Interview L`EQUIPE du vendredi 30 mars 2007

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Interview L`EQUIPE du vendredi 30 mars 2007
Interview L’EQUIPE du vendredi 30 mars 2007
Philippe DIALLO, le directeur général de l’UCPF, appelle les présidents de club à la réflexion sur
l’avenir de la formation à la française.
PHILIPPE DIALLO : « Tout un système remis en cause »
PHILIPPE DIALLO ne cache pas son inquiétude : l’arrêt de la cour d’appel de Lyon va pousser
les présidents de club à réfléchir sur l’avenir de la formation à la française.
« Cette décision est l’extension au territoire national de dispositions déjà en vigueur à
l’étranger, prévient le directeur général de l’UCPF, le syndicat des dirigeants. Cet arrêt veut dire
que c’est tout notre système de formation bâti depuis le début des années 1970, et dont l’une
des clés de voûte était l’obligation de signer dans le club formateur, qui est remis en cause. Ce
système avait déjà été mis à mal en 1995, avec l’arrêt Bosman, mais il reposait sur un certain
consensus, désormais battu en brèche. C’est d’autant plus regrettable que la formation à la
française a fait ses preuves et était considérée comme l’une des meilleurs du monde. Vous
pouvez demander à Aimé Jacquet combien d’observateurs étrangers venaient se renseigner
sur nos méthodes. »
A l’UCPF, on convient donc que l’heure est peut-être grave. « Nous allons être amenés à
réfléchir à l’avenir de la formation, dit encore Diallo. A très court terme, nous allons réunir les
clubs pour voir s’il est possible de trouver entre nous un accord pour pérenniser notre système
en les adaptant. Mais il faudra bien s’interroger sur l’intérêt d’entretenir des centres de
formation coûteux s’il n’y a pas, au bout de cet investissement, une contrepartie sportive, en
étant certain de pouvoir garder le joueur, ou financière, compte tenu d’indemnités qui ne sont
pas à hauteur des efforts consentis. »
Reste que le problème dépasse largement le cadre strict de la formation, comme le reconnaît
Philippe Diallo.
« Cette décision, comme d’autres, est symbolique du fait que le monde du sport est rattrapé
par le droit commun. Et, si les gouvernements ou les instances européennes ne reconnaissent
pas la spécificité du sport, pas seulement en paroles, mais dans les actes, avec une base
juridique, toutes les dispositions du monde resteront à la merci de procédures et de décisions,
comme Bosman hier ou Olivier Bernard aujourd’hui. » - Richard PORRET

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