Averroès. Les ambitions d`un intellectuel musulman
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Averroès. Les ambitions d`un intellectuel musulman
255 Averroès. Les ambitions d’un intellectuel musulman Dominique Urvoy Coll. «Grandes biographies» Paris, Flammarion, 1998. 253 p. publier un ouvrage dans lequel il Echafaude ce qu’il qualifie d’une «biointellectuelle» d’AverroEs. Ouvrage apparemment «destinE au grand public», ce livre propose une excellente introduction à la vie et à l’oeuvre d’Averroès, mais aussi à l’islam de la péninsule ibérique du xne siècle de même qu’aux milieux social, politique et intellectuel qui fourniront un contexte vivant à l’Etude de son oeuvre. L’attrait principal de ce livre rEside justement dans son approche: une reconstruction d’un parcours intellectuel non seulement à partir des maigres indications des biographes et chroniqueurs, mais Egalement des «vicissitudes politiques», des «tensions idEologiques» et des caractéristiques des «milieux sociaux, professionnels ou politiques» dans lesquels Evolua Averroès, tout comme des «mouvements d’idEes» auxquels il se rattacha ou qu’il combattit. Ni exclusivement historique, ni exclusivement philosophique, la biographie intellectuelle que propose Urvoy apporte pourtant un Eclairage nouveau sur le personnage et son oeuvre en contextualisant l’émergenee d’une pensée personnelle. Il ya plus: certes, cet ouvrage ne peut remplacer une histoire détaillée de l’Andalousie telle l’Histoire de l’Espagne musulmane de Levi-Provençal ou des analyses sur sa pensée telles les nombreuses Etudes de Butterworth et Montada, mais il réussit à offrir un aperçu des enjeux politico-religieux de cette période tumultueuse de l’Andalousie musulmane qui, en retour, serviront à mieux faire comprendre l’origine et les orientations des ouvrages d’AverroEs. Le premier chapitre retrace l’origine de la famille des Banf Rushd, tant le contexte familial que le contexte politique, car c’est l’époque tumultueuse des «royaumes des Taifas» qui verra la consolidation d’un pouvoir almoravide originaire du sud du Maroc (SEnEgal) , pour ensuite voir ce dernier être remplacé par un autre mouvement venu lui aussi du sud du Maroc, celui d’lbn Tfmart, qui se vient de graphie 256 Ibn Bijjah (Avempace). Le patriotisme, ou 1’«andalousisme» (Hernandez) d’Averroès est aborde dans le quatrième chapitre. Le chapitre suivant verra Averroes etre lance dans I’ar6ne politique, surtout avec I’aide d’un de ses contemporains, Iby Tufayi médecin privé du sultan qu’Averroès remplacera. Il sera ensuite question de la p6riode du Mustafâ, un Abrigi du grand ouvrage de Ghazâli sur la méthodologie juridique, qui permettra à Urvoy d’aborder la pensee avicennienne et la prégnance du modèle aristotélicien. Puis, il sera question de son Abrigi de L’Almageste (de Ptolémée), de ses Généralités sur la médecine (Colliget), du milieux scientifique de S6ville et de sa rencontre avec Avenzoar (Abu Marwân Ibn Zuhr). Le chapitre 6 aborde, d’une part, la question de la conciliation pratique entre la Loi religieuse et la philosophie avec son Bidâya, grande oeuvre juridique dans lequel il 6value les differentes écoles juridiques, et, d’autre part, la question des rapports que sa pensée entretient avec la pensee almohade : on voit Averroès marquer les limites du raisonnement juridique. C’est aussi la p6riode des commentaires moyens (Talkhis) sur l’oeuvre d’Aristote et de sa nomination en tant que cadi à Seville. La question de la conciliation théorique entre la Loi religieuse et la philosophie est abordée dans le chapitre suivant oa y sont abord6s les 6crits de maturit6: le Discours dicisif, le Dévoilement des méthodes des preuves et sa réfutation de la Destruction des philosophes d’al-Ghazili (son Tahifut al-Falâsifa). C’est aussi une occasion de discuter de la nature de la philosophie et de la notion de th6ologie ou -kaldm philosophique». Puis, c’est I’Averro6s historien et personnage public, maintenant nomm6 grand cadi de Cordoue, qui est présenté dans le chapitre suivant. C’est aussi la p6riode du cycle de ses grands commentaires sur l’oeuvre d’Aristote, et I’auteur y discute son aristotélisme, son crit6re de coherence et ses tentatives de conciliations. Puis, y sont mentionnés certains de ses disciples et les apports qu’ils entretenaient avec l’homme et l’oeuvre dans un contexte politique difficile. Le dernier chapitre, enfin, s’attarde à la derni6re p6riode, assez turbulente, de la vie d’Averroès durant laquelle celui-ci subira 1’exil et le désaveu, comme tous ceux qui s’intéressaient à la science des anciens, du a une recrudescence de 1’extr~me traditionalisme des Almohades. Comme toute histoire doit pouvoir se terminer sur note positive, Averroès recevra un pardon pour une disgrace injustifiée. Dans cette étude, Urvoy aborde de nombreux th6mes, tous tr6s importants et centraux pour la comprehension de la tradition islamique et qui se retrouvent n6cessairement dans tout cours d’introduction à 1’islam : les differentes ecoles juridiques (incluant celle d’Ibn Harzm), le raisonnement analogique juridique (qiyâs), les principes d’équité (istihsân), d’utilité (istisl6h) et d’interprétation individuelle ( ijtihâd), la guerre sainte (jihâd), la th6ologie dogmatique (kalâm), le guide spirituel (mahdi), les traditions (hadith) et ainsi de suite. Le texte est ponctu6 de nombreuses discussions de th6ses contemporaines développées sur l’Espagne andalouse, sur Averroès et son oeuvre (Le Goff, Fierro, Laaoust, Barbour, Cruz avec Herndndez, Alonso, Ivry, Renan, Miranda, Morata, Puig, Brunschvig). Signalons, guise de conclusion, que le texte est compl6t6 par des notices (écoles, auteurs, concepts), des cartes de la péninsule ibérique de la fin du XIe et du d6but du XIIIe siècle, des chronologies de la vie d’Averro6s en parall6le avec celles des événements de 1’epoque et des personnages proches, de même que par une bibliographie relativement exhaustive (sources historiques, 6ditions et traductions, en en 257 in an extraordinary flourishing of devotional religion in South India during the second half of the first millennium of the Christian era, the primary evidence for whirh 1<;; thp T::Im11 noptrv of thp lBEiiv::Inm,;;r<: &dquo;,nr1 Ã l~r<: r1...&dquo;,.&dquo;tpp<: rp<:...,.prt;&dquo;...l&dquo; ,.&dquo;f&dquo; Roxanne D. Marcotte Montréal, QC Praise Poems to Visnu and Sri: The Stotras of Ramanuja’s Immediate Disciples Nancy Ann Nayar Translation from the Sanskrit with Introduction and Notes Bombay: Ananthacharya Indological Research Institute, 1994. xiii + 361 p. mey are me nrst extant composmons mat reveal me OlstmctJve ~nval~l)aVa worlOview&dquo; (1). For this reason alone, a translation of the 716 stanzas that comprise these 10 stotras is a weJcome scholarly contribution, as well as serving as a useful supplement to the theological analysis of the stotras which Nayar undertook for her doctoral thesis at McGill, and which was published as Poetry as Theology: The SrïvairT;ava Stotra in the Age of Rämänuja (1992). The translations are supplemented with useful notes, and there is an extensive glossary to assist the general reader in understanding the numerous mythological allusions. To my mind, the most interesting poetry here is found in those verses that draw on and evoke well-known stories of Vi~l)u’s avatäras. A large number reflect a theme that is found in many poems of the Ãlvärs, powerfully incorporated into the retelling of the stories of the child Kr~l)a in the Bhägavata Purä1)a, and the subject of many exquisite poems in Lïläsuka Bilvamangala’s Kr$1)akarnämrta (dating from about the same time as these stotras)-the wonder occasioned by the paradox of the supreme Lord come into human form. Rämänuja formalizes this paradox in his theology, in the interplay of God’s supremacy and accessibility, so it is not surprising that in these poems numerous mythological events should serve as a concrete expression of this paradox. For example, among several poel11s that refer to Kr~l)a’s being bound with ropes by his foster mother, Yasoda, the following treats the theological paradox quite explicitly: ~. ~