«J`aime la déco venue d`ailleurs»
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«J`aime la déco venue d`ailleurs»
Décoration et Architecture Sylvie Sulitzer «J’aime la déco venue d’ailleurs» Des chaises chinoises «Toi et Moi» qui dialoguent avec une table du Nord de l’Inde et des tapis de sol en soie de couleur éclatante… Passionnée de déco, Sylvie Sulitzer, Française d’origine et Vaudoise d’adoption, imagine des décors qui flirtent avec l’exotisme, mélangeant ethno, ancien et contemporain. A v r i l – M a i 0 7 25 Décoration et Architecture Décoration et Architecture Lumière design S ylvie Sulitzer n’est ni décoratrice, ni architecte d’intérieur. Elle est juste une amoureuse des belles choses, issue d’une famille française de collectionneurs d’art. Après des études de droit, elle se tourne vers la communication puis le prêt-à-porter de luxe avant de se lancer dans l’aventure de la décoration en ouvrant son magasin, Darjeeling, à Crissier. Sa philosophie: l’ouverture aux autres L’art de mélanger les styles. cultures à travers la déco dans un style très personnel où se marient l’ethno raffiné, le contemporain et l’ancien. «Je suis venue à l’ethno par le mobilier oriental, dont j’aime la richesse, dit Sylvie Sulitzer. Puis peu à peu, je me suis intéressée à d’autres pays, à d’autres styles. Aujourd’hui, je découvre le Tibet avec ses meubles en bois peint». De sa mère, antiquaire, elle a hérité une sensibilité particulière pour le «C’est le travail d’une créatrice brésilienne, Ana Maia. Je trouve intéressant ce mélange entre l’ethno, avec l’utilisation du parchemin, et le moderne, qui s’exprime avec des couleurs franches. Ces lampes évoquent des sculptures. Même éteintes, elles sont belles. Elles ont un petit côté brut qui fait penser à la terre, à la roche…». vécu des objets, pour ce lien intime et toujours mystérieux qui les relie à l’Histoire. La plupart des meubles qu’elle déniche à l’autre bout du monde, Sylvie Sulitzer les ressent avant de les voir. «Certains sont parfois dans un tel état que même moi, je me demande si je ne me trompe pas, avoue-t-elle en riant. Mais dès que je touche leur bois, je sais instinctivement qu’ils sont beaux. Ils ont seulement besoin d’être restaurés». Refusant les stéréotypes, Sylvie Sulitzer casse les codes, osant l’inimaginable pour créer des intérieurs qui «n’agressent pas». «Je veux montrer que l’on peut vivre autrement qu’en fonction des règles classiques. J’ai, par exemple, associé le lit baroque d’un designer italien à des meubles chinois du XIXe siècle. Une autre fois, j’ai cassé le côté luxe de coussins en soie en les mariant à des meubles au style brut. Il faut essayer, avoir de l’audace sans faire du bric-à-brac. L’ethno est intemporel, mais il ne faut pas la jouer total look». L’âme de cette déco, Sylvie Sulitzer va la chercher aux quatre coins du monde, passant de la Chine à la Syrie, du Brésil à l’Inde, du Tibet au Pakistan, se laissant guider par ses coups de coeur. «Je déteste tout ce qui est standardisé, dit-elle. Un meuble est porteur d’un parcours de vie qu’il nous confie jusqu’au jour où nous le transmettrons à notre tour à quelqu’un». n Wladimir Bianchi Puissance «J’ai déniché ce bronze dans une boutique en Chine sous 10 cm de poussière. J’ai craqué pour ce petit taureau qui, malgré ses cornes en avant, n’a pas l’air agressif. J’aime également son look très contemporain». Tribal «Ces vases en céramique sont très tendance en Chine avec leurs motifs africains. Sur chaque côté, il y a un dessin différent». 26 N u m é r o 7 A v r i l – M a i 0 7 27