«J`aime la déco venue d`ailleurs»

Transcription

«J`aime la déco venue d`ailleurs»
Décoration et Architecture
Sylvie Sulitzer
«J’aime la déco
venue d’ailleurs»
Des chaises chinoises «Toi et Moi» qui dialoguent
avec une table du Nord de l’Inde et des tapis
de sol en soie de couleur éclatante…
Passionnée de déco, Sylvie Sulitzer,
Française d’origine et Vaudoise d’adoption,
imagine des décors qui flirtent avec l’exotisme,
mélangeant ethno, ancien et contemporain.
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Décoration et Architecture
Décoration et Architecture
Lumière design
S
ylvie Sulitzer n’est ni décoratrice, ni architecte d’intérieur. Elle est juste une
amoureuse des belles choses, issue
d’une famille française de collectionneurs d’art. Après des études
de droit, elle se tourne vers la communication puis le prêt-à-porter de
luxe avant de se lancer dans l’aventure de la décoration en ouvrant son
magasin, Darjeeling, à Crissier. Sa
philosophie: l’ouverture aux autres
L’art de mélanger les styles.
cultures à travers la déco dans un
style très personnel où se marient
l’ethno raffiné, le contemporain et
l’ancien. «Je suis venue à l’ethno
par le mobilier oriental, dont j’aime
la richesse, dit Sylvie Sulitzer. Puis
peu à peu, je me suis intéressée
à d’autres pays, à d’autres styles.
Aujourd’hui, je découvre le Tibet
avec ses meubles en bois peint».
De sa mère, antiquaire, elle a hérité
une sensibilité particulière pour le
«C’est le travail d’une créatrice brésilienne, Ana Maia.
Je trouve intéressant ce mélange entre l’ethno,
avec l’utilisation du parchemin, et le moderne,
qui s’exprime avec des couleurs franches.
Ces lampes évoquent des sculptures. Même éteintes,
elles sont belles. Elles ont un petit côté brut
qui fait penser à la terre, à la roche…».
vécu des objets, pour ce lien intime
et toujours mystérieux qui les relie
à l’Histoire. La plupart des meubles
qu’elle déniche à l’autre bout du
monde, Sylvie Sulitzer les ressent
avant de les voir. «Certains sont parfois dans un tel état que même moi,
je me demande si je ne me trompe
pas, avoue-t-elle en riant. Mais dès
que je touche leur bois, je sais instinctivement qu’ils sont beaux. Ils ont
seulement besoin d’être restaurés».
Refusant les stéréotypes, Sylvie Sulitzer casse les codes, osant l’inimaginable pour créer des intérieurs qui
«n’agressent pas». «Je veux montrer
que l’on peut vivre autrement qu’en
fonction des règles classiques. J’ai,
par exemple, associé le lit baroque
d’un designer italien à des meubles
chinois du XIXe siècle. Une autre fois,
j’ai cassé le côté luxe de coussins en
soie en les mariant à des meubles
au style brut. Il faut essayer, avoir de
l’audace sans faire du bric-à-brac.
L’ethno est intemporel, mais il ne
faut pas la jouer total look».
L’âme de cette déco, Sylvie Sulitzer va la chercher aux quatre coins
du monde, passant de la Chine à
la Syrie, du Brésil à l’Inde, du Tibet
au Pakistan, se laissant guider par
ses coups de coeur. «Je déteste tout
ce qui est standardisé, dit-elle. Un
meuble est porteur d’un parcours
de vie qu’il nous confie jusqu’au
jour où nous le transmettrons à notre tour à quelqu’un». n
Wladimir Bianchi
Puissance
«J’ai déniché ce bronze
dans une boutique en Chine
sous 10 cm de poussière.
J’ai craqué pour ce petit taureau
qui, malgré ses cornes en avant,
n’a pas l’air agressif.
J’aime également son look
très contemporain».
Tribal
«Ces vases en céramique sont très
tendance en Chine avec leurs motifs
africains. Sur chaque côté, il y a un
dessin différent».
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