Les jeunes entre les défis de la citoyenneté et la réalité de la
Transcription
Les jeunes entre les défis de la citoyenneté et la réalité de la
Les jeunes entre les défis de la citoyenneté et la réalité de la participation politique Prof. Hassan Tariq Faculté des Sciences Juridiques, politiques et sociales Université Hassan Ier - Settat Résumé Le plan de ce rapport est comme suit : 1- Les jeunes et le changement social 2- Les jeunes et la citoyenneté : défis de participation 3- Les jeunes et la politique 4- les jeunes au sein des partis politiques : Entre la limitation de l’offre et la faiblesse de la demande 5- Les jeunes au sein des politiques publiques : En l’absence d’une politique nationale de la jeunesse Nous avons démontré que l’analyse de la problématique concernant « les jeunes marocains, la citoyenneté et la participation politique » doit s’intéresser à la place que les jeunes marocains occupent dans le changement social et à l’influence de ce changement sur les attentes de ces jeunes et leurs situations sociales. Il ne faut pas oublier également d’identifier, lors de cette analyse, le degré de conviction de cette tranche de population de leur citoyenneté et leur appartenance civile, ainsi que leurs comportements politiques : appartenance politique, intérêt aux débats publiques, participation au vote, etc. Nous avons montré que les jeunes se situent au centre du changement social qu’a connu le Maroc : démographique ou structurel … Avec la hausse du taux de natalité et la baisse de la mortalité, qui ont caractérisé la deuxième phase de la transition démographique que connaît le Maroc : l’intérêt à la jeunesse s’est accru. Il faut noter aussi que le taux de croissance des jeunes urbains en comparaison avec les jeunes ruraux soulève, également, diverses questions liées au phénomène urbain. Tout cela a constitué un défi à la gestion du changement social au Maroc. Nous avons constaté que la différence des méthodes adoptées par les structures d’encadrement et les institutions de socialisation a produit des valeurs diversifiées et contradictoires entre la société, la famille, l’école et les médias. Théoriquement, la participation aux affaires publiques témoigne du degré de citoyenneté. De ce fait, l’adoption des valeurs de la citoyenneté par les jeunes et leur participation politique comme principe ne peuvent guère être assimilées à un comportement inné mais ce sont des comportements qui s’acquièrent par la socialisation et l’éducation. A ce niveau, la socialisation et l’encadrement vont défaut, ce qui rend la relation des jeunes marocains à la politique encore plus ambiguë. Les discours, concernant la jeunesse, reproduisent des jugements de valeurs sans avoir recours à des analyses méthodologiques scientifiques, ayant trait à l’histoire et à la sociologie de cette jeunesse. Ces discours traitent les « jeunes » comme entité homogène sans faire attention aux diverses différences économiques, sociales, intellectuelles, etc. qui traversent cette catégorie sociale. La plupart des études, qui avaient comme sujet « les jeunes marocains et les partis politiques », ont démontré la baisse du taux d’adhésion des jeunes aux partis politiques. Si cette constatation paraît comme une réponse naturelle due au taux d’adhésion des marocains au sein des partis en général, elle suscite, cependant, des questions relatives à des exagérations quant au traitement de la question de la jeunesse dans leurs discours politiques. De ce fait, les questions relatives aux jeunes restent les problématiques les plus abordées dans les discussions publiques. On y trouve, surtout, les questions de l’enseignement, de la formation et du chômage, qui sont les plus présentes et les plus influentes, en même temps, sur les politiques. Ceci ne signifie pas systématiquement que les politiques publiques adoptées concernant la jeunesse sont gérées de manière concertées et unifiées, elles sont restées liées aux efforts départementaux de façon sectorielle ; d’où la nécessité pour le Maroc de mettre en place une politique nationale de la jeunesse capable de coordonner les interventions publiques et privées de tous les acteurs concernés par les problématiques de la jeunesse.