Big Data et Smart Energy
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Big Data et Smart Energy
smart solutions for smart leaders Le « Big Data » en action Rédigé par Pascal STERN Architecte d’Entreprise Booster le déploiement des compteurs et réseaux intelligents d’énergie Vers une gestion ‘+ smart’ des ressources Confrontés, d’une part à des besoins mondiaux en énergie qui devraient croître de 50% d’ici 20301 en raison, notamment, de la croissance des pays émergents, du réchauffement climatique, du développement de moyens de transports entièrement électriques et, d’autre part soumis à des réglementations strictes sur le plan économique et environnemental, les énergéticiens doivent relever le défi d’une gestion plus durable des ressources. En particulier, fournir et exploiter à moindre coût des sources d’énergie renouvelable et propre (éoliennes, panneaux photovoltaïques…), les associer aux réseaux existants en tenant compte de leurs caractéristiques (dont la localisation et la disponibilité) pour une gestion optimisée, inciter les consommateurs à repenser leurs usages (de leurs machines à laver, chauffages, climatiseurs, voitures électriques) pour lisser les pics de consommation. ~ 530 millions de mesures par jour ! L’arrivée de nouvelles technologies, telles que les compteurs intelligents (smart meters) et réseaux intelligents (smart grids), sont autant d’opportunités pour répondre aux enjeux actuels. Elles permettent, par exemple, de maîtriser l’équilibre du réseau à court terme, d’anticiper les besoins de consommation à moyen et long terme pour prévenir les pics de consommation, les coupures réseaux et optimiser la production vers des unités à moindre coût. Elles permettent également de commercialiser des offres ajustées à la capacité d’effacement des consommateurs (c’est-à-dire la capacité à délester en énergie une partie des équipements des consommateurs pour garantir l’équilibre du réseau de distribution entre production et consommation). Pour autant, le déploiement de compteurs intelligents, tels que Linky en France, représente un formidable défi technologique. A partir de 2014 et jusqu’en 2020, selon certaines hypothèses, le distributeur ERDF va devoir gérer non plus une à deux mesures par an, mais à minima une mesure par jour pour l’ensemble des clients dont 10% seront abonnés à un relevé par courbe de charge selon un pas de temps de 10 minutes. Ceci équivaut approximativement à 530 1 Selon une étude de l'Agence internationale de l'énergie Sentelis STRATEGIC PARTNER Conférence BigData Paris, 2013 Les enjeux sectoriels du ‘Big Data’ 1 smart solutions for smart leaders millions de mesures relevées quotidiennement. Face à ce déluge sans précédent, l’ensemble de la chaîne d’acquisition, stockage, analyse et restitution des mesures doit être repensé. Le « Big Data » comme futur poumon du système d’information Les grandes entreprises du secteur de l'informatique, comme Google et Microsoft, travaillent également sur ces compteurs intelligents pour proposer des interfaces de suivi (tableaux de bord) de la consommation. L'utilisateur pourra connaître le détail de sa consommation, par pièce, par interrupteur, par période, par type d'équipements, et identifier les postes sur lesquels des économies d'énergie sont possibles. De la même manière, la mise en œuvre des réseaux intelligents requiert des prévisions plus fines (profondeur d’historique plus importante, relève de mesures en temps-réel), une gestion capacitaire et une surveillance des unités de production largement plus élaborées avec un volume, une vélocité et une variété de données brutes abyssales. A titre d’exemple, avec l’émergence des moyens de production locaux (éolienne, photovoltaïque, biogaz, etc.), l’équilibre d’un réseau local de distribution nécessite une prédictibilité accrue des moyens de production d’origine locale (liée notamment à des critères géographiques et météorologiques) pour optimiser les plans de production des moyens nationaux d’origine fossile ou nucléaire. Pour tirer pleinement parti des opportunités engendrées par l’introduction des compteurs et réseaux intelligents, les énergéticiens n’ont pas d’autre choix que de repenser leurs systèmes d’information afin d’absorber ce tsunami de données. Ils doivent modifier l’ADN du système d’information, y introduire un nouveau gène : le « Big Data ». Réussir la greffe « Big Data » sur le système d’information Permettre aux différents métiers de tirer la quintessence du « Big Data » via les justes regroupements et recoupements ne peut être envisagé sans la mutualisation des initiatives à l’échelle de l’entreprise pour constituer un dispositif pérenne, industriel et économiquement viable. Le développement et l’exploitation d’unités de production renouvelables par le producteur, la supervision des réseaux intelligents par le fournisseur, l’optimisation des coûts d’acheminement et la gestion des relevés (extraits des compteurs intelligents) par le distributeur, l’optimisation de l’achat/vente d’énergie et la prévision des pics de consommation par le responsable d’équilibre, la prévision des usages des consommateurs et la construction d’offres tarifaires attractives par le « commercialisateur », etc. sont autant de nécessités de bâtir un socle « Big Data », véritable fondation d’entreprise au service des métiers. Fait d’un assemblage de technologies, de pratiques, processus et services qui doivent être mis en cohérence et coordonnés pour garantir la rentabilité des investissements consentis, ce socle « Big Data » ne peut se résumer à une solution technologie, et n’est pas non plus un produit Sentelis STRATEGIC PARTNER Conférence BigData Paris, 2013 Les enjeux sectoriels du ‘Big Data’ 2 smart solutions for smart leaders logiciel sur étagère. Il doit devenir une fondation majeure du système d’information, un véritable poumon d’échange transformant les données de masse en carburant des processus métier. Ses évolutions, son exploitation, et plus globalement sa gouvernance long terme doivent être industrielles. Elle doit se faire via la mise en place d’une organisation dédiée intégrant des ressources expertes sur le sujet. L’entreprise doit impérativement agir avec discipline et prendre la pleine mesure aussi bien en termes de gouvernance (trajectoire de mise en œuvre, modèle de financement, modèle de refacturation interne, stratégie de sourcing, modèle opératoire…), de produits (pratiques, méthodes et outils) que d’offre de services (qualification des besoins métiers, fourniture de données brutes valorisables, production d’analyse périodique et à la demande, assistance à l’identification des données pertinentes…) pour en permettre le déploiement efficace des usages coté métier, c’est-à-dire en tirer des applications concrètes qui créent une performance supérieure, un avantage concurrentiel. Faire les bons choix De nombreux projets métiers sont déjà dans les « starting-blocks » et ce, malgré l’absence de véritables solutions verticales « Energie » prêtes-à-l’emploi et capables de rendre le « Big Data » accessible et plus simple aux non-techniciens. Contraints d’assembler un panel hybride de technologies encore peu matures tant sur le plan ‘hardware’ que ‘software’, les projets « Big Data » doivent impérativement inclure un démonstrateur (Proof Of Concept) dans les volumes cibles pour évaluer et retenir le juste mixte de solutions techniques. 2013, l’année zéro du « Big Data » dans le secteur Energie ? Après une phase prospective, les énergéticiens sont largement incités par les autorités à déployer massivement des compteurs et réseaux intelligents à travers le monde, en particulier en France à partir de 2014. Le mouvement vers la smart energy est donc bel et bien en marche. Il représente ce que Jeremy Rifkin définit comme la troisième révolution industrielle. Une révolution qui promeut une production d’énergie non plus centralisée, mais distribuée, l’énergie circulant dans le réseau de manière « intelligente », un peu comme l’information circule sur internet. Une révolution conditionnée à la capacité des énergéticiens à capter, exploiter et corréler des données volumineuses, variées et à la vélocité sans commune mesure avec ce qui existe aujourd’hui. Pour respecter leurs engagements, ces derniers n’ont d’autre choix que d’investir massivement dans le « Big Data ». Ils doivent enrichir leurs systèmes d’information d’une nouvelle fondation industrielle et profiter de l’année 2013 pour finaliser les premiers projets estampillés « Big Data ». Sentelis STRATEGIC PARTNER Conférence BigData Paris, 2013 Les enjeux sectoriels du ‘Big Data’ 3