France Bordeaux Segalen, INRA, USC Infections Humaines à mycoplasmes et à chlamydiae Centre National de Référence des infections à chlamydiae, Bordeaux, France. 2Université P338 Introduction Dans un contexte de recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST), les industriels proposent des tests de détection simultanée de Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae. C. trachomatis (CT) reste la première cause d’IST en population générale avec une prévalence de 3,6% chez les femmes et 2,4% chez les hommes dans la tranche d’âge 18-24 ans (1). Dans les populations qui fréquentent les centres IST, les plannings familiaux et les centres d’orthogénie, la prévalence peut aller jusqu’à 15%. Pour N. gonorrhoeae (NG), aucune donnée de dépistage en population générale n’est disponible en France sachant que NG touche essentiellement des sous groupes de population présentant des facteurs de risque. La question de la fiabilité d’un résultat positif se pose, liée à la faible valeur prédictive positive (VPP) des tests dans les populations à faible prévalence. De Juin 2011 à Septembre 2012, sur 8509 dossiers testés en CT/NG par l’automate Abbott m2000, 865 étaient positifs à CT (10,16%) et 209 à NG (2,45%). La prévalence de NG varie en fonction de l’origine du patient et du caractère symptomatique ou non de l’infection. Au centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) et en centre d’orthogénie (patients asymptomatiques), la prévalence est de 0,83% (32/3841) et 2,3% (18/780) respectivement. Au centre de dépistage et d’information des IST (CIDDIST) et en service de gynécologie (patients symptomatiques), la prévalence est de 6,6% (54/816) et 6% (38/637) respectivement. Au centre de planning familial (patients symptomatiques ou non), la prévalence est de 2,5% (11/436). Objectif Contrôler les résultats de PCR NG positives obtenus avec l’automate Abbott m2000 utilisé en routine au service de Bactériologie du CHU Bordeaux Pellegrin à l’aide de 2 autres test PCR, Cepheid GeneXpert et Roche Cobas 4800. Matériels et Méthodes Etude de la sensibilité des 3 tests PCR utilisés pour la détection de N. Contrôle des résultats PCR NG positives obtenus avec l’automate gonorrhoeae. Une colonie de N. gonorrhoeae a été mise en suspension dans 4,5 mL de cobas PCR media (Roche). A partir de cette suspension, des dilutions sériées de 10-1 à 10-9 ont été réalisées en milieu cobas PCR media. Les dilutions 10-4 à 10-9 ont été testées sur les automates Abbott m2000 CT/NG, Cepheid GeneXpert CT/NG et Roche Cobas 4800 CT/NG. Abbott m2000. Sur les 209 dossiers positifs en PCR NG, 188 ont pu être analysés rétrospectivement. Parmi eux, 85 étaient positifs en culture, 9 étaient positifs sur un second prélèvement et 94 étaient négatifs en culture ou la culture n’avait été réalisée. Ces 94 échantillons ont été contrôlés par deux autres techniques d’amplification génique, Roche Cobas 4800 CT/NG et Cepheid GeneXpert CT/NG, les deux tests présentant la particularité de cibler deux gènes distincts de NG alors que le test Abbott n’en cible qu’un. Résultats Comparaison des cycles seuils de détection de Analyse des discordances. N. gonorrhoeae avec les trois tests PCR. Valeurs de cycle seuil des 15 échantillons faux positifs avec le test Abbott CT/NG Valeur de cycle seuil (ct) 40 35 30 25 Cepheid GeneXpert Abbott m2000 20 Cobas 4800 15 10 -4 10 -5 10 -6 10 -7 10 -8 10 -9 Gamme de dilution Sensibilité : Cepheid > Abbott > Roche d’un facteur 10. Valeurs cycle seuil : Pour une même charge bactérienne, on observe 3 à 4 cycles seuils d’écart entre Cepheid et Abbott et 6 à 7 cycles seuils d’écart entre Cepheid et Roche. Ces écarts correspondent à la différence de sensibilité observée (10 à 100 fois). Détection de N. gonorrhoeae avec les trois tests PCR pour 94 échantillons non confirmés par culture ou par un second prélèvement. Abbott m2000 Roche Cobas 4800 Cepheid GeneXpert Nombre d'échantillons + + + 71 + - + 8 + - - 15 23 échantillons présentent des résultats discordants : 15 échantillons ont des résultats faux positifs avec Abbott m2000 et 8 échantillons ont des résultats faux négatifs avec Roche Cobas 4800. Valeurs de cycle seuil des 8 échantillons faux négatifs avec le test Roche Cobas 4800 CT/NG Les échantillons ont une charge bactérienne faible à la limite de détection du test Roche Cobas 4800 CT/NG pouvant expliquer le résultat faux négatif. Résultats de la valeur prédictive positive du test CT/NG de Abbott en fonction de la population*. * population autre exclue Conclusions Sur les populations étudiées, la VPP du test Abbott est de 92%, comprise entre 74,1% au CDAG (prévalence 0,83%) et 100% au centre de planning familial (prévalence 2,5%). Dans les populations où la prévalence est <1%, le test Abbott présente un VPP<90% et nécessite donc une confirmation de résultat. Le test Cepheid GeneXpert CT/NG présente les meilleures performances. Quand on utilise un test ne ciblant qu’un seul gène de NG, il faut confirmer un test PCR NG positive dans les populations à très faible prévalence (<1%). Dans la mesure où le dépistage de NG est associé à celui de CT dans des populations à prévalence variable, il conviendrait de privilégier les tests à deux cibles. 1. Goulet, V., B. de Barbeyrac, S. Raherison, M. Prudhomme, C. Semaille, and J. Warszawski. 2010. Prevalence of Chlamydia trachomatis: results from the first national population-based survey in France. Sex Transm Infect 86:263-70. Page 35 sur 38 Prevalence and risk factors associated with Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae and Mycoplasma genitalium infections in French pregnant women O. Peuchant1,2,3, C. Le Roy1,2, C. Desvaux4, A. Paris4, J. Asselineau5, C. Maldonado5, G. Chêne5, J. Horovitz4, D. Dallay4, B. de Barbeyrac1,2,3*, C. Bébéar1,2,3* 1Univ de Bordeaux, USC Mycoplasmal and Chlamydial Infections in Humans, Bordeaux, France. 2INRA, USC Mycoplasmal and Chlamydial Infections in Humans, Bordeaux, France. 3Laboratoire de Bactériologie, Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux, Bordeaux, France. 4Service de Gynécologie Obstétrique, Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux, Bordeaux, France. 5CHU de Bordeaux, Unité de soutien méthodologique à la recherche clinique et épidémiologique, Bordeaux. *B. de Barbeyrac and C. Bébéar co-last-authors. INTRODUCTION ● Sexually transmitted infections (STI) have increased in recent years. Current epidemiological studies about Chlamydia trachomatis infections show a prevalence ranging from 1.5% in the general population to 15% in the centers with a STI screening(1,2). Mycoplasma genitalium is a sexually transmitted agent responsible for urethritis in men and cervicitis, endometritis and salpingitis in women. ● In France, screening for STI is recommended in at risk populations to the exclusion of pregnant women, for whom screening is performed only if the patient is symptomatic. ● No recent French data about the prevalence of C. trachomatis, N. gonorrhoeae and M. genitalium infection in pregnant women are available. OBJECTIVES → Main objective: to evaluate the prevalence of C. trachomatis, N. gonorrhoeae and M. genitalium infections in pregnant women. → Secondary objective: to determine the sociodemographic, clinical and behavioral risk factors associated with these STI. For this, we have realized a prospective study on pregnant women followed at the University Hospital of Bordeaux from January to June 2011. METHODOLOGY Data collection Inclusion criteria ● Patients ≥ 18 years-old Vaginal swabs collected during pregnancy follow-up: - for S. agalactiae between 34 and 38 weeks of amenorrhea according French recommendations. - or diagnosis or monitoring premature rupture of membranes or preterm delivery. - or symptoms of urogenital infection or diagnosis of urogenital infection in the partner * Sociodemographic data * Clinical data * Self-administered questionnaire on sexual practices ● ● Patients informed of the study and who have given their oral consent ● Antibiotics (macrolides, β-lactams) in the last 3 weeks ● < 18 years-old ● Refusal ● Inclusions Diagnostic method: real-time PCR (TaqMan probe) ▪ C. trachomatis and N. gonorrhoeae: cobas 4800 CT/NG (Roche), (Figure 1) ▪ M. genitalium: in-house PCR (3) Exclusion criteria Figure 1: The cobas 4800, Roche Treatment according to French guidelines if PCR positive RESULTS ● Median age : 30 years-old (18-44) 100 80 Number of patients Patients included N = 1011 5 90 Patients non-included n = 59 - Objectives not understood n = 1 - Refusal n = 42 - Antibiotics n = 10 No vaginal swab n = 12 4 70 60 3 50 2 40 30 20 1 Number of patients C. trachomatis positive Eligible patients N = 1068 Number of patients according to the age Number of patients C. trachomatis-positive 10 Patients analyzed N = 1006 0 0 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 Age of patients ● Figure 2: Number of patients included and C. trachomatis-positive according to the age Bacteriological results Age (years-old) Number of specimens tested 18 - 44 1006 2.5% (25/1006) 0.8% (8/1006) 0% 18 - 24 166 7.9% (13/166) 2.4% (4/166) 0% 25 - 29 317 1.3% (4/317) 0.6% (2/317) 0% ≥ 30 523 1.5% (8/523) 0.4% (2/523) 0% ● ● Reason for consultation . 88% : screening for S. agalactiae . 5.9% : urogenital symptoms . 6.1% : premature rupture of membranes or preterm delivery ● Clinical data of the 33 infected patients → 82% asymptomatic → 3 patients with urogenital symptoms 1 C. trachomatis (+) and 2 M. genitalium (+) → 2 patients with preterm delivery C. trachomatis (+) → 1 patient with premature rupture of membranes M. genitalium (+) Prevalence of infection C. trachomatis M. genitalium N. gonorrhoeae Risk factors analysis C. trachomatis infection M. genitalium infection • age < 25 years-old (OD = 6.7, p < 0.001) • younger age (OD = 9, p = 0.01) • single (OD = 4.3, p = 0.005) • history of abortion (OD = 8.6, p = 0.01) • number of sexual partners > 5 (OD = 6.5, p < 0.001) • having first sexual intercourse after 20 years-old (OD = 7.1, p = 0.03) CONCLUSIONS - Our study shows a high prevalence (7.9%) of C. trachomatis infection among French pregnant women aged 18-24 years-old, closed to those described in STI centers while it is only 3.6% in the general population for the same age range. - These results highlighted that pregnant women aged 18-24 years-old, mainly asymptomatic, represent a population at risk of C.trachomatis infection. A systematic test screening for C. trachomatis infection for pregnant women aged under 25 years-old could be recommended. 1- Le Roy C., Le Hen I., Clerc M., Arfel V., Normandin F., Bébéar C. and B. de Barbeyrac. 2012. The first oerformance report for the Bio-Rad Dx CT/NG/MG assay for simultaneous detection of Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae and Mycoplasma genitalium in urogenital samples. J Microbiol Methods, in press. 2- Goulet, V., B. de Barbeyrac, S. Raherison, M. Prudhomme, C. Semaille, and J. Warszawski. 2010. Prevalence of Chlamydia trachomatis: results from the first national population-based survey in France. Sex Transm Infect 86:263-270. 3- Jensen, J. S., E. Bjornelius, B. Dohn, and P. Lidbrink. 2004. Use of TaqMan 5' nuclease real-time PCR for quantitative detection of Mycoplasma genitalium DNA in males with and without urethritis who were attendees at a sexually transmitted disease clinic. J Clin Microbiol 42:683-92. Page 36 sur 38 Réseau de surveillance des Infections ano-rectales à Chlamydia trachomatis (CT) Résultats France Année 2012 CNR des Infections à chlamydiae – USC Infections humaines à mycoplasmes et chlamydiae Université Bordeaux Segalen 146 rue Léo Saignat 33076 BORDEAUX CEDEX Tél : 05 57 57 16 33 / 05 57 57 16 25 Fax : 05 56 93 29 40 Site Web: http://www.cnrchlamydiae.uhttp://www.cnrchlamydiae.u-bordeaux2.fr/ 1. Répartition et évolution des infections ano- rectales à CT entre 2002 et 2012 Répartition LGV ( 1433) / non LGV (781) 2002-2012 2. Participation 2012 Echantillons reçus n=437 Laboratoires participants 2012 n= 70 Fiches cliniques n= 217 49,65% Cliniciens *** Contactés Répondants n= 207 n= 118 Ile-de-France n= 25 Centre biologique du chemin vert (75) Institut Alfred Fournier (75) Hôpital Saint Louis (75) Groupe hospitalier diaconesses (75) via Cerba Groupe hospitalier Saint Joseph (75) via Cerba Hôpital Cochin (75) 9 autres laboratoires contactés via Cerba 7 autres laboratoires contactés via Biomnis 3 autres laboratoires d'Ile-de-France * Total Ile-de-France Province n= 45 Hôpital de la Croix Rousse (69) Laboratoire dép des Bouches du Rhône (13) Centre hospitalier de Tourcoing (59) Centre hospitalier de Montpellier (34) CHU Nantes via Biomnis (44) Laboratoire Schuh Strasboug (67) Laboratoire Barioz Lyon via Biomnis (69) Centre hospitalier Rennes (35) CHU Pellegrin Bordeaux (33) Laboratoire de la Victoire Bordeaux (33) 14 autres Laboratoires contactés via Cerba 7 autres Laboratoires contactés via Biomnis 14 autres laboratoires de province ** Total Province 115 62 31 17 9 3 9 7 3 256 26,09% 14,19% 6,86% 3,89% 2,06% 0,69% 1,83% 2,29% 0,69% 58,59% 56 27 16 2 5 1 6 7 3 123 27 13 7 1 2 1 6 4 3 63 57 20 18 4 2 2 0 4 4 111 55 30 25 8 5 5 5 4 3 3 14 9 15 181 12,59% 6,86% 5,72% 1,60% 1,14% 1,14% 1,14% 0,92% 0,69% 0,69% 3,66% 1,83% 3,43% 41,41% 11 12 8 5 3 4 1 3 1 2 13 7 14 84 7 11 3 4 2 4 1 2 1 2 5 3 10 55 26 23 14 4 2 5 4 3 0 2 5 5 13 106 23 autres laboratoires contactés via le Cerba 9 en Ile-de-France : labo médical Europe (75), labo Lacharnay (78) labo de la croix Nivert (75) hôpitaux: Foch (91), Créteil (94), Saint Denis (93) Saint Cloud (92) 14 en Province: labo hemobio (13), labo suzzoni (13) labo national (13), labo Benoit (45), labo Darrasse (64), Biolille (59), labo des Cévennes (34), labo Saint Yves (84), labo Gallieni (33), HIA Laveran (13) CH Béziers (34), CH Alès (30), CH Saint Brieuc (22), CH Rochefort (17) 15 autres laboratoires contactés via Biomnis 7 en Ile-de-France : Biomnis (94), CH Gonesse (95), CH peupliers (75), labo Noet (75) Biolab (75), Bioclinic (78), Berrebbi (92) 7 en Province: Labo des Beaux arts (13), Labosud (34) Médibio (38), LABM (22), labo Minous (35) Labo Cabrera (69), CH Montauban (82) * Les 3 autres laboratoires d'Ile-de-France : CH Poincaré (92), CH Foch (92), CH Robert Ballangé (93) ** Les 14 autres laboratoires de province : CH Nancy (54), CH Mulhouse (68), CH Rouen (76) CH Bourg en Bresse (01), CH Vichy (03), CH Brest (29), CH Dijon (21), CH Chambéry (73), CH Niort (79), CH Lens (62), HIA Metz (57), Bioaxiome (30), Labo Calade (69), labo Leguill (57) *** Nombre réels de cliniciens contactés et répondants, 8 ayant été contactés via au moins 2 laboratoires Sur les 437 prélèvements reçus (429 souches typées, 8 souches non amplifiées) 365 fiches labo (83,52%), comportant certaines données biologiques, le caractère symptomatique ou non complétées par les laboratoires et adressées au CNR. 217 fiches cliniques (49,65%) comportant les données cliniques et comportementales, complétées par les cliniciens et adressées au CNR. 3. Résultats 2010 - 2012 Répartition LGV / non LGV (454/ 331cas) 2010 - 2012 Génovar L n=454 58% Données biologiques (n=848) moins 59 patients recontaminés Génovar non L n=331 Sérovar L n=405 (n /documentés) p value 42% Paris Région n=570 72,80% 361 79,51% 209 63,14% 93 20,48% 122 37,00% Province n=215 27,00% 41,6 ans [21 - 72] Age 34,5 ans [17-76] VIH+ Syphilis+ Gono+ VHB+ VHC+ p<0,05 +++ p<0,05 +++ Données cliniques (n=586) VHA+ Sérovar L n=311 301/311 96,78% Sérovar non L n=275 176/275 64,00% p value p<0,05 +++ Syndrome rectal 180/240 75,00% 68/150 45,33% p<0,05+++ Douleurs anales 188/238 78,99% 97/153 63,40% p<0,05+ Symptômes cliniques Prurit anal 41/224 18,30% 54/148 36,49% p<0,05++ Ecoulement rectal 157/239 65,69% 63/150 42 % p<0,05+++ Symptômes généraux 32/234 13,68% 15/152 9,87% p>0,05 Ulcération anale 89/163 54,60% 43/202 21,29% p<0,05++ Fistule anale 14/252 5,56% 4/240 1,67% p<0,05 Examen clinique Sérovar non L n=384 (n /documentés) 276/344 176/317 47/253 32/88 22/177 80% 56% 19% 36% 12% 115/298 82/248 69/251 21/122 7/180 51/74 69% 43/87 p value 39% 33% 27% 17,2% 4% 49% p<0,05+++ p<0,05+++ p<0,05 p<0,05+ p<0,05+ p<0,05 Données comportementales (n=511) moins 23 patients recontaminés Sérovar L n=242 (n /documentés) Sérovar non L n=246 (n /documentés) p value Orientation sexuelle 233/241 97% 214/243 88% Stable 22/164 Occasionnel Lieu de contamination France 142/164 13% 46/177 26% 87% 131/177 74% Etranger Nombre de partenaires sexuels 192/205 94% 200/210 95% 13/205 6% 10/210 5% [0-1] 22/143 15% 45/142 32% [2-4] [5-10[ 46/143 75/143 32% 52% 40/142 57/142 28% 40% Homosexuel p<0,05 ++ Partenaire p<0,05++ Ulcération génitale 5/247 2,02% 2/242 0,82% p>0,05 Adénopathie inguinale 42/252 16,67% 30/214 14,02% p>0,05 Anuscopie Muqueuse normale 16/184 8,70% 41/120 34,17% Rectite ulcérée 100/184 54,35% 26/120 21,67% Rectite érythémateuse 68/184 36,96% 53/120 44,17% p<0,05+++ Page 37 sur 38 p>0,05 p<0,05 4. Schéma récapitulatif du circuit des données de surveillance des infections ano-rectales à CT Commentaires Le nombre de cas d’ano-rectites à Chlamydia trachomatis enregistrés par le CNR depuis 2002 ne cesse d’augmenter. Cependant, depuis 3 ans le nombre de cas de LGV se stabilise à environ 190 cas par an. De nombreuses régions de France métropolitaine sont représentées et 107 laboratoires ont participé au réseau depuis 2010 (16 étant pérennes depuis 3 ans) et, en 2012, nous accueillons 43 nouveaux laboratoires dans le réseau. Parmi ces laboratoires, 36% sont situés en Ile-de-France et ont envoyé 59% des échantillons reçus. Les laboratoires hospitaliers représentent 60% des participants. 17% laboratoires envoient leurs échantillons au CNR via les deux grands laboratoires CERBA (11%) ou BIOMNIS (2,5%). En 2012, un total de 207 cliniciens a participé au réseau de surveillance dont 59% sont situés en Ile-de-France. Environ un quart a participé les trois années. Le taux de retour des fiches cliniques est d’environ 50%. Les spécialités médicales représentées sont la Gastro-entérologie / Proctologie (40%), la Médecine générale (22%), les CDAG / CIDDIST (16%). les Maladies infectieuses (15%), la Dermatologie / Vénéréologie (7%) . Depuis 2010, 1063 échantillons sur les 1075 reçus ont pu être génotypés soit 571 souches L et 492 souches non L ; 12 souches n’ont pu être amplifiées. Depuis juillet 2011, nous utilisons une technique de PCR qui identifie directement les souches L2b. Les 307 souches L typées de cette manière sont de type L2b. L'âge moyen des patients LGV et non LGV est respectivement de 41,6 ans [21 - 72] et 34,5 ans [17 - 76] (p <0,05). Les données biologiques, cliniques et comportementales sont documentées respectivement pour 848, 586 et 511 patients. Les données biologiques montrent que les patients atteints de LGV sont significativement plus souvent co-infectés par le VIH, la syphilis et l’hépatite C que les patients non LGV (80% vs 39%, 56% vs 33%, 12% vs 4% respectivement, p <0,05) alors que ce n’est pas le cas pour l’infection à gonocoque (19% vs 27%). En ce qui concerne les données cliniques, les patients LGV sont significativement plus souvent symptomatiques que les patients non LGV (97% vs 64%, p <0,05). Les symptômes ano-rectaux les plus courants sont des douleurs anales (79% chez les patients LGV vs 63% chez les patients non LGV, p <0,05 ), suivies par des ténesmes (75% vs 45%, p <0,05), un écoulement anal (66% vs 42%, p <0,05) et des rectorragies (75% vs 45%, p<0.05). La muqueuse rectale est significativement plus ulcérée et/ou érythémateuse chez les patients LGV que chez les patients non LGV (91% vs 65%, p <0,05). L’orientation sexuelle diffère significativement entre les patients LGV et non LGV, 97 % des patients LGV sont MSM vs 88% des patients non LGV, p <0,05, Les patients LGV et non LGV diffèrent aussi quant au type et au nombre de partenaires sexuels. Ils ont des partenaires occasionnels dans 87% et 74% des cas, respectivement, et ont plus de 5 partenaires dans respectivement 52% et 40% des cas. Remerciements Nous remercions pour leur participation active au Réseau de surveillance des Infections ano-rectales à Chlamydia trachomatis : Tous les Biologistes des laboratoires hospitaliers / privés, et leurs équipes Tous les Médecins exerçant dans des consultations de Gastro-entérologie / Proctologie, de Maladies infectieuses et de Dermatologie / Vénéréologie Tous les médecins généralistes Tous les médecins exerçant dans un Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit ou un Centre d’Information, de Dépistage et de Diagnostic des IST (CDAG / CIDDIST) L’équipe du CNR Cécile BEBEAR, Bertille de BARBEYRAC, Laure Imounga, Cécile Laurier Nadalié, Maïté CLERC, Chloé LE ROY L’équipe de l’Institut de Veille Sanitaire Guy La RUCHE, Véronique GOULET Page 38 sur 38