la confirmation 1 - Saint Pierre des Vallées

Transcription

la confirmation 1 - Saint Pierre des Vallées
Paroisse St Pierre des Vallées ( Thèze Sévignacq)
N°189 - MAI20l4-- - Tél: 05/59/04/82/31
~~J\~
.
A raison de deux numéro~ par mois, nous voudrions regarder le monde, les évènements,
les appels comme les voit l'Eglise d'aujourd'hui.
.•.
A vous de lire, de réfléchir, de prier, d'échanger
Aucune orientation ou comment,ire
de notre part! Seulement des textes, officiels surtout.
Bon vent, dans l'Esprit
le Comité de Rédaction
--_._------------_._--
la confirmation
1
La confirmation far-partie de l'initiation chrétienne, tout comme le baptême
et l'Eucharistie. Dans l'Église catholique, elle faitpartie des ~ept sacrements,
et c'est l'évêque, en tant que successeur des Apôtres, qui vient confirmer
(authentifier) le don reçu lors du ~aptême
. . .'.
...........
....
·----Œms
Qu'est-ce que
la confirmation?
Dans l'Église catholique, la confirmation
est l'un des sept sacrements.Elle fait partie des sacrements de l'initiation chrétienne, comme le baptême.et.l'Bucharlstie : en les recevant. la personne devient
.membre de l'Église. D'après le Catéchisme
de l'Églisecatf!olique, « l'effet du sacrement
de confirmation est l'effusion spéciale de
l'Esprit Saint, comme elle fut accordée
jadis aux Apôtres au jour de la Pentecôte.
De cefait, la confirmation apporte croissance et approfondissement de la grâce
baptismale. » Baptême et confirmation
sont donc intimement liés. « Dans ce sacrement, l'EspritSaint reçu au baptême
se 'manifeste en plénitude, de la même
manière qu'on plonge une photo dans un
bain révélateur », explique le P. Bernard
Maitre, délégué à la confirmation pour le
Service national de la pastorale liturgique
et sacramentelle.
QueUe 'en est
l'origine?
l'Evangile, le Père a fait desceiJ,çl.re
sur Jésus, plongé dans les éciuXduJôurdain, l'Esprit Saint, le reconnaissant
comme Fils et « Messie », 1'«oint» en.hébreu «Christ »en grec, celui qui a reçu
l'onction annoncée par Iesprophètesfls
11,2; Mt 3,16-17). Cet Esprit, le Chri~t
l'a répandu sur ses Apôtres à Pâques, puis
Le code de droit canon (1983)conseille
le don s'est déployé le jour de la Pentecôte
que la confirmation soit reçue vers 7 ans,
(In 20,22; Ac 2, 1-11).Ainsi les Apôtres
l'âge de raison, mais il laisse chaque confécommuniquèrent ensuite aux nouveaux
rence épiscopale statuerpour son terribaptisés, par l'imposition des mains. le
toire. Le Catéchisme de l'Église catholique
don de l'Esprit Saint (Ac 0, 15-17; 15,5-6).
ajoute que « si l'on parie parfois de la
Un texte du III" siècle, attribué à saint .
Confirmation comme du "sacrement de
Hippolyte de Rome, raconte com:nents~
la maturité Chrétienne; il ne faudrait pas
passait alors l'initiation chrétienne a
pour autant confondre l'âge adulte de la
Rome. « L'évêque était entouré de prêtres,
foi avec l'âge adulte de la croissance nadétaille le P. Bernard Maitte. Après la returelle ».
nonciation, un diacre baptisait les catéLes évêques de France préconisent que
chumènes, puis ils recevaient une première
la confirmation soit plutôt donnée entre
onction d'huile parfumée faite par les
12et 18ans : les enfants sont donc majoprêtres, sur tout le corps sauf la tête. Puis
ritairement confirmés à l'adolescence.
les néophytes étaient conduits devant
Des préparations pour revoir le sacrement
'l'évêque qui leur imposait les main~ et
sont proposées dans les aumôneries, colconcluait la chrismation pq!_U!!f!_C!.11:~tton
__ lèges et lycées, mouvements de jeunesse
d'huile sur la tête:» Dans le rite romain,
ou simplement en paroisse. Les préparac'est l'évêque, en tant que père et succestions au mariage ou le baptême d'un
seur des Apôtres, qui vient confirmer,
enfant sont aussi l'occasion de proposer
c'est-à-dire authentifier le don reçu au
le sacrement à des adultes non confirmés
baptême. Une fois l'~gli~e éten~ue dans
qui découvrent ou redécouvrent la foi. En
. les campagnes, il devmt tmposstblepour
pratique, une démarche de demande de
lui de célébrer lui-même tous les bapconftnnation peut être entreprise par tout
têmes : dès le xe siècle, en Occident, la
adulte baptisé auprès du prêtre de sa pachrismation épiscopale fut complètement
roisse.
séparée du rite baptismal, donnant naissance au sacrement de la confirmation.
,
iA quel âge peut-on
;être confirmé ?
.
En France, depuis 1910, annee ou le
pape saint Pie X demanda qu'~n a,~ette
à l'Eucharistie les enfants des 1 age de
raison, la confirmation
n'est donnée
qu'après la première communion. Avant
1910; l'enfant, baptisé bébé, était confirmé
vers 8-9 ans et communiait pour la première fois vers 12 ans. Une pratique qui
permettait de respecter l'ordre des trois
sacrements, rappelé par Vatican II:baptême, conflrrnation puis Eucharistie,
sommet de l'initiation chrétienne. Seuls
les catéchumènes adultes reçoivent généralement la confirmation tout de suite
après leur baptême et juste avant leur
première communion, la nuit de Pâques.
Saint qui actualise, en chaque baptisé, la
mort et la résurrection du Christ. « La
chrisrnation est un sceau qui accomplit et
parfait le don de l'Esprit Saint conféré déjà
lors du baptême lui-même. Ce sceau atteste
que le nouveau baptisé a bien reçu l'Esprit
et qu'il peut maintenant accéder à la première participation eucharistique. »
Chez les protestants, la confirmation
n'est pas un sacrement. Dans l'Église
Iuthérlenne.Ies enfants, traditionnellement baptisés petits,
_
sont confirmés vers ({ Les jeunes
14 ans, après avoir
la vivent iCorrU1U;
passé un examen de
connaissance
bi- une approprtation
blique et théolopersonnelle de leur
gique. « Au cours du baptême: un. n:dssane
service de la confirr-:J
mation, les jeunes
vers lJnE' roi adulte. H
professent leur foi,
puis le-pasteur leur impose les mains, les
confirmant dans l'alliance de leur baptême.
Ils reçoivent alors pour la première fois le
pain et le vin », décrit Alain Joly, pasteur
de I'église luthérienne des Billettes, à Paris. La confirmation renouvelle la grâce
reçue au baptême et appelle les jeures à
prendre leur part de responsabilité. Chez
les réformés, la confirmation est •••
...l'occasion
pour les adolescents
de rendre publiquement compte de leur
foi, à la fin de leur catéchèse. Durant un
culte, pasteur leur impose les mains et
les bénit. « La confirmation vient confirmer
l'engagement de leur baptême », précise
le pasteur Bertrand de Cazenove, secrétaire général de l'Église réformée de
France. ~(Lesjeunes la vivent comme une
appropriationpersonnelle de leur baptême,
. un/passage vers une foi adulte. »
La confirmation
existe-t-elle chez
les orthodoxes
et les protestants?
Chez les orthodoxes de rite byzantin,
la confirmation se nomme « chrismation ».
Elle est reçue par les enfants après leur
baptême et juste avant l'Eucharistie, lors
d'une unique célébration. « La relation
entre les trois sacrements de l'initiation
chrétienne exprime lefait que c'est la Tri- .
nité entière qui opère le salut du croyant
nouvellement entré dans l'Église », explique
André Lcsskyrprofesseur
de liturgie à
l'Institut de théologie orthodoxe SaintSerge, à Paris. Une fois l'enfant baptisé,
le prêtre fait, au nom de l'évêque, une
onction de myron, le saint chrême, sur le
front, les yeux, les narines, les oreilles, les
lèvres, la poitrine, le dos, les mains etIes
pieds, Par lachrismation,
c'est l'Esprit
.
;'
le
NOÉMIE BERTIN
-,::,.",
r
LA CONFIRMATION, FORCE ET RESPONSABILITÉ
d'A~selmGrlln .
Éditions Médiaspaul, 63 p., 7,50 €
• jeunes prendre des responsabilités et suggère des pistes pourl
. rnieu,:it.
préparer larécep~~n du s~cre~ent. Pour que le Sain~-Esà
'
. ,'prit lie soit pas une réalite abstraite, il se plonge dans le récit de 1
LeP. Anselm Grün, moine de l'abbaye bénédictine de Münsters-. .Ia Petit~côte raconté par saint Jean et saint Luc. Chaque rit~ de la
1
chwarzach, en Allemagne, s'adresse partiCulièreme.n
...t. aux pare...
h··
..t. s. .. céléb...•..
r.,.,..~.:..•.•...~.'.....•..••?
•.n:e.st ~U•..SSidétaill,é: Interpellant ~es~dulte~ con.?r~és, l'
de confirmands et aux animateurs de pastorale. Ce guide pratique' ';le P.Ans.~lmGrunJeur explique comment Il est posslb.ie ne VIvre
de leur'~6nfirmation, afin que s'actualise, dans leur VIe,la force !
les invite à réfléchir sur le sens du sacrement de la confirmation, souvent diversement compris. Il propose, pour donner à la de l'EsprltSaint.
1
confirmation la forme d'une initiation à l'âge adulte, d'exercer les
N. B. 1
.
..-
,-~
À quoi reccnnaît-on
la présence
de
..~iF\;,:e,<~1T~;t?
I~,~ ~
~'"ltl~",~~~i!
'>;:AI
.~
Selon saint Paul, les fruits de l'Esprit
Saint sont « charité,joie, paix, longanimité,
serviabilité, bonté, confiance dans les
autres, douceur, maîtrise
de soi»
(Ga 5,22) : autant de critères pour aider
le chrétien à vérifier que l'Esprit Saint.
peut agir librement en lui. Ces fruits de
l'Esprit sont assez proches des charismes
donnés pour l'édification de l'Église, tels
qu'ils sont décrits par Paul: « parole de
sagesse, parole de connaissance, foi, don
de guérison, puissance d'opérer des miracles.prophétie, discernement des esprits,
diversité des langues et don de les interpréter» CI Co 12, 8 ; Ep 4, 11 ; Ro 12, 6).
Mais le plus important de tous ces dons·
de l'Esprit est l'amour, insiste Paul dans
l'hymne à la charité (1 Co 13). Autant de
dons qui peuvent être demandés par tout
chrétien à l'Esprit Créateur, comme on le
chante dans l'hymne très ancienne Veni
Creator Spiritus, afin que la troisième
personne de la Trinité vienne « éclairer
son âme, emplir son cœur de grâce et de
lumière, inspirer sa langue pour chanter,
fortifier son corps, lui donner la vigueur
éternelle, chasser l'ennemi, lui donner la
paix, et laver sa vie de tout péché »,
CLAIRE LESEGRETAIN
(1) « L'Esprit Saint, un souffle de vie », in Les cahiers
Croire, Bayard, nO 281, mai-juin 2012, 8,50 €.
Qui est
l'Esprit Saint pour
les chrétiens ?
Les trois affirmations essentielles du
Credo, rédigées lors du concile de Nicée
(325) - «Je crois en un seul Dieu, le Père.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ.
Je crois en l'Esprit Saint» - forment un
tout. Dès ce prerrùer concile, l'Esprit Saint
est considéré comme la troisième versonne de la Trinité. « Le Père est l~ Scurce,
son Verbeest lefleuve, l'Esprit est le courant
du fleuue », prêchait saint Grégoire de
Nazianze au IV"siècle. Un demi-siècle
plus tard, la confession de ConstantiÀ partir du Ville siècle,
nople (381) affirme la
divinité de l'Esprit
le dogme de la Trinité,
Saint.
notamment la question
Pourtant, à partir
de la ({procession
du VIlle siècle, le
.du Saint-Esprit »
dogme de la Trinité,
notamment la ques(de qui procède-t-il 7),
tion de la « procession
va diviser
du Saint-Esprit» (de
qui procède-t-il ?), va
l'Égl!se grecque
diviser
l'Église
et "Eglise latine.
------_._---~----grecque et l'Église latine et aboutir au
Grand Schisme (1054) entre l'Orient orthodoxe (pour qui seul le Père est Source)
et l'Occident catholique (pour qui l'Esprit
procède du Père« et» du Fils). Cette querelle du Filioque ne doit pas faire oublier
que, pour tous les chrétiens, Dieu est Dieu
de toute éternité, en étant le Père d'un
Fils à qui il se donne tout entier dans la
force de l'Esprit qui est au cœur de cette
relation éternelle.
Quel est le rôle
del'Esprit
Saint
r
dans l'Eglise?
Néede l'Esprit de vérité, envoyée par le
Père pour rappeler tout ce que Jésus a dit
et lui rendre témoignage contre le mensonge du monde (In 14, 16), l'Église est
également sanctifiée par les sept dons de
l'Esprit (selon la liste d'Isaïe revue par
Thomas d'Aquin). Pourtant, longtemps,
dans l'Église catholique latine, l'Esprit
Saint sera oublié et il faudra attendre 1897
pour qu'un pape - Léon XIII -lui consacre
une encyclique; Divinum illud munus
expose l'action de l'Esprit Saint et trace
un programme de vie chrétienne conduisant à la sainteté. Pour marquer le centenaire de cette encyclique, Jean-Paul II a
dédié à l'Esprit Saint la seconde année de
préparation du Jubilé de l'an 2000. En réaffirmant que « l'Eglise est un lieu privilégié,
voulu par Jésus, où l'Esprit travaille» (Lumen gentium), le concile Vatican II a rappelé que l'Esprit ne-cesse d'inspirer et de
renouveler l'Église. Car l'Esprit du Seigneur
est un esprit de liberté (2 Co 3,17 etRrn 8).
« Quand l'Eglise,par peur du changement,
enferme dans une suite d'interdits au lieu
d'être une écolede liberté, elle n'estpasfidèle
à t'Esprit», considère le théologien franciscain Michel Hubaut (1).