Les chefs Indiens Henri Toulouse débarqua en Nouvelle
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Les chefs Indiens Henri Toulouse débarqua en Nouvelle
Les chefs Indiens Henri Toulouse débarqua en Nouvelle-France au tournant du 17e siècle. Dans son pays natal, les ouvriers comme les marchands étaient quotidiennement tentés par l’attrait du Nouveau Monde, d’une vie meilleure loin des rues sales de la capitale française. L’air était si pur dans cette nouvelle région du monde, la brise si fraîche et les arbres si verts que monsieur Toulouse ne porta aucune attention à la rigueur de l’environnement. Très rapidement, il sélectionna son petit lopin de terre, près du majestueux fleuve St-Laurent, et fit de cet endroit son chez-lui. Malgré toutes les merveilles qu’il put rencontrer, sa curiosité fut attirée par le peuple le plus étrange qu’il eût jamais rencontré, plus bizarre même que les Bretons ou les Flamands. Les Indiens. Notre Henri développa une fascination sans borne pour les premiers habitants du Nouveau Monde, et régulièrement, il les épiait, partant parfois de nombreux jours loin de sa cabane de bois pour les étudier. Tout revenait souvent du pareil au même, mais un jour, il assista à un évènement que nul Européen ne pourrait se vanter d’avoir observé. Il assista à la nomination d’un nouveau chef de tribu. Bien que le système politique des Indiens ne lui fût pas familier, Henri comprit rapidement qu’il était loin de la monarchie française. Ici, aucun dauphin forcé de suivre les traces de ses ancêtres. La succession n’avait rien de linéaire, il fallait être le meilleur, point final. Seulement, de nombreux candidats s’offraient pour remplir ce rôle, et la tribu n’était pas très populeuse. Henri observait avec fascination alors que vingt guerriers tentaient par tous les moyens de convaincre les autres membres de leur groupe de les nommer chefs. Le problème, c’était qu’en omettant les concurrents à la chefferie, il ne restait plus que sept Indiens adultes, et tous souhaitaient voir un homme différent à la tête de la tribu. Il n’y avait aucun moyen de trouver un consensus. Les hommes et les femmes les plus âgés du groupe durent alors intervenir. Ils décrétèrent que le candidat parvenant à maintenir le contrôle le plus longtemps sur la tribu serait élu vainqueur, puisqu’il prouverait qu’il avait l’étoffe d’un chef. Un peu simpliste, dites-vous? Vous seriez surpris… Ce fut catastrophique. Aucun membre de la tribu n’acceptait d’ordres d’aucun guerrier, et plusieurs semblaient trouver amusant de faire le contraire de ce qu’on leur demandait, créant un chaos indescriptible. Henri ne put assister au dénouement de cette histoire, mais lorsqu’il revint dans son petit village près du St-Laurent, il fut fier de la relater et de conclure en affirmant qu’« il y avait beaucoup de chefs, mais pas beaucoup d’Indiens ». Et c’est depuis ce temps qu’on dit, lorsque tous veulent donner des ordres, mais que personne ne veut y obéir, qu’il y a beaucoup de chefs, mais pas beaucoup d’Indiens. Ariane Boivin, gagnante en 5e secondaire