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Réseau de théologie évangélique « Apprendre à penser sa foi et sa vie à la lumière de l’Ecriture » Identité théologique Nous sommes chrétiens, protestants, évangéliques et théocentriques : 1. Chrétiens, car nous recevons et affirmons les déclarations des grands conciles œcuméniques de Nicée-­‐Constantinople et de Chalcédoine (clarification de la doctrine trinitaire et de la christologie). 2. Protestants, car nous recevons et affirmons les cinq « sola » de la réforme (sola scriptura, sola gratia, sola fide, solus Christus et soli Deo gloria) que nous trouvons bien présentés et contextualisés dans la déclaration de Cambridge de 1996 (cf. http://larevuereformee.net/articlerr/n193/declaration-­‐de-­‐cambridge-­‐alliance-­‐des-­‐
evangeliques-­‐confessants ). 3. Evangéliques, car nous recevons et affirmons les quatre caractéristiques définies par David Bebbington (la conversion comme une rencontre personnelle avec Dieu, la Bible comme Parole de Dieu, la croix comme sacrifice expiatoire et propitiatoire pour notre rédemption, l’action comme engagement militant). En tant qu’évangéliques, nous adhérons à la déclaration de Lausanne (cf. http://www.lausanne.org/fr/tous-­‐les-­‐
documents/la-­‐declaration-­‐de-­‐lausanne.html ). 4. Théocentriques, car nous recevons et affirmons la souveraineté totale du Dieu trinitaire dans le salut de l’homme et sur toutes choses afin que toute gloire revienne à celui de qui, par qui et pour qui sont toutes choses. L’importance de la théologie « Maître, quel est le plus grand commandement de la loi? » Jésus lui répondit: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est le premier commandement et le plus grand » (Mt 22.36-­‐38, Seg. 21). Dieu nous a créés pour que nous l’aimions plus que toutes autres choses, il nous a créés pour sa gloire (Es 43.7) afin que nous trouvions notre joie, notre identité et notre sécurité en lui et en lui seul. Notre amour pour Dieu se manifeste entre autres par notre obéissance aux deux premiers commandements du décalogue : tu n’auras pas d’autres dieux et tu ne te feras pas d’idoles (Ex. 20.3-­‐4). Nous trouvons ridicule le spectacle des Israélites qui construisent un veau d’or pour ensuite lui attribuer des qualités qu’il n’a pas et l’adorer comme un dieu (Ex 32.3-­‐4). Un tel péché nous semble si flagrant, qu’il nous est impensable qu’une telle abomination puisse se produire Page 1 sur 3 aujourd’hui dans l’église. Et pourtant, l’idolâtrie se définit comme le fait d’adorer quelqu’un ou quelque chose d’autre que le seul Dieu véritable. Chaque fois que nous attribuons des caractéristiques à Dieu qui ne lui correspondent pas ou que nous lui enlevons des attributs qui lui correspondent, nous n’adorons pas le seul Dieu véritable et vivant révélé en Jésus-­‐Christ. Nous commettons le péché d’idolâtrie, non pas en créant des idoles avec nos mains mais avec notre imagination. Si nous pouvions mettre en statue, par écrit ou en dessin la manière dont certains chrétiens conçoivent Dieu, nous trouverions ces images tout aussi ridicules et vulgaires que le veau d’or des Israélites. Un chrétien qui entretient une vision de Dieu qui n’est pas définie entièrement et seulement par l’Ecriture est un chrétien idolâtre. Le mot « Dieu » n’est pas un mot fourre-­‐tout que nous pouvons investir de la signification que nous désirons, au gré de nos envies ou de notre vécu. Aimer Dieu, c’est l’aimer tel qu’il se révèle à nous dans l’Ecriture. Est-­‐ce que ma vision de Dieu intègre les passages de l’Ecriture qui enseignent sa souveraineté absolue, sa sainteté, sa jalousie et sa colère ? Ou est-­‐ce que ma vision de Dieu n’intègre que les passages qui affirment l’amour, la patience et la bonté de Dieu ? Si nous voulons aimer Dieu, notre connaissance de lui doit être conforme à tout l’enseignement de la Bible. Nous ne pouvons pas choisir parmi les textes de la Bible ceux que nous utiliserons pour nourrir notre conception de Dieu, au détriment des textes qui ne nous plaisent pas ou qui choquent la sensibilité de notre époque et de notre milieu. Nous ne pouvons ni taire certains passages, ni aller au-­‐delà de ce que la Bible enseigne. L’Ecriture est notre seul fondement sur lequel nous devons construire notre vision de Dieu si nous voulons l’aimer de tout notre être. La théologie est vitale pour le chrétien car il ne peut se permettre d’entretenir une conception de Dieu qui s’écarte ou qui contredit l’enseignement de la Bible. La qualité de notre amour est tout aussi importante que l’objet de notre amour. Bien plus, l’objet de notre amour définira et nourrira la qualité de notre amour. Nous ne pouvons pas séparer un amour passionné d’une doctrine biblique au sujet de Dieu. En effet, chaque fois que nous disons quelque chose de faux ou d’incomplet au sujet de Dieu, nous péchons en insultant sa glorieuse personne. Dire quelque chose de faux au sujet de Dieu est un péché grave que nous ne pouvons pas relativiser si nous voulons aimer Dieu de tout notre cœur. Le chrétien qui désire aimer Dieu ne peut faire l’impasse sur une recherche et une réflexion théologique normée par l’entier de la révélation biblique. La théologie systématique En raison des conséquences du péché sur notre intelligence, il semble (comme le témoigne le grand nombre d’idées fausses voir hérétiques au sujet de Dieu que l’on peut discerner au sein du peuple de Dieu) qu’il soit bien plus facile de formuler un enseignement erroné en sortant quelques versets de leur contexte plutôt que d’étudier chaque passage de la Bible dans son contexte afin d’en saisir le sens (exégèse) et de laisser la totalité de l’Ecriture modeler notre foi et notre vie. La théologie systématique cherche à synthétiser la totalité de l’enseignement de l’Ecriture et à la présenter de manière cohérente, ceci sur la base de l’exégèse et en s’aidant de la théologie Page 2 sur 3 biblique et de la théologie historique. Comme l’indique Henri Blocher : « La théologie systématique est l’exposé scientifique de la foi chrétienne dans son harmonie, ou de la vérité révélée dans son ordre et son unité » (Henri BLOCHER, Introduction à la théologie évangélique, p. 3.). Elle permet au chrétien d’apprendre, d’intégrer et de s’approprier le contenu de la Bible sous une forme et dans des termes accessibles. Cette assimilation favorise une proclamation consciente, confiante et intelligible de la foi du croyant. Cette discipline sert également à identifier et à combattre les hérésies. La théologie systématique permet d’approcher l’Ecriture avec des a priori plus bibliques (théologie biblique) et plus éclairés (théologie historique) afin de parvenir à une meilleure compréhension du texte biblique (exégèse). Nous lisons la Bible avec des lunettes que notre culture, notre éducation, notre milieu social et notre vécu nous fournissent. La théologie systématique nous fourni des lunettes qui se veulent façonnées par l’Ecriture afin de faciliter notre écoute, notre compréhension et notre obéissance à la parole de Dieu. C’est donc selon une théologie systématique fondée sur l’exégèse ainsi que la théologie biblique ; éclairée par la théologie historique et en dialogue avec la philosophie et les défis de notre époque, que nous mènerons les réflexions au sein du réseau. Un Dieu qui se révèle L’humilité est la qualité essentielle de l’entreprise théologique. Créé à l’image de Dieu pour connaître et glorifier le seul Dieu vivant et véritable, l’homme a été totalement corrompu par le péché. Notre nature humaine est désormais incapable de connaître véritablement Dieu en dehors d’une intervention divine extérieure (révélation spéciale) et intérieure (don de la foi). Le Dieu trinitaire créateur et rédempteur ne peut être connu que grâce à l’autorévélation divine qui nous parvient de manière extérieure et objective au travers de l’Ecriture et de manière intérieure et subjective par la transformation que le Saint-­‐Esprit opère en nous. La théologie évangélique confesse l’Ecriture seule (sola scriptura) et dans sa totalité (tota scriptura) comme étant le principe extérieur de notre connaissance de Dieu (principium cognoscendi externum) et l’ultime autorité pour la vie et la foi du chrétien. Connaître Dieu nécessite un travail de la raison, mais une raison normée par la Bible qui est la norme normante (norma normans). Ce n’est que dans l’humilité, quand l’homme reconnaît son incapacité à connaître Dieu en raison de sa nature déchue et qu’il reconnaît sa dépendance envers l’œuvre d’autorévélation de Dieu, qu’une véritable connaissance de Dieu est possible. Le principe, c’est à dire la source, le commencement, le fondement, l’origine, de notre connaissance de Dieu se trouve en Dieu qui existe (principium essendi), en Dieu qui se révèle dans l’Ecriture (principium cognoscendi externum) et en Dieu qui nous convainc intérieurement (principium cognoscendi internum). Ce n’est que par et en Dieu que nous pouvons le connaître. C’est cette humilité, qui confesse que notre connaissance de Dieu n’est possible que parce que Dieu, dans son amour, se révèle à nous, que nous voulons cultiver afin que notre amour pour Dieu soit toujours plus passionné et que notre engagement au service de sa gloire dans le monde soit toujours plus radical. Page 3 sur 3