Intervention-MABL-LCI-12122014

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Marie-Anne Barbat-Layani : « C’est le bon moment pour investir, pour aller voir sa banque
avec un projet ».
Retrouvez l’interview de Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la FBF, qui était invitée
de l’économie d’Emmanuel Kessler le 12 décembre 2014 sur LCI.
Ref. Doc. : 2501-8519152-1
A : Service de presse / FEDERATION BANCAIRE FRANCAISE
Mot-Clé : FEDERATION BANCAIRE FRANCAISE
LCI
L'INVITE DE L'ECONOMIE – Le 12/12/2014 – 20 :18 :27
Invitée : Marie-Anne BARBAT-LAYANI, directrice générale de la FEDERATION
BANCAIRE FRANÇAISE
EMMANUEL KESSLER
Avec nous sur ce plateau, Marie-Anne BARBAT-LAYANI, directrice
générale de la FEDERATION BANCAIRE FRANÇAISE, qui regroupe
l’ensemble des établissements bancaires de notre pays. Bonsoir.
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Bonsoir Emmanuel KESSLER.
EMMANUEL KESSLER
Alors on l’a vu, nous sommes dans une période de nervosité,
d’incertitude sur les marchés, sur l’avenir de l’économie et pourtant, il
semblerait, quand on regarde ce que disent les établissements bancaires,
que nous n’ayons pas de problème de distribution du crédit en France. Le
crédit continue de progresser ? Où en est votre relevé de l’évolution des
crédits ?
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Alors les crédits évoluent très positivement en France puisqu’on a
un taux d’augmentation des encours de crédit qui est de 2,5%, 2,6% pour
les entreprises, ce qui est vraiment la priorité numéro un des banques
françaises aujourd’hui : financer l’économie, financer les entreprises. Et
donc c’est des taux qui sont très bons. Evidemment on pourrait toujours
espérer plus mais compte tenu de la situation, on voit que c’est très audessus du taux de croissance par exemple et c’est aussi des taux qui se
comparent très favorablement à ce qu’on observe ailleurs en Europe
puisque globalement le crédit est en contraction dans la zone euro, à
moins 1,8%, et même en Allemagne qui est un pays dont l’économie va
très fort en ce moment, + 1,3%. Donc le moteur du crédit fonctionne très
bien en France. C’est un bon moment pour investir !
EMMANUEL KESSLER
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Et pourtant l’INSEE nous dit que la croissance reste en panne et
qu’à l’intérieur de la croissance, l’investissement, notamment
l’investissement des entreprises, ne bouge pas, voire recule.
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Alors on a une demande clairement qui n’est pas très importante,
c'est-à-dire que l’accès au crédit est très favorable aujourd’hui ; juste pour
vous donner un chiffre, 90% des demandes de crédit d’investissement,
donc on est au cœur vraiment du moteur de la croissance, 90% des
demandes de crédit d’investissement des PME sont acceptées aujourd’hui
dans les banques françaises.
EMMANUEL KESSLER
Il n’y a pas de frilosité ou de refus ou de dossiers qui passent plus
difficilement ?
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Il y a surtout une demande qui est assez faible. Il y a seulement
20% des entreprises qui ont demandé un crédit d’investissement, 20%
des PME…
EMMANUEL KESSLER
C’est ça… on manque de projet mais une fois qu’on a un projet, on
arrive à le financer !
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Oui et on le finance dans de très bonnes conditions, donc les taux
sont bas ; l’accès est très ouvert. Donc je crois que le message qu’on peut
vraiment passer, c’est que c’est un bon moment pour investir, pour aller
voir sa banque avec un projet.
EMMANUEL KESSLER
Et là-dessus, la France est plutôt en meilleure situation que
d’autres pays, ce qui explique que les banques françaises ne se
précipitent pas au guichet de la BCE, on a vu que son offre de crédit hier
encore n’a pas été vraiment un franc succès et pour les banques
françaises, il n’y a pas d’enthousiasme à y aller.
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Alors les banques françaises y sont allées, elles y sont allées mais
en fonction de leurs besoins. C’est vrai qu’on a peut-être moins de
problèmes de financement à la fois du côté des banques et du côté du
financement de l’économie dans un pays comme la France que dans
d’autres pays de la zone euro où on observe une forte contraction du
crédit. Par exemple en Espagne, le crédit s’est contracté de 10% et dans
la zone euro globalement, moins 1,8%. Donc nous, on est en positif.
EMMANUEL KESSLER
Marie-Anne BARBAT-LAYANI, on parlait des entreprises, il faut
aussi parler des particuliers avec notamment pour le crédit immobilier, des
taux qui n’ont jamais été aussi bas – on tourne autour de 2,5% sur quinzevingt ans parfois – au point que certains se demandent si on n’a pas
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atteint un plancher, si là vraiment on n’est pas au plus bas et s’il ne faut
pas s’attendre d’ailleurs d’ici six mois à ce que ça remonte.
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Alors écoutez, moi je ne fais pas de prédictions. Tout ce que je
peux dire, c’est que c’est vrai qu’aujourd’hui les taux sont particulièrement
attractifs ; donc là aussi c’est vrai pour les entreprises, c’est vrai pour les
particuliers, c’est vraiment le moment d’investir et d’avoir des projets ; le
taux moyen, c’est 2,38% sur le crédit immobilier, donc c’est effectivement
très bas ; c’est un vrai soutien qui existe aujourd’hui sur le marché
immobilier en France.
EMMANUEL KESSLER
Mais est-ce que les banques ne sont pas allées trop loin ? Le
message de la BANQUE DE FRANCE serait de dire : attention parce que
vous vous livrez à une concurrence pour capter de la clientèle mais vous
vous mettez peut-être en risque pour plus tard. Est-ce que vous êtes
d’accord qu’il faut que les banques fassent aussi attention dans une
espèce de dumping sur les taux ?
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Alors deux choses : d’abord, les banques françaises sont solides.
On vient de passer un exercice extrêmement approfondi de revue des
bilans bancaires et de stress-tests, c'est-à-dire une sorte de test d’effort,
qui ont confirmé avec un regard extérieur qui est celui de la Banque
centrale européenne, la grande solidité des banques françaises. Donc les
banques françaises sont solides. Ensuite sur les taux de crédit, écoutez,
tant mieux pour le client et ça prouve qu’on est un secteur très
concurrentiel, il y a beaucoup de concurrence entre les banques, c’est au
bénéfice du client.
EMMANUEL KESSLER
Mais il n’y a pas des excès dans cette concurrence qui mettent en
risque à long terme, quand il y aura une remontée des taux, les banques,
non, vous ne croyez pas ?
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
C’est justement un des éléments qui a été regardé dans le cadre
des stress-tests, donc on est capable de résister, je vous rassure.
EMMANUEL KESSLER
UFC Que choisir est monté au créneau cette semaine pour
déplorer le manque de mobilité bancaire. Vous faisiez des comparaisons
européennes. Il y a 2% des gens qui changent de banque chaque année,
c’est 10% en Europe. Ils disent qu’il faudrait que dans cette fameuse loi
MACRON, il y ait des mesures pour pousser un peu le mouvement ; estce que vous êtes prête à ce qu’il y ait des mesures dans le projet de loi
MACRON sur ce thème-là ?
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Alors d’abord les Français sont assez attachés à leur banque. On
fait chaque année un sondage et il y a 77% des Français qui ont une
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image positive de leur banque. Donc là une des premières pour lesquelles
ils ne changent pas de banque…
EMMANUEL KESSLER
Ils n’ont pas forcément une image positive des banques en général
mais ils ont une image positive de leur banque !
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Alors ils ont une image positive des banques en général, je
m’inscris totalement en faux – 64% des Français, ça a même beaucoup
remonté l’année dernière – donc on est en train de remonter en image
après la crise financière, c’est très positif. Et quant à la mobilité, il y a un
service d’aide à la mobilité bancaire qui existe depuis 2009 en France.
Donc les gens qui veulent changer de banque, peuvent le faire
gratuitement, avec ce service d’aide à la mobilité, qui a d’ailleurs déjà été
inscrit dans la loi. Donc il n’y a pas besoin de loi nouvelle, c’était dans la
loi de mars 2014, la loi HAMON en fait.
EMMANUEL KESSLER
Alors normalement les négociations dans la branche bancaire,
vous savez, dans le cadre du pacte de responsabilité, doivent se tenir
pour la prochaine le 19 décembre. Est-ce qu’elle aura bien lieu le 19
décembre, après que les banques ont semblé vouloir faire une forme de
chantage puisqu’on leur a donné des surtaxes supplémentaires, elles ont
dit : on va suspendre les discussions. Est-ce que ces négociations vont
bien avoir lieu ?
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Oui, ces négociations ont lieu, elles sont engagées…
EMMANUEL KESSLER
Le 19 ?
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Le 19… Elles ont été engagées depuis plusieurs mois…
EMMANUEL KESSLER
Il n’y a plus de suspension…
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Il n’y a pas de suspension. Il y a eu un report de la réunion ; donc
elle était prévue le 26, il y a eu une réunion le 26 d’ailleurs sur d’autres
sujets avec les organisations syndicales puisque le dialogue social est
très vivant dans la branche, il y a plein de sujets et sur le pacte de
responsabilité lui-même, ça a été reporté au 19 parce qu’effectivement, on
a eu un certain nombre de très mauvaises nouvelles sur les charges qui
pèseront sur le secteur bancaire et qu’on était conduit à revoir nos
évaluations de la situation du secteur pour pouvoir conduire… poursuivre
les discussions.
EMMANUEL KESSLER
Est-ce que vous jouerez le jeu des embauches en contrepartie –
c’était un peu l’idée – de ce fameux CICE dont les banques bénéficient
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aussi, même si elles ont plus de revenus supérieurs à 2,5 SMIC que
d’autres secteurs comme la grande distribution.
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Nous jouons le jeu, nous travaillons avec les organisations
syndicales notamment sur les embauches et donc oui, nous jouons le jeu.
Il faut savoir quand même, je tiens à le dire, que pour le secteur bancaire,
sur la période du pacte de responsabilité, les augmentations de charges
sont très supérieures aux allégements de charges dont nous allons
bénéficier.
EMMANUEL KESSLER
Et alors en ce qui concerne les embauches, je crois qu’il y a eu en
2013, 24.000 embauches – je ne sais pas quels sont les chiffres de 2014
– pour les années à venir, on va vers plus d’embauches ?
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Pour les années à venir, on va continuer à embaucher, on est
vraiment en France un des secteurs qui embauche, qui embauche en plus
dans de bonnes conditions ; on embauche beaucoup de jeunes bien
sûr…
EMMANUEL KESSLER
Et vous pensez que le chiffre va être dépassé ?
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Je ne pense pas que ce chiffre sera dépassé, je pense que le
contexte est plus dur aujourd’hui ; donc on travaille aux propositions qu’on
va pouvoir faire en la matière mais ce chiffre ne pourra pas être dépassé.
EMMANUEL KESSLER
Parce qu’il y a aussi des suppressions d’agences…
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Parce qu’il y a beaucoup de choses qui évoluent. D’abord
effectivement on a un secteur qui subit beaucoup de prélèvements, à la
fois au niveau national mais aussi pour constituer le Fonds européen de
résolution – on pourra en parler si vous le souhaitez – mais il y a aussi
l’évolution du digital qui modifie fondamentalement la relation entre les
banques et leurs clients ; et puis c’est vrai que compte tenu de la situation
économique, on observe que la banque de détail en France ne marche
pas très très fort en ce moment.
EMMANUEL KESSLER
Mais les banques continueront d’embaucher, c’est le message…
MARIE-ANNE BARBAT-LAYANI
Les banques continueront d’embaucher.
EMMANUEL KESSLER
C’est le message que vous nous donnez ce soir. Merci beaucoup
Marie-Anne BARBAT-LAYANI, directrice générale de la FEDERATION
BANCAIRE FRANÇAISE. 20 :26 :43 FIN<
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