L`entretien en psychologie clinique comportementale et cognitive et

Transcription

L`entretien en psychologie clinique comportementale et cognitive et
L’entretien en psychologie clinique
comportementale et cognitive
et la démarche expérimentale
Les entretiens
1. Prise de contact
2. Choix du problème
3. Mesures
4. Analyses du
comportement
5. Formulation d’objectifs et programmation
6. Procédures de modification
7. Mise en oeuvre
8. Évaluation
Résolution du problème
Fin
Oui
Non
Nouvel objectif
Les entretiens
Objectif commun et final: modification
observable des comportements
Obtenir des changements objectivables de


De modes d’action
De comportements cognitifs (perception, interprétation)
 De réactions émotionnelles
Modifications observables des
comportements
Le thérapeute peut limiter son aide à une demande
explicite.
ex : se débarrasser de la phobie invalidante de prendre le métro
ou de parler en public.
Un traitement efficace peut demander d’élargir le ou
les objectifs.
ex: une personne qui souhaite cesser de consommer de
l’alcool ne peut se contenter d’un sevrage et d’une technique
de contrôle des impulsions : elle doit développer son
répertoire d’activités agréables « concurrentes » , apprendre
des stratégies pour mieux réguler les émotions pénibles et
affronter des situations stressantes.
Modifications observables des
comportements
Les apprentissages vont au-delà de la résolution d’un
ou de quelques problèmes bien circonscrits.
●
●
améliorer l’habileté à se gérer soi-même
interagir avec autrui
Cependant, c’est toujours le patient qui décide des buts à
atteindre et du degré d’engagement dans le processus
d’apprentissage.
Le rôle du thérapeute est d’éclairer les implications des désirs, les
tenants et aboutissants des problèmes.
Les demandes explicites du patient sont prises au sérieux.
Les conduites dommageables doivent disparaître ou diminuer
sensiblement de fréquence au profit d’autres, acquises
méthodiquement dans un délai « raisonnable».
La démarche expérimentale
Au cours de ses entretiens, le praticien adopte une attitude de chercheur
scientifique:
 Il rassemble des observations avec beaucoup de soin
 Il considère ses analyses et interprétations comme des hypothèses
 Il propose au patient d’effectuer des observations systématiques
pour confirmer ou réfuter ses hypothèses
 Il change d’hypothèses quand les faits viennent les contredire.
La démarche expérimentale

Sachant que leurs propres comportements sont fonction de multiples
variables, les praticiens s’efforcent de les observer de façon objective
et de les modifier quand cela est souhaitable.
Ils analysent notamment les conditionnements subtils qui orientent le
déroulement des psychothérapies.
L’entretien et la démarche expérimentale
Émetteur
codification
message
(selon le cadre de
de
référence
l ’émetteur)
canal (verbal, non verbal,
paralinguistique)
Récepteur
Décodage
(selon le cadre de référence
du récepteur)
L’entretien et la démarche expérimentale

Les cadres de référence
Ils sont propres à chacun
Ils se constituent à partir
dispositions héréditaires
l’histoire des apprentissages
des circonstances du moment (fatigue, maladie)
Chaque individu se constitue des normes, des valeurs et
des jugements qui exercent une influence sur la
communication
L’entretien et la démarche expérimentale

Les canaux de communication
Verbal: transmet un contenu verbal. Exemple: « je vais bien »
Non verbal: fournit des informations non audibles. Exemple:
des attitudes corporelles, des gestes, des mimiques, des
contacts visuels.
Le canal paralinguistique: véhicule des informations audibles
mais sans contenu explicite (voix)
Les 3 canaux ne sont pas toujours en concordance et ils
peuvent présenter des contradictions.
L’entretien et la démarche expérimentale

Deux activités essentielles de la communication
« Suivre »
Poser des questions
Demander de clarifier
Encourager
Gérer les silences
« Guider »
Énoncer l’objectif
de l’entretien
Définir la procédure
Faire des propositions
Freiner
Fournir des impressions
Engager de nouveaux thèmes
Résumer
L’entretien et la démarche expérimentale
Quelques conseils pour une bonne transmission des
messages
Se concentrer sur le récepteur
Formuler des messages de manière claire et simple
Vérifier régulièrement si le récepteur a bien compris les
messages grâce à des résumés
Le style d’interaction avec le patient

Un climat de collaboration
Le thérapeute agit comme un pédagogue respectueux de celui
qui apprend, c’est-à-dire :

il est soucieux de faire accéder le patient à davantage
d’autonomie.

il évite l’établissement d’une relation caractérisée par
l’obéissance à l’autorité, l’affection ou l’amour.

il s’efforce d’instaurer une ambiance de travail, sereine et
sympathique.
Le style d’interaction avec le patient

Le contrat thérapeutique
Consensus sur les rôles attendus et les objectifs du
traitement et moyens pour y parvenir.
Les éléments pratiques du suivi doivent être clairement
explicités (auto-obervations, exercices, lectures etc..).
Le contrat pourra se dérouler si l’accord des deux
participants est unanime.
Le style d’interaction avec le patient
 Explication des rôles
Patient: s’impliquer dans les tâches
Thérapeute: installer, développer, et maintenir le rapport collaboratif
La transparence
Le thérapeute explique en toute clarté:
Les principes de la TCC
•
•
Les objectifs
•
Les méthodes
•
Les critères d’évaluation
•
Les résultats attendus
Le style d’interaction avec le patient
 Les composantes du rapport collaboratif
Empathie: capacités du thérapeute à comprendre la réalité que vit le
patient.
Authenticité: aptitudes du thérapeute à se sentir “à l’aise” dans la situation
thérapeutique, y compris avec ses propres émotions, sentiments, pensées,
voire avec son malaise.
Etre chaleureux: trouver le patient sympathique. En général, il suffit que
le thérapeute développe assez d’empathie pour que la sympathie s’installe
spontanément.
Etre un bon professionnel:disposer d’un statut et de compétences, savoir
conceptualiser les problèmes, appliquer des techniques et évaluer les
résultats.
Le style d’interaction avec le patient

Incitation à l’action
le patient doit effectuer, dans la vie quotidienne, « des tâches
thérapeutiques », c’est-à-dire des exercices personnels destinés à:
•
•
•
•
•
•
•
Observer des réactions et leurs contingences (lois du
conditionnement)
Analyser son recueil d’observations, comprendre des enchaînements
Formuler des objectifs réalistes et concrets
Expérimenter de nouvelles façons de percevoir, d’interpréter et
d’agir
Évaluer de façon nuancée les changements positifs et les échecs
Répéter et consolider les acquis
Éventuellement étendre les acquis à d’autres secteurs de
l’existence.
Le thérapeute a pour rôle primordial d’aider le patient à réaliser
de tels apprentissages.
Les mesures
Observation: investigation d’un comportement sans que le clinicien
intervienne dans le déroulement pour en faire varier certains
aspects.
Indirecte
Utilisation de questionnaires et d’échelles
Les comportementalistes n'utilisent pas les tests projectifs.

Les mesures
Indirecte
 Utilisation de questionnaires et d’échelles
La plupart des praticiens accordent peu d'importance aux
traits de personnalité, au sens classique du terme.
Ils sont davantage intéressés par des interactions entre des
situations et des modes de réaction.
Toutefois l'évaluation de traits ne manque pas d'intérêt. Elle
permet au clinicien de définir la gravité de certains
problèmes et de faire certaines prédictions de conduites.
Les mesures
Directe
Auto-observation « auto-monitoring »
L’individu observe son propre comportement.
Des notations par écrit sont faites systématiquement pendant une
période définie.
Les observations doivent en principe être relativement fréquentes.
Pour découvrir les déterminants importants du comportement
problématique.
Les mesures
Les observations « in vivo »
Observations faites par le thérapeute ou par des tiers.
De telles observations ne sont pas toujours possibles (p.ex. pour noter
des cognitions)
Elles peuvent être difficiles à réaliser (p.ex. pour enregistrer tous les
grignotages au cours de la journée).
Cette méthode est évidemment indiquée quand il s'agit d’évaluer des
comportements concrets d'enfants ou de personnes incapables de faire
des auto-observations.
Utilisation des mesures dans l’analyse
Remarque
Le comportement problème doit être suffisamment précis pour
devenir un objet d’investigation :
Il doit être formulé en termes observables.
Un exemple:
Un employé de mairie se plaint de tensions avec le
public. Les tensions se manifestent notamment pas
des tremblements de mains.
Utilisation des mesures dans l’analyse
Il est important de comprendre ce qui se passe
exactement durant ces contacts, avec qui et quand =
concrétisation
Les observations doivent tenir compte de trois catégories
de questions:

Où? Quand? En présence de qui?

Comment se présente la réaction problématique? Avec
quelle intensité ?

Les conséquences du comportement adopté ?
Utilisation des mesures dans l’analyse
L’observation est basée sur le schéma S-R-C
Situation
Réactions
Conséquences
Le patient est invité à mettre par écrit des observations de ce
type par exemple 3 fois par jour.
Utilisation des mesures dans l’analyse
Situation
Quand? Ou? avec qui?
Réactions
Conséquences
Intensité ?
Lundi à 10 h
J’ai terriblement peur de trembler
Je me sens malheureux
dans le bureau du maire, Je dis que je suis nauséeux et ne bois pas Que pense le maire ?
on sert du café
Tension 9 ou 10
Je me demande si j’en
sortirai un jour.
Lundi à 13 h
Je bois mon café au moment
Pas de conséquences
Repas de midi à la cantine où ils regardent ailleurs
Heureusement que
avec deux collègues
Tension 3
Louise n’est pas là
car elle n’arrête pas de
m’observer.
Utilisation des mesures dans l’analyse
Supposons que le patient ait noté des degrés élevés de tension
uniquement pour les situations où des figures d’autorité sont
présentes (haut fonctionnaire, notaire, citoyens jugés
importants).
Ces observations débouchent alors tout naturellement sur une
hypothèse (analyse fonctionnelle du comportement).
Le patient sera alors invité à pousser davantage son
auto-observation :
Observer des cognitions (pensées)
Différencier des affects
Repérer la multiplicité des conséquences.
Utilisation des mesures dans l’analyse
1.
Les stimuli antécédents
Quels sont les stimuli qui précèdent la réaction-problème? Où?
Quand? En présence de qui ? Que dites-vous à vous-même?
2.
Réactions-problèmes
Quels affects ?
Quelle intensité (1 à 10) ?
3.
Conséquences
Les effets négatifs de « R » : souffrances, pertes ou absence
de plaisir
Les effets positifs de « R » : satisfactions, absence ou
diminution de souffrance.
Le raisonnement expérimental
L’objectif d’une thérapie est d’agir sur des variables
« indépendantes » (des stimuli et des renforçateurs) de façon à
changer des variables « dépendantes » (des comportements).
Exemple
Des parents consultent pour leur enfant de 6 ans qui, plusieurs fois par
jour, devient insupportable dès qu’il n’obtient pas ce qu’il veut.
Demande des parents : l’enfant doit cesser d’être insupportable
Observations
Le thérapeute demande aux parents de noter
Où ?Quand ?
A quelle fréquence ?
Avec quelle intensité ?
apparaissent les comportements-problèmes.
Les parents sont également invités à noter chaque fois leur réaction.
Exemple
On constate que les incidents se produisent

en moyenne 35 fois par jour

Intensité (1-10): 7,5
Plusieurs facteurs peuvent déterminer les comportements de l’enfant.
Le thérapeute émet l’hypothèse que différentes formes d’attention
prodiguées par les parents jouent comme des renforçateurs essentiels.
Les parents sont alors invités à pousser davantage leurs
auto-observations :

Observer des cognitions (pensées)

Différencier des affects

Repérer la multiplicité des conséquences.
Exercice d’application
Client:
Identifier un comportement que vous aimeriez changer
Psychologue clinicien:
1. Concrétisation: obtenir une description du comportement,
des circonstances d’apparition, obtenir une description des
conséquences du comportement adopté.
2. Résumer pour le client