Biologie de la reproduction. la petite histoire de la
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Biologie de la reproduction. la petite histoire de la
BIOLOGIE DE LA REPRODUCTION. LA PETITE HISTOIRE DE LA VIE HUMAINE A A Santos Coimbra Durant des millénaires de l’Histoire du Monde la reproduction est restée enveloppée de conceptions plus ou moins mystérieuses, chargée de mythes et frappée de nombreux tabous. Cette ignorance atavique des mécanismes de base sur lesquels repose le phénomène reproducteur a pour nous quelque chose de déroutant et la connaissance transmise quelque chose de délirant. La thèse aristotélicienne selon laquelle le sperme provenait du sang et possédait la faculté de donner vie à l’embryon qui se formait dans l’utérus par coagulation du sang menstruel resta enracinée dans l’esprit des savants durant deux mille ans environ. Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle et avec la découverte du microscope que les idées commencèrent à changer, bien que de manière encore spéculative. La connaissance scientifique, progressivement approfondie, est venue apporter de nouveaux éclairages pour une meilleure analyse et compréhension des mécanismes qui président au processus reproductif. On peut considérer que les phénomènes essentiels de la reproduction humaine sont aujourd’hui bien élucidés. Cependant, le processus vital, en soi et dans son essence, reste, quant à lui, enveloppé dans les insondables mystères de la nature et présente encore certains aspects énigmatiques, si complexes que même les prodiges scientifiques actuels ni les manipulations des savants faits dieux n’ont encore réussi à le déchiffrer. En termes physiologiques, pour que la fécondation ait lieu, il est indispensable que soient réunies un certain nombre de conditions qui rendent possible le processus reproductif, lequel ne survient, même dans des conditions normales, que dans environ 25 pour cent des cycles génitaux. La fécondation implique nécessairement que l’homme produise des spermatozoïdes en quantité et qualité adéquates, la complexe gamétogénèse se traduisant par la différenciation et la maturation de 1000 spermatozoïdes par seconde, ce qui signifie une production annuelle de 30 milliards de spermatozoïdes. Lors d’une relation sexuelle sont déposés environ 200 millions de gamètes masculins dans la vagin, desquels seul 4 millions atteindront le col de l’utérus et quelques milliers auront accès à la trompe, un seul étant capable de féconder. 1 Pour que le processus reproductif se passe normalement il importe aussi qua la femme libère, cycliquement, un ovule doté des conditions adéquates de maturation que la rendront féconde. Dans chaque cycle génital divers ovules contenus dans les follicules ovariens amorcent un processus maturatif. Un seul pourtant, en règle générale, atteint la plénitude maturative. La fécondation résulte alors de la pénétration d’un unique spermatozoïde dans la membrane pellucide de l’ovocyte. Se forme ensuite deux pro-noyaux : le masculin et le féminin, qui contiennent en eux le patrimoine génétique de chacun des progéniteurs. Ainsi commence la vie d’un nouvel être que comptera maintenant un nombre diploïde de chromosomes caractéristique de l’espèce et possédera dès lors toute l’information génétique qui le définit et lui confère son identité biologique. Le processus évolutif embryonnaire caractérisé par des divisions cellulaires successives se déroule de manière rapide mais coordonné, permettant la constitution progressive d’une structure multicellulaire dénommé morula. A la fin de 72 à 96 heures d’existence l’embryon, atteignant maintenant un état de développement appelé blastocyste, possède une cavité de type kystique (d’où sa désignation) et un « bouton embryonnaire » qui constitue son ébauche élémentaire. C’est dans cette phase qu’il va arriver à la cavité utérine où il cherche maintenant à s’implanter. Il s’agit d’un moment critique du processus reproductif, dans la mesure où il implique non seulement la reconnaissance de la structure embryonnaire par l’organisme maternel, mais où il suppose également le non-rejet du matériau biologique, en partie étranger aux structures organiques où il veut s’implanter. Il va dès lors s’établir une relation étroite entre l’embryon et l’organisme maternel, ce qui a lieu très tôt grâce à la production de gonadotrophine chorionique par le trophoblaste embryonnaire, cette complexe hormone étant véhiculée vers la circulation maternelle, modifiant, par son influence directe, les comportements physiques et même psychologiques de la femme enceinte. Plus tard, après 12-14 semaines de gestation, le nouvel être est complètement formé à l’intérieur du sac vitellin, se trouve alors pourvu d’une structure placentaire, doté d’autonomie fonctionnelle, même si d’adéquates relations restent nécessaires entre le fœtus et la mère. Finalement, et une fois franchies les complexes et parfois indéchiffrables étapes d’un processus encore mystérieux, on assiste à la naissance d’un nouvel être qui accomplit un destin biologique assuré par le processus naturel. 2