De funk et d`alcool
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De funk et d`alcool
FORUM CITOYEN No.26 Chant des enfants en fauteuils De funk et d'alcool Handi song... La vie nous offre des cadeaux dépourvus de hasards, ce jour là Christopher franchit la plateforme du train avec femme, enfants et bagages, et surtout son sourire et sa beauté d'enfant roi, la noblesse d'un corps tout droit qu'il passe de son fauteuil au siège "handi" du TGV. A l'aise, habitué à voyager, sa petite fille dans les bras il babille en anglais, en français, en créole sous le regard amusé de sa femme. Il n'est jamais triste, il n'est jamais grave, soleil de ce wagon si sage d'hommes d'affaires affairés qui ne voient même pas le mystère incarné à leurs côtés. Il raconte dans la simplicité, sans mélo, sans embrouilles, juste pour expliquer, peut-être pour que son histoire parle à d'autres, pour leur éviter un jour... Un soir de fête, lui le garçon des îles, dont le nom à particule sonne et sonne dans ma tête, funky de vraiment trop d'alcool, avant la nuit, avant la boîte, attend la "dance", dans le canal qui traverse la grande cité de métropole, il n'avait pas vu dans l'ombre, lui l'enfant des atols, que le ciment et le béton n'offriraient pas de fond à son plongeon. Il a plongé comme on plonge là-bas, un soir de fête, avant son petit frère, dans les 30 cm d'eau du canal... Sectionnée, sa moelle épinière, à vingt ans, perdre la mobilité quand la vie vous a tout donné, la beauté d'un corps magnifique, longiligne, à la grace divine, au visage des dieux antiques, la statuaire perfection, de ces yeux dont le reflet illumine à jamais l'ombre de nos joies, des ses yeux dont le reflet erradique pour toujours toute tentation de pitié ou de commisération... Tu es resté tout droit, quand on te voit, on pense que tu viens d'avoir juste un petit accident de ski ou de roller... rien dans ton corps n'est avachi, vouté ou même un peu courbé, tu as fini tes études, robotique que tu appliques dans l'éthique de changer la vie de ceux qui ont besoin de ton aide, pour leur offrir l'indépendance, la chance que tu arbores de rester dans un corps tout droit, pour toujours et encore... La fête et l'alcool t'ont pris tes jambes, même si tu sais que tu ne seras pas le dernier, tu as envie de leurs dire de faire attention, que c'est moins facile après, que ce trop d'alcool n'est pas obligatoire pour partager des moments d'amitié même si tu sais bien qu'à ce moment là c'est un discours que tu n'aurais jamais écouté, alors tu ne veux pas pontifier, tu veux seulement montrer que si nous savons tous que nous ne pourrons pas empêcher cette moisson de corps torturés, il peut y avoir un après et que la double peine serait la comissération et le sentiment d'infériorité auquel bien des fois les regards tentent de te reléguer. Parce que tu sais dire oui à cette vie, aujourd'hui, six mille jambes ont appris des choses compliquées, à danser, pour toi, au présent... tout ce qui roule de rolleurs, skateurs, trotinette "free styleurs"... va rouler aujourd'hui autour de toi pour montrer qu'ils partagent ta vie et t'accueillent dans la leur. Et même dans ce monde imparfait, tu n'es jamais conditionnel d'un subjonctif qui referrait ton histoire à l'envers, tu n'est jamais passif, tu n'es jamais oisif... Je sais que tu veux conjuguer au futur pour ta famille, alors adopte nous Christopher, tu as des milliers de parrains pour tes projets, tu as des milliers de copains pour partager, tu nous montres le chemin pour nous apprendre à se donner la main... La génération EVIDENCE est en marche pour changer le regard... le fauteuil n'est que la conséquence d'un accident de parcours de cette destinée qui cueille au hasard des soirs de fête des enfants, dans des voitures ou des motos qu'elle écrase... Ce fauteuil ne diminue en rien la faculté de notre cerveau à créer, à espérer du moment que vous continuez tous à nous intégrer dans ce monde de demain qui reste à, ensemble, concevoir... POEME A quoi bon refaire tout le film à l'envers Ce jour là Christopher franchit la plateforme du train avec femme, enfants Et bagages, et surtout son sourire et sa beauté d'enfant roi, la Noblesse D'un corps tout droit qu'il passe de son fauteuil au siège handi Du TGV. A l'aise, habitué à voyager, sa petite fille dans les bras il babille En anglais, en français, en créole sous le regard amusé de sa femme. Il n'est Jamais triste, il n'est jamais grave, soleil de ce wagon si sage D'hommes D'affaires affairés qui ne voient même pas le mystère incarné A leurs côtés. Il raconte dans la simplicité, sans mélo, sans embrouilles, juste Pour expliquer... Un soir de fête, lui le garçon des îles, dont le nom à particule Sonne et sonne dans ma tête, funky sans doute d'un peu trop D'alcool, Avant la nuit, avant la boîte, attend la dance, dans le canal qui Traverse la grande cité de métropole, il n'avait pas vu dans l'ombre lui l'enfant Des atols, que le ciment et le béton n'offriraient pas de fond à son plongeon. Sectionné, la moelle épinière, à vingt ans perdre la mobilité quand la Vie Vous a tout donné, longiligne, à la grace divine, au visage des dieux antiques, la statuaire perfection, de ces yeux dont le reflet illumine à jamais l'ombre de nos joies, Véronique Meunier, De funk et d'alcool "EVIDENCE" 2015