Les éléments mis en exergue par la Presse : Notre diagnostic

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Les éléments mis en exergue par la Presse : Notre diagnostic
COMMUNIQUE DE PRESSE
Etude de l’UFC Que Choisir sur les prix dans le secteur de l’optique : le Syndicat des
Opticiens Entrepreneurs s’interroge sur les motivations d’un tel acharnement
médiatique
L’étude réalisée par UFC QUE CHOISIR publiée hier à grand renfort médiatique, s’ajoute à
une campagne de dénigrement intensif du métier d’opticien et de notre secteur d’activité,
que nos professionnels subissent depuis plusieurs mois.
Le SynOpE et ses enseignes adhérentes (ACUITIS, KRYS, LISSAC, LUN’S, LYNX,
OPTIC 2000, OPTICIENS CONSEILS, OPTISSIMO, VISION PLUS, VISUAL) comptent
faire entendre haut et fort leur indignation, tout en réaffirmant ne partager ni les
éléments de diagnostic exposés par cette étude, ni ses conclusions hâtives et peu
objectives.
Les éléments mis en exergue par la Presse : Notre diagnostic :
Non, toutes les lunettes ne sont pas chères !
Rétablissons dans un premier temps quelques vérités. Il est en effet facile, au travers de
chiffres choisis en ce sens, de totalement biaiser le diagnostic !
• Parler de prix global moyen d’une paire de lunettes n’est pas significatif, quand
on sait que le prix d’un équipement varie sensiblement en fonction de la nature de la
correction des porteurs. Dès lors, la seule affirmation visant à indiquer que le
prix moyen est plus élevé en France, démontre qu’en réalité les Français
accèdent davantage et plus facilement à des produits à forte valeur ajoutée.
• L’étude seule du prix moyen (qui est la somme de tous les prix pratiqués, divisé par
le nombre d’équipements vendus) est également insuffisante. L’analyse des écarts
type et des prix médians par gammes de produits s’impose pour en tirer des
conclusions sur le marché français et le comportement des consommateurs.
La ventilation des ventes en volume par prix – réalisée par GFK que nous avons
commandée avec LEOO (Les Entreprises de l’Optique Ophtalmique) – démontre bien
que toutes les gammes de produits par prix sont vendues ! (cf. graphiques cidessous)
1/6
Répartition des volumes de vente des
verres unifocaux par prix
Répartition des volumes de vente des
verres progressifs par prix
25%
20%
35%
21%
14%
15%
10%
32%
30%
8%
7%
10%
14%
25%
11%
4%
5%
17%
20%
8%
15%
4%
19%
15%
9%
10%
5%
5%
0%
- de 30 30 / 60 60 / 100 / 150 / 200 / 250 / 300 / 350 / + de
Euros Euros 100
150
200
250
300
350
400
400
Euros Euros Euros Euros Euros Euros Euros Euros
4%
0%
- de 10
Euros
10 / 30
Euros
30 / 60
Euros
60 / 90
Euros
90 / 120 120 / 150 + de 150
Euros
Euros
Euros
Repartition des volumes de vente des
montures par prix
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
37%
29%
13%
10%
4%
- de 10
Euros
10 / 30
Euros
7%
30 / 60
Euros
60 / 130
Euros
130 / 200
Euros
+ de 200
Euros
Sources GFK 2012.
De plus, l’analyse des tarifs pratiqués en France par rapport à nos voisins
européens de 4 verres strictement identiques, démontre que le marché
français n’est pas plus cher que le marché allemand ou italien
2012
Prix de vente issus du panel GFK
La référence produit est strictement la même sur chaque pays
HOYA progressif A Antireflet orga 1.5
ZEISS progressif B Antireflet orga 1.5
ESSILOR progressif C Antireflet orga 1.5
ESSILOR progressif D Antireflet orga 1.6
France
HT
TTC
156 €
187 €
206 €
246 €
201 €
240 €
291 €
348 €
Allemagne
HT
TTC
309 € 367 €
300 € 357 €
253 € 301 €
323 € 384 €
Italie
HT
TTC
198 € 206 €
261 € 271 €
204 € 212 €
252 € 262 €
Si le panier moyen optique des français était supérieur à celui de nos voisins
européens, Peut-être qu’il conviendrait d’émettre d’autres hypothèses :
l LES FRANÇAIS S’EQUIPERAIENT MIEUX QUE LEURS VOISINS ! Grâce à un accès
facilité à des équipements à plus forte valeur ajoutée, progressif par exemple, à un
taux d’équipement plus élevé, favorisé par une meilleure prise en charge de notre
système de protection sociale (qui pour mémoire a été supprimée en Allemagne).
En effet, quels autres pays européens disposent d’un dispositif de prise en charge
permettant l’accès à l’équipement des plus défavorisés, tels que la CMU et CMU/C ?
2/6
• Le calcul de la marge, supposée exorbitante, réalisé par l’étude UFC QUE CHOISIR
(300%) fait frémir : les chiffres CHOC font vendre et sont les seuls repris par la
presse afin de justifier des titres racoleurs sur les « marges exorbitantes ! ».
En réalité, le calcul utilisé n’est pas un taux de marge au sens comptable, mais
un calcul mercatique (marge rapportée au prix d’achat du produit). Ce calcul
ne tient pas compte de la prestation associée à la vente d’un dispositif médical
personnalisé et sur mesure qu’est la lunette, par un professionnel de santé qu’est
l’opticien. En effet, la prise en charge du porteur, la prise de mesures, le montage et
l’ajustage de l’équipement, le travail administratif permettant la prise en charge,
représente près de 2h15/2h30 consacré par nos opticiens pour la vente d’une
paire de lunettes.
• Le taux de marge brute (comptable) réalisé par les opticiens est entre 55 et
63% ! pour aboutir à un taux de marge nette située entre 5 et 7%
En clair, ce qu’il reste dans la « poche » de l’opticien après la vente d’une
paire de lunettes à 200€ TTC, c’est : 167,22€HT X 5% = 8,3€ par équipement
vendu.
(En reprenant (même s’ils sont discutables) les montants cités par l’UFC Que
choisir, le taux de marge brute comptable (Prix de Vente HT – Prix d’achat HT)/Prix
de vente HT X 100 (393€-118€/393€)X100 = 70%)
• Selon l’UFC Que Choisir, les opticiens augmentent les prix de vente pour
compenser des frais fixes : « chaque magasin ayant vu son activité diminuer sans
que ses frais fixes ne fassent de même, le cout par paire vendue a augmenté ».
Et pourtant, le CA global de l’optique en France reste stable, voire en légère
baisse en 2012. Comment les « experts » de l’UFC Que Choisir peuvent-ils
arriver à cette conclusion sans analyser l’évolution globale du marché ?
o Depuis 5 ans, le CA par magasin a baissé de 6% !
• Le nombre de magasins d’optique en France – important il est vrai – influe-t-il
sur le prix comme le conclut UFC Que Choisir ? Non ! c’est une règle simple de
concurrence : plus il y a d’acteurs, plus la concurrence est rude, et favorise donc la
concurrence notamment sur les prix … D’ailleurs, chaque porteur sait bien faire
jouer la concurrence grâce à la remise des devis sur demande rendue obligatoire en
optique depuis 1996 ! La multiplication des offres tarifaires en est d’ailleurs la
parfaite illustration. En outre, s’il n’est pas contestable que cette densité optique
est importante, pourquoi ne pas utiliser cette proximité et répartition
géographique harmonieuse pour répondre aux enjeux territoriaux de
démographie médicale déclinante ?
3/6
Pourquoi la réforme de la formation des opticiens, qui pourrait être l’occasion
également d’introduire des critères de sélection des écoles de formation, et de
limitation des capacités d’accueil afin de ne former que le nombre de professionnels
nécessaires aux besoins, est un dossier en latence depuis plus de 5 ans ?
• L’éthique de toute la profession dans son ensemble est également mise en cause
par Que Choisir, sur les « optimisations de factures », alors qu’il ne s’agit de
l’attitude condamnable que de quelques-uns, parfois sur la demande du
consommateur qui considère son droit à remboursement comme une enveloppe à
dépenser au vu du prix qu’il consacre à sa complémentaire santé.
Là encore, les mesures prises par la profession face à l’absence de soutien des
pouvoirs publics pour éradiquer ces pratiques, telles la mise en place d’une
certification AFNOR, le développement d’outils informatiques etc ne fait l’objet
d’aucun relai médiatique démontrant la démarche vertueuse de toute une profession
…
Les syndicats de la profession s’adressent formellement aux pouvoirs publics
(DGCCRF, ARS, CNAMTS…) afin que des mesures coercitives soient prises… sans
résultat ! Comment la profession peut-elle efficacement lutter contre ces pratiques
loin d’être aussi répandues qu’il est tenté de le faire croire, si par ailleurs les
pouvoirs publics ne le peuvent (veulent ?) pas !?
Les opticiens Responsables que nous représentons et qui partagent ce
souhait de pratiques éthiques réclament depuis plusieurs années que des
mesures soient prises par les pouvoirs publics pour nous accompagner dans
ce combat … sans suite à ce jour !
Les lunettes sont-elles chères en France ?
En reprenant les chiffres de l’UFC QUE CHOISIR :
Taux de renouvellement 3 ans et 4 mois (40 mois)
• Prix moyen unifocaux + monture 290€ soit 7.25€ /mois et 0.24€ /jour
• Prix moyen progressifs + monture 589€ soit 4.7€/mois soit 0.5€ / jour
Les Questions corrélées à cet acharnement médiatique :
Le SynOpE s’interroge sur la motivation et l’opportunité de la publication aujourd’hui d’une
telle étude, dont les conclusions sont clairement orientées en faveur des réseaux de
référencement… Dont on sait qu’une proposition de loi portée par le Groupe Socialiste est
encore en attente d’inscription à l’ordre du jour du Sénat.
4/6
Effectivement, comment alors expliquer, que l’UFC QUE CHOISIR cite une étude
« ALCIMED » confidentielle 1, tellement confidentielle qu’elle n’a jamais été
communiquée aux représentants de la profession ? Comment et/ou pourquoi a-t-elle
donc été transmise à UFC Que Choisir ?
Pourquoi passe-t-on sous silence l’augmentation du chômage dans notre secteur, les
cessations d’activités qui se multiplient, la diminution du CA/Magasin constante depuis 3
ans ?
Pourquoi les médias accordent davantage d’importance aux « artisans » de cette mise au
pilori, et bien moins aux représentants de la profession ?
Pourquoi une association de consommateur indépendante préconise le développement de
réseaux de référencement (réseaux des complémentaires santé), alors même qu’ils n’ont
jamais fait la preuve de leur efficience dans l’intérêt du consommateur ? Et en
oubliant d’évoquer le « reste à charge » effectivement payé par le consommateur (=PRIX
EQUIPEMENT + MONTANT ANNUEL COTISATION COMPLEMENTAIRE SANTE REMBOURSEMENT).
Quid de la question du montant de cotisations des complémentaires santé, alors même
qu’il a été annoncé (beaucoup plus discrètement certes) une augmentation de 12% des
tarifs des OCAM en 2012, et en parallèle une stagnation des niveaux de
remboursement que ne peuvent à eux seuls expliquer les transferts de charges opérés
par la sécurité sociale ?
Pourquoi, alors même que la lunette est considérée comme un dispositif médical, ne
lui est-il pas appliqué une TVA diminuée, à l’instar de la très grande majorité des
dispositifs médicaux (soit une TVA à 5,5%) ?
• TVA en France : 19,6% verres et montures ;
• En Allemagne : 19% verres et montures ;
• Italie : 4% sur les Verres et 21% sur les montures.
Pourquoi les tarifs de référence de l’optique établis par l’UNCAM n’ont pas évolué
depuis plus de 20 ans, et les tarifs CMU depuis sa mise en place ?
1
Etude commandée en 2010 par la Direction de la Sécurité Sociale (Ministère de la Santé) jamais publiée, ni
communiquée aux syndicats professionnels !
5/6
Pourquoi, alors qu’elle est appelée de ses vœux par la profession depuis plus de 5
ans, la table ronde visant à échanger entre les professionnels de santé et les
payeurs (UNCAM et UNOCAM), dans le cadre de la convention établie pour toutes les
professions de santé, n’a-t-elle toujours pas été réunie ? Pourtant, la loi avait même
prévu en 2009 que cette convention serait obligatoirement tripartite pour l’optique.
Enfin, prenant acte de la position de Madame la Ministre des affaires sociales et de la
santé, qui indiquait hier devant la représentation nationale que « des discussions
devront avoir lieu sur ce sujet », nous nous tenons à sa disposition au jour et à
l’heure de sa convenance afin de lui détailler l’ensemble de nos propositions.
PROPOSITIONS DU SYNOPE POUR AMELIORER l’ACCES DES
FRANÇAIS AUX LUNETTES
• Ouvrir la négociation conventionnelle bloquée depuis 2009
avec l’UNCAM et l’UNOCAM
• Réviser le taux de prise en charge du ou des régimes
obligatoires pour permettre à chaque concitoyen d’avoir
accès à un équipement de Base
• Porter le taux de TVA à un taux réduit comme les autres
dispositifs médicaux
• Débloquer le dossier de révision du Diplôme d’opticien
pour permettre un meilleur ajustement du nombre
d’opticien et donc de facto du nombre de magasins
6/6