Ateliers

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Ateliers
Ateliers
1er cycle
Atelier de 1ère année
Professeur
Vincent Mangeat
Ateliers de 2ème année
Professeur
Pierre von Meiss
Professeur
Patrick Mestelan
Professeur
Luca Ortelli
11
1
Atelier du Professeur Vincent Mangeat
e année
Collaborateurs scientifiques
Elena Cogato Lanza
Philippe Meyer
Joëlle Neuenschwander Feihl
Paule Soubeyrand
Pierre Wahlen
Assistants Chaire
Marc Bertoli
Alexandre Kapellos
Sandra Priod Dayer
Stephan Bersier
Assistants Atelier
Alvaro Varela
Jacques Aymon
Anna Birgitsdottir
Christian Bridel
Thierry Bruttin
Jean-Gilles Decosterd
Olivier Galletti
Yves Joos
Jean-Michel Landecy
Ariane Poncet Meier
Secrétariat
Sabrina Damiani
1er cycle
Enseigner l’architecture en première année
L'enseignement de l'architecture articule, en première année et sous la responsabilité d'un professeur, le cours de théorie d'architecture, le cours de théorie du
projet et l'enseignement du projet proprement dit.
La particularité de cette année c'est qu'elle doit être une introduction et une prise
de conscience du champ disciplinaire et qu’en même temps, elle doit aboutir à
la maîtrise d'un savoir-faire projectuel.
Savoir faire un projet, c'est disposer d'une méthode appuyée sur une théorie, la
théorie du projet, et d'une connaissance des questions spécifiques que pose
l'architecture, questions qui sont débattues dans sa théorie.
L'architecture comme discipline: son champ et son objet
Le point de vue adopté pour l'enseignement est celui qui veut situer l'architecture dans le spectre largement ouvert des "mises en espace". Tout ce qui concerne l'espace nécessaire pour la vie de l'homme est affaire d'architecture.
On pourrait dire que, du paysage à la scénographie, en passant par la construction du territoire, les infrastructures et les grands ouvrages et, bien entendu à la
place considérable qui lui revient, la maison de l'homme, il est toujours question
de mettre en espace un thème et de donner la forme construite qui lui convient
à un territoire ou à une ville.
A ce point de vue, moins étroitement attaché à l'espace qu'il est convenu d'appeler "d'architecture", conception héritée d'une progressive séparation des
tâches dans autant de spécialités, devrait correspondre une possibilité de redéployer, demain, les prises de rôle d'un architecte issu d'une formation universitaire plus polytechnique que pluridisciplinaire.
Polytechnique parce que capable d'embrasser simultanément plusieurs techniques mais à travers le point de vue spécifique et original qui est celui-là même
de l'architecture.
L'architecture, parce qu'elle traite de la forme, de la forme de l'espace et de sa
construction selon des procédures qui lui sont propres, est une discipline autonome. L'architecte ne maîtrise pas d'autres disciplines que la sienne, mais il sait
que d'autres disciplines sont en cause quand il s'agit de l'espace construit pour
la vie de l'homme.
On peut bâtir sans architecte mais parce que dans le travail de l'architecte le
savoir-faire est subordonné à un savoir-penser, l'architecte veut toujours élever
l'acte de bâtir dans une dimension culturelle.
Thème et territoire: l’idée moderne en architecture
Contenu de l’enseignement.
Si la mise en espace d'une pensée procède d'une "entrée dans le thème" où se
reconnaît une position d'auteur, c'est avec la transformation/construction du territoire qu'elle s'accomplit. Le sens de l'oeuvre procède autant de ce pour quoi
elle est faite, sa destination, que du rôle qu'elle prend dans un processus continu de transformation du territoire ou de la ville. Le binôme thème et territoire
implique autant de prise de position, autant de pensée critique de son auteur
qui, en construisant une maison, construit la ville.
L'enseignement théorique et l'enseignement du projet veulent approfondir cette
très ancienne question en montrant ce qu'elle devient et comment elle s'accomplit, rationnellement, dans la modernité.
C'est à partir des questions d'aujourd'hui que l'enseignement établit une sorte
"d'histoire à l'envers" en proposant de remonter aux sources chaque fois que
c'est nécessaire et aussi loin que faire se peut.
Un corpus d'une quinzaine de grands exemples de référence pris dans la
modernité articule les enseignements. La théorie d'architecture et la théorie du
projet émergent de ces exemples qui, eux-mêmes, s'ouvrent sur la diversité
d'autant de thèmes mis en espace selon autant de règles. L'enseignement du
projet aborde, tout de suite, toutes les questions fondamentales quand bien
12
1e année
Atelier du Professeur Vincent Mangeat
"Les éléments mis en jeu, en interaction
les uns avec les autres, créent une
logique ou une nécessité interne qui
donne son sens à l'oeuvre"
”Structure”,
couvent de la
Tourette, le Corbusier,
architecte.
Rendu ombré
surexposé, modélisation numérique,
Patrick Mollard, 1997
même cela se fait-il dans un ordre croissant de complexité.
Le triptyque FORME - STRUCTURE - MATIERE, parce qu'il est abordé sans
délai, renvoie chaque fois la conception d'un espace aux conditions de sa
construction.
Moyens
L'atelier de première année est maintenant "réamarré" au Département
d'Architecture. A l'Avenue de l'Eglise-Anglaise sont concentrés le maximum
d'enseignements théoriques et la critique magistrale. Des moyens ad hoc sont
mis à disposition des étudiants : modélisation informatique des exemples de
référence, médiathèque, bibliothèque, interface professeur/étudiant, bureaux de
la chaire...
A Sévelin, un atelier permet aux étudiants de développer leur travail avec l'encadrement des assistants.
Enseignements “in situ”
Trois semaines d'enseignement "in situ" font partie intégrante du cours. Rome,
Genève et Amsterdam. Trois villes choisies parce que, dans le temps et dans
l'espace, elles articulent une suite ininterrompue de modernisations.
Théorie de l’architecture
Le cours circonscrit tout d’abord le champ
disciplinaire puis c’est à partir du corpus
de référence constitué autour d’une quinzaine de grands exemples que s’articule
la théorie. Le point de vue général est
situé dans la modernité, tous les
exemples sont choisis pour leur importance dans l’histoire du XXe siècle et c’est à
partir de là qu’il s’agit de remonter aux
sources aussi loin qu’il est possible de le
faire pour montrer les filiations, si elles
existent, les continuités et les discontinuités. La méthode est bien celle éprouvée
du ”projet à l’envers” de l’édifice bâti à la
pensée du concepteur ; il s’agit de rendre
explicite le champ théorique auquel se
rattache l’oeuvre.
D’inspiration structuraliste, la méthode
veut opposer l’approfondissement à
l’éparpillement; moins de références en
nombre, mais plus de reconnaissance au
fond.
NB : Celui qui, dans son travail intellectuel c'est-à-dire critique, choisit de mettre
en espace sa pensée, fait de l'architecture. En exerçant ses moyens, en apprenant à pétrifier sa pensée, celui-ci devient progressivement architecte.
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1e année
Atelier du Professeur Vincent Mangeat
Collaborateurs pour l’enseignement
Vincent Mangeat,
professeur
O r i g i n a i r e de
F o n t e n a i s (JU),
Vincent Mangeat
est né le 21 avril
1941. Après ses
études à Genève,
il obtient son diplôme d’architecte en
1969 à l’EPFL. A Paris il suit le cours de
Jean Prouvé à l’Ecole des Arts et Métiers.
Assistant des professeurs Brechbühler et
Foretay, puis chargé de cours au
Département d’architecture de l’EPFL, il est
nommé en 1985 professeur-assistant à
l’EPF-Z où il enseignera jusqu’à son entrée
en fonction à l’EPF-L, en 1990, en qualité
de professeur extraordinaire et dès 1993,
en qualité de professeur ordinaire de projet
et de théorie d’architecture. Après de nombreuses années passées en deuxième
cycle (3ème et 4ème années) et conformément à un principe admis de mobilité des
enseignants du Département d’Architecture, il assume maintenant l'enseignement
de première année. Préoccupé par l’évolution de la pratique d’architecture dans un
environnement en mutation, il a ouvert le
champ de ses réflexions, de sa pratique et
de son enseignement à toutes les questions de “mises en espaces”, des grands
ouvrages à la scénographie, en donnant à
la construction des maisons la part qui lui
revient. Il veut amplifier les prises de rôles
de l’architecte dont il aime souligner que la
spécialité est d’être généraliste. Comme
praticien de l’architecture, il est notamment
l’auteur de nombreux projets ou réalisations pour des programmes privés, publics
et institutionnels. Ses travaux ont fait l’objet
de plusieurs publications et ont été exposés
en Suisse et à l’étranger.
Jacques Aymon
Architecte d’intérieur diplômé de
l’Ecole des Arts
D é c o r a t i f s de
Genève en 1968.
Architecte indépendant. Enseigne
à l’Ecole des Arts
décoratifs
de
Genève. Assistant du Prof. Mangeat depuis
1997.
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Anna Birgisdottir
O r i g i n a i r e de
Reykjavik (Islande) elle est née le
6 octobre 1971.
Après ses études
à l’EPFL, elle obtient son diplôme
d’architecture en
1997. Depuis, elle
s’engage dans l’enseignement en tant
qu’assistante du Professeur Mangeat.
Comme praticienne de l’architecture, elle
travaille depuis 1997 en tant que collaboratrice au sein d’un bureau d’architecture
et réalise parallèlement des travaux personnels de manière indépendante.
Christian Bridel
Né le 14 avril 1963
à Lausanne. Il
obtient son diplôme d’architecte à
l’EPFL en 1989. Il
ouvre son bureau
d’architecture où il
développe son travail. Certains projets, concours et
réalisations sont en outre menés en association, avec P. Bonnet en particulier. Il est
assistant du projet à la chaire du
Professeur Mangeat depuis 2000
Thierry Bruttin
Originaire de Nax
(VS) où il est né le
28 mars 1964. Il
obtient son diplôme d’architecte en
1991 à l’EPFL.
Depuis, il est responsable de projet
au bureau d’architecture Vincent Mangeat SA à Nyon. Il
ouvre son bureau d’architecture « Thierry
Bruttin Sàrl » en 1997.
Depuis 1998 il est assistant à la chaire du
Professeur Mangeat à l’EPFL.
Elena Cogato
Lanza
Née à Vicenza
(Italie), le 26 septembre 1964. Elle
obtient son diplôme d’architecte à
l’Institut universitaire d’architecture de Venise. Grâce
à une bourse de la Confédération SuisseConseil de l’Europe (1991-1992), elle
entreprend des recherches sur l’urbanisme
suisse, et obtient le titre de Docteur ès-
sciences à l’EPFL (1999, DA, sous la direction du Professeur Martin Steinmann) avec
une thèse intitulée L’urbanisme en devenir:
réseaux et matériaux de l’aménagement
urbain à Genève dans les années trente.
Depuis 2000 elle est collaboratrice scientifique à l’EPFL, sous la responsabilité du
Professeur Vincent Mangeat ; dans le
cadre de la chaire de la première année,
elle s’occupe principalement de la rédaction des textes à l’appui du cours, destinés
aux étudiants. Collaboratrice scientifique à
la Fondation Braillard Architectes à
Genève depuis 1993, membre de
l’Association Européenne d’Histoire Urbaine et de l’Axe Trois du LOUEST
(Laboratoire des organisations urbaines,
espaces sociétés et temporalités, UMR
7544 CNRS), elle poursuit des recherches
portant sur l’histoire de l’urbanisme et des
savoirs de l’urbain, ainsi que sur le projet
urbain contemporain.
Jean-Gilles
Decosterd
Né en 1963. Il
apprend le métier
d’ébéniste puis
celui d’architecte.
Diplômé de l’EPFL
en 1993 sous la
conduite des Prof.
A. Cantafora et G.
Braghieri. Il ouvre son propre bureau
« Decosterd et Rahm, associés » à
Lausanne en 1996. Il mène dès lors une
réflexion croisée entre architecture, paysagisme et art contemporain, reconnue à
l’occasion de divers concours, publications
et expositions, en Suisse et à l’étranger.
Olivier Galetti
Originaire
de
Vionnaz (VS) est
né le 22 février
1963. Après son
gymnase à StMaurice il obtient
son diplôme d’architecte en 1989 à
l’EPFL. De 1989 à
1993 il s’engage comme assistant du
Professeur Tschori à l’institut de technique
du bâtiment puis dès 1999 comme assistant de la chaire de 1ère année à l’EPFL.
Comme praticien il fonde son bureau en
1989 avec Claude Anne-Marie Matter à la
suite d’un 1er concours lauréat. Depuis,
son activité professionnelle est principalement caractérisée par des constructions
institutionnelles issues de concours lauréats. Ses travaux ont fait l’objet de publications et expositions en Suisse et dans
d’autres pays étrangers.
1e année
Chaire du Professeur Vincent Mangeat
Collaborateurs pour l’enseignement
Yves Joos
Originaire
de
Lugano (Tessin) où
il est né en 1969. Il
obtient son diplôme
d’architecte en
1996 à l’EPFL. Il
s’engage dans l’enseignement comme
assistant de projets, est architecte collaborateur au sein d’une agence d’architecture et
entretien une activité indépendante.
Jean-Michel
Landecy
Architecte et photographe.Diplômé
en 1990 de l’Ecole
d’Architecture de
Paris-Belleville, il
est co-lauréat du
Prix I n t e r a s s a r
2000 à Genève
pour la réalisation de la Fondation Jeantet.
Il photographie l’architecture et la ville
depuis 1980 et reçoit en 1987 le prix du jury
Ilford pour son travail sur la ville contemporaine. Son travail a été exposé au Musée
de l’Elysée en 1997 et il publie régulièrement ses reportages d’architecture au sein
de la presse internationale. Depuis 1987, il
est assistant du Professeur Vincent
Mangeat au DA avec la charge de la représentation de la ville et de l’architecture par
la photographie.
Philippe Meyer
Architecte diplômé
DPLG 1985.
Architecte indép e n d a n t .
Collaborateur
DA/EPFL depuis
1990.
Ariane Poncet
Meier
Née en 1966 à
Lausanne. Après
des études supérieures artistiques
elle obtient son
diplôme d’architecte à l’Ecole
d’architecture de
l’Université de Genève en 1993. Après un
stage à Rome (Studio Grau) et diverses
activités dans le cadre de la représentation
et du graphisme en architecture, elle exerce, dès 1995, une activité indépendante
d’architecte à Genève. En 2000, elle est
assistante en première année à la chaire
du Professeur Mangeat à l’EPFL.
En 1998, elle crée avec Philippe Meier
l’agence « Meier et associés architectes ».
Tous deux de nationalités suisse et française, ils exposent et publient leurs projets
dans les deux pays.
Joëlle
Neuenschwander
-Feihl
Née en 1958 à
Lausanne. Obtient
une licence ès
lettres (histoire de
l’art, histoire, français) en 1983 à
l ’ U n i v e r s i t é de
Lausanne. De 1984 à 1992, elle est assistante du Professeur J. Gubler (histoire de
l’architecture) au DA de l’EPFL.
Parallèlement, elle mène une activité d’historienne indépendante dans le domaine de
l’histoire locale de l’architecture et de l’urbanisme de la période 1850-1930. Depuis
1995, elle est employée de la Société
d’Histoire de l’Art en Suisse en tant qu’auteur de l’Inventaire suisse d’architecture
moderne 1850-1920 (INSA) dont elle a
publié la partie concernant Montreux (nov.
2000). Elle prépare actuellement le chapitre
sur Vevey. Depuis 2000, collaboratrice
scientifique à la chaire du Professeur V.
Mangeat.
Paule
Soubeyrand
De nationalité française, née à Courbevoie (Hauts-deSeine) le 22 avril
1963. Elle suit ses
études d’architecte
à Saint-Étienne et
obtient son diplôme d’architecte D.P.L.G en 1988. En 1989
elle rejoint l’équipe des collaborateurs du
Bureau d’Architecture Vincent Mangeat SA.
En 1994 le professeur V. Mangeat l’engage
comme assistante puis comme collaboratrice scientifique. Convaincue de l’interdépendance des questions relatives à l’espace et sa matérialisation et leurs domaines
d’application, elle recherche et réalise des
projets faisant appel à diverses techniques
: la construction pour l’Homme, le tissage et
l’expression visuelle.
Pierre Wahlen
O r i g i n a i r e de
Rubingen
(BE)
1964. Après ses
études à Lausanne,
il obtient le diplôme
d ’ a r c h i t e c t e en
1990 à l’EPFL.
Depuis lors, il
assume une charge d’assistant puis de collaborateur scientifique auprès de la chaire du Professeur V.
Mangeat. A ce titre, il a participé activement à la mise en place de l’enseignement
renouvelé du cours de première année.
Responsable de l’accompagnement d’un
groupe d’étudiants, il s’occupe également
de la gestion de la chaire et prend part aux
différentes publications réalisées dans ce
cadre. Dans sa pratique professionnelle,
qu’il conduit simultanément comme collaborateur du bureau d’architecture de V.
Mangeat, il participe notamment à l’étude
et à la réalisation d’ouvrages publics
importants.
Alvaro Varela
Est né le 22 mars
1970 à La Coruna
(Espagne). Après
ses études à
Lausanne, il obtient en 1997 son
diplôme d’architecture à l’EPFL.
Assistant
à
l a c h a i r e d u Professeur Mangeat
depuis 1998 , il est chargé de la partie
représentation et modélisation du projet.
En février 2000, il est co-fondateur avec L.
Guidetti et C. Gnaegi du bureau tribu’architecture. L ’ a c t i v i t é p r o f e s s i o n n e l l e
d e tribu’architecture s’engage dans plusieurs domaines d’activités liés à l’architecture. En construction, tribu’ réalise actuellement le projet de diplôme d’architecture.
Tribu’ est également largement engagé à
communiquer l’architecture et l’environnement construit au public. Plusieurs programmes éducatifs ont été développés
pour les écoles et autres institutions.
15
2
e année
1er cycle
Atelier du Professeur Pierre von Meiss
"Enseigner ce n'est pas remplir un vase,
c'est allumer un feu". (Aristophane 445368 av. J.C.)
Préambule
L'art de l'architecture transforme les moyens de la technique en œuvre utile et
signifiante. Apprendre à aimer l'architecture, à la concevoir et à la construire,
c'est interroger l'histoire, saisir une culture et élargir nos références, afin de parfaire nos ressources de projeteur. Apprendre à projeter signifie aussi apprendre
des techniques et faire des choix.
Au cours d'un processus itératif, que se partagent la raison et l'intuition, il s'agit
d'intégrer le thème, le programme avec sa philosophie sous-jacente, et le site
dans son territoire.
L'architecture est en quelque sorte une "œuvre collective". L'ouvrage n'est
jamais isolé et l'œuvre individuelle s'appuie toujours sur des précédents; nos
choix se réfèrent à un vécu et aux images que nous avons intériorisées.
L'université offre un milieu fécond pour le développement de votre personnalité
d'architecte. A l'apport des enseignants se mêlent les échanges entre étudiants
et les recherches en bibliothèque. Les méthodes d'enseignement mises en
place dans notre atelier développent votre esprit critique et votre autonomie
dans différentes situations didactiques et professionnelles à venir.
Assistants
Emmanuelle Bonnemaison,
Ivo Frei,
Thierry de Pourtalès
Secrétariat
Margrit Lambert
Cours de service
DGC
Professeur
Pierre von Meiss
Pour chaque problème à résoudre il est essentiel d'établir l'état des connaissances afin de ne pas s'instaurer en ré-inventeur inutile.
Itinéraire
Notre didactique se base sur le concept de découverte des aspects élémentaires et durables de l'architecture et du paysage. L'itinéraire que nous proposons va de l'échelle de l'espace intérieur à celle du territoire. Le rôle de chaque
construction est double: répondre à sa destination particulière et contribuer à la
transformation de la rue, de la ville et du paysage.
Les problématiques sont abordées par identification progressive plutôt que
simultanée, à travers une suite d'étapes, manière de parcours initiatique et
ludique qui réserve une juste part à la réflexion et à la créativité.
"Parrains / marraines"
Le programme offre en marge une ouverture sous forme d'une critique peut-être
un peu déroutante, mais entièrement extérieure à l'école (autour de Noël). Des
architectes contactés par la chaire, reçoivent chacun deux étudiants dans leur
bureau. Les objectifs sont les suivants:
- développer l'autonomie de l'étudiant;
- s'exercer à présenter son projet;
- connaître un bureau d'architecte...;
- aborder aussi des questions de construction - matérialisation.
16
2e année
Atelier du Professeur Pierre von Meiss
Le projet souterrain
Semestre d’hiver
L'enjeu
Avec la raréfaction et le renchérissement des terrains en situation urbaine, les
surfaces construites sous terre avoisinent souvent en nombre celles qui émergent. De plus en plus, le souterrain comprend non seulement d'importants lieux
d'interface entre moyens de transport, mais aussi des lieux où des personnes
séjournent et travaillent pendant plusieurs heures par jour.
A quelques exceptions près cette nouvelle réalité n'est pas encore entrée dans
notre manière de penser les édifices. La ligne du sol reste une sorte de ligne de
démarcation absurde entre l'architecture de la ville "à l'air" et celle purement
technique "sous terre", sans égard pour l'homme qui l'utilise.
Théorie
Le plaisir de reconnaître le flux des forces. Le projet souterrain. Seuils et
espaces de transition. Parcours et orientation. Les sept points du projet de
lumière naturelle. Corps et revêtement, La planche explicative.
Exercices et projet
En plus d'être d'actualité, la problématique abordée est un excellent support
pour l'apprentissage du projet au niveau d'un 3ème semestre. L'accent est mis
sur l'accès, les seuils, l'espace intérieur, la structure, la lumière, les textures et
matériaux.
Le site sera la ville de Turin qui est en train de réaliser son premier métro. Vous
ferez le projet de cinq stations en ligne en travaillant chacun sur une station tout
en faisant partie d”une “agence d’architecture” de cinq étudiants à la recherche
d’une stratégie commune pour créer des séries de stations qui ont un air de
famille. Cette didactique du projet individuel inséré dans une stratégie de groupe s’est avérée extrèmement profitable, lorsque nous l’avons mise à l’épreuve
en 2000/01 pour la première fois.
Afin de constituer des références, nous commencerons le semestre par un
voyage à Bilbao ou à Londres pour étudier leurs remarquables réalisations de
métros récents.
Station de métro du CHUV
Nicolas Braem, étudiant 2000-01
Champs de recherche
Nos recherches se placent dans une perspective pédagogique allant de l'espace proche jusqu'à l'échelle du territoire. Nous cherchons à
mieux articuler les connaissances en théorie et
pratique du projet en vue de leur transmission
efficace. Le rayonnement de nos travaux
dépasse largement le cadre de l'EPFL.
Projets de recherche en cours
- L'espace souterrain, un programme de notre
temps, jusqu'alors négligé par les architectes
- Lumière et ombre en tant que matériau
du projet
- L'architecture de la gravité, l’esthétique
du flux des forces
- Le projet du (re-)vêtement, son histoire
et ses perspectives
- L'architecture du paysage, du minéral
au végétal; une introduction au paysagisme.
Livres
von Meiss, Pierre, De la forme au lieu une introduction à l'étude de l'architecture
PPUR, Lausanne, 2e éd. 1993
von Meiss, Pierre, De la cave au toit témoignage d'un enseignement, PPUR,
Lausanne, 1992
en préparation: Technique et expression
Articles récents
v. Meiss, P., The aesthtetics of
gravity,L’esthétique de la gravité, dans
“EaV” (Enseignement, architecture, Ville),
no 5, 1999/2000, Versailles.
v. Meiss, P., Corps et revêtement, Cahiers
de l’enseignement de l’architecture no 8,
AEEA/EAAE, 2000
v. Meiss, P., Existe-t-il une avant-garde
aujourd'hui? Dans STOA no 2, revue
annuelle, AEEA, Paris, 1997
v. Meiss, P., Une école, trois architectes,
dans le catalogue d'exposition de l'Atelier
Cube, Birkhäuser.
Cahiers didactiques
1. Le projet souterrain
2. Les toits
3. Tissus urbains et maisons-cour
4. L'architecture du paysage (textes choisis)
Témoignages d’un enseignement
No 1 - Réaffectation d’une friche minière :
centre d’activités et de sports en plein air
à St. Triphon, projets, été 1999.
No 2 - Autoroutes et paysages, été 2000
No 3 - Le projet du souterrain, hiver
2000/01.
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2e année
Atelier du Professeur Pierre von Meiss
Théorie
Lecture du site et du territoire
Le croquis de voyage
Méthodologies du projet de paysage
Le végétal comme matériau du projet
L’architecture du paysage
Semestre d'été
L'enjeu
Au fil des trente dernières années
trois forces transforment radicalement
nos paysages:
• l’industrialisation de l'agriculture et la
globalisation des marchés;
• le redécoupage du territoire non pas
par des limites géographiques ou politiques, mais par les rubans-"rivières"
artificiels des voies de transport,
(autoroutes, T.G.V., aéroports), qui
créent des limites aux impacts insoupçonnés sur l'environnement. Ces
rubans sont toujours conçus pour
relier des destinations; leur effet de
limite et de redécoupage local doit
également entrer dans les considérations du projet.
• La mobilité individuelle bouleverse la
notion même de ville comme lieu de
centralité, elle mène vers une ville diffuse, voire à l'abolition de la distinction
ville-campagne. Une image nocturne
prise par satellite montre une nébuleuse de lumières quasiment ininterrompue, allant de Manchester jusqu'à
Bologne.
L'architecte, bien qu'il ne soit qu'un
acteur parmi d'autres, doit par une
réflexion critique développer et élabo-
Emscher Park dans la Ruhr, la plus grande
friche industrielle en mutation.
18
rer des moyens qui lui sont propres
pour contribuer à la gestion du paysage en mutation.
Exercices et projet
Savoir lire et interpréter la morphologie, le climat, la biologie et l’histoire
d’un territoire et d’un lieu, être détenteur d’un bagage inattendu, incluant la
représentation de paysages, de sols
et de plantes sera un atout pour aborder les grands projets du 2e cycle.
Notre objectif minimal est l'introduction à une culture du paysage et l'apprentissage d'une méthodologie.
Notre souhait est de vous responsabiliser pour que vos projets dépassent le stade de "la mise à plat de la
topographie" ou le recours mal maîtrisé à des alignements d'arbres qui ne
seraient qu'une ligne graphique dans
le projet dessiné. Au terme du
semestre vous ne serez pas paysagistes, mais des architectes sensibilisés et avertis des compétences en
jeu.
A l’Ascension, un voyage d’étude
autour des thèmes du paysage, des
jardins et des espaces publics mènera l’atelier à Naples.
2e année
Atelier du Professeur Pierre von Meiss
Collaborateurs pour l’enseignement
Pierre von Meiss
professeur
Originaire du canton de
Zurich, Pierre von
Meiss est né en
1938. Il obtient son
diplôme d’architecte
en 1962 à l’EPUL.
De 1962 à 1970, il
est professeur assistant à l’Université de Cornell. Depuis 1970, il est
professeur à l’EPFL.. Il donne un cours de
théorie d’architecture et conduit un atelier
de projet orienté d’une part vers les éléments de composition, l’espace, la structure, la lumière et la matière; et d’autre
part, vers la forme urbaine et l’interprétation d’un lieu par le projet. En dernière
année du Génie civil, il donne un cours
d’introduction à l’architecture portant sur
les relations entre technique et expression. Il a enseigné comme professeur invité aux universités de Bucarest, de Brno,
Varsovie, Newcastle-upon-Tyne (Kent
State) et dans le Graduate Program de
l’université de Pennsylvanie. De 1972 à
1977, il a prépar é e t d é v e l o p p é l e
L a b o r a t o i r e d’Expérimentation Architecturale (LEA). En 1986, il publie un
important ouvrage didactique ”De la forme
au lieu” aux PPUR traduit depuis en italien, anglais et allemand. En 1991, il publie
aux PPUR ”De la cave au toit”, un témoignage d’enseignement d’architecture. Son
activité comme critique d’architecture
aboutit régulièrement à des publications
dans les principales revues d’architecture.
Il est président de l’Association
Européenne pour l ’ E n s e i g n e m e n t d e
l ’ A r c h i t e c t u r e (AEEA/EAAE) de 1996 à
1998. Depuis 1999, Dr honoris causa de
l’Institut d’Architecture “Ion Mircu”,
Université de Bucarest.
Emmanuelle
Bonnemaison
Née en 1963 à
Tonnerre, France.
Diplôme DESA de
l’Ecole spéciale
d’Architecture.
Assistante au semestre d’été de la
chaire du Professeur Pierre von Meiss depuis 1997.
Recherches: Etude historique du Parc Mon-Repos,
Lausanne.Participation aux recherches liées
à l’enseignement de la chaire. Le paysage
du centre à sa périphérie urbaine (Thèse
de doctorat). Organisation profesionnelle :
Membre de la Fédération Suisse des
architectes-paysagistes, Vice-présidente
du Groupe romand de la FSAP, membre
du comité de rédaction de la revue
“anthos”. 1990-1995 architecte-paysagiste, chef de projet, bureau Borgeaud, paysagiste, Lausanne.
Depuis 1996, bureau de paysage indépendant.
Publications : anthos 2/97 LausanneJardins’97 ,“Faim”. Architeccture suisse
12/97, “Faim”. anthos 1/98, Natures en
ville, “Le renard et le goéland”.
Ivo Frei
Né en 1960 à Thal.
1985 Diplôme d’architecture, EPFL.
1987-91 assistant du
Département d’architecture de l’EPFL
1991-92 chargé de
cours au DA de
l’EPFL. Depuis 1996,
premier assistant au Département d’architecture
de l’EPFL. Recherches : Participation aux
recherches liées à l’enseignement de la
chaire, notamment : Les maisons-cours,
lieux archétypiques de l’architecture
(DA,1997). Le projet du (re)vêtement, son
histoire et ses perspectives (DA).
Organisation professionnelle : FAS Membre actif, SIA Membre actif de 1993 à
97, vice-président et président du groupe
des architectes Vaud, SPSAS Membre
actif, REG A Registre suisse des architectes, 1985-89 Architecte indépendant.
1990 Fondateur de l’Atelier Niv-O, architectes, Lausanne, plusieurs réalisations,
concours et distinctions. Publications :
“Architecture de papier, Individualité
contre collectivité” dans Architecture suisse no 79/1987. Articles sur la profession
d’architecte dans les journaux et revues
professionnelles.
Thierry de Pourtalès
Né en 1969 à Neuchâtel.
1995 Diplôme d’architecture de l’EPFL.
1998 Assistant au Département d’architecture de l’EPFL. Recherche : Participation
aux recherches liées à l’enseignement de
la chaire, notamment : le thème du cheminement du flux des forces en architecture,
(DA, en cours). Organisation professionnelle : SIA Membre actif, REG Registre
neuchâtelois des architectes, 1994-98
Atelier d’architecture Th. de Pourtalès,
Areuse, NE. 1995-96 Travail en association avec le bureau J.-L. Rivier, architecte,
Lausanne. 1997-98 Associé fondateur de
l’atelier d’architecture AV architectes,
Neuchâtel-Bienne.
19
2
e année
1er cycle
Atelier du Professeur Patrick Mestelan
« Le sens de l’existence se situe dans l’espèce plus que dans l’individu, lequel doit
se borner à apporter sa contribution à un
édifice d’ensemble qui le dépasse infiniment.»
Luc Ferry, Le nouvel ordre écologique.
Assistants
Marc Bretler
Robert Ruata
Barry Stanton
Secrétariat
Lydia Roduit
LA CONNAISSANCE ET L’ECHANGE
Un lieu pour le végétal
La didactique
La didactique s’insère dans le cursus d’études du premier cycle et propose
d’élargir et d’approfondir les connaissances architecturales et de développer la
réflexion critique.
Par la conception d’édifices publics en territoire urbain, la problématique de
l’atelier traite des rapports qu’entretient l’objet architectural avec la ville et l’espace public. Plus particulièrement, elle développera une réflexion relative à la
connaissance du monde végétal (exposition, conservation, sauvegarde) et à
l’économie que ce monde induit (production et échange, marché).
Notre civilisation contemporaine s’interroge de façon toujours plus pressante sur
la qualité de son environnement qu’elle détériore inexorablement. Sous la poussée des mouvements écologiques, la conférence internationale de Rio, en 1992,
opère une prise de conscience profonde et développe un concept de développement durable où l’économie se prête à la gestion de la réversibilité des ressources, de la qualité environnementale et de l’équité sociale.
Le thème annuel sera confronté à l’observation de la nature, à la compréhension de son dynamisme de ses changements, à la disparition et à l’apparition de
certaines espèces. Source de vie, le végétal concerne autant un patrimoine
menacé et une mémoire à découvrir qu’un grand espoir pour le futur. Il est présent non seulement dans l’alimention mais aussi dans le médicinal, l’énergétique et l’environnement. Il peut bouleverser une organisation d’un territoire. Le
développement scientifique et la biodiversité ouvrent de nombreuses perspectives et mettent en cause les réseaux hégémoniques de production et de
consommation.
Le thème proposé a une double vocation : développer les connaissances architecturales et initier l’étudiant(e) à la connaissance du monde végétal.
Dans ce but, la problématique tentera d’explorer le sens de la démarche architecturale, une façon de voir et de s’approprier le monde par un dessin (dessein).
Cette démarche est un acte de création et de liberté qui pourtant se mesure en
fonction des autres. Dans son édification, comme dans sa compréhension,
l’œuvre architecturale ressort inéluctablement de l’éthique puisqu’elle émane
d’un regard porté sur les autres au travers de notre propre connaissance.
La conception d’espaces publics destinés à la plante ne peut contourner cette
problématique. Elle est basée sur le besoin d’offrir des lieux propres à une interrogation sur la qualité de l’espace et sur l’esprit qui s’en dégage: un langage
architectural dont l’ordre structurel, la matière et le traitement de la lumière en
seront les interprètes.
Les exigences programmatiques inhérentes au projet d’architecture seront traitées avec d’autant plus de soin qu’elles sont un prétexte à la problématique.
Elles procéderont d’une double référence pour chacun des deux projets traités
durant l’année:
offrir des lieux propices au regard porté sur la lisibilité du monde afin
d’effectuer une prise de conscience quant à son devenir;
tenter de mesurer l’acte de création architecturale à l’échelle de la collectivité et du temps: à celle de la mémoire. Cette considération est d’autant plus
importante que l’architecte ne peut se soustraire à la vocation collective de son
œuvre, que ce soit lors de son édification ou par sa “réelle présence” dans le territoire.
Le support thématique de chaque projet traité sera également un prétexte à la
connaissance et au développement des lieux pris en considération.
Il traitera de l’interdépendance des échelles d’observation, de conception et d’intervention.
Incitant à la découverte de la qualité paysagère du lieu et abordant la question
de l’image architecturale en relation avec ce lieu, le thème traitera de l’impor-
20
2e année
Atelier du Professeur Patrick Mestelan
Théorie du projet
L’enseignement se partagera entre:
le cours théorique: il abordera
des notions relatives à la définition de la
forme architecturale, à sa constitution et
au sens qu’elle requiert, en approchant
une théorie du projet où la forme architecturale est évocatrice d’activités et formatrice de sens, et par extension, approchera la métamorphose de l’ouverture;
les séminaires méthodologiques:
ils fourniront des apports théoriques et
instrumentaux relatifs au développement
des travaux pratiques. Ils traiteront de la
connaissance du thème, de l’histoire (territoire et architecture), de la méthodologie, de la composition, de la construction
et de la représentation. Ils seront sujets à
des invitations de personnalités extérieures. Une documentation ainsi qu’une
bibliographie restreinte seront jointes à
chaque séminaire.
Illustration tirée de:
Marrey, B. et Monnet, j.-p.
La grande histoire des serres & des jardins
d’hiver, France 1780-1900
Ed. Graphite, Turin.
Légende de l’illustration:
«Les serres qu’Edmond About fit réinstaller
dans sa propriété d’Osny, dans l’Oise, demeurent l’un des plus beaux exemples connus de
serres privées».
Auteur de l’illustration
F. Nadar
21
2e année
Atelier du Professeur Patrick Mestelan
tance de l’insertion du projet dans le paysage et du rapport qu’il entretient avec
les éléments naturels et bâtis.
Les objectifs de la didactique
Qualifier le projet d’architecture d’objet de connaissance implique une constante réactualisation de la méthode, de son instrumentation et de la théorie qu’il
exerce. Il structure une certaine approche du réel qui est propre à celui qui le
conçoit, comme au groupe auquel il appartient. Cette approche est la base de
la didactique proposée.
Plus spécifiquement, l’enseignement a pour objectifs:
une introduction à l’observation critique et interprétative du territoire qui
exprime ce que la notion de “lieu” contient et peut contenir dans le sens où l’objet architectural, par son contenu et par sa forme, participe à son identification;
un développement de quelques fragments théoriques afin de pouvoir
situer la finalité du processus de projet en regard de l’histoire de l’architecture et
de ses composantes essentielles (l’étude typologique);
une initiation à un processus de composition contribuant à l’acquisition
d’un savoir-faire, ainsi qu’au développement de la pensée critique où la théorie
et la pratique du projet s’alimentent réciproquement: formalisation d’un concept
d’espace, expression de ce concept à l’aide d’éléments architecturaux, communication et “mise en situation” de ce rapport (concept-expression);
la méthode suscitera une prise de conscience de l’instrumentation relative à la composition et à sa performance tout comme elle proposera quelques
repères de réflexion critique engageant l’étudiant et l’étudiante.
Sites et thèmes choisis pour illustrer la didactique
Sites
Pour répondre à la connaissance et au développement du thème, les lieux d’intervention des projets seront choisis en fonction de la spécificité et de la qualité
du territoire, de son histoire et d’une réflexion territoriale et paysagère.
Thèmes:
Tout en assurant une continuité de la problématique, les différents thèmes chercheront à offrir une certaine diversité projectuelle:
Un jardin botanique
le jardin botanique, grand livre de la nature, est ancrée dans une tradition
muséographique : faire découvrir et donner à voir toute une série d’espèces
rares et lointaines. Cette théâtralité de la nature dans la finalité contemporaine
s’ouvre toutefois à d’autres orientations : développer une sensibilité et une prise
de conscience de l’environnement naturel, préserver des espèces en voie de
disparition ou en introduire d’autres dans l’écosystème en vue de le rééquilibrer.
Le projet développera une conception « paysagère » de l’architecture où le
domaine bâti (serre, local de services ou d’expériences) s’intègre à la conception de l’espace extérieur et végétal (exposition de plantes, jardin, allée, etc.) en
relation avec l’espace public.
Un marché couvert
Le marché est un lieu d’échanges essentiel de la cité. Equipement collectif et
public, il se prête à la rencontre et aux activités de commerce entre les hommes.
Les grands centres commerciaux en périphérie (accessibles par automobiles)
dévitalisent le centre des villes. La conception d’un marché couvert en ville a
pour hypothèse de base la requalification du centre ville et de son espace public.
Il offre une animation et a une implication sur la forme urbaine.
Le marché couvert est aussi prétexte à un regard critique sur la production et la
distribution alimentaire par rapport à la biodiversité, débat très contemporain.
22
Recherches
fragments théoriques sur la
composition architecturale “Form evoks
Function”;
typologie des édifices publics
notamment les écoles, bibliothèques,
théâtres et musées;
typologie structurelle et formation spatiale dans l’architecture contemporaine;
symbolique et métamorphose du
sens de l’ouverture.
Publications
Cahiers thématiques sur:
les théâtres, musées, écoles, bibliothèques, équipements sportifs, hôtelsrestaurants,
Cahiers thématiques en préparation:
viticulture-agriculture, espaces du transport, espaces de méditation, cimetières
Bibliographie
Une documentation précise relative aux
exercices sera fournie à l’étudiant au
début du travail.
Une bibliographie générale des traités et
de l’histoire de l’architecture ainsi qu’une
bibliographie spécifique aux lieux et
thèmes de l’année seront remises aux
étudiants; elles seront commentées et
éventuellement complétées en cours
d’année.
2e année
Atelier du Professeur Pastrick Mestelan
Collaborateurs pour l’enseignement
Patrick Mestelan
professeur
De nationalité française,
Patrick
Mestelan est né en
1947. En 1972, il
est diplômé de
l’EPFZ et part
ensuite à Alger
pour un travail de
coopération. De 1974 à 1986, il est assistant et premier assistant du professeur
Jean-Marc Lamunière et assume une charge de cours. De 1982 à 1984, il est professeur invité à l’Ecole d’architecture de
l’Université de Genève où il est nommé professeur adjoint en 1985. En 1993, Il est professeur invité à l’Université de Pennsylvanie
”The Graduate School of Fine Arts ", aux
Etats-Unis. Nommé professeur à l’EPFL en
1988, il enseigne le projet d’architecture en
2e année en orientant son enseignement
sur l’espace et les édifices publics, comme
prétexte à une approche où l’architecture
est concomitante à la forme urbaine. De
1992 à 1994, il est président de la commission d’enseignement et de 1994 à 1997, il
est chef du département d’architecture. Il
dirige, en association avec Bernard Gachet,
un bureau d’architecture à Lausanne. On lui
doit notamment l’Ecole de la construction et
les bâtiments administratifs de la Fédération
Vaudoise des Entrepreneurs, à Tolochenaz,
le collège de Gland, le centre paroissial de
Saint Amédée, ainsi que la polyclinique
médicale universitaire à Lausanne.
Marc I. Bretler
Né à Lausanne en
1969.
Diplôme
EPFL en 1996.
Master of Science
in
Advanced
Architectural
Design, Columbia
University à New
York en 1998.
Collabore aux bureaux de Peter Eisenmann
et Bernard Tschumi à New York, responsable de projet chez Rodolphe Luscher à
Lausanne. Bureau indépendant à Lausanne
depuis 1999. Editeur associé de la revue
a+u (Architecture et Urbanisme) à Tokyo
depuis 1998. Membre du Comité de rédaction de JA (The Japan architect) à Tokyo
depuis 1998. Assistant di Professeur Patrick
Mestelan à l’EPFL depuis 1999.
Conférencier à Julalonghorn University et
au Thaï Institute of technology, Bangkok;
Barnard College, New York. Critique invité
au Sci-Arc (Southern California Institute of
Architecture), Los Angeles, PENN
(University of Pennsylvania) à Philadelphie,
et à l’ITHA de l’EPF Lausanne. Auteur d’articles publiés notamment dans Archimade,
a+u, AP+, JA, Schinkenshiku et
Encyclopedia of Modern Architecture,
Fitzroy Dearborn Publishers.
Robert Ruata
Né à Turin en
1949.
Maturité
classique
à
Genève en 1968.
Diplôme de l’Ecole
d’Architecture de
l’Université
de
Genève en 1975.
Assistant
du
Professeur Tita Carloni à l’EAUG de 1978 à
1982. Assistant du Professeur Patrick
Mestelan à l’EAUG de 1982 à 1984, puis à
l’EPFL depuis 1986. Exerce une activité
indépendante à Genève en association
avec A. Burnier et A. Robert Tissot (BRTR
architectes) depuis 1981. Divers articles
publiés dans Archimade, Faces, Art+
Architecture. Musicien, membre de la
SUISA.
Barry Stanton
Né en 1958 à
E d m o n t o n ,
C a n a d a .
1981Diplôme
d’aménagiste
(B.E.S.,
Hons),
University of Waterloo, Canada..
1987 Diplôme d’architecture
(M.arch),
Massachussetts
Institute of Technology, Cambridge,
USA.1987-1997 Collaborateur dans divers
bureaux d’architecture aux USA et au
Canada, en Angleterre et en Suisse. 1992
Association Lyon & Stanton, architectes,
Lausanne. 1989-1999 Assistant de projet et
de théorie de l’architecture à l’EPFL auprés
des Professeurs von Meiss, Chipperfield,
McCleary, Zardini et Mimram. Depuis 1999,
Assistant de projet et de théorie de l’architecture dans la chaire du Professeur
Mestelan à l’EPFL.
23
2
e année
1er cycle
Atelier du Professeur Luca Ortelli
Assistants
Massimo Giordani
Marco Svimbersky
Pascal Tanari
Secrétariat
Lydia Roduit
L'objectif principal de l'atelier est d'augmenter la maîtrise des moyens techniques et formels que les étudiants ont eu l'occasion de connaître durant leur
première année d'étude.
Le projet d'atelier, ainsi que les cours théoriques, les séminaires et les exercices
fourniront l'occasion d'approfondir la connaissance de l'histoire de l'architecture
de notre siècle.
L'accent sera posé sur les aspects du projet liés à sa construction. Le but didactique consiste à rendre les étudiants conscients des implications formelles de
chaque choix constructif ou technique.
Cette démarche sera toujours fondée sur une confrontation directe avec l'architecture en tant qu'expérience transmissible. Chaque projet sera, par conséquent, inscrit dans le cadre thématique que l'étudiant découvrira et précisera au
fur et à mesure du développement de son travail.
La démarche projectuelle sera, en effet, basée sur trois points fondamentaux.
Le premier consiste dans la confrontation directe avec une série de projets ou
de bâtiments du passé ou contemporains. Ceci permettra à chaque étudiant de
connaître les éléments principaux du travail d'un architecte déterminé, ou bien
d'un groupe d'architectes, et d'approfondir les thèmes plus proches à son projet.
Ce dialogue continu avec les bâtiments et les projets qui les ont précédés, donnera aux étudiants la conscience de participer, par leur travail, à une expérience collective. En plus, la confrontation directe avec une problématique définie et
avec le travail des architectes qui se sont penchés sur les mêmes sujets constituera aussi un moyen efficace d'éviter l'approximation et le manque de précision
quant aux intentions du projet et à sa construction
Le deuxième point correspond, par contre, à la simultanéité de différentes
échelles projectuelles. Cette attitude garantira le contrôle de tous les aspects de
la construction et constituera une manière de concevoir la forme architecturale
en tant que résultat d'une série d'opérations rationnelles. Une telle démarche se
pose l'objectif de démonter la vision selon laquelle le projet correspond à une
séquence qui, à partir de la grande échelle, trouve son aboutissement dans le
réglage des détails. Les étudiants seront, par contre, confrontés avec la vérification immédiate des conséquences de leurs choix à tous les niveaux et dans
tous les aspects du projet.
Le troisième point consiste dans l'adaptation du projet aux conditions du contexte. Dans ce sens, le processus d'élaboration sera considéré comme une sorte
de négociation entre les aspirations idéales et les contraintes physiques et
rationnelles du projet.
Deux projets d’habitation en ville
Le projet d'architecture n'est pas seulement un acte technique. Cette activité,
intellectuelle et pratique en même temps, représente toujours l'occasion de
réfléchir autour de thèmes qui ne sont pas forcément liés au programme fonctionnel. Dans le cas des exercices proposés, l'objet est lié à l'habitation urbaine
et les thèmes architecturaux seront à développer en relation avec les caractères
de la ville de Lausanne.
Projeter une maison d'habitation dans le contexte lausannois implique la prise
en compte des caractères que ce type de bâtiment a assumé dans le temps, en
essayant d'enregistrer les éléments constants plutôt que d'en souligner les différences.
Le travail d'atelier et les activités qui se dérouleront dans la plage horaire des
cours théoriques - séminaire et cours ex cathedra - traiteront le thème de l'habitation dans une perspective historique en privilégiant deux points d'observa-
24
2e année
Atelier du Professeur Luca Ortelli
Split, relevé typologique du centre historique.
Situation en 1966.
tion spécifiques correspondant à deux expériences fondamentales dans l'architecture de notre siècle: le rationalisme et le traditionalisme.
L'objectif consiste dans la démonstration, à la foi théorique et pratique, de la
possibilité de faire référence, aujourd'hui, à ce deux patrimoines, sans les considérer nécessairement opposés.
L'héritage du rationalisme constitue un passage incontournable dans le processus du projet contemporain et, au même titre, la leçon du traditionalisme pourrait représenter un instrument très utile pour tout ce qui concerne la proposition
d'une série d'éléments de la construction que la pratique contemporaine a mis
de coté ou trop souvent oublié.
On regardera les témoignages du passé avec un œil à la fois nostalgique et progressiste: un œil capable de considérer l'héritage du passé comme une richesse, avec la conscience des besoins et des exigences qui caractérisent le présent.
Cette démarche sera abordée selon une vision précise qui met au centre la
question de la continuité entre les cultures architecturales et constructives de
Lausanne et la réalisation d'une maison, aujourd'hui et dans un contexte précis.
L'accent sera posé sur deux aspects spécifiques: la domesticité de la maison (la
tautologie est voulue) et ce qu'on pourrait définir son "caractère lausannois".
L'hypothèse de travail se base sur la possibilité de proposer des éléments
typiques de l'architecture domestique lausannoise en faisant naturellement référence à la définition de type - opposée à celle du modèle - donnée par
Quatremère de Quincy.
"Domesticité" et "caractère lausannois" ne seront pas des notions opposées ou
en contraste, mais plutôt deux aspects de la même question.
Ces notions seront abordées et développées au niveau typologique et, très
25
2e année
Atelier du Professeur Luca Ortelli
concrètement, sur le plan de leur construction, dans un équilibre délicat et difficile entre les exigences domestiques et les règles de construction de la ville.
Une telle démarche, qui demande la simultanéité des échelles de projet et la
référence continue à un patrimoine connu, est confirmée par les mots d' Adolf
Loos à propos de sa manière de concevoir l'enseignement de l'architecture.
"Ma méthode consiste à étudier sans attendre tous les détails techniques et
architectoniques d'un projet. L'exécution extérieure se rattache à la tradition
au point exacte où les architectes viennois l'ont abandonnée. [...] Les projets
doivent être conçus en partant de l'intérieur; les planchers et les plafonds (parquets et caissons) constituent l'élément premier, la façade l'élément secondaire. On attache beaucoup d'importance à une exacte répartition des
espaces et à un ameublement correct."
(Adolf Loos, Mon école d'architecture, 1913)
Le radicalisme de cette prise de position n'a rien de l'exagération rhétorique
mais montre, au contraire, la précision d'une pensée que l'on retrouve aussi
dans les œuvres réalisées de Loos. Par conséquent, la valeur de ses affirmations, au-delà des références à Vienne, est tout à fait générale et encore valable
aujourd'hui.
26
2e année
Atelier du Professeur Luca Ortelli
Collaborateurs pour l’enseignement
Luca Ortelli
professeur
Né à Sorengo (TI)
en 1956. Diplôme
d'architecte,
Politecnico
di
Milano, en 1983.
Rédacteur de la
revue
Lotus
International ,de
1980 à 1990. Codirecteur de la collection
des guides d'architecture "Stella Polare",
depuis 1988. Assistant au Département
d'architecture de l'EPFZ, 1983-86.
Professeur de projet et théorie de l'architecture à la Scuola Tecnica, Lugano,
1985-89. Visiting critic à l'Université de
Miami, en 1987. Suppléant chargé de
cours à l'EAUG, 1989-91. Professeur à
l'EAUG, 1992-97. Professeur invité à SCI
ARC, Vico Morcote, 1994-96. Projets:
Nombreux projets et concours depuis
1980. Concours ”Archivio cantonale e altri
uffici statali” à Bellinzone, et réalisation.
Publications et médias: Rédaction des
Quaderni di Lotus consacrés à Santiago
Calatrava, 1988 et Giorgio Grassi, 1990.
Collaboration aux journaux tessinois "Il
quotidiano"
et
"Politica
nuova".
Collaboration avec Pagina Culturale de la
Radio Suisse Italienne. Nombreux articles
dans Lotus International, Urbanistica,
Phalaris, Faces, R i v i s t a Te c n i c a ,
D o m u s , We r k , Bauen+Wohnen.
Massimo
Giordani
Né à Roveredo en
1966. En 1992
Diplôme en Sciences sociales IES à
Genève. Diplôme
en architecture à
L ’ I n s t i t u t
d’Architecture de
l ’ U n i v e r s i t é de Genève en 1998.
Assistant du Département d’Architecture
de l’Ecole polytechnique fédérale
d e Lausanne depuis 1999. Collaborateur
dans le bureau d’architecte Dolta-Bulloni à
Casiano en 1999.
Architecte associé de MAS architetti à
Lumino depuis 2000. Nombreux projets,
réalisations et concours.
Marco
Svimbersky
Né à Locarno en
1969. Diplômé en
architecture
à
l’EPFL en 1996.
En 1999, Assistant
au Département
d’Architecture de
l’EPFL
du
Professeur invité Fabio Reinhart et du
Professeur invité Giorgio Grassi de 1999 à
2000.
Assistant
au
Département
d’Architecture de l’EPFL du Professeur
Luca Ortelli depuis 2000. Travaux et réalisations auprès du bureau Ph. Gueissaz à
Ste - Croix de 1996 à 2000. Projets et
concours en collaboration avec S.
Pavlovic à Lausanne depuis 1999.
Pascal Tanari
Né à Genève en
1964. Diplômé en
architecture
à
l ’ E c o l e
d’Architecture de
l ’ U n i v e r s i t é de
Genève en 1992.
Assistant à l’Ecole
d’Architecture de
l’Université de Genève de 1994 à 1997.
Assistant au Département d’Architecture
de l’EPFL depuis 1997. Professeur invité à
l’Ecole d’Architecture de Nancy en 19992000. Activités indépendantes à Genève
depuis 1994. Plusieurs projets et réalisations architecturales, notamment dans le
domaine de l’habitation et nombreux projets de concours. Coordinateur de la revue
Faces depuis 1997. Publication de nombreux articles dans les revues Archithèse
et Faces sur l’architecture contemporaine
et du XXe siècle. Editeur de l’ouvrage
monographique “Le cinéma Manhattan de
Marc-Joseph Saugey : révélation d’un
espace” en 1992.
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