La nouvelle garde Voyage au centre de la matrice

Transcription

La nouvelle garde Voyage au centre de la matrice
Comparatif
MITSUBISHI HC-5000
vs OPTOMA HD-81
- NOVEMBRE 2006 -
Après des mois de produits estampillés HD-Ready, il nous est demandé de faire table rase de
toute cette campagne marketing et de passer gentiment au Full-HD. Pour nous inciter à suivre
cette voie, les grandes marques de l’électronique grand public proposent depuis peu des lecteurs
DVD Blu-ray ou HD-DVD et bien sûr des vidéo projecteurs capables de diffuser des images en
1080P. Les prix assez vertigineux de ces modèles sont en train de baisser avec pour la première
fois un passage sous les 4 000 euros. Cela reste encore très onéreux et la question de la
rentabilité se pose évidemment.
La nouvelle garde
Tous les grands de la vidéo projection ont annoncé leurs modèles Full-HD basés sur des technologies
déjà connues comme le DLP chez Optoma, le tri-LCD chez Hitachi ou Panasonic mais aussi le SXRD
chez Sony ou encore le D-ILA chez JVC. Nous avons volontairement choisi de débuter par deux modèles
qui à priori ne jouent pas dans la même cours pour plusieurs raisons. Ces deux protagonistes sont le
HC5000 de Mitsubishi et le HD81 d’Optoma. Opposés, ils le sont sur plusieurs critères à commencer par
le prix. Le HC-5000 est annoncé à 3 900 euros et le HD81 à 5 999 euros avec un scaler externe. Ensuite
les technologies, DLP HD3+ pour l’Optoma et tri-LCD D6 pour le Mitsubishi. Un tel écart de prix ne
pouvant uniquement se justifier par des politiques commerciales différentes, décortiquons les entrailles de
ces deux bijoux…
Voyage au centre de la matrice
D’abord, le plus onéreux, le HD81. Comme je le disais plus haut, il est fourni avec un scaler vidéo en
charge de dispatcher les signaux vidéo et de traiter les flux. Présenté sous la forme d’un boîtier aux
dimensions Hi-Fi, il est habillé d’aluminium de la tête au pied pour assurer une parfaite isolation des
circuits et une évacuation de la chaleur optimale. En premier lieu, cet élément permet de gérer 14 entrées
vidéo dont 3 HDMI, 4 composantes et 2 péritels RVB. Autant dire que vous pourrez brancher ce que bon
vous semble (console de jeu, décodeur satellite, lecteur DVD, magnétoscope…) avec encore de la marge.
Ensuite, le scaler opère plusieurs traitements vidéo haut de gamme grâce à sa technologie Gennum
Visual Excellence Processing (VXP). Voici en quelques points les avantages de ce processeur.
Reality Expansion : La technologie Gennum VXP intègre une architecture 10 bits du traitement vidéo
pour améliorer le réalisme des images, leur fluidité et leur naturel tout en diminuant les effets d’aplats lors
de dégradés de couleurs.
Fine Edge : Cet algorithme stabilise l’image pour la rendre plus nette et plus détaillée. Fini donc les
problèmes d’aliasing sur les lignes courbes par exemple.
TruMotionHD : Cet algorithme permet le désentrelacement au niveau du pixel associé au pull down 2 :2
et 3 :2 pour des signaux jusqu’en1080i et 1080P. Les plans larges apparaissent alors plus nets sur les
détails.
FidelityEngine : Ce procédé élimine les bruits vidéo, améliore le rendu général de l’image et le
niveau de détail. L’image apparait comme nettoyée de ses impuretés.
Upscaling en veux tu en voilà
Le scaler Externe peut non seulement traiter les signaux vidéo pour les rendre impeccables, mais il sait
aussi upscaler du 576p de vos DVD en 1080p. Du coup, si vous possédez une importante collection de
DVD, vous pourrez tous les revoir en haute définition. Il est vrai qu’en attendant l’arrivée massive des
films en 1080p et la stabilisation du marché entre Blu-ray et HD-DVD, il est rassurant de ce dire que l’on
peut profiter de tous les films disponible en DVD avec la meilleure qualité qui soit.
À tous ces traitements vidéo s’ajoute un travail sur le projecteur lui-même. Tout d’abord l’iris adaptatif qui
vise à reproduire le fonctionnement de l’œil humain. Celui-ci s’ouvre ou se ferme pendant la diffusion des
vidéos pour maximiser le niveau de contraste de l’image projetée. Ainsi les noirs seront plus profonds tout
en conservant des blancs les plus brillants possibles.
Le HD81 intègre une puce Texas Instrument Darkchip 3 1080p et une roue chromatique à 7 segments en
6x (Rouge, Vert, Bleu, Cyan, Jaune, Magenta) avec la technologie Neutral Density Green permettant de
diminuer de façon très sensible les effets d’arc en ciel. On notera enfin que le HD81 ne propose pas de
lens shift mécanique horizontal ou vertical. On pourra juste monter ou abaisser l’image numériquement.
La focal étant assez longue, il faudra placer ce produit en fond de salle pour obtenir une image de bonne
taille (2,5 mètres de base en 16/9 avec 5 mètres de recul).
Pour diriger le HD81, il faudra obligatoirement passer par le scaler car sans lui rien ne fonctionne. De
même sans la télécommande. Vous avez tout de même accès à une trappe pour les menus, mais c’est
très laborieux. La télécommande fournit se devait donc d’être parfaite, et c’est le cas. Le rétro-éclairage
est puissant et agréable à regarder, les touches biens disposées et la prise en main se fait rapidement. La
navigation dans les menus devient un jeu d’enfant. Pour faciliter l’installation, Optoma fournit un capteur
infrarouge que vous pourrez déporter du boîtier si celui-ci est dans une armoire.
Au niveau des réglages, nous n’allons pas détailler toute l’usine à gaz du scaler. C’est simple, tout est
réglable dans les moindres détails. Même un mode de calibration ISF est proposé, il permet d’optimiser la
qualité de l’image en fonction des conditions ambiantes de projection et ce pour chaque source en
mémorisant chaque réglage. Ainsi, si vous jouez à la console dans une pièce éclairée ou regardez un film
dans le noir total, le HD81 sera toujours optimisé pour reproduire une image parfaite. Ce calibrage se fait
par un professionnel uniquement lors de l’installation du produit car il faut certaines connaissances en la
matière et du matériel professionnel.
La concurrence ne se laisse pas faire
Le HC-5000 de Mitsubishi n’a certes pas de scaler externe mais a tout de même quelques cartes à jouer.
Tout d’abord en terme de fonctionnalités car il intègre un lens shift horizontal (5%) et vertical (75%)
bien pratique pour beaucoup d’entre nous.
Ensuite, la focale est assez courte et le zoom puissant, ce qui permet un positionnement plus simple de
l’appareil. Le HC-5000 pourra donc convenir pour les pièces ne bénéficiant pas d’un recul important. Trois
mètres de recul sont suffisants pour afficher deux mètres de base en 16/9.
Le HC-5000 intègre une matrice tri-LCD de type D6 de résolution 1920 x 1080. Cette matrice de nouvelle
génération doit résoudre les problèmes inhérents à la technologie tri-LCD à savoir contraste moyen,
niveau de noir inférieur au DLP, durée de vie plus courte entre autres. Comment ? En combinant un film
non organique à des cristaux liquides placés verticalement, aboutissant à un système hybride de gestion
de la matrice nommé D6.
Selon Mitsubishi, cette technologie permet non seulement de résoudre les problèmes déjà cités mais
aussi de réaliser de telles économies qu’il devient possible de produire des projecteurs Full-HD à moins
de 4 000 euros.
Du traitement haut de gamme aussi
Le second point fort du HC-5000 réside dans son traitement vidéo haute performance confié pour
l’occasion à Silicon Optix. Cette société fondée en 2000 s’est spécialisée dans le développement de
processeurs vidéo pour la post production et le broadcast travaillant avec des firmes comme Sony
Pictures, Universal ou encore CBS ou Fox Network. Leur technologie porte le doux nom de HQV pour
Hollywood Quality Video. Les puces intégrant cette technologie sont capables de traiter un trillion
d’opérations à la seconde pour les plus performants. Le modèle qui équipe le HC-5000 est un Reon VX
qui offre quelques avantages non négligeables.
De-Interlacing
Comme son nom l’indique, le Chip Reon travaille sur le désentrelacement de l’image. Au lieu de
fonctionner ligne par ligne, il travaille pixel par pixel. Le signal à l’origine entrelacé d’un lecteur de DVD
est traité en progressif. Même en mouvement, le principe du traitement par pixel permet à l’image de
rester nette et détaillée. Associé à un second traitement dit d’interpolation en diagonal, les pixels
manquants sont reconstitués pour obtenir une image parfaite, quelle que soit la résolution.
HQV Noise Reduction
L’objectif est de réduire le bruit vidéo en appliquant un traitement pixel par pixel. Que l’image soit fixe ou
en mouvement, cet algorithme devra nettoyer l’image de ses fourmillements. Dans un premier temps, le
processeur travaille sur le grain, puis sur le bruit vidéo engendré par la compression du signal (blocs de
pixels à l’image, effet mosquito).
Detail Enhancement
Le travail fait par le processeur pour enlever le bruit vidéo et les effets d’aliasing, ainsi que la compression
des données ont tendance à gommer certains détails. Heureusement la technologie HQV parvient à
restituer ces détails perdus sans engendrer d’effet d’halo sur les contours des objets. De plus, grâce au
traitement vidéo en 10 bits (4 :4 :4), le projecteur sera capable de diffuser des images avec plus d’un
milliard de couleurs.
Comme on peut le constater, les deux modèles offrent des traitements vidéo assez proches sur le papier
en tous cas. Le but étant de libérer l’image de ses imperfections pour la diffuser dans les meilleures
conditions. Au-delà de leurs capacités à projeter des vidéos en Full-HD, ces deux projecteurs accordent
donc une grande importance au traitement vidéo des signaux sources pas toujours de très bonne qualité
malheureusement.
Le tout en image
Commençons par le Mitsubishi HC-5000. Déjà très fort sur le papier, il l’est aussi en pleine action.
Donné pour 1000 lumens, la luminosité est tout à fait suffisante pour visionner un match de foot dans une
pièce semi éclairée sur un écran de deux mètres de base.
Les couleurs ne sont alors évidemment pas des plus fidèles et les noirs ne sont pas des plus profonds.
Mais la pêche globale de l’image assure le spectacle pour ce type d’usage. Si votre priorité est le home
cinéma, il est nécessaire de baisser fortement la luminosité pour obtenir des couleurs plus précises. Les
noirs sont alors les plus profonds que nous ayons vus sur un projecteur tri-LCD.
Le taux de contraste est tout aussi étonnant atteignant le niveau de certains DLP. Du côté de la fidélité
des couleurs et de leur saturation, c’est à couper le souffle. On redécouvre avec enthousiasme les films
d’animation profitant d’une superbe palette de couleurs.
Le travail sur la vidéo est de grande qualité. Le processeur Silicon Optix HQV ne chôme pas et c’est le
moins que l’on puisse dire. Même avec des films particulièrement difficiles, le désentrelacement est
quasiment parfait. L’image est d’une précision redoutable, voire même trop parfois. Nous vous conseillons
de baisser la valeur par défaut si vous préférez les images plus douces.
Tous ces tests ont été réalisés sur un écran de deux mètres de base, puis 2,50. Avec un recul de 4
mètres, on ne voit pas la grille jusqu’à deux mètres puis très légèrement à 2,50 de base. Par contre, la
grille disparaît totalement en 720p et 1080p. Point un peu plus négatif, on notera tout de même un peu de
bruit vidéo mais rien de dramatique.
Full-HD
C’est évidement avec une source Blu-ray ou HD-DVD que le spectacle commence vraiment. Et il est à la
hauteur des attentes. L’image est incroyablement nette et détaillée avec un piqué hallucinant. Elle en
devient presque 3D et on redécouvre les films que l’on connait déjà. Le traitement vidéo fait un excellent
travail et l’image est d’une grande fluidité. En revanche, le HC-5000 est tout de même assez sensible aux
films HD de mauvaise qualité, le bruit peut alors s’immiscer et l’action s’avérer moins fluide. C’est
particulièrement vrai pour le Blu-ray plus défini et moins doux que le HD-DVD. On pouvait craindre une
image un peu informatique en raison de la technologie mais ce n’est pas le cas. Le rendu est naturel, tout
juste faut-il intervenir parfois un peu sur les réglages. C’est toujours moins cinéma que le DLP mais la
différence s’amenuise avec cette nouvelle technologie.
Verdict Mitsubishi HC-5000
Avec le HC-5000, on entre de plein fouet dans la très haute définition pour un prix finalement assez
raisonnable. Ses performances sont de haut niveau et on est vite convaincu par le naturel des images
projetées.
Avec un lecteur de DVD Blu-ray ou HD DVD, l’image est incroyablement nette et le spectacle garanti mais
le HC-5000 tire aussi le meilleur du contenu en basse définition.
Facile à installer, silencieux, c’est une véritable aubaine pour ceux qui veulent du 1080p tout de suite sans
se ruiner.
Et du côté DLP
Le HD81 n’est pas un projecteur pour débutant. Son installation peut se faire par le propriétaire mais seul
un professionnel en tirera la quintessence. Étant donné le prix de l’ensemble et les performances, il serait
dommage de se priver des services d’un installateur expérimenté.
Les deux principaux points forts du HD81 sont la luminosité et la définition de l’image. Du coup, lors des
projections de HD DVD ou Blu-Ray en 1080p, on atteint des niveaux de détail incroyables sans aucun
effet de grille même si on se rapproche de l’écran. C’est encore plus net et plus défini que sur le HC5000
avec une image qui garde en même temps sa douceur et son naturel. Bref c’est du cinéma à la perfection.
Et le HD81 s’accommode au mieux de tous les films même mal encodés. Certes, ce sera moins bon
mais… au mieux ! Avec une source standard comme les DVD actuels, le scaler externe entre en scène et
améliore le rendu général de l’image. Du coup, on redécouvre ses anciens films avec délectation et on est
bien plus patient dans l’attente de films Full-HD en nombre. Le HD81 est taillé pour projeter des images
sur un écran de 2,5 mètres de base sans aucun problème même si la pièce est semi éclairée. Mais cette
prouesse se fera au détriment du bruit dégagé par le ventilateur qui refroidit la puissante lampe. En mode
lampe bas pour un usage home cinéma, le bruit devient plus raisonnable, heureusement.
Au niveau du contraste, le HD81 fait aussi très fort. La profondeur des noirs est réellement jouissive et le
système d’iris automatique réagit assez vite pour compenser les rapides changements d’éclairage du film
projeté. Pour les plus exigeants, on peut fermer l’iris en mode manuel pour encore optimiser le niveau de
noir et le taux de contraste. Cependant, nous conseillons ce genre de réglages uniquement dans des
pièces totalement noires et sur un écran de deux mètres de base. La calibration des couleurs en usine du
HD81 est remarquable. On pourra bien évidemment modifier les réglages mais cela ne nous a pas
semblé nécessaire. Pour les chanceux qui s’offriront le HD81, il est possible de faire réaliser une
calibration par un professionnel qui utilisera la fonction ISF. Il sera alors parfait aussi bien pour un usage
home cinéma plus que conviviale en pièce éclairée.
Verdict Optoma HD-81
Le HD81 est un produit d’exception. Il est à notre sens réservé à des passionnés tout d’abord prêt à
investir 6 000 euros dans leur projecteur, mais aussi à édifier une salle de cinéma digne de ce nom. Dès
lors, vous entrez dans une autre dimension avec une qualité inégalée à ce jour, même au cinéma !
Cependant, il faudra considérer que ce n’est pas un projecteur facile à installer et à maîtriser et que cela
demande une vraie réflexion sur l’investissement global à réaliser. Avis aux amateurs.
Lequel des deux ?
Deux produits d’exception, mais deux philosophies différentes. Si vous ambitionnez de réaliser une salle
de cinéma personnelle avec un écran de 2,5 ou 3 mètres de base et le budget qui va avec, orientez-vous
vers le HD81 sans hésitation. Combiné à un lecteur Blu-ray ou HD-DVD, c’est mieux qu’au cinéma ! Le
HD81 réussit le grand écart qui est de restituer une image d’une définition incroyable mais ne perdant pas
pour autant de son naturel.
Pour les autres, le HC-5000 est un choix des plus solides avec des performances légèrement en
deçà de l’Optoma mais à un prix bien plus abordable. Facile à installer, simple à utiliser, il est le
compagnon d’un lecteur Blu-ray ou HD-DVD. Avec les supports HD, La nouvelle technologie triLCD combinée au Full-HD procure une image incroyablement définie sans pour autant devenir
aussi artificielle que sur les tri-LCD HD-Ready.

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