la guerre des boutons - Bibliothèques d`Annecy
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la guerre des boutons - Bibliothèques d`Annecy
Cinéfilous Mardi 9 février LA GUERRE DES BOUTONS Velrans, Longeverne : deux villages divisés par quelques arpents de pâturage et une rivalité antédiluvienne. C'est la guerre. Sauf qu'ici les belligérants fréquentent la communale et s'affrontent au lance-pierre. Ce sont les culottes courtes, bretelles et boutons sectionnés par l'ennemi qui tombent au champ d'honneur.. Réalisé par Yves Robert en 1962, ce film est devenu l'un des plus grands classiques du cinéma français. Il est adapté d'un roman de Louis Pergaud publié en 1912 dont Yves Robert parlait comme du « livre miracle » de son enfance et qui a inspiré de nombreux auteurs, compositeurs et réalisateurs. Au cinéma, outre cette adaptation, quatre oeuvres illustrent cet engouement : – La guerre des gosses de Jacques Daroy et Eugène Deslow (1936) – La guerre des boutons, ça recommence (War of the buttons), remake britannique de John Roberts (1995) – La guerre des boutons de Yann Samuell (2011) – La nouvelle guerre des boutons de Christophe Barratier (2011) De nombreuses difficultés ont accompagné la sortie de cette version : ne comportant aucune vedette, il n'intéresse pas les producteurs et Yves Robert est obligé de créer sa propre maison de production avec sa femme Danièle Delorme. De la même manière il ne trouvera aucun distributeur français pour lui faire confiance et il se tournera vers la Warner. Le film rencontrera pourtant un triomphe dès sa sortie en salle et ce succès ne s'est jamais démenti puisqu'à ce jour il a fait près de 9 millions d'entrées. Il a été récompensé par le prix Jean Vigo et par les Victoires du cinéma français. Si le roman original se passait à la fin du XIX ème siècle en Franche Comté, Yves Robert en offre une transposition modernisée qui reste fidèle à l'esprit du roman tout en en ôtant les anachronismes. La liberté et la spontanéité des personnages nous les rendent attachants malgré les rapports de force qui les guident. Le langage utilisé, fleuri et populaire, contribue à rendre vivante cette chronique rurale pleine de truculence. La réplique inoubliable de Petit Gibus « Si j'aurais su j'aurais pas v'nu » en est une des illustrations. Paradoxalement, cette liberté présente dans le film de 1961 est sérieusement écornée dans les dernières versions de 2011. La séquence mettant en scène la nudité innocente des enfants qu'Yves Robert avait réussi à amener tout naturellement n'a pu être reproduite, l'idée ayant attiré les foudres de la censure. Les jeunes comédiens amateurs, véritables vedettes de ce film, ont été choisis sur photos parmi un millier d'enfants d'une douzaine d'années dans différentes colonies de vacances. Une centaine tourneront dans le film dont François et Martin Lartigue (Petit Gibus), petits-fils du célèbre photographe et peintre Jacques-Henri Lartigue, ami de la famille du réalisateur. Pour Yves Robert « les gosses ont joué à jouer et ne se sont pas aperçus qu'ils participaient à un film ».