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Programme de Soutien aux Industries Culturelles 9. ACP. RPR .62 Mis en oeuvre par le Secrétariat ACP Financé par la Commission Européenne Observatoire Culturel ACP Activité de recherche N°1 : Outils d’analyse du secteur culturel des pays ACP RAPPORT FINAL CAP - VERT Préparé par le Coordinateur National de recherche : Mme Mami Estrela TABLE DES MATIERES Introduction ....................................................................................... 3 I. Synthèse des questions transversales de l’Atelier de discussion thématique ..... 3 I. 1. Arts Plastiques .......................................................................... 3 I. 2. Danse ..................................................................................... 4 I. 3. Théâtre ................................................................................... 4 I. 4. Formation et Éducation Artistique ................................................... 5 I .5. Promoteurs, Agents et Producteurs Artistiques ................................... 6 I. 6. Les droits d’auteur ...................................................................... 7 II. Cas d’études ................................................................................ 8 Etude de cas n°1 : M_EIA .................................................................... 9 Etude de cas n°2 : MINDELACT ............................................................. 13 Etude de cas n°3 : ATELIER MAR ........................................................... 17 Etude de cas n°4 : ZEROPOINTART ........................................................ 22 Etude de cas n°5 : RAIZ DI POLON ......................................................... 26 Etude de cas n°6 : Marius Produções ...................................................... 31 Etude de cas n°7 : DESIGN DECOR ......................................................... 35 Etude de cas n°8 : Ferro Gaita Production ............................................... 38 Etude de cas n°9 : PARES ................................................................... 42 Etude de cas n°10 : IMAGENS – PRODUÇÃO AUDIOVISUAL .............................. 46 2 INTRODUCTION Le présent rapport d’analyse de secteur culturel du Cap-Vert comprend dix études de cas, organisées en fiches synthétiques contenant les données recueillies lors d'entretiens avec les chefs des organisations sélectionnées. Les principaux sous-secteurs culturels sont abordés par les études de cas, à partir d’analyses insistant sur la chaîne de valeur. Enfin, la troisième partie synthétise les questions transversales abordées lors de l'atelier thématique qui s'est tenu à Praia le 24 Février 2011. I. SYNTHESE DES QUESTIONS TRANSVERSALES DE L’ATELIER DE DISCUSSION THEMATIQUE Les ateliers thématiques ont été organisés à partir des objectifs spécifiques suivant: - recueillir des informations de la part d’opérateurs culturels quant à certaines thématiques transversales indiquées au point 4.4. du Document Cadre de recherche, - croiser les informations collectées lors des études de cas individuelles afin d’identifier des tendances récurrentes dans tel ou tel aspect du secteur créatif du pays (par ex. identification de problèmes de distribution à la fois pour le secteur musical, théâtral et l’artisanat ; formulation de pistes d’intervention possible pour limiter le problème, etc.). I. 1. ARTS PLASTIQUES Bien que récents dans l’histoire de l’archipel – c’est un phénomène né après l’indépendance – les arts plastiques font de plus en plus d’adeptes: 9,5% des artistes s’y consacrent. Dans ce secteur, le marché étranger est la plupart du temps le meilleur. Grâce à des expositions temporaires et/ou à des contrats avec des galeries à l’étranger, des peintres capverdiens ont commercialisé leurs œuvres. Au Cap-Vert, les plus gros acheteurs d’œuvres d’arts plastiques sont l’Etat et les entreprises publiques et privées. Le citoyen lambda est un mauvais acheteur. Des particuliers apparaissent de temps en temps mais bien qu’ils manifestent le désir d’acheter une œuvre d’art, ils n’en ont pas les moyens. L’existence d’un marché présuppose la présence de vendeurs et d’acheteurs d’un produit déterminé. Certains artistes se sentent mal à l’aise devant cette définition dans la mesure où ils estiment que l’artiste n’a pas à se demander si son art est tentant au point d’être acheté. Mais la vérité c’est que même si les motivations psychologiques sont le moteur des travaux artistiques, les circonstances extérieures, comme par exemple les conditions financières de l’artiste, influent sur la capacité de l’artiste à exprimer ses aspirations esthétiques. Plus clairement, l’indépendance artistique requiert l’indépendance financière. De nombreux 3 artistes n’arrivent pas à vivre de leur art car le marché de l’art parfois ne reconnaît pas les mérites des grands artistes et ils ont besoin d’aides financières venues de l’extérieur. I. 2. DANSE Comme pour la musique, les capverdiens ont la danse dans le sang. A chaque genre musical correspond, presque toujours, sa forme dansée. Il y a déjà des années, notamment pendant la période qui a suivi immédiatement l’Indépendance et jusqu’aux années 90, il y avait plusieurs groupes de danse traditionnelle et pas uniquement. Aujourd’hui, cependant, ils sont très peu nombreux comme le montre l’Enquête sur le Marché de l’Art au Cap-Vert: 8% seulement des artistes et sans projection nationale ni internationale. Une exception pourtant, la compagnie de danse contemporaine Raiz di Polon. Fondé en 1991, le groupe est devenu professionnel à temps plein en 2000, mais son public est majoritairement étranger. “Ici, au Cap-Vert, nous nous produisons sporadiquement. Il n’y a pas de programmation annuelle. C’est le marché étranger qui soutient notre carrière, jusqu’à maintenant, grâce aux spectacles que nous donnons à l’extérieur“ rappelle Manu Preto, danseur et directeur artistique de la Compagnie. I. 3. THEATRE Les chiffres révèlent que, sur les 27 groupes de théâtre enregistrés dans l’association Mindelact, organisation qui gère les destinées du théâtre au Cap-Vert, 11 seulement sont encore en activité: cinq à S. Vicente (Groupe de Théâtre du Centre Culturel Portugais de Mindelo – Institut Camoëns, Théâtre Infantil de Mindelo, Compagnie de Théâtre Sarron.com et Compagnie Solaris), un à Santo Antão (Juventude em Marcha), un à S. Nicolau (Group de Théâtre B. Leza), deux à Santiago (Association Théâtrale Fladu Fla e Groupe OTACA), un à Brava (Groupe de Théâtre Nova Sintra), un à Sal (Groupe de Théâtre Dja d’ Sal) et un à Maio (Banda Théâtrale Morrense). Plus généralement, les acteurs de théâtre représentent 10% des artistes. Ce sont des acteurs, metteurs en scène, dramaturges, scénographes, costumiers, entre autres fonctions liées au théâtre, qui travaillent les yeux rivés sur le Festival International de Théâtre de Mindelo – Mindelact – l’unique grand festival du théâtre capverdien. Il est vrai que, exception faite du Festival, les groupes de théâtre au Cap-Vert présentent rarement leur création. La saison théâtrale correspond presque toujours aux mêmes jours que le Festival Mindelact. En dehors du mois de septembre, mois où a lieu habituellement le Festival, il y a peu de groupes qui ont la possibilité de monter à nouveau leur pièce. S. Vicente, qui a le plus de groupes, réussit à voir un nombre raisonnable de créations, ou de reprises avec deux ou trois représentations. Dans les autres îles, la durée d’une pièce de théâtre n’est, la plupart du temps, que d’un, deux ou trois jours, jamais plus. C’est du gâchis quelque part, quand un staff, composé uniquement d’amateurs car il n’y a pas de théâtre professionnel au Cap-Vert, travaille durant des mois à écrire ou adapter des textes, à confectionner des costumes et des décors et à réciter ses tirades. 4 Le Festival International de Théâtre de Mindelo, reconnu comme le meilleur d’Afrique, est monté annuellement grâce au volontariat. A l’exception de ce qu’on appelle les activités professionnelles : électriciens, charpentiers, chauffeurs, machinistes ou femmes de ménage, personne n’est payé. Les acteurs, les metteurs en scène, les costumiers, les scénographes, les dramaturges, nationaux et internationaux, ne reçoivent pas un sou. Les rentrées de la billetterie ne compensent pas les frais dans la plupart des cas. Contrairement aux musiciens et aux artistes plasticiens qui retiennent l’attention du public étranger, les groupes de théâtre jouent, le plus souvent, pour les communautés capverdiennes. Cela est dû au fait que la majorité des pièces sont jouées en créole, langue maternelle des capverdiens et un élément clé de l’identité créole. I. 4. FORMATION ET ÉDUCATION ARTISTIQUE Les connaissances théoriques et techniques élargissent l’horizon et donnent des outils pour perfectionner ce qui est inné. C’est le grand handicap des artistes capverdiens. Il revient à l’éducation de stimuler la conscience culturelle de l’individu, les différences, la reconnaissance de la culture locale et de fournir en outre les savoirs pour comprendre cette culture dans le contexte des autres cultures, historique, symbolique et dans la contemporanéité. Et cela ne peut se faire qu’avec un professionnel formé dans le domaine des arts. Seulement 33% des artistes ont une formation dans le domaine artistique, la plupart d’entre eux n’ayant reçu qu’une formation de base ou intermédiaire dans le domaine artistique. Seul un petit pourcentage a un diplôme d’études supérieures. Autrement dit 67% fondent leur art sur l’empirisme. Avec ou sans diplôme, 35% des artistes interrogés ont des apprentis qu’ils forment, perpétuant ainsi une pratique séculaire au Cap-Vert. Parmi les établissements d’enseignement artistique on compte quelques écoles de musique, certaines publiques (municipales) et une privée (fondée par le groupe Ferra Gaita) une école de danse (celle de l’association Cultura Raiz di Polon, créée en 2004) une école d’arts et métiers (Atelier Mar) et une école supérieure d’arts, à Mindelo : Escola Internacional de Artes (M-EIA) qui est privée. Le théâtre bénéficie d’un cours annuel d’initiation théâtrale dispensé par le Centre Culturel Portugais de Mindelo/ Institut Camoëns et des workshops durant le Festival de Mindelo. João Branco, président de l’Association Mindelact considère que plusieurs Capverdiens étudient en ce moment les arts de la scène dans des universités étrangères en pensant revenir au pays. On peut dire que les arts sont les enfants d’un dieu mineur car la politique nationale d’attribution de bourses d’études ne prend pas en compte les études artistiques. C’est pour cette raison que le Cap-Vert manque d’artistes ayant une formation mais également de critiques, de spécialistes ou de marchands d’art. Ce sont des spécialistes qui, en plus d’une certaine sensibilité, ont une formation en histoire de l’art et cours similaires, qui savent divulguer et promouvoir un marché, ouvrant ainsi des perspectives pour les artistes. 5 I .5. PROMOTEURS, AGENTS ET PRODUCTEURS ARTISTIQUES L’artiste au Cap-Vert est souvent le créateur et le gestionnaire de sa carrière. Il est aux prises avec des questions financières et bureaucratiques et il s’use physiquement et mentalement, ce qui porte préjudice à sa créativité, à la qualité et à la quantité de sa production. Rares sont les artistes qui investissent en employant quelqu’un qui prend la responsabilité de ces questions ennuyeuses mais qui doivent être traitées. Les Ferro Gaita sont un des rares groupes résidant dans le pays qui ont un producteur et/ou un agent: Augusto Veiga. C’est lui qui organise leur carrière, qui traite de l’administration, du calendrier des manifestations, et gère les contrats. La compagnie de danse contemporaine Raiz di Polon, un groupe 100% professionnel, a aussi un et producteur, Jeffery Hessney. Si les agents et les promoteurs culturels sont rares, les entreprises de promotion de manifestations artistiques sont rares également. Le manque d’agents, de promoteurs et de producteurs est encore plus grand ou total dans le domaine des arts plastiques, du cinéma ou de la littérature. Il n’y a pas de calendrier annuel préétabli comme par exemple au Centre Culturel de Mindelo, Palais de la Culture, Institut Camoëns Alliance Française de Mindelo, Centre Culturel Français. Si nous faisons exception de ces institutions culturelles nationale et étrangères, il reste les manifestations sporadiques, décidées sur le coup, ce qui provoque parfois la superposition de plusieurs manifestations le même jour, la même semaine ou le même mois et l’absence total de manifestations les mois suivants. Beaucoup ont réussi à pénétrer le circuit des principaux festivals de musiques du monde, mais il faut que les artistes capverdiens investissent également d’autres publics. Pour cela il faut - selon Augusto Veiga, producteur et agent du groupe Ferro Gaita - “un fort lobby en faveur du Cap-Vert auprès des maisons d’édition et de promotion d’Europe et des Etats-Unis, les deux grands marchés au monde, et aussi d’Afrique”. Il est certain que le Cap-Vert n’a pas un marché de l’art équivalent à ceux existant dans d’autres pays. Mais, contrairement à ce qu’affirment certains courants pessimistes, il est possible d’être un professionnel de l’art à temps plein au Cap-Vert, indépendamment du domaine de prédilection, et d’avoir une vie financière équilibrée même avec tous les problèmes que rencontre un pays qui vient juste de sortir du groupe des Pays les Moins développés et qui est en passe d’entrer dans un nouveau groupe, celui des Pays de Développement Moyen. Le financement des organisations, projets et activités culturelles constitue un des problèmes qu’ont à affronter les organisations culturelles ; les professionnels des arts et de la culture ; les artistes et créateurs ; et l’Etat lui-même, car les politiques publiques de culture dépendent beaucoup des politiques budgétaires. L’Etat donne ce que le budget général de chaque année lui attribue. Pour le Cap-Vert le Budget Général de l’Etat (OGE) attribue 3% de l’enveloppe générale au Ministère de la Culture. Indépendamment du pourcentage attribué au MC, celui-ci comme les municipalités doivent avoir une politique culturelle assortie d’une politique de financement des activités culturelles, direct ou indirect. C’est fondamental, pour garantir la liberté et la diversité culturelles puisque “le financement privé des arts et de la culture favorise l’appropriation de la culture par le marché en l’intégrant dans une logique purement commerciale de production, reproduction, distribution et consommation de biens et de services“. Il faut oser se défaire de la mentalité 6 d’assisté également. Il ne faut pas attendre des autres qu’ils vous donnent l’argent pour être créatif, d’ailleurs le manque aiguise la créativité. I. 6. LES DROITS D’AUTEUR 51% des artistes interrogés déclarent ne pas enregistrer leurs œuvres malgré l’existence d’une loi sur les droits d’auteurs. La Loi 101/lll/90, du 29/1 (Boletim Oficial nº52, 3º Supplément) n’est pas adaptée cependant à la réalité actuelle. Celle-ci est en ce moment en train d’être révisée, la Présidence du Conseil des Ministres doit fixer la date de sa discussion. Certains musiciens enregistrent leurs œuvres dans des sociétés étrangères comme la Société portugaise des Auteurs (SPA) ou la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM). Récemment, l’Institut de Promotion Culturelle a lancé une campagne d‘enregistrement d’œuvres d’auteurs capverdiens dans tout le Cap-Vert. Sans parler de la piraterie qui, au Cap-Vert aussi, a pris des proportions inouïes. Au point que les maisons d’édition et les musiciens reconnaissent que l’argent investi dans la production de Cds n’est récupéré que grâce aux concerts. Il faut rappeler que les artistes ne sont pas rémunérés lors de la transmission de leur musique à la radio, à la télévision, dans les discothèques ou les campagnes électorales. Il faut que l’Etat régularise le secteur en créant le Statut de l’Artiste qui déterminera les règles pour le travail des professionnels du spectacle et un système de certification professionnelle veillant à l’application de la loi du mécénat et approuvant un système fiscal plus favorable aux professionnels de l’art. 7 II. CAS D’ETUDES Le présent rapport comprend dix études de cas avec les analyses correspondantes de la chaîne des valeurs et quelques considérations qui découlent de l’évolution de la recherche et des données obtenues. La répartition des études de cas par sous-secteurs culturels est établie comme suit : Secteur Nombre de cas Localisation Dénominations Arts plastiques 1 Mindelo Zero Point Art Gallery Danse 1 Praia Raiz di Polon Théâtre 1 S. Vicente MINDELACT Audiovisuel 2 S. Vicente IMAGENS – Produçao Audiovisual Praia Marius Produções Musique 2 Praia Ferro Gaita Production Communication 1 Mindelo DESIGNDECOR Formation 1 Mindelo M_EIA Artisanat 2 Mindelo ATELIER MAR Santo Antão PARES 8 ETUDE DE CAS N°1 : M_EIA 1. INFORMATIONS DE BASE SUR L’OPERATEUR 1. 1. INFORMATIONS FACTUELLES Nom de l’Institution M_EIA – Institut Universitaire Technologie, d’Art et de Culture Coordonnées Bâtiment Liceu Velho de BP 190 Mindelo, Cap Vert Tel: (00238) 232 25 85 Email : [email protected] Site Web: www.meia-instituto.info Secteur d’activités Formation artistique, recherche culturelle technologique et Nombre d’années d’activités 6 ans Forme juridique Etablissement privé / ONG officialisé par le Ministère de l’Éducation dans le décret N° 16/2009 du 16 novembre. Nom et coordonnées du responsable M. Leão LOPES - Recteur 1. 2. DESCRIPTION GENERALE La création de M_EIA à Mindelo est basée sur le principe selon lequel la culture et le développement conditionnent leurs existences respectives. Ainsi, le projet de cet institut considère non seulement la culture comme garant de la qualité de vie, comme valorisation personnelle et sociale de l’individu, mais aussi comme source de développement d’un tourisme de qualité et enfin comme structure du tissu social. Depuis sa création, il a eu pour objectif de consacrer une attention spéciale au rôle des industries culturelles comme moteur de développement, richesse et emploi. M_EIA se propose de mettre en place une éducation à l’art qui favorise le développement de la pensée artistique et qui donne des compétences à ceux qui cherchent des connaissances pédagogiques/artistiques. Il cherche aussi à stimuler la capacité humaine de créer, dans une perspective interdisciplinaire. Enfin, il permet d’acquérir des instruments pour une plus grande participation, dans le souci de l’éthique et la citoyenneté, aux questions sociales, politiques, artistiques et culturelles dans le contexte où sont insérés les étudiants. C’est ainsi qu’en 2004, M_EIA a débuté ses activités avec la formation de cadres, de professeurs d’éducation artistique et technologique. Actuellement, il offre une formation supérieure en design, arts visuels et est prestataire de services en recherches, en design graphique et dans la promotion d’événements culturels. 9 Gouvernance, Leadership M_EIA est géré par une équipe formée d’un Recteur, d’un Directeur général et d’une Directrice pédagogique. Institut universitaire d’arts, de technologie et de culture, M_EIA travaille avec des partenaires comme : le Gouvernement ; l’Université de Beaux-Arts de Porto (Portugal) ; l’École Nationale d’Arts Visuels de Maputo (Mozambique). Perception de la structure M_EIA a commencé par former un groupe de 23 professeurs d’éducation artistique de l’enseignement secondaire du pays, qui exercent leur fonction avec succès. Actuellement, sont formés trois classes de Maîtrise en arts visuels et design. En 2011 la formation sera poursuivie au niveau Master en cinéma, en partenariat avec des institutions brésiliennes. M_EIA est la seule école de formation artistique du pays. Emploi culturel Emploi interne : 30 employés (7 à plein temps, 23 à temps partiel) Profil collaborateur : 30 collaborateurs dont 27 professeurs plastiques, de design, d’anthropologie, de sociologie et d’artisanat) (d’arts Niveau de formation des collaborateurs : universitaire, baccalauréat, professionnel. Rotation du personnel : uniquement pour les professeurs spécialisés contractuels. Prestations extérieures : M-EIA fait appel à des experts étrangers – du Portugal et du Brésil - pour les programmes d’enseignement ou pour l’achat de matériels pédagogiques. 2. LA CHAINE DE VALEURS Création Au delà de la formation, M_EIA produit des contenus artistiques, des services d’arts graphiques, des événements culturels, et les vend à ses commanditaires. Parfois, il organise des expositions, des colloques, des séminaires et des débats sur des thèmes culturels et artistiques. Les commandes peuvent venir du public ou du privé ou même des partenaires étrangers, lors d’organisations de rencontre culturelles internationales. Facteurs déclencheurs Production Les moyens de production et de travail de M_EIA sont de qualité. Les infrastructures sont composées de :3 salles de cours, 1 salle de design, 1 bibliothèque, 1 salle multimédia, 1 atelier de céramique, 1 atelier 10 multifonction (textile, métal, bois etc.), 1 cantine La plupart des équipements et des livres ont été procurés par la coopération luxembourgeoise. Le bâtiment est prêté par le service du patrimoine de l´État. Le personnel technique est composé de quatre professeurs de niveau universitaire et de moniteurs qui assistent les étudiants dans leur production. Au niveau de la formation, le programme est arrêté au début de l’année par un bureau pédagogique auquel participe l’ensemble des professeurs. Au niveau de la production, il y a deux professeurs chargés de coordonner le travail des étudiants qui répondent aux commandes des clients. Distribution M-EIA organise des activités pédagogiques, des événements publics, des expositions, des débats pour faire connaître le travail des professeurs et des étudiants. Il organise aussi des séances de promotion des activités de formation et des nouvelles formations qui utilisent les médias, des affiches, des dépliants et des échanges. Accès M-EIA n’a pas de fins lucratives ; même s’il s’agit d’un établissement privé, il fonctionne selon les principes des organisations non gouvernementales. Les événements publics créés sont ouverts et gratuits pour tous. Les services d’arts graphiques, les événements, les taxes payées par les élèves sont réduites et contribuent seulement à payer une partie des dépenses. On compte sur la collaboration des partenaires internationaux pour supporter le reste des frais. Feedback M_EIA perçoit l’impact de son travail à travers les opinions exprimées par les étudiants et les professeurs pendant les réunions, à travers les points de vue des consommateurs de ses produits et les réflexions critiques survenant à l’occasion des débats, des rencontres et des séminaires où on trouve un public très diversifié. Les médias publient aussi souvent des nouvelles sur ses activités. Au Cap-Vert, il n’y a pas de critique d’art organisée comme telle. 3. PROFIL ECONOMIQUE DE LA STRUCTURE. Chiffres d’affaires: Absence de CA car M_EIA et une école n’est pas un producteur commercial. Charges : 400.000$ par mois Produits : Investissement : 11 Sources de financement de la structure : M_EIA a été installé avec les ressources initiales de l’Atelier Mar et des ressources personnelles de son fondateur. Il fonctionne en partie avec les frais de scolarités payés par les étudiants. Il reçoit parfois des appuis de la part de pays et organisations amis, sous forme de projets ou bien sous forme de matériaux d’arts. Les revenus qu’il tire de ses productions sont réinvestis dans ses structures. 4. IMPACTS Effets directs : Les revenus qu’il tire de ses productions sont réinvestis dans ses structures pour le renouvellement du petit matériel et pour les salaires des professeurs. Effets indirects : L’impact est positif pour les fournisseurs puisque les commandes du matériel sont prises en charge par les partenaires sous forme de projets. L’impact est également positif sur les commanditaires qui trouvent dans les produits la valeur ajoutée de la formation. L’impact sur les secteurs connexes, notamment touristiques, n’est pas sensible. Effets induits : M_EIA intervient dans les secteurs sociaux et contribuent, par ses productions, à la sensibilisation des questions de développement local, de la protection des enfants de rue, etc. 5. CONCLUSION M_EIA a été créé pour combler les lacunes dans le domaine de la formation artistique existant au Cap-Vert. Il ne s’agit pas d’un établissement à but lucratif ni commercial, il faut donc prendre en considération, dans l’analyse de la chaîne de valeurs, le fait qu’elle crée des valeurs de type social et non pas de type financier. M_EIA fait face à des contraintes financières étant donné que les ressources qu’il gère sont manifestement insuffisantes pour qu’il se développe et qu’il puisse investir dans son évolution institutionnelle. La formation artistique coûte cher et les familles capverdiennes ont de faibles ressources pour investir ; l’école ne reçoit pas de subventions de l’état. Il existe encore beaucoup de préjugés sur la formation artistique. Beaucoup de personnes préfèrent les formations techniques plus connues, d’où le nombre réduit des étudiants. Une possibilité pour améliorer la situation serait de s’engager fortement dans la prestation de services diversifiés dans ses secteurs d’activités et de création, ou alors de s’associer à d’autres institutions qui pourraient contribuer à équilibrer la chaine de valeurs. 12 ETUDE DE CAS N°2 : MINDELACT 1. INFORMATIONS DE BASE SUR L’OPERATEUR 1. 1. INFORMATIONS FACTUELLES Nom de l’Institution MINDELACT - Association artistique et culturelle de théâtre capverdien Coordonnées Boîte postale 734 Mindelo Île de S. Vicente (Cap-Vert) Tél. portable : (+238) 995 10 76 Tel/Fax: (+238) 232 41 11 Email : [email protected] Web site : www.mindelact.com Secteur d’activités Production, réalisation, artistiques liées au théâtre Nombre d’années d’activités 14 ans Forme juridique Association/ONG Nom et coordonnées du responsable M. Daniel Monteiro promotion d’activités 1. 2. DESCRIPTION GENERALE MINDELACT est né de la volonté d’un groupe de personne stimulées par la volonté de créer une dynamique de promotion théâtrale sur l’île de S. Vicente. L’Association artistique et culturelle – MINDELACT est une organisation non gouvernementale (ONG) de caractère artistique et social, à buts non lucratifs, et qui vise essentiellement le développement et la promotion des arts scéniques au Cap-Vert en organisant des activités liées au théâtre capverdien. L’association MINDELACT a été créée en 1996 et a été reconnue juridiquement le 27 février 1997 par le ministre de la justice et de l’administration de l’époque, et qui est parue dans le Bulletin officiel n° 9 – I série du 10 mars 1997. Dans les divers plans d’activités, l’association met l’accent sur la formation des jeunes dans diverses disciplines liées aux arts scéniques, appuie l’éducation artistique en ce qui concerne la documentation pour l’étude, le lancement de la revue « MINDELACT – théâtre en revue », la publication de la dramaturgie nationale, et la réalisation de « Mars – mois du théâtre » et du Festival international de théâtre – MINDELACT. Ce festival s’agrandit et a de plus en plus d’importance dans le panorama culturel du pays. 13 Gouvernance, Leadership Depuis 14 ans, MINDELACT n’a cessé de chercher à innover et a diversifié ses partenaires. Le festival de théâtre s’est internationalisé et les actions de formation s’étendent à d’autres îles que S. Vicente. Il a conquis la confiance des partenaires et des sponsors qui financent les activités, parmi lesquelles surtout, la réalisation annuelle du festival de théâtre Mindelact. Les sponsors sont : le gouvernement local et central ; les partenaires bilatéraux comme le Portugal, le Brésil ; des partenaires nationaux : banque, entreprises etc. ; la TACV ; la RTC. Président de l’Assemblée Générale Direction Conseil fiscal Perception de la structure MINDELACT est reconnue sur le plan local, national et international. Emploi culturel Emploi interne : L’Association élargit progressivement ses actions de formation et augmente le festival avec des activités parallèles qui engagent différents publics. Actuellement, elle reçoit la participation de groupes théâtraux de presque toutes les îles et même de pays comme le Portugal, l’Espagne, le Brésil, le Mozambique, l’Angola et la France. Elle a reçu quelques distinctions de mérite comme l’Ordre Amilcar Cabral attribué par la présidence de la République. Les medias couvrent toutes ses activités, et le public manifeste sa fidélité en assistant à tous les spectacles. Nombre d’employés : 1 personne, toutes les autres sont volontaires. Profil professionnel des volontaires : producteurs, scénographe, figurants, ingénieur son et lumière, designer, économiste, sociologue, psychologue et autres. Niveau de formation : variable en fonction des compétences, beaucoup d’étudiant universitaire et des lycéens également. 1er niveau (universitaire) : ingénieur du son, comptable, directeur artistique 2e niveau (secondaire) : secrétaire, appui de productions pendant les festivals. Rotation : il y a rotation entre les personnels car ils sont surtout des volontaires. Prestations extérieures : L’association fait appel à des prestataires externes : L’agence de communication pour l’affichage, le graphisme, la photographie 14 Le centre culturel pour la location des salles de spectacle. Des entreprises de son et lumière, de transports, de l’hôtellerie et de logistique du festival en général. Estimation du volume : de 6 à 12 millions d’escudos 2. LA CHAINE DE VALEURS Création Commandes publiques ou privées (gouvernement, mariages) Evénements : lors de la fête de l’indépendance Acteurs communautaires : régions, collectivités, décentralisées Acteurs éducatifs : l’éducation nationale Facteurs déclencheurs Les facteurs déclencheurs varient selon le partenaire qui a fait la demande. Production L’association ne peut compter sur ses propres moyens, elle a recours aux services, équipements et infrastructures de tiers qui sont cédés ou loués. Ces derniers sont de bonne qualité, on remarque seulement la taille réduite des salles de spectacles. Les agents de production varient en fonction du stade de la production, surtout pour le festival annuel : producteur, directeur artistique, ingénieur du son, artiste graphique, etc. Distribution Les actions de formation sont réalisées surtout à Mindelo, mais peuvent avoir lieu dans les autres îles à partir du moment où elles sont sollicitées ou bien si des sponsors assurent les coûts de ces actions. Les spectacles qui ont lieu durant le festival annuel, au mois de septembre, sont promus au travers de la communication sociale et des billets vendus dans les salles de spectacle. Accès Les prix des billets de théâtre sont accessibles mais les recettes de la billetterie sont dérisoires, comparées aux coûts de production des festivals. Le public est très diversifié et touche toutes les strates sociales. Feedback Dans le domaine qui nous intéresse, il n’y a pas de critique culturelle formelle. Le public donne son “feedback” lors des spectacles ; il y a également une répercussion dans la communication sociale, dans les candidatures des groupes variés qui veulent participer aux festivals. Il faut prendre en compte aussi la crédibilité du festival qui va en augmentant, ce qui se traduit en importants sponsors et appuis logistiques et matériels. 15 3. PROFIL ECONOMIQUE DE LA STRUCTURE. Chiffres d’affaires: 12 millions d’escudos en 2010. Cependant, il faut prendre en compte le fait qu’il s’agit de sponsors pour le festival et les actions de formation. L’association n’a pas de fins lucratives. Charges : Produits : Investissement : Sources de financement de la structure : Le festival Mindelact fonctionne uniquement grâce à des subventions, des sponsors et des appuis. 4. IMPACTS Effets directs : Les associés ne reçoivent pas de bénéfices pour gérer les ressources. Les recettes de la billetterie servent à réinvestir en dépenses de production. Lors de la dernière assemblée générale, réalisée il y a deux ans, il a été décidé que, à partir du festival suivant, les groupes de théâtre capverdiens recevraient la moitié des recettes de billetterie de leurs pièces de théâtre. Effets indirects : L’impact sur les fournisseurs est positif puisque l’association commande des biens et des services pour la réalisation de ses festivals. L’impact sur les commanditaires est également positif puisque ces derniers sont restés fidèles. L’impact sur le commerce de proximité comme les taxis, les restaurant, les hôtels, est important pendant le festival. Effets induits : Les effets induits chaque année par les festivals dans les différents domaines ne sont pas chiffrés mais sont visibles. 5. CONCLUSION La chaîne de valeurs a la particularité d’être celle d'une ONG qui, en tant que telle, ne possède pas de fonds propres, mais vit d’aides et de sponsors. 16 ETUDE DE CAS N°3 : ATELIER MAR 1. INFORMATIONS DE BASE SUR L’OPERATEUR 1. 1. INFORMATIONS FACTUELLES Nom de l’Institution ATELIER MAR Coordonnées Matiota CP 190 - Mindelo Email : [email protected] Secteur d’activités Artisanat (formation professionnelle, développement local, lutte contre la pauvreté et valorisations de la culture traditionnelle) Nombre d’années d’activités 31 ans Forme juridique Coopérative et institution d’utilité publique, dont le statut est publié dans le B.O. n°4 du 24 janvier 1987 Nom et coordonnées du responsable Valdir Melício 1. 2. DESCRIPTION GENERALE L’ ATELIER MAR est né en 1979 dans l’île de São Vicente ; il visait essentiellement, à cette époque, la revalorisation de la céramique et la formation professionnelle, de manière à pousser les jeunes à trouver des moyens de se réaliser professionnellement et socialement. En 1987, il a été reconnu comme organisation non gouvernementale sans fins lucratives, et a élargi son champ d’activités pour appuyer le développement communautaire et continuer la formation avec d’autres technologies, telles que : la sérigraphie, la petite menuiserie, le travail de la pierre, la vidéo et le diaporama, le design graphique et d’équipements, le design de l’habitation et la fabrication de matériaux de construction avec des technologies adaptées. Fonctionnant comme centre de formation, l’Atelier Mar a formé, tout au long des années, des dizaines d’artisans originaires de plusieurs îles du pays, dans des technologies très variées. Dans le milieu rural et périurbain de S. Vicente et de Santo Antão, l’Atelier Mar intervient pour promouvoir l’artisanat local, introduire de nouvelles formes de production, créer des activités génératrices de revenus et valoriser les potentialités locales. 17 Gouvernance, Leadership La structure organisationnelle de l’Atelier Mar a évolué depuis sa création de manière à entrer dans le modèle légal de coopérative et, d’une certaine manière, maintient jusqu’à aujourd’hui la plupart des principes du coopérativisme dans la façon de fonctionner des groupes de production et dans les principes de l’économie solidaire. Aucune structure spécifique n’a été configurée lorsqu’elle est devenue Organisation Non Gouvernementale, mais elle avait évolué auparavant et s’était ajustée au contexte, jusqu’à atteindre et consolider sa façon de fonctionner. L’ATELIER MAR cherche à combiner une structure flexible avec une autonomie des équipes, mais avec une représentativité au niveau du Président et du restant de l’équipe d’appui à la coordination (ses membres sont des équipes de gestion des différents projets dont fait partie le responsable administratif et financier), pour correspondre au modèle légal habituel au secteur. Perception de la structure La culture de gestion de l’Atelier Mar, c’est-à-dire “ce qui préserve et augmente l’identité de l’organisation” (Rob Goffee et Gareth Jones), s’est développée tout au long de son histoire et a à voir, entre autres aspects, avec les valeurs et positions qu’il défend, avec la manière dont les relations entre les techniciens se passent, et avec leur interaction avec les bénéficiaires des projets, entre autres aspects. Le niveau de sociabilité est assez élevé, dans le respect et l’amitié entre les collègues et une grande coopération dans les tâches. Cela se traduit dans l’ambiance de travail où existent tolérance, interaction et implication, mais aussi dans la critique constructive. L’ONG est reconnue et respectée au 18 niveau national et international et par plusieurs partenaires, au niveau local et dans la coopération internationale. Emploi culturel Emploi interne : Nombre d’employés : 4 personnes - artisans et responsables de la commercialisation ; Il y a aussi 6 personnes qui s’occupent des activités de développement social. Prestations extérieures : L’ATELIER MAR fait appel à des prestataires pour l’achat des matières premières dans les autres îles et mêmes à des fournisseurs à l’étranger. 2. LA CHAINE DE VALEURS Il est difficile d’appliquer le concept de système de production d’entreprise à ce type d’organisation sociale, beaucoup de travail se fait en commun, de la planification à la mise en œuvre des actions, mais on peut considérer ce qui suit : les projets de développement sociocommunautaire ont un système basé sur l’approche participative et reposent sur le cycle de vie des projets – identification, élaboration, implantation, accompagnement, évaluation. Création Dans la production de l’artisanat, il y a d’abord le design de l’objet, la production grâce à des techniques artisanales avec des matières premières locales. Les activités de formation sont toujours théorico pratiques, ont une durée variable selon leur nature et leurs objectifs. Le designer crée des pièces et les artisans exécutent ; ces derniers créent également leurs propres pièces très souvent. La commande des produits artisanaux peut venir du public ou du privé. Des événements comme les expositions, les journées de sensibilisation sociale peuvent être l’occasion d’exposer les produits et de les vendre. Les facteurs déclencheurs peuvent être ces moments de rencontres entre les nombreux acteurs, moments qui sont propices à la vente de produits artisanaux. Facteurs déclencheurs Production Les moyens de production sont manuels et relèvent d’un savoir faire ancestral qui s’est transmis de génération en génération. La modernité rejoint aussi la tradition avec le perfectionnement de certaines techniques comme la céramique, la sérigraphie, le travail de la pierre et du bois, et on utilise quelques équipements modernes. Distribution Une fois les produits finis, l’Atelier Mar s’occupe de leur exposition lors de rencontres culturelles ou sociales. Ce sont ces moments qui constituent de la publicité et c’est là que les gens intéressés achètent. 19 L’ATELIER MAR a un magasin permanent et utilise les canaux de publicité tels que la radio, des dépliants… La vente des produits est permanente mais aussi subordonnée aux événements comme la fête de Noël, les festivals. Accès Les produits ne sont pas chers et sont accessibles aux Capverdiens. Il y a aussi la clientèle des touristes étrangers et des entreprises qui passent commandes. Feedback Le Feedback provient des clients, de la communication sociale, des invitations à participer aux expositions au Cap-Vert et à l´étranger. On ressent la culture comme le présupposé de la qualité de vie, de la valorisation personnelle et sociale. Les projets incluent des actions participatives qui stimulent la capacité humaine de créer, dans une perspective interdisciplinaire. Ainsi, les populations acquièrent des instruments pour une plus grande participation, dans le souci de l’éthique et de la citoyenneté, aux questions sociales, politiques, artistiques et culturelles dans leur contexte. 3. PROFIL ECONOMIQUE DE LA STRUCTURE. Chiffres d’affaires: 500.000 escudos/an pour l’artisanat et Charges : 250.000$00 (50% des charges sont l’achat des matières premières). Produits : 100 000 FD Investissement : 75.000.000$00 en 2009 (dans les projets sociaux de formation et de développement sociocommunautaire) Sources de financement de la structure : L’ATELIER MAR vit de ses revenus mais surtout des projets (appui des partenaires de la coopération internationale). 50.000.000 escudos/an pour les activités sociales et culturelles Avec le réseau des entreprises nationales, il établit des protocoles de collaboration, notamment pour la conception, le design et la production d’objets de représentation des entreprises. 4. IMPACTS Effets directs : Les artisans arrivent à sortir de la pauvreté. Il trouve une activité génératrice de revenue pour plusieurs jeunes et femmes. Effets indirects : Impact positif sur les fournisseurs puisque ces derniers ont fait augmenter leurs chiffres d’affaires. Impact positif sur les commanditaires car ils apprécient les produits. 20 Effets induits : L’ATELIER MAR mène des activités d’éducation sociale dans des domaines comme l’éducation, l’entreprenariat, la santé, la protection environnementale. L’association élargit ces activités aux autres groupes des quartiers de Mindelo et aux villages de l’île de Santo Antão. Quant au développement local et culturel, l’impact de ses actions peut être mesuré par les changements qui sont apparus dans les communautés, les transformations de la réalité concrète des bénéficiaires, le nombre de participants aux actions de formation, l’engagement social et politique des populations dans la consolidation de la démocratie et la résolution de leurs problèmes. 5. CONCLUSION Il est souhaitable que l’ATELIER MAR divulgue davantage les résultats des projets pour une plus grande prise de conscience et un élargissement du débat sur la pauvreté et l’exclusion sociale au Cap-Vert, et sur la fonction de la culture dans le processus de développement. En ce qui concerne les groupes de production créés, c’est-à-dire les artisans formés, l’évolution prévue est le renforcement du réseau d’économie solidaire créé qui relie les différents artisans devenus désormais plus forts et capables de maintenir un équilibre acceptable. 21 ETUDE DE CAS N°4 : ZEROPOINTART 1. INFORMATIONS DE BASE SUR L’OPERATEUR 1. 1. INFORMATIONS FACTUELLES Nom de l’Institution Zero Point Art Gallery Coordonnées Rua 19 de Setembro, 62 Mindelo Cap-Vert Tel: +238 9955681 Email: [email protected] Website: www.zeropointart.org Secteur d’activités Arts plastiques d’événements - galerie et organisation Nombre d’années d’activités 1,5 ans Forme juridique Etablissement privé /Société commerciale Nom et coordonnées du responsable Alex da Silva - Directeur général 1.2. DESCRIPTION GENERALE Il s’agit d’une Galerie d’Art créée dans un bâtiment récupéré au centre ville de Mindelo, disposant de toutes les conditions requises pour la réalisation d’expositions. Le domaine d’intervention est la promotion d’artistes plasticiens nationaux, l’organisation d’expositions, service d’agent des artistes. L’espace est multifonctionnel et a pour finalité d’être une “maison de la culture” comprenant une résidence pour les artistes plasticiens et un café, et un espace pour la réalisation de manifestations diverses. La Galerie n’a pas encore deux ans d’existence, mais il s’agit d’une expérience nouvelle (la seule qui existe a plus de vingt ans) jusqu’à aujourd’hui il n’y avait pas d’autres initiatives de ce genre. Ce qui a motivé initialement la création de cette structure c’est la formation en Arts plastiques de son directeur et sa carrière comme peintre en Hollande. Il a décidé de récupérer un patrimoine immobilier de sa famille et de transformer la maison en galerie et espace multi-usages. Sa mère et sa soeur ont appuyé cette initiative et ils sont associés. Etant donné le vide qui existe au Cap-Vert en matière de structures de promotion des Arts plastiques, ils y ont vu une opportunité d’investir et de valoriser ce secteur. 22 Gouvernance, Leadership La galerie travaille de façon indépendante. Elle établit peu à peu des partenariats avec des galeries en Hollande, expositions périodiques d’art à l’étranger, en même temps qu’elle investit dans la création d’un fonds d’oeuvres et dans des dossiers d’artistes pour faire un service d’agent. Elle commence timidement à fournir également des œuvres pour des institutions d’Etat et des entreprises qui les acquièrent pour leur propre fonds ou pour offrir. La galerie Zero point Art est gérée directrice administrative. Perception de la structure par un directeur général et une Il s’agit d’une structure récente c’est pourquoi elle construit actuellement une relation avec le milieu environnant. Elle a une bonne réception dans la ville, les gens vont voir les expositions et fréquentent le café. Les médias couvrent les événements réalisés et peu à peu la galerie gagne en visibilité. On ne peut pas encore parler de renommée, mais on remarque un certain respect pour l’initiative et une certaine affection de la part du public qui vient voir et suit avec curiosité le travail de la galerie. Dans le paysage institutionnel, on sent qu’il n’y a pas encore véritablement une valorisation de la galerie, mais on sent certaines fois que les organes du pouvoir et les services de l’Etat prennent la structure en considération en se rendant aux invitations ou en conviant leurs représentants aux manifestations culturelles. Emploi culturel Emploi interne : Nombre d’employés : 7 Profil professionnel des collaborateurs: un directeur qui fait le travail d’agent, un personnel administratif qui assure la gestion quotidienne, un technicien administratif, 2 assistants pour le montage des expositions et l’accueil du public et deux employées pour le café. Niveau de formation des collaborateurs : Deux techniciens supérieurs (artiste plasticien et gestionnaire) les autres enseignement secondaire. Rotation du personnel : Le personnel travaillant au café est le seul à avoir changé. Prestations extérieures : Appel à des prestataires/fournisseurs externes : toutes les matières premières et le matériel des expositions importés, parfois on improvise avec les matériaux trouvés sur le marché local. Quel type de prestation ? Matériel d’arts plastiques. Estimation du volume économique des prestations extérieures. Peu significatif. Il tourne encore autour des 4000 euros par an. Au Cap-Vert il n’existe pas de tradition de promotion des Arts Plastiques et on ne sait pas bien encore comment traiter ce secteur du marché de l’art. 23 2. LA CHAINE DE VALEURS Création Commandes publiques ou privées Demandes d’entreprises Facteurs déclencheurs Rencontres/émulations artistiques et résidences d’artistes avec échanges d’artistes étrangers. La commande d’une entreprise de peinture pour réaliser un workshop pour les enfants et une exposition des travaux réalisés a fait découvrir un secteur d’activité que la galerie souhaite exploiter. Essai de découvrir des artistes émergents ou d’autres consacrés et d’encourager la création d’expositions qui seraient organisées par la galerie. Il n’est pas encore habituel pour les artistes de préparer des portfolios et de présenter des propositions d’expositions à des galeries. Le Zero Point a pour projet d’appuyer de jeunes artistes dans ce sens. Production Les moyens de production sont manuels et relèvent d’un savoir faire ancestral qui s’est transmis de génération en génération. La modernité rejoint aussi la tradition avec le perfectionnement de certaines techniques comme la céramique, la sérigraphie, le travail de la pierre et du bois, et on utilise quelques équipements modernes. Distribution La Galerie fait la promotion des artistes et offre un espace de divulgation afin qu’ils se fassent connaître. En effet ceux-ci profitent de façon encore modeste des marchés de ce type auxquels ils ont accès. Il existe un potentiel de distribution au niveau du Marché de l’art international qui commence à présenter un intérêt pour les artistes capverdiens mais il leur manque une préparation pour s’organiser et pouvoir tirer profit de ce potentiel. Accès Le public capverdien a un faible pouvoir d’achat, cependant les institutions et les entreprises montrent un intérêt croissant pour l’acquisition d’œuvres d’art. On commence à avoir des clients jouissant d’un niveau économique élevé et qui acquiert des œuvres d’art. On commence maintenant à travailler avec quelques collectionneurs privés étrangers qui acquièrent des œuvres d’artistes capverdiens. La politique des prix est attentive aux conditions économiques des acheteurs et la cotation des œuvres est de 30% inférieure à la cotation du marché international. Feedback Il n’existe pas de critique dans le domaine culturel et encore moins dans celui de l’art dans le pays. Le feedback est donné par le nombre croissant de personnes qui visitent la Galerie, les informations sur les expositions organisées qui paraissent dans les médias. De nombreuses écoles commencent également à y amener les élèves dans le cadre de leurs études et pour apprécier les expositions. 24 3. PROFIL ECONOMIQUE DE LA STRUCTURE. La structure agit au niveau du premier cercle c’est-à-dire dans le coeur créatif et connaît des difficultés pour générer des bénéfices d’abord du fait de la nature de l’activité ensuite du fait de sa jeunesse et enfin parce qu’il s’agit d’un secteur qui dans un pays pauvre ne dispose pas des conditions nécessaires à son développement. Chiffres d’affaires Il s’agit encore d’une phase d’investissement et de promotion de sorte que le volume des affaires dans cette première année de la structure n’a pas dépassé les 5.000 euros. Charges Les charges sont liées au personnel et aux dépenses de fonctionnement. Produits Prestation de service de divulgation de l’art, promotion des artistes, café avec animation culturelle, réalisation d’événements comme lancement de livres, expositions photographiques, expositions de peinture et autres. Investissement Le bâtiment qui a été restauré appartient à la famille et c’est le promoteur lui-même, Alex da Silva, qui a fait l’investissement. Sources de financement de la structure les mécanismes de soutien économique : le soutien vient des ventes et des services ainsi que des investissements à titre personnel du promoteur de la structure. Actuellement on cherche à assurer le soutien économique de la structure ou au moins à réussir à trouver des ressources suffisantes pour les dépenses de fonctionnement. 4. IMPACTS On ne peut pas encore parler d’impact du fait de la jeunesse de la structure, mais tout montre qu’on est en voie de consolidation de l’investissement et de création d’un fond et d’un carnet d’adresses de clients et d’artistes susceptibles d’assurer l’évolution de la galerie. 25 ETUDE DE CAS N°5 : RAIZ DI POLON 1. INFORMATIONS DE BASE SUR L’OPERATEUR 1. 1. INFORMATIONS FACTUELLES Nom de l’Institution RAIZ DI POLON Coordonnées Fazenda B.P. 421 C, Praia Tel: (238) 994 32 93 Email : [email protected] Site web : www.raizdipolon.com Secteur d’activités Danse et promotion musicale Nombre d’années d’activités 19 ans Forme juridique Association à but non lucratif, enregistrée officiellement comme association culturelle en 2000. Nom et coordonnées du responsable Jeffery Hessney – producteur 1. 2. DESCRIPTION GENERALE Il s’agit d’une association culturelle qui a fait ses débuts comme groupe informel de danse, promu en 1991 par le jeune José Manuel Brandão dont le nom artistique est Mano Preto. C’est le seul groupe de danse professionnelle au Cap-Vert. Leur domaine d’intervention est la danse mais, récemment, le groupe a aussi fait la promotion musicale et la réalisation d’événements, ayant déjà enregistré un CD avec des chansons pour enfants et présenté plusieurs spectacles. L’espace où il travaille est le résultat d’un partenariat avec la Mairie de Praia ; c’est un espace multifonctions, utilisé à la fois pour les répétitions de la compagnie de danse, pour la création de nouveaux spectacles et pour les cours adultes et enfants de l’école de danse. La motivation initiale pour la création de Raiz di Polon est née de son président, qui est aussi le chorégraphe et danseur principal. Il a commencé comme un groupe informel qui se consacrait essentiellement à la danse traditionnelle capverdienne. Progressivement, grâce aux différentes actions de formation avec les danseurs et chorégraphes internationaux, le groupe s’est orienté davantage vers la danse dite contemporaine. Le nom du groupe, Raiz di Polon, renvoie au symbolisme de la résistance et de la durabilité de l’arbre Polon, nom créole pour le baobab. Actuellement, le groupe réalise des spectacles dans tous les continents excepté l’Australie. Son objectif est de promouvoir la culture dans le monde, tout en faisant connaître le Cap-Vert. 26 Raiz di Polon a une conception démocratique, qui se manifeste au travers de cours de danse gratuits pour enfants de toutes classes sociales, au travers de thématiques privilégiées telles que le corps et le rapport à l’autre, et au travers de la promotion de l’estime de soi, de l’identité culturelle et du développement personnel. Gouvernance, Leadership L’association travaille de façon indépendante, avec des productions présentées à la fois au Cap-Vert et au niveau international. Elle a des partenariats établis avec des groupes et des entités à l’intérieur et à l’extérieur du pays pour la création de spectacles. La structure organisationnelle est la même que la législation prévue pour les associations : une direction, une assemblée générale et un conseil fiscal. Le président Mano Presto et le producteur Jeffery Hessney dirigent Raiz di Polon. Le groupe fonctionne sur une base bénévole des différents éléments, du président au producteur, jusqu’aux danseurs de la compagnie de danse danseurs professionnels et semi professionnels. Perception de la structure Raiz di Polon est reconnu à la fois au Cap-Vert et à l’étranger et entretient une bonne relation avec son environnement. Basée à Praia, l’association a une bonne interaction avec le public et il y a de plus en plus d’enfants et de jeunes à la recherche de cours. On peut parler de notoriété et de respect tant de la part des institutions publiques que de la population. Mêmes les personnes des classes populaires connaissent le groupe et le nom de son chorégraphe. Les spectacles ont une bonne adhésion du public de toutes les classes sociales. Raiz di Polon est conscient de la valorisation de sa compagnie de danse dans le paysage institutionnel et de l’absence de critique d’art, alors que ses activités sont toujours annoncées et commentées dans les médias. Emploi culturel Emploi interne : Nombre d’employés : 7 danseurs Profil professionnel des collaborateurs: le président est formé en danse contemporaine et en chorégraphie ; le producteur est titulaire d’une maîtrise en anthropologie. Niveau de formation des collaborateurs: un technicien supérieur ; les autres ont le niveau secondaire ou une formation technico professionnelle. Faible rotation du personnel. Prestations extérieures : Appel à des prestataires/fournisseurs externes : location de matériels de sonorisation et de lumière ; équipement de base importé. Type de prestation : services techniques de sonorisation et de lumière Estimation du volume économique des prestations extérieures : 50.000 euros/an 27 La compagnie de danse vit de spectacles et de commandes de pièces. Les danseurs reçoivent des honoraires qui varient beaucoup. Au Cap-Vert, les recettes des spectacles sont inférieures à celles des représentations internationales, c’est pourquoi les salaires varient selon les productions. Le ministère de la Culture donne une subvention symbolique annuelle pour aider le groupe dans ses activités. 2. LA CHAINE DE VALEURS Création Leurs créations viennent de la motivation interne, de l’inspiration du chorégraphe ou de situations qui émanent de la culture capverdienne. Facteurs déclencheurs Ce sont des commandes publiques ou privées qui suscitent la création: ministère de la culture (surtout pendant les dates commémoratives); entreprises privées; institutions culturelles étrangères. Production Les services de production ne sont pas seulement réservés aux spectacles de la compagnie, ils sont étendus aux événements musicaux et à d’autres spectacles de groupes émergents. Distribution L’association offre les services de l’école de danse à tous ceux qui sont intéressés. Deux pôles de formation ont aussi été créés récemment dans deux quartiers difficiles de la banlieue de Praia. Accès Le public capverdien adhère bien aux spectacles mais il a un faible pouvoir d’achat ; le prix des billets permettant un accès démocratique, les recettes des entrées sont dérisoires. Feedback Les spectacles ont toujours du public. Les institutions nationales commandent des spectacles et des présentations pendant les dates festives. Le groupe a déjà joué dans plus de quatre pays, ce qui permet de dire que le feedback est satisfaisant. 3. PROFIL ECONOMIQUE DE LA STRUCTURE. On peut considérer que le groupe intervient dans le champ des industries créatives puisqu’il produit des spectacles, forme dans le domaine de la danse, édite des CD et fait la promotion d’événements. 28 Chiffres d’affaires Depuis 2005, la moyenne annuelle est de 50.000 euros. Charges Danseurs professionnels et frais de fonctionnement. Produits Prestation de services de production ; les cours délivrés sont, eux, gratuits. Investissement Quelques équipements de son et de lumière. Sources de financement de la structure Les commandes de spectacles et les honoraires des danseurs permettent d’assurer une partie des frais. Généralement, Raiz di Polon demande des financements publics pour des projets culturels. 4. IMPACTS Effets directs Effets indirects Il n’y a pas d’impact sur les fournisseurs. Même pour les entités qui commandent leurs services, l’impact ne se traduit pas en termes financiers mais sur l’image de l’institution. Au niveau éducatif, l’impact sur les enfants qui suivent les cours est positif en termes d’éducation artistique et d’éducation à la citoyenneté. Effets induits L’impact est également positif sur l’image de la communauté et du pays en général, aussi bien au niveau international que dans le pays. 5. CONCLUSION 1. INTERPRETATIONS SUR LA CHAINE DE VALEUR DE RAIZ DI POLON La chaîne de valeurs est faible, l’accent est mis davantage sur la création artistique et sur la création de valeurs sociales ou symboliques (image du pays et des entités qui commandent les travaux artistiques du groupe) que sur l’aspect lucratif. 2. CONTRAINTES, OPPORTUNITES, FACTEURS CRITIQUES Actuellement, au niveau national, des entités aux responsabilités politiques dans le domaine culturel tendent à donner une image matérielle de la culture, en insistant sur les possibilités de commercialisation des produits. Le groupe ne se reconnaît pas dans cette conception qu’il considère comme contraignante ; c’est l’identité culturelle, l’estime de soi qu’il valorise le plus. Raiz di Polon critique donc le manque de sensibilité des agents économiques pour la culture qui se traduit en termes de financement du secteur par un faible mécénat. 29 3. MISE EN VALEUR DES PRINCIPAUX ELEMENTS FAVORABLES/CONFLICTUELS, IDENTIFICATION DES MOYENS POUR ABORDER/GERER LES FACTEURS CRITIQUES Le marché national est très petit et le nombre de personnes qui partagent les mêmes codes et symboles culturels est réduit ; par conséquent le chiffre d’affaires est précaire. Les membres de l’association sont bien conscients de ces facteurs. Ils cherchent à valoriser les aspects distinctifs du groupe, sa célébrité par exemple. Ils cherchent à tirer parti des possibilités de formation pour accroitre leur potentiel créatif et associer la contemporanéité de leurs pièces aux racines culturelles capverdiennes. 4. AUTRES ELEMENTS Raiz di Polon considère que le fait que le Cap-Vert ait une image internationale fortement liée aux arts est une opportunité à exploiter. Il manque néanmoins un engagement à l’éducation artistique et à la création de nouveaux publics pour que tous les domaines créatifs soient valorisés et qu’on sensibilise davantage la population à apprécier des manifestations artistiques plus diversifiées. 30 ETUDE DE CAS N°6 : MARIUS PRODUÇÕES 1. INFORMATIONS DE BASE SUR L’OPERATEUR 1. 1. INFORMATIONS FACTUELLES Nom de l’Institution Marius Produções ; SU Coordonnées Rua Av. CLP, CP n.º 83-A, Praia Tel: +238 2627552 Fax. +238 2627569 Email: [email protected] Site web: www.mariuspro.com Secteur d’activités Prestation de services sonores et d'éclairage, animation, artistique et autres activités culturelles. Nombre d’années d’activités 10 ans Forme juridique Société commerciale privée Nom et coordonnées du responsable Mário Bettencourt – Managing Partner 1. 2. DESCRIPTION GENERALE Il s'agit d'une société fournissant des services de sonorisation et d’illumination de spectacles et évènements culturels. Le domaine d’activité est la production d'événements dans la musique, le théâtre et la danse, avec une prédominance pour la musique. Les fonctions de l'espace sont multifonctionnelles et visent à optimiser la technique d'événements variés. La motivation initiale de la création de la structure est le manque d'entreprises spécialisées dans la fourniture de services dans le domaine de l’industrie du spectacle. Gouvernance, Leadership La structure travaille de façon indépendante, mais avec de nombreux partenaires (municipalités, entreprises, ministères, campagnes électorales). Elle a progressivement établi des partenariats avec d'autres entreprises du genre qui opèrent dans la même région et relèvent du marché intérieur. La société est gérée par un directeur associé. Perception de la structure La structure a de bonnes relations avec son environnement. Elle jouit d’une bonne acceptation à Praia, et a des clients sur d'autres îles du pays. On peut parler de notoriété, de respect et d'affection de la part du grand public, qui bénéficie du travail effectué (conférences, festivals, et autres événements). Le paysage institutionnel donne l’impression d’une reconnaissance et d’une appréciation réelle de la société. Malgré cette reconnaissance, de nombreuses situations donnent le sentiment d’un manque de compréhension. Quelques personnes ne parviennent pas à dissocier le « politicien » du professionnel, alors qu’il faut 31 « vivre ensemble dans la diversité » (Mário Bettencourt). Emploi culturel Emploi interne : Nombre d’employés : 13 Profil professionnel des collaborateurs: 1 Manager, 1 Chef d’administration, 1 Agent, 2 Techniciens Principaux (Audio et Lumière), 7 Techniciens Professionnels et 1 Secrétaire. Niveau de formation des collaborateurs: 1 technicien supérieur ; 1 diplômé d’études supérieures, 1 technicien de gestion. Les autres ont suivi une formation technique professionnelle. Rotation du personnel: sans. Prestations extérieures : Appel à des prestataires externes : importations d’équipement ; appel à des expertises étrangères pour les grands festivals ou événements. Type de prestation : Matériel et expertise de son et lumière. Estimation du volume économique : de 10 à 20 millions d’escudos/An (presque 100 mille à 200 mille euros). 2. LA CHAINE DE VALEURS Création Commandes publiques ou privées: oui Demandes d’entreprises: oui Facteurs déclencheurs L'éventuelle rencontre avec les producteurs et les propositions d’événements s'inscrivant dans les paramètres des clients potentiels. Les commandes publiques ou privées d’événements, pour lesquels il fournit tous les éléments nécessaires à la réalisation. Production Studio et salle de stockage Equipement de son et lumières de très bonne qualité Voiture et camion Ordinateurs et petits équipements spécialisés et modernes Distribution La Société offre ses services dans le marché intérieur. Elle accroît sa clientèle potentielle en offrant de meilleures conditions et une gamme plus large de services pour la promotion et la production d’évènements. Sa préoccupation de mise à jour technologique et de son équipement lui permet de rester à la pointe des prestataires de services à l'échelle nationale. Il profite marginalement des marchés internationaux de réalisation de spectacles, qui permettent de promouvoir le potentiel du Cap-Vert et ses possibilités de prestation de services dans le secteur culturel et du divertissement. 32 Accès Les citoyens du Cap-Vert ont un faible pouvoir d'achat, mais les institutions et les entreprises ont un intérêt croissant pour la tenue d'événements majeurs, tels que des festivals et des concerts avec des artistes nationaux et internationaux. Les tarifs permettent de promouvoir et diffuser la culture et les artistes ou, pour les entreprises, une meilleure connaissance de leurs activités. La politique de prix prend en compte les conditions économiques des promoteurs d'événements, en particulier les artistes et les groupes qui veulent réaliser leurs propres événements. Feedback Il n’y a pas de critique culturelle au Cap Vert. Le feedback provient du nombre croissant de personnes qui assistent aux spectacles. 3. PROFIL ECONOMIQUE DE LA STRUCTURE. Chiffres d’affaires La structure a de bonnes performances économiques : dépassement de 100.000 euros dés la première année. CA en 2010 : 15 millions d'escudos. Charges Employés et charges d'exploitation. Produits Sonorisation, éclairage, expertise, conseil. Investissement Infrastructures, équipement et formation. Sources de financement de la structure Les revenus proviennent des productions et ventes de services. La structure est son propre moteur d'investissement. 4. IMPACTS Effets directs L'impact économique est satisfaisant, en gardant à l'esprit qu'il s'agit d'une nouvelle activité au Cap-Vert. Effets indirects Depuis la création de Marius, qui peut être considéré comme le précurseur, le leader et la référence nationale, le marché a commencé à se développer. Effets induits Marius a œuvré pour l'information, l'éducation et la sensibilisation à ce nouveau secteur. C’est une activité nouvelle au Cap-Vert, il n’y a donc pas de références mais une série de préjugés autour des entreprises de ce genre. C’est une activité économique qui confère du prestige, car elle s’est développée avec professionnalisme et intégrité. 33 5. CONCLUSION 1. INTERPRETATIONS SUR LA CHAINE DE VALEUR Timidement, des initiatives privées voient le jour dans l’événementiel. Le public, même avec un pouvoir d'achat très limité, s’habitue à payer pour des spectacles, même si ceux-ci (comme les festivals) sont gratuits la plupart du temps. Néanmoins, les initiatives privées dépendent des financements de bailleurs de fonds institutionnels et d'entreprises, au risque de ne pas être viable. 2. CONTRAINTES ET FACTEURS CRITIQUES - Forts taux d’intérêts des prêts bancaires - Taxes douanières très élevées - Régime fiscal inadéquat - Concurrence déloyale - Opérateurs illégaux - Absence d'une politique culturelle claire 3. PRINCIPAUX ELEMENTS FAVORABLES ET CONFLICTUELS DE LA STRUCTURE, IDENTIFICATION DES MOYENS POUR ABORDER ET GERER LES FACTEURS CRITIQUES. Il existe aujourd’hui une concurrence entre opérateurs légaux et illégaux, et bien souvent les institutions et structures de l’État souverain utilisent les services «illégaux». Un respect du droit plus rigoureux est nécessaire, tout comme une réelle exigence dans le choix des opérateurs sur le marché du travail. 4. AUTRES ELEMENTS Le manager souligne : «nous sommes soumis aux lois et procédures d'une économie de marché, tandis que les attitudes et les actions relèvent du social». 34 ETUDE DE CAS N°7 : DESIGN DECOR 1. INFORMATIONS DE BASE SUR L’OPERATEUR 1. 1. INFORMATIONS FACTUELLES Nom de l’Institution DESIGNDECOR Coordonnées Rue António Alfredo Miranda, nº5 Mindelo Tel: +238 232 7072/ 978 76 31 Email: [email protected] Secteur d’activités Communication et images Nombre d’années d’activités 4 ans Forme juridique Société commerciale Nom et coordonnées du responsable Suzano Rocha Lopes - Producteur et Manager 1. 2. DESCRIPTION GENERALE L’agence de communication DESIGNDECOR est une société commerciale de type SARL créée en 2007 et localisé à Mindelo, île de S. Vicente. Ses domaines d’activité sont : la publicité, la communication, l’image et l’imprimerie. Sa création résulte du constat de deux frères : en 2007 il n’y avait pas de société de communication à Mindelo. Ce vide était l’opportunité de lancer ce type de société, ce qu’ils ont fait. Puis l’un a décidé d’installer sa propre entreprise à Praia, tandis que l’autre (Suzano Lopes, jeune cadre formé au Portugal et sensible à la question) est resté à Mindelo où il a créé cette société avec ses propres moyens. Gouvernance Leadership Les partenaires de la société sont nombreux et variés. Entre autres : les entreprises locales ; les institutions gouvernementales ; les PME. Les relations entre ces partenaires et la société sont bonnes puisqu’ils lui font confiance depuis 2007. Le système d’administration est classique, il se présente comme suit : Directeur Général Directrice Commercial et Administratif Services de Production Imprimerie : sérigraphie, arts graphiques et pancartes Perception de la structure La société est très bien connue sur le plan local national et régional. Elle s’impose comme leader dans sa branche d’activités et reste connue par le public et les médias et dans le paysage institutionnel. 35 Emploi culturel Emploi interne : Nombre d’employés: 18 (gestion, infographiste, sérigraphiste, conducteur, soudeurs, électriciens, massicotier, informatique...) Le niveau de formation s’étend de l’enseignement secondaire au niveau universitaire (le directeur général et la directrice commerciale). Rotation du personnel : sans, le personnel a augmenté. Prestations extérieures : La société fait appel à des prestataires extérieurs (Portugal, Espagne) pour les prestations qui n’existent pas au Cap-Vert, comme les matières premières et équipements. Le volume des prestations extérieures peut s’élever jusqu’à 5 millions d’escudos par an. 2. LA CHAINE DE VALEURS Création Les commandes, publiques et privées, proviennent d’une gamme variée de partenaires : de la simple association de développement local au grand groupe. Designdecor est sollicitée pour la célébration d’événements par les institutions gouvernementales, les entreprises, et les acteurs éducatifs, sportifs, communautaires… Facteurs déclencheurs Ils sont variés, bien qu’il s’agisse généralement de faire passer un message social ou politique. Les produits les plus commandés sont les affiches, banderoles, T-shirts, pancartes, et articles de publicité. Production Les outils de production ont été améliorés par l’acquisition d’équipements de sérigraphie et une imprimerie. Les machines sont de haut niveau technologique. Les agents de production sont recrutés localement et formés dans les centres de formation local ou bien par l’entreprise; le directeur général est un ingénieur de production industrielle et enseigne lui-même les techniques. Distribution La distribution relève du service commercial, au sein duquel des agents de vente sont chargés de la livraison des produits. Les clients de l’île de S. Vicente récupèrent généralement eux-mêmes leurs commandes. Accès Même sans grande de concurrence, la société pratique une politique de prix juste. Les tarifs pour les clients comme les associations et les clubs sportifs 36 amateurs sont moins élevés que pour les grandes entreprises. Les produits de la maison s’adressent à tous les publics, en particulier la classe moyenne, les commerçants, les entreprises et les institutions gouvernementales. Feedback Il n’y a pas de critique culturelle formelle dans le secteur. Designdecor se préoccupe de la satisfaction de sa clientèle vis-à-vis de la qualité de ses produits. 3. PROFIL ECONOMIQUE DE LA STRUCTURE. La structure a une bonne performance économique. Chiffres d’affaires: En 2009 et 2010: 15 millions d’escudos (presque 150.000 euros). Charges : 5 Millions (personnel) Produits : 5 Millions Investissement : 2 Millions, pour la rénovation de machines Sources de financement : Prêts bancaires et revenus générés par la vente des produits. 4. IMPACTS Effets directs : Bénéfices : 3 millions d’escudos Effets indirects : Impact positif sur les commanditaires qui restent clients. Effets induits : La société s’implique dans la vie sociale : elle édite des T-shirts de sensibilisation à l’environnement ; tous ses techniciens sont très jeunes ; elle soutient les activités communautaires des écoles et clubs sportifs amateurs. 5. CONCLUSION La chaîne de valeur de la structure est bien organisée. Elle profite de moyens technologiques de qualité, et de la formation technique de ses collaborateurs. Le management de la structure est excellent et conduit par des jeunes rompus aux techniques modernes de gestion. Designdecor est aujourd’hui leader dans sa branche d’activité pour les cinq Iles du nord de l’archipel. Cependant la société doit faire à la concurrence de fournisseurs qui commandent directement au Portugal ou aux Iles Canaries. Mais la concurrence la plus forte reste correcte et légale : c’est celle d’Expoarte, l’entreprise du frère établi à Praia. 37 ETUDE DE CAS N°8 : FERRO GAITA PRODUCTION 1. INFORMATIONS DE BASE SUR L’OPERATEUR 1. 1. INFORMATIONS FACTUELLES Nom de l’Institution Ferro Gaita Production Coordonnées Parque 5 de Julho, Praia - Cabo Verde Tel: +238 2611300 Fax. +238 2629062 Email: [email protected] Site web: www.ferrogaita.cv Secteur d’activités Production de CD et spectacles musicaux Nombre d’années d’activités 14 ans (juillet 1996) Forme juridique Société commerciale privée Nom et coordonnées du responsable Augusto Veiga – Manager et agent 2. 2. DESCRIPTION GENERALE Il s'agit d'une société de production. Ferro Gaita est le producteur responsable de la production de tous les CD et spectacles du groupe de musique du même nom. Afin de mieux organiser le travail de production et d'obtenir un meilleur rendement, Ferro Gaita Production divise les projets en plusieurs phases: - la phase de pré-production. C’est celle à laquelle il consacre le plus de temps. A ce stade, ils font les arrangements et préparent tout ce qui est nécessaire à la production musicale. - la phase de production. C'est le stade des essais, des "prototypes" sont produits puis améliorés, et l’on procède aux modifications et corrections dans l'audio. - la phase suivante est celle du mélange, qui équilibre les instruments et les volumes, et ajoute les effets. Gouvernance Leadership Le 22 Juillet 1996, le groupe musical Ferro Gaita est formé par le musicien Iduino et deux jeunes musiciens qui, par leurs performances dans les bars et concerts de rue, ont rapidement attiré l'attention. Ferro Gaita Production est gérée par Augusto Veiga, agent-directeur associé, et travaille de façon indépendante. Ils ont de nombreux partenaires : municipalités, entreprise, ministères, agents étrangers. Progressivement, ils ont établi des partenariats avec d'autres agents de spectacles et entreprises du secteur, au Cap-Vert et dans le secteur des musiques du monde. 38 Perception de la structure La structure a de bonnes relations avec son environnement, ainsi qu’une bonne acceptation au Cap-Vert et dans la diaspora. En Juin 1997, le groupe a enregistré son premier album "Fundu Baxu" à Rotterdam (Pays-Bas) basé sur le funaná (genre musical typiquement capverdien très apprécié). Le CD a été la meilleure vente au Cap-Vert et dans les communautés émigrées cette année-là. Après deux années de spectacles à travers le monde et au Cap-Vert (septembre, octobre 1999), le groupe a enregistré son deuxième album "Rei di tabanka" à Brockton (Etats-Unis), caractérisé par une évolution technique claire, une ouverture à d'autres styles musicaux traditionnels (funaná-lent, funaná-samba, batuque, tabanka, finaçon) et l'introduction d'instruments traditionnels tels que le Bombona. Le CD a été très bien accepté. Le groupe a consolidé sa position sur le marché et a continué à donner des spectacles à travers le monde jusqu’à présent, avec 8 albums/CD à son actif. Emploi culturel Emploi interne : Nombre d’employés: 8 Profil professionnel des collaborateurs: 1 agent manager, 5 musiciens. Niveau de formation: 1 études supérieures, les autres sont des musiciens traditionnels. Rotation du personnel: non (mais ajout de 2 musiciens au groupe). Prestations extérieures : Appel à des prestataires/fournisseurs externes : importation de matériel pour l'enregistrement et d'instruments de musique. Type de prestation : matériel sonore et instruments de musique. Estimation du volume économique des prestations extérieures : 5 à 10 millions d’escudos (presque 100.000 euros). 2. LA CHAINE DE VALEURS Création Typologie des intervenants suscitant la création : commandes publiques et privées ; spectacles pour des entreprises ; événements, festivals nationaux et internationaux ; campagnes électorales; fêtes dans les municipalités ; autres. Facteurs déclencheurs Rencontres et émulations artistiques ; messages sociaux et culturels traditionnelles; inspiration personnelle. Production Studio de qualité, en particulier pour le mixage et l’étalonnage Salle de formation pour les enfants et les jeunes Ordinateurs Divers instruments musicaux L’agent, qui est aussi tour manager et directeur exécutif 39 Distribution L’agent - directeur exécutif est en contact avec différents agents à l’étranger pour les spectacles, la distribution et la vente de CD à l'international. La vente de CD se fait sur toutes les îles capverdiennes, et dans les magasins de musique (comme la FNAC) de plusieurs pays européens. La dimension internationale est très importante, surtout pour la diaspora capverdienne, mais aussi les festivals européens et plus récemment dans les pays ACP. Pour la vente, la politique de prix du CD est régulée par le marché : il pratique le même taux que les autres musiciens. Accès Pour les spectacles, il y a toujours le problème social du faible pouvoir d'achat du public capverdien. De ce fait, les prix pratiqués sont accessibles au grand public. Ferro Gaita a gagné tous les publics et tous les âges. Sa musique est appréciée et les spectacles ont toujours un public nombreux. Le groupe joue régulièrement pour des festivals sur plusieurs îles. Dans ce cas les spectacles sont gratuits. Ils sont sponsorisés par des entreprises et des municipalités. Feedback Il n’y a pas de critique culturelle ni musicale au Cap Vert. Le feedback est donné par le nombre croissant de personnes qui assiste aux spectacles, et par les invitations à participer à des événements et festivals a l’étranger. L'évaluation provient de l’attitude et du comportement du public, qui se montre toujours très heureux et reconnaissant. Les médias ont rapporté avec enthousiasme les spectacles et l’évolution du groupe. Leurs chansons sont souvent diffusées à la radio, et leurs clips à la télévision. En 2007, le groupe a été honoré par le gouvernement du Cap-Vert qui lui a octroyé la Médaille de Première Classe du Mérite Culturel. 3. PROFIL ECONOMIQUE DE LA STRUCTURE. Chiffres d’affaires: 5.000 millions escudos/an Charges : Fournisseurs (techniques, artistiques…) Produits : Spectacles, vente des cd et de clips Investissement : Equipement de sonorisation et d’enregistrement, 5.000millons d’escudos Sources de financement : Revenus des spectacles et ventes de CD, Sponsors et réseaux politiques qui commandent des "shows politiques". 40 4. IMPACTS L'impact économique est satisfaisant étant donné qu’au Cap-Vert il est très rare que les musiciens puissent vivre de leurs seules activités musicales. Effets directs : Le chiffre d’affaires et les bénéfices, intégralement à la structure et aux musiciens. qui reviennent presque Effets indirects : L'impact économique pour les fournisseurs de services (disquaires, techniciens du son, producteurs de spectacles) est de manière générale très bon. L’impact sur les commanditaires (partis politiques, municipalités, entreprises, organisateurs de festivals) est important et positif. L’impact sur les secteurs connexes (commerce de proximité, hôtellerie, restauration) est conséquent : les festivals et les lieux des performances ont toujours un public nombreux, qui représente autant de consommateurs potentiels. Effets induits : L’impact induit au niveau du rayonnement du pays est certain : le groupe diffuse à l’international la musique traditionnelle du Cap Vert, ainsi qu’une image positive du pays. 5. CONCLUSION La chaîne de valeur de la structure est bien organisée, elle profite de moyens technologiques de qualité et le management de la structure est excellent. Néanmoins, le bénévolat reste la norme pour de nombreux spectacles et festivals. Le fait que le succès de l’entreprise dépende de la créativité de ses musiciens est positif. Cependant, pour le groupe la contrainte est de voir son audience limitée au seul public restreint des amateurs de musique traditionnelle capverdienne. 41 ETUDE DE CAS N°9 : PARES 1. INFORMATIONS DE BASE SUR L’OPERATEUR 1. 1. INFORMATIONS FACTUELLES Nom de l’Institution PARES (coopérative d’artisans, promotion de l’économie sociale et solidaire) Coordonnées Ribeira de Corujinha, Porto Novo, Ilha de Santo Antão Email : [email protected] Tel: (+238) 222 29 39 - 950 56 56 Secteur d’activités Artisanat; promotion des produits ruraux; lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité des paysans. Nombre d’années d’activités 2 ans Forme juridique Coopérative Nom et coordonnées du responsable Arlindo Martins Lopes (Président) Adílio Fonseca (directeur commercial) 1. 2. DESCRIPTION GENERALE L'île de Santo Antão est très pauvre, mais possède une culture riche et préservée dont les habitants sont très fiers, et la solidarité y est importante. Ces facteurs sont le terreau du développement de l'artisanat dans la zone rurale. La coopérative a été créée pour promouvoir la culture traditionnelle en milieu rural, l'artisanat rural et l'économie sociale; ainsi que pour soutenir les petits agriculteurs, trop précaires pour accéder seuls au marché. PARES développe ses activités de manière indépendante. La coopérative a été établie après plusieurs séances de formation menées par l'Atelier Mar (ONG et Centre de Formation) qui ont permis de susciter l'intérêt des petits producteurs. Gouvernance Leadership PARES est une coopérative. A ce titre elle est gérée par une Assemblée Générale qui se réunit 1 fois par an et mandate un Président et un Directeur Commercial pour gérer les affaires courantes. L’organigramme de la structure se présente comme suit : 42 Président (Arlindo Lopes) Trésorière Directeur Commercial Producteurs Ruraux et Artisans Perception de la structure PARES travaille avec un groupe restreint de partenaires ; n’ayant que 2 ans d’expérience elle préfère mener ses affaires avec prudence. Le secteur de l'artisanat est très pauvre au Cap-Vert, car il n'y a pas de politique claire pour son développement. Dans le secteur de l'artisanat alimentaire du Cap-Vert, elle est la seule structure à allier culture traditionnelle, produits du terroir et transformation des aliments, dans le but de créer des revenus complémentaires pour les agriculteurs pauvres. Il a été bien accepté dans le pays, avec une clientèle diverse : galeries d’artisanat, boutiques pour gourmets, restaurants, salons, expositions. Elle a une bonne visibilité dans les médias (télévision, journaux) pour chacune de ses expositions et lancement de nouveaux produits (liqueurs, bonbons, fruits secs, saucisses, conserves… toujours emballés et livrés avec la qualité et le cachet de la culture traditionnel). Emploi culturel Emploi interne : Nombre d’employés : 2 commerciaux et 60 producteurs. Profil professionnel des collaborateurs : un technicien de gestion (collège) ; la plupart des autres membres ont fait des études primaires ; quelques uns l'enseignement secondaire. Rotation du personnel : Sans Prestations extérieures : PARES a des fournisseurs pour les matières premières, mais seuls les contenants de verre sont importés. Estimation du volume économique des prestations extérieures : environ 1.000 million escudos (représentant le seul achat de contenants en verre fait à ce jour). 43 2. LA CHAINE DE VALEURS Création Commandes publiques ou privées Acteurs communautaires Demande d’autres secteurs de production semi industrielle d’objets et produits artisanaux pour une utilisation domestique et gastronomique. Facteurs déclencheurs Lutte contre la pauvreté Promotion de la culture locale La commande des produits artisanaux peut prendre la forme publique comme privée. Des événements comme les expositions et les journées de sensibilisation sociale sont autant d’occasions d’exposer ; vendre directement les produits ; et rencontrer de nombreux acteurs, potentiellement intéressés par la vente de ces produits artisanaux. Production Les moyens de production sont très simples. Ils se fondent sur l'énergie solaire et divers outils de bricolage. Les techniques sont traditionnelles, associées à qualité et d'hygiène. des règles strictes de Les matières premières sont achetées localement par d’autres fournisseurs. La valeur ajoutée réside dans le symbolisme culturel de l'emballage, la présentation et la commercialisation des produits avec les principes de l'économie solidaire. La coopérative comporte plusieurs producteurs : tisserands, vanniers, confiseurs, producteurs de liqueurs, et transformateurs de divers fruits et légumes. Distribution Un cabinet de conception et de marketing crée les étiquettes et packaging design fondés sur l'identité culturelle. Le directeur commercial distribue les produits dans les différentes îles en fonction des commandes des clients déjà contactés. La coopérative participe à des foires d'artisanat et autres expositions. Accès La politique des prix respecte les principes de l'économie solidaire: les produits sont de qualité et leur prix est juste. Les consommateurs sont : les personnes appréciant les produits de la terre et la qualité ; les touristes et les expatriés ; les émigrés. Les producteurs vivent dans différentes localités, les moyens de production ne sont donc pas centralisés, certains sont installés au domicile des producteurs. Le public a accès aux différents magasins et lieux d'exposition. Feedback Le Feedback provient des clients, et un peu des médias. 44 3. PROFIL ECONOMIQUE DE LA STRUCTURE. Chiffres d’affaires 2000 million escudos/ an Charges Produits Investissement Sources de financement PARES vit de ses propres revenus, de l’appui de ses partenaires, et partiellement de la coopération internationale qui l’a aidé à s’établir. 4. IMPACTS Effets directs Les producteurs et paysans impliqués sortent de l’extrême pauvreté. Effets indirects Impact sur les fournisseurs : augmentation de leur chiffre d´affaires. Impact sur les commanditaires : satisfaction. Impact sur les secteurs connexes : les hôtels et restaurants ont des produit authentiques et de qualité à présenter à leurs clients. Effets induits L’impact éducatif est considérable : accroissement de l'estime de soi des producteurs ; les jeunes apprécient les savoureux produits locaux avec fierté. L’image de la communauté est valorisée, elle gagne en visibilité au niveau national, les points de vente des produits artisanaux se multiplient. 5. CONCLUSION La structure est très simple et est un atout précieux pour de nombreuses personnes. Les principales contraintes sont: l'accès limité au crédit pour améliorer les capacités de production par l’acquisition de matériel; la difficulté d'accès aux contenants de verre ; les risques inhérents à travailler avec des groupes vulnérables ; la jeunesse de la structure. 45 ETUDE DE CAS N°10 : IMAGENS – PRODUÇÃO AUDIOVISUAL 1. INFORMATIONS DE BASE SUR L’OPERATEUR 1. 1. INFORMATIONS FACTUELLES Nom de l’Institution IMAGENS – PRODUÇÃO AUDIOVISUAL Coordonnées Vila Nova C.P. 591, S. Vicente Tel: +238 232 19 49 - 994 32 93 Email: [email protected] Secteur d’activités Production audiovisuelle Nombre d’années d’activités 15 ans Forme juridique Société à responsabilité limitée Nom et coordonnées du responsable Jean de Dieu Gomes - Producteur 1. 2. DESCRIPTION GENERALE Il s'agit d'une petite société de production audiovisuelle fondée par Jean Gomes, la première au Cap-Vert. Elle produit vidéos, fictions, documentaires et publicités, cette dernière catégorie représentant actuellement la majorité de son activité. La société a son propre équipement et travaille dans un petit studio rassemblant toutes les étapes de la production. La motivation initiale de la création de la société est venue de son producteur. Alors metteur en scène pour la télévision nationale du Cap-Vert, il se sentait découragé par l’apathie de cette structure. Avec une attitude d'entrepreneur, il a donc décidé de créer un projet différent ; il a quitté l'entreprise publique pour créer sa propre société de production. Gouvernance Leadership IMAGENS travaille de façon autonome, en produisant pour le marché intérieur. Des partenariats sont établis avec d'autres services spécialisés faisant appel à ses services. Le leadership est assuré par son fondateur, qui assure l’ensemble du travail technique et de production de l'entreprise. Perception de la structure Il s'agit d'une structure avec une certaine reconnaissance du public, essentiellement à l’ Ile S. Vicente, où la clientèle est fidèle. Actuellement, l'accent est mis sur les services de publicité, faute de demande pour d’autres types de productions. L'accessibilité à la technologie et la facilité d'acquisition de matériel permet aux amateurs d’occuper une partie importante du marché de la production audiovisuelle. 46 Emploi culturel Emploi interne : Nombre d’employés : 2. Profil professionnel des collaborateurs : 1 technicien ayant suivi des études supérieures (producteur) et 1 technicienne professionnelle. Un comptable est employé à temps partiel. Rotation du personnel : Sans Prestations extérieures : Acquisition de matériel et d’équipements : caméras, appareils sonores, ordinateurs, logiciels… Estimation du volume économique: 1.500 millions escudos pour 3 ans. L'entreprise révèle que le marché n'est pas encourageant. La concentration excessive de l’activité dans la capitale entrave la progression du chiffre d'affaires, ce qui empêche les investissements en équipement supplémentaire, comme une voiture de régie. La prévalence de l'amateurisme dans l'industrie audiovisuelle entrave l’investissement et la création d’équipes professionnelles. 2. LA CHAINE DE VALEURS Création Commandes d'entreprises et personnes privées. Facteurs déclencheurs Créations propres à partir de motivations internes ; commandes, notamment de documentaires. Production Distribution Il offre ses services aux entreprises et institutions, dont la demande se résume actuellement à la publicité, même si les services proposés sont plus vastes. La distribution est limitée à la livraison des produits aux clients. Accès Les prix sont adaptés aux ressources des clients. Feedback De nombreux clients maintiennent leurs contrats avec la société, signe de leur satisfaction. Les documentaires sont diffusés sur la télévision nationale et appréciés par le public. 3. PROFIL ECONOMIQUE DE LA STRUCTURE. Chiffres d’affaires Depuis 2005, en moyenne 30 à 50.000 euros par an. Charges Frais de personnel, de comptable et d'exploitation. Produits Services de production audiovisuelle 47 Investissement Acquisition de matériels divers pour le studio Sources de financement Les revenus de la production de publicités L'équipement est acheté sur fonds propres. sur commande. 4. IMPACTS Effets directs : Effets indirects : L'impact sur les fournisseurs est inexistant. L’impact sur les commanditaires ne se traduit pas en termes financiers, mais les services de la société agissent sur l'image de l'institution. Effets induits : 5. CONCLUSION 1. INTERPRETATIONS DE LA CHAINE DE VALEUR DE LA STRUCTURE La chaîne de valeur est très faible, l'entreprise s'est développée en raison de la concurrence déloyale. 2. CONTRAINTES, OPPORTUNITES, FACTEURS CRITIQUES Une des contraintes est le manque de sensibilité à la culture et à la qualité des services dans le domaine de l'audiovisuel. Par manque de formation, la clientèle n’a pas le sens critique et esthétique nécessaires pour exiger et évaluer la qualité du travail. La discontinuité territoriale, le pays est un archipel, empêche l’investissement dans un équipement plus sophistiqué qui pourrait profiter à l’ensemble du territoire. La centralisation des services et des entreprises à Praia entrave l’activité de petites entreprises d'autres îles. Le piratage est un problème, car certains copient et vendent illégalement des DVD. L'investissement dans la formation professionnelle et spécialisée de M-EIA International School of Art à Mindelo (cours de Gestion de la culture, diplôme de troisième cycle dans le cinéma, notamment), est un facteur encourageant. 3. MISE EN VALEUR DES ELEMENTS FAVORABLES ET CONFLICTUELS, IDENTIFICATION DES MOYENS D’ABORDER ET GERER LES FACTEURS CRITIQUES La taille du marché national est très faible et le nombre de personnes ayant ont un pouvoir d'achat suffisant pour solliciter ce type de travail est très limité. 4. AUTRE ELEMENTS Le Cap-Vert a une image internationale étroitement liée aux arts, ce qu’il faut exploiter. Lentement commencent à émerger des initiatives de formation artistique et d'éducation qui peuvent entraîner une sensibilité accrue du public. 48