SAMEDI 24 MARS 2012 - LANDIRAS J`ai cru, à un moment, que ce
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SAMEDI 24 MARS 2012 - LANDIRAS J`ai cru, à un moment, que ce
SAMEDI 24 MARS 2012 - LANDIRAS J'ai cru, à un moment, que ce serait facile, et je le regrettais ! Mais les difficultés ne sont pas là où on les attend. Samedi soir, ouverture : La nef de l'église est pleine, pas plus. Je suis un peu déçu car ce n'est pas beaucoup plus que les messes habituelles à Landiras. Il n'y a qu'un servant alors qu'ici il y en a souvent davantage. Il est vrai aussi, et j’en suis agacé, que je viens d'apprendre qu’une réunion des servants d’autel a été programmée demain matin à Podensac, suivie de la messe. La difficulté, c'est d'avancer ensemble, de conserve comme on dit en bon français, de concert, comme on dit en musique. Mais je suis heureux de voir une assemblée décidée, où il y a quelques personnes du Langonnais. L'exposition a été installée, même s'il y a des manques. Je rajoute une affiche sur l'aumônerie, quelques tracts pour les scouts (chouette, les louveteaux sont à la messe, il faudra que je pense à m'adresser à eux !). Le séminariste qui devait s'occuper des servants est absent parce que malade. Pour l'homélie, contrairement à mon habitude, je pars de l'édito de la feuille hebdomadaire qui cite une phrase de l'évangile du jour : « Nous voudrions voir Jésus ! » Nous sommes Philippe qui entend cette requête et qui va chercher André pour conduire les autres à Jésus. Allons-y cette semaine ! Ayons le goût de voir Jésus, faisons tout pour que d'autres viennent nous dire : « nous voudrions voir Jésus. » Après la messe, nous retrouvons quelques clients au cercle de l'union pour une soirée B'Abba. J'ai peur d'entrer. Je vais, je viens, je me demande s'ils seront là ... J'ai dit aux paroissiens : venez, et si d'autres arrivent, laissez-leur la place. Cela vous fera vivre concrètement la parable des premiers qui sont derniers et des derniers qui sont premiers. Ils n'ont pas eu besoin de partir. Ils sont par petites tables, et Ghislaine et moi attendons l'heure dite pour commencer notre dialogue, debout de part et d'autre de la Bible que je vais ouvrir au milieu du café. À côté de la cheminée 3-4 hommes boivent l'apéro, tout à l'heure une famille entrera et restera un moment pour consommer je ne sais quoi. Je suis heureux qu’une personne que je connais ait débarquée et participe à une table. C'est fait pour des gens comme elle qui approchent l'église pour une bonne part grâce à leur enfant et qui s'y trouvent ma foi pas si mal. C'est inconfortable, particulièrement inconfortable, mais ça me plait. Derrière moi, les conversations continuent, devant moi, les images de TF1 défilent, sans le son. Nous sommes en plein courant d'air, en plein vent, comme en Galilée. Et nous avançons notre bonhomme, ou bon Dieu, de chemin dans la soirée. De temps en temps, j'entends les conversations se taire et les oreilles se dresser pour écouter l'évangile. Seigneur, ouvre leur cœur, et d'abord le mien ! Je rentre chez moi, un peu moins inquiet. J'avais peur que l'Église soit ridicule ! Je crois que nous ne l'avons pas été. Pour faire aimer l'Église, il faut qu'elle soit aimable. DIMANCHE 25 MARS 2012 Le marché est vite fait puisque personne ne mangera au presbytère cette semaine. Mais St Michel de Rieuffret est à 21 km. En descendant l'autoroute cers Bordeaux, je pense que je suis probablement le seul prêtre en Gironde qui emprunte une autoroute pour se déplacer à l’intérieur même de son secteur. Je me demande pourquoi on m'a envoyé là-bas. Il doit bien y avoir une raison, sinon Joseph qui célèbre à Podensac à 11 heures était mieux placé. Bingo ! La famille d'une défunte chrétienne, dont j'avais célébré les obsèques, est là au grand complet avec quelques jeunes qui ont du être, un jour pas si lointain, catéchisés. À l'homélie, j'encourage encore à accueillir Jésus et à être tels, que d'autres nous demandent : « nous voudrions voir Jésus ». J'arrive à Langon après l'organiste, ce qui n'est pas bon signe. Les flics m'ont contrôlé sur la route, comme ça, pour le plaisir. Comment leur dire que ce n'est pas le jour ? À 13 heures pétantes nous sommes 5 au cercle de l'union qui a préparé un repas rien que pour nous. Ils en profitent pour alcooliser quelques autres clients... Mais vraiment, ces gens sont sympathiques et bienveillants. Il y a Claude et Claude Frauciel, Joseph, Jean-Loic et moi. On était tellement bien qu'on a failli arriver en retard à la marche. Vers 15 heures, les gens arrivent peu à peu, dont la petite troupe des louveteaux. Je ressens le besoin de réunir ces gens dans l'église pour qu'ils regardent un peu l'exposition et qu'ils fassent rapidement connaissance. Il y a des Podensacais et des Langonnais. Et il fait très beau. Nous parcourons lentement la rue qui mène à la croix de la précédente mission, en 1954, et nous arrêtant devant-elle je peux présenter ce que nous ferons samedi prochain en plantant un olivier pour conclure à cet endroit. Les gamins adorent mettre des papiers dans les boites aux lettres : "Comme il y a vait écrit 'pas de pub', j'en ai mis quatre ! » Cette cinquantaine de personne déambule tranquillement dans les rues, causant et discutant entre eux. Je me force pour sonner à quelques portes parce que j'ai le nom de quelqu'un qui a eu un deuil, qui a demandé un mariage ou un baptême. Les enfants sont plus audacieux. Nous échangeons sur ce que ça provoque en nous de faire cette démarche. Ce n'est pas facile ! On ne nous court pas après ! C'est vrai que je suis un peu déçu. Compte-tenu du soleil généreux en ces premiers jours de printemps, je m'attendais à voir du monde dans les jardins. Mais nous faisons quelques belles rencontres. Je retiens celle de cet homme dont le Père Schmitt avait baptisé l'aîné des enfants, dont le P. Arnaud avait célébré le mariage (« Il s'agissait pas de rater une réunion de préparation avec un moine (le P. PierreMarie Berthaud!), sinon on avait cours de rattrapage. » me dit-il) Il me raconte sa désolation de ne pas faire davantage cas de Dieu et me demande si son enfant de 9 ans, qu'il appelle à venir me saluer, peut venir mercredi matin. Où encore cette famille autour de la table, dont nous connaissons certains membres, et qui nous accueillent ... sans enthousiasme. Mais encore cet homme chez qui je vais frapper avec André Ritouet qui prétend que j'ai baptisé l'enfant alors que je prétends avoir marié les parents. En fait, j'ai fait les deux, et nous sommes bien accueillis. Plus loin, ils étaient quatre à me rappeler l'histoire du musulman qui a tué des juifs à Toulouse. La conversation est plus difficile et je sens bien la culture TF1. Quand au chauffeur d'un gros 4/4 bien rustique, nous parlerions encore bien sympathiquement de la religion si je n'avais pas mis fin moi-même à l'échange ! De retour à l'église, nous avons le temps de mettre sur pied le procédé de projection des textes sur le mur pour les vêpres. Nous nous mettons devant l'autel du st Sacrement où nous avons aménagé un coin prière. Et je n'ai jamais entendu un groupe non initié chanter aussi correctement les psaumes. Je leur fait remarquer que nous profitons de ce procédé pour faire comme les religieux d'autrefois qui chantaient en lisant sur le même grand antiphonaire. Nous sommes 18. Suit la catéchèse, la seule que je ferai et qui porte sur le dimanche. Bien que fatigué, je reste debout et suis heureux que dans ce groupe de 23 personnes il y ait un ou deux jeunes chefs scouts. Ça tourne, on al e rythme. Laurence Hernandez nous a préparé un petit piquenique que nous prenons dans la douceur de la fin de l'après-midi. C'est devant 45 personnes, peut-être plus, que nous projetons le film "vas, vis et reviens" qui émeut tout le monde. Public assez divers dont une famille dont nous accompagnons au baptême plusieurs enfants. De retour à la maison, je ressens la fatigue ... LUNDI 26 Il faut partir à 8 heures pour être à l'heure pour les laudes. Comme Stephen ne s'est pas réveillé, beaucoup devront se contenter d'écouter et de reprendre les acclamations et divers refrains de ce jour de fête : l'annonciation du Seigneur. Notre petit groupe (13) se débrouille assez bien et je crains de moins en moins que ce soit brouillon, faux, cacophonique. Non, c'est simple, calme, priant, digne de la louange du Seigneur malgré la pauvreté de nos êtres. Hier au soir j'avais laissé ma voiture ici, me laissant conduire par Joseph. Malheureusement, j'ai oublié mes clés à Langon ! à quelque chose malheur est bon : Jacqueline va faire l'aller-retour, et nous en profiterons pour regarder ce Christ qu'un habitante du village a donné à l'Église avant de décéder, et pour passer voir dans cette jolie église de Pujols où l’on pourrait le mettre. L'aller retour est aussi propice au partage de nouvelles sur sa famille, ses fils, son mari, sa foi, ... Je croyais que j'aurais un peu de temps sur place mais, outre cet allerretour à Langon il faut que j'aille à Bordeaux. "Pendant les travaux la vente continue" lit-on par endroits. Ici, ce sont les obsèques qui continuent : le troisième prêtre en mois d'un mois. Et les questions qui se posent autour : héritage, chambre, accueil de nouveaux ... J'arrive à 13 heures pétantes pour déjeuner avec Joseph, Catherine Dubourg et Françoise Bozzi. J'ai dit aux paroissiens qui disent toujours que leurs prêtres courent toujours, qu'ils pouvaient profiter de ce temps où nous essaierons d'être plus posés pour venir nous rencontrer, manger avec nous, se confesser, parler, prier ... Et c'est vrai que c'est bienvenu de prendre le temps de mieux se connaitre, de se donner des nouvelles des uns et des autres... Il me faudra encore un aller-retour sur Langon pour des questions aussi diverses que variées ; mais j'ai pu ensuite aller faire une visite chez une dame qui voulait faire bénir sa maison. Elle me raconte discrètement sa vie, ses bonheurs, ses malheurs. Nous prions ensemble, et bénissons sa maison, pour que nous sachions mettre notre confiance en Dieu. Je crains un peu le rythme du soir. Nous sommes 45 à la messe concélébrée par Joseph, Robert et moi-même, sans oublier Jean arrivé avec un petit retard. Nous sommes 45 pour célébrer l'eucharistie en cette fête de l'annonciation et encore un bon nombre, 25, pour les vêpres qui suivent, avec ce coup-ci l'appui des textes discrètement projetés sur le mur. Nous passons ensuite directement à la catéchèse. Je suis touché par le fait que pour parler du bonheur, Patrice Vincey, président su Secours Catholique, nous parle de la 1° béatitude, des 4 hommes qui portent un paralytique pour l'aider à s'approcher de Jésus, ce Jésus qui lui dit :"Lève-toi", et lève-toi tout seul, sans l'aide des autres Le pauvre, contrairement au riche, a un désir. La pauvreté se cache la première crainte des girondins, c'est la solitude. à Bordeaux, une personne sur deux vit seule. Il nous rappelle qu’il faut regarder la personne, pas ce qu'elle demande. C'est ça qui touche. Nous avons moins besoin de pain que d'être regardé avec une attention humaine Je me rends compte à la suite qu'il y a un problème de timing difficile à résoudre. Où mangent ceux qui veulent rester à la soirée ? On aurait pu prévoir d'inviter les gens à partager leur piquenique. C'eut été possible, compte-tenu du beau temps de ces jours-ci. Mais en cas de mauvais temps ... Nous avons choisi de prendre nos repas au cercle, où l’on ne sert habituellement pas de repas le soir. Il faut réserver pour que ça ne traine pas. J'ai réservé pour 6 .... et nous arrivons à 12 ! Le patron se débrouille et je peux lui dire en partant que c'est exactement ça que je veux. J'essaierai de me débrouiller mieux pour les prochaines réservations, mais ce n'est pas aujourd'hui que je vais dire non à quelqu'un qui s'invite à manger ! Une autre solution aurait été de jeûner le soir. Pourquoi pas. Mais avec Jean et son diabète ce n'est pas possible. Alors je décide comme curé impérial que chacun paie son repas à midi et que le soir, c'est le secteur. Dans la mesure où les intervenants sont invités, c'est délicat de faire des transactions pécuniaires à la fin de repas. J'inviterai quelques autres, dont moi-même, à ne pas hésiter à faire un don ! La soirée sur le travail, malgré le petit nombre, suscite l'intérêt des 14 participants et l'intervention en finale de Christian Alexandre nous aide à faire le tri dans nos pensées ! le travail n'est pas seulement création du monde, travail sur la matière. Notre épanouissement passe aussi par des choses immatérielles et ce qui importe dans le travail, outre le salaire, c'est qu'il soi créateur de relations saines entre les gens. Ce soir aussi je laisse ma voiture, mais Jacqueline insiste : 'Laisse aussi tes clefs, et tout de suite !" MARDI 27 Aujourd'hui, tout le monde est à l'heure. Jean est parti célébrer à 8 heures au Rivet, Joseph et moi nous partons pour les laudes à Landiras. Nous sommes 16 à chanter les louanges du Seigneur, près de 30 à la messe de 9 heures présidée par Robert. La matinée va être propice pour déambuler dans le village. Visite au tabac-presse et à la supérette, + chère que le carrefour Market des Galeries Lafayette de Langon, où je vais faire quelques emplettes. Je peux ensuite prendre un peu de temps à la terrasse du bar pour lire La Croix, puis devant le Saint Sacrement où j'écris une partie de ce récit de mes "impressions". Ce n'était pas prévu mais nous sommes quelques-uns à chanter l'office du milieu du jour avant d'aller déjeuner : Joseph, Robert W, Jean-Loïc, Claude, Françoise B, Paulette F., Bernadette et moi. Claude me conduit pour 2 visites chez des personnes âgées, deux nonagénaires, capables de parler et d'écouter. La première d'entre elles me fait part de sa vie depuis toujours éprouvante. Maladie, soins à prodiguer aux autres, jusqu'au décès récent de sa fille unique qui vivait avec elle. Et je peux ensuite passer du temps à prendre un pot avec Mariette, à voir une vingtaine de jeunes descendre d'un bus, une dizaine de Lycéens d'un autre, à écrire, à renseigner des passants sur l'ouverture du café, à rencontrer la responsable du groupe SGdF qui vient conduire son fils à l'école de musique. Nous ne sommes pas dans la première annonce, ou très peu. Néanmoins, nous sommes dans la présence, au milieu d'une grande indifférence d'une part, et d’un certain intérêt par ailleurs. À table, nous parlions de Charles de Foucauld qui a eu des disciples 40 ans après sa mort. Je rappelle que si aujourd'hui on va à l'Assekrem pour s'isoler, lui y était allé pour être au milieu des touaregs qui, l'année précédente, y avaient conduit leurs troupeaux. Il s'y retrouva seul pendant 6 mois ! Sa mission était un échec. Aujourd'hui, une personne passant à la librairie m'a demandé si on avait contacté des nouveaux. Je ne sais. Je n'ai pas, nous n'avons pas d'obligation de résultat. Notre seul devoir est d'essayer. Notre seule joie et de "passer notre (ma) vie pour dire à tous mes frères que Dieu est bon, oui" comme dit la chanson !! Nous sommes ici pour rendre l'Église aimable 25 personnes à la catéchèse sur le mal. Je suis un peu mal à l'aise. Jean se situe davantage comme professeur que comme prêtre, et encore plus, pour conclure, en anthropologue. Ce qui fait que l'on finit par : la notion du mal est relative, culturelle. Mais je crois qu'il y a un mal objectif ! Qu'on le perçoive relativement à sa culture, c'est probable ; nous c'est à la lumière de l'évangile que nous voulons le discerner, et par la force de la prière, le soumettre ; et par la Croix du Christ, le vaincre. Il me semble aussi qu'il y a des constantes universelles comme l'interdit de l'inceste, ou comme le fait que partout dans le monde une mère pleure la mort de son enfant même si, dans certaines régions du monde il y a tant de morts d'enfants qu'elles sont devenues comme habituelles et moins scandaleuses. Il faut dîner assez vite car nous nous sommes un peu mis en retard. Des personnes arrivent en avance et nous sommes 9 à table. Je finis vite pour lancer l'enregistrement du spectacle de Robert Hossein sur Marie, filmé le 14 août dernier à Lourdes. Quelques personnes arrivent après le début. Sur les quelques 55-60 qui sont présents il y a quelques Bazadais, dont quelques enfants, et des personnes que je ne connais pas. Le spectacle porte davantage sur Jésus que sur Marie. J'aime la représentation de la Croix et l'évocation de la résurrection. Je suis heureusement surpris par le rendu des images sur l'écran de 3 mètres dans cette belle église. J'invite l'assemblée à conclure en chantant le "Je vous salue Marie" MERCREDI 28 2012 La petite assemblée (13) commence à être habituée au chant des laudes. Ça "fonctionne" assez bien et certains partagent des intentions de prière. La journée est consacrée aux enfants mais je ne la vivrai que par procuration. Sitôt les laudes je pars à Fontaudin pour le obsèques du P. Philippe Multrier et une religieuse à la bonne idée de me donner le texte d'une homélie qu'il avait faite il y a 25 ans chez les Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie. Remarquable en la circonstance, elle me touche aussi compte tenu de la Semaine de Mission et je m'en servirai peut-être ce soir pendant la prière. Quand je reviens la messe n'est pas encore terminée et les 65 enfants, quelques parents et quelques paroissiens sont là. 2 enfants tournent de l'œil car le petitdéjeuner est loin. Pendant qu’ils poursuivent par le pique-nique dans une salle communale et son jardin, je déjeune rapidement avec le Maire et les responsables diocésaines du Service de Catéchèse. J'invite Renaud, qui va faire la permanence cet après-midi à nous rejoindre. Landiras est passé de 1400 habitants en 2002 à 2140 en 2012. La plupart travaillent à Bordeaux ou à Langon, même si les Caves de Landiras emploient 520 personnes pour "faire" 1 500 000 bouteilles de vin par jour ! Le maire qui est un opposant à la LGV vers Bayonne et Toulouse me dit le risque qu'il y a, à terme, à délaisser Langon (La Réole, Marmande) au profit de Captieux. Vrai ! Il faut garder un grand presbytère à Bazas pour une communauté de prêtre et laïcs qui animeront l'Église ans le Sud-Gironde en 2030 ! (Je suis sérieux) Pendant que les enfants feront du pain, le cuiront et le mangeront, j'irai aux obsèques de Denise Barbet, belle-sœur de mes amis Pierre et Bénédicte, veuve du 2° diacre ordonné dans le diocèse. Avec Jean-Marie Roumégoux, on va finir par faire un bon duo ! à mon retour, tout le monde est parti. Les responsables de la journée ont l'air heureux. Il faudra reprendre ça avec eux. Je ne sais pas si nous aurons grand monde ce soir aux vêpres et à la catéchèse car beaucoup doivent se réserver pour l'heure de prière hebdomadaire de Verdelais que nous avons transféré à Landiras. Son thème : l'annonce de l'évangile ! J'écris et j'entends des cris ! Des filles qui suivent des garçons en revenant de l'école de musique. 10 aux vêpres et 17 à la catéchèse. Pendant que Philippe parle, je pense, et je prie pour les auditeurs. Je sais que la plupart d'entre eux ont, ou ont eu, des difficultés de couple, et je ne sais pas tout, d'autant plus qu'au moins une personne est venue en voisine. J'ai su que plusieurs avaient été touchées au fond d'elles-mêmes, que ça les a bouleversées et tous en sont heureux. Pour l'heure de prière qui suit, nous nous retrouvons à 35-40 devant l'autel du Saint Sacrement qui est aussi celui de la vierge, "coin" de l'église que nous avons aménagé avec quelques tissus et diverses lumières pour amener au recueillement. JEUDI 29 MARS Les fidèles sont aux laudes, 11, après quoi nous avons le temps de ranger un peu. Je vais acheter le canard Enchaîné au point presse local qui m'accueille aimablement, plus aimablement en tout cas que ceux de Langon. Je m'installe ensuite à la terrasse du café, qui est fermé, mais d'où j'ai un point d'observation intéressant sur les aller et venues du village. Nous nous sommes donné rendez-vous à 10h 30 pour faire le point. L'équipe pilote apprécie ce moment où nous essayons de ne pas tirer le bilan mais de parler de ce qui peut nous aider à vivre les derniers jours de la mission. À midi nous sommes quelques-uns à chanter les laudes avant d'aller prendre notre repas chez notre ami Pierrot (et Isabelle !). C'est alors que joseph nous paye l'apéro : sympa ce carême. Sympa, c'est le mot de Pierrot quand il nous voit. Rendre l'Église aimable, sympathique. Les gens ont de telles images qui leur sont données je ne sais trop comment, qu'il faut d'abord dire : L'Église est aimable. Elle vous aime, elle mérite d'être aimée. Et c'est nous, et c'est vous. C'est simple non ? Je m'absente l'après midi pour diverses choses à régler à Langon et reviens pour les vêpres. Pendant ce temps, Martine est allée avec une autre personne pour inviter les enfants qui sortent de l’école à venir demain au chemin de croix. Il y aura deux propositions, une à 15 heures, une autre à 17 heures. Nous sommes 40 à la messe du soir, encore 25 aux vêpres. Après les vêpres, j'ai demandé à 3 libournais de venir nous parler de la prière. Devant une trentaine de personnes, ces trois homes disent simplement comment ils font pour prier chaque jou, chacun dans les conditions qui sont celles de sa vie. Ça a l’ai simple, et ça l’est. Une personne me dira plus tard combien cette rencontre lui ouvrait des perspectives à elle qui, militante, croyait que la prière était réservée à des spécialistes. Non, il n’y a pas un christianisme a option : option prière, option service, …nous devons être tous, chacun selon sa condition et les conditions de sa vie, des hommes à l’écoute de la Parole, des hommes de prière et des serviteurs des frères ! L’ambiance est toujours bonne pendant le repas qui suit, avant de continuer par un concert. Je suis dans l'église, pendant le concert donné par la chorale sans nom. Nous sommes 33. C'est pas que ça m'ennuie mais bon, « se Canto », « Prendre un enfant par la main » et compagnie, je connais. Et puis, il y a la prostate. Pour une fois qu’elle est utile, je sors pour aller où le roi lui-même va seul. En sortant, je croise deux jeunes, skate-board à la main, qui entrent dans l'église. Du coup, je remise mes envies dans les préoccupations qui peuvent attendre et reviens bientôt dans l'église, téléphone à la main, comme si j'étais sorti et revenu à cause d'un appel et non pas à cause d'eux. Ils écoutent, ils applaudissent. Ça à l'air d’être des vrais jeunes, 17-18 ans, comme on en voit dans la rue, à la télé où sur les pistes de skate. Je m'étonne, ça m'étonne. Je me promène dans l'église, ce qui me permet de tester l'acoustique, sans sono. En l'occurrence, elle serait inutile. Il faut dire que Patricia sait y faire. C'est juste, bienvenu. Je me surprends à trouver que ce n'est pas si mal et je me réjouis de la qualité mais aussi, et surtout, de la générosité de cette douzaine de femmes qui animent aussi des célébrations, non seulement dominicales, mais aussi pour des mariages et des obsèques. Par elles, et pour elles, béni sois-tu Seigneur ! Les deux jeunes sont toujours là. Je me demande s'ils sont en repérage. Il y a là lecteur CD, vidéoprojecteur, et autres matériels plutôt intéressants. J'ai honte : comment puis-je envisager que ces deux prochains soient des voleurs ? C'est le démon qui m'inspire ? Mais comment serais-je être naïf à ce point ! Ce n'est pas Satan, c'est la prudence ! Je suis quelqu'un de responsable, d'avisé. Je ne suis pas né de la dernière pluie ! « Seigneur, aies pitié de moi pécheur ! » VEBDREDI 30 Messe à 8 heures pour 15 personnes quand même, suivie des laudes. C'est bon, du genre "Dieu vit que cela était bon". Nous chantons calmement, sans lourdeur. Je pense que le fait que les psaumes soient directement projetés sur le mur, sans gâcher l'esthétique de l'église, aident les fidèles à chanter ensemble et la tête haute Je reviens vers 18 heures, après le conseil épiscopal. La soirée va être chargée : Vêpres, catéchèse sur le pardon avec Jean-Edouard Gatuing (nous sommes 19) et B'Ab bar, car nous avons inventé le B'Ab bar ! Les jeunes arrivent en couple, sans savoir ce qui va se passer, à quelle sauce ils vont être mangés. En fait, la 1° rencontre de ces couples devait avoir lieu à Langon mais nous n'avions pas assez de monde pour les accueillir. Nous avons donc dit : Tous au B'Ab bar ! Nous sommes nombreux (30). Les tables se forment. Un certain nombre arrivent en retard et nous les rajoutons au goutte à goutte aux tables déjà faites. Puis, c'est la mise en scène, et ça passe. Un peu difficile quand même. Ceux qui, au comptoir, boivent l'apéro, sortent au moment où Ghislaine et moi passons de serveur du repas à serveur de la Parole. Mais 2h 30 après, ils ont tous la banane. Et, alors qu'ils ont commencé à grignoter du bout des doigts, il n'y a plus rien sur les tables. C'est le signe qu'ils sont devenus de plus en plus à l'aise. Cette pratique nous aide à nous poser des questions sur la méthode habituelle. Il ne faut peut-être pas hésiter à faire 2 B'abba avec eux : Chercheurs de Dieu et celui sur le couple. De plus ça nécessite pour l'animation un personnel plus libre puisque ce ne sont pas des animateurs ‘préparation au mariage’, qui eux interviendraient après et agissent moins au coup par coup. L'intérêt de cette semaine de Mission est donc aussi dans le fait qu'elle nous oblige à changer, à faire évoluer nos pratiques habituelles. SAMEDI 31 MARS Après les laudes, je suis parti au Centre Beaulieu pour une rencontre sur "la première annonce" où je devais intervenir pour présenter cette Semaine de Mission. Pendant ce temps-là, d'autres ont animé un B'Ab bar avec un petit groupe de personnes. Puis nous avons partagé notre dernier repas de midi, avant de partir un peu inquiets, Joseph et moi, rejoindre la marche des scolaires du Sud-Gironde pour la réconciliation. L'église de Budos est pleine et c'est de là que nous partirons après que Madeleine Deschamps nous ait présenté le sacrement. Dehors, il fait un temps superbe. Nous commençons à écouter les confessions de ces quelques 120 jeunes dont pas mal de scouts eux aussi concernés, dans l'enceinte du chateau, puis au cours de deux étapes plus ou mois longues, les prêtres revêtus de l'aube sous un magnifique soleil de printemps. Chacun, après avoir reçu l'absolution, nous remet un caillou que nous poserons au pied de la croix de Mission. Car c'est d'une certaine manière là que nous finissons : au pied de la croix de mission de 1954, rue des Bordes, nous plantons un olivier. Je demande aux personnes rassemblées (200 ?) s'il en est qui ont planté cette croix en 1954 et 4 ou 5 se désignent avec joie. Je célèbre ensuite là, une première fois, la liturgie des Rameaux et nous suivons le poney, faute d'âne, pendant les 4 ou 500 mètres qui nous conduisent à l'église Saint Martin. Mais c'est qu'il va vite, le bougre ! Du coup, à force d'avoir peur d'être en retard pour la messe, nous sommes en avance, mais cela permet que nous soyons vus pendant ce petit 1/4 d'heure où nous attendons devant l'église avant de recommencer une variante de la bénédiction des Rameaux Longuement, l'église se remplit. Robert fait la circulation, mais ça prend du temps. Nous n'avons pas réussi à rassembler les chorales de Langon et de Podensac. Seuls quelques membres de Langon ont fait le déplacement. Celles de Verdelais, par contre, sont très présentes et enthousiastes. Nous avons commencé par l'Eucharistie, nous finissons par l'Eucharistie, confiant tout cela au Seigneur qui donne sa vie sur l'autel comme il la donne sur la Croix, lui qui nous invite à entrer et à demeurer dans ce mouvement d'offrande. Ce coup-ci l'église est archipleine, très colorée, à la fois joyeuse et recueillie. À la sortie, le buffet est vite dévalisé. Sur la place publique, devant témoins, avec Pierrot et Isabelle et quelques indigènes, la foule joyeuse boit et mange. La météo toujours propice nous a évité de monter un chapiteau et c'est bien dans la joie que nous continuons à vivre pour la gloire de Dieu ! On aurait peut-être pu faire un loto Une conférence de presse sur place Promotion du produit ailleurs : mettre un responsable difficulté du tempo de soirée Motiver les paroissiens Soigner encore + l'expo Boîte à idées